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  • L'affaire Louis XVII, c'est avant tout la préfiguration et la matrice des horreurs totalitaires du XXe siècle ! A ne pas rater : L'ombre d'un doute de Franck Ferrand, ce soir, 20 h 45, sur FR3

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    « L'affaire Louis XVII, c'est avant tout la préfiguration et la matrice des horreurs totalitaires du XXe siècle ! »

    Le mystère Louis XVII

    21 janvier 1793. Sur la place de la Révolution, à Paris, Louis XVI est guillotiné. Neuf mois plus tard, Marie-Antoinette est décapitée à son tour. L'héritier du trône, Louis XVII, reste écroué dans la prison du Temple. Le garçonnet décède dans sa cellule deux ans après la mort de ses parents, avant d'être jeté dans une fosse commune. Pourtant, 38 ans plus tard, un certain Charles Guillaume Naundorff, horloger allemand, se présente à Paris et affirme être Louis XVII. Le fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette a-t-il survécu ? Le petit mort du Temple était-il vraiment l'héritier du trône ? Des notes secrètes apportent un nouvel éclairage sur ce mystère. ♦ 

    A ne pas rater : L'ombre d'un doute de Franck Ferrand, ce soir, à 20h45, sur FR3    

    Source : FR3

     

  • 3 novembre 1914* ... Ce dont témoignent les mémoires de Bismarck ...

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    On commettrait une lourde erreur en allant espérer que l'idée libérale et révolutionnaire dissociera l'Empire allemand, puisque c'est d'elle, au contraire, que cet Empire est né, puisque l'unité s'est faite contre l'ancienne constitution, contre les anciennes lois et les anciennes mœurs de l'Allemagne et contre les dynasties réputées réactionnaires, puisqu'elle s'est même faite contre les conservateurs prussiens, comme en témoignent si éloquemment les mémoires de Bismarck.

    La seule manière d'empêcher l'Allemagne de nuire étant de la remettre dans son état de "mosaïque disjointe", ce n'est pas sur la révolution ni sur les conceptions du libéralisme et de la démocratie qu'il faut compter pour obtenir ce résultat, puisqu'en Allemagne ces conceptions sont inséparables de l'idée unitaire. C'est aux anciens éléments traditionnels, à ce que Bismarck appelait les "éléments centrifuges" de l'Allemagne qu'il faut s'adresser au contraire.  ♦ 

     

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    * Journal de Jacques Bainville (1901/1918) - Tome I - Plon 1948

     

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  • Rire ou sourire un peu ... même s'il n'y a vraiment pas de quoi

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    33 000 postes supprimés dans l'armée d'ici à 2019 !  ♦

    Source : Figaro magazine

  • Dominique Jamet a raison : Halloween Go Home !

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    Un usage séculaire, témoignage de notre civilisation, avait voué les premiers jours de novembre au recueillement, à la méditation, au souvenir des morts...

    Jusqu’à quel point faut-il prendre au sérieux l’épidémie galopante de clowns terrifiants dont les médias se font ces derniers jours le complaisant écho ? La rumeur n’exagère-t-elle pas le phénomène, la publicité qui lui est donnée ne favorise-t-elle pas son expansion ? Deux points sont en tout cas effectivement « terrifiants » : le premier est l’horrible laideur morale et physique des masques, des travestissements et des personnages qui prolifèrent dans nos rues et s’emparent des esprits. Psychopathes, vampires, morts-vivants, zombies, tueurs, pustuleux, griffus, gluants, dégouttant de bave et de sang, ils nous imposent désormais un peu plus à chaque retour de novembre leur prolifération immonde et des parents inconscients transforment leurs enfants en cauchemars ambulants, quand ils ne vont pas eux-mêmes danser au bal des vampires ou se faire peur sur le petit train fantôme de l’horreur. Et c’est ici que le bât blesse encore. Un nombre grandissant d’adultes supposés raisonnables ne le sont pas et vivent dans le monde déjanté, décalé, grotesque et gothique que des mercantis leur ont fabriqué, jusqu’à vouloir reproduire dans la vie les traits et les actions de leurs modèles.

    Le cauchemar fait naturellement partie de nos nuits et de nos rêves. « Le sommeil de la raison engendre des monstres », c’est le titre d’une série fameuse et terrible de Goya. Mais ce n’est pas la raison qui est en cause ici. La terreur est devenue une industrie, l’épouvante un commerce florissant dont d’habiles et cyniques manipulateurs connaissent et exploitent toutes les ficelles.

    Un usage séculaire, témoignage de notre civilisation, avait voué les premiers jours de novembre au recueillement, à la méditation, au souvenir des morts. Toute forme de Barnum, eût-elle le visage avenant d’une citrouille, en était bannie. L’actualité nous offre assez de sujets d’horreur pour qu’il soit inutile d’y greffer un carnaval de monstres made in USA. Halloween Go Home !  ♦

    Source : Boulevard Voltaire - 

     
     
    Journaliste et écrivain
    Il a présidé la Bibliothèque de France et a publié plus d'une vingtaine de romans et d'essais. Co-fondateur de Boulevard Voltaire, il en est le Directeur de la Publication
  • En direct de Rabat, ce dimanche : Haro sur les orientalistes ? Par Péroncel-Hugoz*

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    © Copyright : JH Hilali 

    Depuis plusieurs mois, et jusqu’au 15 novembre, se déroule avec jusqu’ici un très maigre écho médiatique une exposition de niveau international à la Banque Al-Maghrib, avenue Mohammed-V, à Rabat. Pour accentuer la confidentialité, il faut entrer par la porte de derrière. Un samedi matin, je m’y suis trouvé seul avec l’orientologue François Pouillon, fils de feu le célèbre architecte. Le gardien et la caissière paraissaient étonnés. Le dossier de presse n’était pas disponible: « Revenez lundi ! »… Bref, nous nous sommes débrouillés comme des grands, muets d’admiration devant cette débauche inouïe de glorieuses signatures. 

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    Jugez-en : Majorelle, Edy-Legrand, Marquet, Cruz-Herrera, Portaels, Lévy-Dhurmer, Pontoy, Mantel, Henry Rousseau, Benjamin-Constant, Dufy, etc. Et même un Dinet d’adolescentes dénudées où la pudeur musulmane en prend un petit coup… Mais Dinet étant devenu par choix le haj Nasreddine, tout lui est pardonné, notamment dans l’Algérie voisine… Et puis, de toute façon, c’est de l’Art ! Cette magnifique collection est spacieusement présentée avec des cartouches très lisibles, dans des volumes modernes bien éclairés, lovés au creux de cet édifice bancaire Art déco d’outre-mer qui, en lui-même, est déjà un trésor. Bravo donc à cette sévère banque d’état, qui sait pratiquer le mécénat avec une modestie presque excessive.

    Cette visite m’a mis du baume au cœur après la rébuffade essuyée quelques jours auparavant à Rabat au tout récent Musée d’Art moderne et contemporain, de l’ancêtre Ali R’bati (1861-1939) au bien vivant Mohamed Tabal (il vient d’être décoré par le roi). D’emblée, j’avais été ébloui, séduit par cette architecture tout en dentelures légères due au cabinet Karim Chakor ; un dessin qui a fait crier certains au « néo-Lyautey » et que, pour ma part, je qualifierai plutôt de « style national marocain ». Enfin un temple de l’Art, construit au XXIe siècle, et qui ne ressemble ni à de monstrueuses canettes de bière cabossées ni à ces géantes oreilles métalliques avec lesquelles les Anglo-américains écoutent le reste de la planète !

    Et sur les cimaises, quelle richesse, quelle variété, que de bonnes surprises ! Epoustouflant. Et puis soudain une interrogation, une anxiété : « ils » n’ont tout de même pas oublié de consacrer une salle aux orientalistes et assimilés, ces peintres du Vieux Continent qui, durant 150 ans, ont tant reçu du Maroc, de Delacroix à Matisse, mais lui ont aussi tant donné !

    Quelques vieux istiqlaliens xénophobes ont-ils eu leur mot à dire dans l’organisation de ce musée? Pas croyable ! Personne ne serait venu leur mettre sous les yeux le préambule de la Constitution de 2011 qui intègre officiellement « l’affluent méditerranéen » à la marocanité ?

    Sur le moment, franchement, j’étais abasourdi. Je me disais: c’est un peu comme si un musée français excluait l’Italien Modigliani ou l’Espagnol Picasso. Pire: c’est comme si une exposition européenne sur les arts andalous ignorait les Arabo-berbères d’Ibérie. Ça en ferait du bruit… Pour ma part, mon premier mouvement, en quittant le musée de Rabat, fut de me taire. Et puis ma consoeur, Bouthaina Azami m’a libéré en posant « la » question à l’artiste et connaisseur Abdelkébir Rabi, et sa réponse m’a fait un bien fou: « L’identité d’un artiste n’est pas seulement géographique, elle peut et doit être assimilée à son expérience émotionnelle et affective et, de ce fait même, au pays qu’il sublime et où son art s’est accompli ».

    Merci Rabi ! Vous méritez qu’on vous ressorte ce « dit » prêté au prophète de l’Islam: « Un seul juste dans le pèlerinage rachète tous les pélerins!» Dont acte… ♦ 

    Lectures

    • « Diptyk . L’Art vu du Maroc ».  N° 25 d’octobre- novembre 2014, 20 000  Casablanca www.diptykblog.com

    • « Mohamed ben Ali R’bati: un peintre à Tanger en 1900 ». Collectif. Ed. Malika, Fondation Slaoui, Casablanca, 2000

    • Abdelkader Mana, « Les Gnaouas et Mohamed Tabal ». Ed. Lak international, Mohammedia, 1998. Préface de Georges Lapassade

    • François Pouillon, « Les deux vies d’Etienne Dinet, peintre en Islam ». Le Nadir, Balland, Paris, 1997 

    Par Péroncel-Hugoz                

    © Copyright : Le360

  • 2 Novembre 1914 ... Ce que Maurras a exprimé admirablement dans une de ces pages où il étend la pensée du ciel jusqu'à la terre et transpose en vérités mystiques les données du sens commun

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    Jour des morts. Toute la France a communié au pied des tombes dans le souvenir de ceux qui sont tombés pour la patrie. Dans la France envahie et ravagée, le sentiment et l'intelligence du "national" retrouvent toute leur forte réalité. Il faut bien, devant l'ennemi, sentir que ce qui réunit par-dessus tout, c'est le fait de vivre ensemble sur la même terre et de la même terre, avec les mêmes biens spirituels et matériels à défendre. Ainsi, dans cette méditation de novembre, tous les grands intérêts, tout ce qui touche l'homme dans son âme et dans sa vie, ont parlé à la fois à sa raison et à son coeur. C'est ce que Maurras a exprimé admirablement dans une de ces pages où il étend la pensée du ciel jusqu'à la terre et transpose en vérités mystiques les données du sens commun :

    "La fête des morts a été célébrée hier avec décence par le gouvernement et l'administration; elle le sera de même aujourd'hui. Surmontant toutes les forces de son principe, au rebours de toutes les pentes qui l'induisent aux manifestations oratoires et aux pompes déclamatoires, le personnel de la République a très bien compris qu'il importait de se taire et de se recueillir. De grandes palmes fleuries ont été silencieusement déposées, au nom de l'Etat et de l'Armée, dans nos trois principaux cimetières, avec l'inscription : "Aux morts pour la Patrie." Tout le monde a pu s'associer à ce digne hommage. On n'aurait supporté ni la voix des rhéteurs ni le geste des baladins. L'émotion est trop forte pour être mise en phrases et subir de lourdes figures. L'action même est trop grave pour qu'il soit permis d'accorder trop de complaisance aux signes de notre deuil.

    C'est au lendemain de la victoire définitive qu'il faudra avoir soin de mêler constamment aux cris de notre joie les larmes longtemps contenues. Ces larmes, rendues plus cruelles par la pensée de tout le beau sang qu'elles représentent, couleront alors librement. Elles couleront pour couler. Elles couleront pour soulager les poitrines, mais aussi pour faire sentir à tout le pays délivré le prix, le poids sacré, le terrible coût du bonheur de sa délivrance, la dette immense contractée envers la générosité de nos morts. Pour tant de vies données dans l'ivresse de l'héroïsme, que sauront rendre les survivants ?  Quel effort d'activité, quel élan de prospérité nationale, quelle merveille de concorde, de discipline et d'amour ? Quelle France plus belle referons-nous sur des tombeaux presque aussi vénérables que des autels ? Pensons aux bienfaits à répandre sur les familles de ces officiers, sous-officiers et soldats. Pensons aux réformes sociales, à l'union des classes, à la concorde religieuse et civique, à l'organisation de la paix intérieure, de la sécurité extérieure, à la mise en valeur des forces, de toutes les forces, à la constriction des éléments diviseurs, à l'usage attentif, scrupuleux et juste des autres, à la suppression des éléments parasites et des exploiteurs ! Le deuil universel sera alors entre nous le plus grand des intercesseurs et, pour chacun de nous, le meilleur, le plus noble des stimulants. Tant d'autres ayant répandu le pur sang de leurs veines pour la patrie, qui pourra hésiter à se tuer de dévouement, de travaux et de peines, pour satisfaire un jour à ce que pourront exiger ces ombres magnanimes de héros décharnés, meurtris et sanglants ? Hier, c'est au nom d'une patrie un peu abstraite que nous sollicitions les sacrifices désirés par la vigilance et la prévoyance. Le grave cortège des morts, appuyant et motivant nos adjurations, sera irrésistible demain."  ♦ 

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  • INFORMATION

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    Exceptionnellement, le Lundi de Louis-Joseph Delanglade sera mis en ligne après-demain, mardi.  

     
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  • Le cinéma, quel roman ! Deux romans de la rentrée explorent les coulisses, par Frédéric Rouvillois*

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    « À la fin, les noctambules se retrouvent sur la plage. Les pêcheurs hissent un filet où ne se débat déjà presque plus le monstre marin qu’ils viennent d’attraper. Après avoir longuement contemplé l’oeil glauque de la bête, Marcello entend la voix d’une jeune fille qui l’appelle. Il la connaît, elle incarne l’innocence, la pureté. Séparé d’elle par l’embouchure d’une petite rivière, il feint de ne pas comprendre et rejoint le groupe de fêtards qui l’attend ». La dernière scène de la Dolce Vita laisserait-elle entrevoir le sens véritable du cinéma qui, comme métaphore de la vie moderne, ne serait pas une quête, mais un renoncement -renoncement mélancolique mais sans appel à la pureté et à l’innocence ? C’est ce que suggèrent ces jours-ci deux beaux romans au titre plus jovial que leur contenu, Pas ce soir, Joséphine, d’Éric Alter, et Quiconque exerce ce métier stupide mérite tout ce qui lui arrive, de Christophe Donner.

    Ce dernier s’attaque, sur le mode décidément efficace de la non fiction, à un célébrissime inconnu, Jean-Pierre Rassam, étoile montante puis filante de la production cinématographique française, retrouvé mort à 43 ans au domicile de sa compagne Carole Bouquet. Le voyage au bout de la nuit américaine commence par un suicide – le 31 décembre 1966, celui d’un autre producteur mythique, Raoul Lévy, le découvreur de Brigitte Bardot, qui se tue d’un coup de fusil dans le bas-ventre à la porte, close, de sa maîtresse. Et le voyage se poursuit autour de Rassam, dilettante génial qui, un peu par hasard, parce que sa sœur adorée devient la femme de Claude Berri dont la sœur adorée est devenue la maîtresse de Maurice Pialat, va se lancer dans la production sans trop savoir pourquoi, fort de son goût de la fête, de sa prodigieuse énergie vitale, de son charisme et de l’immense fortune paternelle. « Produire, produire, il adore le mot produire ». Mais il lit à peine les scénarios des films qu’il lance, en condottiere mésopotamien, à la face d’une France qui s’ennuie. Pialat et Nous ne vieillirons pas ensemble, Jean Yanne, dont il produit Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil (énorme succès) puis Les Chinois à Paris (énorme four), ou Marco Ferreri et sa Grande bouffe, qui fleure bon la révolution – mais celle du nihilisme. Et puis Godard, Bresson, Polanski. Pourtant, que faire après ça, alors que dans l’hexagone, ce sont les Charlots qui remplissent  les salles obscures ? Joueur compulsif, drogué jusqu’à l’os, Rassam se voit en Napoléon des toiles. Il n’a que trente-trois lorsqu’il tente – pourquoi pas, au fond ?- de mettre la main sur la Gaumont, mais il se fait rafler la mise par son associé, et sombre définitivement. Dans le tunnel de l’échec, de l’ombre et des substances illicites, jusqu’à son suicide un jour de janvier 1985.

    Acteur de seconde zone mais observateur désabusé, le destin de Norman, le narrateur de Pas ce soir Joséphine, n’est pas beaucoup plus guilleret. C’est d’ailleurs lui qui racontait la scène finale de la Dolce Vita, comme un précipité de la sienne. Celle d’un comédien qui attend, dans une grande ville de la Côte d’Azur, le retour de la vedette qui s’est cassé  une dent avant de venir en glissant sur une marche de piscine. Celle d’un type qui tourne en rond -autre façon de voyager au bout de la nuit-, d’une manière qui rappelle irrésistiblement Houellebecq, incontournable prophète de notre époque. Le film où Norman doit jouer est un remake de Certains l’aiment chaud, et  lui-même n’y a qu’un rôle modeste : les filles qu’il rencontre sur le tournage et qui se déshabillent dans sa chambre déclarent qu’il est « un peu célèbre », ce qui achève de le déprimer. «  Si ça continue, je vais devenir un acteur fantôme. Au générique, personne ne saura qui je suis (…). Mon nom fera fureur dans les jeux concours. La question qui me concernera vaudra au moins 1 million d’euros ». Du moins y a-t-il des filles qui se déshabillent dans sa loge : il est juste assez célèbre pour cela. Mais en fait, non, même pas. Et ces amours furtives, si jeunes et jolies soient-elles, ne sont pas grand-chose d’autre qu’un remake : pas étonnant que la plus désirable de ses maîtresses rappelle à un amour de collège, et qu’elle écrive un mémoire de fin d’études sur les fantômes au cinéma. Le miroir aux alouettes n’est pas une promesse de bonheur, ça se saurait, et en fin de compte, chacun repart de son côte essayer de réaliser son propre petit rêve. Comme le Marcello de la Dolce vita, regardant avec un sourire gêné celle qui lui offrait la rédemption avant de hocher la tête, de feindre l’incompréhension, et de tourner les talons pour rejoindre sa bande, vers la nuit.  ♦ 

    Eric Alter, Pas ce soir, Joséphine, Pierre-Guillaume de Roux, 2014

    Christophe Donner, Quiconque exerce ce métier stupide mérite tout ce qui lui arrive, Grasset, 2014 

    * Source : Causeur.fr/le-cinema-quel-roman  

    L'auteur 

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    Frédéric Rouvillois est né en 1964. Il est professeur de droit public à l’université Paris Descartes, où il enseigne le droit constitutionnel et s’intéresse tout particulièrement à l’histoire des idées et des mentalités. Après avoir travaillé sur l’utopie et l’idée de progrès (L’invention du progrès, CNRS éditions, 2010), il a publié une Histoire de la politesse (2006), une Histoire du snobisme (2008) et plus récemment, Une histoire des best-sellers (élu par la rédaction du magazine Lire Meilleur livre d’histoire littéraire de l’année 2011).

  • De l’Association Reconstruisons Saint-Cloud...

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    Nous avons souvent évoqué dans Lafautearousseau ce beau projet de reconstruction du château de Saint-Cloud. Projet qui fait rêver, alors que la France souffre de déclinisme.

    Un très beau FILM DE SYNTHÈSE montrant tout l'EXTÉRIEUR DU CHÂTEAU de SAINT-CLOUD vient d'être réalisé à la demande de l'association "Reconstruisons Saint-Cloud !".

    Nous vous invitons à le découvrir (avec sa bande son). ♦

     

     

    http://www.reconstruisonssaintcloud.fr/pagedaccueil.html

  • 1er Novembre 2014 ... Ainsi le roi de Prusse aurait fait battre l'empereur d'Allemagne.

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    Rencontré par grand hasard Henry de Cardonne* dans son centre de Blois, il recueille bien des échos qui n'arrivent pas jusqu'à Paris. C'est ainsi qu'il m'apprend que Joffre et Casttelnau ont, depuis les premiers jours de la guerre, mis en réforme, pour incapacité constatée, éprouvée, soixante-dix-sept officiers généraux et officiers supérieurs qui sont à Limoges, où ils observent comme des arrêts.

    D'après des renseignements fournis par un officier d'état-major, la victoire de la Marne aurait été rendue possible par le fait que Guillaume II avait retiré 200.000 hommes à l'armée d'invasion de l'Ouest pour les envoyer en Prusse orientale contre les Russes qui menaçaient Koenigsberg, la capitale sacrée, la Moscou des Hohenzollern. Ainsi le roi de Prusse aurait fait battre l'empereur d'Allemagne.

    Aujourd'hui encore, le transfert rapide de troupes d'un front à l'autre paraît être un des moyens d'action de l'Allemagne. En ce moment, ils semblent ramener vers la France, et surtout vers Nieuport-Dixmude une grande quantité d'hommes et vouloir se tenir sur la défensive vis-à-vis des Russes. Ce procédé peut aussi bien achever leur perte. La trop grande perfection même de leur appareil de guerre et les facilités qu'il leur fournit les incitent à commettre des imprudences.  

    Cependant nous n'avons pas encore partie gagnée. Le quatrième mois de la guerre est commencé. Les Allemands sont encore en territoire français et ils attaquent encore, nous sommes toujours en réalité sur la défensive, comme en fait foi cette lettre datée du 28 octobre que je reçois du front et où je lis : "Ne soyons pas trop optimistes. La machine de guerre allemande est formidable. Je crois seulement qu'elle finit de donner son plus grand effort... J'espère que bientôt les Allemands seront immobilisés (ils sont donc encore "mobiles") et que bientôt aussi nous les verrons reculer..."

    On se plaint que les renforts anglais n'arrivent qu'au compte-gouttes. "Le million d'hommes promis par Lord Kitchener viendra, nous n'en doutons pas, me dit quelqu'un.  Mais en combien de temps ?" D'autre part, il se confirme que le gouvernement de la République a éprouvé les plus grandes difficultés dans ses rapports avec l'Angleterre. Il en éprouvera encore. Lorsqu'il voulait conclure la paix avec l'Allemagne, après la défaite de Charleroi (où 9.000 Anglais s'étaient fait hacher), on raconte que Sir Francis Bertie fit savoir que, la France se faisant par cette paix ignominieuse l'auxiliaire de l'Allemagne, le gouvernement de Sa Majesté britannique lui déclarerait sur-le-champ la guerre... Vraie ou fausse, l'anecdote a le mérite de montrer à quel point, entre l'Allemagne et l'Angleterre, la situation de la France est inconfortable. C'est Charybde et Scylla - Fachoda et Tanger.

    On apprend que la Turquie entre en mouvement. Nous voilà en guerre non pas avec le Grand Turc, mais avec les Jeunes Turcs, libéraux et quasi-républicains, fils de 1789 et admirateurs de notre Révolution, arrivés au pouvoir il y a six ans et dont la niaiserie démocratique en France se promettait les félicités d'une alliance éternelle. Quelle pitié ! Il y a huit mois, le gouvernement permettait à la Turquie d'emprunter 400 millions à notre épargne. Quelle ignorance ! Quel aveuglement ! Tout fait craindre que cet évènement ne soit la fin de notre influence en Orient. A cette guerre absurde et qui n'est pas si maladroitement machinée, quoi qu'on en dise, de la part de l'Allemagne, gagnerons-nous au moins la Syrie, que nous promet Gustave Hervé ?... ♦ 

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    * Henry de Cardonne, journaliste royaliste à L'Avenir du Loir-et-Cher.