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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1534

  • Dans un entretien exclusif qu'il vient de donner à Valeurs actuelles ...

    Jean Raspail : « J'ai conservé l'esprit d'adolescence jusqu'aux rivages de mes 80 ans ». Photo © Patrick Iafrate

    Dernier volume : Là-bas, au loin, si loin…, de Jean Raspail, Robert Laffont, coll. “Bouquins”, 1 184 pages, 30 €.  

     

    VALEURS ACTUELLESBruno de Cessole

  • Afrique d'hier et d'aujourd'hui : Quand Albert Schweitzer interpelle De Gaulle, dialogue avec Alain Peyrefitte

     

    Après le Conseil, le Général me dit : « On n'a pas laissé aux Noirs le temps de mûrir. Ce sont encore de grands enfants. Il faut leur parler comme on parle aux grands enfants : en respectant leur dignité et en se faisant respecter d'eux. C'est le seul moyen de garder leur confiance. »

     

    Le Général est très détendu. J'en profite pour lui raconter ce que m'avait dit le docteur Schweitzer *, auprès duquel, en août 1959, j'avais passé quatre jours à Lambaréné dans son village de paillotes appelé « hôpital » : « De Gaulle se trompe. Pourquoi veut-il décolo­niser si vite ? Il veut traiter les nègres comme s'ils étaient des Blancs. Pourquoi veut-il les mettre dans des bureaux ? Ce sont des chasseurs, des pêcheurs, à la rigueur des paysans, des manuels. Ils le resteront. Les masses africaines en sont encore au néolithique. De Gaulle ne se rend pas compte qu'ils ne sont pas mûrs pour la démocratie. Encore moins pour l'indépendance. Elle sera pour eux une tragédie.»

     

    « Ce qui aurait dû s'étaler sur cinquante ans,
    s'est déroulé en deux ou trois ans »

     

    GdG. — Vous croyez que je ne le sais pas, que la décolonisation est désastreuse pour l'Afrique ? Que la plupart des Africains sont loin d'être arrivés à notre Moyen Age européen ? Qu'ils sont attirés par les villes comme les moustiques par les lampes, tandis que la brousse retournera à la sauvagerie ? Qu'ils vont connaître à nouveau les guerres tribales, la sorcellerie, l'anthropophagie ? Que quinze ou vingt ans de tutelle de plus nous auraient permis de moderniser leur agriculture, de les doter d'infrastructures, d'éradiquer complète­ment la lèpre, la maladie du sommeil, etc. C'est vrai que cette indé­pendance était prématurée. C'est vrai qu'ils n'ont pas fait encore l'apprentissage de la démocratie. Mais que voulez-vous que j'y fasse ? Les Américains et les Russes se croient la vocation de libérer les peuples colonisés et se livrent à une surenchère. (…) Un vent de folie a soufflé sur le monde. Ce qui aurait dû s'étaler sur cinquante ans s'est déroulé en deux ou trois ans. Mais on ne pouvait pas s'y opposer. Nous ne pouvons pas nous offrir le luxe de nouveaux affrontements.

     

    « Et puis (il baisse la voix), vous savez, [nous devions] nous débarrasser de ce fardeau, beaucoup trop lourd maintenant pour nos épaules, à mesure que les peuples ont de plus en plus soif d'égalité. Nous avons échappé au pire ! Il n'est pas possible que, dans le même ensemble français, on puisse trouver des citoyens qui aient un des niveaux de vie les plus élevés du monde, et d'autres citoyens qui aient un des niveaux de vie les plus bas. J'ai fait justement la Communauté, pour qu'elle prenne tout doucement le chemin de l'indépendance. Au Gabon, Léon M'Ba voulait opter pour le statut de département français. En pleine Afrique équatoriale ! Ils nous seraient restés attachés comme des pierres au cou d'un nageur ! Nous avons eu toutes les peines du monde à les dissuader de choisir ce statut. Heureusement que la plupart de nos Africains ont bien voulu prendre paisiblement le chemin de l'autonomie, puis de l'indépendance.

     

    AP — Vous n'empêcherez pas que des distances se creusent entre les élites qui atteignent le niveau européen, et les masses qui restent à l’âge de pierre.

     

    « Le malheur, c'est que les Africains
    ne s'aiment pas entre eux »

     

    GdG. — Non, nous ne l'éviterons pas ! Mais ce sera leur affaire. Vous verrez que leurs médecins s'agglutineront dans les villes. Vous verrez que la brousse, au lieu de progresser, reculera. C'est encore une chance si, ensuite, ils ne quittent pas leurs pays pour venir s'ins­taller en France. Mais là, au moins, nous pourrons dire non.

     

    « Jusqu'au jour où les masses regretteront le temps où nos méde­cins coloniaux allaient dans la brousse, où nos missionnaires les évangélisaient, où nos troupes coloniales les protégeaient des guerres tribales... Le malheur, c'est que les Africains ne s'aiment pas entre eux. Les intellectuels abandonneront leur peuple, et leur peuple sera rejeté au fond du puits. Que voulez-vous que j'y fasse ? Nous leur distribuerons des piécettes, mais nous ne serons plus responsables de leur destin. (…) Ce n'est pas moi qui pleurerai ! Un jour viendra sans doute, où ils pleureront eux-mêmes d'avoir voulu partir si vite. » 

     

     

    * Médecin français installé à Lambaréné au Gabon.

     

     

    Alain Peyrefitte

     

    C'était De Gaulle, Fayard, 1997

     

     

  • Coralie Delaume, à FIGAROVOX : Et si les Grecs préparaient leur sortie de l'Euro avec l'aide de... Poutine ?

    Crédits photo : YVES HERMAN/REUTERS

    Diverses informations intéressantes, des réflexions originales et des hypothèses - rien que des hypothèses - sont la trame de cet entretien. Un net penchant pro-grec y est sous-jacent, apparemment sans trop d'égard pour les contribuables français et européens qui n'ont pas forcément envie ni intérêt à payer la dette imprudemment contractée par la Grèce. Sortira-elle de l'Euro ? Les Français s'obstinent à disserter - et à s'opposer - sur la sortie de la France de la monnaie unique. Mais est-ce là la vraie question ? Il n'est pas du tout certain que nous ayons à prendre cette initiative. Et pas du tout impossible que le « détricotage » de l'Euro par tout autres que nous ne soit d'ores et déjà en vue. Peut-être même avant 2017. Ce qui, soit dit en passant, arrangerait bien les affaires de Marine Le Pen. On sait que les projets de sortie de la dite monnaie effraie une partie de son électorat et, bien-sûr, choque les modérés de tous types. Attendons la suite.  Lafautearousseau    

     

    picture-2540921-61yhv5dr.jpgLe 9 avril, l'État grec devra débourser 458 millions d'euros au FMI. Le 8 avril Alexis Tsipras rencontrera Vladimir Poutine. Coralie Delaume y voit le début d'un bouleversement économique et géopolitique majeur. Coralie Delaume est journaliste. Elle a notamment publié « Europe. Les Etats désunis » (Michalon, 2014). Découvrez ses chroniques sur son blog.


    PROPOS RECUEILLIS PAR ALEXANDRE DEVECHIO @AlexDevecchio


    Difficile d'y voir clair dans les tractations entre la Grèce et le reste de l'Europe. Que se passe-t-il exactement? Alexis Tsipras a-t-il capitulé ou est-il au contraire en train de retourner la situation?

    Coralie Delaume: Je ne peux pas encore vous dire s'il a retourné la situation. Mais il n'a pas capitulé. Et tout semble indiquer qu'il ne le fera pas, à la grande déception, sans doute, de ceux qui espéraient le voir rapidement «dégrisé par les réalités du pouvoir».

    Cette semaine, la Grèce devait une fois de plus envoyer une liste de réformes à ses «partenaires» européens, pour examen par le «groupe de Bruxelles», le nouveau nom donné à l'ex-Troïka. Un accord sur lesdites réformes devait permettre au pays d'obtenir une aide supplémentaire de 7,2 milliards d'euros. Mais l'accord n'a pas eu lieu. Le gouvernement grec a certes fait des concessions. On a beaucoup parlé, par exemple, de la reprise de la privatisation du port du Pirée au profit de la société de fret maritime chinoise Cosco. Et on l'a évidemment présenté comme le signe avant-coureur d'une reddition grecque.

    Mais ce n'est pas si simple. En fait, Athènes a envoyé par ce biais un signal amical à la Chine, à la suite de quoi Pékin s'est empressé de racheter 100 M€ de bons à court terme (T-Bills) grecs. Or il faut savoir que la Banque centrale européenne, qui joue dans ces négociations un rôle extrêmement trouble, avait demandé quelques jours auparavant aux banques commerciales hellènes de ne plus acheter de bons du Trésor du pays ). Il était donc urgent qu'Athènes trouve une solution substitutive pour se maintenir à flot!

    Toujours est-il que la situation semble bloquée entre la Grèce et ses créanciers, avec deux points d'achoppement principaux. Les Grecs ne veulent ni d'une réforme des retraites, ni d'une nouvelle entreprise de libéralisation du marché du travail. Pour l'instant, seuls contre tous - il faut noter qu'aucun pays de l'Union européenne ne leur apporte le moindre soutien, pas même ceux gouvernés «à gauche» - ils tiennent bon là dessus, avec un courage qui force le respect.

    A la date cruciale du 9 avril, l'État grec devra débourser 458 millions d'euros au FMI. Le 8 avril Alexis Tsipras rencontre Vladimir Poutine, hasard ou coïncidence?

    Si la Grèce est tentée, faute d'alliés en Europe, de se tourner vers la Chine, elle doit l'être d'autant plus de jouer la carte russe. Car les liens entre les deux pays sont anciens, chose qu'a récemment rappelée Alexis Tsipras. Interrogé par la presse russe et faisant référence au nazisme, il a affirmé «qu'un rapprochement entre les deux pays (...) trouve ses racines dans les relations fraternelles que (les) deux peuples ont fondées, parce qu'ils ont mené un combat commun, à un moment critique de l'histoire».

    Donc les relations s'intensifient. Cette semaine par exemple, le ministre de l'énergie grec Panagiotis Lafazanis était à Moscou. Le but était de discuter avec les Russes de la question gazière, notamment du tracé du futur pipeline «Turkish stream». On se souvient qu'entre autres âneries lourdes de conséquences, «les Européens» se sont crus malins en infligeant des sanctions à la Russie au sujet l'Ukraine. A titre de représailles, Poutine a annulé le projet de gazoduc South stream, puis s'est rapproché de la Turquie pour mettre en route un projet alternatif, Turkish stream. Nécessairement, ne serait-ce que pour des raisons géographiques, la Grèce sera de la partie.

    Autre sujet de rapprochement possible: l'armement. Sur ce point et selon la presse grecque , le ministre de la Défense Panos Kammenos semble courir deux lièvres à la fois. Il discute avec les États-Unis et avec la Russie - où il devrait se rendre bientôt - toujours pour la même raison: trouver des partenaires substitutifs à ceux, défaillants, de l'Union européenne. En effet, alors que le nouveau gouvernement hellène est en train de rouvrir quelques vieux dossiers et que plusieurs scandales de corruption impliquant des entreprises allemandes en Grèce font surface, il semble logique qu'Athènes cherche à diversifier quelque peu ses fournisseurs...

    Les raisons d'un rapprochement Grèce-Russie sont donc nombreuses, et résultent directement de la manière inamicale dont «les Européens» traitent chacun de ces deux pays. Quant à dire qu'il y a un lien entre la visite de Tsipras à Moscou le 8 avril et le remboursement dû au FMI le 9.... je ne sais pas. En tout cas, The Telegraph note que la Grèce n'a pas les moyens de faire face à toutes ses obligations. Elle ne peut vraisemblablement pas payer les traitement de ses fonctionnaires tout en remboursant le Fonds. Et le journal britannique rend compte de cette déclaration d'un officiel grec: «nous sommes un gouvernement de gauche. Si nous devons choisir entre faire défaut au FMI et faire défaut à notre propre peuple, il n'y aura pas d'hésitation».

    Un Grexit est donc de nouveau une hypothèse crédible?

    Plus que jamais. En essayant tout ce qui semblait possible d'essayer sans se renier, Tsipras a montré à la population grecque à quelle point l'Union européenne est dogmatique et déraisonnable. Il a ainsi œuvré à préparer les esprits. Même si la sortie de l'euro ne figurait pas dans le programme électoral de Syriza et même si les Grecs n'y sont pas majoritairement favorables, ils doivent être en train de s'apercevoir à cette heure qu'ils n'ont le choix qu'entre le Grexit et la capitulation. Or le refus d'être davantage humiliés par l'UE a beaucoup joué dans la victoire électorale de la gauche radicale....

    En outre, on prépare également les esprits dans le reste de l'Europe. Il y a déjà plusieurs jours, le très informé journaliste Jean Quatremer annonçait sur son compte Twitter la mise en place d'un contrôle des capitaux en Grèce pour une date située aux alentours du 10 avril. On y arrive...

    De même, un site grec, To Pontiki, relayait il y a quelques jours l'information selon laquelle des responsables européens planchaient sur l'introduction en Grèce d'une «double monnaie» . Autrement dit, à défaut de pouvoir émettre des euros, le pays pourrait se mettre à imprimer des reconnaissances de dette ou «IoU» («I owe you» ) pour faire face à ses échéances internes, payer les traitements, payer les retraites. Une partie du chemin serait alors faite: la Grèce aurait un pied dehors.

    Ce Grexit se doublerait donc d'un rapprochement avec la Russie. Quelles pourraient être les conséquences sur le plan géopolitique pour l'Europe?

    Les conséquences géopolitiques: voilà bien une chose à laquelle personne ne s'intéresse! Tout le monde semble convaincu que la géopolitique - voire la politique tout court - est un résidu du XIX° siècle, et que nous serions désormais à l'ère de l'économie et de comptabilité. Les ratios d'endettement, les taux de déficits public semblent les seules choses dont se préoccupe cette Europe, devenue un trou noir politique!

    Mais il se pourrait qu'on assiste à d'étonnantes recompositions. On a parlé de l'intensification des discussions russo-grecques, du rapprochement russo-turc autour du projet Turkish stream, mais il faut aussi se rappeler que la Russie est traditionnellement liée à Chypre. Or il est probable qu'aucun de ces deux pays n'ait goûté la manière dont Chypre a été «sauvée» en 2013. L'Europe, on s'en souvient, avait alors décidé de faire payer les déposants de plus de 100 000 €, parmi lesquels nombre de Russes. Cela se fit via la mise en place d'un contrôle des capitaux dans l'île, afin que ces déposants ne puissent rapatrier leurs fonds. Aujourd'hui, les deux pays amorcent une petite revanche: Poutine et Nicos Anastasiades ont signé au mois de mars un accord relatif à la possibilité pour la marine russe d'utiliser les ports de Chypre.

    Bref, l'Union monétaire européenne s'effiloche chaque jour davantage. Hébétés, «les Européens» ne comprennent plus ce qui leur arrive. Du coup, eux qui n'attendaient la Russie qu'en Ukraine la laissent tranquillement s'installer en Méditerranée. Économiquement, politiquement, cette Union européenne est un «fiasco sphérique»: quel que soit l'angle sous lequel on la regarde, on constate l'uniformité parfaite du désastre. 

  • Déchristianisation des jours fériés : 90 % des Français y sont opposés ! Excellent article de Gabrielle Cluzel sur Boulevard Voltaire

    Jésus et Judas, dans le film de Mel Gibson

     

    6a5f58eaa6107945b448b426f88749e4.jpgLundi, ce n’était pas férié pour tout le monde. Le « politologue » Thomas Guénolé a travaillé d’arrache-pied. Et pour cause : son dada, sa marotte, son créneau, c’est la déchristianisation des jours fériés. Il l’a défendue sur RMC au micro de Jean-Jacques Bourdin, avant d’enfoncer le clou sur « Le Plus » du Nouvel Observateur.

    La théorie de ce maître de conf’ à Sciences Po, ancien consultant de Jean-Louis Borloo, est simple : « Alors que les Français de confession chrétienne profitent des jours fériés […], les citoyens d’autres confessions doivent encore demander des jours de congés pour vivre pleinement leur religion. Une inégalité qui prouve que le principe de laïcité est à géométrie variable. » Selon lui, ces six jours fériés devraient pouvoir être pris à des dates variables, pour satisfaire « musulmans », « juifs », « athées », « francs-maçons », etc.

    Qu’on ne lui oppose pas les « traditions chrétiennes de la France », car Thomas Guénolé le dit tout de go : elles n’existent pas. Parfaitement. il s’agit là d’une fable « d’obsédés », et il en apporte immédiatement la preuve : le fils d’Hérode vivait en Gaule, l’islam est présent en France depuis le XIIIe siècle.

    Tout cela – dit sur un ton ironique et distancié – doit fortement impressionner ses étudiants à l’IEP qui, l’an dernier encore, collectionnaient les posters de chevaux et surlignaient Le Monde des ados. Lequel d’entre eux osera lui demander par quel miracle biologique sans y avoir de « racines » – ou en tout cas, pas plus de racines que les autres cultures – l’arbre chrétienté a réussi à faire fleurir en France tant d’églises, de cathédrales, de monastères, d’écoles, de calvaires, de saints et de martyrs, à donner tant de fruits artistiques et philosophiques, jusqu’à étendre ses ramifications à l’autre bout du monde ?

    Tout cela, surtout, risque bien de faire son chemin. À la suite de ces déclarations tonitruantes, plusieurs organes de presse y sont allés de leur sondage : « Faut-il déchristianiser les jours fériés ? » La réponse est « non » à près de 90 % mais, dans les commentaires, les sondés peinent à s’expliquer, se contentant de trouver cela « absurde ». Car le croque-mitaine laïcité que l’on a ressorti du grenier, il y a quelques années, pour l’agiter devant l’islam et ses rites par trop voyants, a en réalité tétanisé la chrétienté, parvenant à la convaincre que son antériorité, sa consubstantialité avec ce pays ne lui conféraient aucun privilège : ne se devait-elle pas, au contraire, de donner l’exemple ? Parce que le scrupule est dans ses gènes, elle l’a cru. 

    Si l’on considère que la France est un pays hors-sol, un mobil-home, un hôtel Formule 1 neutre et aseptisé comme une page blanche, dans lequel chacun rentre et sort à sa guise avec sa religion dans son cabas, comme un petit chien que la direction veut bien tolérer à condition qu’il ne fasse pas trop de bruit, la théorie de Thomas Guénolé est séduisante.

    On ne voit pas ce qui pourrait l’empêcher de continuer doctement à tirer le fil : pour l’Ascension, il devrait réclamer la fin du calendrier grégorien, pour la Pentecôte, que l’on rebaptise tous les villages, rues, stations de métro, hôpitaux fleurant l’eau bénite, et pour l’Assomption, que l’on rende l’église de chaque bourgade polyvalente et multicultuelle. Dans un esprit d’équité.

    Sauf que la maison France n’est pas un hôtel low cost préfabriqué dont la laïcité serait le vigile obtus. C’est ce que pensent une majorité de Français, mais sans savoir, pouvoir ou vouloir l’exprimer. Alors c’est Thomas Guénolé qu’on laisse pérorer. 

  • VIDEO • Colloque du Cercle Vauban, Paris le 06.12. 2014 : François Schwerer traite de la crise financière, crise morale et politique

     

    Ce colloque intitulé « Pour un nouveau régime » était organisé par le cercle Vauban, Politique Magazine et la Nouvelle Revue Universelle, en partenariat avec le blog Le Rouge & le Noir et Lafautearousseau. 

    Cette manifestation résultait d’une volonté d’harmoniser les énergies, les savoir-faire et aussi les convictions des uns et des autres. Il s'agissait d' en faire l’expression de nos préoccupations de patriotes devant l’état déplorable de la France, et de l’ardente nécessité de proposer un ensemble d’orientations, et de mesures politiques.

    Cette journée qui a réuni plus de 300 personnes fut une réussite : au-delà du nombre de participants, une ambiance amicale et même chaleureuse régnait dans cette salle Rossini où s'est tenu le colloque, aménagée avec l’aide de nombreux jeunes bénévoles, pour proposer une restauration, une vente de livres, de revues, de plaquettes, et aussi des entretiens personnalisés avec les organisateurs et partenaires, la Restauration Nationale ainsi que le blog le Rouge et le Noir et Lafauteàrousseau.

    L’essentiel cependant est venu de la présence de huit intervenants remarquables, qui se sont succédé à la tribune tout au long de la journée, représentant un ensemble de talents et de compétences de haut niveau qui n’a pas manqué de passionner les participants. Comme l’annonçait l’intitulé du colloque, il s’agissait, en s’appuyant sur un constat sans concession de l’état de notre pays au regard d’exigences fondamentales comme la souveraineté, l’autorité de l’État, les libertés publiques, la justice, de formuler des propositions les plus concrètes possibles pour instaurer un salutaire « nouveau régime ». Ce difficile exercice a été mené à bien, grâce aux points de vue convergents et complémentaires du juriste, de l’économiste, du constitutionnaliste, de l’historien, du philosophe.

    Il est évident que ce travail doit impérativement fructifier; c’est pourquoi les actes de ce colloque seront publiés prochainement et de futurs colloques sont en préparation.

    La vidéo ci-dessous (21 minutes) est la deuxième d'une série de huit. Les six autres sont à venir prochainement dans Lafautearousseau. 

     

     Cliquer sur l'icône rectangle pour agrandir (Bas d'écran, à droite)

     

  • Zemmour sur RTL : « C'est aux religions minoritaires de se conformer à la culture issue de la tradition catholique »

     

    Excellentes réflexions d'Eric Zemmour, une fois de plus, hier, sur RTL. Et la chaîne en donne un résumé plutôt bien rédigé. (Voir ci-dessous) Vidéo : 3' 15". 

     

     

    Pour lui, "c'est le traditionnel conflit des générations, mais à l'envers, avec des jeunes qui s'avèrent plus rigoristes que leurs anciens". Cette mondialisation version islamique, facilitée par la technologie (télévision par satellite, internet) et la puissance financière des monarchies pétrolières, "a fait exploser toutes les tentatives d'édification d'un islam tricolore".

    Éric Zemmour constate que la France est confrontée à un grand classique de son histoire : "Le conflit entre une religion universaliste et l'État-nation". Il insiste sur le fait que c'est aux religions minoritaires de se conformer à la culture issue de la tradition catholique. "C'est le respect impérieux de ces règles qui a fait la France, et c'est son abandon qui la défait", conclut-il. 

     

  • Cachez ce FN… par Jean-Baptiste d'Albaret*

     

    1771228023.jpgSpectacle proprement sidérant sur les plateaux de télévision ! Les socialistes, affichant la mine revancharde et satisfaite de ceux qui viennent de réaliser, contre toute attente, une performance faramineuse… En découvrant les résultats du premier tour des élections départementales, Manuel Valls, dit-on, en aurait allumé un cigare. Valls, le modeste. Valls dont les coups de menton « stigmatisants » ont fait reculer la bête immonde qui, grâce à lui et à lui seul, ne serait plus en mesure de revendiquer le titre de « premier parti de France ».

    Mais quelle étrange cécité frappe les socialistes ? Quoi qu’il en soit des résultats définitifs des élections départementales, la vérité oblige à dire que le « parti majoritaire » a subi, comme il était prévisible, une très lourde défaite et que seuls des bricolages de boutiquiers et des additions diverses lui ont permis – en apparence – de limiter la casse. Comme l’UMP, d’ailleurs, ce qui autorise Nicolas Sarkozy à revendiquer la première place. Mais ces enfumages de basse politique politicienne ne trompent personne.

    Il ne suffit pas de rendre des résultats électoraux illisibles pour cacher la réalité d’une vague bleu Marine déferlant en première position, au premier tour, sur plus d’une quarantaine de départements, y compris sur des territoires qu’elle n’avait jusqu’à présent jamais atteints. Drôle de « défaite » donc pour un parti qui pourrait remporter une ou deux régions lors des prochaines échéances électorales de fin d’année 2015 et dont les résultats, comme cela devient l’habitude dans notre démocratie fatiguée, ont été scrutés, analysés, interprétés avec les frémissements de voix et les airs soucieux de rigueur.

    Politique magazine l’a dit et redit : la vie politique française est désormais entièrement focalisée sur le Front national. Et pour longtemps. La bouffonne et consternante alternative laissée aux électeurs entre « front républicain » et « ni-ni » – une question de « morale » paraît-il –, contribue évidemment à nourrir le vote FN et à détourner un peu plus les citoyens des partis institutionnels. Comme si ces derniers n’avaient pas d’autre programme que celui de l’empêcher d’accéder au pouvoir. Comme si cette obsession – non dénuée, comme on le sait, de cyniques calculs politiciens – cachait le vide de leurs propres idées.

    A les entendre, ce n’est pas compliqué : il s’agit de sauver la République. Ce qui est aussi, exactement, le programme de Marine Le Pen ! Cherchez l’erreur.

    La vérité, c’est que le décalage entre les préoccupations du pays réel et celles de la classe politique, déconnectées des réalités concrètes, est de plus en plus flagrant. Comme l’explique Eric Zemmour dans le grand entretien qu’il nous a accordé, nos « élites » se caractérisent par leur souci d’évacuer, ou de transformer, la réalité. Ainsi, pérorent-elles sur des avatars et taisent-elles ce qui fâche. Ainsi camouflent-elles les chiffres. Or, le succès du FN vient précisément du fait que ses propositions – quoi qu’on en pense par ailleurs, en gros ou dans le détail – sont étayées par une réalité qu’il n’hésite pas à nommer. Pour lui, un chat est un chat.

    Nos hommes politiques seraient bien inspirés de revenir au réel. En commençant par parler un peu plus de la France et un peu moins de la « République ». Une République qui exhale, comme pourrait le dire le pape François, de très mauvaises odeurs d’arrière-cuisine électorale. 

    * Politique magazineavril 2015

  • Fêtes de Pâques : Le pape a dénoncé la « furie djihadiste », la complicité de la « communauté internationale » et les ambiguités de l'Islam

    « Le vieillard en vêtements blancs qui siège au sommet du système catholique peut ressembler aux princes du sceptre et de l'épée quand il tranche et sépare, quand il rejette ou qu'il fulmine » Charles MAURRAS, Le Dilemme de Marc Sangnier, 1906

     

    (Avec AFP) – Le pape François et le Vatican ont haussé le ton en célébrant Pâques contre « le silence complice » et « l’indifférence » devant la « furie djihadiste », qui frappe les chrétiens et vient encore de se déchaîner au Kenya.

    Le pape argentin, qui a commémoré vendredi la « passion du christ » (sa crucifixion à Jérusalem), devait présider samedi soir la Veillée pascale, qui célèbre, selon la croyance chrétienne, la résurrection de Jésus.

    Sous le choc de la tragédie du Kenya, la dénonciation de la violence jihadiste a pris le pas sur tous les autres thèmes comme la paix et la justice, évoqués comme chaque année à Pâques.

    Jorge Bergoglio a condamné dès vendredi matin la « brutalité insensée » du massacre des jihadistes Shebab contre les étudiants de Garissa dans l’est du Kenya, qui a fait 148 morts. « Tous les responsables doivent redoubler leurs efforts afin de mettre un terme à une telle violence », a demandé le chef d’1,2 milliard de catholiques.

    Au Vatican, on s’irrite du fait que la multiplication des persécutions de chrétiens – par des individus ou des groupes islamistes – de l’Irak au Kenya en passant par la Libye, le Pakistan ou le Nigeria, ne soit pas plus dénoncée, y compris par les autorités occidentales et musulmanes.

    « Aujourd’hui nous voyons nos frères persécutés, décapités et crucifiés pour leur foi en Toi, sous nos yeux ou souvent avec notre silence complice », a accusé d’une voix sombre Jorge Bergoglio à la fin du Chemin de Croix vendredi soir au Colisée, s’adressant au Christ, « prince de la paix ».

    Les méditations de cette « Via Crucis » retransmise en mondiovision, ont rappelé que « des hommes et des femmes sont emprisonnés, condamnés ou même tués seulement parce qu’ils sont croyants ».

    « Ils n’ont pas honte de la Croix. Ils sont de magnifiques exemples », proclamait ainsi un lecteur, citant l’exemple du « martyr » catholique pakistanais, l’ancien ministre pour les minorités Shahbaz Bahtti, assassiné le 2 mars 2011.

    Auparavant, lors d’une célébration solennelle dans la basilique Saint-Pierre, « la furie djihadiste » avait été dénoncée.

    Le prédicateur de la Maison pontificale, le prêtre franciscain italien Raniero Cantalamessa, avait rappelé les 21 coptes égyptiens morts assassinés en février par un groupe djihadiste en Libye « en murmurant le nom de Jésus ».

    « Les chrétiens ne sont certainement pas les seules victimes, mais on ne peut ignorer qu’ils sont les victimes désignées et les plus fréquentes dans de nombreux pays », avait-il fustigé.

    « Qui a à cœur le sort de sa propre religion ne peut demeurer indifférent », avait-il ajouté dans un propos qui paraissait s’adresser aussi aux musulmans.

    Le Vatican – notamment par la bouche de l’énergique ministre du dialogue interreligieux, le cardinal français Jean-Louis Tauran – ne cesse de plaider pour que ses interlocuteurs musulmans comme l’université sunnite Al-Azhar du Caire prennent position, en se distançant des islamistes et de toute persécution anti-chrétienne.

    La prise surprise de la ville irakienne de Mossoul, à l’été dernier, par le groupe Etat islamique (EI) a été un tournant. Il a conduit le Saint-Siège à se montrer plus incisif face aux ambiguïtés de certaines autorités musulmanes.

    En novembre dernier, François a lui-même appelé « à une vaste mobilisation des consciences » de tous ceux « qui ont des responsabilités au niveau local et international ».

    En décembre, il était plus précis encore en demandant à « tous les dirigeants musulmans du monde, politiques, religieux, universitaires » de « se prononcer clairement » contre la violence des djihadistes. Il prenait soin de parler des autres minorités religieuses persécutées comme les yazidis.

    Récemment, le Souverain pontife reprochait enfin à la communauté internationale de « vouloir cacher » les persécutions contre les chrétiens.

    Selon un éditorial du quotidien La Stampa, « l’islam doit bannir des mosquées ceux qui prêchent le terrorisme. Trop souvent derrière les condamnations du terrorisme par le monde musulman résonne l’écho d’une compréhension. L’islam doit sortir de l’ambiguïté ». 

    Source : Pascal Bories Causeur, 4 avril

     

  • Annonce d'une suite attendue ...

  • Sommes-nous condamnés au pire ? par Louis-Joseph Delanglade

     

    Quand une moitié des électeurs potentiels sabstient, on parle de lassitude. Quand un quart de ceux qui expriment une opinion sont victimes du mode de scrutin, on invoque la règle du jeu. Quand le parti au pouvoir connaît une débâcle électorale, on dit quil sagit d’élections locales. Quand le parti victorieux ne représente que le quart de la moitié des électeurs inscrits, on ne dit rien car cela pourrait conduire, en en soulignant la supercherie, à mettre en cause la légitimité même du « système ».

     

    Certes, si on considère ses principaux acteurs, celui-ci peut sembler à bout de souffle. Comme enivrés par leur propre pouvoir collectif sur le pays, au travers dune succession  ininterrompue d’élections vécues comme autant de combats de boxe dont les Français sont les spectateurs de plus en plus indifférents, la plupart des partis politiques français semblent devoir imploser. Que ce soit pour des raisons de fond ou simplement tactiques, lU.M.P. et le P.S., mais aussi E.E.L.V. et peut-être même le F.N., sont, à terme, sous la menace mortifère de clivages internes insurmontables. Certains analystes envisagent même la ré-émergence dun Centre fort regroupant un Centre gauche façon Valls et un Centre droit façon Juppé, dautres le retour dune gauche arcboutée sur son idéologie obsolète ou la constitution dune grande droite enfin « nationale ». Mais on peut surtout craindre que ne perdure un système nullement affaibli par une éventuelle redistribution des cartes politiciennes et qui, au contraire, risque de sen trouver conforté.

     

    En effet, le risque est grand que sautent les dernières digues érigées par la constitution de la Vème République pour limiter au mieux les effets dévastateurs du régime des partis. Déjà, M. Chirac a commis une grave faute politique en affaiblissant la fonction présidentielle par linstitutionnalisation du quinquennat. Même son ami, M. J.-L. Debré, président du Conseil constitutionnel, le reconnaît qui, interrogé sur les ondes de R.M.C. (jeudi 2 avril), se félicite que son propre mandat soit de neuf ans, parce que cela donne du temps et que le temps est important en politiqueEn fait, cest plutôt à dix ans quil aurait fallu passer

     

    Maintenant, certains réclament linstauration de la proportionnelle dans tous les scrutins, y compris les élections législatives. Mais, comme le rappelle régulièrement M. Guaino, celles-ci ont pour finalité politique de dégager une majorité. Si on veut une chambre qui reflète équitablement les diverses sensibilités partisanes, donc élue à la proportionnelle, lalternative est claire : ou ladite chambre conserve les prérogatives de lactuelle et cest le retour garanti dune instabilité chronique, cest-à-dire le chaos; ou ses pouvoirs sont limités (représentation et propositions) ce qui suppose (horresco referens) de privilégier laspect forcément monarchique de la fonction présidentielle.

     

    Cela impliquerait quune « bonne » République fût possible ou, au moins, quune mauvaise (pléonasme?) fût amendable. De Gaulle la peut-être cru, il est sans doute déraisonnable de seulement lespérer. 

     

  • Esprit du 11 janvier, où es-tu ? Sans commentaire, n'est-ce pas ?

    Un bref commentaire néanmoins : les royalistes français apprécient de façon diverse la monarchie

  • Dans sa dernière livraison, le Figaro Magazine donne un aperçu, bref mais bien vu, de l'ouvrage posthume de Jean-François Mattéi, « L'Homme dévasté »

     

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    L'HOMME DÉVASTÉ, de Jean-Français Mattéi, Grasset, 288 p., 19 C.

     

    En guise de testament, le philosophe Jean-François Mattéi (1941-2014) nous laisse un livre à la fois crépusculaire et auroral. Crépusculaire, parce qu'il s'attache à dresser la généalogie de la dévastation en cours à travers la déconstruction du langage (le neutre), du monde (le virtuel), de l'art (la musique atonale) et du corps (le genre) initiée par un « antihumanisme militant » : « Tout ce qui relevait dans les discours, écrit-il, de la tradition, d'un principe, d'une fondation ou d'un centre, c'est-à-dire d'une source de sens, a été répudié comme une illusion. » Auroral, parce que le penseur solaire qu'il fut rappelle non seulement l'« architectonique» qui édifia l'homme occidental au confluent de la philosophie grecque, du droit romain et de la religion chrétienne, mais qu'un nouveau « commencement » ne peut que poindre : « On ne pourra jamais effiler l'humain puisque c'est l'homme lui-même qui en file à chaque moment le tissu. » Un réquisitoire contre le néant. Un témoignage pour la vie.

     

    Rémi Soulié

     

  • Prochain Café actualités d'Aix en Provence avec Antoine de Crémiers ... C'est demain !

    Le très opaque et secret Transatlantic Free Trade Agreement (TAFTA) est la plus grande négociation commerciale bilatérale de l'histoire, et s'inscrit dans une stratégie américaine qui entend entraîner l'Europe dans un bloc soustrait à l'influence de la Russie et de la Chine.

    Présenté comme un magnifique relais de croissance, ce traité, véritable « OTAN » économique mérite qu'on en scrute les éléments essentiels qui apparaissent comme autant d'écueils et de catastrophes futures.

    Merci de commander et de régler vos consommations à la caisse en arrivant.