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Lettre ouverte : Xavier Rousset, élève de 2ème année à l'ENA, se plaint du projet unilinguiste de l'ENA !

 

Xavier Rousset, élève de 2° année à l’ENA, a écrit une lettre ouverte pour se plaindre qu’il faille dorénavant seulement  savoir parler anglais pour entrer à l’ENA, ce qui est une aberration  et une soumission de l’ENA au monde anglo-saxon ! Une très belle lettre dûment argumentée, pratiquement imparable, montrant la stupidité de la réforme projetée qui remplace le multilinguisme par l’unilinguisme !  C'est avec sympathie que Lafautearousseau publie aujourd'hui ce très intéressant courrierLFAR

 

Xavier ROUSSET         

Elève en 2ème année à l’ENA

Ecole Nationale d’Administration

1 rue Ste Marguerite

67080 Strasbourg

 

Paris, le 23 juin 2016

 

A l’attention de Madame Annick  GIRARDIN, Ministre de la Fonction publique Copie à : Mme Nathalie LOISEAU, directrice de l’ENA

 

Objet : Lettre ouverte – Réforme du concours d’entrée à l’ENA rendant l’anglais obligatoire : trahison du multilinguisme, qui dessert l’ENA et menace, à terme, la langue française

 

Madame la Ministre,

Je tiens à attirer votre attention sur la communication trompeuse qui a été faite par votre ministère sur le multilinguisme à l’ENA lors de la réforme de l’épreuve de langues au concours d’entrée rendant l’anglais obligatoire et langue étrangère unique. L’arrêté du 16 avril 2014 pris par votre prédécesseur a pour effet que l’anglais sera (à partir de 2018) la seule et unique langue étrangère que les candidats devront maîtriser pour entrer à l’ENA. La communication de votre ministère sur le multilinguisme, une fois entré à l’ENA, relève à mon sens de l’hypocrisie (cf. la réponse du ministère de la Décentralisation et de la Fonction publique publiée dans le JO Sénat du 12/11/2015 mentionnant « l’enjeu essentiel des langues étrangères dans un cadre européen »). Dans cette communication, il n’est pas mentionné que le signal fort donné par votre ministère à l’ensemble du monde de l’enseignement secondaire et universitaire est le suivant : il est dorénavant inutile d’apprendre une autre langue que l’anglais pour entrer à l’ENA. Il en résulte une incitation très forte à poursuivre dans la voie de l’unilinguisme anglais et une démotivation pour les élèves d’apprendre dans l’enseignement secondaire une autre langue que l’anglais puisque les autres langues ne servent à rien ! La réponse du ministère sur l’apprentissage des langues étrangères -mais seulement une fois entré à l’ENA !- est donc l’arbre qui cache la forêt d’une trahison du multilinguisme.

Rendre l’anglais langue obligatoire unique au concours d’entrée n’envoie pas un signal d’ouverture de l’ENA. L’ENA est présentée par sa directrice[1] comme une « grande école de management public française ». Pourtant HEC grande école, une référence en matière d’école de management des entreprises privées, maintient deux langues étrangères obligatoires au concours d’entrée. HEC a réalisé depuis longtemps que dans le domaine des affaires, la seule langue internationale qui vaut, c’est celle de l’acheteur ! Imposer l’anglais au concours d’entrée comme seule langue étrangère, c’est oublier que la diversité linguistique permet l’ouverture sur le monde. A l’inverse, faire valoir le multilinguisme au concours d’entrée à l’ENA, c’est envoyer un signal d’ouverture aux pays membres de la Francophonie et aux autres pays étrangers non-anglophones partenaires de l’école et pourvoyeurs d’étudiants notamment au Cycle International Long, en leur montrant que leurs langues ne sont pas supprimées du concours et qu’elles ne valent pas moins que l’anglais.

La maîtrise de la langue anglaise est nécessaire au haut fonctionnaire ; mais ce n’est pas une raison pour promouvoir cette langue indûment. Pour le journaliste Jean-Pierre ROBIN[2], certes « le besoin d’un langage international est de toute époque », mais par cette réforme du concours d’entrée, « la France fait tout son possible pour la suprématie de l’anglais ». A titre d’illustration, je citerai le discours introductif de la directrice de l’ENA tenu en anglais lors de la journée de rencontre entre l’ENA et l’université allemande DUV Speyer[3]. Si le thème de la journée de rencontre était « comment aller au-delà de nos spécificités nationales pour augmenter la coopération ? »[4], le discours introductif de la directrice tenu en anglais suggérait, il me semble, la réponse: en reniant nos spécificités et nos identités linguistiques !  Certes 17 étudiants américains étaient présents dans la salle. Mais il s’agissait, sauf erreur de ma part, d’étudiants à la DUV Speyer qui ont fait le choix de venir étudier en Allemagne. Pourquoi donc les 195 élèves allemands, français et étrangers, francophones et germanophones ont dû écouter un discours introductif en anglais ? Heureusement, la journée a été conclue par un discours de Jérôme CLEMENT, ancien fondateur et président du directoire de la chaîne de télévision ARTE, en français et traduit en allemand simultané, qui a notamment rappelé l’importance du respect des spécificités linguistiques. Comme le linguiste et Professeur au Collège de France Claude HAGEGE l’a récemment écrit[5] « la langue internationale, c’est la traduction  ».

Les arguments avancés par votre ministère[6] pour justifier l’anglais obligatoire au concours d’entrée sur les thèmes de l’économie budgétaire et de l’égalité de traitement sont difficilement recevables. Argument 1 : votre ministère justifie cette réforme par la nécessité pour les futurs hauts fonctionnaires de disposer d’un niveau d’anglais minimal à la sortie de l’école. Contre-argument 1: il suffit d’imposer ce niveau minimal d’anglais à la sortie de l’école et non pas à l’entrée ! En outre, cela permettrait de davantage rétribuer les efforts faits pendant la scolarité et rendus possibles grâce à l’excellente équipe pédagogique du département des langues de l’ENA.

Argument 2 : votre ministère justifie cette réforme pour assurer l’égalité de traitement entre les candidats. Contre-argument 2 : de quelle égalité de traitement parle-t-on dès lors que des élèves issus du concours externe ayant étudié dans des Instituts d’Etudes Politiques sont partis en échange dans des pays anglophones, tandis que d’autres sont partis en pays lusophones, hispanophones, ou germanophones ? De même pour les élèves issus du troisième concours : certains ont travaillé huit ans au Royaume-Uni, aux Etats-Unis ou en entreprise anglo-saxonne, tandis que d’autres ont travaillé dans une entreprise française agissant sur le seul marché français. Il est donc manifeste que, dans les nouvelles conditions de concours, les candidats n’ayant pas séjourné en pays anglophone ou travaillé dans des entreprises anglo-saxonnes se voient traités de manière inégale.

Argument 3 : votre ministère justifie cette réforme au vu des difficultés d’organisation et des coûts supplémentaires que génère l’organisation des épreuves de langue. Contre-argument 3 : d’une part ces coûts sont très faibles et l’économie avancée ne vaut pas pour les épreuves de langue à l’oral qui coûteront toujours autant d’heures de vacation, même avec une langue unique; d’autre part, l’argument des coûts est trop souvent évoqué par celles et ceux qui veulent promouvoir l’anglo-américain comme langue universelle et voir disparaitre les langues nationales (à ce titre, le journaliste Jean QUATREMER rappelle que pour le fonctionnement des institutions de l’UE avec 23 langues officielles, le coût de la traduction n’est que de 60 centimes d’euros par an et par citoyen européen[7]); enfin, avancer l’argument économique c’est oublier que l’homme européen ne vit pas que de pain, mais aussi de sa langue, de sa culture et de son identité. Utiliser l’argument économique, c’est mélanger le bien commun avec le bien marchand.

Cette trahison du multilinguisme est un coup fatal porté à la langue française alors qu’il conviendrait de remettre la langue anglaise à sa juste place. Si l’ENA a quitté Paris pour s’implanter à Strasbourg, c’était notamment pour contribuer au rayonnement de la langue française, de la pensée française à Strasbourg au cœur de l’Europe, et non pas pour contribuer à l’américanisation de l’Europe. L’ENA doit être un phare francophone sur le Rhin, ouvert au multilinguisme : elle doit briller de tous ses feux par son excellence « à la française » et non pas se coucher devant l’anglo-américain. D’ailleurs il est nécessaire -comme l’ont suggéré Claude HAGEGE et Maurice DRUON, ancien Secrétaire perpétuel de l’Académie française- de rappeler les inconvénients de la langue anglaise du fait de son imprécision, notamment sur le plan administratif et juridique (à titre d’exemple, la résolution 242 de l’ONU dans le conflit israélo-palestinien ; ou cet accident d’avion survenu le 29 décembre 1972 en Floride suite à la réponse de la tour de contrôle « turn left, right now !»). Votre ministère devrait donc laisser et remettre l’anglais à sa juste place, plutôt que lui dérouler le tapis rouge.

Cette réforme va à l’encontre du multilinguisme souhaité et pratiqué dans l’Union Européenne. Dans les traités, la politique linguistique de l’UE a pour objectif le multilinguisme. D’ailleurs l’Union européenne -comme la quasi-totalité des Etats membres de l’ONU à deux exceptions près dont les Etats-Unis- a adhéré à la convention de l’UNESCO d’octobre 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles dont le préambule rappelle que « la diversité linguistique est un élément fondamental de la diversité culturelle ». La Commission européenne cherche à promouvoir l’apprentissage des langues avec pour ambition que chaque citoyen maîtrise au moins deux langues étrangères en plus de sa langue maternelle. Plusieurs institutions de l’UE ont plusieurs langues de travail : la Commission et l’Office européen des brevets utilisent trois langues officielles (l’anglais, le français et l’allemand) ; le Parlement européen se doit d’assurer un multilinguisme intégral pour l’ensemble des séances plénières, etc. Dès lors, réserver une place à part à l’anglais - notamment par rapport à l’allemand- ne se justifie nullement.

En conclusion cette réforme, comme les réactions très vives l’ont montré, dessert le multilinguisme et, par conséquent, la langue française. Cette réforme ne contribue pas au rayonnement international de l’ENA et n’envoie pas un message d’ouverture, mais bien au contraire un message de soumission de la haute administration française à Washington et au monde anglo-saxon.

Je me tiens à votre disposition, Madame la Ministre, pour toute précision que vous souhaiteriez recevoir de ma part et vous prie de croire en l’assurance de ma très haute considération.  

Xavier ROUSSET  • 

 

[1] Interview de N. LOISEAU dans Les Echos (22/03/2016)

[2] Le Figaro, article du 23/02/2016, http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2016/02/23/31002-20160223ARTFIG00358-la-france-fait-tout-son-possible-pour-la-suprematie-de-l-anglais.php

[3] Le 10 juin 2015 dans les locaux de l’ENA à Strasbourg

[4] Traduit du programme de la journée, édité en anglais

[5] L’Express, le 28/03/2012, http://www.lexpress.fr/culture/livre/claude-hagege-imposer-sa-langue-c-est-imposer-sa-pensee_1098440.html

[6] La réponse de votre prédécesseur publiée au JO Sénat du 12/11/2015

[7] Libération, le 20/04/2016, http://www.liberation.fr/planete/2016/04/20/le-jeu-dangereux-d-une-ue-anglophone_1447552

Commentaires

  • Beau plaidoyer qui vaudra à son auteur Azur ou Styx selon l'humeur et la fierté des objets de sa ire. Il est en effet un devoir dans l'administration que notre jeune kohai devra découvrir et appliquer avec discernement, qui est le balancement circonspect dans toute adresse à la hiérarchie, au risque, en cas de manquement, de s'attirer les foudres des Sensai de bureau, toujours vigilants sur la notion d'infaillibilité de leur jugement. On peut raisonnablement inférer que sa missive ne recevra au mieux qu'une réponse toute en nullité de platitudes langagières propres à établir l'accusé de réception, sans impliquer en quoi que ce soit, ni qui que ce soit, afin de ne pas transgresser le sacro-saint principe d'irresponsabilité administrative dans l'anonymat des termes et des signatures. Néanmoins, dans les coulisses de la chère école, et encore ignorées du chérubin , se feront des échanges autant discrets qu’ étonnés, en formes de jugements suggérés mais non prononcés, à l'égard de l'original trublion, évoquant l'éventuelle qualité de son adéquation à la grande maison du républicanisme métacentrique, et à la force de son adhésion aux principes autant immuables que jamais clairement formulés, du lien sans faille qui unit dans l’administration, les éléments au tout, et que le vulgaire nomme, sans en réaliser toute la puérile offense, le système du copinage. La carrière de l'impertinent pourrait en être affectée, par sa place de sortie dans ce concours, où les circonstances et les circonvolutions jugées par les pairs en examen, valent plus que le travail assidu de matières, tant de fois labourée par des esprits ultérieurement consacrés dans l'exercice de magistères, gagnés au prix d'une soumission qui ferait rêver plus d'un adepte. On aura compris que pour sincère et courageuse que furent sa prise de position et son admonestation, celles-ci pourraient bien lui causer quelque soucis nés de ressentiments propres à gâcher une carrière, sous les lambris dorés des palais, où officient les nouveaux clercs, seigneurs de l'unicité, et de l’indifférenciation communicante. Toutefois, après qu'il ait réalisé toute l’invraisemblance de son audace, et montré, en maintes occasions, la compréhension de sa faute, et la profondeur de sa contrition, il est aussi possible que le système puisse trouver quelque avantage à conserver un caractère comme le sien, aux fins de montrer par l’exemple, que la machine D’État sait apprécier et utiliser en tant que de besoin, ceux qui peuvent servir d’alibi à la présentation d’un changement qui ne saurait advenir. "That’s the way it is, und danke für ihren besuch."

  • Bonjour,
    Courier très courageux mais décalé!
    Ce jeune homme n'a rien compris.
    La langue internationnale des affaires et de la diplomatie est depuis longtemps l'anglais y compris en Chine.
    En tant qu'ex fonctionnaire au sein du Ministère des Affaires Européennes, il y a 30 ans la langue anglaise était déjà de rigueur y compris dans les documents de travail de la Commission européenne.
    Il est nécessaire, de par le monde d'avoir une langue unique de communication, ce n'est plus le Français mais l'Anglais.
    C'est comme celà, c'est triste mais c'est ainsi.
    J'aurais préféré le Français, mais celà n'est plus!
    Faut s'y faire...
    Et l'usage de l'anglais n'a rien à voir avec l'entrée du monde anglo-saxon dans les affaires européennes...
    L'anglais est parlé par les nations les plus influentes de monde économique. Pas le Français. Hélas!!!
    En conclusion de cet article courageux: "Thank you or your contribution, und danke für ihren besuch on this site"...

  • Alain, je ne partage pas votre avis. J'ai occupé des postes à l'étranger durant plus de vingt ans, dans des pays qui n'étaient ni francophones ni anglophones. Beaucoup de mes collègues se croyaient malins en parlant systématiquement l'anglais. J'ai plutôt suivi exemple de ceux qui préféraient parler la langue du pays, et qui s'en trouvaient bien. En droit maritime, j'ai pu constater que dans toutes les procédures contre les assureurs de Londres, chaque fois que j'ai pu imposer le français, j'ai gagné le procès, et chaque fois qu'ils ont réussi imposer l'anglais, j'ai perdu.

  • pourquoi la vraie question n'est-elle pas posée?
    Après 8 ans, parfois plus d'anglais en collège et lycée, un impétrant au concours de l'ENA maîtrise parfaitement l'anglais, non? comme un jeune Hongrois(ou slovène, ou suédois etc...) le maîtrise après 2ans d'anglais en 1er cycle (4è/3è); quant à l'enfant allemand, en deux ans de 6è/5è d'enseignement général ou technique, voire avant cela, il parle anglais couramment. Les autres pays ont compris que l'anglais est à connaître parfaitement dès avant le collège, comme une 2è langue maternelle...
    La religion de l'anglais à maîtriser pour le concours de l'ENA montre à quel point les jeunes Français sont nuls en anglais. Il faut s'interroger sur la cause, et tout ce temps d'enseignement inutile, puisque inefficace. Et aussi sur la fierté nationale à ne pas savoir parler une langue étrangère.
    et il reste évident qu'une 2è langue s'impose!

  • Tout le monde sera d'accord pour dire qu'il faut parler anglais dans le monde actuel, si l'on veut y agir à un certain niveau. Oh ! Pas l'anglais de Shakespeare ni celui de T.S. Eliot. Mais l'infâme bas-anglais qui suffit à l'inculture contemporaine.
    Le vrai problème est d'ailleurs celui-là. Il faut qu'on soit tombé bien bas pour n'envisager de parler plusieurs langues étrangères du simple point de vue d'un utilitarisme indigent.
    A quoi sert d'être polyglotte si l'on est, de toute façon ignorant ? Au business, bien-sûr, et à pouvoir commander son "repas" - le même ! - dans tous les McDo du monde, en langue locale. Noble ambition, n'est-ce pas ?

  • Mais de quoi se plaint-on ? Bernard-Henry Lévy est un parfait anglophone et Anne Sinclair, Bernard Kouchner, Pierre Moscovici, Alain Juppé, Emmanuel Macron, etc. Sans oublier Strauss-Khan ... Tous anglophones. Soyez heureux. Cela donne la France contemporaine, la société multiculturelle. Enfin, si l'on veut. Oui, de quoi se plaint-on ? Soyez heureux, Messieurs. Les choses sont accomplies..

  • Tout à fait d'accord avec Alain. .. Il faut ajouter que nos concitoyens même sortant de grandes écoles ignorent dans leur propre langue la grammaire de base et font des fautes non seulement d'orthographe ce qui n'est pas trop. grave mais crée des contre-sens jusqu'à une totale incompréhension de leurs discours. A partir de ces bases indigentes on leur demande d'entrer dans une idiosyncrasie étrangëre dont ils n'ont pas la moindre idée . Cela ne peut qu'être un échec.
    Nous avons droit chez nous à l'abominable franglais qui est une version du globish parlé partout avec en plus beaucoup de prétention. il seraitl temps que nous comprenions que l'approche des autres peuples se fait par leur langue et leur culture et que si l'anglais est en majorité parlé dans le monde c'est parce que c'est avant tout une langue concise rapide et pratique adaptée au monde moderne .des affaires .
    l'apprentissage des langues fait partie de la culture générale et pour ma part je regrette l'incurie des gouvernants , le manque de pédagogie des journalistes et d'une façon générale en ce qui nous concerne la perte du latin et du grec. ... mais c'est une autre histoire..

  • Ce jeune homme découvre la duplicité de nos gouvernants actuels, semble-t-il. Il est courageux d’avoir ainsi interpellé le ministre mais, il a été aussi imprudent pour ne pas dire téméraire.

    Sa lettre est bien écrite et argumentée et ne va pas être goûtée en haut-lieu. Il risque d’avoir un fin de scolarité pénible car outre sa duplicité, la caste est aussi très rancunière surtout quand on met au grand jour ses incohérences et son inconséquence.

    En fait, nos « élites » ont déposé depuis longtemps les armes aux pieds des ennemis séculaires de la France à savoir les pays musulmans et les pays anglo-saxons. Pour elles, la France en tant que culture et civilisation n’a plus de raison d’être ; c’est une cause perdue.

    Il ne faut pas s’étonner de voir le chapelet de trahisons se dérouler sans fin. La France est une province de l’UE dont la capitale est Bruxelles. La France doit obéir en tout et pour tout à Bruxelles, Berlin, Riyad et Washington car la France, celle d’avant, a tout simplement péri et les quelques soubresauts d’identité qui résistent encore doivent être liquidés.

    En l'occurrence, on nous promet le multilinguisme et nous avons une domination sans partage de l'Anglais, le Français étant presque considéré comme une langue ancienne voire morte. Six siècles après Jeanne d'Arc, la France, par sa langue, a été de nouveau livrée aux anglais.

    Dans les commentaires, il est dit que c'est normal ; or, le Français est une langue officielle de l'Europe et des Nations Unies. Mais ce n'est pas comme cela que l'on va la défendre et la maintenir dans les instances internationales.

    Il en est de même du multiculturalisme où il y a déjà des vainqueurs et des vaincus. Notre culture connaît et connaîtra encore le même sort que notre langue.

    Mais, c’est rassurant et réconfortant de constater que des actes de rébellion comme celui-ci viennent de jeunes gens instruits ; c’est donc que tout n’est pas perdu.

  • Les vieux - certains - croient que tout est orienté par le business. Les jeunes savent que ce n'est pas vrai. Et ils n'ont pas peur. Ce jeune-homme est promis aux hautes destinées. Parce qu'il est courageux et qu'il a une âme.

  • N'oublions pas que naguère c'était LE FRANCAIS qui était LA LANGUE DIPLÔMATIQUE . Perdre une langue, c'est supprimer une culture et je ne comprends pas cette volonté de vouloir rapetisser la culture française au profit des anglophones...!

  • Dans toutes compétitions il y a un vainqueur et un vaincu.
    Or il se trouve que la langue anglaise est plus directe plus rapide plus concise plus claire et sans êquivoque et que la langue franiçaise se prête plus naturellement à l'argumentation la tergiversation , la discussion et les circonvolutions du langage diplomatique.
    Quand nous aurons trouvé les mots justes pour remplacer le langage informatique par exemple nous ferons un pas en avant. Mais nous sommes les destructeurs de notre propre langue et je voudrai bien savoir si tous ceux qui poussent de hauts cris n'emploient jamais l'abominable franglais ( qui ne veut rien dire dans aucune langue) dans la vie courante ....

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