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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1598

  • La Dizaine de Magistro, une tribune d'information civique et politique

    magistro_fr.jpgPar-delà le discours dit de droite, dit de gauche ou d'ailleurs, l'essentiel touche aux fondamentaux... un choix de civilisation !  

    MAGISTRO, une tribune libre et indépendante d'information civique et politique, en ligne depuis 2008.  

     

    =   François BROCHE, Journaliste, écrivain : Le Père Bruckberger
    =   Françoise THIBAUT, Professeur des universités, essayiste, historienne : Faillites : 1814 - 1914 - 2014
    =   Marie-Noëlle TRANCHANT, Journaliste culturelle : L'Apôtre
    =   François JOURDIER, Officier, contre amiral : Ennemi ou adversaire
    =   Alain CORVEZ, Conseiller en stratégie internationale : Un monde sans violence et extrémisme
    =   Basile de KOCH, Journaliste : L'Europe en VF
    =   Chantal DELSOL, Membre de l'Institut : Au nom d'Allah 

    =   Henri HUDE, Philosophe : 7 points forts sur LMPT
    =   Ivan RIOUFOL, Journaliste politique : La victoire de la France invisible
    =   Roland HUREAUX, Essayiste : Modulation des allocations : doit-on sacrifier la famille au budget ?
    =   Christine SOURGINS, Historienne de l'art : Eloge du vide
    =   Jacques BICHOT, Economiste, Professeur émérite à l'Université Lyon 3 : Le retour de Sarkozy
    =   Eric ZEMMOUR, Journaliste politique : Business is business
    =   Jean-Baptiste GIRAUD, Directeur fondateur d'Economiematin.fr : Modulation des allocations familiales : le vrai scandale dont on ne parle pas

     

  • 15 Octobre 1914 ... Ce qui sortira le plus affaibli de cette crise, c'est la puissance de l'Or

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    Ce n'est qu'à la suite de longues discussions que le parti de la résistance l'a emporté dans le gouvernement de la République. Les précisions grandissent à ce sujet. Il est certain que le pacte de Londres, qui lie la France pour la durée de la guerre et la protège elle-même contre les faiblesses possibles de l'opinion et les intrigues des partis, n'a été emporté que de haute lutte. On range le président Poincaré parmi ceux qui répugnaient à engager la France, et l'on affirme qu'il y aurait eu une publication du pacte au Journal officiel faite par anticipation pour forcer les dernières hésitations.  

    En tout cas, il est certain que la censure a, pendant douze heures, empêché la presse de publier la nouvelle du pacte de Londres.

    On dit beaucoup que le gouvernement de Bordeaux est inquiet de ce qu'il appelle "le gouvernement de Paris". La conjonction Gallieni-Doumer* inquiète certains radicaux. Pourtant ce gouvernement n'a pas l'aspect césarien, ni même militaire. Il est presque anonyme. Le gouverneur de Paris est invisible. D'ailleurs Paris vide d'hommes, obscur dès 5 heures du soir, est d'un calme parfait.

    La permission de ne pas payer le terme a été saisie avec empressement par la population parisienne. Ne pas donner d'argent au propriétaire, on ne peut pas se douter du plaisir que cela cause au petit bourgeois et à l'employé plus qu'au prolétaire lui-même. D'ailleurs l'organisation du crédit est dans un gâchis complet; tout l'édifice de la banque et de la finance s'est effondré comme un château de cartes. L'autorité de l'Etat ne se faisant plus sentir, tout le monde nourrit l'espoir d'échapper à ses engagements et une légère anarchie fermente. Ce qui sortira le plus affaibli de cette crise, c'est la puissance de l'Or. Et cela doit etre quand il apparaît que la première valeur de toutes, c'est le Sang.   u  

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    * Le général Gallieni avait nommé directeur des services civils Paul Doumer (1857-1932) qui avait été gouverneur-général de l'Indochine de 1896 à 1905, puis président de la Chambre des députés. Clemenceau parla d'une "Commune de Paris". Paul Doumer sera président du Sénat en 1927 puis président de la République en ami 1931. Il sera assassiné le 6 mai 1932 par un déséquilibré.

  • 14 Octobre 1914 ... La popularité du roi Albert est immense

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    Le gouvernement belge, qui d'Anvers était venu à Ostende, a demandé asile à la France et est venu s'établir au Havre. L'Etat belge n'est plus qu'un symbole, la Belgique presque tout entière (sauf une enclave où l'on se bat, en Flandre occidentale) étant occupée et administrée par les Allemands. 

    Le ministère anticlérical de M. Viviani a fort bien reçu le ministère clérical de M. de Broqueville, qui continuera de signer des décrets en France. Cela n'est encore rien. Mais, si l'armée belge doit évacuer Ostende, Albert 1er, qui est resté jusqu'ici avec elle, devra à son tour venir sur le territoire français, et il y sera roi comme ses ministres y sont ministres. Nous aurons un roi en république. Curieuse situation et qui, dans l'extraordinaire confusion de toutes choses à laquelle nous assistons, peut prêter à d'étranges métamorphoses. En tout cas, la popularité du roi Albert est immense à Paris et à travers tout le territoire français.  u

     

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  • Enquête aux pays du Levant, par Louis-Joseph Delanglade

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    A voir les images télévisées de Kobané, ville kurde de Syrie, drapeau noir de larmée islamique sur certains bâtiments et chars turcs massés de lautre côté de la frontière, on se félicite que la France ne soit pas allée trop loin dans son engagement : on peut juger symboliques, voire dérisoires, les quelques frappes de nos Rafale, limitées au seul territoire irakien, mais cest très bien ainsi car, si pour des raisons intérieures et extérieures évidentes et déjà évoquées dans ces colonnes, la France ne pouvait se récuser, elle na manifestement pas les moyens ni même sans doute aucun intérêt à aller au-delà.

    Il nous sera peut-être possible, avec, cest un fait, le soutien logistique non négligeable (indispensable ?) des Etats-Unis, de « sécuriser » au mieux les territoires de certains des pays issus des ex-A.O.F. et A.E.F. (Afrique-Occidentale et Afrique-Equatoriale françaises). En revanche, on peut raisonnablement penser quune victoire sur « lEtat islamique » nest pas pour demain et que la « coalition » sest engagée dans un processus qui risque de durer (très) longtemps et de coûter très cher. 

     

    M. De Villepin souligne fort justement que lislamisme, « considéré ici comme une barbarie, est brandi là-bas comme un étendard ». M. Frachon, directeur éditorial du Monde, va jusqu’à affirmer quon peut contenir ou affaiblir « lEtat islamique » mais quon ne peut le vaincre. Admettons-le en effet : on pourra tuer des (dizaines de) milliers dislamistes, dautres sont déjà nés qui les remplaceront - avec laide, même inavouée, de certains Etats sunnites. Qui pis est, ces islamistes sont déjà partout dans ce Proche-Orient décomposé, même au Liban, dans la montagne à la lisière de la Syrie. 

     

    De toute façon, une solution de long terme ne peut être que politique. On en est très loin, pour la seule et bonne raison que les Américains, et dans une moindre mesure les Européens, ont fait tout ce quil ne fallait pas faire depuis vingt-cinq ans : deux guerres qui ont eu raison de lIrak de Saddam Hussein et, aujourdhui, une politique activement hostile à la Syrie de M. Assad. Or, cest bien en Irak et en Syrie que prospère « lEtat islamique ». La nécessaire restauration de lEtat syrien et de lEtat irakien  sera(it) une oeuvre de longue haleine : cette restauration, pour souhaitable quelle soit, nest peut-être tout simplement pas/plus possible, vu labsence évidente, chez les « Occidentaux », de toute vision stratégique et tout simplement vu l’état de décomposition extrême dans lequel se trouve le Levant post-colonial.

     

    LIran, réintégré de facto dans le jeu international, et la Turquie, spectatrice intéressée de la bataille pour Kobamé, pourraient bien être les gagnants à terme, en saisissant au moment voulu les opportunités qui ne manqueront pas de se présenter - celui-là en Irak, celle-ci dans le « Kurdistan ».

     

    LIran et la Turquie, les deux Etats « forts » et dailleurs non arabes.  u

     

  • 13 Octobre 1914 ... Les Allemands ont réoccupé Lille

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    Les Allemands ont réoccupé Lille : cet évènement est traité d'épisode sans importance. - Etrange ! On m'avait pourtant appris, au collège, que l'entrée des impériaux à Lille en 1792 avait été considérée comme quelque chose de très grave. On a changé bien des points de vue et révolutionné bien des choses même depuis la révolution...   u

     

    Sans la neutralité belge, le roi Georges V ... *

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    Les actes dictés par une haute conception de la politique ne manquent jamais de trouver, un jour ou l'autre, leur récompense. Il n'y  avait eu, jadis, que trop d'étourdis dans notre pays, pour reprocher à Louis-Philippe de n'avoir pas annexé purement et simplement la Belgique. Il n'y avait pas eu trois douzaines de Français pour comprendre la nature du chef-d'oeuvre qu'était la neutralité belge. Il aura fallu la guerre de 1914 pour faire sentir à tout ce qui n'est pas incurablement ignorant et léger ce que le duc de Broglie a appelé "le dernier bienfait de la monarchie". Dans les grands évènements, les peuples s'aperçoivent mieux que les générations dépendent les unes des autres, que le passé gouverne l'avenir, que le raisin vert mangé par les pères agace les dents des enfants, et qu'au point de vue militaire comme au point de vue diplomatique, l'imprévoyance reçoit son châtiment, la prévoyance son salaire.

    L'histoire dira certainement que la Monarchie de 1830, avec toutes ses imperfections, toute ses faiblesses, a sauvé la France de 1914 : sans une Belgique indépendante, l'ennemi n'eût pas été retenu plus de quinze jours devant Liège, retard qui a ruiné tous ses plans; sans la neutralité belge, le roi Georges V, les conservateurs anglais et l'aristocratie whig n'eussent pas trouvé la raison péremptoire qui devait jeter dans cette grande guerre l'Angleterre radicale et pacifiste.  u  

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     * Journal de Jacques Bainville (1901/1918) - Tome I - Plon 1948

     

  • Messes à la mémoire de la reine Marie-Antoinette, guillotinée le 16 octobre 1793

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    =  Lyon : samedi 11 Octobre, 10h30, Eglise Saint Georges, Quai Fulchiron (5ème).

    =  Nîmes : jeudi 16 octobre, 19H00, Chapelle Sainte Eugénie.

    =  Grenoble : jeudi 16 octobre, à 18h, Collégiale Sint André. 

     

    Nous annoncerons de même les messes qui nous seront signalées. u

     

  • Réunion du Cercle algérianiste de Marseille, jeudi 16 octobre, avec l'amiral Hervé Giraud

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    Réunion du Cercle algérianiste de Marseille

     

    Le jeudi 16 octobre2014, dans les salons de la Maison des travaux publics et du bâtiment, 344 boulevard Michelet 13009 - Marseille

     

    Conférence de l’amiral Hervé Giraud :

     

    « Justice et vérité – le général Giraud : Le libérateur oublié »

     

    Accueil : à partir de 17h - Conférence: à 18h.

     

    Inscriptions préalables avant le 14 octobre 2014 auprès de : 

    =  Serge Domenech   04 42 02 60 04 - e-mail : domenech_serge@orange.fr

    =  Michèle Pepe 04 91 93 30 41 - e-mail: michelepepe68@yahoo.fr 

    =  Participation aux frais à régler sur place : 8€ - Apéritif kémia : offert.

    Dîner à 20h (facultatif) : 35€ (conférence + apéritif inclus)

     

  • ...

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  • Retour vers cet été : Images du Camp Maxime Real del Sarte 2014

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    Cette vidéo, que nous avons plaisir à diffuser, ce dimanche d'automne, ce sont des images du camp d’Action Française de cet été. Des images d'une jeunesse somme toute plutôt joyeuse, des images plutôt encourageantes, malgré les perspectives très sombres de l'actualité. Le Camp Maxime Real del Sarte est aussi bien un moment de formation intellectuelle et politique que d’apprentissage de techniques militantes. Où l'Action française se soucie d'abord d'elle-même, de la pertinence de sa politique, de la nécessité, pour la France, de sa présence et de son action; où elle réunit sa jeunesse, où elle se préoccuppe de transmettre, où elle prépare son avenir, où elle s'organise et se renforce elle-même; ce qu'elle se doit de faire en priorité. C'est, au sens le plus étendu, en s'organisant, en travaillant à l'unité de toutes ses composantes, en grandissant, elle-même, qu'elle peut le mieux servir la France. Lafautearousseau u

     

     

    Source : C.R.A.F.

     

  • Le prix des Impertinents contre l’hostilité médiatique : Entretien avec Jean Sévillia

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    La proclamation du prix des Impertinents 2014 aura lieu le 3 novembre.

     

     

    Vous êtes à l’origine du prix des Impertinents. Depuis combien de temps ce prix existe-t-il, et pourquoi l’avoir créé ?

    Nous avons créé le prix des Impertinents avec quelques amis, en 2009, avec une idée simple. Si la pensée dominante bénéficie du soutien du système médiatique, nombreux sont les francs-tireurs intellectuels qui sont édités sans difficulté – car il existe plus de liberté d’esprit qu’on le croit dans le monde de l’édition – mais dont les livres ont du mal à percer en raison de l’hostilité qu’ils rencontrent sur le plan médiatique.

    Le prix des Impertinents se donne, par conséquent, pour but de soutenir des auteurs et des livres dont la pensée s’inscrit à contre-courant du politiquement correct et des tabous médiatiques. En 2009, notre premier prix a couronné Voyage au bout de la révolution, de Pékin à Sochaux (Fayard), les souvenirs de Claire Brière-Blanchet, une maoïste repentie. En 2010, nous avons donné le prix à Michèle Tribalat, la courageuse démographe, pour Les Yeux grand fermés (Denoël), un essai sur l’immigration. En 2011, un an avant qu’il ne soit la cible d’une campagne de diabolisation, à l’écrivain Richard Millet pour Fatigue du sens (Éditions Pierre-Guillaume de Roux). En 2012 à Denis Tillinac, qu’on ne présente pas, pour Considérations inactuelles (Plon). Et en 2013 à Shmuel Trigano, un universitaire auteur d’un livre qui a été une vraie découverte : La Nouvelle Idéologie dominante (Éditions Hermann).

     

    Qu’est-ce qui différencie ce prix des autres prix littéraires décernés chaque année ?

    Le prix des Impertinents est parfaitement indépendant, et échappe à toutes les combines et arrière-pensées commerciales qui caractérisent trop de prix. Il a surtout valeur de symbole, puisqu’il n’est pas doté. Comment évaluerait-on, d’ailleurs, la liberté d’esprit ? Notre seule aide matérielle vient du Montparnasse 1900, une sympathique brasserie parisienne qui accueille nos débats et nous reçoit chaque année avec le lauréat pour la remise du prix. Le prix des Impertinents est surtout le reflet de la qualité de son jury, que j’ai l’honneur de présider, et qui réunit des écrivains, des essayistes et des journalistes qui ont en commun de ne pas aimer les idées toutes faites, mais qui représentent autant de personnalités diverses, dont les avis peuvent diverger sur de nombreux sujets : Christian Authier, Jean-Marc Bastière, Bruno de Cessole, Jean Clair, Gabrielle Cluzel, Louis Daufresne, Chantal Delsol, Paul-François Paoli, Rémi Soulié, François Taillandier et Éric Zemmour.

     

    Quels sont les essais que vous avez retenus cette année et sur quels critères de sélection fondez-vous votre choix ?

    Chacun des membres du jury peut proposer un ou plusieurs titres qu’il a repérés. Nos avis se recoupent souvent, mais pas toujours. Nous visons à la fois le fond et la forme, en privilégiant quelque peu le fond toutefois, puisque nous récompensons des essais et non des romans. Nous venons d’arrêter notre première sélection. Je ne peux pas la commenter, car je laisserais deviner mes préférences. Je me contenterai donc de vous en donner la liste par ordre alphabétique d’auteur : Nicolas Baverez, Lettres béninoises (Albin Michel) ; François-Xavier Bellamy, Les Déshérités (Plon) ; Christophe Guilluy, La France périphérique (Flammarion) ; Pierre de La Coste, Apocalypse du progrès (Perspectives libres) ; Gabriel Matzneff, Les Nouveaux Émiles de Gab la Rafale (Léo Scheer) ; Denis Moreau, Pour la vie ? Court traité du mariage et des séparations (Seuil) ; Philippe Nemo, Ésthétique de la liberté (PUF). Le 20 octobre, nous arrêterons une liste de trois titres. Et le 3 novembre, ce sera le vote final et la proclamation du prix.  u

     

     

    Entretien réalisé par Gabrielle Cluzel.

    Source : Boulevard Voltaire

     

  • Rire ou sourire un peu ... même s'il n'y a pas vraiment de quoi

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     Chrétiens d'Orient

    Source : Figaro magazine. Signé Nicolas VIAL

     

  • Information ...

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    A lire demain matin, lundi, à ne pas manquer :

    ENQUÊTE AUX PAYS DU LEVANT

    par Louis-Joseph Delanglade.

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  • 12 Octobre 1914 ... C'est à Aristide Briand que l'on attribue l'attitude la plus ferme

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    Aristide Briand (Pastel de Marcel-André Baschet - Paris, musée du Petit-Palais) 

    Un récit que l'on répand et qui prend plus de corps de jour en jour attribue un rôle considérable à l'Angleterre dans le gouvernement des affaires de la France.

    D'abord il se confirme qu'il y a eu, pendant tout le mois d'août, des intrigues nouées entre les financiers et les pacifistes en vue d'amener une paix rapide avec l'Allemagne. Celle-ci se fût contentée de l'entrée de ses troupes à Paris et d'une indemnité, assez lourde sans doute, mais eût peut-être rendu Metz. Nous abandonnions la Belgique et nos alliés. C'était le plan de Joseph Caillaux. Il fut même question, à un moment donné, d'introduire Caillaux dans le ministère pour négocier avec l'Allemagne. Poincaré acceptait s'il ne proposait pas lui-même cette solution.

    Selon les rumeurs que l'on entend, la combinaison aurait échoué pour différents motifs. Selon les uns, le généralissime, plutôt que de laisser entrer les Allemands à Paris sans combattre, aurait offert sa démission. Selon les autres, Joffre aurait obéi aux instructions du gouvernement en reculant jusqu'à la Marne sans combat et n'aurait pris l'offensive que sur l'ordre du gouvernement dont les dispositions avaient changé. Pour l'opinion publique, Joffre est un jour le sauveur de la patrie et, le lendemain, il est tout près de passer pour un traître. Cela est de tous les temps. 

    Ce qui paraît certain, c'est que l'intervention du gouvernement anglais s'est bien produite et s'est fait sentir à un moment donné. L'intervention russe aussi. On affirme que, lorsque l'ambassadeur d'Angleterre fut mis au courant du projet d'entente avec l'Allemagne, il tourna le dos avec mépris. Quant à Isvolski*, il menaça de repartir immédiatement pour la Russie. D'autre part, on assure que non seulement le général French mais encore Lord Kitchener lui-même auraient parlé sévèrement aux membres du gouvernement républicain.

    Enfin c'est à Aristide Briand que l'on attribue l'attitude la plus ferme. C'est lui qui aurait parlé le plus vigoureusement contre la capitulation proposée par la finance et le radicalisme.

    Quant au président Poincaré, il a, dans tous ces récits, le rôle le plus effacé et le plus piteux. Un témoin m'affirme qu'il a été sifflé en entrant l'autre jour à l'Elysée, à son passage à Paris. Où sont les acclamations, où sont les espérances de janvier 1913 !   u  

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    * Alexandre Isvolski (1856-1919), ministre des Affaires étrangères russe de 1906 à 1909, date à laquelle il fut nommé ambassadeur à Paris. Il y demeura toute la guerre, puis après la révolution de 1917, en exil et fut délégué des partis contre-révolutionnaires.