Et la campagne nullissime qui dure encore, et encore, et encore ! Maintenant, les Législatives ! [1]
Macron vient donc de nommer Edouard Philippe Premier ministre. Objectif (cynique) avoué : rééquilibrer sa barque, qui penchait dangereusement à gauche (En Marche a investi 24 députés PS), mais aussi disloquer ou fracturer « la droite ». De plus, (charité bien ordonnée...) Macron a aussi veillé à ce que soit investie la fille de sa femme (bien que ce soit comme suppléante) : vous avez dit « renouveau » ? Vous avez dit « politique autrement » ? Que ceux qui y ont cru ne viennent pas se plaindre !
Déjà, en fin de semaine, le mauvais « feuilleton Bayrou » avait laissé entrevoir qu'avec Macron ce serait exactement comme avant, dans le fond ; seul changerait le regard enjôleur du jeune premier, par rapport à l'air de chien battu et à la voix pleurnicharde du précédent.
Souvenez-vous, ce n'est pas vieux, c'était il y a à peine quelques jours.
1. Bayrou n'est pas content : il n'a pas assez de circonscriptions gagnables (une quarantaine), donc pas assez de députés à attendre. Le chroniqueur de France info lâche le morceau : des députés, c'est de l'argent pour le Modem mais, surtout, Bayrou en voudrait un nombre suffisant (une centaine) pour pouvoir « faire chanter » Macron en permanence. En effet, la majorité que Bayrou souhaite à Macron ne pourrait rien faire sans les députés du Modem, s'ils sont assez nombreux, s'il avait, lui, Bayrou, assez de députés, donc un suffisant pouvoir de nuisance ; et ainsi Bayrou serait le vrai « maître des horloges » (expression chère à Macron). C'est beau, « la politique autrement », le « renouveau », le « changement des personnes » ! Et la France, là-dedans ? direz-vous, peut-être. Quoi, la France ? Ce n'est pas cela qui leur importe, aux politicards du Pays légal : c'est leurs propres intérêts, et leurs propres privilèges !
2. Bayrou est content : alors Bayrou est allé « pleurer » et bomber le torse devant les caméras ; et, après trois jours de tragi-comédie, son « caca nerveux » a payé : Macron a cédé, inaugurant donc son règne par un acte de faiblesse, ce qui augure mal de la suite. Et qui laissera sûrement des traces, à la fois dans l'opinion et à l'intérieur du camp des « En marche » : c'était donc vers « çà » qu'ils se sont mis « en marche » ?...
Bayrou a finalement réussi à imposer magouille et tripatouillage : tout ce dont la France ne veut plus (elle l'a assez montré avec le « dégagisme ») et tout ce que le jeune et sémillant « plus jeune président de la République » avait promis de jeter aux oubliettes. Ceux qui attendaient de l'élection de Macron une grande bouffée d'air pur n'ont eu que les exhalaisons méphitiques de la carambouille voulue par le dernier des caïmans. Le président du très confidentiel Modem a étalé, trois jours durant, l'indécent spectacle de sa rage politicailleuse sur les écrans : lamentable spectacle, discrédit toujours plus grand s'il est possible d'un misérable Pays légal, usé jusqu'au trognon... •