Éphéméride du 4 Janvier
Place Royale de Bordeaux (aujourd'hui, dite "de la Bourse")
1782 : Mort d'Ange-Jacques Gabriel
Premier architecte du roi, et jouissant de toute la confiance de Louis XV, on lui doit quelques unes des plus belles réussites architecturales de notre Patrimoine.
Véritables merveilles, expressions achevées d'un art et d'une civilisation raffinées parvenues à leur apogée, les constructions d'Ange-Jacques Gabriel symbolisent et résument parfaitement la société du XVIIIème siècle français, arrivée au plus haut degré de perfectionnement.
À Versailles, il réalisa le Petit Trianon :
http://eosclio.blogspot.com/2009/05/ange-jacques-gabriel-petit-trianon.html
...et l'Opéra :
• À Paris, Gabriel réalisa la Place Louis XV (aujourd'hui de la Concorde) et l'École Militaire;
• À Compiègne, il reprit complètement l'ancien château, l'embellit et le transforma. Le 14 mai 1770, Louis XV, qui se plaisait beaucoup à Compiègne, y accueillera Marie Antoinette, qui avait quitté Vienne le 21 avril précédent pour venir épouser le futur Louis XVI (voir l'Éphéméride du 21 avril);
• À Bordeaux, il réalisa la Place Royale (aujourd'hui de la Bourse, ci dessous).
1790 : Naissance de Berryer
Photographié par Nadar
Avocat d’un immense talent, Pierre Antoine Berryer fut un grand défenseur du peuple, grand perdant de la révolution de 1789. Il devint royaliste par empirisme en voyant la condition ouvrière et les désastres révolutionnaires.
À la Chambre, il fut le porte-parole de l'opposition Légitimiste, et protesta fermement contre le Coup d'État du 2 décembre 1851 :
• Comme tout député, il a droit à sa biographie officielle :
http://www.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche.asp?num_dept=9068
• Sa réputation est telle qu’elle a donné lieu à "La Berryer" :
http://laconference.typepad.fr/conf2/la-confrence-berryer.html
Quelques jours avant sa mort, le 18 novembre, il envoya une lettre au comte de Chambord, dans laquelle il témoignait de son inaltérable fidélité à la cause légitimiste :
Ô Monseigneur, Ô mon Roi,
On me dit que je touche à ma dernière heure. Je meurs avec la douleur de n'avoir pas vu le triomphe de vos droits héréditaires, consacrant le développement des libertés dont la France a besoin. Je porte ce vœu au Ciel pour Votre Majesté, pour Sa Majesté la Reine, pour notre chère France. Pour qu'il soit moins indigne d'être exaucé par Dieu, je quitte la vie armé de tous les secours de notre Sainte Religion.
Adieu Sire, que Dieu vous protège et sauve la France.
Votre fidèle et dévoué sujet,
Berryer
1794 : Marseille "Ville sans nom".
Par un de ces innombrables et grandiloquents Décrets, dont on ne sait plus trop s'il faut en rire ou en pleurer, la Convention rebaptise Marseille Ville sans nom, pour la punir de son fédéralisme :
"Les représentants du peuple considérant que la commune de Marseille a la première sonné le tocsin de la rébellion dans le Midi... arrêtent : le nom de Marseille sera changé; la Convention nationale sera invitée de lui en donner un autre; provisoirement elle reste "sans nom" et portera cette dénomination.
• Proclamation de Barras et Fréron (12 décembre 1793) :
"On parle de république une et indivisible, et le fédéralisme est ancré dans les coeurs ! Il semble circuler avec le sang et la vie. On parle de soumission aux lois, et on se permet de discuter si on les exécutera. On parle d'obéissance à la Convention nationale, seul centre de l'unité républicaine, et on élève sans cesse une lutte criminelle de volontés particulières contre la volonté générale… conduite rebelle et fédéraliste… Voilà l'esprit de Marseille, un esprit d'égoïsme, d'intérêt, de cupidité, de fédéralisme, d'isolement, de domination."
• Du représentant en mission Maignet au Comité de Salut Public :
"On veut que Marseille n'existe plus, mais je voudrais qu'elle existât, mais qu'elle existât purgé de tous les traîtres qui ont cherché à lui faire perdre l'estime et la considération qu'elle s'était acquise par les services qu'elle avait rendus à la patrie".
Marseille retrouvera son nom nom un mois plus tard, le 12 février 1794.
Elle aura eu finalement plus de chance que Bourg-en-Bresse ou Saint Pierre des Corps, devenues pour un temps Bourg régénéré et La Clarté Républicaine !
Dans notre album L'aventure France racontée par les cartes, voir les deux photos "La France contre la Convention (I)" et "La France contre la Convention (II)".
1809 : Naissance de Louis Braille
1941 : Mort d'Henri Bergson
Il reçut le Prix Nobel de Littérature 1927.
Pendant la Première Guerre mondiale, Bergson, déjà membre du Collège de France, élu à l'Académie française en 1914, fit beaucoup pour la cause de la France aux États-Unis et il fut de ceux qui précipitèrent l'intervention américaine.
1960 : Mort d'Albert Camus
À 13h55, la voiture du directeur des éditions de La Pléiade, Michel Gallimard, s'écrase contre un arbre à Villeblevin, dans l'Yonne. Assis à droite du conducteur, Albert Camus est tué sur le coup.
Il avait reçu la Prix Nobel de littérature en 1957, "pour l'ensemble d'une œuvre qui met en lumière, avec un sérieux pénétrant, les problèmes qui se posent de nos jours à la conscience des hommes", alors qu'il poursuivait - on était, sans le savoir, à cinq ans de la fin de l'Algérie française... - une évolution personnelle et politique impressionnante (voir l'Éphéméride du 10 décembre)...
À l'intérieur de l'automobile accidentée on retrouvera le manuscrit inachevé du récit autobiographique de Camus, "Le Premier homme".
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