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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Sur Sacr TV, quand l'Education Nationale lutte contre notre Histoire.

    Un petit groupe de militants royalistes des Jeunes Royalistes et du Groupe d'Action Royaliste, ont décidé de déposer symboliquement au ministère de l'Education Nationale, un livre d'Histoire de France de Jacques Bainville, avec à l'intérieur une lettre ouverte au ministre de l'Education Nationale. Action qui fait suite à la décision de cette institution de faire disparaître des livres d'Histoire scolaire, les grands personnages historiques que sont Louis XIV et Napoléon !

  • Sur la page FB de Jean-Philippe Chauvin : 10 ans du GAR en 2018.

    En ce vingtième jour de confinement, voici une vidéo qui rappelle en une dizaine de minutes les grands principes du combat royaliste du Groupe d'Action Royaliste, officiellement créé en 2008, et qui illustrée par des images de nos différentes actions militantes celles que nous reprendrons, dans les rues de nos villes et de nos villages dès que sera levé l'enfermement sanitaire. Bon dimanche des Rameaux, et bon visionnage !

  • Critique de la déconstruction : Lettre de Jean-Michel Lambin, agrégé d'Histoire, à Michel Lussault, président du Conseil

    Najat Vallaud-Belkacem er Michel Lussault, le 22 septembre 2014, lors de la nomination de ce dernier à la présidence du Conseil supérieur des programmes. - Crédits photo : © Philippe Devernay

     

    JEAN – MICHEL  LAMBIN

    Agrégé d’histoire

    Directeur de collection de manuels scolaires

     

                                                                           A Monsieur Michel Lussault

                                                                      Président du Conseil supérieur des programmes

    Monsieur, 

    Président du CSP, vous avez conçu de nouveaux programmes scolaires, soumis en ce moment à consultation.  

    Professeur d’histoire durant 38 ans, dont 16 en hypokhâgne et en Khâgne , directeur de collection de manuels scolaires d’histoire de 1981 à 2011 (environ 40 manuels parus, du Cours élémentaire à la Terminale), c’est à ce double titre que  je vous écris en réponse point par point, à vos arguments présentés dans  votre interview dans le Monde du 14 mai.   

    « Le programme d’histoire idéal n’existe pas » dit le titre.  C’est quasiment une tautologie. Il n’existe pas davantage de programme idéal de physique, encore moins de français ou de mathématiques : combien de fois n’ai-je pas entendu, dans les salles de profs, critiquer les programmes de maths de collège et de lycée au prétexte qu’il s’agit de sous/sous/programmes des exigences en maths au concours d’entrée à polytechnique.  

    Toutefois le lecteur de votre interview retiendra que votre programme n’est pas idéal.  

    L’enseignement de l’islam est obligatoire, c’est déjà le cas aujourd’hui dites – vous. Certes mais dans quelle proportion par rapport à la durée de l’année ? Depuis les programmes des années 1960, au moins, l’islam est au programme en 5ème. Mais c’était dans le cadre de l’étude du Haut Moyen Age et à égalité de durée avec Byzance et l’Occident des Mérovingiens et des Carolingiens ;  Clovis, Saint Benoît de Nursie, Charles Martel et Charlemagne ayant, c’est une évidence, joué un rôle plus important dans l’histoire de l’Occident que Mahomet, Abou Bakr, Omar, Othman et Ali… 

    Dans un enseignement qui veut se centrer sur la France et l’Europe (le continent), les civilisations majeures du Haut Moyen Age sont d’abord Byzance et la Chrétienté naissante, les musulmans ne jouant qu’un rôle prédateur à la marge, dans les invasions des VIII° et IX° siècles, au même titre que les Vikings et les Hongrois.  

    Il aurait d’ailleurs été, toujours dans un cadre européen,  mais cette fois –ci dans celui de l’Europe de 28 Etats de mettre davantage l’accent sur la Byzance orthodoxe, matrice totale ou partielle de la Bulgarie, de la Roumanie et de la Grèce, que sur l’islam qui n’est pas la matrice d’un seul des Etats de l’Union européenne, sauf à considérer que la France serait déjà islamisée…  

    Mais cela aurait été de la vraie histoire et votre programme fait davantage d’idéologie et de prosélytisme que d’histoire, hélas !  

    Ce qui est révélateur dans la question de l’islam dans votre programme, c’est l’association obligatoire/facultatif. L’islamolâtrie du programme se dévoile en un Mahomet obligatoire et en des Clovis et Charlemagne facultatifs.   

    Vous établissez ensuite un parallèle entre science historique et morale politique.

    D’une part, la science historique n’est pas une science exacte et, si vous étiez historien et non géographe, vous sauriez qu’en Histoire on fait, d’une certaine manière, toujours de l’histoire contemporaine, même lorsqu’on traite des Guerres médiques. 

    D’autre part, lorsque vous introduisez «morale politique », vous politisez vous – même. C’est VOTRE propos qui trahit l’histoire en la pervertissant par votre morale orientée, oubliant que l’histoire est a-morale, oubliant aussi que ce qui était « moral » pour certains hier, par exemple glorifier Staline ou, serrer la pince du dictateur Castro aujourd’hui, peut devenir « immoral » demain, oubliant par exemple que durant un siècle la gauche a encensé la colonisation (« Dieu a donné l’Afrique à la France » disait  Victor Hugo , icône de la gauche) alors que la droite libérale y fut longtemps opposée. 

    Vous introduisez cette morale politique à propos des traites négrières. Mais pourquoi vous limiter à la traite atlantique ? Il y aurait aussi une belle indignation à soulever à l’évocation du thème « Esclaves chrétiens, maîtres musulmans » :   

    • traite des Slaves blonds alimentant le califat de Cordoue, ses bagnes, ses casernes et ses harems ;

    • pillages,  viols et rapts organisés à partir du bastion arabo-berbère du massif des Maures (Slaves, Maures , le vocabulaire géographique révèle la réalité du passé) d’où les pillards sarrasins furent éradiqués par Guillaume le Libérateur, le bien nommé , à la fin du X° s.

    • razzias des pirates barbaresques de Tunis, Alger et Tripoli sur nos côtes de Provence, Languedoc, Corse, Sicile, Malte, Italie du Sud qui font 2 millions de victimes en 3 siècles (Robert Davis , Esclaves chrétiens, maîtres musulmans, 2006) , razzias auxquelles met fin par éradication l’expédition de Charles X en 1830 et la prise d’Alger.

     Vous restez dans la morale avec le caractère « scandaleux » des lois antisémites de Pétain. Avant d’entrer dans le champ de la morale, il faudrait expliquer «pourquoi Vichy» mais on entrerait là dans le domaine de la réflexion, de l’effort intellectuel et cela ne convient pas à vos ayatollahs de la pédagogie qui prônent l’indignation et l’émotion – le pathos – plutôt que la réflexion – le logos.

    C’est là que gît le cœur battant qui irrigue votre programme;  décerveler, jouer de l’émotion et surtout pas de la raison car il faudrait introduire le savoir et cela risque d’ennuyer,  comme dit votre ministre. Ce savoir est jugé inutile puisque l’élève doit « se chercher, se construire», « développer des capacités métacognitives » et, sans rire, « proposer des explications et des solutions à des problèmes d’ordre scientifique ». 

    Vous avez cependant une excuse en ce domaine : vous êtes – provisoirement – le dernier maillon d’une longue chaîne de destructeurs du savoir remontant, sans aller jusqu’à Descartes et Rousseau (avec François Xavier Bellamy , Les Déshérités ou l’urgence de transmettre , 2014 livre dont vos programmes illustrent parfaitement mais négativement la justesse des idées) au moins à Bourdieu, Baudelot et Establet  Legrand, sans oublier Mérieux , l’infâme Mérieux , inspirateurs des prédécesseurs de votre ministre. 

    D’abord Haby, au temps de Giscard d’Estaing, qui instaura le collège unique / inique, puis Jospin et sa loi exécrable qui mit le savoir au rancart en plaçant « l’élève » au milieu de la classe , et enfin , retour à droite , la réforme des programmes de lycée par Sarkozy / Luc Chatel qui , par exemple, en ce qui concerne les guerres mondiales , détruisit le cadre factuel , causal et chronologique pour faire pleurer les élèves sur les aspects doloristes de ces guerres , l’horreur des tranchées et la guerre d’anéantissement. 

    Au lieu de redresser la barre vers plus d’exigences, ce qu’on aurait été en droit d’attendre d’un universitaire honnête, lucide et responsable, vous allez encore plus loin dans ce « combat »  vers plus de médiocrité, vers le nivellement par le bas,  pour des élèves dont vous estimez a priori et à tort qu’ils n’ont pas le désir de comprendre, des élèves qu’au fond vous méprisez. 

    « La nation française mythique n’a jamais existé » poursuivez- vous. De là où ils sont, les morts de Valmy – même s’ils furent peu nombreux – apprécieront. Avez- vous seulement une fois dans votre vie, lu un ouvrage sérieux sur la Révolution française ? (par exemple La Grande nation de Jacques Godechot ou Penser la Révolution française de François Furet) ou lu un discours de Danton, Robespierre ou Sieyès (« fonder la nation contre la noblesse »)  avant d’affirmer une telle contre vérité historique ?

    Avez – vous seulement lu une fois la phrase de Marc Bloch dans L’Etrange défaite : «  il existe deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire de France : ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération ».  A vous lire dans le Monde, j’ai la conviction que vous appartenez aux deux catégories citées par Marc Bloch peu de temps avant d’être fusillé par les Allemands. Et je crois qu’il en est de même pour les faibles troupes qui vous soutiennent, l’historien Nicolas Offenstadt ou les seconds couteaux habitués des plateaux de télé, les Patrick Blanchard ou François Durpaire. 

    Vous évoquez, pour le dénoncer, le « roman national ».  Ce terme, exclusivement polémique (vous vous sentez d’ailleurs obligé d’y mettre des guillemets) n’a aucune valeur scientifique. Né de la plume de Ernest Lavisse après le désastre de 1870, popularisé par Offenstadt, il a pour but de discréditer le récit historique en sous-entendant qu'il est faux et imaginaire et surtout de le stigmatiser en l’affublant de l’adjectif « national » , mot diabolisé , abandonné par la gauche et la droite et qui hérisse le poil de toute la bien-pensance de gauche, bref une véritable insulte. 

    Mais quel pays ne diffuse pas un roman national ? Croyez – vous que l’Algérie du FLN enseigne une histoire qui n’est pas un roman national ? Je vous renvoie au livre de Marc Ferro, Comment on raconte l’histoire aux enfants du monde entier, Plon, 1983.  

    Qu’offrez-vous à la place du « roman national » ? Un roman «républicain», terme tout aussi mythique ? Avec bons et méchants inversés par rapport au « roman national » ? Une mythologie multiculturaliste ou vivrensembliste (ou « plurielle » pour jargonner en novlangue chère à votre ministre) ? Un délire reposant sur des mensonges caractérisés par la haine de la France et des Français, catholiques  encadrés par un clergé obscurantiste au Moyen Age, descendants des Francs qui ont osé stigmatiser l’islam en se défendant de l’invasion arabo-hispano-berbère à Poitiers, négriers européens atlantiques (mais ni Africains ni Arabes parmi eux), une France de brutes - ou de beaufs -, croisés, négriers , colonialistes,  vichystes (incluant Mitterrand titulaire de la francisque n° 2202 ???), kollabos, légionnaires ayant fait l’Indo, paras accros à la gégène et nostalgiques de l’Algérie, électeurs de droite tentés par le FN et qui ont le tort d’oser s’opposer à la gauche terranoviste chère à votre ministre ? 

    Le scandale de ce programme c’est, d’abord qu’il accentue la déchéance de l’enseignement de l’histoire en collège et au lycée après les coups de hache portés par Haby, Jospin, Allègre, Chatel.

    Par charité chrétienne, je ne cite pas Jack Lang qui comme d’habitude n’a rien fait, si ce n’est passer la main dans le dos des profs pour les amadouer (et augmenter la durée de leurs vacances). Un seul a, sinon redressé, au moins stoppé la décadence, c’est Chevènement qui a, pour un temps rétabli des programmes d’histoire cohérents et rendu confiance aux profs. Depuis, la chute s’accélère.

    C’est ensuite le fait que ce programme impose Mahomet et une forme d’islamolâtrie, suinte le moralisme et la repentance d’être ce que nous sommes et qu’il permet, par le système des questions facultatives, d’enseigner une France sans Clovis, Charlemagne, François d’Assise, Robert de Sorbon, une France sans le « blanc manteau d’églises » cher au moine Raoul Glaber, une France sans cathédrale, un Occident sans Christophe Colomb et sans Vasco de Gama puisque la découverte du monde est réduite à son exploitation coloniale, une France où Voltaire, Montesquieu, Rousseau, Diderot, Franklin, Washington, La Fayette sont facultatifs mais pas les hommes de « l‘expansion de l’islam » Abou Bakr, Omar, Othman et Ali, les 4 califes rashidun.  

    Ce programme respire bien la haine de la France, l’incapacité à dire où va le pays et donc, « à dire d’où il vient » (Pierre Nora, JDD) ainsi que la « honte d’être Français » (Jacques Julliard dans Marianne). Mais il s’agit là de pseudo intellectuels ou, comme votre ministre l’a dit dans son français à elle , un français qu’elle a sans doute «

  • Histoire • Rois de France, de Balzac : L’infanticide perpétré à l'encontre du petit roi Louis XVII [IV]

     

    C'est en 1837 que Balzac publia Rois de France, un ouvrage concis fort intéressant, consacré aux six derniers « Louis » rois de France, de Louis XIII à Louis XVIII. Malheureusement peu réédité par la suite, cet ouvrage était devenu, de ce fait, indisponible, depuis 1950.

    Notre confrère Péroncel-Hugoz a pris l'heureuse initiative de faire rééditer Rois de France, au Maroc, par les Editions Afrique Orient. Nos lecteurs peuvent d’ailleurs lire Péroncel-Hugoz ici-même, régulièrement, puisqu’il nous fait l’amitié de sa participation – très appréciée – à Lafautearousseau.

    Nous donnerons quatre extraits de Rois de France - des « bonnes feuilles » - dans nos parutions du week-end. 

     

    415470906.jpgExtrait 3 - L’infanticide perpétré à l'encontre du petit roi Louis XVII (pages 96 à 99)

    Louis XVII naquit à Versailles, le 27 mars 1785, et porta jusqu'à la mort de son frère aîné le titre de duc de Normandie. Ce fut en 1789 qu'il devint dauphin. La Révolution commençait d’éclater ; souvent le jeune prince dut interrompre ses jeux enfantins aux hurlements farouches d'une tourbe sanguinaire pour aller se réfugier dans le sein maternel, d'où l'étiquette ne le bannissait plus, comme aux jours de tranquillité. A peine âgé de cinq ans, on conspirait déjà contre sa vie. On voulait égorger le louveteau.

    C'était ainsi que ce royal enfant, héritier de toute la beauté bourbonienne, était nommé par ces fougueux cannibales, par ces monstres éclos, on ne sait comment, dans l'orage révolutionnaire, et qui n'avaient pas même figure humaine. Pendant les journées des 5 et 6 octobre 1789, il courut les plus grands périls. La reine le tenait dans ses bras lorsqu'elle se présenta au peuple sur son balcon. Point d'enfants ! s'écria-t-on. Ce cri était un horrible présage pour l'avenir du dauphin et pour celui du trône. Il ne s'accomplit que trop bien. Trop enfant encore pour partager les angoisses morales auxquelles étaient soumis ses augustes parents, le jeune prince eut bientôt à souffrir les privations physiques qui sont si funestes dans un âge tendre. Il lui arriva de demander vainement du pain. Il lui fallut aussi dire adieu aux bosquets et aux pelouses de Trianon, et demeurer toute la journée renfermé dans les appartements des Tuileries.

    Peut-être a-t-on le droit de reprocher à Louis XVI de n'avoir pas tout tenté pour mettre son fils à l'abri de la fureur populaire ; mais il est certain que jusqu'au dernier moment ce monarque, dans sa bonté excessive, méconnut l'audace des factieux. Que n'eût-on pas dû attendre d'un prince qui, doué des qualités les plus nobles et les plus heureuses, eût été instruit à de telles épreuves ?

    Enfermé dans la prison du Temple avec le roi et la reine, le jeune Louis-Charles hérita, le 21 janvier 1793, des droits de son père à la couronne de France. Tandis que ce pauvre enfant grelottait sous les voûtes sombres et humides de sa prison, et que, tout ému au souvenir des derniers et solennels baisers de son père, il essuyait dans un douloureux silence les larmes de sa mère, son oncle, le comte de Provence, depuis Louis XVIII, proclamait son avènement au trône de ses ancêtres. Louis XVIII était reconnu par toutes les puissances de l'Europe, et les Vendéens prenaient les armes en son nom.

    Le jeune prince ne pouvait comprendre ni toute la magnificence de ses droits ni tout le malheur de sa destinée. La Convention, qui avait assuré à Louis XVI, près de mourir, que la nation française, toujours magnanime, pourvoirait au sort de sa famille, ordonna, pour première preuve de sa sollicitude, que Louis fut séparé de sa mère. Marie-Antoinette s'opposa énergiquement à cette nouvelle atrocité, et ne céda que sur la menace que les municipaux lui firent de tuer le prince dans ses bras si elle ne le laissait emmener.

    Alors commença le martyr du royal enfant. La Convention le remit entre les mains du cordonnier Simon et de sa femme, qu'elle qualifia dérisoirement des titres d'instituteur et de gouvernante. C'étaient là les plaisanteries de la Révolution. Cet exécrable couple se montra digne de la confiance de la nation représentée par les comités conventionnels, et mit tout en œuvre pour dégrader les facultés morales et physiques du fils de Louis XVI. On frémit en lisant le récit authentique des traitements barbares et infâmes auxquels il fut soumis.

    Non content de lui faire subir la faim, le froid et l'humiliation, de l'accabler de coups, de le priver d'air, de distractions, d'exercice, et de le laisser dans le dénuement le plus pénible, Simon prenait plaisir à lui faire boire des liqueurs fortes et à lui enseigner des chansons et des propos obscènes. Mais sa barbarie servait d'antidote à son immoralité. Le jeune prince donna plusieurs fois des preuves d'une élévation de sentiments et d'idées bien étonnants pour son âge, et dont la perversité de son gardien n'avait pu détruire au moins le germe. Simon lui ayant demandé ce qu'il ferait si les Vendéens le délivraient : « Je vous pardonnerais », répondit-il.

    Le marasme fut le résultat naturel de la malpropreté et des souffrances continuelles où vivait le prince. Pendant plus d'un an, il fut privé de linge et dépourvu des soins les plus indispensables. Le temps pendant lequel il résista prouve combien il était fortement constitué. Comme beaucoup de ses aïeux, il eût réuni toutes les qualités favorables pour occuper noblement le trône. La Révolution du 9 Thermidor, qui ouvrit tant de prisons et rendit à la société tant de victimes déjà désignées au bourreau, ne changea rien au sort du jeune roi. La Convention, qui savait faire tomber les têtes des rois, ignorait comment on élevait leurs enfants ; et en conséquence elle infligeait à ces enfants une agonie de plusieurs années. Nous ne craignons pas de le dire : la mort lente et ténébreuse du jeune Louis XVII est une tâche plus horrible pour la France que la mort sanglante et éclatante du vertueux Louis XVI.

    Ce ne fut que lorsque l'état du prince fut désespéré que les comités songèrent à lui faire envoyer un médecin, qui déclara qu'on avait trop tard eu recours à lui. Ce médecin était le célèbre Dussault. Il mourut peu de jours après. Du Mangin et Pelletan, qui le remplacèrent, partagèrent son opinion. Louis XVII expira le 8 juin 1795. Il était âgé de dix ans et deux mois... » 

    A lire dans Lafautearousseau … 

    Histoire • Rois de France, de Balzac : Les erreurs de Louis XVI face à la Révolution [III]

    Histoire • Rois de France, de Balzac : La « secte » des Encyclopédistes, la décomposition morale - élites et société - au XVIIIe siècle [II]

    Histoire • Rois de France, de Balzac, republié par Péroncel-Hugoz : Présentation [I]

    Sortie au Maroc de « ROIS DE FRANCE suivi de NAPOLEON » , essai de Balzac paru en 1837 et indisponible depuis 1950

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  • CMRDS 2021 : une seule place vide, la tienne !

    « Ne les appelez pas convertis de l'Action française : ils sont des convertis du bon sens français »
    Charles Maurras

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  • Lettre ouverte : Xavier Rousset, élève de 2ème année à l'ENA, se plaint du projet unilinguiste de l'ENA !

     

    Xavier Rousset, élève de 2° année à l’ENA, a écrit une lettre ouverte pour se plaindre qu’il faille dorénavant seulement  savoir parler anglais pour entrer à l’ENA, ce qui est une aberration  et une soumission de l’ENA au monde anglo-saxon ! Une très belle lettre dûment argumentée, pratiquement imparable, montrant la stupidité de la réforme projetée qui remplace le multilinguisme par l’unilinguisme !  C'est avec sympathie que Lafautearousseau publie aujourd'hui ce très intéressant courrierLFAR

     

    Xavier ROUSSET         

    Elève en 2ème année à l’ENA

    Ecole Nationale d’Administration

    1 rue Ste Marguerite

    67080 Strasbourg

     

    Paris, le 23 juin 2016

     

    A l’attention de Madame Annick  GIRARDIN, Ministre de la Fonction publique Copie à : Mme Nathalie LOISEAU, directrice de l’ENA

     

    Objet : Lettre ouverte – Réforme du concours d’entrée à l’ENA rendant l’anglais obligatoire : trahison du multilinguisme, qui dessert l’ENA et menace, à terme, la langue française

     

    Madame la Ministre,

    Je tiens à attirer votre attention sur la communication trompeuse qui a été faite par votre ministère sur le multilinguisme à l’ENA lors de la réforme de l’épreuve de langues au concours d’entrée rendant l’anglais obligatoire et langue étrangère unique. L’arrêté du 16 avril 2014 pris par votre prédécesseur a pour effet que l’anglais sera (à partir de 2018) la seule et unique langue étrangère que les candidats devront maîtriser pour entrer à l’ENA. La communication de votre ministère sur le multilinguisme, une fois entré à l’ENA, relève à mon sens de l’hypocrisie (cf. la réponse du ministère de la Décentralisation et de la Fonction publique publiée dans le JO Sénat du 12/11/2015 mentionnant « l’enjeu essentiel des langues étrangères dans un cadre européen »). Dans cette communication, il n’est pas mentionné que le signal fort donné par votre ministère à l’ensemble du monde de l’enseignement secondaire et universitaire est le suivant : il est dorénavant inutile d’apprendre une autre langue que l’anglais pour entrer à l’ENA. Il en résulte une incitation très forte à poursuivre dans la voie de l’unilinguisme anglais et une démotivation pour les élèves d’apprendre dans l’enseignement secondaire une autre langue que l’anglais puisque les autres langues ne servent à rien ! La réponse du ministère sur l’apprentissage des langues étrangères -mais seulement une fois entré à l’ENA !- est donc l’arbre qui cache la forêt d’une trahison du multilinguisme.

    Rendre l’anglais langue obligatoire unique au concours d’entrée n’envoie pas un signal d’ouverture de l’ENA. L’ENA est présentée par sa directrice[1] comme une « grande école de management public française ». Pourtant HEC grande école, une référence en matière d’école de management des entreprises privées, maintient deux langues étrangères obligatoires au concours d’entrée. HEC a réalisé depuis longtemps que dans le domaine des affaires, la seule langue internationale qui vaut, c’est celle de l’acheteur ! Imposer l’anglais au concours d’entrée comme seule langue étrangère, c’est oublier que la diversité linguistique permet l’ouverture sur le monde. A l’inverse, faire valoir le multilinguisme au concours d’entrée à l’ENA, c’est envoyer un signal d’ouverture aux pays membres de la Francophonie et aux autres pays étrangers non-anglophones partenaires de l’école et pourvoyeurs d’étudiants notamment au Cycle International Long, en leur montrant que leurs langues ne sont pas supprimées du concours et qu’elles ne valent pas moins que l’anglais.

    La maîtrise de la langue anglaise est nécessaire au haut fonctionnaire ; mais ce n’est pas une raison pour promouvoir cette langue indûment. Pour le journaliste Jean-Pierre ROBIN[2], certes « le besoin d’un langage international est de toute époque », mais par cette réforme du concours d’entrée, « la France fait tout son possible pour la suprématie de l’anglais ». A titre d’illustration, je citerai le discours introductif de la directrice de l’ENA tenu en anglais lors de la journée de rencontre entre l’ENA et l’université allemande DUV Speyer[3]. Si le thème de la journée de rencontre était « comment aller au-delà de nos spécificités nationales pour augmenter la coopération ? »[4], le discours introductif de la directrice tenu en anglais suggérait, il me semble, la réponse: en reniant nos spécificités et nos identités linguistiques !  Certes 17 étudiants américains étaient présents dans la salle. Mais il s’agissait, sauf erreur de ma part, d’étudiants à la DUV Speyer qui ont fait le choix de venir étudier en Allemagne. Pourquoi donc les 195 élèves allemands, français et étrangers, francophones et germanophones ont dû écouter un discours introductif en anglais ? Heureusement, la journée a été conclue par un discours de Jérôme CLEMENT, ancien fondateur et président du directoire de la chaîne de télévision ARTE, en français et traduit en allemand simultané, qui a notamment rappelé l’importance du respect des spécificités linguistiques. Comme le linguiste et Professeur au Collège de France Claude HAGEGE l’a récemment écrit[5] « la langue internationale, c’est la traduction  ».

    Les arguments avancés par votre ministère[6] pour justifier l’anglais obligatoire au concours d’entrée sur les thèmes de l’économie budgétaire et de l’égalité de traitement sont difficilement recevables. Argument 1 : votre ministère justifie cette réforme par la nécessité pour les futurs hauts fonctionnaires de disposer d’un niveau d’anglais minimal à la sortie de l’école. Contre-argument 1: il suffit d’imposer ce niveau minimal d’anglais à la sortie de l’école et non pas à l’entrée ! En outre, cela permettrait de davantage rétribuer les efforts faits pendant la scolarité et rendus possibles grâce à l’excellente équipe pédagogique du département des langues de l’ENA.

    Argument 2 : votre ministère justifie cette réforme pour assurer l’égalité de traitement entre les candidats. Contre-argument 2 : de quelle égalité de traitement parle-t-on dès lors que des élèves issus du concours externe ayant étudié dans des Instituts d’Etudes Politiques sont partis en échange dans des pays anglophones, tandis que d’autres sont partis en pays lusophones, hispanophones, ou germanophones ? De même pour les élèves issus du troisième concours : certains ont travaillé huit ans au Royaume-Uni, aux Etats-Unis ou en entreprise anglo-saxonne, tandis que d’autres ont travaillé dans une entreprise française agissant sur le seul marché français. Il est donc manifeste que, dans les nouvelles conditions de concours, les candidats n’ayant pas séjourné en pays anglophone ou travaillé dans des entreprises anglo-saxonnes se voient traités de manière inégale.

    Argument 3 : votre ministère justifie cette réforme au vu des difficultés d’organisation et des coûts supplémentaires que génère l’organisation des épreuves de langue. Contre-argument 3 : d’une part ces coûts sont très faibles et l’économie avancée ne vaut pas pour les épreuves de langue à l’oral qui coûteront toujours autant d’heures de vacation, même avec une langue unique; d’autre part, l’argument des coûts est trop souvent évoqué par celles et ceux qui veulent promouvoir l’anglo-américain comme langue universelle et voir disparaitre les langues nationales (à ce titre, le journaliste Jean QUATREMER rappelle que pour le fonctionnement des institutions de l’UE avec 23 langues officielles, le coût de la traduction n’est que de 60 centimes d’euros par an et par citoyen européen[7]); enfin, avancer l’argument économique c’est oublier que l’homme européen ne vit pas que de pain, mais aussi de sa langue, de sa culture et de son identité. Utiliser l’argument économique, c’est mélanger le bien commun avec le bien marchand.

    Cette trahison du multilinguisme est un coup fatal porté à la langue française alors qu’il conviendrait de remettre la langue anglaise à sa juste place. Si l’ENA a quitté Paris pour s’implanter à Strasbourg, c’était notamment pour contribuer au rayonnement de la langue française, de la pensée française à Strasbourg au cœur de l’Europe, et non pas pour contribuer à l’américanisation de l’Europe. L’ENA doit être un phare francophone sur le Rhin, ouvert au multilinguisme : elle doit briller de tous ses feux par son excellence « à la française » et non pas se coucher devant l’anglo-américain. D’ailleurs il est nécessaire -comme l’ont suggéré Claude HAGEGE et Maurice DRUON, ancien Secrétaire perpétuel de l’Académie française- de rappeler les inconvénients de la langue anglaise du fait de son imprécision, notamment sur le plan administratif et juridique (à titre d’exemple, la résolution 242 de l’ONU dans le conflit israélo-palestinien ; ou cet accident d’avion survenu le 29 décembre 1972 en Floride suite à la réponse de la tour de contrôle « turn left, right now !»). Votre ministère devrait donc laisser et remettre l’anglais à sa juste place, plutôt que lui dérouler le tapis rouge.

    Cette réforme va à l’encontre du multilinguisme souhaité et pratiqué dans l’Union Européenne. Dans les traités, la politique linguistique de l’UE a pour objectif le multilinguisme. D’ailleurs l’Union européenne -comme la quasi-totalité des Etats membres de l’ONU à deux exceptions près dont les Etats-Unis- a adhéré à la convention de l’UNESCO d’octobre 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles dont le préambule rappelle que « la diversité linguistique est un élément fondamental de la diversité culturelle ». La Commission européenne cherche à promouvoir l’apprentissage des langues avec pour ambition que chaque citoyen maîtrise au moins deux langues étrangères en plus de sa langue maternelle. Plusieurs institutions de l’UE ont plusieurs langues de travail : la Commission et l’Office européen des brevets utilisent trois langues officielles (l’anglais, le français et l’allemand) ; le Parlement européen se doit d’assurer un multilinguisme intégral pour l’ensemble des séances plénières, etc. Dès lors, réserver une place à part à l’anglais - notamment par rapport à l’allemand- ne se justifie nullement.

    En conclusion cette réforme, comme les réactions très vives l’ont montré, dessert le multilinguisme et, par conséquent, la langue française. Cette réforme ne contribue pas au rayonnement international de l’ENA et n’envoie pas un message d’ouverture, mais bien au contraire un message de soumission de la haute administration française à Washington et au monde anglo-saxon.

    Je me tiens à votre disposition, Madame la Ministre, pour toute précision que vous souhaiteriez recevoir de ma part et vous prie de croire en l’assurance de ma très haute considération.  

    Xavier ROUSSET  • 

     

    [1] Interview de N. LOISEAU dans Les Echos (22/03/2016)

    [2] Le Figaro, article du 23/02/2016, http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2016/02/23/31002-20160223ARTFIG00358-la-france-fait-tout-son-possible-pour-la-suprematie-de-l-anglais.php

    [3] Le 10 juin 2015 dans les locaux de l’ENA à Strasbourg

    [4] Traduit du programme de la journée, édité en anglais

    [5] L’Express, le 28/03/2012, http://www.lexpress.fr/culture/livre/claude-hagege-imposer-sa-langue-c-est-imposer-sa-pensee_1098440.html

    [6] La réponse de votre prédécesseur publiée au JO Sénat du 12/11/2015

    [7] Libération, le 20/04/2016, http://www.liberation.fr/planete/2016/04/20/le-jeu-dangereux-d-une-ue-anglophone_1447552

  • Bonne année.

    Bonne année.

    Nous sou­hai­tons à tous les Fran­çais une meilleure année 2021, que celle qui a pré­cé­dé.

    Chaque année étant l’oc­ca­sion d’un nou­veau déclin, il n’y a plus à espé­rer de faire le constat que c’est en 2020 que nous avons tou­ché le fond, et qu’en­fin nous allons don­ner le coup de pied sal­va­teur qui va nous rame­ner vers la sur­face avec des hori­zons plus sou­riants, mais rien n’est moins sûr…

    Cepen­dant, la France fon­dée par Clo­vis et construite par les capé­tiens est aujourd’­hui comme une braise invi­sible sous les cendres de la répu­blique consu­mé­riste et mon­dia­liste. Notre espé­rance est dans la famille royale avec le Comte de Paris dont les ancêtres ont en mille ans for­mé la France.

    Sou­hai­tons que les graves évè­ne­ments qui ont secoué notre pays ces der­nières années, plu­tôt que de cas­ser le moral du peuple fran­çais, aient un effet contraire et pro­voquent un réveil natio­nal. Le déses­poir étant en poli­tique une sot­tise absolue.

    Bonne fête à tous et vive le roi.

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • GRANDS TEXTES (27) : Chapitre VII (et dernier) de L'Histoire de deux peuples : Le réveil de la Walkyrie, par Jacques Bai

    Devant l'Histoire...

    Voici l'intégralité du chapitre VII (et dernier) de L'Histoire de deux peuples, de Jacques Bainville : Le réveil de la Walkyrie. 

    Dans cet ouvrage, remarquable en tous points, Bainville explique les causes lointaines de la Seconde Guerre mondiale et, pour ce faire, remonte aux sources, c'est à dire au calamiteux Traité de Versailles de 1918, qui a gâché la paix, après une guerre qui avait coûté tant de sacrifices matériels et humains au peuple français; et il montre bien comment le Régime en est responsable...

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    « Restitutions, réparations, garanties. » Tels furent les trois principes qui inspirèrent la paix, conçue comme un jugement. D'autres traités avaient été des traités politiques. Celui-là était un traité moral, pesé dans les balances de la justice. Il était moral que l'Allemagne fût désarmée et qu'elle perdît, en fait de territoires, ceux qu'elle avait pris à d'autres nations non germaniques et ceux-là seulement. Il était moral, au plus haut degré, que les responsables de la guerre fussent jugés, Guillaume II à leur tête. Il est vrai qu'ils ne l'ont pas été, que le peuple allemand a été unanime à refuser de livrer ces otages et que la révision du traité a commencé par cet article-là. Il était moral que l'Allemagne fût privée de ses colonies. Elle n'était pas jugée digne de compter parmi les peuples colonisateurs. Enfin il était moral, deux fois moral, qu'elle fût astreinte à payer, d'abord parce qu'elle avait à réparer les dommages causés à autrui, ensuite parce qu'il fallait que le peuple allemand comprît que la guerre est une mauvaise opération et qui ne rapporte rien. Ainsi cette paix, rendue comme un arrêt de justice, aurait encore l'avantage de moraliser le condamné. « J'espère, disait M. Lloyd George, que l'Allemagne a fait son salut en la débarrassant du militarisme, des Junkers, des Hohenzollern. Elle a payé un prix élevé pour sa délivrance. Je crois qu'elle trouva que cela en valait la peine. »

     

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    (de gauche à droite) LLoyd George, Orlando, Clémenceau, Wilson

     

     

     

    Fondée sur de pareilles illusions, est-il étonnant que la paix ait laissé tant de déboires aux vainqueurs ? Voici, en regard, ce qu'était la réalité.

    Une Allemagne diminuée d'environ 100.000 kilomètres carrés mais qui, sur ce territoire réduit, réunissait encore 60 millions d'habitants, un tiers de plus que la France, subsistait au centre de l'Europe. L'oeuvre de Bismarck et des Hohenzollern était respectée dans ce qu'elle avait d'essentiel. L'unité allemande n'était pas seulement maintenue mais renforcée. Les alliés avaient affirmé leur volonté de ne pas intervenir dans les affaires intérieures allemandes. Ils y étaient intervenus pourtant. Les mesures qu'ils avaient prises, la voie qu'ils avaient montrée, celle de la République unitaire, avaient eu pour effet de centraliser l'Etat fédéral allemand et d'affermir les anciennes annexions de la Prusse dans le Reich lui-même. S'il y avait, parmi les populations allemandes, des aspirations à l'autonomie, elles étaient étouffées. Le traité enfermait, entre des frontières rétrécies, 60 millions d'hommes unis en un seul corps. Telle lut l'Allemagne au nom de laquelle deux ministres de la nouvelle République vinrent signer à Versailles, le 28 juin 1919.

    Du fond de la Galerie des Glaces, Müller et Bell, de noir habillés, avaient comparu devant les représentants de vingt-sept peuples assemblés. Dans le même lieu, sous les mêmes peintures, l'Empire allemand avait été proclamé quarante-sept ans plus tôt (ci dessous, ndlr). Il y revenait pour s'entendre déclarer à la fois coupable et légitime, intangible et criminel. À sa condamnation il gagnait d'être absous comme si la forme républicaine eût suffi à le rénover. 

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    Obscurs délégués d'une Allemagne vaincue mais toujours compacte, Müller et Bell, comparaissant devant ce tribunal, pensaient-ils à ce que la défaite laissait survivre d'essentiel pour leur pays ? Le redoutable Empire de Guillaume II était humilié. La voix coupante de Clemenceau ajoutait à l'humiliation : « Il est bien entendu, Messieurs les Délégués allemands, que tous les engagements que vous allez signer doivent être tenus intégralement et loyalement. » Les témoins de cette scène historique entendront toujours et ce verbe tranchant et les deux Ia, indifférents et mous, qui sortiront de la bouche de Müller et de Bell. Qui pouvaient-ils engager ? Déjà le traité de Versailles mettait en mouvement des forces qui échappaient à la volonté de ses auteurs.

    Ce traité enlevait tout aux vaincus, sauf le principal, sauf la puissance politique génératrice de toute puissance. Il croyait ôter à l'Allemagne les moyens de nuire qu'elle possédait en 1914. Il lui accordait le premier de ces moyens, celui qui permet de retrouver les autres, l'Etat central, l'Etat prussien avec lequel toute l'Allemagne était désormais confondue. Ainsi l'unité sortait plus forte de la défaite.

    Ce n'est pas tout. Les Alliés, pour consentir à déposer les armes, avaient exigé le renversement des Hohenzollern. Mais la chute de cette dynastie avait été précédée de celle de tous les autres princes allemands. Quand Guillaume Il avait fui, les rois de Bavière, de Saxe, de Wurtemberg, les grands-ducs et les ducs étaient déjà tombés. Bismarck avait calculé que la révolution était impossible parce que, si l'empereur-roi de Berlin tombait, les princes confédérés reprendraient leur liberté et que ce serait la désagrégation du Reich. Or, et ce n'est sans doute pas par hasard, la révolution allemande de 1918 a commencé par le Sud. Il n'y avait plus de Habsbourg à Vienne ni de Wittelsbach à Munich. Le support du particularisme, qui était dynastique, avait disparu. Pour que le trône des Hohenzollern pût s'écrouler sans dommages pour l'unité, il fallait que les autres trônes allemands fussent vides. Cette condition extraordinaire et imprévue était remplie.

     

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    La République s'installait. Elle devait unir encore davantage les Allemands. Un socialiste l'avait dit dès le 3 novembre : « Plus le Reich est démocratique, plus son unité devient sûre et plus grande sa force d'attraction. La grande Allemagne, qui déjà semblait se faire en 1848 et dont les contours se dessinent de nouveau devant nous, avait été conçue sous la forme d'un Etat démocratique. » C'était vrai. Les Alliés avaient confirmé l'unité allemande par le traité de Versailles lui-même. Ils l'avaient rendue encore plus forte en exigeant l'abdication de Guillaume Il et en poussant le Reich à adopter le régime républicain. Par une inconséquence remarquable, ils exigeaient d'ailleurs que l'Autriche restât distincte de la communauté germanique dont elle avait fait partie jusqu'en 1866. En même temps, alléguant que le démembrement de l'Empire n'était pas dans leurs intentions, ils avaient, pour reconstituer la Pologne, séparé la Prusse orientale du reste de la Prusse remise dans l'état où l'avait trouvée Frédéric II. Ainsi, l'Allemagne, unifiée dans son esprit, était blessée dans sa chair.

    Parmi les vainqueurs, les uns, l'anglais Lloyd George et l'américain Wilson regardaient la dissociation du Reich comme contraire au principe ou comme trop propre à faire de la France la plus grande puissance du continent. Clemenceau la tenait pour impossible ou, s'il la désirait, c'était faiblement. Il voulait que l'Allemagne fût punie. Il lui répugnait de distinguer entre les Allemands à qui il réservait en bloc sa sévérité. L'ancienne politique française des « Allemagnes » était oubliée à ce point que les tentatives des autonomistes rhénans furent découragées et même accueillies ironiquement. Le général Mangin fut rappelé de Mayence pour les avoir soutenues.

    En somme, l'idée des auteurs de la paix était à peu près la suivante. Il devait suffire de verser une certaine dose de démocratie dans l'édifice élevé par Bismarck et par les Hohenzollern, après l'avoir réduit à ses parties authentiquement allemandes. Alors, moyennant quelques précautions d'ordre militaire destinées à durer jusqu'à la conversion parfaite du peuple allemand, on aurait fait ce qu'il était humainement possible de faire pour la paix de l'Europe et le progrès de l'humanité. C'était un nouveau baptême des  Saxons, à la façon de Charlemagne, un baptême démocratique. On disait tout haut que le régime républicain affaiblirait les sentiments belliqueux. Peut-être, tout bas, pensait-on qu'il agirait à la manière d'un dissolvant.

     

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                       Traité calligraphié, signé Raymond Poincaré

     

               

     

    Il est vrai que, pendant plusieurs années, il sembla que le chaos germanique fût revenu. L'Allemagne était secouée de violentes convulsions. Devenu tout-puissant à la faveur de la République, le socialisme y exerçait plus de ravages que la défaite. L'Allemagne semblait vaincue deux fois. On eût dit qu'elle tournait sa fureur contre elle-même.

    Mais elle n'acceptait rien. Sa défaite lui apparaissait comme une injustice du sort ou une maldonne. Du traité, un social-démocrate, Scheidemann, avait dit que sa main sécherait plutôt que de signer cette humiliation. L'Allemagne était en révolte contre la « paix dictée », contre le Diktat. Cependant elle était impuissante. Le paiement des réparations, le « tribut », devait d'abord provoquer sa résistance. Jetée dans l'inflation par les désordres de sa politique, elle allait jusqu'au bout, elle tuait sa monnaie pour se rendre insolvable (ci dessous). Forts du droit des créanciers, les Français occupèrent la Ruhr sans coup férir. En 1923, l'Allemagne parut plus bas que le jour où ses généraux avaient arboré le drapeau blanc et demandé l'armistice.

     

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    Alors parut l'homme qui devait la sauver, homme d'une haute intelligence, d'un véritable génie. Disciple du chancelier de fer, Gustave Stresemann se souvint que son maître n'avait pas toujours frappé du poing. Avant de dire que la force prime le droit, c'est-à-dire avant que la Prusse fût forte, Bismarck avait ménagé l'Autriche, ménagé la France. Il avait, à Biarritz, dans une entrevue célèbre, séduit Napoléon III. Stresemann comprit que l'Allemagne ne pouvait rien par la violence et qu'il fallait essayer de la ruse et de la douceur.

    Fidèle aux Hohenzollern quoique républicain par opportunisme, il a expliqué dans une lettre historique, une lettre au Kronprinz publiée après sa mort, qu'il importait pour le salut de l'Allemagne d'entrer dans les idées de l'adversaire, de « finasser ». La France, déjà lasse de l'effort que lui imposait l'exécution du traité, lui offrait un interlocuteur tel qu'il n'eût pu le souhaiter qu'en rêve. Démagogue profond jusqu'à la perversité, Aristide Briand calculait l'écho, la puissante vertu électorale que possèdent les mots de paix, de rapprochement des peuples, de réconciliation. Lui-même se grisait de son rôle, se sentait devenir grand homme, voyant, apôtre. Stresemann le prit par son faible comme Bismarck avait pris Napoléon III par le sien, qui était le principe des nationalités.

     

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  • Sur TV Libertés, Marcel Bigeard, le dernier géant - La Petite Histoire.


    Il a passé sa vie à servir la France, a connu tous les grades de l'armée française, jusqu'à devenir une légende. Marcel Bigeard a combattu en 1940, dans la Résistance mais aussi en Indochine et en Algérie. Ce qui fait de lui un chef de guerre d'exception, c'est son panache, son caractère et sa grande gueule. Mais il fut aussi un commandant audacieux et brillant, apportant de nouvelles techniques de combat, s'inspirant de l'ennemi et imposant à ses hommes une discipline de fer. Sans aucun doute, Marcel Bigeard aura été le dernier des géants de l'armée française. Il le disait lui-même : « Je suis le dernier des cons glorieux. »

  • Très bonne nouvelle : L'unité des royalistes refaite en Provence

    François Bel Ker, président du CRAF* et Jean Gugliotta, président de l'Union Royaliste Provençale

     

    2293089609.14.jpgAutre bonne nouvelle en marge de notre « Colloque Maurras » réussi de samedi dernier.

    François Bel Ker, président du CRAF* et Jean Gugliotta, président de l'Union Royaliste Provençale ont en effet tous deux annoncé au cours de la soirée militante d'après-colloque que l'Action Française refaisait son unité en Provence, mettant fin à la division en deux camps (RN et CRAF) née il y a une vingtaine d'années. Cette décision est prise dans le cadre d'une évolution de même nature devant intervenir sur le plan national en 2018.

    Régionalement, ce regroupement se fait au sein de l'Union Royaliste Provençale, « canal historique » de l'Action Française en Provence, sous l'autorité de Jean Gugliotta, son cinquième président depuis la fondation de l'Action Française. Sur le plan national, ce regroupement se fait au sein du CRAF et ultérieurement au sein d'une Action Française réunie.

    Jean Gugliotta dirige donc désormais l'ensemble des royalistes d'Action Française de Provence. Il sera assisté de Guy Bertran en tant que vice-président et d'un adjoint pour les groupes de jeunes, Bertrand Raffaillac-Desfosse.   

    Cette unité reformée est gage d’une efficacité et d’un rayonnement accrus de l’Action Française en Provence.

    François Bel Ker et Jean Gugliotta ont travaillé pour la bonne cause.  •

     

    * CRAF : Centre Royaliste d’Action Française

  • Rappel • Très bonne nouvelle : L'unité des royalistes refaite en Provence. Qu'on se le dise !

    François Bel Ker, président du CRAF* et Jean Gugliotta, président de l'Union Royaliste Provençale

     

    2293089609.14.jpgAutre bonne nouvelle en marge de notre « Colloque Maurras » réussi de samedi dernier.

    François Bel Ker, président du CRAF* et Jean Gugliotta, président de l'Union Royaliste Provençale ont en effet tous deux annoncé au cours de la soirée militante d'après-colloque que l'Action Française refaisait son unité en Provence, mettant fin à la division en deux camps (RN et CRAF) née il y a une vingtaine d'années. Cette décision est prise dans le cadre d'une évolution de même nature devant intervenir sur le plan national en 2018.

    Régionalement, ce regroupement se fait au sein de l'Union Royaliste Provençale, « canal historique » de l'Action Française en Provence, sous l'autorité de Jean Gugliotta, son cinquième président depuis la fondation de l'Action Française. Sur le plan national, ce regroupement se fait au sein du CRAF et ultérieurement au sein d'une Action Française réunie.

    Jean Gugliotta dirige donc désormais l'ensemble des royalistes d'Action Française de Provence. Il sera assisté de Guy Bertran en tant que vice-président et d'un adjoint pour les groupes de jeunes, Bertrand Raffaillac-Desfosse.   

    Cette unité reformée est gage d’une efficacité et d’un rayonnement accrus de l’Action Française en Provence.

    François Bel Ker et Jean Gugliotta ont travaillé pour la bonne cause.  •

     

    * CRAF : Centre Royaliste d’Action Française

  • Café Histoire de Toulon, ce mercredi 21 mars avec Philippe Lallement

     

    Le Président de la République Macron a salué comme « ambitieuses » les 72 propositions « d'intégration des étrangers arrivant en France » dans lesquelles on trouve d'abord la suppression de la taxe OFFI payée par les employeurs à l’embauche d’un travailleur étranger mais aussi l’allongement de la durée des formations linguistiques et l’ouverture de l’accès aux bourses de l’enseignement supérieur aux réfugiés qui apprennent le français au sein de formations universitaires. Les critiques fusent car alphabétisation serait une déjà vieille recette. Ancien Directeur du premier Centre Permanent d'Enseignement du Français aux travailleurs Étrangers, Philippe Lallement témoignera des tristes réalités des expériences menées dans ce sens dès le Président Giscard d'Estaing qui en 1976 venait d'institutionnaliser le regroupement familial. Des actions d’alphabétisation furent financées par le Fond d'Action Sociale au cœur du quartier maghrébin de « Barbès » à Paris. Philippe Lallement évoquera ces actions en même temps que celles du « front secondaire de l'immigration  » par les gauchistes en rupture de prolétariat.   

    Le Grall, Pub associatif des missionnaires de la Miséricorde (adhésion 1 €)
    377 avenue de la République, 83000 Toulon
    La soirée pourra se poursuivre autour d’une pizza (Participation aux frais)
    Contact : cafehistoiredetoulon@gmail.com

  • Tradition • La Société Française des Monnaies sort une collection à l’honneur du Royaume de France

     

    Sur son site internet « La Société Française des Monnaies » propose une très belle collection en argent et or purs, consacrée à la formation du Royaume de France, de l’An de grâce 987 jusqu’à la Révolution de 1789. 

    « Durant 800 ans, les rois de France ont construit notre pays en ralliant une à une les provinces féodales à la Couronne royale. Chaque frappe de la collection met en avant ses armoiries, sa grande personnalité historique, son événement le plus marquant et son symbole le plus fort.

    La première frappe  « Île de France – 987  »  illustre Hugues Capet, premier « Roy de France ». Il inaugure la dynastie des Capétiens. La date de l’avènement de Hugues Capet (987) qui célèbre le début du Royaume de France est aussi indiqué sur l’avers ! Sur l’avers de la frappe on retrouve aussi la forteresse du Louvre à l’époque de Philippe-Auguste, un des principaux bâtisseurs du Royaume.

    Les blasons de l’Île-de-France sont frappés en or pur 999/1000. Le premier blason illustre les trois fleurs de lys ainsi que la couronne royale. Le second blason représente Paris, capitale de l’Île-de-France, puis du Royaume. On y découvre aussi la médaille de l’Ordre de Saint-Louis, distinction honorifique créée par Louis XIV.

    Au revers de la frappe on découvre l’écu de France, surmonté de la couronne royale, croisant le sceptre et la main de la Justice, accompagné des ordres de Saint-Michel et du Saint-Esprit. »  

    Vous pouvez découvrir cette belle collection sur le site de « La Société Française des Monnaies »

    Source La Société Française des Monnaies & La Couronne

  • Sur TV Libertés, le jour où le drapeau blanc a tué la monarchie - La Petite Histoire.

    En 1873, toutes les planètes étaient alignées afin qu'Henri V, comte de Chambord, monte triomphalement sur le trône de France, restaurant ainsi la monarchie. L'Assemblée nationale n'avait jamais été si monarchiste, légitimistes et orléanistes s'étaient réconciliés, la République était discréditée et l'Empire à terre. Et pourtant, par un entêtement aussi incompréhensible que mystérieux, l'enfant du miracle laissera son destin lui échapper. La faute, selon lui, à un drapeau tricolore qu'il se refusera toujours à revendiquer. Ainsi Henri V fut-il l'un des principaux fondateurs de la IIIe République. Comment expliquer cette terrible obstination ? Ce grand refus qui sera le dernier clou au cercueil de la monarchie française ? Retour sur l'énigme insoluble du comte de Chambord.