UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

CINEMA • « Un Palestinien fait le mur », une critique de Laurent Dandrieu qui donne envie d'aller voir le film ...

 palestinien_productio.jpg

Tawfeek Barhom et Yaël Abecassis. Une réflexion subtile sur l'identité. Photo © Production

Intelligent. Avec “Mon fils”, Eran Riklis offre un regard différent sur la cohabitation de juifs et d’Arabes au sein de la nation israélienne.

Prolifique en films de grande qualité, très connecté à la réalité politique et sociale la plus brûlante, le cinéma israélien n’a pas manqué de scruter la curieuse coexistence, au sein de la nation israélienne, de citoyens issus de deux peuples en guerre, juifs et Arabes. Il l’a fait surtout, évidemment, sur le mode de la confrontation, de l’hostilité, de l’humiliation. « C’est toujours compliqué de se plonger dans une identité différente de la sienne, mais c’est ce que je fais dans tous mes films » : cinéaste juif connu pour s’intéresser avec empathie au “camp d’en face”, Eran Riklis (la Fiancée syrienne, les Citronniers) se penche ici sur l’interpénétration de ces deux peuples, à travers le destin singulier d’un jeune Palestinien.

Élève surdoué, Iyad (Tawfeek Barhom), à l’âge de 16 ans, est admis dans un prestigieux internat juif de Jérusalem. Il y connaîtra bien sûr les moqueries, l’ostracisme, l’isolement, mais l’amour d’une belle jeune fille et son intelligence lui permettent de renverser la vapeur. Surtout, envoyé contre son gré donner des cours particuliers à un élève immobilisé chez lui par une grave maladie, il trouve dans ce foyer juif une seconde famille, qui lui offre une vie plus facile et moins conflictuelle que la première…

« Nous vivons dans un tout petit pays, dit Eran Riklis, dont nous partageons la terre, les services sociaux, le gouvernement — et pourtant, nous sommes très éloignés les uns des autres à tous points de vue, et certainement dans la manière dont nous envisageons notre vie actuelle, et plus encore notre avenir et ce qu’il nous réserve. » Passant de l’une à l’autre de ces identités concurrentes, Iyad incarne ce déchirement intime de la société israélienne, que le cinéaste peint d’une manière extrêmement subtile et ambiguë : est-il le symbole d’un avenir qui ne passe pas nécessairement par un affrontement entre les deux communautés ? Ou bien le signe qu’il n’y a d’avenir pour les Arabes israéliens qu’en renonçant à être eux-mêmes ? Quoi qu’il en soit, le trajet de ce jeune homme hors norme, filmé avec beaucoup d’intelligence et de maîtrise, témoigne de belle manière de la complexité de la société israélienne.  

 

 
Source : Valeurs actuelles -

Laurent Dandrieu

Les commentaires sont fermés.