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  • Zemmour sur RTL : Hollande c'est Sarko en pire

     

    Impôts locaux des retraités, dotations aux collectivités, allocations aux handicapés : en quelques jours, le gouvernement a multiplié les reculades. Comment expliquer cet affolement ?

     

     

    Le résumé de RTL

    "C'est l'histoire connue de la dame épouvantée par une souris", lance Éric Zemmour. "Elle hurle, court, monte sur une chaise, sans se rendre compte du ridicule de son attitude disproportionnée", narre Zemmour, pour qui "François Hollande est parfait dans le rôle de la dame effrayée". Il poursuit : "Un président exaspéré, voire affolé, qui ordonne de tout arrêter, comme si le sort de son quinquennat en dépendait".

    "La souris confondue avec un ours. Mais l'ours fait peur au chasseur", s'amuse Éric Zemmour, qui rappelle que l'actuel chef de l'État est arrivé à l'Elysée sans jamais avoir été ministre, ni rien connaître à la géopolitique mondiale. Il note que "tous ses amis l'excusaient d'avance en disant, unanimes et élogieux : 'vous verrez, les impôts, c'est son truc'". On a vu.

    François Hollande a beau promettre que les impôts n'augmenteront plus, personne ne le croit. "Personne n'a oublié l'avalanche fiscale de 2012", martèle journaliste. "Hollande voulait alors apparaître homme de gauche en imposant les riches (...). On a eu 'Cuba sans le soleil', selon la formule sarcastique d'Emmanuel Macron", poursuit-il. Pour Éric Zemmour, "une fois encore les mandats d'Hollande et Sarkozy font miroir". 

  • Il faut le savoir : L' UE se prépare à trois millions de demandeurs d'asile en trois ans ... Et si c'était plus ?

     

    INFOGRAPHIE par Jean-Jacques Mével (Le Figaro         

    La commission Juncker table sur 1 million d'arrivées cette année, 1,5 million en 2016 avant un reflux escompté à 500.000 en 2017.

    Il y a des chiffres qui pèsent davantage qu'un bon discours: l'Europe doit se préparer à l'arrivée de 3 millions de demandeurs d'asile sur les trois années 2015, 2016 et 2017 d'après une hypothèse de travail rendue publique jeudi par la commission Juncker.

    Le nombre, lâché de façon anodine au milieu d'un tome de 188 pages sur les prévisions économiques de l'UE, est bien sûr une bombe politique. Mais il s'inscrit dans la tendance et ne surprendra ni les experts, ni ceux qui suivent le dossier au millimètre. Dès 2014, avant ce qu'on appelle désormais la «crise» des réfugiés, le chiffre des demandeurs d'asile avait dépassé les 600.000. Le scénario de la Commission poursuit la série, sur la même pente: 1 million d'arrivées cette année, 1,5 million en 2016 avant un reflux escompté à 500.000 en 2017.

    La nouveauté est plutôt dans la durée, avec un message implicite: fermeture des frontières, refoulements ou retours massifs, ouverture de camps de rétention ou «grand marché» avec la Turquie, il n'existe pas de remèdes-miracle pour réduire la pression. Les mesures annoncées à l'échelon européen peuvent au mieux ralentir l'expansion, mais sûrement pas conduire au reflux. « La crise va durer des années » lancent Jean-Claude Juncker et le président du Conseil européen Donald Tusk à ceux de leurs pairs qui détournent le regard, ou préfèrent s'enfermer derrière des barbelés.  

    Jean-Jacques Mével       

    Correspondant à Bruxelles

         

  • Cossé-en-Champagne : Conférence de Gilles Varange. C'est ce soir !

     

    FÉDÉRATION ROYALISTE DU MAINE ET DE L'ANJOU

    LA RESTAURATION NATIONALE 

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    VENDREDI 6 NOVEMBRE 2015 à 19 h.

    Dîner-débat avec Gilles VARANGE

    Journaliste et écrivain, collaborateur

    de Politique magazine et de la Nouvelle Revue Universelle

    Salle socio-culturelle de

    COSSÉ-en-CHAMPAGNE (53340)

     (17 km nord de Sablé-sur-Sarthe et 9 km ouest de Brûlon - (cartes Michelin 60 pli 11 et 232 pli 8)

    La salle socio-culturelle est située à la sortie du bourg de Cossé en direction d’Avessé-Brûlon, sur la droite (prendre la 1ère ruelle à droite après la place située devant l’école - pancartes "Pont muletier", "chemin de la Ragottière"). 

    Inscription & renseignements  ICI

     

    CONSULTER AUSSI LA RETAURATION NATIONALE

     

  • Numéro de novembre de Politique magazine : « L'EMPIRE CONTRE-ATTAQUE »

     

    Découvrez le numéro de novembre ! 

    L’empire contre-attaque

    Dossier spécial Russie

    Rares étaient ceux qui pensaient que les Russes oseraient intervenir en Syrie. C’est désormais chose faite. Au Proche-Orient, les cartes sont rebattues et c’est Vladimir Poutine qui dicte désormais le tempo du jeu diplomatique. Il aura suffit de quinze années au chef du Kremlin pour refaire de son pays l’une des principales puissances mondiales. En regard, où est passée la France ?

    > Grand entretien avec Pierre Manent, philosophe : « il faut créer une amitié civique avec les musulmans » 

    Sommaire 

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  • Conseil d’ami à François Hollande

     

    par Dominique Jamet

    Dominique Jamet écrit à François Hollande. Une lettre où se conjuguent esprit, sens du détail et sagesse politique. Qui caractérisent les écrits de Dominique Jamet. Jadis, Giscard allait dîner chez les gens. Cela n'a pas donné à sa carrière présidentielle la longévité qu'il souhaitait. Hollande, lui, a rencontré Lucette, après que son cabinet lui a précisé ce qu'elle ne devait pas dire à la presse, par la suite. Du moins est-ce ce qu'elle a rapporté aux journalistes. Le cabinet de François ne pouvait pas rêver mieux ... Faut-il vraiment aller chez les gens ? Dominique Jamet ne le recommande pas, semble-t-il.  LFAR

     

    3312863504.jpgMonsieur le Président,

    Vous aviez conçu le projet, assez hardi, il faut en convenir, par les temps qui courent, d’avoir un contact direct avec un Français, ou une Française, en tout cas un compatriote, sans témoins, sans intermédiaire et sans ambages, hors caméras, hors micros, sans la presse, ou seulement une petite partie, en toute spontanéité, en toute discrétion.

    Trop poli (je ne dis pas pour être honnête), trop délicat, trop gentleman (on ne se refait pas), vous n’avez cependant pas voulu vous inviter chez l’habitant sans l’avoir prévenu. Ça ne se fait pas de surprendre quelqu’un en déshabillé, en peignoir, en débraillé, au saut du lit, en pleine scène de ménage, que sais-je encore. Alors, vous avez demandé à Gantzer de préparer votre rencontre, et c’est comme ça que tout le pays l’a su.

    Ce n’est pas d’aujourd’hui que les princes ont bien du mal à préserver leur incognito. Ce qui devait être un déplacement impromptu et ignoré du public a finalement mobilisé votre cabinet, le préfet de Meurthe-et-Moselle, le maire de Vandœuvre-lès-Nancy, son conseil municipal au grand complet, quelques journalistes triés sur le volet, les policiers en charge de votre protection rapprochée, les habituels escadrons de gendarmerie, les services du déminage, un avion et un hélicoptère… Et en plus, il a fallu que vous tombiez sur une amie politique, candidate aux dernières municipales sur la liste socialiste. Lucette n’était pas vraiment représentative du pays profond. Vous conviendrez que les choses ne se sont pas tout à fait passées comme, paraît-il, vous auriez souhaité qu’elle se passassent.

    Les Français, avez-vous déclaré en Chine, savent où vous trouver. Il semble que vous ayez du mal à savoir où ils se trouvent.

    Permettez-moi, Monsieur le Président, de vous faire quelques suggestions sur la marche à suivre quand vous renouvellerez votre tentative d’aller au contact des vrais gens.

    Tout d’abord, extrêmement important : ne vous contentez pas de vérifier que la lumière est bien éteinte dans le bureau de Gaspard Gantzer ni même que votre conseiller en communication est bien rentré chez lui. Expédiez-le en Nouvelle-Calédonie pour y préparer votre prochain voyage outre-mer. Ensuite, envoyez votre premier garde du corps vous chercher des croissants dans une boulangerie que vous aurez choisie lointaine. Quelques instants plus tard, envoyez votre deuxième garde du corps à la poursuite du premier : finalement, vous vouliez bien des croissants, mais des croissants aux amandes.

    Vous voilà pour la première fois depuis longtemps libre de vos mouvements et de votre vie privée. Vous accrochez à la porte de votre bureau une pancarte Do Not Disturb que vous vous serez aisément procurée à Pékin ou à Séoul. Vous sortez de la pièce par la petite porte dérobée et empruntez l’escalier secret que vous savez. Une fois dans le parc du palais, vous vous dirigez vers la grille du Coq, là où vous avez garé votre scooter il y a dix-huit mois. Merveille : l’engin, entretenu par les services de l’Élysée, repart au quart de tour…

    Vous roulez à votre gré, dans n’importe quelle direction. Quelques centaines de mètres ou quelques kilomètres plus loin, vous descendez dans le métro, vous montez dans l’autobus, ou vous poussez la porte du premier café venu. Vous enlevez votre casque, on vous reconnaît, on vient à votre rencontre, on vous entoure, vous allez savoir enfin ce que les Français pensent de vous.

    Oh, j’allais oublier, un dernier conseil, un vrai conseil d’ami : vous aurez pris soin de vous munir de votre gilet pare-balles…

    Journaliste et écrivain

    Il a présidé la Bibliothèque de France et a publié plus d'une vingtaine de romans et d'essais. Co-fondateur de Boulevard Voltaire, il en est le Directeur de la Publication
     
  • Paris, samedi 21 novembre 2015 : Colloque d’Action française « Immigration, stop ou encore ? »

     

    Le Centre Royaliste d’Action Française annonce ce colloque et vient de donner un premier détail des intervenants prévus - dont il a été dit qu'ils  « apporteront un éclairage pertinent sur la question de l’immigration. ».

    Nous reprenons ici ce détail, en effet intéressant.

    PARTICIPANTS (Avec une participation supplémentaire)

    Renaud Camus

    Auteur du concept du « Grand remplacement », Renaud Camus est un écrivain polyvalent. Sa plume vogue entre prose traditionnelle (comme ses romans, ses écrits de voyages, ses récits ou encore son Journal), écrits expérimentaux, écrits sur l’art et la culture, et essais polémiques et politiques. C’est aussi un homme plein de ressources : études de droit, licence de lettres, diplôme de l’IEP de Paris, et maitrise de philosophie, il a crée en 2002 le parti de l’In-nocence.

    Nicolas Dhuicq

    Nicolas Dhuicq, psychiatre de formation, est député de la 1ère circonscription de l’Aube depuis juin 2007, et maire de Brienne-le-Château depuis 2001. Membre des Républicains, il fait partie du Collectif parlementaire de la Droite populaire. En 2012, il soutient la candidature de Jean François Copé pour la présidence de l’UMP, et vote contre le Pacte budgétaire européen. Depuis 2013, il s’est activement engagé dans la lutte contre le terrorisme, et n’a pas hésité à comparer l’environnement homoparental à l’absence d’environnement parental chez les djihadistes. Sa dernière intervention à l’Assemblée Nationale concerne la lutte anti-tabac qui selon lui serait un facteur de départ des jeunes français au Djihâd.

    Jean-Paul Gourévitch

    Auteur de nombreux ouvrages consacrés à l’Afrique et aux aspects sociaux et économiques de l’immigration en France, Jean-Paul Gourévitch intervient dans des colloques et conférences de tous les bords politiques. Il n’a de cesse de travailler sur la littérature de jeunesse, l’Afrique, l’islamisme radical et les migrations. Il tient une tribune régulière sur planet.fr, et a publié, depuis 1966, plus d’une soixantaine d’ouvrages. Le dernier en date, Les Migrations pour les Nuls, a fait l’objet de débats houleux dans les médias.

    Eric Letty

    Éditorialiste au magazine Monde&Vie, Eric Letty est l’auteur d’articles catholiques et français, comme lui. Son dernier édito, datant du 24 septembre, accuse les gouvernements européens de trier les migrants du Moyen Orient : les chrétiens d’orient sont clairement écartés du processus d’immigration. En mars 2015 il signe avec Guillaume de Prémare un essai intitulé “Résistance au meilleur des mondes”, et s’inscrit ainsi au nombre de ceux qui dénoncent et luttent contre la réalisation de l’utopie d’Aldous Huxley. La Manif pour tous est, selon lui, une voie de sortie qu’il faut défendre.

    Raphaël Liogier

    Sociologue et philosophe, Raphaël Liogier est professeur à l’IEP d’Aix-en-Provence, où il dirige depuis 2006 l’Observatoire du religieux. Il étudie toutes les formes de « croyance », notamment le bouddhisme, et s’est intéressé dans ses écrits à la notion de pensée unique à travers Bourdieu, et à la peur de l’islamisation avec son ouvrage Le Mythe de l’islamisation, essai sur une obsession collective, paru en 2012.

    Julien Rochedy

    Bonapartiste dans l’âme, Julien Rochedy entre au FN en 2006. Il est alors diplômé d’une licence de sciences politiques et d’un master de relations internationales. Il a quitté la présidence du FNJ et a cessé ses activités au sein du parti à la fin de l’année 2014, notamment à cause de l’inaction du FN lors de l’ébranlement de l’UMP et de la perte de ses électeurs, mais aussi à cause de « l’ascension » de Florian Philippot au sein du FN et de la nouvelle vague de militants supporters de ce dernier.

    Guillaume de Tanoüarn

    Le père Guillaume de Tanoüarn est ordonné prêtre en 1989. Philosophe, co-fondateur et membre de l’Institut Bon Pasteur, il a fondé et dirigé les revues Pacte et Certitudes, qui est aujourd’hui connue sous le nom d’Objections. Maurrassien dans l’âme, il est à la fois directeur du Centre Saint Paul, membre du webmédia Nouvelles de France, rédacteur en chef de Monde&Vie, et professeur de théologie au séminaire Saint Vincent de Paul à Courtalain.

    Karim Ouchikh

    Né dans le Val de Marne, Karim Ouchikh, a été un temps adhérent du Parti Socialiste, et maire-adjoint d’une mairie de gauche pendant 13 ans. Il a quitté le PS pour le RIF et a participé ensuite à la création du SIEL dont il est maintenant président. Ancien musulman converti au catholicisme, il est à la fois administrateur national du Rassemblement Bleu Marine, conseiller de Marine Le Pen à la Culture et à la Francophonie et conseiller municipal de Gonesse. Dans une interview donnée au journal Riposte Laïque en 2012, il affirmait déjà que l’Islam et les dérives communautaires étaient un danger pour l’identité chrétienne de la France. Aujourd’hui, c’est aux Chrétiens d’Orient qu’il apporte son soutien, particulièrement à la communauté Assyro-Chaldéenne du Val d’Oise.

    Lieu, horaire, programme et inscriptions

    Espace Cléry

    17 rue de Cléry, 75002 Paris

    M° Bourse ou Grands Boulevards

    Samedi 21 novembre 2015 - 14 h 00 - 19 h 00

    PAF : 10€ (tarif normal) 5€ (tarif lycées, étudiants et chômeurs)

    Inscription : contact@actionfrancaise.net

    Après le colloque les participants sont cordialement invités à un buffet dînatoire dans les locaux de l’Action française, en présence des cadres et des militants du mouvement !

    Rendez-vous dès 19:30 au 10, rue Croix des Petits Champs, dans le 1er arrondissement, au métro Palais Royal - Musée du Louvre. P.A.F. : 6 euros en cas de réservation avant le 16 novembre, à contact@actionfrancaise.net ; 10 euros sur place.

    Lafautearousseau conseille à ses lecteurs de réserver leur après-midi du samedi 21 novembre, de participer, de partager l'information autour de soi ! 

     

  • Parlons un peu du pouvoir posthume d'Hitler…

    2015 : palais niçois « nazifié » pour les besoins d’un film

     

    par Péroncel-Hugoz

    Irrité par les incessantes références au chef nazi, en Occident, Péroncel-Hugoz attaque à belles dents ce sujet délicat…

     

    peroncel-hugoz 2.jpgLa scène se situe, en cet automne 2015, autour d’une bonne table r'batie où un notable allemand de passage avait réuni deux ou trois de ses relations locales pour évoquer la situation générale au Maroc et ailleurs, sur fond de déferlement migratoire en Méditerranée. 

    D’emblée, notre hôte berlinois laissa tomber que, quels que soient les sentiments de ses compatriotes, y compris les plus hostiles, ils ne pourraient qu’accepter les nouveaux arrivants « vu le déficit démographique d’une nation où pas mal de femmes refusent d’enfanter et où celles qui veulent être mère, n’ont guère plus d’un enfant ou deux…». 

    Un des convives objecta : « Pourquoi Berlin n’encourage-t-il pas la natalité du peuple allemand, par des mesures financières et sociales, comme cela a marché en Suède ou en France ? ». 

    L’invitant bondit alors sur son siège : « Vous n’y pensez pas! Des politiciens, des associations, des médias crieraient aussitôt très fort au nazisme, ameutant la Terre entière… Oui, Hitler était nataliste, et donc le lien serait fait. Et la chancelière Merkel ne veut pas entendre parler de ça ! » 

    Un essayiste présent rappela que, ces dernières années encore, compétitions sportives ou manifestations culturelles ont été annulées ou déplacées, au pays de Goethe et Nietzsche, car les organisateurs n’avaient pas remarqué que ces événements seraient tombés le jour de l’anniversaire de la naissance du dictateur national-socialiste ou de sa prise de pouvoir ou de son suicide … 

    A ce train, où on prend sans cesse Hitler comme contre-exemple, ne risque-t-on pas un jour de diaboliser, d’anathémiser les végétariens puisque Hitler-comme Platon, Léonard de Vinci, Lamartine, Abraham Lincoln, Nietzsche, Gandhi, Brigitte Bardot, Marguerite Yourcenar, Sophie d’Espagne, etc. etc.- ne mangeait pas de viande. Le Führer était aussi un fan de montagne ; accusera-t-on un jour les alpinistes d’avoir des goûts nazis ? … Idem pour les possesseurs de chiens, etc. 

    J’intervins alors afin d’indiquer que cette psychose avait cours aussi en France, en Belgique, en Italie pour des histoires de coïncidence chronologique ou de télescopage spontané entre notre époque et des faits vieux d’au moins 70 ans : ainsi à Drancy, en banlieue parisienne, un Tunisien de 20 ans a été récemment condamné à trois mois de prison ferme et à 500 € pour avoir été vu mimant le salut hitlérien, bras levé, en passant devant un ancien camp de rétention de la Seconde Guerre mondiale par où avaient transité notamment des Juifs en partance pour l’Allemagne nationale-socialiste. 

    Autre exemple de ces références présentes aux fantômes et fantasmes d’un passé sulfureux certes mais révolu : au début de cet automne, à Nice, capitale de la Côte d’Azur, un beau matin, branlebas de combat, cris, mouvement de foule, panique même au sein d’un groupe de touristes. Que se passait-il ? Eh bien tout simplement, une immense croix gammée noire sur fond rouge venait d’être déployée sur trois étages, en façade de l’ancien palais des Rois-de-Sardaigne. La préfecture des Alpes-Maritimes dut aussitôt faire claironner, afin d’apaiser les esprits, que ce drapeau honni faisait partie du décor installé à Nice pour le tournage d’un film historique … Ouf ! L’émotion retomba et le tournage put commencer sans drame. 

    Il reste qu’on venait d’avoir encore là un exemple, parmi d’autres, du pouvoir posthume du chancelier Hitler. Il serait temps que l’Europe occidentale tourne enfin la page et cesse d’envenimer ce prurit psychologique qui l’empêche de réfléchir à son propre avenir. Comme dit le proverbe marocain, « Li fat mat », le passé est mort. 

    Péroncel-Hugoz - Le 360

     

  • Quand M. Météo se fait virer de la télévision...

     

    par Jean-Philippe Chauvin 

     

    arton8470-7b8cd.jpgJadis, au temps de la IIIe République, il fallait être bon républicain pour espérer monter dans l'échelle des carrières militaires ou judiciaires, exception faite des périodes de guerre où d'autres valeurs, moins « politiques », reprenaient leur antique place... Cette même République, dans les années 1880, n'avait pas hésité à suspendre l'inamovibilité des juges durant plusieurs mois pour républicaniser la Justice, c'est-à-dire l'épurer des éléments connus pour leur fidélité monarchique ou impériale ! Aujourd'hui, plus besoin de lois d'exception ou de soupçon de dissidence politique pour être mis à la porte d'une chaîne de télévision publique : il suffit juste de ne pas être dans la « ligne » de l'idéologie dominante, y compris sur le plan... climatique !

    Ainsi, un présentateur de bulletins météorologiques, dont on aurait pu penser qu'il n'était pas d'un grand danger pour l'ordre établi et la République hollandiste, est licencié pour avoir commis un livre de tendance « climatosceptique » et connaître un certain succès de librairie. Pourtant, ce monsieur n'a rien d'un Zemmour ou d'un Onfray, têtes de Turcs favorites des milieux de la bien-pensance, et il n'a rien écrit sur l'identité, la nation ou le déclin. De plus, il était jadis apprécié par ceux qui le condamnent aujourd'hui pour avoir été la première personnalité de la télévision à avoir annoncé publiquement son mariage avec son compagnon, juste après le vote de la loi Taubira ! Jusqu'à cet été, tout allait bien, et, diplômé d'un master II en Développement Durable (oxymore...) à l'université de Paris-Dauphine, il avait ainsi couvert pour des chaînes de télévision de grandes conférences sur le climat, de Bali à Copenhague, entre autres, sans susciter de critiques particulières. 

    Mais il a failli gâcher la fête, cette fameuse COP 21 dont M. Hollande veut faire un moment fort de son quinquennat, à la veille des élections régionales, et le symbole de son « activisme politique sur l'Environnement » (sic!) : en publiant ce livre intitulé « Climat investigation », qui reprend des antiennes déjà entendues ailleurs et qui développe des thèses qui me semblent, personnellement, peu convaincantes, M. Philippe Verdier a fait usage de sa liberté d'expression et a apporté sa pierre aux nécessaires débat et prise de conscience sur les enjeux climatiques, même si la sienne était plus brute que polie. Son licenciement par la direction de la chaîne sur laquelle il officiait jusqu'à ses derniers mois est un véritable camouflet pour ceux qui, comme moi, sont attachés à cette liberté d'expression qui, pour choquante qu'elle puisse être parfois, me semble indispensable à la respiration d'une nation. 

    Je le répète : je ne suis pas d'accord avec les propos de M. Verdier et je crois y déceler quelques lourdes erreurs sur la question climatique. Je combats ses thèses et je milite pour une écologie véritable et politique, mais je dénonce son licenciement qui m'apparaît comme une redoutable mise en garde à l'égard de tous ceux qui ne penseraient pas comme le veulent ce gouvernement et ce président. Car ce que l'on reproche à ce journaliste, c'est de ne pas penser « climatiquement correct », c'est d'avoir une autre opinion que celle qui prévaut aujourd'hui en haut lieu, de façon d'ailleurs assez hypocrite : qui croit que ce gouvernement se préoccupe vraiment de l'avenir du climat et des conséquences environnementales de la société de consommation qu'il continue de défendre à travers sa politique économique ? 

    M. Verdier paye pour les autres, diraient certains, et ce n'est sans doute pas faux : c'est aussi, au-delà même de la motivation première (même pas assumée par la direction de France Télévisions) de sa mise à l'écart, un avertissement sans frais à ceux qui oseraient douter de la volonté de M. Hollande, ou à ceux qui verraient dans ses déclarations quelques ruses d'abord politiciennes. La tête de M. Verdier est jetée comme un os à ronger à quelques institutions ou partis qui se proclament écologistes sans l'être autrement que médiatiquement et électoralement... Dans le même temps, ce même gouvernement fait savoir, par la voix de son préfet en Loire-Atlantique, que vont bientôt reprendre les travaux en vue de la construction de l'aéroport à Notre-Dame-des-Landes : de qui se moque-t-on ? La promotion du bitume et du kérozène au détriment d'une des dernières zones humides de l'Ouest alors que la COP 21 se veut la promotion d'un modèle énergétique moins polluant : n'y a-t-il pas là une terrible contradiction ou une fâcheuse hypocrisie, ou les deux à la fois ? 

    Dans l'affaire Verdier, il y a deux victimes, au-delà de l'intéressé lui-même : la liberté d'expression et l'écologie véritable. Décidément, de cette République-là, il n'y a rien à croire ni à espérer... 

    Le blog de Jean-Philippe CHAUVIN

     

  • Jean Sévillia : « La France catholique n'a pas dit son dernier mot »

     

    Par Jean-Christophe Buisson

    Une interview où Jean Sévillia fait un point fort intéressant sur le poids, l'importance, le positionnement, les orientations, en bref sur la situation des catholiques de France et leur avenir. Un sujet qui concerne actuellement plus que jamais le domaine proprement politique. LFAR    

    Historien, essayiste et journaliste, Jean Sévillia publie un superbe album illustré qui constitue, par le texte et par l'image, un état des lieux du catholicisme en France aujourd'hui. Cette interview a été donnée au Figaro magazine.

    La France catholique : le titre du livre que vous publiez n'est-il pas provocateur ?

    Tel n'est pas son objectif, en tout cas. Evoquer la France catholique, c'est rappeler les faits. En premier lieu en ce qui concerne la population française. S'il est interdit aux organismes publics de procéder à des statistiques sur l'appartenance religieuse, de nombreuses études opérées par des instituts de sondage fournissent des indications fiables. Selon une récente enquête, 56 % des Français se déclarent catholiques, 8 % musulmans, 1,4 % protestants, 1,4 % orthodoxes, 1,3 % bouddhistes et 0,8 % juifs, 27 % des sondés se présentant comme sans religion. 56 % de catholiques déclarés, c'est ce qu'on appelle une majorité. En chiffres, on sait que le pays compte 44 millions de baptisés, ce qui fait, sur 65 millions d'habitants, les deux tiers de la population. Sous l'influence d'une laïcité exacerbée qui voudrait effacer le fait religieux de l'espace public, sous l'incidence, également, du grand nombre de questions intérieures et extérieures touchant à l'islam ou aux musulmans et qui finissent par accaparer les débats, on en viendrait à oublier, et pour certains à occulter, que le catholicisme reste la religion d'origine ou de référence de la majeure partie de la population française.

    Mais une religion qui est de moins en moins pratiquée…

    Certes. Au début des années 1960, environ 90 % des Français se présentaient comme catholiques, dont 35 % de pratiquants réguliers ou occasionnels ; au début des années 1970, les pourcentages étaient encore de 82 % de catholiques déclarés et de 20 % de pratiquants. Aujourd'hui, les catholiques pratiquants représentent entre 4,5 et 6 % de la population. Ce recul spectaculaire tient à des causes multiples: disparition de la vieille société rurale, bouleversements socioculturels des années 1960-1970, sécularisation du monde occidental. D'une société qui, en dépit de la laïcité officielle et de la séparation de l'Eglise et de l'Etat, était héritière d'une société de chrétienté, nous sommes passés à une société du libre choix religieux, dans un contexte d'incroyance généralisée. Néanmoins, en 2015, la France compte 3 millions de catholiques pratiquants réguliers et 10 millions de pratiquants occasionnels, soit 13 millions de personnes. S'il s'agit d'une minorité, cette minorité est numériquement la première minorité de France. Quant au long terme, les projections montrent qu'en 2045, le pays comptera entre 33 et 37 millions de baptisés, ce qui sera encore une masse considérable.

    Mais la France catholique, c'est aussi une culture ?

    C'est un patrimoine de 100 000 édifices religieux, dont 150 cathédrales et 45 000 églises paroissiales. C'est un enracinement bimillénaire qui s'observe dans la toponymie (4 400 communes portent un nom de saint), dans le calendrier civil où les six plus grandes fêtes chrétiennes sont des jours fériés, dans les traditions populaires, de la crèche de l'Avent aux œufs de Pâques. C'est tout un héritage artistique, littéraire et musical. C'est un héritage intellectuel et philosophique: tous les grands penseurs français, même s'ils n'étaient pas chrétiens, ont eu à se situer par rapport au catholicisme, ce qui revenait à reconnaître la place centrale de celui-ci dans notre histoire. La France catholique, ce sont encore les principes de base qui fondent le pacte social: la dignité de la personne humaine, l'égalité entre l'homme et la femme, la solidarité envers les petits et les pauvres, le souci de la justice ou le sens du pardon ont pu être laïcisés, ils expriment une anthropologie tirée des Evangiles. C'est en ce sens que la formule du général de Gaulle selon laquelle «la République est laïque, la France est chrétienne» conserve toute sa pertinence. C'est en ce sens également que les sociologues Hervé Le Bras et Emmanuel Todd ont pu parler récemment d'un «catholicisme zombie», signifiant par là qu'en dépit de la baisse de la pratique religieuse,

    Quel est le poids des catholiques dans la société ?

    Il est énorme, mais il s'exerce de façon discrète. Dans le domaine de l'enseignement, par exemple, une famille française sur deux confie son enfant à un moment ou à un autre de son parcours scolaire à l'enseignement catholique. Même quand les motivations des parents ne sont pas d'ordre religieux, et même quand les établissements fréquentés n'ont qu'une faible identité confessionnelle, les élèves ont un contact, le temps de leur scolarité, avec l'univers catholique. Dans le domaine de l'aide sociale, du caritatif et de l'humanitaire, tant en France que pour les missions françaises à l'étranger, si l'on supprimait d'un trait les associations catholiques, ce serait une perte immense, si nombreux sont les catholiques engagés dans ces secteurs. L'éducation chrétienne, en général, prédispose au bénévolat. Rappelons, par exemple, qu'avec 125 000 membres le scoutisme catholique, toutes tendances confondues, est un des principaux mouvements de jeunesse français.

    Et sur le plan politique, que représentent les catholiques ?

    Politiquement, ils sont divisés. Ce n'est pas nouveau, cela date du XIXe siècle. Il existe des catholiques de gauche, du centre et de droite. Mais, au cours des deux dernières décennies, les équilibres se sont modifiés. Nous avons assisté à la quasi-disparition des chrétiens de gauche, emportés par leurs désillusions consécutives à la présidence de François Mitterrand. Puis à la droitisation du curseur chez les catholiques pratiquants, dont les trois quarts ont voté pour Nicolas Sarkozy au second tour de l'élection présidentielle de 2012. Mais le peuple catholique n'est pas différent du commun des mortels: ce qui prédomine chez lui, c'est une méfiance à l'égard des partis et des hommes politiques actuels, accusés de se préoccuper d'enjeux politiciens ou d'objectifs à court terme, et non des vrais problèmes qui engagent notre avenir. L'opposition au mariage homosexuel, toutefois, a manifesté une capacité de mobilisation des réseaux catholiques qui a surpris tout le monde, y compris les organisateurs des grandes manifestations de 2012-2013. Cette mobilisation, qui a dépassé les clivages traditionnels, marque l'entrée dans l'arène d'une nouvelle génération catholique qui sait être une minorité agissante.

    Qu'est-ce que le pontificat du pape François change pour les catholiques français ?

    Méfions-nous des fausses oppositions entretenues, non sans arrière-pensées, par le système médiatique. La majorité des forces vives du catholicisme français, que ce soit dans le clergé ou chez les laïcs, n'a eu aucun problème, au contraire, avec les pontificats précédents. Le témoignage public de la foi chrétienne par les processions ou les pèlerinages, pratiques qui sont en plein renouveau, l'exigence de formation religieuse ou d'approfondissement spirituel, qui caractérisent la nouvelle génération, sont des legs de Jean-Paul II et de Benoît XVI. Mais l'appel à la radicalité évangélique à laquelle invite François n'a rien pour déplaire à cette nouvelle génération.

    Comment se présente l'avenir pour le catholicisme français ?

    Les évolutions démographiques et sociologiques sont lentes mais implacables. A court et moyen terme, nous allons vers une Eglise de France plus resserrée, plus citadine, où les divisions internes n'auront pas disparu mais se seront déplacées. Dans la mesure où le catholicisme populaire a fondu, le risque est celui de l'entre-soi. La contrepartie de cette homogénéité sociale et culturelle, c'est une vraie cohérence et une garantie de durée. Sur le long terme, si l'on considère le dynamisme de ces mouvements, de ces paroisses et de ces communautés, sans parler de leur vitalité intellectuelle et spirituelle, on peut dire que la France catholique n'a pas dit son dernier mot. 

    Jean-Christophe Buisson 

    france catho.jpg

    La France catholique, de Jean Sévillia, Michel Lafon, 29,95 €.   

     

  • Migrants : ce que dit (vraiment) le Pape

       Photo: Sipa 

    Une analyse de Frédéric Rouvillois 

    Frédéric Rouvillois analyse ici - pour Causeur -  l'actuel problème des migrants du point de vue de la logique et de la spiritualité chrétiennes. Lesquelles n'ignorent ni la charité que l'on doit aux autres ni celle qu'on se doit à soi-même et à la communauté politique à laquelle on appartient. Cette analyse conduit à proposer en quelque sorte une ligne de crête, conciliant l'une et l'autre exigence, fussent-elles ou sembler être contradictoires. Les lignes de crête, on le sait, ne sont pas de celles que l'on tient le plus aisément. Peut-être même ne sont-elles compréhensibles et tenables que par quelques uns. Nous ne les critiquerons pas. Toutefois, comme nous limitons notre réflexion au domaine politique, nous ne manquerons pas de signaler que les gestes, paroles ou écrits de l'Eglise et du Pape dans l'interprétation qui en sera inévitablement donnée par notre Système politico-médiatique, constituent pour la France et l'Europe un risque supplémentaire considérable dont ces autorités pourraient sans-doute avoir un plus grand souci. Dont elles pourraient traiter avec davantage de prudence. D'un point de vue politique, notre position inchangée est qu'un accueil massif de migrants - s'ajoutant au très grand nombre de ceux que nous avons déjà reçus depuis des décennies - met à l'évidence en péril les sociétés européennes. Dont celle qui nous concerne le plus, la nôtre. Lafautearousseau    

     

    frederic-rouvillois.jpgLe Pape François qui, le 6 septembre 2015, du balcon de Saint-Pierre, demandait à chaque paroisse catholique d’accueillir une famille de réfugiés et suppliait l’Occident d’ouvrir ses portes à la masse des migrants, ne serait-il qu’un doux illuminé ? Un utopiste prêt à tout sacrifier, et notamment les frontières, les Etats et les peuples, au rêve d’une improbable fraternité universelle ? C’est évidemment ce que certains voudraient faire croire, soit pour le lui reprocher, soit pour l’en applaudir. Et c’est en effet ce que ses interventions, astucieusement sorties de leur contexte, semblent parfois laisser croire.

    Pourtant, si François peut être considéré comme révolutionnaire, il ne l’est pas plus que le christianisme lui-même, ni que la sainteté. Et pas plus que le christianisme, il n’entend répudier le « réalisme politique », dont il s’est même explicitement réclamé dans son encyclique Laudato si'*. Réalisme politique qui le conduit à des positions moins stéréotypées, moins simplistes et surtout moins émotionnelles que celles que l’on présente, la réalité ainsi prise en compte n’étant jamais toute d’une pièce, mais constituée d’éléments complexes.

    Et c’est justement ce que l’on constate à propos du problème des migrants, le Pape, et l’Église, s’efforçant de concilier deux impératifs apparemment incompatibles dans le creuset d’un même réalisme évangélique.

    Le première impératif, aime ton prochain comme toi-même, conduit à ouvrir les bras à l’autre. Et en l’occurrence, à refuser l’engrenage de la terreur qui conduit des millions de personnes, créatures de Dieu et faites à son image, à quitter leurs maisons et à demander l’hospitalité. Ceux-là, en tant que chrétien, je ne puis les laisser à la porte, sauf à ressembler au mauvais riche que son égoïsme condamne irrémédiablement au tourment éternel. À l’égard de mes frères souffrants, un devoir s’impose sans discussion, celui que le Pape rappelait à Rome le 6 septembre : « être le plus prochain des plus petits et des plus abandonnés ». Concrètement, ce précepte justifie une pratique de l’accueil qui ne distingue pas entre une migration politique et une migration économique – distinction  moralement contestable, celui qui s’enfuit avec sa famille pour ne pas mourir de faim n’ayant pas moins le droit d’être accueilli que celui qui émigre parce qu’il estime que sa liberté d’expression ou son droit de vote étaient violés dans son pays d’origine. En somme, l’opposition à  la « culture de mort » suggère une politique d’ouverture et de charité.

    Mais à ce premier impératif s’en ajoute un second, qui commande de s’aimer soi-même en tant que l’on est une créature de Dieu, et que l’on a par là-même des devoirs envers soi. Benoît XVI soulignait à ce propos que « l’homme aussi possède une nature qu’il doit respecter »**. Or sa nature est d’être un animal social, qui va constituer avec ses proches un groupe particulier, une société dotée de certaines caractéristiques dont procèdera sa propre identité.

    On ne saurait en effet confondre le Peuple de Dieu, composé de tous les hommes en tant qu’ils sont frères, puisqu’issus du même Père céleste, et les peuples humains, qui s’y découpent comme les pièces dans un puzzle, chacune d’entre elles étant dotée de sa propre forme, de sa couleur et de sa place. Tout homme, appartenant au Peuple de Dieu, appartient aussi, simultanément, à un peuple particulier, à une patrie où généralement il est né, à une culture qui l’a modelé, à une terre et à une histoire où il s’enracine.

    Cette réalité, les papes contemporains en ont souligné l’importance dans la construction de l’homme : sans elle, expliquent-ils, l’homme est déraciné, perdu, privé de ce qui le constitue, un être sans ombre et sans épaisseur, victime idéale des nouveaux marchands d’esclaves.

    Or, ce second impératif s’oppose, lui, à ce que les portes soient ouvertes de façon inconsidérée à des masses de plus en plus considérables. Si les identités sont indispensables, on ne peut en effet accepter un processus qui conduit de façon certaine des millions de personnes, séduites par le miroir aux alouettes du consumérisme, à rompre avec leurs racines, et des millions d’autres à subir ce qu’ils ressentent comme une invasion, une dilution de leur identité et une mise à mal de leur culture.

    Mais comment concilier ces deux impératifs ? Le christianisme distingue à cet égard quatre vertus cardinales, la prudence, la tempérance, le courage et la justice : toutes les quatre sont à l’œuvre pour résoudre cette difficulté.

    La justice, qui vise à donner à chacun le sien, pousse à aider ceux qui ont tout perdu et à leur rendre une dignité, celle qui leur appartient en tant que créatures de Dieu ; mais sans pour autant léser ceux qui, ici, souffrent également de la pauvreté sous toutes ses formes.

    La prudence consiste à peser le pour et le contre. Et à constater qu’il faut bien entendu recueillir, au moment présent, ceux qui se noient à quelques encablures des côtes européennes. Il faut les recueillir, tout en faisant comprendre aux autres, à tous les autres, qu’il s’agit d’un cas d’exception, d’un moment transitoire. Bref, qu’il n’y a pas de place ici pour les dizaines de millions qui, un jour peut-être, seraient tentés de venir s’installer en Europe. Pas de place, parce qu’un afflux excessif, à la libanaise, entraînerait à coup sûr un surcroît de misère et, à terme, de violence, voire de guerre civile, les envahis ne pouvant accepter indéfiniment l’injustice de leur propre situation. Même Saint Martin ne donna au pauvre que la moitié de son manteau. La prudence consiste donc, du côté des décideurs, à refermer progressivement mais fermement les frontières, tout en agissant dans les pays d’origine de telle sorte que le flux migratoire finisse par se tarir. Bref, à agir en véritables politiques, qui savent que leur rôle est de traiter les causes du mal, pas simplement ses symptômes les plus visibles.

    La tempérance, elle, consiste accepter de restreindre notre train de vie afin d’aider, là-bas, des populations si misérables que sans cette aide, elles seraient tentées de tout quitter pour venir chez nous. Elle enseigne qu’en perdant un peu en confort matériel, nous pouvons espérer sauver l’essentiel : notre identité spirituelle, et peut-être notre vie.

    Le courage, enfin, est ce qui peut nous conduire, d’une part à ne pas baisser les bras, et de l’autre à ne pas craindre d’intervenir – en prenant une part active à l’éradication des causes du problème. « L’espérance chrétienne est combative », déclarait encore le pape François le 6 septembre. Le christianisme n’est pas une religion de la passivité, et il y a des moments où, au nom de la justice et même de la prudence, le courage commande d’agir. Avant qu’il ne soit trop tard.

    Et les catholiques de France, dans tout ça ? Il leur revient, pour rester fidèles à ce réalisme évangélique, de tenir fermement les deux bouts de la corde sans sacrifier l’un à l’autre – le devoir d’amour d’un côté, qui leur commande d’ouvrir les bras et, de l’autre, le devoir de maintenir la cité conditionnant la réalisation de cet amour, qui les pousse à la vigilance. Ni oublier que tous deux constituent des formes complémentaires de la charité.   

    Frédéric Rouvillois

     

  • Paris, samedi 21 novembre 2015 : Colloque d’Action française « Immigration, stop ou encore ? »

     

    Le Centre Royaliste d’Action Française annonce ce colloque et vient de donner un premier détail des intervenants prévus - dont il a été dit qu'ils  « apporteront un éclairage pertinent sur la question de l’immigration. ».

    Nous reprenons ici ce détail, en effet intéressant.

    PARTICIPANTS

    Renaud Camus

    Auteur du concept du « Grand remplacement », Renaud Camus est un écrivain polyvalent. Sa plume vogue entre prose traditionnelle (comme ses romans, ses écrits de voyages, ses récits ou encore son Journal), écrits expérimentaux, écrits sur l’art et la culture, et essais polémiques et politiques. C’est aussi un homme plein de ressources : études de droit, licence de lettres, diplôme de l’IEP de Paris, et maitrise de philosophie, il a crée en 2002 le parti de l’In-nocence.

    Nicolas Dhuicq

    Nicolas Dhuicq, psychiatre de formation, est député de la 1ère circonscription de l’Aube depuis juin 2007, et maire de Brienne-le-Château depuis 2001. Membre des Républicains, il fait partie du Collectif parlementaire de la Droite populaire. En 2012, il soutient la candidature de Jean François Copé pour la présidence de l’UMP, et vote contre le Pacte budgétaire européen. Depuis 2013, il s’est activement engagé dans la lutte contre le terrorisme, et n’a pas hésité à comparer l’environnement homoparental à l’absence d’environnement parental chez les djihadistes. Sa dernière intervention à l’Assemblée Nationale concerne la lutte anti-tabac qui selon lui serait un facteur de départ des jeunes français au Djihâd.

    Jean-Paul Gourévitch

    Auteur de nombreux ouvrages consacrés à l’Afrique et aux aspects sociaux et économiques de l’immigration en France, Jean-Paul Gourévitch intervient dans des colloques et conférences de tous les bords politiques. Il n’a de cesse de travailler sur la littérature de jeunesse, l’Afrique, l’islamisme radical et les migrations. Il tient une tribune régulière sur planet.fr, et a publié, depuis 1966, plus d’une soixantaine d’ouvrages. Le dernier en date, Les Migrations pour les Nuls, a fait l’objet de débats houleux dans les médias.

    Eric Letty

    Éditorialiste au magazine Monde&Vie, Eric Letty est l’auteur d’articles catholiques et français, comme lui. Son dernier édito, datant du 24 septembre, accuse les gouvernements européens de trier les migrants du Moyen Orient : les chrétiens d’orient sont clairement écartés du processus d’immigration. En mars 2015 il signe avec Guillaume de Prémare un essai intitulé “Résistance au meilleur des mondes”, et s’inscrit ainsi au nombre de ceux qui dénoncent et luttent contre la réalisation de l’utopie d’Aldous Huxley. La Manif pour tous est, selon lui, une voie de sortie qu’il faut défendre.

    Raphaël Liogier

    Sociologue et philosophe, Raphaël Liogier est professeur à l’IEP d’Aix-en-Provence, où il dirige depuis 2006 l’Observatoire du religieux. Il étudie toutes les formes de « croyance », notamment le bouddhisme, et s’est intéressé dans ses écrits à la notion de pensée unique à travers Bourdieu, et à la peur de l’islamisation avec son ouvrage Le Mythe de l’islamisation, essai sur une obsession collective, paru en 2012.

    Julien Rochedy

    Bonapartiste dans l’âme, Julien Rochedy entre au FN en 2006. Il est alors diplômé d’une licence de sciences politiques et d’un master de relations internationales. Il a quitté la présidence du FNJ et a cessé ses activités au sein du parti à la fin de l’année 2014, notamment à cause de l’inaction du FN lors de l’ébranlement de l’UMP et de la perte de ses électeurs, mais aussi à cause de « l’ascension » de Florian Philippot au sein du FN et de la nouvelle vague de militants supporters de ce dernier.

    Guillaume de Tanoüarn

    Le père Guillaume de Tanoüarn est ordonné prêtre en 1989. Philosophe, co-fondateur et membre de l’Institut Bon Pasteur, il a fondé et dirigé les revues Pacte et Certitudes, qui est aujourd’hui connue sous le nom d’Objections. Maurrassien dans l’âme, il est à la fois directeur du Centre Saint Paul, membre du webmédia Nouvelles de France, rédacteur en chef de Monde&Vie, et professeur de théologie au séminaire Saint Vincent de Paul à Courtalain.

    Lieu, horaire, programme et inscriptions

    Espace Cléry

    17 rue de Cléry, 75002 Paris

    M° Bourse ou Grands Boulevards

    Samedi 21 novembre 2015 - 14 h 00 - 19 h 00

    PAF : 10€ (tarif normal) 5€ (tarif lycées, étudiants et chômeurs)

    Inscription : contact@actionfrancaise.net

    Après le colloque les participants sont cordialement invités à un buffet dînatoire dans les locaux de l’Action française, en présence des cadres et des militants du mouvement !

    Rendez-vous dès 19:30 au 10, rue Croix des Petits Champs, dans le 1er arrondissement, au métro Palais Royal - Musée du Louvre. P.A.F. : 6 euros en cas de réservation avant le 16 novembre, à contact@actionfrancaise.net ; 10 euros sur place.

    Lafautearousseau conseille à ses lecteurs de réserver leur après-midi du samedi 21 novembre, de participer, de partager l'information autour de soi ! 

     

  • Libye, Syrie, Ukraine : le Waterloo de la diplomatie française

    La bataille de Waterloo, 18 juin 1815 - Clément-Auguste Andrieux

     

    L'analyse de Jean-Michel Quatrepoint

    Alors que Nicolas Sarkozy vient de rendre visite à Vladimir Poutine, Jean-Michel Quatrepoint compare, pour Le Figaro deux diplomaties, la française et la russe. Il déplore l'absence de vision de la France sur le dossier syrien. Son analyse, comme toujours parfaitement renseignée, éclaire et corrobore la position qui est la nôtre sur ces sujets, en effet compliqués, comme l'est l'Orient, mais où les intérêts de la France ne sont plus défendus. LFAR. 

     

    PHO1159e20e-cc52-11e3-a4f2-b373f3cdeec9-150x100.jpgNicolas Sarkozy a rendu visite à Vladimir Poutine dans sa datcha proche de Moscou, jeudi 29 octobre, et a prôné le dialogue entre la France et la Russie. Ce virage de celui qui a fait rentrer la France dans le commandement intégré de l'OTAN en 2007 vous surprend-elle ? 

    L'ancien président de la République devrait commencer par reconnaître ses deux erreurs. La première est la guerre de Libye : il est responsable de sa déstabilisation. Deuxièmement, c'est sous son quinquennat que son ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, et le Quai d'Orsay, ont tout fait pour faire partir Bachar el-Assad. Par la suite, François Hollande, Laurent Fabius et le Quai ont aggravé cet échec diplomatique. Ceci dit, Nicolas Sarkozy peut se féliciter de ses relations anciennes avec Vladimir Poutine. Lors de la crise géorgienne, il avait su maintenir le contact avec celui qui était alors Premier ministre, n'hésitant pas, déjà, à se rendre à Moscou. 

    Comment qualifier l'attitude de la France en Syrie ? 

    C'est le Waterloo de la diplomatie française. Nous avons été exclus des dernières négociations. Les autres puissances se moquent de la voix de la France. Nous disposons, au même titre que l'Union européenne, l'Allemagne et l'Italie, d'un strapontin à la conférence de Vienne sur la Syrie ce vendredi. Les vrais décideurs sont en réalité la Russie et les Etats-Unis. Avec la réinsertion de cet Iran que la diplomatie française a tant ostracisé. Car le problème est bien plus complexe que la désignation des bons et des méchants. Si Assad est un dirigeant peu fréquentable, il est loin d'être le seul… 

    D'autres pays avec lesquels la France entretient d'excellentes relations sont également dirigés par des « infréquentables ». Dans cet Orient compliqué, prendre parti unilatéralement avec des idées simplistes comme nous l'avons fait était une erreur. Toute la diplomatie française s'est retrouvée en porte-à-faux ; sa tradition était de parler avec tout le monde et d'être un entre-deux, un médiateur qui facilite la résolution des problèmes de façon équitable. Là, nous avons choisi le camp le plus extrême qui soit puisque nous avons choisi comme alliés l'Arabie saoudite et le Qatar. On a adopté sans nuances la cause qatarie et saoudienne contre l'Iran et la Syrie. Aujourd'hui, l'Arabie saoudite, réaliste, s'asseoit à la même table que les Iraniens et discute avec les gens de Bachar. Nous sommes les dindons de cette farce tragique. 

    Quel bilan dresser de l'action diplomatique de Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères ? 

    Laurent Fabius a tout fait pour faire échouer les négociations sur le nucléaire iranien. Il a une part de responsabilité dans la crise ukrainienne. Il n'a pas veillé à ce que l'accord signé à Maïdan entre les Russes et les Ukrainiens soit respecté. On peut critiquer Fabius, mais la responsabilité incombe largement au Quai d'Orsay. La diplomatie gaullo-mitterandienne a connu son chant du cygne, en 2003, avec Dominique de Villepin. Beaucoup des diplomates du Quai, largement imprégnés par le courant néo-conservateur américain, n'ont pas apprécié le discours du Premier ministre à l'ONU sur la guerre d'Irak. En ce moment, ceux qui sont à la manœuvre sont les néo-conservateurs, qui ont dépassé leurs modèles américains! À vouloir imiter et servir les Américains et les Saoudiens, ils ne se font jamais respecter. 

    Il est par ailleurs absurde de privilégier une relation avec un pays aussi petit sur le plan démographique et culturel que le Qatar, au détriment d'un pays de 80 millions d'habitants tel que l'Iran. Le développement économique de l'Iran comparé à celui du Qatar est sans commune mesure. 

    Il se murmure que Laurent Fabius pourrait être nommé président du Conseil constitutionnel. Ségolène Royal est pressentie pour le remplacer. Ce choix paraît-il approprié ? 

    Mais il y a aujourd'hui un autre candidat pour le Conseil constitutionnel, Lionel Jospin. Et des négociations sont en cours en ce moment entre François Hollande et Jean-Louis Debré. Ségolène Royal était à Moscou en même temps que Nicolas Sarkozy, même si elle n'a pas été reçue par Vladimir Poutine à qui elle portait une invitation pour la Cop21… 

    En réalité, le problème n'est pas le ministre des Affaires étrangères, mais l'administration qui le soutient et le président de la République. C'est ce dernier qui donne l'impulsion diplomatique. Il a choisi de nommer un ambassadeur à Moscou qui, bien que membre de la promotion Voltaire à l'ENA, n'est ni russophone ni russophile. 

    La politique étrangère française se réduit-elle aujourd'hui à la diplomatie du climat ? 

    On a abandonné la diplomatie des droits de l'Homme puisque on a bien vu que tous les pays auxquels nous avons tenté d'apporter la démocratie ont été ravagés (Libye, Syrie…). Et qu'en Egypte, le maréchal Sissi a sauvé le pays des Frères musulmans en faisant peu de cas des droits de l'homme. Il a tout simplement appliqué le principe : pas de liberté pour les ennemis de la liberté. On a l'impression qu'après les droits de l'homme on s'est rabattu sur la diplomatie du développement durable. Il s'agit certes d'un enjeu important, mais on ne saurait limiter notre diplomatie à ce seul aspect des choses. Quant à la politique énergétique, on ferait mieux de valoriser ce qui reste un de nos points forts : le nucléaire. Et de relancer les recherches sur les futures générations de centrales. 

    Quelle est la stratégie de la Russie en Syrie ? 

    La diplomatie russe emmenée par Sergueï Lavrov est réelle, réaliste et réfléchie. Après la crise ukrainienne qui les a mis en difficulté, les Russes ont réussi à se repositionner avec habileté sur la Syrie. 

    À la fin du printemps, les Russes se sont rendu compte que l'armée d'Assad était exsangue. Des 300 000 soldats du départ, il n'en restait plus que 150 000. Cette armée a été minée par les désertions des sunnites, passés dans les rangs de Daech, al Nosra ou de l'Armée syrienne libre, et les morts. Les 250 000 morts dont on nous parle sont dans tous les camps : l'armée régulière, les groupes djihadistes et les civils. Le flux migratoire que l'on connaît en Europe s'est accéléré à partir de juin 2015. Une partie des Syriens favorable au régime craignant alors que Bachar el-Assad soit défait, a choisi de s'exiler. 

    Les Russes ont choisi de ne pas lâcher Assad pour plusieurs raisons. Dans les rangs de Daech, il y a 5 000 Tchétchènes, peuple musulman qui vit au Sud-Ouest de la Russie aux tendances séparatistes et islamistes. Si l'État islamique installe son califat, il y un risque majeur de déstabilisation de tout le Caucase. Ensuite, les Russes perdraient la base navale de Tartous qui leur est essentielle pour assurer leur présence en Méditerranée. Tout comme il était vital pour eux d'avoir une large ouverture sur la mer Noire. L'annexion de la Crimée visait d'abord à récupérer la base navale de Sébastopol. 

    Mais Moscou venait de resigner une concession de trente ans avec l'Ukraine pour sa base navale… 

    Oui, mais les Russes n'avaient plus confiance. L'évolution en Ukraine, le jeu trouble des États-Unis et de certains États européens leur ont donné à penser que cet accord pouvait être rompu du jour au lendemain. Ils ont donc préféré se servir avant d'être éventuellement mis à la porte. Par cet accès à la mer Noire, les Russes conservent une ouverture sur la mer Méditerranée. Il y a également une explication religieuse au soutien affiché à Assad. Bachar et son père ont protégé les minorités religieuses chrétiennes, orthodoxes, comme Saddam Hussein en Irak. Hussein, qui était sunnite - une minorité sunnite dirigeait d'une main de fer l'Irak, à majorité chiite - a préservé le million de chrétiens irakiens. Son ministre des Affaires étrangères, Tarek Aziz était précisément un chrétien. A contrario en Syrie, une minorité alaouite, variante du chiisme, gouverne, avec l'appui des chrétiens (5% de la population), une majorité de sunnites. Mais les Assad, comme Sadam Hussein, venaient du parti Baas, où les influences socialistes et les liens avec l'URSS étaient importants. La Russie de Poutine ne veut pas être exclue d'un Proche-Orient où l'URSS avait des alliés, au premier rang desquels la Syrie. 

    Comment les Russes ont-ils procédé ? 

    La prise de Palmyre par Daech en mai a accéléré le cours des choses ; même si cette prise est d'une importance stratégique secondaire, le poids symbolique s'est lourdement fait sentir. Le mouvement diplomatique opéré par le Kremlin a consisté à traiter avec les Saoudiens, avec le discret appui de Washington, et à les amener à rediscuter avec le régime syrien. Le 18 juin dernier, Poutine a reçu à Moscou le prince Mohammed ben Salmane, ministre de la Défense et vice-Premier ministre saoudien. Ils se sont mis d'accord sur une reprise du dialogue avec la Syrie. Les Saoudiens ont posé comme condition que la rencontre avec les Syriens se déroule à Riyad. Ces derniers ont accepté et envoyé leur numéro deux, le patron des services de renseignement, Ali Mamlouk, pour rencontrer Ben Salmane à Riyad. Chacun a vidé son sac. Les Syriens ont reproché aux Saoudiens de ne plus privilégier un comportement collectif — comme au temps où Egypte, Syrie et Arabie saoudite étaient les meneurs de la diplomatie du monde arabe -, d'armer leurs opposants et de briser ce lien qui les unissait en leur préférant les Qataris. Les Saoudiens, de leur côté, ont reproché aux Syriens leur proximité avec le régime iranien. Mais ils s'étaient reparlés ce qui était l'essentiel. 

    Les Russes ont ensuite préparé conjointement une habile stratégie diplomatique, pour se garantir un maximum d'alliés, et une offensive militaire dans la région. Leur but était de dégager l'étau qui enserrait Assad. Par conséquent, ils ont frappé d'abord ceux qui étaient directement à son contact, en l'espèce al Qaïda et al Nosra, et non Daech. Il est logique qu'ils aient frappé en premier lieu ceux qui menaçaient directement le régime syrien. Puis dans un deuxième temps, ils se sont plus largement attaqués à Daech. 

    Les Russes ont-ils une solution de rechange s'ils ne parviennent pas à maintenir Assad au pouvoir ? 

    Effectivement, leur idée initiale est de former un bloc uni - États-Unis, Turquie, Arabie saoudite, régime syrien, Iran - contre Daech. À l'évidence, ils ont expliqué à Assad, lors de sa récente visite à Moscou, qu'à terme il devrait quitter le pouvoir, si c'était la condition d'un accord politique, du maintien de l'intégrité du pays et d'un front uni contre Daech. Mais si ce plan A échoue, leur plan B consiste en une création d'un réduit alaouite sur la bordure méditerranéenne, autour de Lattaquié et Tartous, dont ils protègeraient les frontières contre l'EI. Les Russes soutiendraient le réduit alaouite comme les Américains ont soutenu Israël. 

    Ce qu'il faut souligner c'est que les Russes, bien que touchés par la crise économique, sont encore capables de déployer une stratégie diplomatique de grande ampleur. La Russie compte peu économiquement, c'est l'échec de Poutine ; il n'a pas réussi à reconvertir une économie de rente pétrolière et minière en une économie moderne. Mais diplomatiquement, elle a complètement repris pied sur le champ diplomatique depuis la fin de l'URSS.  •

    Jean-Michel Quatrepoint est journaliste économiste. Il a travaillé entre autres au Monde, à La Tribune et au Nouvel Economiste. Il a écrit de nombreux ouvrages, dont La crise globale en 2008 qui annonçait la crise financière à venir.

    Dans son livre, Le Choc des empires .Etats-Unis, Chine, Allemagne: qui dominera l'économie-monde ? (Le Débat, Gallimard, 2014), il analyse la guerre économique que se livrent les trois grands empires qui règnent en maîtres sur la mondialisation.  

    Entretien réalisé par Eléonore de Vulpillières et Alexandre Devecchio

  • Il s'en dit des choses au Parlement Européen ... dont on se gardera bien de parler !

     

    Mercredi 7 octobre 2015, le Parlement Européen accueillait François Hollande et Angela Merkel.

    Martin Schulz donne la parole à Nigel Farage, chef du Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP).

     

    Sans préambule, avec une élégance toute britannique et beaucoup de conviction, il va mettre les points sur les « i » sur la situation de l'Union Européenne « totalement dominée par l'Allemagne », selon lui, et sur l’invasion des pays européens par des « migrants » de tout poil !

     

    Cette intervention au parlement européen n’a pas été répercutée par nos médias …

     

    Pourtant, les propos de Nigel Farage étaient aussi radicaux, sinon plus, que ceux de Marine Le Pen et il nous ont semblé beaucoup plus brillants ! Fallait-il occulter que le FN est loin d'être le seul à défendre de telles positions ? Et qu'il n'y a pas qu'en France qu'elles ont cours ? Alors, propos plus dérangeants encore que ceux tenus par la présidente du FN ?

     

    Sans doute. A preuve la tête d'Angela Merckel et celle, constipée, de notre Président …  •  

     

    Transmis par Marc Rousset que nous remercions.

    www.marcrousset.over-blog.com

     

  • Commission européenne et milieux d’affaire : les liens troubles décryptés

     

    par Ludovic Greiling             

    L’évolution des membres de l’ancienne Commission Barroso, qui a laissé sa place il y a un an à la Commission Juncker, montre l’ampleur des liens troubles qui existent entre ceux qui établissent les lois européennes et les instituts d’affaires.

    Ainsi, depuis son départ, l’ex commissaire dédié à la concurrence Nelly Kroes a rejoint Bank of America-Merrill Lynch (la banque américaine qui avait notamment préparé en secret le rachat d’Alstom par General Electric cette année, opération qui avait été approuvée par la Commission).

    L’ancienne commissaire à l’éducation, puis à la culture et enfin à la justice, Viviane Reding, est devenue entre autres membre du conseil d’administration de l’entreprise d’imagerie Agfa Gevaert et de la très puissante fondation mondialiste Bertelsmann.

    (voir le livre de Pierre Hillard sur cette institution http://www.amazon.fr/fondation-Bertelsmann-gouvernance-mondiale/dp/2755403357/ref=asap_bc?ie=UTF8)

    Les étranges postes de Barroso

    Le commissaire Karel de Gucht, qui a lancé discrètement les négociations avec les Etats-Unis pour l’établissement d’un marché transatlantique, a rejoint le conseil d’administration de deux entreprises d’investissement (CVC capital partners et Merit Capital NV) ainsi que celui du géant téléphonique Proximus (ex Belgacom).

    Et l’ancien président de l’exécutif européen José Manuel Barroso, en poste pendant dix ans ? Il a pris pas moins de 22 nouvelles fonctions, dont celles de professeur invité dans un nombre impressionnant d’universités américaines ou d’organisateur des futures réunions du groupe de Bilderberg.

    Il a également pris la présidence de l’Opéra de Madrid ou celle de la fondation des Beaux-Arts de Bruxelles, et il est devenu président de la fondation de l’UEFA pour l’enfance.

    Le monde du football professionnel n’a décidément pas cessé de nous étonner…

    « Les liens étroits entre les commissaires européens et les corporations qu’ils régulent ouvrent grandes les portes à un accaparement par les entreprises et à des conflits d’intérêts », commente Vicky Cann, présidente de Corporate observatory Europe, une association basée à Bruxelles à l’origine de l’étude sur le devenir des anciens commissaires.

    La liste exhaustive et l’évolution des anciens membres de la Commission est disponible ici (en anglais) :

    https://docs.google.com/spreadsheets/d/1unSfaPomgZLlVSumeTv2xxq7eL4QvdwYYy08ng-cPoU/edit#gid=0