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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1552

  • L'Association « Gens de France » a tenu son Assemblée générale à Dreux, par Francesca

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    Nous avons lu cette question, posée dans une chronique qui s'inquiète du temps présent : « Y a-t-il quelque part un gentil Dauphin ? ». La réponse n'est pas douteuse : le gentil Dauphin est à Dreux.  Lafautearousseau   

    L'Association « Gens de France » a tenu cette année son Assemblée générale à Dreux, chez nos Princes.

    C'était un souhait de la Présidente, la Duchesse de Vendôme, qui voulait donner à cette manifestation un caractère convivial et chaleureux. Ainsi est notre Princesse. 

    Après les différents rapports et la confirmation que notre association continuerait à vivre et à se développer selon le souhait de la Princesse Philomena, les Princes Gaston et Antoinette se sont chargés d'une part de l'animation, autour d'un délicieux buffet. Le maire de Dreux est venu apporter son soutien et dire combien la ville se réjouit que le Domaine royal soit devenu aussi vivant, et combien la présence des Princes contribue à la renommée de la ville. Il envisage une sorte de partenariat avec l'Association ce qui sembla enchanter tout le monde et particulièrement le Secrétaire général, M. Deutsch, qui verrait ainsi son dévouement bien récompensé. 

    Des étudiants d'Action française  qui avaient proposé leurs services ont été fort utiles à la soirée ; la jeunesse royaliste se rapproche beaucoup de notre Prince qui est appelé fréquemment « le Prince des Jeunes » ; qui peut avoir peur de l'avenir maintenant ? 

  • 16 Décembre 1914 ... Le vieillard Clemenceau

    clem.jpgLe gouvernement est rentré à Paris sans tambours ni trompettes. On sait que le Conseil des ministres se tient de nouveau à l'Elysée, mais le Président est invisible. La Chambre se réunit le 22. La question est de savoir s'il y aura interpellations, discours, effets de tribune, ou si, comme au Reichstag, on se contentera de voter les crédits demandés par le gouvernement. Il y a environ cent vingt députés mobilisés sur six cents. Ceux-là ont reçu un congé, mais il leur est interdit de siéger en uniforme pour ne pas éclipser leurs collègues civils. C'est tristement mesquin...

    En dépit de la trêve et de l' « union sacrée », la politique de parti ne chôme pas. Le vieillard Clemenceau essaie d'une intrigue contre Millerand. Clemenceau - qui a le type physique du mongol destructeur et l'esprit nihiliste - serait enchanté de retrouver comme jadis, lorsqu'il était tombeur patenté des ministères, le concours des conservateurs pour causer un peu de ce gâchis où il se plaît. Maurras écrit ce matin à son sujet un article d'une grande force :

    « M. Clemenceau continue sa campagne contre le ministre de la Guerre; démasquée depuis dimanche, elle revêt ce ton de rancune personnelle qui donne quelquefois un petit intérêt aux propos du sénateur du Var. Son article d'hier, composé dans un charabia intolérable, découvre çà et là quelques phrases presque lisibles aux endroits où il est question d'attraper "celui qui commande à tout le monde", et "l'homme investi" de "pouvoirs extraordinaires", qui paraît vouloir oser se dérober à ses observations et à ses conseils incohérents. Critiquant le service de santé, les postes, l'habillement et rencontrant sans doute, de temps à autre, une vérité comme on peut rencontrer une aiguille dans une botte de foin, M. Clemenceau demande par deux fois qu'on l'en remercie, qu'on ne soit pas ingrat et par dessus tout qu'on lui reconnaisse "le droit de hausser son ambition à signaler à l'impuissance des tout puissants la nécessité des réformes dont les détourne une bien fâcheuse politique de la volonté". Ce pathos signifie qu'au bidet qu'il juge perclus, M. Clemenceau rêve ardemment de substituer son roussin ataxique. Conseillons-lui de repasser à un autre moment. Le pays n'a pas le loisir de renverser des ministres comme entre 1880-1892 ni de se payer une crise d'Etat comme entre 1897 et 1899.

    On considère tout d'abord qu'en thèse générale un changement à la tête des administrations de la guerre ne vaudrait rien. On constate ensuite que le titulaire actuel est estimé de beaucoup de gens compétents.

    On se rend compte, en dernier lieu, que son adversaire n'est pas un être sans valeur, car il représente au contraire une haute valeur négative, un pouvoir de division, de décomposition et de ruines tout à fait hors de pair. Sa longue carrière politique est d'un radical opposant qui, ayant tout réduit en miettes, se trouva un beau jour prié de reconstruire et de recoller; son ministère de trois ans fut une honte. Quelques unes des principales mesures qui ont affaibli notre armée datent de son passage aux affaires. Si nous avons moins d'officiers et moins de soldats, si nos soldats sont moins exercés, si nos canons se sont trouvés moins nombreux, nos munitions moins abondantes, le ministère de 1906-1909 en est largement responsable. Les années qui suivirent continuèrent à montrer M. Clemenceau sous un aspect d'agitateur et d'agité sans boussole. Son attitude était devenue si scandaleuse dans la période critique de la fin août que tous les esprits indépendants se joignirent à nous pour demander que cet embusqué politique fût sommé de choisir entre le Conseil de guerre et le Conseil des ministres. Mais il serait trop tard aujourd'hui pour ce dernier poste. Ses incartades lui ont enlevé toute autorité de gouvernement. Il devrait être mis une bonne fois en demeure ou de se taire, ou d'avoir à répondre de ses infractions aux lois qu'il a faites. Quand dix départements sont occupés par l'ennemi, il est inadmissible que l'ordre public, condition de la défense nationale, puisse être à la merci de l'humeur d'un particulier moins qualifié que tout autre pour troubler la tâche héroïque de nos armées ou le patient travail de nos administrations militaires*.»

    Voilà la haute conception de la politique nationale qu'a toujours eue et que nous a apprise Maurras. La ligne où l'Action française s'est trouvée naturellement placée pendant la guerre aura prouvé que ce n'était pas par un vain mot que vous diriez n'être d'aucun parti, sinon du parti de la France. 

    Guillaume II est sérieusement malade. La Woche, un grand journal illustré allemand, a donné une photographie du Kaiser qui en dit long sur son état physique et moral. L'Empereur a vieilli de dix ans depuis la guerre. Le Dr Lesage m'apprend que le médecin qui a été appelé au palais royal de Berlin est un spécialiste du cancer. Guillaume II a-t-il la même maladie que son père, ou bien, en grand névropathe qu'il est, craint-il de l'avoir ?... Il est difficile de calculer en ce moment l'influence que la mort de l'Empereur pourrait avoir en Allemagne et sur la guerre. 

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    * L'évolution du jugement de Maurras sur Clemenceau a été bien décrite par Pierre Boutang, Maurras, la destinée et l'oeuvre, Plon, 1984, pages 442-448, qui distingue quatre jugements successifs : 1898 - 1907 - 1917/18 - 1919/21.

  • Mistral gagnant ? par Louis-Joseph Delanglade

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    Le 8 décembre, prenant comme prétexte les événements dUkraine, le Congrès des Etats-Unis a adopté à une écrasante majorité une résolution invitant  à déclarer la guerre à la Russie. Au-delà de la violence du propos, il sagit là dun signe irrécusable de lhostilité foncière des Américains vis-à-vis de Moscou, toujours considéré comme un ennemi à abattre définitivement et, de toute façon, comme un obstacle dans la perspective de la féroce rivalité sino-américaine qui sannonce.

     

    On peut sans doute reprocher beaucoup de choses à la Russie, on peut sans doute porter sur elle des jugements de valeur - aller jusqu’à la discréditer en ne voulant voir en elle, derrière une façade parfois brillante, quun pays intrinsèquement « barbare ». Mais il est une chose quon ne peut contester, cest quelle est depuis deux ou trois siècles un élément essentiel du rapport de force en Europe. Par conséquent, toute ambition européenne passe forcément aussi par elle et, si on veut bien admettre que lintérêt de la France passe, lui, par une entente, voire une véritable construction européenne, la Russie est un partenaire naturel et nécessaire. Plutôt que de songer à lui déclarer la guerre, il faut donc, de toute évidence la ré-intégrer dans le concert des nations dEurope.

     

    Certes, la situation du pays sest dégradée :  depuis un an, la conjonction des « sanctions occidentales » et de la baisse des cours du pétrole cause à la Russie de grandes difficultés financières et commerciales. Le rouble sest déprécié de 40% par rapport au dollar et à leuro et M. Medvedev parle de « dizaines de milliards de dollars » perdus. Cest sans doute le prix à payer pour avoir fort légitimement recouvré la Crimée. Mais le pays en a vu dautres (invasions française et allemande, dictature communiste, etc.) et, comme le dit M. Poutine, il a lhabitude de souffrir et sen est toujours remis. Laccabler, alors même que la situation peut le pousser à une certaine conciliation, constituerait une faute politique grave.

     

    Dans cette perspective, on doit considérer comme une bonne chose lentrevue, même rapide, que M. Hollande, au retour du Kazakhstan, a eue avec M. Poutine. On peut, on le doit de toute façon, sentendre avec la Russie qui y semble dailleurs disposée - y compris sur lUkraine.  Allons plus loin : lintérêt de la France et dune véritable Europe ne saurait résider dans un alignement inconditionnel (cest-à-dire une sujétion de fait), sur les directives de lOTAN (cest-à-dire des Etats-Unis dAmérique).

     

    Un signe politique fort dans ce sens serait donné par la livraison des deux navires porte-hélicoptères « Mistral », commandés et payés par la Russie avec laquelle, que lon sache, nous ne sommes décidément pas en guerre. 

  • Site de la Restauration Nationale, actualité • Colloque du Cercle VAUBAN : succès total ! .... à suivre

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    Chers lecteurs, votre site a attiré votre attention depuis plusieurs semaines sur le colloque organisé par le cercle Vauban, Politique Magazine et la Nouvelle Revue Universelle, intitulé « Pour un nouveau régime ».

    Cette manifestation était pour les organisateurs une première, et elle résultait d’une volonté d’harmoniser les énergies, les savoir-faire et aussi les convictions des uns et des autres, le tout avec des moyens modestes ! Nous voulions en faire l’expression de nos préoccupations de patriotes devant l’état déplorable de la France, et de l’ardente nécessité de proposer un ensemble d’orientations, et de mesures politiques.

    Disons, sans fausse modestie, que cette journée fut une réussite ! Réunir plus de 300 personnes en une fin de semaine très chargée en manifestations susceptibles d’attirer sensiblement le même public représente pour nous plus que nous n’osions espérer !

    De plus, et au-delà de l’aspect quantitatif, ne craignons pas de nous réjouir de l’ambiance amicale et même chaleureuse qui régnait dans cette salle Rossini à l’architecture pourtant un peu froide : avec l’aide de nombreux jeunes bénévoles, nous l’avions aménagée pour proposer une restauration, une vente de livres, de revues, de plaquettes, et aussi des entretiens personnalisés avec nos partenaires de la Restauration Nationale ainsi que des sites « le Rouge et le Noir » et « la Faute à Rousseau ».

    L’essentiel cependant est venu de la présence de huit intervenants remarquables, qui se sont succédé à la tribune tout au long de la journée, représentant un ensemble de talents et de compétences de premier ordre, qui n’a pas manqué de passionner les auditeurs. Comme l’annonçait l’intitulé du colloque, il s’agissait, en s’appuyant sur un constat sans concession de l’état de notre pays au regard d’exigences fondamentales comme la souveraineté, l’autorité de l’État, les libertés publiques, la justice, de formuler des propositions les plus concrètes possibles pour instaurer un salutaire « nouveau régime ». Ce difficile exercice a été mené à bien, grâce aux points de vue convergents et complémentaires du juriste, de l’économiste, du constitutionnaliste, de l’historien, du philosophe.

    Il est évident que ce travail doit impérativement fructifier ; c’est pourquoi, chers lecteurs, nous n’en resterons pas là : nous vous proposerons prochainement les actes de ce colloque, et nous vous tiendrons informés de nos projets. • 

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    La Restauration nationale

     

  • 15 Décembre 1964 ... A Laon, dans la cathédrale, on a joué du Parsifal

    800px-Autel_vitraux_cathédrale_Laon_1.jpgDe très vagues nouvelles arrivent de temps à autre des régions envahies : toute une région de la France est comme plongée dans le silence et les ténèbres. Les Allemands se sont installés dans beaucoup de villes, Saint-Quentin, Douai, Valenciennes, Cambrai, Mézières etc... Ils administrent, se conduisent comme chez eux. Quand cette situation-là se prolonge, elle s'appelle l'annexion. A Charleville, il y a deux cafés : un pour les officiers allemands, l'autre pour la population indigène : c'est convenu ainsi, ce sont des habitudes déjà prises. A Laon, il y a eu dans la cathédrale une grande fête de musique religieuse, programme tout national (on y a joué du Parsifal), orgues tenues par un célèbre Kapelmeisdter de Berlin. A Péronne, en l'absence des autorités civiles, les Allemands ont nommé l'archiprêtre maire, c'est-à-dire « bourgmestre ».

    Comme compensation, nous occupons tout le district alsacien de Thann, et l'on affirme que deux des forts de Metz sont déjà canonnés par notre artillerie.   

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  • Annonce du colloque de l’Université de Paris Est « La réforme projetée du droit des contrats » (18 décembre)

    Lors du colloque « Pour un nouveau régime » qui s'est tenu à Paris, samedi dernier, 6 décembre, le professeur Tournafond nous a fait part de l'organisation de cet important colloque le Jeudi 18 décembre 2014. En voici le texte d'annonce ainsi que le programme, en pièce jointe.   

     

    Longtemps attendue, la réforme du droit des contrats a été enfin mise en route par le gouvernement. Mais cette entreprise de grande envergure suscite des interrogations et même des objections tant en ce qui concerne la méthode employée que les orientations de fond de l’avant-projet. 

     

    En ce qui concerne la méthode : en dépit de l’opposition quasi-unanime du Sénat, le gouvernement a obtenu dans la nuit du 30 octobre dernier de l’assemblée nationale l’habilitation à réformer par voie d’ordonnance cette importante partie du droit des obligations. L’emploi d’une telle procédure et l’absence de débats parlementaires, voire l’absence de débat tout court, ne va pas sans soulever des questions puisque l’on peut s’interroger sur la légitimité de la démarche adoptée.

     

    En ce qui concerne les orientations de fond : on a souvent vanté les avantages de cette réforme : simplification du droit, rapprochement avec les autres droits européens. Mais loin de réunir un large consensus scientifique comme jadis le Projet Catala, l’actuel avant-projet de réforme consacre des solutions controversées dont l’utilité peut être discutée. L’adoption tel quel du texte divulgué en 2014 par la presse ne risque-t-elle pas d’ouvrir une période de chaos jurisprudentiel, bien fâcheuse dans le contexte actuel de la France ?

     

                C’est à l’ensemble de ces importantes questions que tentera de répondre le présent colloque organisé par l’Université de Paris XII (Université Paris Est Créteil). 

     

    Invitation colloque Paris XII

     

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

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  • D'accord avec Gaspard Koenig : vive les feux de cheminée ! A bas les technocrates ! *

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    Crédits photo : Xavier TESTELIN/CIT'images

     

    Ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure, agrégé de philosophie, Gaspard Koenig est Président du think-tank GenerationLibre.


    Ségolène Royal a vu l'absurdité de ce décret. Il faut dire qu'il battait des records. Le soir du réveillon, au douzième coup de minuit, les habitants de l'Ile-de-France devaient éteindre précipitamment leur feu de cheminée et dissimuler les cendres, au risque de voir la police envahir les lieux. Conformément à l'arrêté préfectoral n°2013 084 0002, faisant suite à une obscure décision de la non moins obscure DRIEE-IF (direction régionale et interdépartementale de l'environnement et de l'énergie d'Ile-de-France, bien sûr), la combustion du bois en foyer ouvert devait être interdite à l'intérieur d'une « zone sensible » regroupant près de neuf Franciliens sur dix.

    Les experts ont toujours d'excellentes raisons. Il s'agissait, en l'occurrence, de lutter contre l'émission de particules fines pour améliorer la qualité de l'air à Paris et aux alentours.

    Je laisse à d'autres le débat para ou pseudo scientifique autour de cette question, pour l'aborder d'un point de vue strictement politique. La multiplication de ce type de mesures intrusives et inappliquables ne peut que nourrir un dangereux mépris pour les lois et l'autorité. Bien entendu, on aurait continué à faire du feu. La police a sans doute mieux à faire que de traquer les cheminées qui fument, et l'on ne peut exclure que les forces de l'ordre aient conservé un certain sens du ridicule, qui les empêchera de confisquer les bûches des grand-mères.

    La pollution de l'air n'est pas un faux problème. Mais, là comme ailleurs, le rôle du politique devrait être de trouver l'équilibre entre les risques assumés par la collectivité, et la protection des libertés individuelles. On n'interdit pas aux gens de prendre leur voiture, me semble-t-il !

    L'interdiction des feux de cheminée témoigne, en ce sens, d'une profonde méconnaissance de nos origines communes, et d'une insensibilité technocratique à la matière. Le feu n'est pas un confort, un amusement ou un supplément d'âme dont on pourrait se passer sans dommage. Comme l'a montré Gaston Bachelard dans sa Psychanalyse du Feu, « la contemplation du feu nous ramène aux origines mêmes de la pensée philosophique », là où la rêverie se mue en pensée, où l'inconscient accouche de concepts. Le feu, explique le célèbre philosophe des sciences, permet ainsi de « dégager les dialectiques alertes qui donnent à la rêverie sa vraie liberté et sa vraie fonction de psychisme créateur ». C'est au coin du feu que naît, pour chacun d'entre nous, dans la fascination des flammes et l'eurythmie du crépitement, le goût de la métaphysique.

    Et Bachelard de passer en revue les mythes fondateurs alimentés par le feu : Prométhée et la volonté d'intellectualité, Empédocle et la promesse de l'anéantissement, Novalis et l'euphorie du frottement, Hoffmann et l'étourdissement du fantastique… En épistémologue, en psychanalyste de la connaissance, Bachelard entreprend de séparer les faits et les valeurs, et de distinguer, derrière les images du feu, la vérité du savoir. Est-ce de cette source infinie de chaleur humaine, de philosophie et de posée, dont l'administration veut nous priver ? La lutte contre les particules fines, aussi louable soit-elle, mérite-t-elle de sacrifier les tréfonds de notre pensée ?

    A moins que, plus fondamentalement, l'administration n'ait peur du feu. Bachelard l'a avertie: « Moins monotone et moins abstrait que l'eau qui coule, plus prompt même à croître et à changer que l'oiseau au nid, le feu suggère le désir de changer, de brusquer le temps, de porter toute la vie à son terme, à son au-delà ». Faire éteindre le feu, c'est vouloir étouffer notre vie, notre folie, notre humanité imprévisible et créatrice. C'est nous transformer en citoyens obéissants et sans âme.

    Alors, contre les experts qui prétendent régler nos vies ; allumons nos flambées partout dans l'Ile-de-France ! 

     

  • LIVRES • La trilogie de Philippe de Villiers : les grands « romans » de notre Histoire ...

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    « Combattu souvent, battu parfois, abattu jamais » : la vie de François-Athanase Charette de la Contrie est à l'image de sa devise. Vendéen comme lui, Philippe de Villiers nourrit depuis longtemps un attachement tout particulier pour ce héros dont le destin fait écho à sa propre histoire familiale. Au point de s'identifier à lui et de ressusciter, sous forme de mémoires imaginaires, la vie aventureuse de cet homme aussi séduisant qu'intrépide, fidèle envers et contre tout à une cause : « la Patrie, la Foi, le Roi ». De sa brillante carrière dans la Marine royale, intégrée à l'âge de quatorze ans, à ce jour de 1793 où, à la tête d'une troupe de paysans du Marais breton, Charette part à l'assaut de la République, Philippe de Villiers ressuscite la flamboyante épopée d'un homme dont l'audace et le courage, la personnalité singulièrement libre et moderne, n'ont pas fini de fasciner. 

    Le Roman de Charette
    Philippe De Viliers
    Éditions Albin Michel, 2012.  22,00 euros
     

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    « Je rêvais de retrouver la trace et l’image d’un Saint Louis à l’humanité sensible, un Saint Louis de chair, à figure humaine. Le temps, en l’élevant au-dessus de nos natures, lui a peut-être rendu un mauvais service. Il m’a imposé d’aller puiser aux sources les plus authentiques. Là où repose le trésor des paroles vivantes, laissées par les premiers témoins. Ceux qui ont vraiment connu le roi Louis IX, qui l’ont approché, accompagné depuis l’enfance jusqu’au trépas. J’ai remonté le filet d’eau vive. Je n’ai rien inventé. Ni les événements, ni les personnages, ni même l’insolite. Il m’a fallu plonger dans l’époque, en étudier la vie quotidienne dans ses moindres détails, sentir battre les passions, pour faire revivre un Saint Louis de notre temps. » Philippe de Villiers

    Le Roman de Saint Louis
    Philippe De Viliers
    Éditions Albin Michel, 2013.  22,00 euros
     

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    « Jeanne d’Arc fut et demeure le plus pur chef-d’œuvre que le génie allégorique ait jamais déposé en notre littérature. Là où se côtoient dans leur impossible et monstrueux dialogue, l’infinie lâcheté et l’absolue candeur d’un ange qui parlait avec les anges. Mais peut-être y a-t-il un danger à la regarder depuis trop longtemps comme une sainte de vitrail, si haute, si parfaite et si lointaine ? J’ai voulu un instant déposer le vitrail pour lui rendre un peu de son humanité, de ses fragilités, de ses vraisemblances…» Philippe de Villiers

    Le Roman de Jeanne
    Philippe De Viliers
    Éditions Albin Michel, 2014.  22,00 euros

     

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    Librairie de Flore

  • 14 Décembre 1914 ... Depuis trois semaines, on tenait la Serbie pour écrasée ...

    Serbian-WWI-Uniform-color-drawing.jpgLes Serbes sont magnifiques : il y a  en eux l'avenir d'un grand peuple. Qui sait si l'axe de l'Europe ne passera pas un jour par là ? Bien, des signes feraient croire que la direction de l'ancien monde, ravie par les puissances de l'Europe centrale depuis 1870 à l'Angleterre et à la France, comme celles-ci l'avaient ravie à l'Espagne, pourrait bien échoir à quelque Empire d'Orient en germe dans les merveilleuses victoires serbes. Depuis trois semaines, on tenait la Serbie pour écrasée par les masses d'hommes que l'Autriche avait jetées contre elle. Aujourd'hui, après la victoire des Serbes à Valiévo, voici l'armée austro-hongroise rejetée en désordre hors des frontières, Belgrade elle-même délivrée. C'est une épopée unique qui dépasse tout ce qu'on a vu dans l'histoire des nationalités renaissantes, l'Allemagne de 1813 et de la guerre de l'Indépendance, le risorgimento* italien...  

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    * Les Serbes avaient évacué Belgrade pour se battre sur les monts Rudnik. On parla alors de seconde "libération" de la Serbie.

  • Actualité du blog ...

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  • Loisirs • Culture • Traditions ...

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  • Les lumières de Dreux • Par Francesca

    Dreux.jpg Pour ceux qui n'ont pas eu encore le plaisir de visiter le Domaine royal de Dreux, il est nécessaire de donner une idée des lieux ; sur l'emplacement d'un château féodal et entouré de remparts  : un immense parc, merveilleusement entretenu sur lequel s'élève la Chapelle royale, mausolée de la famille d'Orléans. Là reposent, aux côtés du roi Louis-Philippe, les descendants de la Famille de France. Plus loin, s'élève l'Évêché bâtiment destiné à recevoir l'évêque, et juste à côté,  la demeure de nos Princes, Le Duc et la Duchesse de Vendôme et leurs trois enfants. 

    En ce 8 décembre, imaginez tout le domaine scintillant, et dans la nuit de Dreux, une fois les lumières de la ville éteintes, seules brillent les fenêtres de tous nos bâtiments royaux auxquelles la Princesse a mis des quantités de bougies. Dans l'obscurité de cette république finissante, les habitants de Dreux auront été les premiers à voir les lumières d'espoir que nous apporte notre gentil Dauphin. 

     

    Images des Princes, à Dreux ...

     

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    Photo de la Chapelle Royale : Ahmed Taghza  ♦  Photos des Princes : David Nivière

  • Théâtre & Exposition • Nous irons contempler Les Nymphéas • Par Bruno Stéphane-Chambon

    Piece_1752_340x0.jpgIls sont tous deux face à cette étendue d’eau, cette mer qui borde la côte vendéenne, elle est parfois agitée puis soudain, d’un immense calme, à l’image d’un étang de Cheverny. Au printemps 1923, Clemenceau, le Tigre, et Monet, le géant des arts, cohabitent au crépuscule de leurs vies.

    Chacun est un Janus. Le vieux père de la Victoire, socialiste forcené et ministre de l’Intérieur a été, à la fois, opposé aux syndicats, sans hésitation pour faire tirer sur les grévistes, un ennemi de la monarchie mais organisateur en 1918, d’une opération en mer Noire pour soutenir les armées blanches en lutte contre la Révolution bolchevique. Clemenceau fut, dans le même temps, soucieux de la paix sociale et duelliste forcené, courageux et proche des poilus qu’il visite de nombreuses fois dans les tranchées, seulement coiffé d’un simple chapeau et réprimant sans pitié les pacifistes, les défaitistes et les « embusqués ». Le « tigre » s’est montré, en terme de diplomatie, favorable à un rapprochement avec l’Autriche en 1908 et sourd aux appels de son empereur et du pape Benoît XV pour une paix séparée dès 1916. Enfin, cet homme réputé pour être un des grands séducteurs de son époque, (on lui attribue 800 conquêtes dont l’ancienne maîtresse du duc d’Aumale, l’actrice Suzanne Reichenberg, la comtesse d’Aunay, et, la cantatrice Rose Caron) n’hésita pas, une fois cocufié, à faire constater l’adultère de son épouse, la faire condamner à quinze jours dans la prison de Saint-Lazare avant de l’exiler aux États-Unis dans des conditions précaires avec la perte de la garde de ses enfants et de sa nationalité française.

    Cet homme bourru, connu pour ses interventions cruelles et brutales, avec ses éditoriaux dans les journaux progressistes de l’époque, est aussi un amateur d’art raffiné et collectionneur d’estampes japonaises, de statuettes bouddhistes, de laques, et de nombreux objets d’art asiatiques. Il avait rencontré, en 1864, le peintre Monet lorsqu’il était étudiant au Quartier latin. Leur amitié devint indéfectible surtout depuis la parution le 20 mai 1895 d’un article dans le journal La Justice, que Clemenceau rédigea sous le titre « Révolution de cathédrales » qui était un grand hommage au peintre.

    L’artiste, lui aussi, n’était pas sans contradictions. Républicain, il ne voulut pas s’engager dans la guerre de 1870, tour à tour pauvre mais dispendieux, puis riche et avare, avec parfois des élans de grande générosité. D’un caractère fort, parfois acariâtre, il était aussi doué pour l’horticulture et avait donné de nombreux conseils dans ce domaine à Clemenceau.

    Clemenceau et Monet

    Les voila donc réunis dans cette bâtisse et en conflit permanent au sujet de l’exposition des Nymphéas à l’Orangerie que Clemenceau s’était démené à récupérer et que, soudain, Monet avait décidé de ne pas occuper avec ses œuvres.

    Leur passe d’armes a pour témoin la fidèle cuisinière Clotilde, interprétée par Marie-Christine Danède, avec beaucoup de cocasserie et non sans charme. Elle joue le rôle du coryphée. Autre personnage central, Marguerite Baldensperger, éditrice du livre que prépare Clemenceau sur Démosthène. Mariée, ayant perdu récemment sa fille aînée, une relation sentimentale se créée avec cette personne raffinée qui restera le dernier grand amour, certainement platonique du vieux Tigre qui lui adressera plus de six cent lettres. Incarnée tout en finesse par Sophie Broustal, le personnage se révèle en alternance fragile, mais aussi très volontaire dans son acharnement à convaincre Clemenceau d’achever son œuvre. Sur un texte ciselé de Philippe Madral, bénéficiant d’une mise en scène élégante de Christophe Lidon, connu pour sa riche carrière et d’un décor toute en limpidité de Catherine Bluwal, avec des éclairages de Marie-Hélène Pinon, qui offre les tonalités de l’impressionnisme, les deux acteurs principaux sont en situation pour exprimer leur art.

    On se souviendra longtemps du monologue de Michel Aumont, dans le rôle de Monet, essayant de décomposer les différentes teintes et couleurs des reflets des flots de la mer. Atteint d’une cécité partielle, Clemenceau avait réussi à le convaincre de se faire opérer d’un œil. Cette intervention avait donné lieu à une vision jaunie des objets et de la nature. D’où la prépondérance de l’ocre dans ses dernières œuvres. Face à lui, Claude Brasseur surprenant de vérité, rejoignant dans son jeu et peut être le surpassant, son prestigieux père. A se demander s’il interprète Clemenceau, ou si c’est Clemenceau qui joue Claude Brasseur.

    Ces deux monstres incarnent l’osmose du théâtre avec l’Histoire.

    Nous ne pourrons plus aller contempler les Nymphéas sans se souvenir de leurs voix ! 

    Clemenceau La Colère Du Tigre
    Pièce de Philippe Madral – Mise en scène Christophe Lidon
    Avec Claude Brasseur, Michel Aumont, Sophie Broustal et Marie-Christine Danède.

    Théâtre Montparnasse
    31, rue de la Gaîté, Paris 14ème
    Courriel : resa@theatremontparnasse.com
    Téléphone : 01 43 22 77 74
    Du mardi au samedi à 20h30, matinée, samedi à 17h30
    Horaire modifié le : Jeudi 25 décembre à 17h30
    Séances supplémentaires : Dimanche 28 décembre à 15h30, Mercredi 31 décembre à 17h30 et Dimanche 4 janvier à 15h30.
    Relâches exceptionnelles : Mercredi 24 décembre et Jeudi 1er janvier 2015
    Places : 18 €/ 34 € / 50 et 54 €.
    Tarifs Réveillon : 20 € /42 € / 65 € et carré or : 70€

    Les Nymphéas
    Musée de l’Orangerie • Jardin des Tuileries, Paris 1er
    Tél : 01 44 77 80 07
    information@musee-orangerie.fr
    Horaires : 9h à 18h
    Tous les jours sauf le mardi, le 1er mai, le matin du 14 juillet et le 25 décembre

     

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