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  • Où l'écrivain algérien Kamel Daoud recadre sèchement Bernard Guetta sur France Inter

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    Dialogue sur France Inter, hier matin, mercredi, entre Bernard Guetta et Kamel Daoud :

    Bernard Guetta : « Les islamistes, à part quelques irréductibles qui sont restés les armes à la main dans les maquis du passé, ont été largement dissous dans la corruption du pouvoir ...»

    Kamel Daoud : « Pour leurs masses, leurs forces, leurs sympathisants, vous vous trompez lourdement. La stratégie d'un islamiste, ce n'est pas de composer, mais c'est de prendre la totalité d'un pouvoir et de dominer, et de conquérir, et de posséder. (...) Si vous voulez le confort de votre vision, je vous la laisse. Mais ce n'est pas la réalité. »  

    Le réalisme face aux nuées !

     

  • PARIS • Pprochaine conférence d'Yvan Blot, lundi 15 juin

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    Il y a toujours eu des pôles d’influence : avant 1914, un pôle révolutionnaire libéral, dominé par la France et le Royaume Uni, s’oppose au pôle « réactionnaire » dominé par l’Allemagne prussienne et l’Autriche. En 1939, trois pôles idéologiques s’opposent : le pôle libéral à l’ouest, le pôle fasciste au centre avec l’Allemagne et l’Italie et le pôle communiste dirigé par l’URSS. Après 1945, et la chute des régimes fascistes, le monde devient « bipolaire ». L’Amérique représente idéalement un pôle conservateur, libéral, anticommuniste, patriote, chrétien et pacifiste. L’URSS apparait comme révolutionnaire, totalitaire, communiste, internationaliste, antichrétienne et belliciste.   

    Aujourd’hui, tout est pratiquement inversé.  Les Etats-Unis sous l’influence de la révolution culturelle des années soixante, sont devenus individualistes libertaires (donc anti-conservateurs), égalitaristes, hostiles au patriotisme des autres, de plus en plus hostiles aux traditions chrétiennes, et bellicistes. 

    La nouvelle Russie est libre du politiquement correct, démocratique car patriote, non communiste, libérale au point d’adopter le « flat tax », conservatrice et chrétienne, et attachée à l’ordre international et à la paix.  

    L’Europe est requise par les Etats-Unis de faire son choix. Les Américains ne veulent pas d’un rapprochement entre la première Rome, celle de l’Occident catholique et la 3ème Rome orthodoxe issue de l’Empire byzantin. Elle cherche à imposer une nouvelle religion séculière de type juridique, celle des droits de l’homme, qu’elle veut imposer après l’échec des religions séculières communistes et fascistes. 

    Tout se passe comme si la tragédie antique « Rome contre Carthage » se reproduisait sous nos yeux. Les Etats-Unis autrefois très unifiés sous des valeurs communes chrétiennes comme le montrait Tocqueville, sont désormais fort divisés. Le livre « One nation, Two cultures » de Gertrude Himmelfarb, montre l’Amérique divisée entre une oligarchie gauchisante, égalitariste style « mai 68 » représentée notamment par Mme Hillary Clinton, qui fait la politique étrangère, et un petit peuple resté très conservateur et chrétien, mais qui n’a pas son mot à dire sur la place du pays dans le monde (courant « isolationniste »).   

    Les Etats-Unis oligarchiques, alliés aux oligarchies européennes, défendent le modèle antique des phéniciens contre Rome. La Russie, défend le modèle romain en quelque sorte. Qu’est-ce-à-dire ? 

    Le modèle phénicien, qui inspira de grandes cités antiques comme Tyr ou Carthage, est fondé sur la primauté des valeurs marchandes, de la domination des mers, de l’artisanat et du droit. Les dirigeants étaient des juges, les « suffètes » élus par des assemblées oligarchiques dans un climat de corruption. La politique et le droit se confondent, les valeurs religieuses et militaires sont marginalisées. La morale pharisienne est mise en avant, ce qui n’empêche pas un lucratif commerce d’esclaves et le culte orgiaque et féministe d’Astarté avec ses hétaïres. L’Amérique, protestante  religieusement, est sensible à ce juridisme politique proche de l’Ancien testament. Le modèle européen serait plutôt Rome : une tradition aristocratique met l’armée en valeur et remet l’esprit mercantile à sa place. Le droit est important mais la religion le transcende totalement. Le modèle éducatif du kalos kagathos, de l’honnête homme ou du gentleman, l’emporte sur l’avidité financière du parvenu. Le conflit Amérique/ Russie où l’Europe devra un jour faire son choix n’est pas qu’un conflit politique mais un conflit entre deux modèles de civilisation. Un sociologue allemand, Werner Sombart, avait déjà montré cette opposition dans son livre « Händler und Helden » : les marchands et les héros, où il opposait l’idéal du businessman anglo saxon matérialiste à celui de l’aristocrate prussien idéaliste. Pour lui, c’était le sens véritable de la guerre de 1914/1918. Sombart regrettait que la France se soit alliée à l’époque à l’Angleterre.  

    Les phéniciens ou l’Empire romain : voilà le choix qui nous est offert à nouveau aujourd’hui. Le monde du « Gestell » de Heidegger avec ses idoles, l’ego, l’argent, les masses et la technique ou le monde de la tradition centré sur Dieu, le sens de l’honneur, la personne humaine et le culte des racines. La Russie a fait son choix au moment où l’Amérique, subvertie par les valeurs des années soixante, pétries d’égalitarisme et de freudisme, se tourne contre son héritage européen. Cette destinée américaine était annoncée dans le poème d’Emma Lazarus, qui se trouve sur le socle de la statue de la Liberté à New York : le poème jette l’opprobre sur le faste des vieilles civilisations aristocratiques (l’Europe est visée) et appelle les foules déracinées à suivre la Lumière du flambeau qui éclaire « la porte d’or » (sic). La Statue de la liberté érige la liberté comme moyen suprême pour se tourner vers le culte de Mammon, le culte de l’or ! Face à ce matérialisme, nous opposerons la statue de la Mère patrie à Volgograd, érigée sur les lieux où l’armée nazie fut vaincue. Cette statue n’appelle pas à gagner de l’argent mais à sacrifier sa vie en héros pour défendre la mère patrie. La statue de New York a été inspirée par un modèle égyptien rigide. La statue de Volgograd est une réplique de la déesse de la victoire chez les anciens Grecs (Niké). Deux façons de voir l’existence !    

    Au 15 juin ! Amicalement 

    Ivan Blot

     

  • Famille de France • Les 50 ans du duc de Vendôme célébrés à Dreux

     

    Nous avons peu de choses à ajouter à l'excellent reportage qui suit. Si ce n'est que la journée à laquelle invitait la princesse Philomena pour fêter les cinquante ans du prince Jean a été, en effet, pour l'ensemble des participants, une journée heureuse et même joyeuse comme il est dit dans ce reportage. L'extrême gentillesse, l'attention, l'amitié chaleureuse avec lesquelles les Princes ont reçu leurs invités, y ont été pour beaucoup. Il nous est seulement possible de les en remercier.  LFAR

     

    Le prince Jean de France, Duc de Vendôme a célébré son cinquantième anniversaire en présence de sa famille, sa mère la Duchesse de Montpensier, ses quatre frères et sœurs : la princesse Marie accompagnée de son époux le prince Gundakar de Liechtenstein et leurs filles aînées les princesses Leopoldine et Maria-Immaculata de Liechtenstein, le prince François, Comte de Clermont, la princesse Blanche et le prince Eudes, Duc d’Angoulême venu avec la princesse Marie-Liesse et leurs enfants, la princesse Thérèse et le prince Pierre. Le prince Jean avait placé  cette fête sous le signe de l’amitié et de la fidélité puisque les amis et les proches du Prince étaient également  conviés à participer à cette fête particulièrement joyeuse. 

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    Après la messe célébrée en l’église Saint Pierre de Dreux, les invités de la Duchesse de Vendôme sont conviés au Domaine Royal pour une réception dans le parc. A la sortie de la messe, les invités sont témoins d’un geste touchant de la part des « Monarchs de Dreux », l’équipe de football américain de la ville qui se s’est  déplacée pour faire une Haie d’Honneur au Duc et à la Duchesse de Vendôme à la porte de l’église sous les applaudissements des invités et des paroissiens ébahis. On reconnaît au centre, parmi les invités, l’archiduc Rudolf d’Autriche coiffé d’un chapeau de paille.

     

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    Lors du cocktail le Duc d’Angoulême converse avec le prince Guillaume et la princesse Sibilla de Luxembourg, amis proches du Duc et de la Duchesse de Vendôme.

     

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    Les enfants du Duc d’Angoulême, le prince Pierre et la princesse Thérèse d’Orléans conversent avec un cousin, Maurice de Rambuteau.

     

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    Le prince Gaston et la princesse Antoinette sont ravis de souffler sur les bougies du gâteau d’anniversaire, un délicieux vacherin aux armes du prince Jean.

     

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    Après avoir soufflé ses 50 bougies, le Duc de Vendôme, ici au côté de la princesse Philomena et des princesses Antoinette et Louise-Marguerite, découvre le cadeau de ses amis : un superbe fusil de chasse fabriqué sur mesure et gravé à ses armes. Le prince Jean, chasseur émérite, est ému et heureux par ce cadeau qui lui va droit au cœur.

     

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    Le Duc de Vendôme remercie chaleureusement sa famille et ses amis pour leur présence, leurs attentions et pour les cadeaux qui s’accumulent au coté du fusil de chasse.

     

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    Venus de Bordeaux pour l’occasion, le Duc et la Duchesse d’Angoulême posent dans le parc de Dreux avec la princesse Thérèse âgée de 14 ans et le prince Pierre, filleul du Duc de Vendôme, qui va célébrer ses 12 ans le 6 août prochain.

     

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    Dans le parc de Dreux, la princesse Leopoldine de Liechtenstein se repose au côté du prince François de France, de la princesse Blanche de France et du prince Pierre d’Orléans.

     

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    Le Duc et la Duchesse d’Angoulême et Stéphane Bern, qui revenait du Prix Eurovision spécialement pour féliciter le Duc de Vendôme, sourient lors du discours humoristique d’un prince Jean heureux et particulièrement en forme en cette journée anniversaire. Vers 18 h 30, les invités prennent congé des princes avec regret après avoir bu une dernière coupe de champagne en l’honneur du prince Jean. 

    Source : Noblesse et Royautés

     

  • « Vu du Kremlin, la France n’a plus de politique étrangère… » L'analyse d'Alain de Benoist *

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    En matière de politique étrangère, nous sommes, de façon générale, en accord avec les analyses toujours pertinentes d'Alain de Benoist. Celle qui suit relève tout à fait de cette convergence. Précisons simplement que cet effacement de la France qu'Alain de Benoist constate à juste titre, nous ne le considérons pas comme irréversible. LFAR 

     

    1530443371.jpgPlusieurs vidéos tournent actuellement en boucle sur Internet. L’une du général Wesley Clark, ancien patron de l’Otan, l’autre de George Friedman, président de Stratfor, une société privée de renseignement basée au Texas et notoirement liée à la CIA. Le premier est bouleversé par le cynisme de la Maison-Blanche, l’autre le revendique fièrement. Difficile dans ces conditions de savoir quelle politique les États-Unis entendent mener en Europe…

    Elle a pourtant le mérite de n’avoir jamais changé. Depuis 1945, l’objectif des États-Unis est de favoriser l’Europe-marché au détriment d’une Europe-puissance qui pourrait devenir leur rivale. À cela s’ajoute, depuis la dislocation du système soviétique, un autre objectif vital : empêcher l’Europe occidentale d’établir un partenariat avec la Russie. George Friedman l’a rappelé après Brzezinski : en tant que grande Puissance de la Mer, l’intérêt primordial des États-Unis est d’empêcher l’unification de la grande Puissance de la Terre, c’est-à-dire de l’ensemble géopolitique eurasiatique. Les USA contrôlent tous les océans du monde, ce qu’aucune puissance du monde n’avait fait avant eux (« Maintenir le contrôle de la mer et le contrôle de l’espace est la base de notre pouvoir »), mais ils n’ont pas la capacité d’occuper l’Eurasie. Ils doivent donc diviser pour régner.

    Dans un premier temps, ils ont suscité en Europe de l’Est toute une série de « révolutions colorées » à la faveur desquelles ils ont tenté d’étendre l’OTAN jusqu’aux frontières de la Russie. Aujourd’hui, ils cherchent créer un “cordon sanitaire” tourné contre Moscou, coupant l’Europe en deux depuis la Baltique jusqu’à la mer Noire. Ce projet de “zone-tampon” a le soutien des États baltes, de la Pologne, de l’Ukraine et de la Bulgarie, mais se heurte aux réticences ou à l’opposition de la Hongrie, de la Serbie et de l’Autriche. L’instrumentalisation du coup d’État intervenu à Kiev en février 2014 entre évidemment dans ce cadre, tout comme l’actuelle tentative albano-islamo-mafieuse de déstabilisation de la Macédoine, qui vise à mettre en échec le projet « Turkish Stream », déjà approuvé par le nouveau gouvernement grec, qui permettrait aux Russes d’acheminer leur gaz vers l’Europe occidentale sans avoir à passer par l’Ukraine.

    C’est également dans cette optique qu’il faut situer le projet de Traité transatlantique, dont le but principal est de diluer la construction européenne dans un vaste ensemble inter-océanique sans aucun soubassement géopolitique, de faire de l’Europe de l’Ouest l’arrière-cour des États-Unis et d’enlever aux nations européennes la maîtrise de leurs échanges commerciaux au bénéfice de multinationales largement contrôlées par les élites financières américaines.

    La grande inconnue, c’est l’Allemagne. La plus grande hantise des Américains est l’alliance de la technologie et du capital allemands avec la main-d’œuvre et les ressources naturelles russes. « Unies, dit Friedman, l’Allemagne et la Russie représentent la seule force qui pourrait nous menacer, et nous devons nous assurer que cela n’arrive pas ». Pour l’heure, l’Allemagne semble s’incliner devant les diktats de Washington. Mais qu’en sera-t-il demain ?

    Au Proche-Orient, les choses se sont tellement compliquées depuis quelques mois que beaucoup de gens n’y comprennent plus rien. Là encore, quel est le jeu des Américains ?

    Les États-Unis ont de longue date mis en œuvre au Proche-Orient une « stratégie du chaos », visant à abattre les régimes laïcs au bénéfice des mouvements islamistes, afin de démanteler des appareils étatico-militaires qu’ils ne pouvaient contrôler, puis à remodeler toute la région selon des plans arrêtés bien avant les attentats du 11 Septembre. L’État islamique (« Daesh ») a ainsi été créé par les Américains, dans le cadre de l’invasion de l’Irak, puis s’est retourné contre eux. Les USA ont alors commencé à se rapprocher de l’Iran, ce qui a suscité l’inquiétude des monarchies du Golfe qui redoutent par-dessus tout l’influence régionale de Téhéran (d’où l’opération actuellement menée au Yémen contre les rebelles chiites). On a donc aujourd’hui trois guerres en une seule : une guerre suicidaire contre la Syrie, dans laquelle les Occidentaux sont les alliés de fait des djihadistes, une guerre des Américains contre l’État islamique, et une guerre des dictatures du Golfe et de la Turquie contre l’axe Beyrouth-Damas-Téhéran-, avec la Russie en arrière-plan.

    Et la France, dans tout ça ?

    Elle ne compte plus pour grand-chose. Elle se réclame de la laïcité, mais privilégie ses relations avec les pétromonarchies les plus obscurantistes. Concernant les migrants qui affluent par milliers depuis la Méditerranée – fuyant, non pas la misère ou la dictature, comme on le répète ici et là, mais la guerre civile et le chaos que les Occidentaux ont apportés chez eux –, elle se soucie plus de les empêcher de se noyer que de ne pas faire naufrage elle-même, plus de la façon des les accueillir que de les empêcher d’entrer. Les Allemands la regardent désormais de haut, les Espagnols et les Italiens n’en attendent plus rien, et les Anglais continuent à considérer le French bashing comme un sport national.
    Quant au Kremlin, il ne se fait plus d’illusions : la France ne peut plus avoir de politique étrangère digne de ce nom, puisqu’elle s’est aujourd’hui couchée devant les Américains. En témoignent de manière éloquente le refus de la France de livrer aux Russes les navires « Mistral » que ceux-ci avaient déjà payés, et le scandaleux boycott des cérémonies qui se sont déroulées à Moscou pour le 70e anniversaire de la défaite du Troisième Reich. De ce point de vue, la continuité de Sarkozy à Hollande est parfaite. L’UMP va devenir « les Républicains », tandis que le PS n’est déjà plus qu’un « parti démocrate » à l’américaine. Il n’y a plus qu’à rebaptiser « Maison blanche » le palais de l’Elysée, et tout sera parfaitement clair ! 

    * Entretien réalisé par Nicolas Gauthier - Boulevard Voltaire

  • Dossier syrien : Ce n'est pas d'aujourd'hui que les démocraties oeuvrent au triomphe des pires... Lire le parallèle historique que dresse Antiquus

    Abou Bakr Al-Baghdadi, le "calife" de Daech face à Bachar El Assad 

     

    L'attitude des "occidentaux" d'aujourd'hui ressemble trait pour trait à celle des "démocraties" lorsque Hitler commença à menacer l'Autriche, s'appuyant sur les SA de Seyss-Inquart. A l'époque, l'Autriche était dirigée par le chancelier Dollfuss, qui fut assassiné par les hitlériens, et remplacé par le chancelier Schussnigg. Ils demandèrent de l'aide contre l'invasion qui se préparait ; mais la France et l'Angleterre la lui refusèrent obstinément. Pourquoi ? Parce que ces deux gouvernants représentaient une tendance de la droite monarchiste et corporatiste. La troupe sur laquelle ils s'appuyaient était la Heimwehr, dirigée par le prince de Starhemberg. C'est ainsi que Léon Blum ne manqua pas de déclarer, dans un texte bien enseveli aujourd'hui, que le national socialiste valait mieux que la dictature réactionnaire et cléricale. Les « démocraties » ont payé leur aveuglement idéologique. Mais bien plus encore les peuples qui avaient le malheur d'être dirigées par elles. Elles n'ont rien appris depuis. On ne peut même pas dire qu'elles ont tout oublié car elles n'ont pas de mémoire. 

    Antiquus

    lundi 25 mai 2015

    (Commentaires de Lafautearousseau)

     

  • Pourquoi la gauche a perdu les intellectuels, selon Vincent Tremolet de Villers *

     

    Nous avons maintes fois évoqué ce sujet important dans Lafautearousseau. Et, sans-doute, n'en aurons-nous pas fini de longtemps. Vincent Tremolet de Villers dresse ici de l'évolution d'une bonne partie des intellectuels français un tableau synthétique brillant, saisissant et utile.  LFAR

     

    ob_b41265_vincent-temolet-de-villers.jpg« Pseudo-intellectuels ! » On croyait que Najat Vallaud- Belkacem était une élève appliquée, on a découvert la plus affranchie des anarchistes. Il lui aura fallu une formule prononcée le 30 avril sur RTL pour faire trembler tout ce qui, à Paris, fait la vie de l'esprit. Le Collège de France, l'Académie française, la revue Le Débat, l'Ecole des hautes études… Au bowling, ça s'appelle un strike, au tennis un grand chelem. Marc Fumaroli, Pierre Nora, Jacques Julliard, Régis Debray, Alain Finkielkraut, Luc Ferry, Pascal Bruckner, Patrice Gueniffey : son tableau de chasse ferait pâlir d'envie le dernier des Enragés de 68. « Professeurs, vous êtes vieux… votre culture aussi », écrivaient-ils sur les murs ; « Intellectuels, imposteurs », leur a-t-elle dit en substance. Depuis, la bonne élève a repris le dessus et elle fait mine de trier le bon grain (Nora, Julliard) de l'ivraie (Finkielkraut, Ferry, Bruckner). Le gouvernement dans son ensemble s'est souvenu que le maître d'œuvre des Lieux de mémoire n'était pas un vulgaire porte-parole de l'UMP. Mais il est trop tard, le mal est fait. La confrérie des « pseudos », partagés entre la colère et l'effarement, épargne Najat Vallaud-Belkacem, mais le propre d'un universitaire, d'un chercheur ou d'un savant est d'avoir la mémoire longue.

    D'autant que le Premier ministre a pris, lui aussi, la mauvaise habitude de cibler penseurs et essayistes. En six mois, il a réussi le tour de force de se mettre à dos quatre auteurs à très grands succès. Il a d'abord affirmé que le livre d'Eric Zemmour ne devait pas être lu. A expliqué que celui de Houellebecq le méritait peut-être. Avant de tomber sur Michel Onfray dans une démonstration embrouillée (Manuel Valls lui reprochait en substance de préférer avoir raison avec Alain de Benoist plutôt que tort avec BHL) puis sur Emmanuel Todd (qui n'en demandait pas tant), coupable, par les considérations abracadabrantesques que l'on peut lire dans son dernier essai Qui est Charlie? (Seuil), de désespérer le canal Saint-Martin. « Crétin ! », « Pétain ! » a reçu Manuel Valls en retour.

    Tout fout le camp ! La gauche avait déjà perdu le peuple, voilà les intellectuels qui la désertent. Ils y étaient pourtant plus chez eux qu'un banquier à la City, à tel point que l'on apposait naturellement, comme un poing sous une rose, les mots « de gauche » à celui d'« intellectuel ». Las ! Les images de philosophes à cheveux longs, belles gueules, clope au bec, dans un cortège de mains jaunes illustrent désormais les livres scolaires. SOS Racisme est une petite entreprise en difficulté, François Hollande, un Mitterrand de poche et la jeunesse de France, atomisée. La planète de l'intelligence s'éloigne chaque jour un peu plus de celle de la politique et, si le divorce n'a pas été prononcé solennellement, la séparation est un fait. « Où sont les intellectuels ? Où sont les grandes consciences de ce pays, les hommes, les femmes de culture qui doivent monter au créneau. Où est la gauche ? » a lancé Manuel Valls, en meeting dans la petite ville de Boisseuil, près de Limoges (Haute-Vienne). C'était le 5 mars, avant les départementales. Nul, sinon l'écho, n'a répondu à sa plainte.

    Sans s'en douter, le Premier ministre renvoyait à la première querelle, la plus profonde. Son discours reprenait, en effet, les mots de Max Gallo, alors porte-parole du gouvernement Mauroy, qui, en 1983, signait dans Le Monde une tribune sur « le silence des intellectuels ». 1983: c'était alors le tournant libéral et la première rupture. L'enjeu : l'autre politique et la sortie de la France du Système monétaire européen (SME). Après moult hésitations, Mitterrand avait choisi la ligne « orthodoxe ». « Sur l'Europe, 1983 fut pour les socialistes ce que 1992 fut pour les gaullistes », explique Eric Zemmour. Ce fut l'occasion d'un affrontement idéologique qui a creusé les premières tranchées. A gauche, les marxistes, mais aussi ce qu'on appellera beaucoup plus tard les souverainistes, les défenseurs de « l'Etat stratège », du modèle social, du soldat de Valmy, du prolo des usines que Renaud, pas encore passé de la mob au 4 x 4, chante avec talent. Pour eux, depuis 1983, «l e peuple est la victime émissaire des élus du marché libre » (Michel Onfray). A droite, les pragmatiques, et les membres de ce qu'Alain Minc appellera beaucoup plus tard « le cercle de la raison ». Ils sont progressistes, défenseurs de la construction européenne et de l'Alliance atlantique. En politique, c'est Jean-Pierre Chevènement contre Jacques Attali. Mitterrand apaisa ces courants contraires en faisant souffler « l'esprit du Bien ». Avec l'aide de Julien Dray, Bernard-Henri Lévy, Harlem Désir, il inventa l'antiracisme au moment même où il aidait le Front national à prendre son envol. La droite la plus bête du monde foncera tête baissée. Trente ans après, elle continue de tourner sans but dans l'arène. La gauche se grisera avec la lutte contre le FN pour oublier que sa pensée s'épuise. Au début, c'est caviar et champagne ! C'est nous qu'on est les penseurs ! L'intelligence, le talent, la culture, les paillettes sont de gauche. Le magistère intellectuel aussi. Le mécanisme énoncé par Régis Debray en 1979 dans Le Pouvoir intellectuel en France (Folio) - « Les médias commandent à l'édition, qui commande à l'université » - est parfaitement huilé. « Mitterrand était un homme complexe, cultivé, spontanément monarchique, se souvient Pascal Bruckner. Il y avait une cour autour de lui. »

    De Mitterrand à Hollande

    C'est « la République des bonnes blagues, des petits copains »

    Pascal Bruckner

    Près de trente ans après, un socialiste est toujours à l'Elysée, mais c'est « la République des bonnes blagues, dit Bruckner, des petits copains ». Quant à l'antiracisme, les bombes de l'islamisme conquérant l'ont désorienté. « C'est un train fou duquel de plus en plus de gens ont envie de descendre » (Finkielkraut). Le Président bichonne la société civile, mais les comédiens, les rappeurs (JoeyStarr), les comiques (Debbouze), les artistes passent avant les intellos. Bernard-Henri Lévy passe parfois en voisin, mais c'est pour prendre la défense des Ukrainiens, des peshmergas ou des chrétiens d'Orient. Régis Debray préfère dîner avec Eric Zemmour ou deviser avec son voisin de palier, Denis Tillinac. Pascal Bruckner, malgré les sarcasmes de ses amis qui moquent « un combat de droite », se rend à Erbil à la rencontre des chrétiens d'Irak. Alain Finkielkraut est élu à l'Académie française au fauteuil de Félicien Marceau. L'ancien mao Jean-Pierre Le Goff fustige avec un talent redoutable le « gauchisme culturel ». Jacques Julliard déplore le « néant spirituel et intellectuel contemporain ». Pierre Nora considère que « la crise identitaire que traverse la France (est) une des plus graves de son histoire ». Tous reconnaissent un divorce avec la gauche qui nous gouverne. Le communiste Alain Badiou voit-il sa prophétie prendre corps ? En 2007, il confiait au Monde: « Nous allons assister, ce à quoi j'aspire, à la mort de l'intellectuel de gauche, qui va sombrer en même temps que la gauche tout entière (…) (Sa) renaissance ne peut se faire que selon le partage : ou radicalisme politique de type nouveau, ou ralliement réactionnaire. Pas de milieu.» Le radicalisme politique de type nouveau pousse à la gauche de la gauche. Il regarde vers Syriza ou Podemos et dénonce, avec Jean-Claude Michéa, la complicité idéologique entre gauche et droite françaises « sous le rideau fumigène des seules questions “sociétales” ». Que reste-t-il pour le gouvernement ? Un quarteron de sociologues, le sourire de Jacques Attali et la mèche d'Aymeric Caron.

    « L'antiracisme est un train fou duquel de plus en plus de gens ont envie de descendre »

    Alain Finkielkraut

    Le 11 janvier n'est plus ce qu'il était

    Les intellos, François Hollande pense pourtant les connaître par cœur. Un déjeuner, quelques compliments, un shake-hand et le tour est joué. Le PS, c'est chez eux: ils reviendront à la maison à la première occasion. Le 11 janvier, le président de la République a cru à la grande réconciliation. « Il a vécu une lune de miel avec les intellectuels, raconte Pascal Bruckner. Et, très vite, la gauche est revenue à son péché originel : croire qu'elle est le sanctuaire inaliénable de l'intelligence et de la pensée. Hors les penseurs godillots, les intellectuels n'ont pas suivi et ceux qui ne suivent pas sont excommuniés.» L'esprit du 11 janvier a laissé la place à l'esprit de parti. Très vite, il ne s'agissait plus de combattre le terrorisme islamiste, mais le Front national et « l'islamophobie ». La défense de la liberté d'expression a laissé place à une surveillance du « dérapage », de l'amalgame, de la stigmatisation. Un détournement grossier qui a laissé des traces. « On invoque “l'esprit du 11 janvier”, tempêtait Jean-Pierre Le Goff dans FigaroVox, en même temps, le débat et la confrontation intellectuelle sont placés sous la surveillance d'associations communautaristes qui se sont faites les dépositaires de la morale publique.» Quand Laurent Joffrin célébrait le 11 janvier comme une épiphanie de la gauche morale, Alain Finkielkraut voyait naître « la division du monde politique, médiatique et intellectuel entre deux partis. Il y a d'un côté “le parti du sursaut” et “le parti de l'Autre”. La vision était prophétique. « L'antifascisme mondain » (Elisabeth Lévy) a volé en éclats et « le parti de l'Autre » a tombé le masque. Avec Edwy Plenel et Emmanuel Todd, il fait des musulmans d'aujourd'hui « les juifs des années 30 » et de la réaction des Français aux attentats la preuve de leur « islamophobie ». Après les avoir célébrées, s'en prendre aux foules du 11 janvier est devenu un must. La preuve d'«une fuite en avant dans la radicalité chic» (Finkielkraut). Sur l'autre versant de l'antiracisme, de Bernard-Henri Lévy en Philippe Val, on nomme l'ennemi prioritaire: « le drapeau noir du califat ».

    La vérité est que la folie djihadiste a mis au jour une ligne de fracture très profonde et que l'on ne peut plus enfouir : celle de l'identité ainsi qu'une question obsédante: « Qu'est-ce qu'être Français ? » L'universitaire Laurent Bouvet se souvient d'un colloque organisé en 2011, par le PS, sur le sujet. Il avait défendu l'idée d'une angoisse identitaire qui traversait le pays et développé la notion d'« insécurité culturelle ». Il fut considéré, au mieux comme un zozo, au pire comme un allié objectif de Marine Le Pen.

    Impuissante à y répondre, sourde à ces paniques, oscillant sans choisir entre le parti de « l'Autre» et celui du «sursaut », dépourvue de marges de manœuvre économiques, la gauche Hollande, pour combler son vide idéologique, est en proie à une véritable frénésie sociétale. Le mariage, la filiation, le genre, l'IVG, la fin de vie : il faut légiférer sur tous les aspects de l'existence, de la conception jusqu'à la mort naturelle. Là encore, tous les intellos ne suivent pas. « Ils veulent changer la condition humaine », s'est exclamé Claude Lanzmann dans Le Figaro. Onfray signe avec José Bové et Sylviane Agacinski une tribune dans Libé contre la GPA. Dans Le Figaro, il qualifie Pierre Bergé, favorable à cette pratique, de « Berlusconi, la vulgarité en plus ». « Le mariage pour tous, comme la réforme du collège, devait être pour leurs promoteurs une simple mesure d'ajustement à la société d'aujourd'hui, explique l'historien Pierre Nora. Ils ont tout, pour leurs détracteurs, d'un ébranlement social profond.»

    Le collège ! Le dernier champ de bataille entre les intellos et le gouvernement. Les premiers reprochent un nivellement par le bas, les seconds veulent libérer l'élève de son ennui. « La civilisation, ça n'est pas le Nutella, c'est l'effort », a lancé Régis Debray comme un cri de ralliement. Alain Finkielkraut reconnaît avec ses pairs que droite et gauche sont pareillement coupables dans l'effondrement de l'école. Il s'inquiète cependant des déclarations martiales de Najat Vallaud-Belkacem: « L'école était une promesse, elle est devenue une menace, explique-t-il. A l'insécurité culturelle, le gouvernement ajoute une insécurité scolaire, indiquant aux parents qui veulent le meilleur pour leurs enfants qu'ils sont pris au piège et que les “resquilleurs de mixité” seront punis. Leur attitude de plus en plus compassionnelle est aussi de plus en plus totalitaire.»

    L'inculture pour tous

    « Les intellectuels peinent à trouver leur place dans un système d'information où le manichéisme et la pensée ­binaire feront toujours plus d'audience que la nuance »

    Pierre Nora

    Pour Pierre Nora, au-delà même des idées, cette rupture était inéluctable. « Les politiques se méfient des intellectuels, reconnaît-il. Ils ont en tête leurs fourvoiements d'autrefois et leur reprochent d'être déconnectés de la réalité du terrain, de la complexité des dossiers. Ils ne pèsent rien dans les formations politiques, pas plus que dans les élections.» Mais, à l'entendre, la clé est ailleurs. « Les intellectuels, poursuit-il, peinent à trouver leur place dans un système d'information où le manichéisme et la pensée binaire feront toujours plus d'audience que la nuance, où animateurs et politiques se mettront le plus souvent d'accord pour considérer “le penseur” comme un coupeur de cheveux en quatre.»

    Comment réfléchir dans la perspective étroite et desséchante de la conquête du pouvoir? Comment méditer sur les fractures françaises quand vous êtes attendu sur une radio à 8 heures, une télé d'information continue deux heures plus tard, à un déjeuner avec des journalistes avant de vous rendre à l'Assemblée et à un colloque le soir dans un lycée de lointaine banlieue sur « le vivre-ensemble » ? Le tout en ayant échangé une centaine de textos ?

    Dans l'agenda d'une politique, la vie intellectuelle est un encombrant.

    Nous sommes au début des années 2000. Le PS a pris des bonnes résolutions. Il reçoit tour à tour les grandes figures de la pensée. Ce matin, c'est Marcel Gauchet qui planche. Le thème: « La sortie du religieux ». Une quinzaine d'auditeurs sont présents avec, au premier rang, le premier secrétaire du parti, François Hollande. A peine l'orateur a-t-il commencé que le député de Corrèze commence à compulser un dossier qu'il lit avec attention page par page. Au milieu de la communication, son attachée de presse apporte, l'air affairé, un autre dossier. Tandis que Gauchet poursuit son propos, Hollande se plonge un peu plus dans ses papiers. Une fois la conférence terminée, il oublie ses dossiers sur la table. Que contenaient-ils? Des dépêches politiques du fil AFP !

    Pour Jean-Pierre Le Goff, cette inculture est de plus en plus rédhibitoire : « Une élite ? Des gens qui, par un certain nombre de conditions, sont arrivés au pouvoir. Mais ils sont totalement incultes. Dénués des oripeaux du pouvoir, ils ne sont plus rien. » « Ceux qui affirment, sans gêne, que l'on critique sans avoir étudié, que lisent-ils ? », interroge Alain Finkielkraut. Ce qu'un ancien secrétaire général de l'Elysée sous François Mitterrand résume en ces termes: « Les ministres d'aujourd'hui ont le niveau des attachés parlementaires des années 80.» Cette inculture, cependant, n'est pas l'apanage de la gauche. Et la droite s'illusionne si elle pense adopter ces orphelins. « Mon parti n'existe pas », confie Alain Finkielkraut. Bruckner, lui non plus, n'a pas de port d'attache. Le Goff anime le groupe Politique autrement. Régis Debray ou Michel Onfray se situent désormais en surplomb de ce qu'ils considèrent comme un divertissement de masse. Ce qui les relie les uns aux autres ? Quelques mots d'Albert Camus : « Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu'elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse.» D'autres de Pierre Manent : « Je veux comprendre, ou plutôt je désire comprendre. Comprendre quoi ? Comprendre ce qui est.» Et le premier des droits de l'intelligence, plus menacé que jamais. Celui qui consiste, tout simplement, à appeler un chat, un chat. 

    Vincent Tremolet de Villers  - Figarovox   

     

  • France 4 : « Salut ! Ce soir on va parler de l'Action française »

     

    Les royalistes - qui se plaignent volontiers de la « conspiration du silence » qui les marginalise, sans toujours se demander s'il font en toutes circonstances tout ce qu'il faut pur la lever - pourront regarder avec profit l'émission qui suit, réalisée par France 4 les 9 et 10 mai et diffusée jeudi dernier, 21 mai. 

    Filmé à l'occasion du cortège de Jeanne d'Arc et du colloque Dessine-moi un roi. ce reportage a surtout pour sujet la nouvelle génération de militants d'Action française, sujet dont, manifestement, les auteurs traitent plutôt avec sympathie. en tout cas sans hostilité. Ils en donnent un jour assez favorable et les jeunes interrogés - de même d'ailleurs que les moins jeunes -  ne tiennent pas de ces propos caricaturaux que les médias se complaisent trop souvent à retenir presque exclusivement dans ce genre de reportage. Propos qui portent tort au lieu de servir et qu'il eût été pourtant possible de recueillir, comme dans toute assemblée, lors des deux manifestations dont il est question.

    Malgré quelques différences notables, (exemple : le Cortège traditionnel ressemblait beaucoup moins à une manif bruyante que celui d'aujourd'hui), les anciens retrouveront dans la nouvelle génération d'Action française que FR 4 montre ici, bien de points communs avec ce que fut l'engagement militant de leur propre jeunesse.   

    Souhaitons à ces jeunes courageux (intellectuellement et physiquement) et aux anciens qui les y aideront de trouver les voies et moyens qui leur permettront, par delà le stade du binôme formation - manifestations, de recréer un mouvement d'Action française puissant et organisé, capable d'autorité intellectuelle et d'influence politique au sein de la société française. LFAR     

     

     

  • La France désarmée, par Hilaire de Crémiers

     

    2945744152.jpgEt d’abord, politiquement. Car la classe politique ne pense qu’aux prochaines échéances électorales. C’est la seule stratégie des partis qui accaparent le pouvoir. 

    Il aurait mieux valu y penser avant. La guerre est là, omniprésente. Les guerres, devrait-on dire. Pas seulement, celles, horribles, d’Al-Quaïda, de Daech, de Boko Haram, pas seulement celles que fomentent les fous et les truands des sectes fanatisées, mais toutes les autres guerres, celles que mènent les nations, les peuples, les États, les ethnies,  pour leurs intérêts, leur vie, leur survie, leur raison même d’exister.

    Il suffit d’écouter les discours qui se profèrent sur toute la planète et jusque dans les enceintes internationales pour comprendre que rien n’a changé fondamentalement dans les rapports, les équilibres et surtout les déséquilibres qui affectent l’avenir du pauvre monde. échanger des milliards d’information en quelques secondes et se rendre d’un bout à l’autre de « la machine ronde » en quelques heures ne modifient pas les données fondamentales de la politique. 

    Les États-Unis mènent une politique qui, sous couvert de grands principes libéraux, n’a en vue que la sauvegarde de leur domination, même et surtout quand ils imposent sous forme contractuelle leur conception stratégique ou commerciale comme dans l’OTAN ou dans le traité de libre-échange transatlantique. Barack Obama, tout progressiste qu’il soit, n’échappe pas à la règle.

    Le retour des nationalismes

    Il est de bon ton dans les cercles intellectuels qui  parlent de « la mondialisation heureuse » comme d’une divinité bienfaisante, d’exiger des Russes qu’ils sacrifient à cette déesse et à sa religion aussi moralisatrice que calculatrice, c’est-à-dire concrètement qu’ils cèdent tout, puissance, territoires, richesses, influences, à des adversaires déclarés qui veulent les réduire à néant ; les Russes s’y refusent ; ils connaissent leur histoire et n’y renoncent pas.

    La Grande-Bretagne dans les mois qui viennent fera parler d’elle et l’Europe aura à connaître une fois encore que l’Anglais est, d’abord, anglais et qu’au milieu des pires déliquescences son ressort ultime est son nationalisme. L’Allemagne fédérale avait fixé dans les principes de sa constitution de 1947 la règle intangible de sa réunification. Le chancelier Kohl l’a réalisée sans coup férir et sans demander l’autorisation à personne, comme il a décidé souverainement de l’équivalence du mark « est » et du mark « ouest » que les Français ont donc subie. Ce qui justifiera par la suite l’euro, monnaie fondamentalement allemande, Mitterrand et Chirac s’étant trompés lourdement sur le sujet. L’Allemagne, malgré ses déficiences, est maîtresse de l’Europe : l’euro durera tant qu’elle le voudra. Angela Merkel connaît son peuple qui se définit in principio comme souverain. La Pologne éternelle renaît, malgré le libéralisme révolutionnaire qui la ronge comme jadis : elle sait faire valoir ses intérêts et a, pour elle, face à la Russie, la voix du président de l’Europe qui est fils de la Pologne. Quelle revanche !

    L’Espagne et l’Italie, dans leurs élites, malgré des institutions défectueuses ou absurdes, savent fort bien où se situent les principes de leur prospérité. Ainsi de l’Irlande au Portugal, de la mer Baltique aux Balkans, les nations européennes face à des situations tragiques internes et externes gardent encore dans leur mémoire vivante les forces spirituelles qui les caractérisent et qui se refusent à la mort. Tel est le cas de l’Autriche et, plus encore, de la Hongrie : le passé y est garant de l’avenir.

    L’Europe apatride où se mirent les songe-creux de la politicaillerie européiste et française – Moscovici en est l’exemple type ! – a touché le terme de ses possibilités. Ni l’union bancaire ni l’union budgétaire, artificielles comme le reste, ne changeront les impératifs de souveraineté qui sont les conditions de la sortie de crise. Les monstrueux désastres des politiques migratoires, livrées maintenant – il fallait s’y attendre – à de modernes négriers, ne font que confirmer dans l’espace Schengen l’inhumanité profonde et l’irréalisme sordide de l’ensemble des directives européennes et, donc, des dirigeants européens. Une France souveraine qui traiterait avec les états, sauverait des populations perdues.

    Quant au cas grec, il risque d’être l’épreuve décisive de la construction européenne et de l’union monétaire. Dans les mois qui viennent.

     Le monde est dangereux

    Tourner les yeux vers l’Asie permet de changer le tableau mais non la réflexion de fond. Partout, malgré le ralentissement économique, malgré  les bouleversements de la modernité, les peuples prennent conscience de l’urgente nécessité de leur cohésion nationale dans un monde de plus en plus difficile. Le Japon réarme militairement et moralement. La Chine  se resserre sur elle-même et gonfle toutes ses ambitions. L’Australie a décidé d’être australienne et le fait savoir hautement. L’Inde renoue avec le nationalisme, le Vietnam aussi et ainsi de toutes les nations d’Amérique du Sud et d’Asie du Sud-Est.  

    L’Afrique va très mal, à quelques exceptions près, et tout le monde le sait, mais feint de l’ignorer. Bernard Lugan a tout dit sur le sujet (Osons dire la vérité à l’Afrique, éditions du Rocher) et c’est pourquoi, sans doute, il est interdit de parole en France. L’Afrique est retournée à ses démons. Ses populations la fuient. Ce n’est que tueries et prévarications dans l’indifférence des élites mondialisées qui en profitent. Que ne ferait ici une France souveraine, si elle avait des hommes d’état ?

    Et de même vis-à-vis du monde arabe. Les responsables musulmans qui ont le sens de l’état et de l’avenir, et qui se refusent à la barbarie, comme les présidents tunisien, égyptien, n’attendent que ce soutien de la France, ils le disent clairement. Heureusement ces pays ont encore des élites civilisées, souvent francisées, qui peuvent reprendre la main. Le chaos djihadiste qui a presque tout emporté au Moyen-Orient, au Yémen, en Libye, en Somalie, est dû en grande partie à l’impéritie des nations occidentales. Un démocratisme idiot et de mauvais aloi a jeté le feu dans des barils de pétrole et de gaz. Le Chaos syrien de Randa Kassis et d’Alexandre del Valle (Dhow Editions) montre les origines proprement islamiques de cette prétention à un Califat musulman qui était le danger qu’il fallait prévoir : un état qui ne serait pas un état et subvertirait tous les états, au nom d’un islam radical. Le Djihad à la conquête du monde de Laurent Artur du Plessis (Ed. Jean Cyrille Godefroy) décrit les procédés de cette guerre d’usure qui n’est qu’à son début, comme l’annonce également Mathieu Guidère dans son étude Terreur, la nouvelle ère (Ed. Autrement). 

    Or, tous les moyens de lutte mis en œuvre aujourd’hui, militaires, policiers, techniques, n’auront de véritable efficacité que s’ils sont coordonnés à une vision politique et diplomatique. Guerre conventionnelle, guerre terroriste, guerre de l’information, cyberguerre, tout se combine aujourd’hui pour disperser les efforts et déstructurer les plans de combat. La France a encore de remarquables services et d’excellents exécutants, mais la politique française dans ses principes et ses institutions n’est pas à la hauteur des circonstances, à l’heure où sous le regard papelard d’un François Hollande qui ne songe qu’à 2017, le ministre de la Défense Le Drian discute du bout de gras avec le ministre des Finances Michel Sapin. Nous n’avons pas plus de politique étrangère que de politique intérieure cohérente. La Ve République finissante ressemble de plus en plus étrangement à la IIIe qui a mené au désastre de 1940.  

  • Pseudo-intellectuels, par Philippe Delelis*

     

    La ministre de l’Education, défendant sa réforme du collège, a fustigé les plus prestigieux de ses opposants en les traitant de « pseudo-intellectuels ». L’expression a un petit parfum de révolution culturelle. On l’a peut-être oublié – et même sûrement, compte tenu du laminage de l’enseignement de l’histoire – mais cette glorieuse période (1966-1968) a vu la rééducation forcée de centaines de milliers d’intellectuels chinois envoyés méditer aux champs sur les bienfaits du communisme. De jeunes analphabètes, baptisés Gardes Rouges, se faisaient un plaisir à les humilier de toutes les façons imaginables.

    Heureusement, on n’en est pas là. Pour l’instant, il ne s’agit que de mépris à l’égard de personnalités aux capacités intellectuelles mises en doute par la ministre. Parmi ces sacripants un peu limités figurent notamment Pierre Nora, Régis Debray, Alain Finkielkraut, Marc Fumaroli, Jean-Pierre Le Goff, Claude Hagège, Alain Bentolila… Tous coupables, ces pseudo-penseurs ! De quoi, au fait ? Ah oui, de s’en prendre à une réforme qui, elle, n’a rien de factice et qui tire les conséquences de la création du collège unique par Giscard en 1975 pour achever le nivellement par le bas. Ce n’est pas une pseudo-réforme, ça. Ce ne sont pas des pseudo-pédagogues qui l’ont inventée puisqu’ils avaient déjà créé la méthode globale d’apprentissage de la lecture, l’histoire non chronologique par vulgarisation (au sens premier) des recherches de l’Ecole des Annales, l’égalité prof-élève, les tentatives régulières de suppression des notes…

    Le niveau n’a cessé de baisser au rythme de la pénétration du pédagogisme dans l’éducation autrefois nationale, mais on peut encore descendre. Pourvu qu’un jour l’école ne produise pas un pseudo-ministre !  

     - Politique magazine

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

  • Aujourd'hui, à l'invitation de la duchesse de Vendôme, l'on fêtera à Dreux les 50 ans du prince Jean de France ... Tous nos voeux et nos pensées les accompagnent

    L'héritier de la Maison royale de France, Monseigneur le prince Jean de France, duc de Vendôme, a fêté mardi dernier son cinquantième anniversaire. Né le 19 mai 1965, le prince célébre son cinquantième anniversaire ce dimanche lors d’une réception offerte par son épouse Madame la duchesse de Vendôme au Domaine Royal de Dreux.

    Après une messe célébrée en l’église Saint-Pierre de Dreux, un déjeuner sera servi au Domaine Royal. Les nombreux invités de Madame la duchesse de Vendôme seront ensuite conviés à la visite du beffroi et de la ville de Dreux avant de rejoindre le Domaine royal pour une collation.

    Tous nos voeux et nos pensées accompagnent le Prince, la Princesse et leurs enfants. 

    Source : la-couronne

  • HISTOIRE & SOCIETE • Patrice Gueniffey : Waterloo et les pièces de 2 euros ou le rapport des élites françaises avec leur propre histoire

    Une reconstitution sera jouée en l'honneur du bicentenaire de la célèbre bataille . Crédits photo: Phil Thomason*

     

    Alors que le mémorial de la bataille de Waterloo est inauguré ce jeudi, les crispations autour de ces commémorations restent nombreuses. Patrice Gueniffey, grand spécialiste de Napoléon, analyse le rapport des élites françaises avec leur propre histoire.*

    Devant l'opposition de la diplomatie française - par ailleurs très silencieuse sur sa présence aux célébrations du bicentenaire - la Belgique a du retirer son projet d'émission de pièces de deux euros commémorant la bataille de Waterloo, dont le bicentenaire sera fêté le 18 juin prochain. Que vous inspire ce désaccord ?

    Les Belges ne voulaient pas célébrer une défaite de la France mais un évènement qui a changé le destin de l'Europe. Ce n'était donc pas une monnaie frappée contre notre pays mais une façon de commémorer une bataille décisive qui s'est déroulée sur le sol belge et a changé le destin de l'Europe, comme l'évoque Victor Hugo dans Les Misérables: «Ce jour-là, la perspective du genre humain a changé.» Il exagère un peu, mais c'est vrai que Waterloo est en quelque sorte le premier jour du dix-neuvième siècle. C'est le début d'un autre monde. La Belgique a ainsi été le théâtre d'un évènement qui a tout changé, et je pense que c'est cela qu'ils voulaient rappeler par cette émission de pièces de deux euros.

    Quant à la réaction française, il n'est, certes, jamais agréable de commémorer un évènement qui est une défaite. Pour les Allemands, voir célébrer 1918 ou 1945 n'est pas forcément très agréable non plus. Mais la réaction française se comprendrait si la France célébrait les victoires. Or, ce n'est pas le cas: elle n'a ainsi pas célébré Austerlitz en 2005. Depuis longtemps, notre pays ne commémore aucun évènement de son histoire. Par exemple, il n'y a pas eu non plus d'anniversaire du baptême de Clovis en 1996. Protester contre cette initiative, perçue comme la célébration d'une défaite, tout en refusant de célébrer les victoires entache la crédibilité de la réaction française.

    Il a en effet été reproché à Jacques Chirac de boycotter les cérémonies marquant la victoire d'Austerlitz. Pourquoi cette auto-flagellation ? Une partie des Français a-t-elle honte de son histoire ?

    C'est un trait typiquement français: de Chirac à Hollande inclus, nos élites détestent la France, les Français et leur histoire. Depuis les attentats du 11 janvier, notre nouveau «Clemenceau» s'est lancé dans un revival républicain -pour des raisons purement politiciennes et qui ne tiennent en rien à des convictions. D'où cette manifestation d'orgueil face à ce qui pourrait être perçu négativement comme la célébration d'une défaite. Tout cela est en réalité conjoncturel: s'il s'agissait de célébrer une victoire, il n'y aurait personne, puisque l'histoire de France est perçue comme foncièrement détestable par nos élites. C'est cela le fond de l'affaire.

    Cette perception négative de l'histoire de France est-elle récente ?

    On pourrait la dater des années 1980, où l'on commence à penser que la France incarne des valeurs universelles positives qui ont vu le jour à travers une histoire négative. Là est le paradoxe: considérer que la France se résume à des valeurs, qui sont forcément nées historiquement, mais que cette histoire est entièrement mauvaise. C'est un peu le drame français.

    Cette posture est adoptée dans le souci réel de proposer une version de notre histoire acceptable par toutes les composantes d'une population de plus en plus diverse. Pour ne fâcher personne, on épure l'histoire jusqu'à ce qu'il n'en reste que des valeurs. Alors effectivement on ne célèbre plus aucun évènement, sauf ceux qui ont une portée morale qui permet de les détacher de tout contexte historique. Il en reste une histoire qui se confond avec la morale, mais qui n'est plus de l'histoire. On ne garde ainsi que des choses qui incarnent soit le bien, par exemple la déclaration des droits de l'homme de 1789, soit le mal, comme Vichy. C'est un phénomène reIativement récent: François Mitterrand par exemple, très proche de de Gaulle là-dessus, portait un jugement plus nuancé sur notre histoire.

    Pour revenir à la bataille de Waterloo, que représente-t-elle dans l'histoire française et européenne ?

    Cette bataille marque la fin de l'épopée révolutionnaire et impériale: c'est vraiment là que prend fin la Révolution française avec la défaite de la France dans la longue lutte qui l'a mise aux prises avec l'Europe des rois. La France ne se relèvera jamais vraiment de cette défaite, mais en même temps le vainqueur - l'Europe des vieilles monarchies-  n'avait remporté qu'une demi-victoire: elle aussi était condamnée, à terme.

    D'un côté, c'est donc la fin d'une épopée et de l'autre, c'est le début d'un siècle relativement pacifique: cette défaite a permis de trouver un équilibre -fragile- mais qui a duré jusqu'en 1914. Waterloo est une tragédie pour la France mais inaugure un siècle de paix relative. C'est vraiment une date importante pour l'Europe et cela explique l'importance des commémorations qui seront organisées en Belgique au mois de juin.

    Cette bataille est d'ailleurs plus cruciale que celle d'Austerlitz, parce que celle-ci, certainement brillante, ne change pas l'histoire de l'Europe, tandis que Waterloo oui.

    Est-ce que c'est parce que cette bataille est le dernier épisode avant une paix fragile mais durable qu'elle possède encore une telle résonance dans la conscience collective deux cent ans après ?

    Oui, d'autant plus que c'est une bataille qui a inspiré écrivains et poètes tout au long du 19ème siècle. Cela fait partie de ces évènements dont la portée dépasse la réalité car Waterloo possède quelque chose de tragique. En 1815, les Français et les Anglais se font la guerre depuis vingt-trois ans, et en réalité depuis soixante-dix ans, et pour la première fois depuis longtemps ils se retrouvent face à face. Chacun sait que ce sera la bataille décisive, qui va décider de leur affrontement. Il y a donc quelque chose d'apocalyptique dans cet affrontement, qu'on ne trouve pas dans les batailles antérieures. C'est un combat à mort entre les deux ennemis qui se disputent la suprématie mondiale depuis un siècle, et les Anglais vont gagner.

    La portée de Waterloo dépasse la réalité. Les contemporains ont eu le sentiment d'avoir été les témoins d'un événement qui changeait la face du monde, le sentiment qu'il y aurait un avant et un après, que le monde ne serait plus ensuite ce qu'il était encore la veille. On ne peut dire cela d'aucune autre des grandes batailles napoléoniennes, ni Austerlitz, ni Wagram. Un peu comme le 11 Septembre, où l'idée s'est également immédiatement imposée que c'était un tournant dans l'histoire, que le monde entrait dans une nouvelle époque. Il se trouve qu'alors, en 1815, cette défaite de Napoléon allait permettre à l'Europe de souffler et de connaître plusieurs décennies de paix, ce qu'elle avait rarement connu.

    * Patrice Gueniffey est Directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales. Son dernier ouvrage, «Bonaparte» (Gallimard, 862 p., 30 €), a reçu le grand prix de la biographie historique 2013.

    Entretien avec Anne-Laure Debaecker  - Figarovox

     

  • LIVRES • Recettes du monde chrétien, par Anne Bernet

     

    Oserai-je le dire en ces temps de laïcité christianophobe, ce livre de cuisine traite bien de toutes les fêtes mais uniquement des chrétiennes … Voici donc, racontés et expliqués, suivant le calendrier liturgique catholique, de l’Avent à la Toussaint, les plats, salés, sucrés, gras, maigres que, traditionnellement, chaque famille, depuis des siècles, a l’habitude de préparer et déguster en ces occasions.

    À côté des classiques biscuits de l’Avent alsaciens, bugnes du Mardi Gras lyonnais, gimblettes des Rameaux albigeois, alléluias pascals de Castelnaudary, corniottes de l’Ascension, Jacqueline Ury vous entraîne d’un bout à l’autre de la chrétienté découvrir les manières exotiques de célébrer la même foi autour d’une table : laissez-vous tenter par les brioche au safran scandinave, dinde au chocolat mexicaine, soupe de poulet vietnamienne, thiepboudien sénégalais, tourte québécoise, pain du Christ grec, pavlova néo-zélandaise si vous souhaitez renouveler vos repas de Noël ; initiez-vous aux pashkas et koulichs des Pâques russes, au gâteau Marie bleu et blanc de l’Assomption à l’île Maurice, au pain des morts des Toussaints mexicaines.

    Enfin, c’est un mérite du livre, il s’y trouve abondance de plats maigres à base de légumes, poissons et céréales, au cas où vous voudriez rappeler à nos contemporains que jeûne et pénitence ne sont pas réservés au ramadan !

    Recettes pour toutes les fêtes, de Jacqueline Ury, Salvator, 155p., 18,90 euros.

     - Politique magazine