UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • CMRDS 2021 : un esprit sain dans un corps sain.

    Parce qu’à l’Action française la formation est aussi physique qu’intellectuelle.

    2.jpg

    3.jpg

  • MAL DÉFENDUS !

     

    par François Marcilhac

     

    500021990.jpgBeyrouth-sur-Seine : avec leur générosité imbécile pour toute la misère du monde, leur géopolitique du Bien et du Mal et leur fausse diplomatie des droits de l’homme, leur « Padamalgam » pour toute morale pratique, leur « France ouverte » et leur multiculturalisme comme horizon indépassable de l’humanité, leur « république de la diversité », leurs « chances pour la France », leur société inclusive, ils sont comblés. Faire France, comme ils disaient ! Engagez-vous, rengagez-vous dans le camp de la mondialisation heureuse. La France est devenue un village festif. 

    Le chagrin, bien sûr. 130 morts, à l’heure où nous écrivons. Le chagrin mais aussi la colère. Non pas devant le caractère inéluctablement tragique de l’histoire qui s’est rappelé à nous, brutalement, ce vendredi 13 novembre, mais devant son oubli par nos gouvernants, depuis tant de mois, d’années, de décennies, devant ce déni de réalité dont le massacre de la semaine dernière n’est que le fruit sanglant. Malheureusement, ces 130 morts ne leur ont pas plus servi de leçon que les premiers massacres de janvier ou la décapitation de juin : le semble-exécutif refuse toujours de nommer l’adversaire. Vendredi soir, Hollande n’a parlé que de « terroristes », alors qu’il savait déjà ; lundi matin, son ministre de l’intérieur Cazeneuve, martelant avec un air martial que « les terroristes ne détruiront jamais la République, c’est la République qui les détruira », n’évoque que du bout des lèvres des « imams prêcheurs de haine » pour mieux ne pas qualifier cette haine, qui est islamiste. Récidivant à Versailles devant le Congrès, le président de la république n’a évoqué le « terrorisme djihadiste » que pour mieux taire l’islamisme radical, s’enferrant dans une condamnation de « Daech ». Il ne faut pas déplaire à nos amis séoudiens ou qataris, financiers de ce même islamisme. Or ce n’est pas la « France ouverte », contrairement à ce que croit Hollande, qu’ont visé les agents de l’Etat islamique — parlons français ! —, mais en dépit ou à travers des valeurs républicaines dont ils se fichent éperdument, la France toujours considérée, à tort ou à raison, comme terre de Chrétienté. Ce sont des « croisés » qu’ils ont massacrés, indépendamment de la confession des victimes. C’est à l’identité profonde de la France qu’en dépit de nous-mêmes les assassins nous ont ramenés.

    D’où l’absence scandaleuse, samedi dernier, à la messe célébrée à Notre-Dame de Paris par Mgr Vingt-Trois pour les victimes des attentats, des membres du Gouvernement, du président de la République et de Nicolas Sarkozy, lui-même ancien président. Les présidents des deux assemblées étaient là, jusqu’au maire de Paris, des ambassadeurs, aussi, c’est-à-dire les représentants d’Etats étrangers, mais aucun de notre exécutif laïque et obligatoire. Pas même le ministre des cultes qui, il est vrai, considère que parler des racines chrétiennes de la France c’est « faire une relecture frelatée » de l’histoire de France, tandis que « prôner le djihad n’est pas un délit ».

    Alors que la France est en guerre, nous aimerions nous ranger, plus qu’à une union nationale, valable en temps de paix, à une Union sacrée, puisque c’est l’ultime qui est en jeu quand la brèche a permis à l’ennemi de franchir le rempart et d’envahir le pré carré. Mais l’union sacrée avec qui, quand le pays légal a totalement failli ? Oui, l’ouverture des frontières a permis à la mafia salafiste franco-belge d’agir en toute impunité ; oui, parmi les prétendus réfugiés se cachent des terroristes de l’Etat islamique : deux des assassins sont venus de Syrie par la Grèce à la faveur de la générosité lacrymale de l’Europe ; oui, la politique étrangère conduite depuis tant d’années par Sarkozy (Libye, Syrie) puis Hollande, poursuivant de sa vindicte davantage Assad et la Russie, que les islamistes (Fabius : « Al Nostra fait du bon boulot »), se révèle plus qu’un crime : un imbécillité sans nom ; oui, notre république immigrationniste a enfanté un ennemi intérieur, qui n’attend, avec l’aide de quelques convertis, que l’ordre d’agir, après avoir trouvé ses justifications tant dans les métastases d’une repentance nationale généralisée diffusée par les élites, que dans le mépris des racines chrétiennes et de l’identité charnelle de la France devenu dogme de la République

    Nous ne souhaitons pourtant qu’une chose : que le pays légal réagisse enfin. Aussi comment ne pas être effaré d’entendre Valls réitérer sur RTL, ce lundi 16 novembre, ses propos de janvier : la France va « vivre longtemps » avec le terrorisme, justifiant ainsi son inaction depuis Charlie, sa passivité d’aujourd’hui, ses échecs probables de demain ? « Il faut, je l’ai rappelé depuis des mois [...] expulser tous les étrangers qui tiennent des propos insupportables, radicalisés contre nos valeurs, contre la République. Il faut fermer les mosquées, les associations, qui aujourd’hui s’en prennent aux valeurs de la République »... Pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? N’est-il pas le premier ministre ? L’Esprit du 11-janvier, avec lequel nous le croyions en communication permanente, ne lui a-t-il pas inspiré des mesures efficaces ? Pourquoi les frontières sont-elles restées béantes depuis janvier ? Pourquoi les imams des mosquées salafistes prêchent-ils toujours librement la haine des croisés alors qu’ils devraient avoir été expulsés ou mis en camp de rétention ? Pourquoi ces mosquées sont-elles toujours en activité ? Pourquoi les mis en examen pour terrorisme ne sont-ils pas tous en prison ? Pourquoi, alors que tous les terroristes qui sont passés à l’action sont connus de nos services, puisque fichés S, ont-ils été laissés libres d’agir ? Pourquoi ce manque d’échanges entre services de renseignements belges et français ? Pourquoi a-t-il fallu attendre ces attentats pour effectuer toutes ces perquisitions manifestement efficaces ? Oui, pourquoi avoir attendu 130 morts pour commencer à agir ? Du reste, Valls y est-il vraiment décidé ? Le fait qu’il juge, toujours sur RTL, en contradiction avec Hollande soi-même, que « fermer les frontières ne changera rien » n’est pas fait pour nous rassurer. Manifestement les deux têtes de l’exécutif ne sont pas sur la même longueur d’ondes, ce qui est gravissime en temps de guerre. Quant à l’assignation à résidence des fichés S, Hollande s’en remet courageusement au Conseil d’Etat, c’est-à-dire à la Cour européenne des droits de l’homme.

    Les mesures annoncées en catastrophe par Hollande à Versailles témoignent de l’impréparation de la République à affronter les fruits de son incohérence politique. Maurras évoquait à la veille de la guerre de 1914 ces jeunes Français « couchés froids et sanglants sur leur terre mal défendue ». Rembaucher les policiers, douaniers ou gardiens de prison congédiés par Sarkozy, geler la baisse des effectifs des armées entamée par Sarkozy et Hollande, prolonger l’état d’urgence d’une réforme constitutionnelle permettant d’agir en situation exceptionnelle, tout cela peut être bel et bon. Le mieux est de l’avoir préparé en amont. Gouverner, c’est prévoir. La comble de l’incohérence ? Envisager, tout en sachant qu’on ne le fera pas — le Conseil constitutionnel, sous la coupe de Strasbourg et de Bruxelles, le refusera —, la déchéance de nationalité de binationaux même nés français. Quel aveu des contradictions insolubles dans lesquelles nous plongent la notion même de binationalité et le droit du sol pratiqué dans cette « France ouverte » si chère à Hollande.

    La République ne nous décevra jamais. 

    L’Action Française 2000

  • Lu sur le Blog de la Fédération Royaliste Provençale : le compte-rendu de la réunion de rentrée..... (2/4)

    Notre 24 septembre : Qu'est-ce qu'une Réunion de rentrée réussie ?....(2/4) : ce qui s'est passé en début d'après-midi...

            15 heures : les premiers viennent d'arriver; il faut dire que le marché couvert d'Arles du samedi matin est le plus grand d'Europe : les autres cherchent encore à se garer...; on commence à expliquer ce qui va se passer, être vu, être dit, être fait....

    FRP RENTREE 2011 12.JPG

            Lorsque nous avons lancé nos réunions de rentrée du mois de septembre, nous avons voulu qu'elles aient - en introduction - un caractère de retrouvailles festives qui nous ramènent à nos racines et - ensuite - un caractère politique. C'est pourquoi nous commençons par une visite d'un haut-lieu provençal où nous retrouvons notre identité, et qui nous rattache à ceux que Maurras appelle "les maîtres de notre esprit et de notre goût" : la maison de Maurras, il y a quatre ans; celle de Mistral, en 2008; Montmajour, en 2009 (anniversaire du premier Rassemblement royaliste...); les Baux l'année dernière.

            Cette année, nous étions en Arles, là où les Celtes - en l'occurrence, la peuplade des Ligures - reçurent les Grecs de Phocée; lesquels appelèrent leurs alliés Romains, par la suite... Dans cette ville où l'Empereur Constantin vint présider le Concile qui devait condamner le Donatisme, et où Frédéric Barberousse fut couronné Empereur du Saint Empire. En effet, jusqu'en 1481, où elles devinrent françaises, Arles et la Provence faisaient partie du Saint Empire, et le Rhône marquait la limite orientale du royaume de France. Les bateliers qui le descendaient ne disaient pas "à droite/à gauche", ni "babord/tribord", mais "Reiaume" (sous-entendu, à droite, du côté du Royaume de France) ou "Empèri (à gauche, du côté du Saint Empire). C'est l'origine du nom du château de Salon : le château de l'Empèri.

            Nous étions à un jet de pierre du magnifique Hôtel de ville, remanié par un parent du grand Mansart, où le maire (communiste !) de la ville, Hervé Schiavetti a si bien reçu les Princes en 2002 : dans son bureau de l'Hôtel de ville, d'abord, avant de les accompagner sur le marché et dans de nombreux magasins des Lices, où il les présenta lui-même aux gens, qui reservèrent un accueil chaleureux au Prince Jean et à son frère Eudes... Vous verrez, ou reverrez, quelques moments de cette visite, en Arles et aux Baux, sur la courte vidéo suivante (6'06") :

    Image11.png

            Nous retrouvions donc bien, en cet endroit, toutes nos Racines : Celte, Grecque, Romaine, Chrétienne, Royale. Il ne manquait que la Provençale : après une visite de l'église/cathédrale Saint Trophime et de son cloître, le très beau poème de Mistral, La Coumunioun di Sant (La Communion des saints) fut récité dans la cour réunissant l'église et son cloître : en voici le texte, en provençal, d'abord, avec une proposition de traduction en français, ensuite, qui a été distribué aux participants :

    MISTRAL COUMUNIOUN 1.jpg

    MISTRAL COUMUNIOUN.jpg

              Ce poème a beaucoup plu à l'un des participants : notre ami Amadeo Ciscar i Penella de Valencia (Espagne), qui n'a pas hésité à faire le (long) voyage pour être à nos côtés, et célebrer ainsi, à sa façon, l'amitié toujours vivante des Provençaux et des Catalans - au sens large puisqu'il est, lui, de Valencia...  Amadeo a illico traduit ce poème en catalan, variante valencien, et nous l'a remis : nous le publierons prochainement : la langue Catalane est l'une des grandes langues (et culture) de France, comme le Breton, le Basque, le Corse, l'Alsacien, le Provençal, le Flamand..., chacune avec ses différentes variantes et subdivisions, et il est tout à fait normal qu'elle ait sa place dans un Blog où tout ce qui est Racines est bon.....

    FRP RENTRE 2011 4.JPG

     

            Après ce premier temps, nous nous sommes retrouvés à Fontvieille, dans cette Salle que nous connaissons bien maintenant, pour faire ensemble un point de notre action pendant l'année écoulée, et des perspectives politiques, analysées du point d evue de notre projet.

            Le point sur nos actions passées, vous l'avez vu grâce au clip vidéo passé en première partie. Il nous restait à dresser un tableau de nos activités futures et de nos projets pour les mois qui s'ouvrent. Puis, après une courte pause d'un quart d'heure, pour se détendre et se rafraîchir, évoquer, notamment avec et grâce à Jean-Baptiste Donnier, les perspectives politiques qui sont les nôtres....

       A suivre : - 3/4 : nos projets pour l'année à venir....

                    - 4/4 : la vidéo de Paul, avec l'intervention remarquée de Jean-Baptiste Donnier, Le royalisme et le Prince : une autre vision de la France et du monde....

     

    FRP RENTREE 2011 SAINTS A GAUCHE.JPG

     

    FRP RENTREE 2011 3.JPG

    FRP RENTREE 2011 5.JPG

     
  • Éphéméride du 2 février

    Georges Mathieu, "Les Capétiens partout" (1954, au Centre Georges Pompidou)

     

     

    13 mars,germain pilon,renaissance,francois premier,henri ii,saint denis,jean goujonIl y a treize jours, dans l’année, pendant lesquels il ne s’est pas passé grand-chose, ou bien pour lesquels les rares événements de ces journées ont été traités à une autre occasion (et plusieurs fois pour certains), à d'autres dates, sous une autre "entrée".

    Nous en profiterons donc, dans notre évocation politico/historico/culturelle de notre Histoire, de nos Racines, pour donner un tour plus civilisationnel  à notre balade dans le temps; et nous évoquerons, ces jours-là, des faits plus généraux, qui ne se sont pas produits sur un seul jour (comme une naissance ou une bataille) mais qui recouvrent une période plus longue.

    Ces jours creux seront donc prétexte à autant d'Évocations :  

    1. Essai de bilan des Capétiens, par Michel Mourre (2 février)

    2. Splendeur et décadence : Les diamants de la Couronne... Ou : comment la Troisième République naissante, par haine du passé national, juste après avoir fait démolir les Tuileries (1883) dispersa les Joyaux de la Couronne (1887), amputant ainsi volontairement la France de deux pans majeurs de son Histoire (12 février)

     3. Les deux hauts lieux indissociables de la Monarchie française : la cathédrale Notre-Dame de Reims, cathédrale du Sacre, et la Basilique de Saint-Denis, nécropole royale. I : La cathédrale de Reims et la cérémonie du sacre du roi de France (15 février)

     4. Les deux hauts lieux indissociables de la Monarchie française : la cathédrale Notre-Dame de Reims, cathédrale du Sacre, et la Basilique de Saint-Denis, nécropole royale. II : La basilique de Saint-Denis, nécropole royale (19 février)

     5. Quand Le Nôtre envoyait à la France et au monde le message grandiose du Jardin à la Française (13 mars)

     6. Quand Massalia, la plus ancienne ville de France, rayonnait sur toute la Gaule et, préparant la voie à Rome, inventait avec les Celtes, les bases de ce qui deviendrait, un jour, la France (11 avril)

     7. Quand Louis XIV a fait de Versailles un triple poème : humaniste, politique et chrétien (28 avril)

     8. Les Chambiges, père et fils (Martin et Pierre), constructeurs de cathédrales, élèvent à Beauvais (cathédrale Saint-Pierre) le choeur ogival le plus haut du monde : 46 mètres 77 ! (4 mai)

     9. Quand la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais a reçu, au XIIIème siècle, son extraordinaire vitrail du Miracle de Théophile (28 mai)

     10.  Quand Chenonceau, le Château des Dames, à reçu la visite de Louis XIV, âgé de douze ans, le 14 Juillet 1650 (26 juillet)

     11. Le Mont Saint Michel (11 août)

     12. Quand François premier a lancé le chantier de Chambord (29 septembre)

     13. Quand Léonard de Vinci s'est installé au Clos Lucé (27 octobre) 

     

    2 fevrier,capetiens,mourre,merovingiens,carolingiens,hugues capet,philippe auguste,plantagenets,croisades,bouvines,charlemagne,saint louis,senlis 

    Aujourd'hui, et puisque nous avons évoqué hier la fin des "Capétiens directs", (voir l'Éphéméride du 1er février) voici un Essai de Bilan des Capétiens, proposé par Michel Mourre, dans son incontournable Dictionnaire Encyclopédique d'Histoire. 

    Cet essai pourra être accompagné de la consultation des 18 cartes consacrées aux "Capétiens directs", dans notre album L'aventure France racontée par les cartes : de la première, "La situation au début du règne d'Hugues Capet", à la dernière "La France, de 1180 à 1328"

     

    BLASON FLEURDELYSE.JPG
     

    De Michel Mourre, Dictionnaire Encyclopédique d'Histoire, pages 748 à 750 :

    "...La réussite des Capétiens, bien étonnante si l'on songe au minuscule domaine d'Hugues Capet, entouré de puissants féodaux, s'explique par plusieurs raisons...

    france hugues capet.jpg

     

    Les Capétiens créèrent une dynastie héréditaire. L'élection mit longtemps à disparaître mais elle prit assez vite la forme d'un consentement des grands. Par un heureux hasard, les Capétiens, de 987 à 1316, eurent toujours un fils pour leur succéder à leur mort. Jusqu'à Philippe Auguste, ils désignèrent et firent couronner l'héritier de leur vivant. La disparition de cette coutume au début du XIIIème siècle montre que le principe de l'hérédité monarchique était désormais incontesté.

    La plupart des Capétiens directs eurent aussi la chance de régner longtemps (Robert II, trente-cinq ans; Henri 1er, vingt-neuf ans; Philippe 1er, quarante-huit ans; Philippe Auguste, quarante-trois ans; Saint Louis, quarante-quatre ans; Philippe le Bel, vingt-neuf ans).

    À cette longévité personnelle s'ajoutait un sens profond de la tradition, un sentiment de solidarité étroite avec leurs prédécesseurs, comme si "la dynastie n'était pas seulement une suite de princes issus les uns des autres, mais une suite de volontés ne formant qu'une volonté" (G. Dupont-Ferrier).

    Vincennes_donjon.jpg
      

                

    Héréditaire, la succession capétienne fut en outre sévèrement monarchique : il n'y eut plus désormais qu'un seul roi, alors qu'on avait connu sous les Mérovingiens des tétrarchies (les fils et les petits-fils de Clovis), sous les Carolingiens des triarchies (Pépin le Bref et ses deux fils), et des dyarchies (Carloman et Charlemagne, Louis III et Carloman II, Eudes et Charles le Simple). 

    Un autre caractère de la succession capétienne, la masculinité, triompha en 1316, à la mort de Jean 1er le Posthume, ainsi qu'en 1328, à l'extinction des Capétiens directs, suivie par l'avènement de Philippe VI de Valois, issu de la branche cadette.

    Imbus de l'esprit de tradition, les Capétiens se distinguèrent pour la plupart par un réalisme un peu étroit mais fécond. Alors que les Plantagenêts tentèrent de construire un État franco-anglais sans avoir sûrement établi leur autorité en Angleterre même; alors que les Hohenstauffen, aux prises avec une puissante féodalité allemande, dispensèrent le meilleur de leurs forces en Italie, les Capétiens, tels des paysans arrondissant peu à peu leur champ, se bornèrent volontairement à l'idée simple de faire la France, d'être maîtres chez eux, en se gardant de toute conquête excentrique, en participant même très peu aux Croisades.  

    ROYAUMONT.JPG

    Abbaye de Royaumont
     

    Leur grand souci fut d'affermir et d'élargir leur puissance foncière initiale, le domaine royal, par tous les moyens : mariages, accords divers, héritages, achats, conquêtes. À l'avènement d'Hugues Capet, ce domaine royal, fait d'éléments disparates, éparpillés entre Senlis et Compiègne au nord et la région d'Orléans au sud, avait une superficie totale qui ne dépassait pas celle de l'un de nos départements. Il était trois et cinq fois plus petit que, respectivement, les duchés vassaux de Normandie et de Guyenne. En 1328, seules la Flandre, la Bretagne, l'Aquitaine et la Bourgogne se trouvaient encore, à l'intérieur du royaume, en dehors du domaine royal.

    Tirant une force particulière du sacre, s'appuyant sur l'Église, les Capétiens exercèrent à fond leurs prérogatives de suzerain pour étendre leur autorité au détriment des féodaux. Contre ces derniers, ils scellèrent, dès le Xème siècle, l'alliance étroite du roi et du peuple, qui se manifesta avec éclat lors de la victoire de Bouvines, en 1214.

    Sans invoquer un idéal inaccessible, comme les souverains du Saint Empire, les Capétiens surent s'imposer avec une efficacité patiente, quotidienne, comme les champions intransigeants de l'ordre et de la justice. Ils assirent également leur popularité sur la fierté nationale, sur leur refus radical d'admettre, au temporel, aucune autorité supérieure à la leur, que ce fut celle de l'empereur - car ils se proclamaient successeurs directs de Charlemagne et "empereurs dans leur royaume" - ou celle du pape - car leur sacre leur conférait le pouvoir directement de Dieu seul. Ainsi l'absolutisme demeura-t-il toujours dans le droit fil de la pensée capétienne."   

    collegiale_poissy_16.jpg

    Les fonts baptismaux de Poissy, où fut baptisé Saint Louis : c'est la raison pour laquelle il signait volontiers "Louis de Poissy"

     

     

    3 fevrier,philippe auguste,paris,esther,racine,boileau,lully,phedre,louis xiv,simone weil,thibon,mauriac,stofflet

     

     

    1861 : Menton et Roquebrune deviennent françaises...

     

    2 fevrier,capetiens,mourre,merovingiens,carolingiens,hugues capet,philippe auguste,plantagenets,croisades,bouvines,charlemagne,saint louis,senlis

     

    Par le Traité de Turin du 24 mars 1860, et après consultation populaire, la Savoie et Nice avaient déjà été rattachés à la France.

    Menton et Roquebrune, qui appartenaient auparavant à la Principauté de Monaco,  étaient en conflit avec le Prince de l'époque, Charles III. Elles s'étaient proclamées "villes libres" et, après leur vote en faveur de la France, furent rattachées au nouveau département des Alpes-Maritimes.

    Le Prince Charles III protesta vigoureusement auprès de la France pour son ingérence, mais devant les résultats de la consultation populaire (883 voix pour le rattachement à la France contre 54), le Prince préféra négocier avec l’empereur Napoléon III la cession de ses Communes (que son ancêtre Charles 1er avait achetées en 1346 et 1355).

    Le Traité du 2 février 1861 réglait définitivement cette question par la vente à la France de Menton et Roquebrune. Cavour et Napoléon III souhaitaient régler au plus vite tous les sujets annexes de l'unification italienne pour le premier, et de la réunion de Nice et de la Savoie pour le second : aussi poussèrent-ils à la roue, d'une façon efficace et qui ne laissait place à aucun obstacle, à cet agrandissement supplémentaire de la France. La Principauté de Monaco, elle, perdait les 4/5èmes de son territoire, et se trouvait réduite à une superficie de 150 hectares !...

    2 fevrier,capetiens,mourre,merovingiens,carolingiens,hugues capet,philippe auguste,plantagenets,croisades,bouvines,charlemagne,saint louis,senlis

    Blason de Menton :

    "parti : au premier d'azur au saint Michel d'or terrassant un démon du même ; au deuxième d'argent à un citronnier au naturel posé sur un mont du même, baigné par une mer d'azur ondée d'argent, au comble d'azur chargé de trois étoiles d'argent, au franc-quartier sénestre de gueules chargé d'une lettre capitale F d'or"

     

     

    3 fevrier,philippe auguste,paris,esther,racine,boileau,lully,phedre,louis xiv,simone weil,thibon,mauriac,stofflet

     

     

     

    2 fevrier,capetiens,mourre,merovingiens,carolingiens,hugues capet,philippe auguste,plantagenets,croisades,bouvines,charlemagne,saint louis,senlisCette Éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :

    la Table des Matières des 366 jours de l'année (avec le 29 février des années bissextiles...),

    l'album L'Aventure France racontée par les cartes (211 photos),

    écouter 59 morceaux de musique,

    et découvrir pourquoi et dans quels buts lafautearousseau vous propose ses Éphémérides  :

  • Colloque à Marseille : Election présidentielle, la défaite du peuple ?

     

    « Il existe visiblement en Provence un groupe de jeunes intellectuels d'Action française et une capacité militante qui sont gages d'avenir et de réussite. Il est bon que cela soit dit et que cela se sache à l'Action française et au delà de l'Action française. »  Lafautearousseau

     

    Le samedi 4 mars, le colloque de l'Action française Provence à Marseille a réuni 130 participants sur le thème de l'élection présidentielle. Des intervenants de tous âges et de différentes convictions se sont efforcés de poser des mots sur les maux, en s'interrogeant sur l'incompréhension grandissante entre, d’un côté, les représentants politiques et, de l’autre, le peuple français.

    A la suite d'une analyse poussée des discours et des programmes des candidats à la magistrature suprême, ainsi que d’une critique détaillée du fonctionnement des institutions républicaines, la nécessité d'une restauration du politique s’est naturellement imposée pour faire face aux idéologies de la déconstruction de l'homme et de la cité.

    Une réflexion riche qui a laissé place à un moment de convivialité autour d’un buffet préparé par les militants. Le succès de ce colloque est le signe encourageant des progrès de notre conspiration à ciel ouvert ; conspiration par laquelle « nous bâtissons l'arche nouvelle, catholique, classique, hiérarchique, humaine, où les idées ne seront plus des mots en l'air, ni les institutions des leurres inconsistants, ni les lois des brigandages, les administrations des pilleries et des gabegies, où revivra ce qui mérite de revivre, en bas les républiques, en haut la royauté. » 

     

    Images alternées des tables rondes, de l'assistance et des moments de pause et de convivialité 

    17038722_1122549734521784_2069291298806107129_o.jpg

    1  

    17039230_1122549374521820_1607712814913976434_o.jpg

    2   

    17097152_1122549547855136_6524436959767417834_o.jpg

    17191613_1122549657855125_2859554811366235703_o.jpg 

    4  

    17097833_1122549424521815_1093875572005319273_o.jpg

    5   

    17097938_1122550007855090_3320343441795687467_o.jpg

     6

    17038652_1122549824521775_6806927346956142768_o.jpg

     7

    17157572_1122549931188431_1550775479523421171_o.jpg

    17097760_1122549457855145_5801356544012280376_o.jpg

    9  

    17157769_1122549891188435_6074212172824274413_o.jpg

    10 

    17157583_1122549987855092_7014364865221486196_o.jpg 

    11 

    17016757_1122549784521779_5084641819044899446_o.jpg

     12

    17097201_1122550054521752_2229041130542876337_o.jpg 

    13

    Photo 1 à 5 : Première table ronde avec (de gauche à droite) Antoine de Crémiers, Elie Davy, Charles de Meyer, David L'Epée - Photo 6 : moment de pause et de convivialité entre les deux tables rondes - Photos 7 à 10 : seconde table ronde avec (de gauche à droite) Hilaire de Crémiers, Rémi Soulié, Jean-Baptiste Collomb, Philippe Mesnard - Photos 11 et 12 moments de détente après les débats et avant le buffet - Photo 13 : l'équipe féminine sans qui, comme toujours, rien ne serait possible : (de gauche à droite) Prune, Julie, Marie, Léa, Mathilde, Anastasia.  

  • GONZAGUE SAINT BRIS, C’ÉTAIT QUAND MÊME QUELQU’UN !

     

    Par Nicolas Gauthier
     
    C’était un aristocrate selon mon goût, c’est-à-dire passablement fêlé de la théière, accroché au château de ses ancêtres comme une bernique à son rocher  (Repris de Boulevard Voltaire - 10.08 - cet excellent article pour saluer Saint-Bris).

    24ec62c3705f165c45cada17f039cf3b.pngGonzague Saint Bris n’est plus. Ce mardi, il s’est tué en voiture, contre un arbre. Triste journée, car moi, j’aimais bien Gonzague Saint Bris. C’était un aristocrate selon mon goût, c’est-à-dire passablement fêlé de la théière, accroché au château de ses ancêtres comme une bernique à son rocher. Mais aussi capable de consacrer un livre à Michael Jackson tout en traversant les Alpes à dos de mulet, en hommage à Léonard de Vinci et son périple jadis effectué pour répondre à la très royale invitation de François Ier.

    Écrivain, essayiste, homme de presse et de radio, éphémère chargé de mission au ministère de la Culture, de 1986 à 1988, Gonzague Saint Bris était aussi conseiller municipal de Loches (ville rendue fameuse par « Les Grosses Têtes » et la non moins célèbre madame Bellepaire), tant il était viscéralement attaché à sa Touraine natale. En 1978, il fonde le mouvement des Nouveaux Romantiques, petit souffle d’air frais en ces temps de technocratie giscardienne triomphante, avec des camarades à peu près aussi ébouriffés que lui, quoique à demi-chauves pour la plupart : Patrick Poivre d’Arvor, Francis Huster, Étienne Roda-Gil, Frédéric Mitterrand et Brice Lalonde.

    Tout cela ne mène évidemment pas à grand-chose, on s’en doute. Même pas à une intronisation par trois fois repoussée à l’Académie française. Dommage pour cet auteur prolifique – une cinquantaine d’ouvrages au compteur, ce n’est pas rien – qui, en 2016, reçoit le prix Hugues-Capet pour l’ensemble de son œuvre. Juste réparation pour cet homme qui, à l’instar d’un Max Gallo, ne fut jamais véritablement accepté par la communauté très fermée des historiens « officiels » ; un peu comme un Stéphane Bern ou un Lorànt Deutsch. Historiens du dimanche ? Pas du tout, ces personnes ayant le don de populariser l’Histoire de France à heures de grande écoute télévisuelle et de la vulgariser de la manière la plus intelligente qui soit.

    Certes, ils vont droit à l’essentiel, résument plutôt que de se perdre dans les détails, ne prétendent pas au savoir universel, mais commettent finalement moins d’erreurs factuelles que nombre de leurs confrères universitaires. C’est l’école Alain Decaux, qui fut à l’Histoire ce que Jean Vilar était au théâtre : tous pour la culture et, surtout, la culture pour tous ! Il était donc logique qu’un Stéphane Bern salue la mémoire de son illustre devancier en la matière.

    Non content d’être un passeur, Gonzague Saint Bris était, de plus, un homme exquis. Je me souviens de lui, au début des années 1990. Je travaillais à l’hebdomadaire Minute. Entre première guerre du Golfe et psychose collective de la profanation du cimetière de Carpentras, l’ambiance était, comment dire, des plus chaudes… Désireux de m’entretenir avec le bonhomme, je finis par dénicher son numéro de téléphone personnel. Et là, je cite de mémoire :

    – Allo, Gonzague Saint Bris ? Nicolas Gauthier, de Minute ! Ce serait pour une interview…
    – 
    Minute ? Quelle bonne surprise ! Inattendue, surtout…
    – Ça ne vous dérange pas de me parler ?
    – Et pourquoi donc, je vous prie ? Je lis souvent votre journal, fort bien écrit au demeurant…
    – C’est un compliment ?
    – Tout à fait, et dit sans malice…

    La vérité m’oblige à dire que je ne me souviens plus très bien de la suite, si ce n’est que nous avions parlé de la France et de son histoire. La première, il en était éperdument amoureux. La seconde, il déplorait que son enseignement, dispensé à des têtes de moins en moins blondes, devienne peu à peu passé en pertes et profits.

    À l’époque sévissait un autre chevelu à chemise blanche au col perpétuellement ouvert été comme hiver – Bernard-Henri Lévy. Qu’il me soit permis, en termes de look, de gentillesse et d’intelligence, de préférer celui-ci à celui-là.

    Sacré Gonzague !  

     
    Journaliste, écrivain
  • NOTRE FEUILLETON ESTIVAL : UN ETE AVEC JACQUES BAINVILLE...

    A partir du vendredi 19 juillet, et jusqu'à la fin du mois d'août, nous vous proposerons de découvrir, ou de mieux connaître, mais aussi de faire découvrir à d'autres (par le jeu des partages) l'immense Jacques Bainville, par le biais d'une photo quotidienne tirée de notre "Album Jacques Bainville" (lafautearousseau vous propose également un "Album Léon Daudet" et un "Album Charles Maurras").

     

     

    Aujourd'hui : 31. Le Mémorial, "évangile" malfaisant... (II/III)

    (en guise de complément, et de réponse, au très contestable Napoléon de Secrets d'Histoire, ce jeudi 15 Août...)

     

    Illustration : "...apparu dans une île du Levant pour s'éteindre dans une île du Couchant...
    ...De son île perdue, à deux mille lieues de la France, presque sans livres et sans journaux, il sonda mieux que personne l'esprit et le coeur des Français...."

    Le Mémorial, "évangile" malfaisant... (II/III)

    (De "Histoire de Trois générations, avec un épilogue pour la quatrième", Chapitre I, L'évangile de Sainte-Hélène, pages 14 à 20) :

    "...De ces choses, grandes et petites, nul témoin, nul acteur n'avait mieux compris la portée, mieux dégagé le sens général que Napoléon lui-même. Sur son rocher de Sainte-Hélène, il conçut une idée qui valait ses plans de bataille et le Code civil. Pour lui ou pour quelqu'un de sa race il prépara plus qu'un retour de l'île d'Elbe, plus qu'un coup de Brumaire. Devinant le siècle, il allait en façonner, en diriger la pensée à distance. Législateur et capitaine, il se révéla profond psychologue et psychologue d'action.
    De son île perdue, à deux mille lieues de la France, presque sans livres et sans journaux, il sonda mieux que personne l'esprit et le coeur des Français. Par une intuition géniale, il pressentit le mélange de sentiments qui était appelé à se former chez eux et il vit la semence à faire fructifier. En s'écoutant lui-même, en racontant son histoire prodigieuse à Las Cases et à Montholon, il entendait distinctement ce que la France se disait mal encore. Austerlitz et Waterloo, le drapeau tricolore tour à tour triomphant et humilié, la Révolution vaincue par le retour des Bourbons, c'est le principe des nostalgies, celle de la liberté, celle de la gloire, qui vont tourmenter le peuple français. Des désirs un moment étouffés renaîtront. Ils s'aviveront par le regret et par la magie des souvenirs. Dans une sorte de captivité morale, équivalant à celle que subissait l'empereur vaincu, il se formera un état d'esprit nouveau. Sed non satiata. La France n'était pas rassasiée de gloire, même de gloire vaine, coûteuse, payée par des invasions. Les principes de sa Révolution ne cessaient pas de lui être chers. Le désastre final, les traités de 1815, en laissant un sentiment d'humiliation et d'impuissance, inspiraient aussi la passion d'une revanche à prendre par les idées et par les armes. L'empereur voulut que son nom fût le symbole de cette revanche. 
    Ce n'était pas seulement à l'intérieur que la Révolution, continuée par Bonaparte, avait fait faillite. Elle avait échoué au dehors; pour elle, vingt ans de guerre n'avaient pas assez transformé le monde. Le cycle révolutionnaire se fermait chez nous par la restauration de la monarchie, par le gouvernement des prudents et des sages. En Europe, les traités de Vienne et la Sainte-Alliance des rois fondaient la tranquillité du continent sur les anciennes méthodes de l'équilibre , sur une combinaison de droits et d'intérêts propre à garantir chacun et tous contre les exigences des peuples, contre les mouvements nationaux et contre les appétits de domination des Etats. Ainsi d'immenses calamités étaient épargnées à la communauté européenne, où personne ne peut bouger que tous ne se heurtent. Ainsi apparaissaient des horizons sûrs. Mais c'étaient des horizons limités. Le repos, le travail pacifique succédaient à une ère de bouleversements. Etait-ce assez pour contenter les hommes ? Napoléon ne le crut pas. Toujours il avait su parler à la nation française. A Sainte-Hélène, il eut la divination des paroles qu'elle voulait entendre encore.
    Par le système européen qui était sorti du Congrès de Vienne, les ambitions et les passions des peuples - non seulement du peuple français, mais celles des autres, bien plus dangereuses, - se trouvaient comprimées. Napoléon savait que les foules ne se gouvernent pas par la raison, encore moins par le bon sens. Les rois calmaient l'Europe. Il paria pour le réveil et pour l'explosion. Dans sa solitude, il élabora la doctrine qui devait rallier à sa cause les sentiments confus qu'il sentait destinés à grandir. Déjà, pendant les Cent Jours, il avait fait alliance avec les républicains et avec les libéraux. Il avait vu, après la seconde abdication, le grand Carnot pleurer sur son épaule. A ce moment une politique nouvelle lui était apparue, la seule qu'il eût encore à tenter. Les année qui lui restaient à vivre en exil, il les employa à rajeunir l'idée napoléonienne, à changer le plumage de l'aigle. 
    Parfois il eut l'illusion qu'il travaillait pour lui-même et que, chassant les rois, les peuples viendraient le délivrer, enflammés par ses promesses. En tout cas, il travaillait pour son fils, il travaillait pour l'avenir. Il donnait à la cause napoléonienne un fondement plus vaste et plus solide que sa personne et son génie. Il l'associait à une force universelle. Tôt ou tard, quelqu'un des siens devait profiter de cette alliance entre les souvenirs d'Austerlitz, les aspirations des peuples et les regrets de la Révolution. 
    C'est peut-être de Sainte-Hélène que Napoléon aura eu le plus d'action sur les destinées de la France. Là-bas il a préparé la démocratie impériale, le règne 
    de Napoléon III, les malheurs qui ont suivi. Le premier Empire, terminé par deux invasions, avait été liquidé par Louis XVIII dans les conditions les meilleures que pût espérer la France, alors que de folles entreprises avaient amenées quatre armées ennemies sur notre territoire. La France telle qu'elle était en 1789, avant ses aventures, ne se retrouvait plus tout à fait intacte. Du moins, l'essentiel était sauf. Nos anciennes frontières étaient à peu près respectées. Le vieux péril germanique, conjuré au XVIIème siècle, après tant de luttes, par les traités de Westphalie, ne reparaissait pas à nos portes. Nous gardions le contact et la protection du Rhin. Il n'y avait pas de puissante Allemagne unie pour menacer à toute heure la paix et notre existence. L'élément positif laissé par vingt ans de guerre nous restait aussi. C'était un capital de gloire accru, une réputation de valeur militaire qui enseignait de quoi les Français étaient capables, qui conseillait aux convoitises étrangères de ne pas s'y risquer. La France, à l'abri du danger allemand, son grand danger de toujours, pouvait vivre, prospérer, se développer conformément à son génie. Avec un peu de prudence, cette situation était facile à maintenir. Avec du temps, de la patience, elle fût devenue encore meilleure. Les dernières conséquences de Waterloo eussent été réparées. Sur tous les points, sans irriter ou blesser aucune nation, nos limites naturelles pouvaient être atteintes. Il suffisait de laisser faire ceux qui savaient, ceux qui prévoyaient, ceux qui possédaient les saines méthodes et les traditions éprouvées. 
    Le vade mecum diplomatique rédigé par La Besnadière, sous l'inspiration de Louis XVIII et de Talleyrand, pour nos représentants au Congrès de Vienne, traçait très exactement la ligne de conduite qu'il y avait à suivre pour épargner à la France l'invasion de 1870 et celle de 1914. Il n'était pas possible d'être plus pénétrant. Cette instruction mémorable, dont la clairvoyance a été admirée trop tard, disait en quelques mots le suffisant et le nécessaire :
    "En Italie, c'est l'Autriche qu'il faut empêcher de dominer; en Allemagne, c'est la Prusse. La constitution de sa monarchie lui fait de l'ambition une sorte de nécessité. Tout prétexte lui est bon. Nul scrupule ne l'arrête. La convenance est son droit. Les Alliés ont, dit-on, pris l'engagement de la replacer dans le même état de puissance où elle était avant sa chute, c'est-à-dire avec dix millions de sujets. Qu'on la laissât faire, bientôt elle en aurait vingt, et l'Allemagne entière lui serait soumise. Il est donc nécessaire de mettre un frein à son ambition, en restreignant d'abord, autant qu'il est possible, son état de possession en Allemagne, et ensuite en restreignant son influence par l'organisation fédérale..."

     

     

    Tiré de notre Album "Maîtres et témoins"... (II) : Jacques Bainville" (186 photos)

  • NOTRE FEUILLETON ESTIVAL : UN ETE AVEC JACQUES BAINVILLE...

    Illustration : La tombe de Rousseau, transportée au Panthéon le 11 octobre 1794, malgré les protestations du marquis de Girardin, chez qui Rousseau fut d'abord enterré. 

    Il est significatif et révélateur, ce fait que les Révolutionnaires, pères fondateurs de l'idéologie de la Nouvelle religion républicaine, aient souhaité ce transfert : il veut bien dire quelque chose, "quelque part", comme on dit aujourd'hui dans le jargon.... 

    En 1812, pour le centenaire de la naissance de Rousseau, aucune commémoration officielle n'eut lieu : Napoléon avait bien d'autres chats à fouetter, il partait attaquer la Russie, c'était pour lui le commencement de la fin...

    Par contre, son bicentenaire fut célébré très officiellement en 1912, par une République encore mal assurée : cette célébration souleva d'ailleurs une tempête de protestations, comme le discours "anti-Rousseau" de Barrès à la Chambre : "profondément imbécile" (pour le Contrat social) et "demi-fou" (pour Jean-Jacques), Barrès n'y était pas allé de main morte !... Comme Jules Lemaître qui, peu auparavant, en 1907, écrivait : "(Rousseau) qui, semble-t-il, ne savait pas bien ce qu'il écrivait..". Sans parler bien sûr de "Charles" (Maurras) et son "misérable Rousseau"...

    Et puis, en 2012, pour le tricentenaire : rien....

    A partir du vendredi 19 juillet, et jusqu'à la fin du mois d'août, nous vous proposerons de découvrir, ou de mieux connaître, mais aussi de faire découvrir à d'autres (par le jeu des partages) l'immense Jacques Bainville, par le biais d'une photo quotidienne tirée de notre "Album Jacques Bainville" (lafautearousseau vous propose également un "Album Léon Daudet" et un "Album Charles Maurras").

     

     

    Aujourd'hui : 9. Encore Jean-Jacques Rousseau

     

    A table, l'autre soir, on parlait de Rousseau. C'est l'homme du jour et il est de moins en moins probable que la fête de son bi-centenaire soit très heureuse pour sa mémoire. Chaque fois qu'une affreuse curiosité ramène la pensée sur Jean-Jacques, c'est pour découvrir chez lui un peu plus d'ignominie. Et pourtant, ce livre monstrueux, ce musée des horreurs qui s'appelle les Confessions, ce n'est pas un livre que le dégoût fasse refermer. Jean-Jacques a beau être, selon le mot d'un personnage de M. Anatole France, un "plat coquin", l'ouvrage où il s'est déshabillé et mortifié en public, ouvrage écoeurant, révoltant même si l'on veut, n'a pas la moindre platitude. Le sortilège de l'art le soutient et plusieurs de ces épisodes (celui du gué, celui des cerises, celui de la courtisane vénitienne) resteront parmi les choses célèbres de la littérature de tous les temps, en dépit de leur fausse innocence ou de leur troublante impureté.

    C'était un très grand, un très puissant écrivain que Jean-Jacques. Quel critique a dit que sa période, pour l'ampleur, n'avait d'égale que celle de Bossuet ? Il est certain que son action n'a été si profonde qu'en raison du charme de sa voix. 

    Je ne sais comment l'on peut soutenir quelquefois que le peuple français n'est pas un peuple artiste, car il faut que, vraies ou fausses, les idées lui soient présentées d'une certaine manière pour entraîner son adhésion. Il y a un génie littéraire à l'origine de toutes les révolutions de notre pays, et jamais l'ignoble et barbare philosophie de Rousseau, n'eût pu tourner les têtes françaises si, par un surprenant hasard, ce Genevois n'eût joué d'un des instruments les plus mélodieux dont ait disposé un homme. Il fait songer à la légende de ce preneur de rats qui, en sonnant de sa délicieuse musique, conduisit au fond de la rivière non seulement tous les rongeurs qui infestaient la ville, mais les habitants de la ville avec eux. 

    La merveille, chez Rousseau, c'est que son infamie, son angoisse nerveuse, son cynisme et, comme disaient de son temps ses adversaires, sa "lycanthropie" (transformation de l'homme en loup, ndlr), ne soient pas exclusives d'une atmosphère poétique. On y fut pris de son temps et la cour de Versailles elle-même voulut entendre le Devin du village. Cette opérette parut fraîche. Le coeur de Rousseau était cependant plus flétri et plus gros de turpitudes que celui du plus roué des hommes du monde d'alors. Ca ne faisait rien : ce rustre perverti répandait l'illusion de l'innocence. Il y a toujours eu autour de lui un fluide; je défie qu'on visite par exemple les Charmettes sans se sentir baigné dans un air qui n'est pas celui d'ailleurs. Ce n'est pas à dire que cet air soit ni pur ni sain.

    Il s'en faut de beaucoup que l'histoire du laquais errant et de Mme de Warrens soit hygiénique et moins encore qu'elle soit belle. Il existe un portrait de Mme de Warrens par Largillière. Et Largillière, ce n'est pas un peintre qui se tourmente, qui trouve des dessous à la nature humaine. Son image de "maman" est néanmoins bien inquiétante et le dessin de la bouche y dément étrangement la tranquillité du regard. On place, malgré soi, Jean-Jacques d'un côté de ce tableau et Claude Anet de l'autre. On se souvient de ce qui se passait dans la petite maison rustique de la route de Chambéry et qui ne se raconterait pas décemment devant d'honnêtes femmes. Mais quelle magie, sinon celle de l'écrivain, a pu faire que les Charmettes soient tout de même restées comme un paysage d'idylle ?

    L'enthousiasme et la sensibilité firent même longtemps que cette espèce de mauvais lieu en garda le caractère d'un temple. "Qui de nous, écrivait un jour Georges Sand en parlant des Charmettes, n'y a pas vécu en imagination les plus beaux jours de sa jeunesse ?" Merci bien, madame. Mais "qui de nous", en 1912, paraît un peu exagéré, et nous n'allons pas jusque là.

    Arsène Houssaye eut un jour la curiosité de dépouiller le registre où les visiteurs des Charmettes consignent leurs impression à la façon immortelle de M. Perrichon. Il fit des trouvailles étonnantes pour toute la épriode qui va de 1820 à 1860. Il y avait presque côte à côte l'écriture d'une dame de la meilleure société qui se flattait d'avoir cueilli dans le petit jardin "la dernière pervenche oubliée par Rousseau", et la signature d'Orsini, "adepte et dévoué aux principes de l'immortel Jean-Jacques". La femme du monde et le terroriste, la petite fleur et la bombe, c'est bien tout le génie de Rousseau, c'est toute son influence et toute son oeuvre, et c'est l'allégorie des ravages qu'il a exercés parmi l'espèce humaine en général et sur la France en particulier.

    Un des logis qu'il habita est moins "poétique" que les Charmettes. Allez le voir : c'est à Paris, en retrait de la rue Monge. Une plaque de marbre le désigne aux passants. Là Rousseau vécut avec Thérèse, et c'est de là, je pense, qu'il portait ses enfants au tour et ses livres funestes à l'imprimerie. De pauvres gens, des prolétaires habitent de nos jours ce taudis. Si l'ombre de Jean-Jacques vient les hanter, doivent-ils faire de mauvais rêves ! 

    L'Action française, 23 juin 1912 


     

    Tiré de notre Album "Maîtres et témoins"... (II) : Jacques Bainville" (186 photos)

  • Marion Maréchal-Lepen dénonce l’obsession républicaine, par Yves Morel*

     

    La récente critique de l’obsession de la République, caractéristique de la classe politique française, par Marion Maréchal Le Pen a déclenché un signal d’alarme dans la presse.
    De quoi s’agit-il exactement ? La jeune femme, député du Vaucluse, a accordé un entretien au trimestriel Charles (numéro 14, été 2015) en lequel elle s’exprimait sur ses relations avec sa tante, Marine Le Pen, et donnait son avis sur une prise de position de son père adoptif, Samuel Maréchal. Elle n’envisageait pas, initialement, d’émettre un jugement sur la République. C’est son explication d’une recommandation de Samuel Maréchal au FN (au cours des années 1990) de mieux prendre en compte l’islam qui l’ y a amenée.

    Une mise au point salutaire

    Marion Maréchal affirme que son père adoptif invitait simplement son parti à intégrer l’importance de l’islam dans son discours, par souci de réalisme. Elle déclare se ranger à son point de vue. Mais, afin de prévenir toute conclusion hâtive, elle précise que, pour autant, elle ne souscrit pas aux idées de ceux qui entendent placer toutes les religions sur un même plan d’indifférence ; elle vise tout particulièrement le politologue Thomas Guénolé qui préconise la laïcisation des jours fériés liés à des fêtes religieuses. Elle affirme, fort justement : « Il (Guénolé) représente bien la tendance de notre classe politique qui voudrait que la république efface la France ». Et, en effet, les gens comme Guénolé font remonter la naissance de notre nation à 1789 (ou à 1792), et la conçoivent comme étant in essentia, et donc in aeternum (mille pardons, Mme Vallaud-Belkacem), une République absolument laïque fondée sur les « Lumières », la raison et la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (merveilleusement complétée par le droit inconditionnel à l’avortement et le mariage homosexuel, en attendant la légalisation de la GPA) .

    Marion Maréchal prend donc le contrepied de cette funeste tendance en ajoutant sans barguigner : « Mais la France n’est pas que la République ». On ne peut qu’acquiescer : la France fut fondée plus de mille ans avant la Révolution, vécut sous une monarchie dès Clovis et sous la dynastie capétienne de 987 à 1792. Elle est donc très antérieure à la République et ne se confond pas avec elle. Les valeurs, principes et institutions de la République ne constituent pas le tout, ni même l’essence ou la quintessence de l’identité de la France, de son peuple, de son ethos, de sa civilisation. Notre nation n’est pas née à Valmy le 20 septembre 1792, ni le 14 juillet 1789, ni dans les salons des « Lumières » du XVIIIè siècle ou les locaux de l’Encyclopédie. Avant cela, elle a été spirituellement, intellectuellement et institutionnellement édifiée par le christianisme, l’Eglise et la monarchie (les « quarante rois qui ont fait la France »).

    Du reste, la république française n’a même pas le monopole de cette démocratie dont elle se targue constamment. Marion Maréchal précise qu’ « il y a des monarchies qui sont plus démocratiques que certaines républiques ». On songe évidemment aux monarchies scandinaves et à la monarchie britannique, laquelle a abouti à une démocratie qui ne doit rien, mais alors rien du tout, à nos « Lumières », à notre « grande » Révolution, à 1848, à notre IIIè République. Au contraire, la Révolution est tenue, en Angleterre et dans tous les pays anglo-saxons, pour la manifestation éclatante de la plus criminelle des barbaries, largement à l’origine des totalitarismes du siècle dernier, et notre tradition jacobine y est tenue pour tyrannique.

    Il convient également de rappeler qu’aux Pays-Bas, l’un des principaux partis politiques fut, de 1879 à 1980, le parti antirévolutionnaire (centriste et non extrémiste) appelé ainsi dans la mesure, où quoique libéral et parlementaire, il tenait la Révolution Française comme un anti-modèle, cause de toutes les aberrations politiques contemporaines. Rappelons enfin que la démocratie américaine ne doit rien, tant au niveau de ses valeurs et principes qu’à celui de ses institutions, à la république française, regardée, là aussi, avec méfiance. Voilà qui devrait rendre modestes notre classe politique et une grande partie de notre intelligentsia, qui s’imaginent (ou feignent de s’imaginer) que la France républicaine est le flambeau des nations, guidant celles-ci vers la liberté et un avenir démocratique parfait.

    Une obsession à visée dissimulatrice et conjuratoire

    Il s’agit bien là d’une obsession, comme le dit Marion Maréchal, qui déclare : « Je ne comprends pas cette obsession pour la République ». Une obsession toujours plus envahissante à mesure que notre modèle républicain s’effondre, en un univers mondialisé largement opposé à ses valeurs, ses principes, sa vision de l’homme et de l’histoire, son idéal égalitaire et socialisant et ses lubies. Quand le paquebot sombre, l’orchestre joue à pleine puissance afin de redonner courage aux passagers qui sentent approcher l’heure fatale.

    Et, aujourd’hui, dans notre pauvre pays qui tombe dans la déchéance politique, morale, économique et sociale, nos dirigeants et nos médias s’efforcent de conjurer la « morosité » ambiante en exaltant à qui mieux mieux la république, ses valeurs et son idéal : les partis politiques et leurs ténors se veulent tous plus républicains les uns que les autres ; et, pour faire bonne mesure, on multiplie les célébrations et les commémorations à propos de tous les événements historiques jugés emblématiques du régime (la Révolution, l’abolition de l’esclavage, la laïcité, la séparation de l’Eglise et de l’Etat, la Résistance) ; et on donne dans la manie de la « mémoire », le culte des « lieux de mémoire » et la confection de lois mémorielles.

    En résumé, la France, c’est la République, et la République, c’est la France, point final. Or, la république, censément consubstantielle à la France, est en réalité le cache-misère d’un système politique et social exsangue et en voie de décomposition.

    Voilà pourquoi la déclaration de Marion Maréchal Le Pen a jeté dans les transes les journalistes « républicains ». Les journaux de gauche, comme Marianne ont évidemment donné de la voix et de la plume ; et ceux de droite, comme Le Parisien, n’ont pas voulu être en reste, zèle républicain oblige.

    Une réaction significative

    Mais l’article le plus instructif sur la déclaration du jeune député est encore celui de Bruno Roger-Petit, du 23 juin, sur le site de Challenges, l’hebdomadaire économique bien connu du groupe Perdriel. Son titre en dit long : « Marion Maréchal Le Pen, la sombre tentation catho-royaliste ».

    Nous ne pouvons pas en commenter ici l’intégralité. Bornons-nous donc aux passages les plus significatifs.

    A l’évidence, Bruno Roger-Petit ne peut admettre l’idée, pourtant évidente, suivant laquelle l’identité de la France ne se réduit pas à la République. Selon lui, – et il n’a pas tort – « la députée du Vaucluse renoue avec la tradition classique de l’extrême-droite française », alors que le Front national oscille entre nationalisme cocardier, exaspération poujadiste et souverainisme gaulliste. Elle se rattache « à l’extrême-droite royaliste » et catholique. Elle « est plus proche de l’Action française que de Pierre Poujade »… lequel avait au moins le mérite de base d’être républicain, doit-on comprendre. Pour M. Roger-Petit, toute mouvance politique, fût-elle nationaliste et autoritaire, vaut mieux que le royalisme.

    Notre journaliste voit, dans la crainte de Marion Maréchal que « la république efface la France », la résurgence de « la frayeur de l’extrême droite royaliste qui juge que 1789 (et ses prolongements, 1848, 1905, 1936, 1945 et 1981) est le pire fléau qui se soit jamais abattu sur la France ». Ainsi s’expliquent, à l’en croire, les propos de la petite-fille de Le Pen suivant lesquels la République ne prime pas sur la France et n’est pas toute la France, suivant lesquels l’islam ne doit pas occulter le christianisme, défini par elle comme une « dimension encore vivante » de notre nation, et suivant lesquels enfin, la république n’est qu’un régime politique parmi d’autres, dans le temps et l’espace, ni meilleur ni pire que d’autres, et qui, de surcroît, n’a pas l’exclusivité de la démocratie.

    Sur le second point (la question religieuse), Bruno Roger-Petit discerne, dans les propos de Marion Maréchal, «le regret d’une France qui ne se vit plus comme la fille aînée de l’Eglise de Rome » et « la revendication d’une transcendance nationale reposant sur le fait religieux catholique », ce qui, on en conviendra, est une interprétation abusive des paroles du jeune député. Interprétation qui confirme ce que nous savions déjà de l’idée de la France que se font nombre de journalistes et toute la classe politique : la seule France qui vaille est la France républicaine, fille de la Révolution, égalitariste, athée et anticléricale.

    La critique de la référence systématique à la République, le simple parti pris de refuser à la République un culte et de la considérer comme un régime politique comme un autre, est une infamie qui met au ban de l’Agora tous ceux qui ne font pas preuve de républicanisme affirmé (et mille fois réaffirmé).

    Marion Maréchal manifeste avec une évidence criante son rattachement à la droite monarchiste et catholique dont Bruno Roger-Petit rappelle (horresco referens, encore pardon Najat) les sources doctrinales : « adhésion à la philosophie réaliste héritée d’Aristote et de saint-Thomas, rejet du contractualisme rousseauiste au profit (sic) d’une soumission au droit naturel, déférence envers l’Histoire et l’héritage de nos pères, référence à la pensée contre-révolutionnaire de Maistre, Burke, Bonald ».

    Et de conclure : « Avec Marion Maréchal Le Pen, on est bel et bien de retour dans le salon de Maurras, bien loin de la librairie-papeterie de Poujade [un fils du peuple, lui, produit de l’école républicaine ferryste, sans doute descendant des volontaires de l’an II] ou de la tombe du général de Gaulle [dont se réclament Marine Le Pen et Philippot]». Bref, elle « démasque d’un coup, à l’évidence sans le réaliser [peu galant, M. Bruno], la vérité du Front national », réduisant à néant tous les efforts de dédiabolisation de sa tante.

    Affaire de génération, pense Bruno Roger-Petit :Marion Maréchal incarne la « jeunesse réactionnaire » d’aujourd’hui, apparue au grand jour lors de la Manif pour tous de 2013, et qui « n’aime pas la République ». Et, la jeune femme ayant appelé au dépassement du clivage « droite-gauche », il voit là une réminiscence de ceux qui, dans les années 1930, en faisaient autant, les situant tous à droite, alors que nombre d’entre eux (la Jeune République, Dandieu, Mounier et l’équipe d’Esprit ) venaient du catholicisme libéral et social et se posaient en ennemis résolus de la droite nationale. S’appuyant sur Zeev Sternhell, il nous avertit qu’une telle attitude nous amène à « Pétain à Vichy », occultant le fait que nombre des membres des divers gouvernements de Vichy demeurèrent des républicains coulés dans le moule (Laval, Darlan), et que le Maréchal ne fut jamais monarchiste.

    Nous ne savons si Marion Maréchal « démasque la vérité du Front national ». Mais, assurément, Bruno Roger-Petit, lui, révèle la vérité du régime. Selon cette « vérité », la vraie France a été mise au monde par la Révolution (elle-même fille des « Lumières »), et tout le millénaire antérieur est une période effroyable d’ignorance, d’erreur, d’obscurantisme, d’intolérance, d’injustice(s), de tyrannie dont seuls de fanatiques intégristes catholiques et monarchistes souhaitent le retour, suivant une conception de l’homme et du monde médiévale et inquisitoriale mille fois pire que celle, républicaine, plébiscitaire et cocardière, du libraire-papetier de Saint-Céré (au départ un bon fils de la république).

    Il faut choisir : la république ou l’acceptation de « ce que l’extrême droite a toujours produit de pire depuis deux siècles ». Si vous ne voulez pas être assimilé à ce « pire », vous devez accepter sans sourciller que l’on vous serve la république matin, midi et soir.

    Ambiguïté du Front national

    Pour notre part, nous nous réjouissons de ce qu’enfin, une personnalité politique ait osé critiquer sans précaution oratoire cette référence systématique à la république, qui ressemble à un réflexe conditionné produit par un totalitarisme moral d’autant plus insistant que le système qu’il défend s’effondre chaque jour un peu plus. Les propos de la petite-fille de Le Pen ne révèlent pas l’essence même du Front national.

    Le Front national, – c’est sa force et sa faiblesse – a toujours rassemblé des gens de sensibilité diverses voire opposées, et les républicains cocardiers, jacobins et libre penseurs y ont constamment prévalu sur les catholiques monarchistes. Jean-Marie Le Pen n’a jamais fait partie de ces derniers.

    Son souci d’accroître l’audience de son parti en caressant les électeurs dans le sens du poil l’a même conduit à exalter toujours davantage la République ; on se souvient de son discours commémoratif de Valmy du 20 septembre 2006. Et sa fille s’est toujours présentée comme le meilleur défenseur de la République ; elle a d’ailleurs inauguré son entrée en fonction à la tête de son parti, en 2011, par un discours en lequel elle se réclamait de Gambetta.

    Un début ?

    Il reste que, pour une fois la référence sempiternelle, lancinante, à la république a été critiquée et qualifiée d’obsession, et que la jeune (cela revêt une grande importance) élue qui a osé le faire, a rappelé que la France ne s’identifiait pas à la république et prévalait sur elle. Espérons qu’il s’agit d’un début. 

     - Docteur ès-lettres, écrivain, spécialiste de l'histoire de l'enseignement en France, collaborateur de Politique magazine et la Nouvelle Revue universelle.

     

  • Affaire Michel Déon : la double défaite d’Anne Hidalgo

     

    Par François Marcilhac

     

    3466611312.jpg

    Convient-il de revenir sur l’ « affaire Michel Déon », maintenant que l’académicien, mort en 2016, semble assuré d’une sépulture à Paris, conformément à ses dernières volontés ? Oui, pour en tirer les leçons. Oui, parce que nous ne saurions nous contenter de la capitulation de la maire de Paris sans comprendre les ressorts profonds de son attitude durant les deux semaines qu’aura duré la polémique. « Beaucoup de bruit pour rien », écrit Eric de la Chesnais dans Le Figaro su 20 février. Ce n’est en rien retirer au quotidien fondé sous Charles X tout le mérite d’une bataille qu’il aura conduite avec détermination, et succès, que de dire notre désaccord sur ce jugement final. « Beaucoup de bruit », en effet, notamment grâce au Figaro, mais pas « pour rien », au contraire, pour faire éclater la vérité d’une gauche morale qui, se plaçant naturellement dans le camp du Bien, aura joué dans cette affaire le rôle d’un Créon non seulement sûr de son fait et de son droit mais, plus encore, de la valeur hautement morale de la diabolisation de l’Adversaire, même mort.

    Un discours de haine

    Parler de mauvaise foi, comme certains, c’est commode, mais c’est insuffisant. Car il y a bien plus que de la mauvaise foi, dans l’attitude d’une équipe municipale qui a instrumentalisé le droit pour en abuser sur le fond, comme l’a démontré Charles Prats, magistrat en cour d’appel et membre du conseil scientifique du CSFRS (le conseil supérieur de la formation et de la recherche stratégique), dans un article du Figaro paru le 13 février dernier. Il y a bien plus que de la mauvaise foi dans cet acharnement à refuser à un mort le respect de ses dernières volontés. Derrière un discours juridique empreint d’une apparente neutralité technique, voire derrière l’invocation (sans rire) de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et de la sacro-sainte Egalité, c’est un véritable discours de haine que la mairie de Paris a tenu et que seule explique l’assurance de mener un combat transcendantal, celui du Bien contre le Mal, celui de l’Emancipation contre les forces de la Réaction, celui du Progrès, voire de la Pureté morale contre les Heures les plus sombres de notre histoire.

    Déon = Maurras = Hitler

    Que cette affaire soit intervenue au lendemain d’une autre, celle de la commémoration nationale de Maurras, n’est pas anodin. Michel Déon n’était pas seulement un grand écrivain français, à la fois populaire et de qualité ; il n’était pas seulement une plume connue et traduite aujourd’hui dans le monde entier. Il était aussi un homme de conviction et de fidélité, mais d’une conviction et d’une fidélité qui ne pouvaient que déplaire à la maire de Paris. Certes, elle aurait pu passer outre ses préférences partisanes pour privilégier à la fois ce qu’on doit à un grand écrivain et à un mort. Mais cela aurait été la preuve d’une hauteur de vue et d’une grandeur d’âme inconciliables avec la médiocre certitude d’être la gardienne du Temple des valeurs républicaines, pour lesquelles, évidemment, Michel Déon représente le Diable. Créon avait abusivement privé Polynice de sépulture parce qu’il avait trahi la cité de Thèbes. Quelle trahison avait commise Michel Déon ? Michel Déon avait trahi bien plus que sa patrie – ce qui, du reste, ne signifie plus grand-chose aujourd’hui : aux yeux d’une élite de gauche à la fois peu cultivée mais morale, Michel Déon avait trahi l’humanité en ayant été le secrétaire de Maurras et en ne s’étant jamais repenti ni de son affection pour « le maître » ni de son engagement royaliste. En 2012, pour le colloque organisé pour le soixantième anniversaire de la mort de Maurras, son âge l’empêchant de venir, il avait tenu à écrire aux organisateurs de la journée, et à ses participants, une lettre dans laquelle sa fidélité n’avait rien perdu ni de sa jeunesse ni de son ardeur. Frédéric Potier, délégué interministériel contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT, un de ceux qui a obtenu le retrait de Maurras de la liste des commémorations nationales, n’a-t-il pas justifié cette demande parce que Maurras était « pro-hitlérien » ? Rien n’est pire que le coquetèle formé par l’ignorance crasse et la haine vertueuse reposant sur la certitude d’incarner le Bien. C’est ce coquetèle mortifère qui a failli priver Michel Déon de sépulture. Si Déon, c’est Maurras, et que Maurras, c’est Hitler, alors Déon, c’est Hitler : imagine-t-on Hitler inhumé au cimetière du Montparnasse ?

    Les intellectuels tournent le dos à Hidalgo

    La pression médiatique, la seule, au fond, qui puisse faire bouger les lignes des bobos bien-pensants, aura donc eu raison de la détermination égalitaire jusque dans la mort de la mairie de Paris. Anne Hidalgo a dû avaler son chapeau. Et subir une double défaite. Non seulement elle doit accorder une sépulture à Michel Déon, rétabli dans sa dimension de grand écrivain français, mais sa rigidité idéologique lui a valu, en plus, un camouflet de la part de l’intelligence française et internationale qui l’a désavouée, à travers 100 écrivains de tous bords politiques et philosophiques exigeant, dans une tribune au Figaro, qu’elle accorde à l’écrivain une sépulture parisienne. Un camouflet dont elle aura, moralement, bien du mal à se remettre.      

  • Y a-t-il un lien entre délinquance et immigration ?, par Laurent Lemasson.

    Les jeunes “issus des migrations du Sud” sont surreprésentés parmi les délinquants. La maîtrise des flux migratoires est le préalable à une vraie politique de sécurité intérieure. Les moyens d'action sont connus…

    La surdélinquance des populations issues de l’immigration est-elle un fait avéré, comme l’affirment certains, ou un mythe, comme le prétendent d’autres ? Que savons-nous exactement à ce sujet ?

    Si, par ailleurs, cette surdélinquance est effectivement avérée, que pouvons-nous faire pour y répondre ? Nous est-il possible, notamment, de réduire fortement les installations sur notre territoire tout en augmentant les éloignements d’étrangers en situation irrégulière et de délinquants étrangers ?

    Le premier devoir des pouvoirs publics est de protéger la vie, la liberté et les biens des individus qui composent le corps politique dont ils ont la charge. De telles questions sont donc légitimes et doivent être examinées sans tabous ni préjugés.

    Le constat

    Contrairement à l’affirmation souvent répétée que « la France a toujours été un pays d’immigration », la France n’est en réalité devenue un pays d’immigration qu’au XXe siècle, et notamment depuis la seconde moitié du XXe siècle. Par ailleurs, nous sommes confrontés, depuis le début des années 2000, à une vague migratoire de grande ampleur venue principalement du continent africain. La part d’immigrés dans la population française a quasiment doublé depuis la seconde guerre mondiale[1]. Si nous prenons en compte les immigrés et enfants d’immigrés, nous arrivons aujourd’hui à 21 % de la population totale. En 2011, Michèle Tribalat estimait la population d’origine étrangère sur trois générations pour les moins de 60 ans à presque 30 % de la population française.

    Concernant la délinquance, nous savons que, au 1er octobre 2020, les étrangers représentaient 24 % des détenus dans les établissements pénitentiaires français. Ils sont donc surreprésentés parmi les détenus dans une proportion supérieure à trois puisqu’ils ne représentaient que 7,4 % de la population totale en 2019.

    Parmi les mis en cause par la police et la gendarmerie, nous pouvons constater que les étrangers sont surreprésentés dans toutes les catégories de crimes et délits dans des proportions allant de 4,2 (vols violents sans armes) à 1,08 (vol de véhicules). Et les étrangers originaires du continent africain sont surreprésentés dans toutes les catégories de crimes et délits, aussi bien par rapport à leur part dans la population générale que par rapport à leur part dans la population des étrangers.

    En ce qui concerne les populations issues de l’immigration, le sociologue Hugues Lagrange constate, par exemple, que « les adolescents éduqués dans les familles du Sahel sont 3 à 4 fois plus souvent impliqués comme auteurs de délits que les adolescents élevés dans des familles autochtones ; et ceux qui sont éduqués dans des familles maghrébines, deux fois plus. » Et cette surreprésentation ne s’explique pas par l’origine sociale des adolescents concernés.

    Par ailleurs cette surreprésentation des « jeunes issus des migrations du Sud » parmi les délinquants est un phénomène qui n’est pas propre à la France mais a pu être constatée dans nombre d’autres pays européens : Suède, Suisse, Norvège, Danemark, Finlande, etc.

    Le Parlement débat, en ce début d’année 2021, d’un projet de loi visant à endiguer la menace du « séparatisme », c’est-à-dire la sécession de fait d’un certain nombre de ces quartiers dits « sensibles » dans lesquels la loi commune ne s’applique déjà plus au quotidien, où la délinquance prospère et où l’islamisme progresse presque chaque jour. Cette menace du séparatisme n’existerait pas si la France n’avait pas connu une immigration très importante depuis la seconde guerre mondiale. Le « séparatisme » qui met en péril l’unité de notre pays n’est que le revers de la non-assimilation au sein de la nation française d’une partie significative de ces populations immigrées, et particulièrement des populations immigrées en provenance du continent africain.

    Notre impuissance actuelle

    Ce constat extrêmement préoccupant appellerait une action résolue de la part des pouvoirs publics dans de nombreux domaines, mais il est un préalable à la réussite de toutes les actions qui peuvent être entreprises : restreindre fortement le flux de ceux qui, légalement ou illégalement, viennent s’installer en France chaque année et expulser à la fois les immigrés illégaux et les délinquants étrangers, une fois leur peine effectuée.

    Preuve incontestable que ce diagnostic est partagé dans les grandes lignes par tous les gouvernements, ce ne sont pas moins de huit lois qui, depuis le début des années 2000, sont intervenues dans le champ des politiques d’immigration et d’asile, avec pour point commun un objectif affiché de « maîtrise » de cette immigration. Mais le caractère récurrent de l’exercice suffit pour montrer sa futilité.

    En fait, à l’heure actuelle, toute promesse de « maîtrise » de l’immigration de la part des responsables politiques est simplement un mensonge, car aussi bien l’entrée que la sortie des étrangers du territoire national ne dépendent plus, pour l’essentiel, des décisions du législateur et du pouvoir exécutif, elles dépendent des décisions des juges : CEDH, CJUE, Conseil Constitutionnel, Conseil d’État, etc.

    La conception qui se trouve derrière l’état actuel de notre droit peut être énoncée simplement : nous considérons implicitement l’immigration comme un « droit de l’Homme ». Tout se passe comme si nous admettions que tout individu possède un droit subjectif à être admis dans le pays de son choix, droit opposable au gouvernement de ce pays et dont il n’est possible de le priver que pour des motifs très graves et au terme d’un procès équitable. Mais cette conception est erronée.

    Nous ne violons nullement les principes républicains en affirmant notre droit imprescriptible à accueillir ou à refuser à notre gré ceux qui demandent à rentrer chez nous. Au contraire, nous appliquons ces principes. Préserver l’intégrité du corps politique dont vous avez la charge et assurer « les bienfaits de la liberté » à ceux qui le composent et à leurs descendants est le devoir fondamental d’un homme d’État républicain. Par conséquent, il est aussi de son devoir de veiller à maintenir et à promouvoir un esprit et un caractère national, de contrôler strictement les entrées et les installations sur le territoire et de n’accorder la citoyenneté aux nouveaux-venus qu’avec parcimonie et prudence.

    Ce qu’il faudrait faire

    Le premier point, le plus essentiel, est de retrouver la maîtrise de nos instruments juridiques, c’est-à-dire de redonner aux élus de la nation les moyens de décider souverainement qui nous accueillons parmi nous et à quelles conditions. L’immigration doit sortir des mains des juges pour retourner entre les mains du législateur et la délivrance d’un titre de séjour doit redevenir ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être : une faveur accordée librement par la France à qui elle le souhaite.

    Cela signifie notamment que l’octroi ou le retrait d’un titre de séjour, pour quelques motifs que ce soit, devrait être déjudiciarisé au maximum. Il faudrait par ailleurs que l’expulsion des délinquants étrangers figure désormais tout en haut de la liste des priorités diplomatiques de la France.

    Maîtriser les flux migratoires ne supposera pas seulement de revoir de fond en comble notre droit relatif à l’entrée et au séjour des étrangers, cela supposera aussi de rendre notre pays moins attractif pour les candidats à l’immigration, en termes d’aide sociale, d’accès au système de santé, à l’école, etc.

    Bien évidemment, en matière de délinquance, diminuer les flux migratoires n’est pas une fin en soi. Cela constitue juste un préalable à une action efficace, de la même manière qu’il est plus facile de maintenir un bateau à flot si l’on a auparavant colmaté les voies d’eau. Les mesures susceptibles de faire baisser la délinquance en France ont fait l’objet de nombreuses études et propositions de la part de l’Institut pour la Justice. L’esprit général de ces mesures peut être énoncé en quelques lignes : nous parviendrons à faire baisser substantiellement la délinquance lorsque nous parviendrons à mettre en place un système de sanctions qui soient rapides, certaines, suffisamment sévères pour être dissuasives, et proportionnées à la gravité des crimes et délits commis.

    Le lien entre la délinquance et l’immigration fait encore aujourd’hui l’objet de débats passionnés qui sont, en vérité, largement sans objet. Ce lien est en effet avéré au-delà de tout doute raisonnable et le reconnaître simplement, posément, pourrait nous permettre de nous concentrer utilement sur la recherche de solutions, et, surtout, sur leur mise en œuvre. Car les solutions existent. On peut même dire que ces solutions, considérées dans leurs éléments essentiels, n’ont rien de compliqué et certainement rien de révolutionnaire. Contrairement à ce que l’on peut trop souvent entendre, ni l’immigration ni la délinquance ne sont des fatalités. Aujourd’hui, comme hier, et comme depuis toujours, les pouvoirs publics peuvent lutter efficacement contre la criminalité et contrôler effectivement les frontières, pourvu qu’ils s’en donnent les moyens. Le plus difficile pour y parvenir sera en fait de déblayer les obstacles que nous avons-nous-mêmes mis sur notre route.

     

    [1] .   Un immigré est une personne née étrangère à l’étranger et résidant en France. Un étranger est une personne qui réside en France et ne possède pas la nationalité française. On peut donc être immigré sans être étranger, si l’on a acquis la nationalité française, et on peut être étranger sans être immigré si l’on est né en France de deux parents étrangers. Enfin, un descendant d’immigré est une personne née en France dont un des deux parents au moins est un immigré.

     

    Cet article est une synthèse de la note n°54 de l’Institut pour la Justice, « Y a-t-il un lien entre délinquance et immigration ? », disponible à l’adresse suivante : www.institutpourlajustice.org/content/2021/03/Delinquance-et-immigration.pdf
    www.institutpourlajustice.org

    5.jpg

    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • SOUTENEZ, PARTICIPEZ ! ACTIVITES DES ROYALISTES ET/OU DU PAYS REEL DANS TOUTE LA FRANCE...

    lfar flamme.jpg

     

    Cette page est ouverte à tous, lafautearousseau se voulant "la maison commune" de tous les royalistes, de toute obédience (RN/CRAF, NAR, GAR, indépendants/"électrons libres"...)

    Aux deux seules conditions que l'on soit dans la double fidélité à l'école de pensée de l'Action française et à notre Famille de France, à laquelle nous sommes particulièrement attachés...

    Envoyez-nous les annonces et/ou les visuels de réunions de rentrée, Cercles d'études et de formation, Cafés politique/actualité/histoire, manifestations diverses etc...

    • Conférences, Réunions, Cercles de formation, Manifestations diverses... dans la France entière...

     

    Le 1er cercle de l'année pour les militants Manceaux se déroulera le Mardi 8 Octobre à 19h  et aura pour thème "la Démocratie".

    72116599_1710135215798099_6545706308597710848_n.jpg

     

    Le Cercle Luc Robet de la section Nantaise vous invite, le Mardi 8 Octobre à 20h, à la conférence sur les fondamentaux de la doctrine d'AF "le nationalisme intégral" animée par Amaury de Perros.

    cercle-nantes-20191008.jpg

     

    Le Cercle Pierre Boutang de la section Versaillaise vous attend nombreux à la prochaine conférence dont le thème sera "l'empirisme organisateur" animée par Francis Venciton. Rendez-vous le Mardi 8 Octobre à 20h !

    72155702_2672638959442402_5720226951654801408_n.jpg

     

    L'Action française Lyon vous invite à son cercle de formation militante dont le thème sera "Le souverainisme économique" le Jeudi 10 Octobre à 18h30.

    71540474_2749307975103926_4357649560546312192_n.jpg

     

    En vue de lancer une section sur Compiègne, l'Action française vous invite à une réunion d'information le Vendredi 11 Octobre à 19h30.

    Renseignement : compiegne@actionfrancaise.net

    rentreemilitante-compiegne-20191011-768x635.jpg

     

    L'Action française Fontainebleau vous invite à sa rentrée militante le Samedi 12 Octobre à 15h00.

    70948708_1297254933790235_1346896624424583168_n.jpg

     

    L'Action française Perpignan vous invite à la conférence qui sera donnée par Pierre de Meuse, docteur en droit et enseignant de faculté sur "Un souverain pour la souveraineté de la France" le Samedi 12 Octobre à 18h30 au domaine de Rombeau à Rivesaltes suivie par un repas servi sur place à 20h.

    A cette occasion, le cercle des jeunes d’Action française du Roussillon présentera ses activités.

    PAF : 25€

    Inscription pour le repas, auprès de M Edouard Baux, 8 rue d’Orbais, 66000 Perpignan, tel : 06 10 57 30 37

    perpignan-300x300.png

     

    lfar espace.jpg

     

     

    • PARIS CERCLE DE FLORE (10, rue Croix-de-Petits-Champs, 75001) :

    à 20h,

    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.

    PAF : 5€ (conférence) 10 (conférence + buffet)

     

    71085671_2389154787992283_2875620053670166528_n.jpg

     

    Michel Grunewald sera l'invité du Cercle le Vendredi 11 Octobre pour un entretien autour de son livre "De la 'France d'abord' à la 'France seule' - L'Action Française face au national-socialisme et au Troisième Reich".

    Une séance de dédicace ainsi qu'un buffet suivront la conférence. 

    71520092_2387690234805405_1740130421158445056_n.jpg

     

    Pierre de Meuse sera l'invité du Cercle le Mercredi 16 Octobre pour une conférence sur le thème "Idées et doctrines de la contre-révolution".

    Un buffet suivra la conférence.

    PierreDeMeuse.jpg

     

    Jean-Pierre Deschodt sera l'invité du Cercle le Vendredi 25 Octobre pour son livre sur le socialisme :

    2019-02-deschodt-socialisme-francais-5-5c540c9ed7277.jpg

     

     

    lfar espace.jpg

     

     

    • Les Mardis de Politique magazine :

    4567.png

     

     

    lfar espace.jpg

     

     

    • Le Café Actualité d'Aix-en-Provence :

    Comme chaque année, le Café d’Actualité d’Aix-en-Provence reprendra en octobre.
    A noter : la prochaine réunion n’aura pas lieu le premier mais le second jeudi du mois (Café Le Festival, Place de la Rotonde).
    Nous vous attendons donc Jeudi 10 Octobre à 19h.

    2947577413.jpg

     

     

    lfar espace.jpg

     

     

    • Le Café Histoire de Toulon

     

    Le Café Histoire de Toulon  vous informe de plusieurs conférences pour le mois d'Octobre 2019.

    Tout d'abord le Mercredi 9 Octobre une conférence à l'occasion de la canonisation de John, cardinal Newman, par Bernard Sasso dans le cadre de l'association France-Grande-Bretagne de Toulon.

    newmann.jpg

    A ne pas rater, le Jeudi 10 Octobre une conférence géo-politique sur « Le Proche-Orient et ses passions »par Antoine de La Coste dans le cadre  Centre Anthropologique de Provence Sud Méditerranée.

    Le CAP SM propose une formation intellectuelle de niveau universitaire chaque semaine mais organise aussi colloques, sessions et sorties autour de thèmes qui prennent en compte la formation éthique, culturelle et théologique de la personne humaine dans son intégralité. 

    La conférence sera données de 18h00 à 20h00 à la salle Saint Paul, église de l'Immaculée Conception, la Loubière, 226, boulevard Georges Richard, avec une participation aux frais de 5 euros par personne.

    CAP-Sud-Méditerranée-panorama.jpg

    On se souvient de exceptionnelle causerie d'Antoine de La Coste donnée la première année du Café Histoire de ToulonOn peut retrouver son analyse  sur les graves tensions dans le détroit d'Ormuz dans Politique Magazine du mois d'Octobre.

    PolMagUne184ok-300x420.png

    Attention, afin de  bénéficier de la présence de François-Marin Fleutot en Provence, la causerie du Café Histoire de Toulon aura lieu exceptionnellement le Mardi 29 Octobre et non pas le dernier mercredi du mois au pub LE GRAAL 377, Avenue de la République, 83000 Toulon.

    L'auteur nous entretiendra de son passionnant et novateur ouvrage publié au CERF,  « Les rois de France excommuniés à l'origine de la laïcité ». Celui-ci démonte bien des préjugés et idées convenues.

    Cette causerie organisée en partenariat avec une association historique aixoise entamera le cycle du Café Histoire de Toulon : «  Mieux comprendre les rois chrétiens ».

     

    51oeYUuRERL._SX195_.jpg

     

    lfar espace.jpg

     

    • Sur Radio Courtoisie :

  • PARIS : OLIVIER DARD AU CERCLE DE FLORE, C'EST AUJOURD'HUI VENDREDI 16 DECEMBRE

     

    arton11267.pngA Paris, demain, vendredi 16 décembre à 19h30, ne manquez pas le prochain Cercle de Flore.

    Le professeur Olivier Dard, historien français, agrégé, docteur en histoire contemporaine et professeur à l’université Paris-Sorbonne (Paris IV), parlera des dissidents de l’Action française à l’occasion de la réédition des « dissidents de l’Action française » de Paul Sérant.  

    Vendredi 16 décembre 2016, à 19h30

    10 rue Croix des Petits Champs 75001 Paris, Escalier A, 2 ème étage

    M° Palais-Royal

    PAF : 3€ , gratuité pour les adhérents.

    cercle_du_flore_141216.png

  • Hommage à Jeanne d'Arc des Royalistes de Haute-Bretagne...

    A l’appel de l’Action Française, des royalistes de Haute Bretagne se sont retrouvés le 30 Mai 2020 au Bourg de Trégomar, commune de Lamballe, devant la statue de Jeanne d’Arc du Monument aux morts, pour lui rendre hommage.
     
    Notre allocution était fondée sur la « Petite Histoire de France » de Jacques Bainville en raison de la présence de Charles et Raphaël, respectivement collégien et écolier.
     
    Deux gerbes ont été déposées au pied du monument, l’une au nom de l’Action Française et l’autre au nom de l’Association Bretonne du Marquis de La Rouërie.
    Ci-joint quelques photographies.

    2.JPG

    3.JPG

    4.JPG

    5.JPG

     

    monarchie populaire.jpg

     

    fleurs de lys.jpg