Comme tous les textes publiés dans cette catégorie, celui-ci, aussitôt paru, est incorporé à notre album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville. - 174 photos
Nous achevons aujourd'hui notre "mise au point", commencée hier, après les propos de Laurent Delahousse sur Chaplin, qui aurait, en 36, "avant tout le monde", compris les enjeux de l'Hitlérisme. La vérité est toute autre : dès 1918, Jacques Bainville et l'Action française - mais aussi beaucoup d'autres... - expliquèrent qu'il fallait démembrer l'Allemagne, et que le Traité de Versaille promettait une guerre "pour dans vingt ans".
Mais, ni le Pays légal français, ni les autorités étrangères ne voulurent entendre. Bainville ne s'est trompé que sur un point : il appelait le parti que formerait Hitler "social-nationaliste", alors que celui-ci prit le nom de "national-socialiste", les quatre premières lettre du mot "nazional", en allemand, donnant le raccourci tristement fameux de "nazi"...
Alertées, dès le début, comme elles le furent, comment les autorités politiques de France et d'Europe pourraient-elles dire : "nous ne savions pas..." ?
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1. Journal, Tome III, 1927/1935, note du 9 novembre 1933 :
- "La Grande-Bretagne poursuivra l'oeuvre du désarmement", affirme sir John Simon.
Deux hommes, hier, ont connu des chiffres qui les ont rendus également heureux. L'un est le coiffeur de Tarascon, l'autre est Hitler. Ils ont chacun gagné le gros lot.
Figurez-vous la joie qu'a sentie le Führer en suivant par la radio le discours de sir Jonh Simon à la Chambre des Communes. Discours prodigieux, presqu'inconnu dans les annales de l'Histoire. Le ministre des Affaires étrangères du gouvernement britannique se félicitait d'abord que l'Angleterre eût fait tout ce qui était en son pouvoir pour relever l'Allemagne. Hitler, lui aussi, a ce relèvement pour but. Puisque l'Angleterre et lui veulent la même chose, c'est parfait. Il n'y a même pas à chercher querelle au Führer sur les moyens dont il se sert pour conduire son peuple vers les sommets. De fait, sir John Simon a oublié la persécution d'Israël autant qu'Arthur Henderson a oublié les camps de concentration où sont parqués les social-démocrates..." (la note se poursuit par 27 lignes, sur l'inconséquence et l'aveuglement des gouvernements français et anglais qui désarment, au lieu d'armer...)
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