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  • Loisirs • Culture • Traditions ...

  • Littérature & Histoire • « Les Dieux ont soif » : une analyse clinique de la démence révolutionnaire

     

    [Lafautearousseau - Actualisé le 17.01.2016]

     

    "Les Dieux ont soif" est un roman d'Anatole France, publié en feuilleton dans la Revue de Paris du 15 octobre 1911 au 15 janvier 1912, puis en volume chez Calmann-Lévy à la mi juin 1912. 

    "La société devient enfer dès qu'on veut en faire un paradis." Cette pensée si juste de Gustave Thibon accompagne le lecteur tout au long de cette impeccable dissection de la démence révolutionnaire, qui renvoie à cette autre phrase, monstrueuse celle-là, prononcée par Staline, et qui "légitime" (!) tous les génocides : "Le problème, c'est les hommes; pas d'hommes, pas de problème !..." 

    De même que le personnage central du roman, le peintre raté Evariste Gamelin, fait irrésistiblement penser à la morale de la Fable d'Anouilh, "Le loup et la vipère" : "Petits garçons heureux, Hitler ou Robespierre, Combien de pauvres hères Qui seraient morts chez eux ?"...

    En voici quelques morceaux choisis, quelques "bonnes feuilles" dont la lecture sera intéressante à quelques jours de la commémoration de l'exécution de Louis XVI.

     

    TERREUR.jpg1. Chapitre 1, page 1 : la vraie devise de la République idéologique française

    "...Sur la façade...les emblèmes religieux avaient été martelés et l'on avait inscrit en lettres noires au-dessus de la porte la devise républicaine :

    Liberté, Egalité, Fraternité ou la Mort"... 

    nouveau couilllard.jpg

    2. Chapitre 9, page 122

    "Evariste Gamelin devait entrer en fonctions le 14 septembre, lors de la réorganisation du Tribunal, divisé désormais en quatre sections, avec quinze jurés pour chacune. Les prisons regorgeaient : l'accusateur public travaillait dix-huit heures par jour. Aux défaites des armées, aux révoltes des provinces, aux conspirations, aux complots, aux trahisons, la Convention opposait la Terreur. Les Dieux avaient soif..."

     nouveau couilllard.jpg

    terreur guillotine.jpg3. Chapitre 13, page 204 : prière à Sainte Guillotine, comme les chrétiens priaient Sainte-Geneviève

    "...il voyait partout des conspirateurs et des traîtres.

    Et il songeait :

    "...République ! contre tant d'ennemis, secrets ou déclarés, tu n'as qu'un secours. Sainte Guillotine, sauve la patrie !..." 

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     4. Chapitre 15, pages 224/225/226 : pour Marie-Antoinette, c'est l'hallali...

    "Il fallait vider les prisons qui regorgeaient; il fallait juger, juger sans repos ni trêve. Assis contre les murailles tapissées de faisceaux et de bonnets rouges, comme leurs pareils sur les fleurs de lys, les juges gardaient la gravité, la tranquillité terrible de leurs prédécesseurs royaux. L'accusateur public et ses substituts, épuisés de fatigue, brûlés d'insomnie et d'eau-de-vie, ne secouaient leur accablement que par un violent effort; et leur mauvaise santé les rendait tragiques. Les jurés, divers d'origine et de caractère, les uns instruits, les autres ignares, lâches ou généreux, doux ou violents, hypocrites ou sincères, mais qui tous, dans le danger de la patrie et de la République, sentaient ou feignaient de sentir les mêmes angoisses, des brûler des mêmes flammes, tous atroces de vertu ou de peur, ne formaient qu'un seul être, une seule tête sourde, terreur tribunal.jpgirritée, une seule âme, une bête mystique, qui par l'exercice naturel de ses fonctions, produisait abondamment la mort. Bienveillants ou cruels par sensibilité, secoués soudain par un brusque mouvement de pitié, ils acquittaient avec des larmes un accusé qu'ils eussent, une heure auparavant, condamné avec des sarcasmes. A mesure qu'ils avançaient dans leur tâche, ils suivaient plus impétueusement les impulsions de leur coeur.

    Ils jugeaient dans la fièvre et dans la somnolence que leur donnait l'excès de travail, sous les excitations du dehors et les ordres du souverain, sous les menaces des sans-culottes et des tricoteuses pressés dans les tribunes et dans l'enceinte publique, d'après des témoignages forcenés, sur des réquisitoires frénétiques, dans un air empesté, qui appesantissait les cerveaux, faisait bourdonner les oreilles et battre les tempes et mettait un voile de sang sur les yeux. Des bruits vagues couraient dans le public sur des jurés corrompus par l'or des accusés. Mais à ces rumeurs le jury tout entier répondait par des protestations indignées et des condamnations impitoyables. Enfin, c'étaient des hommes, ni pires ni meilleurs que les autres. L'innocence, le plus souvent, est un bonheur et non pas une vertu : quiconque eût accepté de se mettre à leur place eût agi comme eux et accompli d'une âme médiocre ces tâches épouvantables.

    marie antoinette proces.jpg

    Antoinette, tant attendue, vint enfin s'asseoir en robe noire dans le fauteuil fatal, au milieu d'un tel concert de haine que seule la certitude de l'issue qu'aurait le jugement en fit respecter les formes. Aux questions mortelles, l'accusée répondit tantôt avec l'instinct de la conservation, tantôt avec sa hauteur accoutumée,, et, une fois, grâce à l'infamie d'un de ses accusateurs, avec la majesté d'une mère. L'outrage et la calomnie seuls étaient permis aux témoins; la défense fut glacée d'effroi. Le tribunal, se contraignant à juger dans les règles, attendait que tout cela fût fini pour jeter la tête de l'Autrichienne à l'Europe..."
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  • Religions & Cultures • Escalade dans l’absurde : le suicide de l’islam ?

     

    par Pierre de La Coste 

     

    3328214605.jpgDepuis un an, les « amalgames » et les « clichés » sur l’islam ont tendance à s’accumuler dans les journaux et sur nos écrans. Les faits sont si nombreux qu’ils déchirent le voile de complaisance que nos médias dressent devant la réalité. Mais est-il possible de trouver un sens, une logique, dans ce chaos ? Est-ce autre chose qu’une réalité qui se rebelle et revient frapper l’Occident au visage ? Oui, il y a bien un sens sous les événements : c’est celui d’un islam qui cherche à nous entraîner dans son long suicide.

    Il y a un an, l’attentat contre Charlie Hebdo obéissait encore à une certaine logique criminelle : vous blasphémez contre le Prophète, je vous tue. Sous-entendu : si vous cessez de blasphémer, je cesse de vous tuer. Dans l’odieuse tuerie de l’Hyper Cacher, c’est plutôt : vous êtes juifs, donc je vous tue. C’est sans aucune échappatoire. Dans les deux cas, le suicide programmé des auteurs des crimes est censé appuyer la démonstration : je suis capable de mourir pour vous tuer.

    En novembre, on a franchi un pas avec les attentats du Bataclan. Il s’agit de tuer toute personne, au hasard, qui assiste à un concert ou qui boit un verre à la terrasse d’un café. Nulle repentance n’est accordée aux mécréants. Sauf hypothèse, assez peu probable, que la France entière se soumette formellement à l’islam et cesse d’aller au café, tout le monde (même les musulmans) peut y passer : tu es Français, donc je te tue, et je me suicide pour mieux te tuer. En marge de ce premier massacre, un fait que l’on explique mal : faute de pouvoir exploser au milieu du Stade de France, des terroristes se suicident seuls, en ne faisant presque aucune victime.

    Un dernier événement (pour l’instant) apporte peut-être le sens de cette escalade dans l’absurde. À la Goutte-d’Or, un immigré en situation irrégulière vient se suicider devant un commissariat. Il n’avait qu’une chance infime de tuer un policier, et aucune de faire un massacre de masse. Le geste est singulier. Pour « mimer » un attentat-suicide, et en fait pour être certain de mourir, il a fabriqué un faux dispositif. Stupidité ? Coup de folie ? Mais alors, comment expliquer que ce vrai-faux attentat soit si minutieusement préparé ? Le message change encore : je me tue, je veux que tu le saches et je fais semblant de vouloir te tuer, mais cela n’a pas d’importance…

    Évidemment, les trois types d’attentat – Charlie, Bataclan et Goutte-d’Or – peuvent se produire à nouveau, successivement ou simultanément. Mais le dernier représente, selon nous, la situation psychologique dans laquelle se trouve, ou se trouvera demain, l’islam lui-même : je te hais, Occident maudit, mais je me déteste encore plus moi-même. Ce qui est important, c’est de mourir.

    Pour clore cette année maudite, lors de la Saint-Sylvestre, à Cologne et ailleurs, c’est un autre « cliché » sur l’islam qui se réalise sous les yeux de l’opinion publique. Depuis treize siècles, l’islam organise la frustration sexuelle des jeunes hommes pour les lancer à l’assaut des troupes ennemies. Si un homme riche a droit à quatre épouses, trois hommes pauvres n’en ont aucune. Ils n’ont droit qu’aux « captives de guerre » prises à l’ennemi, et mieux encore s’ils meurent au combat : les trop fameuses « houris », « vierges aux grands yeux » du paradis, véritables poupées gonflables pour adolescents attardés.

    C’est ainsi que les califes barbus ont bâti leurs immenses empires et accumulé leurs richesses. Les dames de Cologne en savent quelque chose. Elles ont rencontré la pitoyable misère sexuelle des musulmans privés d’épouses soumises et d’esclaves sexuelles. En attente du djihad qui leur procurera les houris. Mais l’homme de la Goutte-d’Or aura-t-il droit à ses 72 vierges comme ceux de Charlie et du Bataclan ? Les savants de l’islam s’interrogent. Il ne faut pas que le suicide soit trop voyant. 

     

    [Boulevard Voltaire]

  • Médias • Manuel Valls à On n'est pas couché ou le Premier ministre dans la bande à Ruquier

     

    HUMEUR - Hier soir, samedi, a été diffusée l'interview de Manuel Valls à l'émission On n'est pas couché. Par anticipation, Théophane Le Méné y a vu - pour le Figaro - la compensation médiatique d'une impuissance politique. Cette note d'humeur a été rédigée avant l'émission. Il n'y avait aucune chance que cette dernière la démente ...

     

    Mené.pngIl y aura à coup sûr les gloussements de Laurent Ruquier, les dissertations de Yann Moix, les certitudes de Léa Salamé, les interventions enflammées d'un quadrille d'invités soucieux de plaire et de se complaire. Sûrement quelques échanges vifs comme pour convoquer le panache de l'antique débat français ; et entre cela, de franches parties de rigolade où l'on ricanera de la roture et de tout ce qui y ressemble. Banalité du samedi soir français qui, loin des intrépides émissions politiques de la grande époque, se satisfait désormais d'une grand-messe à mi-chemin entre l'information et le divertissement dans un théâtralisme triomphant avec la séquence cathodique d' « On n'est pas couché ».

    Faut-il s'en étonner, pour la première fois dans l'histoire de cette émission devenue un emblème et par là-même un passage obligé, c'est à Manuel Valls qu'il reviendra cette semaine d'endosser le maillot de l'invité politique. Pour ceux qui croyaient encore à la force de l'Etat théologique et politique dans une acception qui en faisait une chose sérieuse, virile et sacrificielle en seront pour leur frais. Car ils ne verront pas un chef de gouvernement tancer ses contradicteurs en leur rappelant qu'ils s'adressent au Premier ministre de la France. Car ils ne goûteront pas aux grandes apostrophes empreintes de cette culture qui forgeaient nos dirigeants d'antan. Car ils ne s'esclafferont de ces saillies qui jalonnent l'histoire littéraire et politique de l'antiquité à nos jours et qui nous rappellent combien la politique ne peut être autre chose qu'une forme raisonnable de violence légitime. Car enfin, ils n'apprendront rien de ce qu'ils savent déjà et de ce qui participe à leur affliction au jour le jour.

    Tristan Bernard disait d'une actrice en vogue: « Pour se faire un nom, elle a souvent dû dire oui ». On oserait presque l'analogie avec Manuel Valls. Impuissant face aux crises qui s'accumulent, sommé tous les jours par Bruxelles et Berlin non pas de décider mais d'exécuter, bridé par les sondages d'opinion et les prochaines échéances électorales, que peut-il, sinon accepter de se rendre à Canossa et recevoir l'adoubement d'une caste qui n'a de cesse d'affirmer la consommation comme solution de remplacement à la désolation spirituelle du monde moderne, à la protestation et à la rébellion ? Car c'est bien ce dont il s'agit. Ce que nos anciens appelaient la politique, nos contemporains l'ont transformé en société coopérative de consommation et de production où le divertissement œuvre avec subtilité pour esquiver toutes les réalités et par la même toutes les responsabilités qui incombent aux hommes politiques. Dès lors, il ne faut s'attendre à rien, sinon à observer un Premier ministre que Leo Strauss aurait décrit comme un visage « libéral qui tolère et respecte toutes les convictions « honnêtes » à condition que l'ordre légal et la paix soient pour elles sacro-saints ». Et en fait de convictions, rien ne sera politique ; tout sera tactique et communication - avec rire et distraction pour assaisonnement. 

    Théophane Le Méné

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

  • Société • Julien Sanchez, un maire FN face à la « résistance »

     

    par Yves Morel

    Des commerçants musulmans assignent leur maire en justice : les enseignements politiques d’une procédure.

    Julien Sanchez, jeune maire FN de Beaucaire (Gard) connaît, avec la communauté musulmane, des problèmes judiciaires révélateurs de l’incapacité de nos pouvoirs publics à défendre efficacement leurs administrés dans leurs droits et leurs intérêts les plus fondamentaux.

    M. Sanchez avait pris deux arrêtés municipaux datés des 16 et 17 juin derniers interdisant l’ouverture des commerces durant la nuit. Le premier fixait cette interdiction de 23h à 8h du matin à l’intérieur d’un secteur délimité du centre-ville de Beaucaire. Le second réduisait la portée de cette interdiction, la limitant à deux rues du centre-ville (les rues Nationale et Ledru-Rollin) et en faisait cesser l’application à 5h du matin. Ces arrêtés n’étaient d’ailleurs applicables que jusqu’au 31 octobre.

    Le jeune maire motivait sa décision par les plaintes de nombreux riverains (dont certains musulmans, ce que l’on se garde bien de préciser) victimes des nuisances sonores engendrées par cette activité commerciale nocturne. Ces riverains ne pouvaient pas dormir, agressés qu’ils étaient par le tumulte résultant du bavardage et des cris et autres braillements de clients agités et en grande conversation, attroupés à proximité des magasins, les vrombissements et pétarades de véhicules motorisés, le bruit des coups de klaxons et autres agréments de cette joyeuse convivialité. Certains renonçaient à dormir dans leur chambre et s’installaient sur leur canapé situé dans une pièce moins exposée (sans pour autant trouver le calme indispensable à l’ensommeillement), d’autres, exaspérés se disaient sur le point de s’abandonner à des réactions violentes. La décision du premier magistrat de la petite cité du Gard semblait donc bien compréhensible.

    Pas du tout !, ont estimé les commerçants des rues visées par ces interdictions.

    Sous la conduite d’Abdallah Zekri, président de l’Observatoire « national » (défense de rire) contre l’islamophobie au sein du Conseil Français du Culte Musulman (Diantre ! Voilà un homme de poids), six d’entre eux déposèrent une plainte devant le Tribunal administratif de Nîmes pour obtenir l’annulation des arrêtés incriminés, et 3 000 euros d’indemnité (chacun) au titre des préjudices engendrés par leur application. Le Conseil Français du Culte Musulman, lui, se portait partie civile, dans cette procédure. En effet, ces commerçants s’estimaient particulièrement lésés dans la mesure où la période d’application des deux arrêtés couvrait celle du ramadan, qui expliquait la recrudescence des nuisances sonores dont se plaignaient les riverains. A leurs yeux, « les mesures prises par ce maire visent à asphyxier l’activité économique de ces commerçants en raison de leur appartenance à la religion musulmane », pas moins.

    Se prévalant de l’alibi de la tranquillité de ses administrés, le maire poursuivrait donc une politique de « discrimination » à l’égard des musulmans de sa cité. « Force est de reconnaître que ces arrêtés visent substantiellement les commerçants musulmans », est-il spécifié dans la citation à comparaître. Ces commerçants, le maire viserait à les acculer à la faillite ; comme si leur bonne santé économique et financière dépendait uniquement de leur surcroît d’activité au moment du ramadan ; et comme si les Beaucairois justement mécontents (dont certains musulmans, répétons-le) n’avaient qu’à souffrir en silence au nom de la « tolérance », de l’égalité, du refus de toute discrimination ethnique ou religieuse, valeurs essentielles de notre république.

    A la suite du dépôt de plainte des commerçants, Julien Sanchez rapporta ses deux arrêtés. Si bien que, lors de l’audience du 26 août dernier, le Tribunal administratif de Nîmes rendait un verdict de non-lieu sur ce sujet, et, de surcroît, déboutait les plaignants de leur demande d’indemnisation.

    Mais le maire ne renonça pas à faire prévaloir ses décisions. A peine eut-il abrogé les arrêtés en cause que, le 19 août, il en prit deux autres, qui reconduisaient les mesures qu’ils contenaient. Les commerçants et le CFCM déposèrent alors une nouvelle plainte devant le Tribunal correctionnel de Nîmes, cette fois.

    Ces tous derniers jours, jeudi 7 janvier, à l’issue de l’audience, le président du Tribunal correctionnel a mis la décision en délibéré au 10 mars prochain. Nul ne peut préjuger du verdict qui sera rendu.

    Quel que soit le verdict qui sera vendu, cette affaire montre à quel degré d’impuissance est vouée la défense des droits les plus élémentaires de nos compatriotes en nos temps d’aliénation morale et culturelle et de déliquescence politique. Un édile ne peut même plus assurer la simple tranquillité de ses concitoyens sans se voir aussitôt vilipendé, médiatiquement lynché et traduit devant un tribunal par les représentants de telle communauté ethnoreligieuse. Si le tribunal nîmois donne tort à M. Sanchez, les beaucairois des quartiers en lesquels sont implantés des commerces arabes n’auront qu’à se résigner à supporter le supplice du tintamarre provoqué par les attroupements bruyants des clients musulmans de ces échoppes pendant au moins un mois, quitte à être privé de sommeil ; et, bien entendu, ils n’auront pas le droit de se plaindre sous peine de se voir taxer de racisme. De la même façon, les habitants de banlieues populaires des grandes villes doivent se résoudre, la mort dans l’âme, à voir leurs communes ou leurs quartiers hérissés de minarets et émaillés de boucheries halal, de restaurants arabes, de pizzerias turques et autres kebab, de magasins spécialisés dans l’organisation de mariages musulmans et la vente de matériel religieux, et de sièges locaux d’associations d’aides aux immigrés ou de jeunes maghrébins.

    Il est vrai que Yann Moix nous rappelle, sur le ton de l’objurgation, que « c’est le mouvement de l’histoire », que « demain, la France sera peut-être musulmane », et qu’il est aussi vain qu’ »indécent » de s’opposer à une telle évolution. Manifesterait-il la même inclination s’il diagnostiquait un retour de la tradition et de la morale catholique en France ? Non, à n’en pas douter.

    La mésaventure du jeune maire de Beaucaire dément les sombres prévisions de ceux que l’accès au pouvoir du Front national amènerait l’instauration d’une dictature de type pétainiste ou fasciste. En fait, ses opposants entreraient immédiatement « en résistance », suivant leur propre expression et mettraient tout en œuvre pour empêcher le pouvoir d’agir ou faire invalider ses décisions par le Conseil constitutionnel et les tribunaux de tous degrés et de toutes natures. Et on sait que notre constitution et nos divers codes juridiques contiennent quantité d’articles, de lois et de décrets qui concourent tous – tant par leur inspiration ou leur contenu effectif que par les interprétations qu’ils autorisent –à empêcher toute politique de défense de notre nation, de notre identité culturelle et des droits les plus élémentaires de nos compatriotes au nom des « droits de l’homme » et des « valeurs de la République », qui font » l’honneur de la France ». Notre classe politique et notre intelligentsia nous ont collé, durement inscrit dans les textes de loi, un véritable sida politique et moral qui nous prive de toute défense, de toute possibilité de saine réaction contre la décrépitude. Cette petite affaire beaucairoise en est une illustration entre mille. 

    Docteur ès-lettres, écrivain, spécialiste de l'histoire de l'enseignement en France, collaborateur de la Nouvelle Revue universelle

  • Culture • Le lexique franco-« jeunes » (sic) enfin disponible dans les écoles les plus proches

     

    Une excellente et instructive chronique de Gabriel Robin*

     

    Gabriel Robin.jpegAh, le langage des « jeunes » ! Une barrière à la compréhension intergénérationnelle souvent infranchissable. Récemment, les dictionnaires Petit Robert et Larousse se sont renouvelés en incluant des anglicismes stupides et des mots d’argot comme « bolos ». Ils restent néanmoins en retard par rapport à l’évolution constante de l’argot des « jeunes ».

    L’Express révélait hier, dans sa rubrique « Insolite », l’existence d’un lexique franco-« jeunes » officieux à l’usage des professeurs d’un établissement scolaire parisien. C’est une utilisatrice du réseau social Twitter qui en a révélé l’existence. Le document, intitulé « Lexique top secret pour M. Dufduf », était affiché dans la salle destinée aux réunions privées des professeurs. Dans ce lexique, plusieurs mots argotiques, ou étrangers, trouvent une traduction en français courant (déduction faite des nombreuses fautes d’orthographe).

    Parmi les mots mentionnés, de nombreux mots étrangers : sheitan (diable), miskine (le pauvre), bismila (au nom de dieu), nardinomouk (insulte pour une mère), starfoullah (pardon dieu), psartek (respect). D’autres mots renvoient au vocabulaire du rap, des fameux quartiers dits « populaires » : zoulette (péripatéticienne), balek (s’en foutre royalement), zonz (prison), biff (argent), rodave (être pris en flagrant délit), crew (groupe, block, bâtiment de la cité). Pour le journaliste de la rubrique « Insolite de L’Express, cette liste de définitions permettrait d’« enrichir le vocabulaire des adultes » et représenterait le langage des « jeunes ». Mais de quels « jeunes » parlons-nous ? La jeunesse de France dans son ensemble aurait donc fait de l’arabe vulgaire sa première langue et d’un sabir islamo-racaille mondialisé son langage de tous les jours ?

    Cette information témoigne de la profonde décadence dans laquelle est plongée la France. La déculturation du pays est une réalité observable. Première victime ? La langue française qui est dénaturée, trahie, violée et méthodiquement remplacée par un jargon débilitant. Le niveau d’enseignement donné à l’école baisse considérablement, ainsi que la compétence générale d’une partie de moins en moins négligeable du corps enseignant.

    À la source de nos maux : une classe politique folle qui a laissé venir une immigration de masse sans se soucier des conséquences : l’abandon progressif de l’exigence à l’école, le relativisme culturel. L’école, conformément aux souhaits des idéologues qui nous gouvernent, s’est adaptée aux nouvelles catégories de la population présentes sur notre territoire, alors qu’elle aurait dû demander à ces nouvelles catégories de s’adapter à elle. Elle est devenue bêtement « multiculturelle » avant que d’être totalement déculturée car déracinée. Face à l’immigration de masse, nos dirigeants ont toujours répondu qu’elle était une « chance ». Ils n’ont jamais prévenu les Français que cette immigration de masse pourrait poser des « difficultés » et qu’elle nécessitait des aménagements, des sacrifices auxquels la population n’aurait pas forcément consenti si elle avait été informée.

    « Dès qu’elle est proférée, la langue entre au service d’un pouvoir », disait Roland Barthes. En l’espèce, ce pouvoir prospère sur la disparition de notre civilisation et entend la remplacer par un néant. C’est un pouvoir injuste en lutte contre tout ce qui est beau et élève l’esprit. 

    * Boulevard Voltaire

    Juriste
  • Livres • L’or du rien

        Tadashi Kawamata   

     

    L'imposture que constitue ce que l'on appelle avec complaisance l'art contemporain est aujourd'hui assez communément dénoncé. C'est ce que fait ici avec pertinence Laurent Dandrieu en commentaire d'un livre d’Aude de Kerros qui démontre comment le dit art contemporain est devenu une bulle spéculative. De l’art de faire des fortunes avec du vent.

     

    laurent%20dandrieu%203.jpgLes chiffres donnent le tournis : 58,4 millions de dollars pour un chien gonflable de Jeff Koons (Balloon Dog), 100 millions de dollars pour une tête de mort (certes incrustée de diamants) de Damien Hirst (For the Love of God), 70,5 millions de dollars acquittés le 11 novembre dernier, chez Sotheby’s à New York, pour des gribouillages sur tableau noir signés de Cy Twombly (Untitled). Selon le site Artprice, le chiffre d’affaires annuel du marché de l’art contemporain serait aujourd’hui de 1,7 milliard d’euros, soit une augmentation de 1 800 % en quinze ans !

    Dans l’essai qu’elle consacre au phénomène, Aude de Kerros montre qu’aujourd’hui, l’art contemporain (qu’elle désigne par l’acronyme AC, pour bien souligner que ce courant ultra-dominant ne saurait prétendre à représenter la totalité de l’art d’aujourd’hui) est essentiellement devenu un art financier, une bulle spéculative pour grandes fortunes avides de placements hautement rentables et quasiment sans risques. Si le titre de son livre, l’Imposture de l’art contemporain, pourrait laisser croire à une énième dénonciation du vide de ce nouvel art officiel, l’approche en est plus novatrice : démonter les processus par lesquels, d’avant-garde esthétique, il s’est mué en puissance économique dominatrice et monopolistique.

    Sous ses dehors d’art contestataire, censé poser sur le réel un regard déconstructeur en ne cessant de le “questionner” — sans jamais donner la moindre réponse, ce qui permet de continuer à poser indéfiniment les mêmes questions —, l’art contemporain est devenu une valeur refuge, d’autant plus commode qu’elle est incontrôlable : « C’est un produit qui échappe à bien des réglementations, aux taux de change, aux problèmes de douane, grâce aux zones franches. Il offre des possibilités à l’évasion fiscale et au blanchiment d’argent. […] Les délits d’initiés, les trusts et les ententes ne sont pas réprimés sur le marché de l’AC. » Indépendant par essence de la critique, puisque seul le regard de l’artiste est apte à décider ce qui est de l’art, l’AC s’est, depuis quelques années, émancipé de la tutelle des institutions (musées, pouvoirs publics) pour ne plus dépendre que du marché. Un marché qui est tout sauf transparent, puisque collectionneurs, galeristes, experts et grandes maisons de ventes aux enchères travaillent main dans la main, avec la bénédiction complice des grands musées instrumentalisés par le secteur privé, pour déterminer les cotes des artistes d’une manière on ne peut plus artificielle — mais très avantageuse pour toutes les parties concernées. Irrespectueux par essence, l’art contemporain s’est d’ailleurs toujours montré très déférent vis-à-vis de la puissance de l’argent : « On peut se foutre de la gueule de l’art, mais pas de la gueule du marché », déclare ainsi Damien Hirst, qui parle d’or.

    Devenu marginal sur le marché de l’art, où il ne pèse guère ni artistiquement ni financièrement, Paris s’est vu attribuer un autre rôle : celui d’une place de prestige, assignée à la légitimation de l’AC. Versailles, le Louvre, l’hôtel de la Monnaie, en ouvrant leurs portes à Koons, Murakami ou McCarthy, leur confèrent par capillarité la dignité de la haute culture, une sorte de label de qualité symbolique incritiquable.

    Bien rodé, le système peut-il perdurer indéfiniment ? Depuis quelques années, le réveil de la pensée critique sur le sujet laisse deviner que le roi est de plus en plus nu. Quant à cette « titrisation du néant » que dénonce Jean Clair, cette manière de conférer des prix délirants à des objets qui artistiquement n’existent pas, elle semble condamnée à se dégonfler aussi sûrement que ces produits financiers dérivés qui ne reposaient sur rien de tangible et qui ont abouti à la crise des subprimes. À défaut de rester dans l’histoire de l’art autrement que comme symptôme de dégénérescence, peut-être Jeff Koons restera-t-il comme un prophète, pour avoir donné à ses oeuvres phares l’opportune apparence de baudruches. 

    Aude_de_Kerros.jpgL’Imposture de l’art contemporain, une utopie financière, d’Aude de Kerros, Eyrolles, 256 pages, 25 €.

    Laurent Dandrieu  [Valeurs actuelles]

  • Pierre Boutang et la permanence de « L'espérance royale » : celle de Maurras, la sienne, la nôtre ...

     

    [Lafautearousseau - Actualisé le 14.01.2016]

    Dans son prélude au livre essentiel qu'il a écrit sur Maurras* - ouvrage sans-doute trop volumineux et souvent trop difficile pour que beaucoup d'esprits fassent l'effort de s'y arrêter vraiment - Pierre Boutang dit ce que fut l'espérance royale de Charles Maurras, mais aussi la sienne propre, et conséquemment la nôtre, nous qui gardons, dans le contexte actuel, la foi politique qui fut la leur, comme de beaucoup d'autres. Une foi et une espérance politiques purement d'Action française. Ce texte, dont nous publions plus loin quelques extraits, nous paraît en effet en particulière concordance avec l'évolution en cours d'un certain nombre d'esprits importants, soit qu'ils se livrent à une forme très nette de remise en cause des valeurs républicaines, de la République en soi-même, soit qu'ils posent, très clairement, la question du régime et évoquent le manque de Roi, à l'instar d'Emmanuel Macron, ministre de l'Economie en exercice. Ainsi, la monarchie réapparaît, une fois de plus, comme le dit Boutang, sinon immédiatement à l'horizon du possible, du moins au cœur du débat public  Dans un contexte et un langage actuels, comme il est normal. Et si l'idée monarchique ne cesse pas d'être sous-jacente à la réflexion politique contemporaine, on verra ce qu'elle doit, selon Boutang, à la démonstration puissante, répétée pendant un demi-siècle, par Maurras et par l'Action française selon laquelle la République ne remplit pas les conditions minimales d'un Etat. Tel est en tout cas le constat que font aujourd'hui, selon des voies diverses, nombre de personnalités dont il serait aisé de réunir les noms et les textes. Dans les crises de toute nature où se débat le régime, ces avancées de l'hypothèse monarchique ne sont pas négligeables. Tout au contraire.  LFAR  

     

    4110103012.jpgDans cet ordre, sans doute [l'espérance royale], il n'a jamais pensé qu'à faire. Ses pires insulteurs sont ceux qui feignent de douter qu'il ait, de toutes ses forces, voulu le Roi, comme il voulait la patrie. Encore un coup, Péguy était bon juge, espérait même qu'il y eût quelqu'un pour vouloir la République comme Maurras voulait le Roi, et a dit la conviction que cet homme était prêt à mourir pour ce Roi qui ne meurt pas, qui accompagne la patrie; pour Celui, tout autant, qui, de manière fixe, destinée, figure, pour une ou deux générations cette escorte des siècles. Croyez-vous, jeunes gens, que, parce qu'il le démontre avec tout l'éclat du Même et du Logos, il y adhère moins ? Ça ne serait vraisemblable que pour un qui se distinguerait de sa pensée. Il voulait même que le Roi voulût régner, autant et plus qu'il prouvait sa nécessité. 

    […] Plusieurs décennies ont passé depuis sa mort, et nous avons recom­mencé, cessé, et puis recommencé; nous avons, quelques-uns, roulé le rocher de Sisyphe qu'est, au regard étranger, pas au nôtre, la monarchie. 

    Possible que cela prête, au moins, à sourire, n'est-ce pas ? Nous en souririons nous-mêmes, s'il n'y avait l'espérance qui crie en nos petits-enfants. Oui, comme a dit ce vieil et pur camelot du roi de Bernanos, « autour des petits garçons français penchés ensemble sur leurs cahiers, la plume à la main, et tirant un peu la langue, comme autour des jeunes gens ivres de leur première sortie sous les marronniers en fleur, au bras d'une jeune fille blonde, il y avait ce souvenir vague et enchanté, ce rêve, ce profond murmure dont la race berce les siens ». Il y avait ? Il y a : chaque fois que naît un enfant dont on sait déjà que, bientôt, il saura dire son ave Maria, et le long d'un clair ruisseau buvait une colombe. 

    Déon Fig Mag 1.jpgJe l'admets, Maurras n'a pas réussi à ramener le Roi. Il a travaillé « pour 1950 », et voici bientôt l'an deux mille, et si le Roi n'est pas ramené, notre foi politique est vaine. 

    […] Mais, d'abord, il y a un sens où le retour du Roi n'a nullement été étranger à son action et à sa preuve. Certes nos Princes n'échappent pas à la cruelle loi d'exil grâce à la force ou la ruse de l'Action française. Simplement l'Idée du Roi, sans laquelle on ne sait pas qui rentre, sans laquelle nos Princes eux-mêmes ne l'auraient pas toujours su, cette Idée-là dormait au cœur de la forêt historiale sans que personne eût le souci ni les moyens de la réveiller. 

    Ensuite l'auteur de l'Enquête n'a jamais douté que l'instauration et la consolidation d'une monarchie moderne — ou affrontée au monde moderne — ne dût être l'œuvre du Prince lui-même, et de son charisme qui dépasse la raison, du moins toutes les raisons. 

    Toutefois […] nous avons été « jetés en monarchie », en quasi-monarchie par un Charles De Gaulle très conscient des prolongements nécessaires pour que son œuvre ne fût pas, à long terme, un échec pire que celui de la république qu'il avait « ramassée dans la boue » en 1944 et déposée en 1958... 

    Enfin deux ordres de réalités concomitantes doivent être considérés à propos de Maurras : 

    D'une part, en remontant du salut public […] jusqu'à sa condition royale, il a pu ériger la preuve puissante, jamais réfutée, que la république en France, règne du nombre, des partis, et, à travers eux, de l'or et de l'Étranger, ne remplissait pas les conditions minimales d'un État; qu'elle ne pouvait donc masquer sa nullité politique que par une tyrannie administrative et bureaucratique vouée à défaire la nation. Il en résultait que l'avantage majeur de la monarchie serait de n'être pas la République, de combler son vide par la présence d'une personne douée, en général et au moins, des attributs de l'humanité, la raison de « l'animal rationnel mortel » et la responsabilité. 

    Sans cette démonstration, répétée pendant un demi-siècle, la monar­chie n'aurait pu apparaître à l'horizon du possible. 

    D'autre part le royalisme maurrassien a trouvé sa forme supérieure, et sa composition stable, (la seule qui pût avoir des prolongements positifs, hors de la simple critique de la religion et de la non-politique démocratiques) chez ceux qui, ou bien avaient conservé une fidélité monarchique, tout endormie et désespérée qu'elle fût, ou bien, dans l'Armée, l'Église, et quelques réduits de l'Intelligence critique et de l'Université, ne voyaient pas chez le Roi la simple négation de la République, mais une personne vivante, l'héritier des fondateurs de la patrie. 

    Maurras avait dû, sans jamais oublier ce royalisme, où ne s'opposent jamais l'intelligence et le cœur, mettre l'accent sur la preuve négative, creuser et miner la démocratie parlementaire dont les ruines pouvaient seules, une fois déblayées, laisser la place à la monarchie moderne. Cela étant fait, et bien fait, cette critique ayant pénétré dans le subconscient de toutes les familles politiques, un fait nouveau, aussi inattendu que, pour les marxistes orthodoxes avant Lénine la Révolution dans un seul pays, apparut : non seulement le Roi se concevait comme négation effective de la République sans tête ni cœur, mais l'accession au pouvoir souverain, peut-être sous une forme nouvelle, d'un Capétien, fils de saint Louis, sortait de la simple spéculation**. 

    * Maurras, la destinée et l'œuvre, Plon, 1984

    ** Boutang évoque ici - et plus loin - la volonté de régner du Comte de Paris (Henri VI) et son action. De même la persistance des Princes de la Maison de France à assumer "la tradition qu'il (leur) a été donné d'incarner".

  • Ringard, anachronique, nostalgique de commémorer l'exécution de Louis XVI ?

     

    executionlouisxvi.jpgLa question posée en titre n'est pas illégitime. Commémorer l'exécution de Louis XVI, comme nous le ferons dans quelques jours, si ce devait être sans porter son regard au delà de cet acte singulier, pleurer seulement un mort, ce serait en effet pur passéisme pour Français nostalgiques et surannés, sans-doute capables de piété, mais définitivement hors de la politique et de l'Histoire. Ce ne doit pas être cela.

    Mais s'il s'agit de poser avec toute l'acuité requise notre regard critique sur le cours des deux siècles qui ont suivi - le XIXe et le XXe, auquel s'ajoute désormais le début du nôtre, le XXIe - s'il s'agit d'envisager la chaîne des conséquences - guerres, révolutions, délitements sociaux - qui ont découlé de cette volonté tragique et unique dans notre histoire d'arracher la France historique et charnelle à ses racines, alors commémorer la mort de Louis XVI prend un sens moderne, un caractère d'urgence, une forme de devoir, qui s'impose à nous. Alors commémorer la mort de Louis XVI, est ce que les amis de l'Action française, et d'au delà de l'Action française, ce que les royalistes et les patriotes français ont de plus important et de plus urgent à faire, le 21 janvier de chaque année.

    Ringard, anachronique, nostalgique de commémorer l'exécution de Louis XVI ? Chacun sait, aujourd'hui que de cette mort datent le déséquilibre de la société française, de ses Institutions politiques, et le déclin, aujourd'hui profond, de notre pays.

    De cette prise de conscience, nous donnons en annexe deux signes probants. Parmi beaucoup d'autres. Deux déclarations, dont l'une émane d'Emmanuel Macron, 38 ans, énarque, ministre de l'Economie en exercice; l'autre, toute récente, de Michel Onfray, 57 ans, philosophe et essayiste. Pour l'un et pour l'autre, l'exécution du roi Louis XVI est un acte à la source du mal français le plus contemporain. Lafautearousseau 

     

    194600802.jpgEmmanuel Macron

    « - La démocratie est-elle forcément déceptive ?

    - Il nous manque un roi. La démocratie comporte toujours une forme d'incomplétude, car elle ne se suffit pas à elle-même. Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n'a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le roi n'est plus là ! On a essayé ensuite de réinvestir ce vide, d'y placer d'autres figures : ce sont les moments napoléonien et gaulliste, notamment. Le reste du temps, la démocratie française ne remplit pas l'espace. On le voit bien avec l'interrogation permanente sur la figure présidentielle, qui vaut depuis le départ du général de Gaulle. Après lui, la normalisation de la figure présidentielle a réinstallé un siège vide au coeur de la vie politique. Pourtant, ce qu'on attend du président de la République, c'est qu'il occupe cette fonction. Tout s'est construit sur ce malentendu. »

    (Interview du 8 juillet 2015 dans le journal hebdomadaire Le 1, repris par tous les médias)

     

     

    arton127.jpgMichel Onfray

    « C'est un vieux schéma : on coupe la tête du roi et la démocratie arrive. Or, on sait maintenant que Louis XVI n'était pas un tyran et que c'est la Terreur qui lui a succédé. » 

    (Figaro magazine du 8 janvier 2016)

     

     

     

     

  • République, République, vous avez dit République ?

     

     Par Jean-Philippe Chauvin

     

    arton8470-7b8cd.jpgJe n’écris pas beaucoup en ce début d’année, ce qui ne m’empêche pas, Dieu merci, de lire, d’écouter et de discuter politique, entre autres. En fait, je suis surtout en train de corriger des devoirs d’histoire-géographie de Seconde au milieu d’une actualité qui tourne à la rubrique nécrologique permanente : après Delpech, Galabru et Courrèges, c’est au tour de David Bowie de monter au Ciel… « Sale temps pour les saltimbanques », pourraient soupirer Audiard ou Gainsbourg s’ils étaient encore là pour le faire. Nécrologie, et commémorations, ces dernières semblant ne plus devoir cesser en cette République qui, a défaut d’une véritable mémoire, s’invente une histoire et une légitimité, au risque de se brouiller un peu plus avec les réalités et avec les sentiments d’un pays réel qui se sent, sans doute, délaissé ou méprisé. 

    Ainsi, je suis agacé par la véritable sacralisation (qui n’est pas vraiment récente, à bien y regarder) d’une République dont on vante les valeurs sans interroger les fondements, philosophiques comme historiques, même si je constate aussi que nombre de personnes entendent « France » quand les officiels prononcent, rituellement, le mot « République », comme si les deux se confondaient forcément et comme s’il n’y avait de valeurs civiques que dans ce régime qui se drape dans la toge de Marianne, y cachant parfois quelques poignards destinés au César du moment, fût-il « normal »… 

    Je me souviens de l’embarras de nos gouvernants quand une attaque terroriste ayant endeuillé le Danemark au printemps, ceux-ci reprenaient le discours officiel de janvier 2015 sur les « valeurs » en évitant, parfois bien maladroitement, de rajouter le qualificatif de « républicaines » pour un pays qui est et reste, envers et contre tout, un Royaume qui n’a guère de leçons de civisme et de démocratie à recevoir de quiconque, comme nombre de pays scandinaves et la Belgique voisine, mais aussi l’Espagne, le Royaume-Uni et le Luxembourg, souvent membres d’une Union européenne fondée sur des principes démocratiques reconnus à défaut d’être toujours respectés par les institutions d’icelle. 

    Bien sûr, on peut aussi entendre le mot République au sens latin du terme qui signifie « la chose publique » ou « le bien commun », et, dans ce cas, un monarchiste, même s’il est « réactionnaire » ou maurrassien, et encore plus s’il se réfère aux monarchiens de 1789 ou aux catholiques sociaux du XIXe siècle, peut reprendre le terme sans barguigner, dans le sens qu’a développé, en son XVIe siècle, le juriste Jean Bodin, « théoricien » de la Monarchie absolue… Mais, le plus souvent, nos gouvernants ne (re)connaissent pas cette généalogie politique du mot et se contentent d’y mettre ce qui peut s’apparenter à « leur » conception du Pouvoir et de sa légitimation, et de n’y voir qu’un régime politique défini, à la façon d’Anatole France (qui a compris bien des choses), que comme « l’absence de roi »… 

    Cette République-là, à la merci des grands féodaux et de leurs partis, est justement celle que je dénonce et combats, et pour laquelle je n’ai pas de mots assez durs, non par haine d’elle-même, mais bien au contraire, par amour de la Chose publique, du Bien commun, de la nation française et de ses particularités et diversités… Cette République qui oublie les petits et les pauvres, cette République qui méprise les provinces et les villages, cette République qui parle de valeurs mais pense d’abord Bourse et compétitivité, cette République qui se verdit le temps d’une COP 21 et bétonne le jour d’après, de Notre-Dame-des-Landes (ce n’est pas fait !) aux entours de nos bourgs ruraux (la « rurbanisation », disent-ils, mais qui est une véritable artificialisation inutile des terres quand les centres-bourgs ont tant de maisons disponibles à remplir et à restaurer)… Cette République qui inscrit dans la pierre de ses bâtiments officiels la liberté comme pour être bien sûre qu’elle ne bouge plus de ses frontons et dans le cœur des gens, et qu’elle ne menace plus son règne… Si Bernanos, cet amoureux passionné de la liberté, était royaliste, ce n’est ni un hasard ni une surprise, comme l’a rappelé si souvent son disciple le plus fervent, Sébastien Lapaque, mais la simple constatation que la République enfermait la liberté dans ses textes et son Journal officiel, ce que moquaient aussi les Camelots du roi qui n’hésitaient pas, dans leurs chants joyeux, à clamer qu’ils « se foutaient de ses lois »… 

    Le professeur d’histoire que je suis n’a guère de chances, en étudiant les siècles passés, de devenir partisan d’une République née dans la Terreur des années 1792-94, et qui s’est tant de fois déshonorée, à l’intérieur comme à l’extérieur, préférant ses « coquins » et ses « valeurs » plutôt que la justice sociale (une formule qu’elle n’a même pas inventée puisque c’est… le roi Louis XVI qui l’a valorisée le premier !) et les libertés concrètes. Je me souviens, dans mon adolescence, avoir pleuré de l’aveuglement et de la lâcheté de la IIIème République face aux totalitarismes, de son hypocrisie profonde et bien pensante, tout comme je me souviens aussi de mes éclats de rire quand je lisais « La bande des Ayacks », ce roman de jeunesse qui s’en prenait à une société des adultes qui fleurait fort le monde des officiels de la République et qui « nous » vengeait de cette dernière… Est-ce un hasard, en définitive, si j’ai découvert la Résistance, celle des années sombres de l’Occupation allemande, dans les livres du colonel Rémy, ce résistant aux idées catholiques et royalistes (il sera abonné jusqu’à sa mort, en 1984, à l’hebdomadaire monarchiste Aspects de la France…) ? Mes deux premiers livres reliés cuir (de couleur bleu) étaient frappés de la croix de Lorraine et signés de Rémy, et, sans le comprendre alors, ils ont sans doute préparé le terrain à mon engagement royaliste ! D’ailleurs, dans ceux-ci, je n’ai pas souvenir d’avoir vu évoquées les valeurs républicaines dont on nous rabat les oreilles en tous lieux tandis que notre République déroule le tapis rouge aux dignitaires saoudiens d’un régime féodal et obscurantiste qui salit le nom de Monarchie… 

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • TV : Asko et la police au Front

     

    par Nicolas Julhiet

    Claude Askolovitch a proposé une bien étrange chronique, samedi 9 janvier, sur I-Télé – chaîne pour laquelle il officie en tant qu’éditorialiste le week-end. Intitulée Quand les défenseurs de la République votent FN, son billet d’humeur est un commentaire d’une récente étude du Cevipof, le centre de recherches politiques de Sciences Po : « L’enquête électorale française ».

    Asko, comme il est surnommé, démarre sa chronique avec la voix calme qu’on lui connaît. Ce qui ne l’empêche pas d’instaurer un climat d’insécurité émotionnelle dès les premiers mots, avec une introduction tétanisante : « Une information qui devrait faire la une des journaux depuis plusieurs semaines ». Piqué par la curiosité que suscite une telle formule, alors que des événements tragiques se déroulent chaque jour – Cop21, affaire Benzema, Stallone aux Golden globes -, le téléspectateur reste figé, presque inquiet. La goutte de sueur perle le long du visage, la main tremble sur la télécommande, la jambe est saisie de spasmes involontaires : la tension est maximale.

    Conscient de l’effet d’anxiété dans lequel plonge ceux qui l’écoutent devant leur téléviseur, Asko maintient un suspens presque hitchcockien : « Ce que révèle cette étude est absolument une catastrophe, c’est beaucoup trop gênant pour tous les partis de pouvoir et sans doute, aussi, pour le système médiatique pour qu’on en tire toutes les conclusions ». Effet garanti. Nul doute que, chez certains, la nervosité a atteint le seuil de tolérance : « Mais il va lâcher le morceau, bon sang ! ».

    C’est à ce moment précis qu’Asko révèle l’information capitale de ces dernières semaines : « Le Front national est un parti républicain, le plus républicain des partis puisque ceux qui défendent la République et qui payent parfois de leur vie, votent pour le Front national. » Stupeur générale face au syllogisme. Ô temps suspends ton vol ! De fait, on n’entend même plus le « tic » des aiguilles des horloges. L’éditorialiste, qui mesure parfaitement ses effets, porte alors l’estocade : « 51,5 % des militaires et policiers ont annoncé voter pour les listes de Marine Le Pen aux régionales. Quand on sort les retraités de l’échantillon, cela donne sept policiers sur dix. » Rendez-vous compte, les forces de l’ordre donnent leur faveur à un parti qui prône l’ordre et la sécurité. Mais dans quel monde vit-on ?

    Pour que les gens comprennent bien de quoi il en retourne, Asko explicite. Par exemple, lorsqu’un individu entre dans un commissariat de quartier, la plupart des fonctionnaires de police à qui il a affaire sont des électeurs de l’extrême-droite. Ainsi, le gardien de la paix enregistrant le dépôt de plainte du quidam est probablement un électeur du Front national…

    Cette étude est publiée au moment même où le pouvoir socialiste n’a de cesse de saluer le travail de la police et de l’armée, en première ligne contre le terrorisme. Un fait qui pousse l’éditorialiste a anticipé les conséquences futures : «[cette] situation politique est insupportable pour tous les détenteurs du pouvoir. Pourquoi ? Parce qu’ils ne peuvent rien faire contre cela ». Hollande et Valls peuvent visiter tous les commissariats de France, la dynamique électorale se maintiendrait, chez les forces de l’ordre, en faveur du FN.

    En conclusion, Asko prévient : si Marine Le Pen remporte la présidentielle, en 2017, il n’y aura pas de révolution dans l’administration, l’Etat suivrait. « Elle peut donc prendre le pouvoir demain, il ne se passera rien ». Prédire le pire pour l’éviter ? 

  • Onfray, l'homme qui empêche la gauche de dormir : Droit d'ingérence et droits de l'homme

     

    Une juste dénonciation du « droit d'ingérence », une exacte analyse de l'illusion des printemps arabes et ... une légitime référence au roi Louis XVI - qui n'était pas un tyran -, à son exécution, à la Terreur qui lui a succédé. Une réflexion qui tombe à point nommé au moment où les royalistes s'apprêtent à commémorer le 21 janvier 1793 ... Et où les royalistes marseillais ont pris pour thème évocateur de cette journée du 21 janvier 2016 D'une Terreur l'autre : cette terreur d'un autre type que nous vivons aujourd'hui. Et dont le Système est responsable ...  LFAR  •

        

    « Contrairement à ce qu'ont pensé Bernard-Henri Lévy et ses amis, ce n'est pas en lançant des bombes en Libye qu'on peut régler un problème. Leur logique, fautive, est la suivante: on fait tomber une dictature, et surgit immédiatement une démocratie. C'est une vieille lune qui fait la loi. Or, on sait très bien que l'alternative n'est pas entre une dictature et une démocratie, mais entre une dictature et une autre dictature. Les pays arabes n'ont pas de tradition démocratique, et lorsque nous avons eu des dictateurs laïques, nous les avons supprimés les uns après les autres, certains qu'immédiatement après, la démocratie s'installerait, rayonnante. C'est un vieux schéma: on coupe la tête du roi et la démocratie arrive. Or, on sait maintenant que Louis XVI n'était pas un tyran et que c'est la Terreur qui lui a succédé. On pense qu'après avoir fait tomber un dictateur, il faut ouvrir les prisons et libérer ceux qui s'y trouvent: ce sont obligatoirement des gens bien puisqu'ils étaient ses opposants. Or, cette idée jacobine et sartrienne est une impasse car ça ne marche pas comme cela. »

     

    Figaro magazine du 8 janvier 2016

     

  • Déchéance de nationalité : réalité et illusions

     

    par Jean-Baptiste DONNIER

     

    J.B. DONNIER 1.JPGLe projet de loi constitutionnelle dit « de protection de la Nation », présenté en Conseil des ministres le 23 décembre 2015, prévoit l’introduction, à l’article 34 de la constitution, d’une disposition qui permettrait de déterminer par voie législative « les conditions dans lesquelles une personne née française qui détient une autre nationalité peut être déchue de la nationalité française lorsqu’elle est condamnée pour un crime constituant une atteinte grave à la vie de la Nation ».

    Au-delà du tapage médiatique que ce projet avait sans doute pour but de provoquer et qui a effectivement fait déferler sur les ondes et dans les colonnes des journaux un flot d’approximations voire d’inepties, ce texte appelle quelques observations simples.

    Sur le principe, le projet de loi constitutionnelle ne fait qu’étendre aux bi-nationaux nés français et condamnés pour certains crimes la possibilité d’une déchéance de la nationalité française déjà prévue par l’article 25 du Code civil pour ceux qui ont acquis la qualité de Français qu’ils n’avaient pas à la naissance. En soi, cela ne devrait soulever aucune difficulté et ceux qui feignent de penser que ce projet introduirait une inégalité entre les nationaux dont certains – ceux qui possèdent en outre une autre nationalité – pourraient être déchus de la nationalité française alors que les autres ne le pourraient pas, se moquent du monde. En réalité, la disposition projetée permettrait à l’inverse de mettre un terme à une inégalité qui existe aujourd’hui bel et bien entre ceux des bi-nationaux qui, parce qu’ils sont nés français, ne peuvent être déchus de la nationalité française et ceux qui, ayant acquis la nationalité française, peuvent en être déchus. On relèvera en outre que l’innovation consistant à permettre la déchéance de la nationalité de tous les bi-nationaux ne bouleverserait pas notre droit de la nationalité qui connait déjà plusieurs cas de perte de la nationalité française applicables à tous les Français, aussi bien ceux à qui la nationalité française a été attribuée à la naissance que ceux qui l’ont acquise ultérieurement. C’est le cas par exemple des Français qui se comporteraient en fait comme les nationaux d’un pays étranger, qui peuvent, s’ils ont la nationalité de ce pays, être privés de la nationalité française par décret, selon l’article 23-7 du Code civil. Cette perte de la nationalité française, qui n’est certes pas une déchéance mais qui aboutit au même résultat, s’applique à tous les Français, de naissance ou par acquisition.

    Dans sa mise en œuvre, en revanche, le projet laisse perplexe

    Tout d’abord, depuis la loi du 22 juillet 1993, les règles relatives à la nationalité française ont réintégré le Code civil et l’on ne voit pas a priori pourquoi une disposition somme toute marginale devrait figurer dans la constitution, d’autant plus que la nouvelle disposition constitutionnelle devrait, pour être effective, être complétée par une loi modifiant le Code civil, ce qui est parfaitement possible sans changer la constitution puisque celle-ci prévoit d’ores et déjà, à l’article 34, que les règles relatives à la nationalité relèvent du domaine de la loi. En réalité, la seule explication de la nature constitutionnelle de la réforme voulue par le Gouvernement, outre les petits calculs partisans, tient sans doute à la volonté de se prémunir contre un éventuel recours en inconstitutionnalité de la mesure de déchéance qui serait prise en application d’une loi ordinaire. De la part d’un Gouvernement qui ne cesse de se draper dans les grands principes de « l’état de droit » et les « valeurs de la République », une telle volonté de faire obstacle au contrôle de constitutionnalité ne manque pas de sel…

    On relèvera ensuite le critère pour le moins étrange auquel le projet de loi constitutionnelle subordonne une éventuelle déchéance de nationalité. Celle-ci ne pourrait intervenir qu’après condamnation pour un crime « constituant une atteinte grave à la vie de la Nation ». L’ennui est qu’une telle catégorie de crimes n’existe pas dans le code pénal… et pour cause ! Cela supposerait qu’il soit possible de tuer la Nation, ce qui parait faire beaucoup d’honneur au crime… Quant à savoir ce que désignerait une atteinte « grave » à la vie, ce qui laisse entendre qu’une atteinte à la vie puisse être « bénigne », cela plonge l’exégète dans un abîme de perplexité qui ouvre toutes grandes les portes aux arguties les plus diverses qui pourraient fort bien réduire à rien la portée effective de la réforme projetée. Mais peut-être est-ce là le but inavouable : donner l’illusion d’agir pour « la protection de la Nation » tout en organisant, en réalité, l’ineffectivité de la mesure censée garantir une telle protection. Il n’est pas si étonnant, dans ces conditions, qu’un ministre notoirement connu pour son opposition de principe à la déchéance de nationalité défende le projet de réforme constitutionnelle…