UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1532

  • Rendons hommage à Hélie Denoix de Saint-Marc, par Jean-Michel Léost* (Boulevard Voltaire)

    Il était de ces héros fidèles à leurs convictions, à la parole donnée, parfois en proie au doute, toujours soucieux de l’Autre.

    C'est avec plaisir et, en quelque sorte, avec piété, que nous publions ces réflexions, non seulement pour toutes les raisons qu'indique l'auteur, mais aussi parce que nous nous souvenons que, malgré son grand âge et sa fatigue, Hélie de Saint-Marc avait accepté, dans les années 1980, d'être présent au Rassemblement Royaliste des Baux de Provence. Il n'avait pas voulu y faire de discours mais un micro lui avait été tendu à la place qu'il occupait dans l'assistance et il avait simplement dit et répété : « Je vous aime ». Ces mots tout simples qui pouvaient surprendre restent présents dans notre souvenir et nous sommes reconnaissants à Robert Ménard d'avoir rendu à Hélie de Saint-Marc l'hommage qui lui était dû.  Lafautearousseau   

    37394eb73873e00468627f10851292ab   wwww.jpgEn débaptisant la rue du 19 mars 1962 pour honorer Hélie Denoix de Saint-Marc, Robert Ménard n’a pas seulement voulu provoquer – il y a réussi, si l’on en juge par les réactions de Manuel Valls et de Stéphane Le Foll ou les appels à manifester contre « cette droite réactionnaire, révisionniste, colonialiste et raciste » et à dénoncer le comportement d’un « criminel terroriste », d’un « commandant partisan et fanatique ».

    Par cet acte symbolique, le maire de Béziers a également voulu rétablir la vérité historique. « Rue du 19 mars 1962 – Cessez le feu en Algérie » pouvait-on lire sur l’ancienne plaque. Mais la guerre a continué, sous d’autres formes que beaucoup préfèrent oublier, comme pour les effacer : oublier les milliers de Français tués, enlevés, disparus, après le 19 mars, le commerce d’otages, les dizaines de milliers de harkis abandonnés à une mort barbare, leur tête servant parfois de ballon de football ; oublier que l’armée avait reçu du gouvernement l’ordre de ne pas intervenir. Oublier : c’est commode pour s’éviter des cas de conscience – quand on en a une. Oublier aussi l’exode de centaines de milliers de pieds-noirs qui débarquèrent en France, notamment à Marseille, accueillis par cette phrase terrible de Gaston Deferre : « Qu’ils aillent se réadapter ailleurs ! » Toux ceux qui ont vécu cette période tragique se souviennent de cette terre qu’ils aimaient. Ils peuvent légitimement dire avec Robert Ménard : « L’Algérie, c’est notre paradis ». Un paradis perdu. Irrémédiablement.

    La nouvelle plaque porte l’inscription suivante : « Rue Cdt Denoix de Saint-Marc – 1922-2013 – Héros Français ». Plutôt que de polémiquer, de crier « Ménard facho, Ménard assassin! », les opposants auraient dû se pencher sur la vie de cet homme admirable, avec un brin d’honnêteté intellectuelle – on peut rêver ! Résistant à 19 ans, arrêté par la gestapo, déporté dans le camp de Buchenwald, puis de Langenstein, il intègre Saint-Cyr en 1945 et choisit la Légion étrangère. Trois séjours en Indochine. Puis la guerre d’Algérie. En avril 1961, il participe au putsch, répondant à l’appel du général Challe, « pour assurer une solution qui protègerait les pieds-noirs et les musulmans favorables à la France ». Arrêté le 25 avril, il est condamné deux mois plus tard à dix ans de réclusion criminelle. Réhabilité, il écrira plusieurs ouvrages et donnera des centaines de conférences en France et à l’étranger. Il était de ces héros fidèles à leurs convictions, à la parole donnée, parfois en proie au doute, toujours soucieux de l’Autre. Comme il le déclara à son procès, « on peut beaucoup demander à un soldat. On ne peut lui demander de se dédire, de se contredire, de mentir, de tricher, de se parjurer ».

    Le commandant Denoix de Saint-Marc était un héros qui voulait « simplement essayer d’être un homme ». En donnant son nom à une rue de Béziers, Robert Ménard a restitué un pan caché de l’histoire.   

    * Professeur honoraire

    Boulevard Voltaire

     

  • De l'attention que tout Français doit porter sur notre Armée, l'Armée Française !

    Soldats de France, soldats du Pays, partout où le devoir fait signe ...

     

    Voici, dans nos commentaires, un échange qui a son importance puisque, aussi bien, il concerne les Armées de la France, dans toutes leurs composantes. Nous n'avons rien à y ajouter d'autre qui ne soit contenu dans le commentaire de notre lectrice et ... dans notre réponse.

     

    2915011424.png« Bonjour. Je lis chaque jour votre publication et je la fais suivre; Mais chaque jour vous prêchez une convaincue depuis toujours et de transmission générationnelle. Je vais vous adresser un chèque ; l'enveloppe contiendra quelques documents de l'ASAF. Je suis effectivement délégué départemental pour le département des Hauts-de-Seine et à ce titre la représentante du Général PINARD LEGRY. Mon propos, vous l'aurez compris, est de vous demander d'inviter de façon régulière vos lecteurs à l'attention que tout Français doit porter sur notre ARMEE FRANCAISE. Nous sommes heureux et rassurés lorsque nos militaires œuvrent pour notre sécurité intérieure et notre liberté en agissant en OPEX. Mais nous devons les remercier en parlant pour eux qui ne le peuvent par devoir de réserve. L'ASAF est là pour parler et agir à leur place. Je vous invite à consulter le site ASAFrance et à m'aider dans ma mission.
    Je vous adresse mes salutations les plus courtoises. Joséphine TILQUIN. » Vendredi 13 mars 2015  

    A quoi nous avons répondu ce qui suit :

    « Bonjour Madame. Nous sommes sensibles à votre message; nous vous en remercions; et nous sommes en parfait accord avec votre souci de mettre l'accent sur l'attention et le soutien qu'il convient tout naturellement d'apporter à nos armées, ce que nous avons toujours fait, ici, en maintes occasions et continuerons de faire comme vous nous y invitez. Plus particulièrement, pour vous aider dans votre mission, nous ferons en sorte, prochainement, de faire connaître à nos lecteurs le site ASAFrance. En toute sympathie et cordialité. Lafautearousseau  »

    Voilà qui est fait !  

     

    Pour consulter le site ASAFrance, cliquer sur le logo ci-dessus.

     

  • Postures et idéologie par Louis-Joseph Delanglade

     

    Que na-t-on entendu, cette semaine, à propos de M. Moscovici, ce « braconnier devenu garde-chasse », ce « schizophrène » qui, ayant échoué comme ministre de lEconomie et des Finances, se permet aujourdhui de faire la leçon à la France ! Ceux qui s’étonnent et qui sirritent sont bien naïfs. En effet, comme le rappelle M. Cambadélis, M. Moscovici « est dans son rôle », en cela conforme à larchétype de ces « hauts fonctionnaires » à lesprit mercenaire et euro-mondialiste. En revanche, ce qui nest pas admissible, cest que ses propos (« Leffort de la France nest pas suffisant. La commission sera attentive et exigeante ») constituent en fait un rappel à lordre de Bruxelles. Intolérable pour un Etat prétendument souverain; insupportable pour un pays géo-historiquement irremplaçable dans cette Union plus ou moins à la dérive.

     

    A sa façon, M. Valls aussi donne dans le jeu de rôle qui, de façon répétitive et exagérée, stigmatise le Front National. Dramatiser la prochaine échéance électorale de façon à re-mobiliser un « peuple de gauche » défaillant et/ou à pouvoir se réfugier après un probable échec derrière un « je lavais bien dit » : la ficelle est un peu grosseOn a plutôt limpression que, faute davoir jusqu’à présent pu agir efficacement dans les domaines politique et économique, préférant lâcher la bride à des réformes dites « sociétales » fortement inspirées par lidéologie gaucharde de Terra Nova et concoctées pour la plupart par Mme Taubira, M. Valls gouverne moins le pays quil ne violente la société.

     

    Il y aurait pourtant une bonne nouvelle : la conjoncture serait, paraît-il, meilleure. Outre un pétrole et des taux bancaires étonnamment bas, leuro a fortement baissé face au dollar avec les conséquences que lon sait sur une partie de notre commerce extérieur. Cependant, M. Draghi, à linitiative des mesures prises par la B.C.E., reconnaît les risques « pour la stabilité financière » des pays de la zone euro. De fait, lopération fiduciaire en cours consiste à créer de nouvelles liquidités, purement virtuelles donc bien suspectes. Or, ces mêmes liquidités pourraient bien ne profiter qu’à l’économie financière, créant ainsi une nouvelle bulle, de mille milliards deuros tout de même, avec ses conséquences induites (on connaît la musique).

    Si on sen tient à la seule France, on peut bien sûr espérer quau contraire l’économie réelle, quelle relève du privé ou du public, profitera de cette nouvelle donne pour redémarrer. Mais la conjoncture pouvant, par définition, changer, il faudrait aussi que des réformes structurelles permettent de pérenniser cette reprise. Retour donc au politique. Cest-à-dire à MM. Valls etHollande. Un nouveau livre à charge (François Bazin, Les Ombres dun président) dévoile un secret de polichinelle : M. Hollande na pas tenu ses « promesses » parce quil en était incapable, surtout sur le plan humain (« un président chewing-gum »). On se permettra de rajouter que, de toute façon, sur le plan politique, ce social-démocrate européiste, confronté à une crise longtemps niée, navait rien à proposer dautre quedattendre que le vent tourne. On peut légitimement craindre que cette façon de faire (ou plutôt de ne pas faire) ne se révèle très insuffisante, donc dangereuse pour lavenir immédiat du pays. 

  • VIDEO • Marc Fromager : "L'aide à l'Eglise en détresse, une fondation pontificale présente dans 150 pays dans le monde "

     

    L'intérêt de cette vidéo réside, à notre avis, non seulement dans son objet même, qui est de faire connaître l'Aide à l'Eglise en détresse, mais aussi dans les réflexions d'ordre géopolitique, pleines de réalisme et de bon sens, que Marc Fromager  est amené à faire en évoquant les différentes situations régionales auxquelles la Fondation qu'il dirige se trouve confrontée. Donc, à écouter aussi sous l'angle politique qui est le nôtre. 

     

     Cliquer sur l'icône rectangle pour agrandir (Bas d'écran, à droite)

    Politique magazine

     

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

  • JUSTICE & SOCIETE • DSK, relaxe ! Par Jacques Trémolet de Villers

     

    jacques%20tremolet%20de%20villers%203.jpgLe 17 février 2015, à Lille, fut un grand jour de l’éloquence parquetière. Le ministère public n’est jamais aussi grand que lorsqu’il requiert, contre le prévenu, la relaxe en passant à l’épreuve du feu l’instruction qu’ont conduite ses collègues du siège. Dur moment pour la défense, dont c’est habituellement la charge, mais qui se trouve réduite à se taire sinon à commenter.

    Les vérités premières, en attendant, ont plu comme « l’averse à Gravelotte ». Si des enfants avaient été conviés – mais ce n’était pas un spectacle pour les enfants – ils auraient tendu leurs rouges tabliers. Le sommet de ce réquisitoire tient en cette phrase : « Non, un homme puissant n’est pas nécessairement coupable ». étranges réunions que ces partouzes où les prostituées, tout à coup, n’en étaient plus et où ceux qui bénéficiaient de leur expérience ne savaient pas qu’elles faisaient commerce de leurs charmes… Peut-être venaient-elles tout simplement pour avoir le plaisir de jouer avec un homme puissant ? Peut-être même auraient-elles payé – et non pas avoir été rémunérées – pour avoir le bonheur d’être conviées à de pareilles fêtes ?

    D’ailleurs, les grands de ce monde, les puissants n’ont-ils pas coutume de vendre – et chèrement – leur savoir, leur parole, leur présence ? On paie pour dîner avec telle vedette. On paie pour entendre Nicolas Sarkozy ou Dominique Strauss-Kahn nous faire part de leur expérience. Pourquoi ces femmes n’auraient-elles pas payé quelques instants d’intimité partagée avec l’ancien président du Fonds monétaire international et possible futur président de la République française ?

    Tous les principes de droit pénal ont été redressés, retrouvés. On ne fait pas d’une mise en examen une présomption de culpabilité. On ne condamne pas au bénéfice du doute. Il faut examiner les charges à la loupe, les peser et les jeter si elles ont été trouvées trop ténues. Bien sûr, l’histoire, en elle-même, n’est pas morale. Bien sûr, les organisateurs de ces scènes doivent être condamnés pour proxénétisme aggravé et autres menus délits. Bien sûr, ces pratiques sexuelles sont choquantes. Mais une chose est le droit pénal et autre chose la morale.

    Dominique Strauss-Kahn, dont l’emploi du temps était chargé, ne pouvait pas entrevoir le caractère sordide – voire pénalement répréhensible – de ces rencontres où ses amis le priaient de venir. Il n’allait pas contrôler l’origine et les conditions d’utilisation de ce qu’il appelait, si délicatement, « le matériel ». Et pouvait-il connaître, lui l’économiste international, le passé pénal de son vieux complice Dodo la saumure ?
    Fi donc de ces juges malveillants qui ont l’esprit si mal tourné.

    Arrêtons-là ! Pense-t-on sérieusement qu’un justiciable ordinaire aurait bénéficié de telles attentions ?
    La Fontaine, qui n’était pas un enfant de chœur, en aurait souri.
    « Selon que vous serez puissant ou misérable… »
    Il est puissant, D.S.K. 

    Politique magazine     

  • SOCIETE • Natacha Polony sur l'interdication de la fessée : pour en finir avec les pleurnichards ! Elle a bien raison ...

     

    Débats sur la fessée ou sur les suppressions des notes, croisades contre le harcèlement moral : Natacha Polony déplore que ces dénonciations se fassent au nom d'une sacralisation de l'enfant au détriment de la recherche de l'excellence. Elle a raison !

    Ça y est, la nouvelle cible est choisie. C'est en cuisines que le grand nettoyage aura désormais lieu. Enfin, on y brise le «tabou» de la maltraitance. Pourtant, il y avait déjà eu des articles sur les violences qui faisaient partie autrefois de l'arsenal de certains chefs. Il y avait eu des enquêtes sur ces quelques femmes qui osaient se faire une place dans un milieu d'homme, et devaient affronter les blagues machistes et les allusions salaces. Alors pourquoi ces annonces tonitruantes sur la «fin de l'omerta»? Peut-être parce qu'il s'agit désormais de s'appuyer sur ce refus légitime de la violence pour glisser vers tout autre chose: l'instauration fantasmée d'un monde fait d'amour et de coton d'où serait bannie toute humiliation.

    Le mot a son importance. Parce qu'il revient dans à peu près tous les débats touchant de près ou de loin à une forme de transmission. Ce sont ces allégations relayées dans la presse d'un commis passé deux jours dans les cuisines de Joël Robuchon (absent au moment des faits, mais qu'importe, puisqu'un article contenant son nom -et si possible le prix de ses menus «pour riches»- sera davantage lu) et se plaignant «d'humiliations» de la part du chef japonais (et du fait qu'on n'avait «pas le temps de déjeuner»). Ce sont ces débats sur la fessée dont le caractère inacceptable viendrait -notamment selon Daniel Cohn-Bendit- du fait qu'elle «humilie» les enfants. Ce sont enfin ces tentatives pour supprimer les notes à l'école parce qu'elles aussi «humilient».

    Allons encore plus loin. Ce qui est dénoncé dans ces grandes croisades à travers les mots de «harcèlement moral» comme à travers celui de «pression», ce n'est plus la perversité d'un tordu prenant plaisir à détruire une proie (car le harcèlement moral existe bel et bien, comme existe la dyslexie, ce qui ne fait pas de tous les enfants à qui l'on n'apprend plus à lire des dyslexiques), mais seulement l'exigence et la rigueur qui ont toujours eu cours dans des domaines où l'on prétend à l'excellence.

    En un temps où les professeurs sont invités à bannir des bulletins scolaires les appréciations jugées dépréciatives (l'auteur de ces lignes se souvient pourtant avec amusement d'un «Votre devoir passe sur les problèmes comme l'eau sur les plumes du canard» de la part d'un professeur de philosophie), une question se pose: la sacralisation de l'ego des jeunes au motif que seul un enfant que l'on valorise saurait acquérir cette précieuse image de soi qui en fera un adulte épanoui, cette obsession du respect (que l'on réclame toujours comme un dû) ne rendent-elles pas totalement impossibles la progression, l'effort, la rage,parfois, de dépasser une défaite, qui sont les conditions indispensables pour atteindre l'excellence ?   

  • Retour à l'actualité, demain lundi ...

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

  • HISTOIRE • Pierre de Meuse sur TV Libertés : Les institutions représentatives de l'ancien régime

     

    Pierre de Meuse.jpgRéalisée par TV Libertés, mise en ligne le 10 mars dernier, dirigée par Pierre de Meuse, cette émission traite principalement des Institutions représentatives de l'ancien régime et démontre que contrairement à une opinion trop répandue, l'ancienne France avait une Constitution. Pierre de Meuse indique de surcroît que ce retour vers notre Histoire d'avant 1789 nous aide aussi à comprendre le temps présent. Il suffira pour s'en convaincre d'écouter cette très intéressante émission.     

     

     

     Source : TV Libertés

     

  • SOCIETE • Camille Pascal : « Les Enfoirés sont fatigués » *

     

    Nous ne pouvons pas être toujours et en tous points d'accord avec Camille Pascal (l'une des plumes de Nicolas Sarkozy). Là, nous le sommes. Son article est perspicace, plutôt subtil; ses remarques sonnent juste. Elles éclairent d'un jour exact le mini-psychodrame somme toute futile à propos duquel l'on a beaucoup parlé et écrit ces jours-ci. On a les soucis que l'on peut. Signe des temps ! 

     

    camille_pascal_iafrate.jpgTraversée du temps. “Toute la vie”, l’hymne 2015 des Restos du Coeur, dérange. Guerre des générations ou incapacité de celle des soixante-huitards à lâcher prise?…

    Il fut un temps où en France tout finissait par des chansons. C’était il y a longtemps, bien avant la Révolution et à une époque où l’on voulait ainsi démontrer que les Français, peuple joyeux, ne prenaient en réalité jamais rien au sérieux.

    À une époque où le peuple français est devenu le plus gros consommateur au monde de psychotropes et d’antidépresseurs, les choses se sont inversées. Tout est grave, tout est sérieux, rien n’est léger, et les polémiques commencent donc par des chansons.

    Les Enfoirés — se désignent sous ce nom les artistes qui acceptent de chanter pour aider les Restos du Coeur — ont écrit une chanson qui fait désormais scandale. Certains parlent même d’un véritable “phénomène de société”. Une telle polémique étonne car ce qui frappe d’abord, c’est l’indigence des paroles et la pauvreté de la musique. On a connu Jean-Jacques Goldman mieux inspiré, mais le talent, il est vrai, contrairement au vin de Bordeaux, ne se bonifie pas toujours avec l’âge…

    Quoi qu’il en soit, cette chansonnette se présente comme un dialogue entre deux générations. D’un côté, les jeunes — entendez par là “les jeunes cons” — et les vieux de l’autre. C’est-à-dire tous ces artistes plus ou moins sexagénaires qui occupent le devant de la scène française depuis bientôt quarante ans et ont su habilement enfourcher tous les chevaux de bataille qui se présentaient à eux pour consolider, voire relancer leur carrière. Tout y est passé, la faim dans le monde, la faim dans le quart-monde, le sida, la guerre, la condamnation de tous les méchants dont ils ont fait des chansons graves destinées à provoquer une “prise de conscience” dans l’opinion.

     

     

    Dans le cas qui nous intéresse, le “choeur” des jeunes reproche à la “bande” des vieux d’avoir joui dans l’insouciance d’un monde dont ils ont profité sans se préoccuper des générations futures. En un mot, de s’être conduits comme ce qu’ils proclament eux-mêmes être, des “enfoirés”.

    À ces reproches, les “artistes” parvenus à l’orée du troisième âge répondent que les jeunes n’ont pas à se plaindre car ils ont toute la vie devant eux. D’où le titre de cette complainte devenue incontournable : Toute la vie.

    Chacun, y compris l’inénarrable JoeyStarr, y est allé de son commentaire pour dénoncer le racisme antijeune dont cette chanson était le révélateur. Pourtant elle n’est pas, à mon sens, le révélateur d’une guerre des générations mais bien, ce qui est plus grave, de l’impossibilité d’une génération — celle des soixante-huitards — à lâcher prise.

    Elle en est à ce point incapable qu’elle s’est crue autorisée à mettre des mots à elle dans la bouche d’une jeunesse qui ne lui demandait rien, car cette chanson tient en réalité du numéro de ventriloque, les “jeunes” chantant les paroles écrites par des vieux…

    Même fatigués, les Enfoirés veulent toujours parler pour la jeunesse, quitte à chanter contre elle… 

     

    Source Valeurs actuelles

     

  • CINEMA • Clint Eastwood dans le viseur. Par Raphaël de Gislain

     

    Le film divise comme rarement les critiques depuis sa sortie, flamboyant retour du vieux réalisateur après un passage à vide pour les uns ou glorification grossière de l’impérialisme américain pour les autres.

    Adaptation d’une biographie best-seller parue aux états-Unis en 2012, American Sniper relate la vie de Chris Kyle, tireur d’élite d’exception des Navy Seals, dont le tableau de chasse – plus de 250 victimes abattues en quatre missions irakiennes – a de quoi faire pâlir l’inspecteur Harry…

    Le succès foudroyant du film outre-Atlantique ne fait qu’accentuer le malaise médiatico-intellectuel des plus français qui accompagne sa réception. Le visage d’un Clint Eastwood dangereusement réactionnaire s’y révèlerait, plus encore que dans Gran Torino il y a quelques années, œuvre majeure sur le communautarisme qui déclencha des concerts de grincements de dents chez les bobos.

    Comme souvent avec Eastwood, American Sniper frappe par son homogénéité. Une scène d’ouverture à couper le souffle, où Kyle tient en joue un enfant bourré d’explosif, sert de prétexte au filage d’une vie de soldat aux allures d’académie, marbre lisse et héroïque que Bradley Cooper incarne sans épaufrures. Le chant se veut moral et patriotique : Kyle pourra justifier chacun de ses tirs meurtriers à Dieu, il n’a fait qu’accomplir son devoir.

    Des vents d’ocre tournoient sur les champs de bataille où le réalisateur nous jette, abusant des gros plans sur les visages comme s’il nous empêchait de prendre le moindre recul. Cette absence de champ fait à la fois la force et la faiblesse du film : en rendant le point de vue du soldat, elle désamorce un procès en manichéisme synonyme de condamnation, puisqu’on ne saurait confondre la pensée d’un réalisateur avec celle de son héros. Mais en même temps, elle en réduit sensiblement l’intérêt… 

    American sniper, de Clint Eastwood.

     

    Source Politique magazine

     

  • L'étonnante profession de foi monarchiste de Choderlos de Laclos (1791)

     

    « Je veux une monarchie pour maintenir l'égalité entre les différents départements, pour que la souveraineté nationale ne se divise pas en souveraineté partielle, pour que le plus bel empire d'Europe ne consomme pas ses ressources et n’épuise pas ses forces dans des discussions intéressées, nées de prétentions mesquines et locales ; je veux aussi, et principalement une monarchie, pour que le département de Paris ne devienne pas, à l'égard des 82 autres départements ce qu'était l'ancienne Rome à l'égard de l'empire romain… Je voudrais encore une monarchie pour maintenir l'égalité entre les personnes, je voudrais une monarchie pour me garantir contre les grands citoyens ; je la voudrais pour n'avoir pas à me décider un jour, et très prochainement peut-être, entre César et Pompée; je la voudrais pour qu'il y ait quelque chose au-dessus des grandes fortunes, quelque chose au-dessus des grands talents, quelque chose même au-dessus des grands services rendus, enfin quelque chose encore au-dessus de la réunion de tous ces avantages, et ce quelque chose je veux que ce soit une institution constitutionnelle, une véritable magistrature, l’ouvrage de la loi créé et circonscrit par elle et non le produit ou de vertus dangereuses ou de crimes heureux, et non l'effet de l'enthousiasme ou de la crainte… Je ne veux pas d'une monarchie sans monarque, ni d'une régence sans régent, je veux la monarchie héréditaire…» Et il poursuit : «Je veux une monarchie pour éviter l'oligarchie que je prouverais, au besoin, être le plus détestable des gouvernements ; par conséquent, je ne veux pas d’une monarchie sans monarque et je rejette cette idée, prétendue ingénieuse, dont l'unique et perfide mérite est de déguiser, sous une dénomination populaire, la tyrannique oligarchie ; et ce que je dis de la monarchie sans monarque, je l'étends à la régence sans régent, au conseil de sanctions, etc... Dans l'impossibilité de prévoir jusqu'où pourrait aller l'ambition si elle se trouvait soutenue de la faveur populaire, je demande qu'avant tout on établisse une digue que nul effort ne puisse rompre. La nature a permis les tempêtes, mais elle a marqué le rivage, et les flots impétueux viennent s’y briser sans pouvoir le franchir. Je demande que la constitution marque aussi le rivage aux vagues ambitieuses qu’élèvent les orages politiques. Je veux donc une monarchie ; je la veux héréditaire ; je la veux garantie par l'inviolabilité absolue ; car je veux qu'aucune circonstance, aucune supposition, ne puisse faire concevoir à un citoyen la possibilité d'usurper la royauté. »

     

     

    Choderlos de Laclos 

     

    Journal des Amis de la Constitution, organe officiel des Jacobins, 12 juillet 1791, n° 33

     

  • La christianophobie tue ... Par Jean-Baptiste d'Albaret

     

    Le 25 janvier, un incendie criminel est signalé dans l’église Saint-Christophe-du-Bois de Cholet, dans le Maine-et-Loire. La crèche est détruite et l’église, endommagée, doit fermer ses portes. Dans la nuit du 18 au 19 février, une statue de la Vierge est profanée à Châtel, en Haute-Savoie. Les vandales l’ont renversée et lui ont arraché les bras. Le 18 février, des ouvriers découvrent des croix brisées et des plaques renversées sur douze tombes du cimetière de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, dans l’Aude. Le lendemain, 19 février, c’est au tour des gendarmes de Wignehies, dans le Nord, de constater que des croix de l’ancien cimetière municipal ont été arrachées de leur socle et jetées à terre avant d’être piétinées.

    Cela se passe ici, en France. Sur son site internet, l’Observatoire de la christianophobie rapporte des faits similaires presque quotidiennement. Ainsi, pendant que nos médias et nos hommes politiques s’interrogent sur l’identité des profanateurs du cimetière juif de Sarre-Union dans le Bas-Rhin – « des Français de souche » a dit le président de la République au diner du Crif –, les violations de tombes chrétiennes et le saccage du mobilier d’église prennent, d’année en année, la tournure d’une effroyable banalité. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, sur 667 lieux de culte vandalisés en 2012, 543 étaient des sites chrétiens dont 352 édifices religieux et 191 sépultures. A ces profanations s’ajoutent une agressivité devenue courante à l’égard des Chrétiens – pour ne pas dire des Catholiques. En 2013, une dizaine de prêtres ont été agressés.

    Première remarque : en France, comme partout dans le monde, les Chrétiens sont ceux qui subissent le plus d’agressions en raison de leur confession. Il est d’autant plus permis de le dire que les actes manifestement christianophobes ne sont pas toujours qualifiés comme tels par le ministère et que les chiffres fournis par les autorités sont sans doute en dessous de la réalité.

    Deuxième remarque : si les hommes politiques gardent le silence sur ces actes d’hostilité au christianisme, quand ils ne cherchent pas purement et simplement à les escamoter sous couvert d’une « laïcité » à géométrie variable, c’est qu’ils sont partie prenante de ce climat ambiant.

    Un coup d’œil à la loi Macron et à l’amendement socialiste visant à supprimer du calendrier des fêtes chrétiennes au profit de fêtes musulmanes et hindoues, suffirait à s’en convaincre. Le zèle de nos dirigeants à bannir les crèches des lieux publics, leur complaisance à l’égard des Femen, ces activistes anti-chrétiennes, leurs sympathies affichées pour des organisations manifestant une franche hostilité envers l’Église catholique, vont en effet dans le sens de ce que Karim Ouchikh a appelé une « christianophobie d’État ».

    Or, il faut le rappeler sans relâche : dans le monde, et notamment dans les pays musulmans, la christianophobie tue. L’évêque de Blois, Mgr Batut, s’est ainsi récemment indigné du communiqué de l’Élysée condamnant « l’assassinat de 21 ressortissants égyptiens ». Comme si le chef de l’État ne pouvait se résoudre à admettre qu’il y a des pays où les chrétiens sont persécutés, où même assassinés, à cause de leur fidélité au Christ ! Alors, pourquoi quand des Juifs danois ou français sont agressés – ce qui devient une tragique habitude –, le sont-ils d’abord parce qu’ils sont juifs ? Pourquoi, quand il s’agit de Musulmans, l’État se sent-il obligé de lutter contre l’islamophobie au point d’en faire une consigne politique ?

    Chrétien, cette qualité n’existe donc pas ?

    Oui, n’en déplaise à François Hollande, la christianophobie tue. Et si la France était dirigée par des hommes à la hauteur de sa vocation, elle ne permettrait pas que des Chrétiens soient persécutés impunément. Face aux barbares, elle affirmerait la force de sa civilisation chrétienne, comme elle l’a fait au cours des siècles, y compris sous l’anticléricale IIIe République.

    Hélas, le drame vécu par les chrétiens d’Orient est symptomatique de la « christianophobie d’État » de nos dirigeants, pourtant tous de culture chrétienne. Lourde responsabilité qu’ils auront à assumer devant l’histoire. 

     

    Politique magazine - Editorial, mars 2015