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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Histoire • Qui se souvient du sinistre Bergeret ?

    Les Tuileries (aujourd'hui disparues, "restituées" ici en rouge)

     

    Pourtant, son mauvais « génie », sa misérable mentalité de terroriste sont toujours parmi nous.

    1871 : Bergeret, « incendiaire en chef » des Tuileries, commence sa sinistre besogne...  

    Dans deux jours, la plupart des monuments de Paris aux mains des Communards seront en flammes (voir l'éphéméride du 24 mai), conformément à la sinistre prédiction de Louise Michel : « Paris sera à nous ou n'existera plus » (voir l'éphéméride du 17 mai)...

    Une Louise Michel qui ne faisait que s'inscrire dans la « grande » (!) tradition révolutionnaire : Carrier n'avait-il pas dit « Nous ferons de la France un cimetière plutôt que de ne pas la régénérer à notre manière », durant cette monstrueuse Révolution qui proclama « du passé faisons table rase ! » et durant laquelle Robespierre déclarait « Périsse la France entière plutôt qu'un seul principe !»

    Dès le 26 mars 1871, le château palais, complètement pillé, restait vide. Durant la Semaine sanglante (voir l'éphéméride du 21 mai), un trio de tristes sires : le sergent de ville Boudin, le garçon boucher Bénot et le général (!) Bergeret - aidés d'une trentaine d'autres criminels de leur espèce, comme Dardelle ou Mabeuf... -  préparèrent méthodiquement leur forfait contre l'Art, contre la France dans son patrimoine culturel, contre l'humanité...

    441588615.jpgFidèle suiveur de Louise Michel, Bergeret déclara : « Quand je quitterai les Tuileries, les Tuileries seront en cendres ». Les 22 et 23 mai, les acolytes incendiaires firent passer dans la cour cinq fourgons chargés de barils de poudre, bonbonnes de pétrole, goudron liquide et essence de térébenthine, qu'ils rangèrent sous le péristyle du pavillon central. Le 23, une trentaine de fédérés parcourut tous les appartements du palais et aspergea murs et planchers à pleins seaux de pétrole. Un baril de poudre fut placé dans le vestibule du pavillon de l'Horloge, trois en bas de l'escalier d'honneur, tandis qu'un amas de matières inflammables était stocké dans le salon des Maréchaux. Ils enduisirent de goudron l'autel et l'orgue de la chapelle et les boiseries du théâtre. Le feu fut allumé par Benet et l'incendie embrasa immédiatement tout l'édifice. Peu avant 9 heures du soir, l'horloge du palais s'arrêta sous l'action du feu. Vers 11 heures, une explosion secoua le pavillon central, laissant le dôme s'abîmer dans une gerbe de flammes. Le palais brûla pendant trois jours, fondant les bronzes, réduisant les marbres en poussière. Bergeret et ses hommes, ayant commandé un repas froid, soupèrent sur la terrasse du Louvre en contemplant l'incendie.

    Le 27 mai, il ne restait plus de la merveille des Tuileries que des pans de murs noircis...

  • A la découverte de l'homme Maurras : Avant d'entamer la visite méthodique du jardin, retour sur la mort de la mère de Ma

    lafautearousseau se propose ici de vous faire découvrir Un patriote, nommé Maurras. Maurras est en effet inconnu du grand public, parce que volontairement ignoré par la conspiration du silence, entretenue par le Système pour lequel Maurras n'est pas "dangereux", mais "le seul dangereux", car il en a dénoncé les bases idéologiques et parce qu'il l'a remis en cause dans ses fondements révolutionnaires.

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Aujourd'hui  : Avant d'entamer la visite méthodique du jardin, retour sur la mort de la mère de Maurras...

    Nous allons faire une petite entorse à la chronologie : ce n'est que demain, le 5 novembre, que notre Ephéméride du jour évoquera la mort de Madame Maurras, mère de Charles, en 1922. Mais pour éviter de couper notre longue découverte de ce lieu de mémoire qu'a bâti Maurras chez lui, en l'honneur de Gérard Tenque (fondateur de l'Ordre de Malte) et de toutes les gloires de la Cité de Martigues, nous évoquerons aujourd'hui le décès de cette mère tant aimée (comme son père), par laquelle Maurras s'est trouvé enraciné... à Martigues, dans cette maison qui lui était si chère ("...Et ma vieille maison que nul âge ne ride..." écrit-il dans son merveilleux poème Où suis-je ?)

     

    Charles Maurras connut une petite enfance très heureuse. Il n'eut qu'un frère, Joseph, qui mourut en 1924 à Saïgon (il était médecin militaire), l'autre frère - François - étant mort très jeune. Charles adoptera, d'ailleurs, trois des cinq enfants de son frère à la mort de celui-ci. Et il a fait connaître, d'une façon tendre et plaisante, le caractère heureux, joyeux en enjoué de Joseph, toujours partant pour une promenade, un jeu ou une activité quelconque, en lui donnant le surnom de "Monsieur "allez !" ", signifiant par là la parfaite entente régnant entre les deux frères...

    La même entente et affection profonde régnait entre Charles et ses parents. Malheureusement, très tôt - il avait six ans - Charles perdit son père, le 3 janvier 1874. Sa mère, elle, vécut beaucoup plus longtemps, et toujours en parfaite harmonie avec son fils...

    Charles Maurras a longuement parlé de sa mère et de sa "maison carrée" de Martigues.

    Il a aussi  écrit un ouvrage au titre éloquent, Le bienheureux Pie X sauveur de la France, dans lequel on trouve des choses importantes sur la relation mère/fils. La mère de Maurras, croyante fervente, était inquiète pour son fils Charles qui s'était éloigné de la religion; elle était allé à Rome, voir le pape, qui lui avait déclaré, en substance : je bénis son oeuvre, elle aboutira (entrevue racontée par Maurras lui-même, dans son livre Le bienheureux Pie X sauveur de la France, Plon, 1953, pages 52/53) :

    "Ne parlez pas à votre fils de ce que je vais vous dire... Ne lui en dites jamais rien... Mais je bénis son oeuvre...". Il se tut, pour ajouter : "Elle aboutira". Tel fut le trésor que ma mère emporta de Rome. Elle ne m'en fit jamais part. Pendant les onze années qui lui restaient à vivre, elle n'y fit aucune allusion... J'eus la clef du mystère huit jours après sa mort, survenue le 5 novembre 1922. Deux amies à qui elle s'était confiée, me donnèrent le secret des paroles pontificales : mon oeuvre a été bénie de Pie X. Elle aboutira. J'avais la prophétie et la bénédiction de ce Bienheureux...

    lafautearousseau

  • Intervention de Jean-François Mattéi, le samedi 1er septembre 2012, journée d'hommage à Charles Maurras, dans le jardin

    Le Chemin de Paradis

    Nous sommes dans la Maison du Chemin de Paradis. Elle tire son nom du recueil de neuf contes qu’a publié Maurras en 1895 après cinq ans de rédaction, et qui ouvre le tome I des Œuvres capitales. Le jeune écrivain, dont c’est le premier livre important, n’a alors que 27 ans. L’ouvrage s’attirera les louanges d’Anatole France et de Marcel Proust.  Il s’inscrit dans la vogue de l’hellénisme fin de siècle, mais le dépasse pour proposer, à partir de ce que Stéphane Giocanti appelle une « poétique méditerranéenne », une réflexion sensuelle et païenne sur l’homme et sur le monde. Maurras joue ici de toute une mythologie tissée de réminiscences antiques pour mettre en scène sa philosophie en terre grecque, romaine et provençale. 

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    Aquarelle de Gernez pour la Préface de l'Edition de luxe du Chemin de Paradis

    Dans une lettre datée du 10 décembre 1892, il mentionne effectivement la préparation d’« un livre de mythes » qui aurait pour titre La Douce Mort. Le titre changera bientôt en Le Chemin de Paradis. Mais l’énigme de la mort reste présente dans ces contes dont certains sont clairement inspirés par Edgar Poe. L’influence de l’écrivain américain ne doit pas être négligée chez Maurras comme d’ailleurs chez son disciple Pierre Boutang. Dans une note sur l’un des neuf contes, « Les serviteurs », l’auteur fait une allusion directe au conte de Poe, le « Colloque entre Monos et Una » et en cite un passage essentiel. Il s’agit d’un dialogue des morts puisque Monos et Una, qui étaient deux amants dans leur vie antérieure, se parlent dans l’au-delà. Monos confie à Una, qui vient de le rejoindre aux portes du Paradis, ce qu’il pense de la condition humaine et du monde moderne. « En dépit de la voix haute et salutaire des lois de gradation qui pénètrent si vivement toutes choses sur la terre et dans le ciel, des efforts insensés furent faits pour établir une démocratie universelle ».

    On voit que la critique maurassienne de la démocratie commence dans un conte et s’appuie sur le conte de Poe qui a la forme d’un mythe gréco-latin. Monos est un terme grec qui évoque la solitude de l’homme, Una un mot latin qui dit l’unité de l’humanité identifiée ici à une femme. Maurras, à la suite de Poe qui était lui-même, bien qu’américain, fasciné par le classicisme gréco-latin, conjoint ici son inspiration méditerranéenne avec sa vision métaphysique de la mort et sa conception politique de la vie. Il reprendra à plusieurs reprises cette citation de Poe, qui justifie la hiérarchie cosmique, dans son ouvrage Trois idées politiques. Poe, à son tour, l’avait trouvée chez Shakespeare dans la tragédie Troïlus et Cressida qui remonte à la guerre de Troie. C’est Ulysse, un autre héros mythique de Maurras, qui s’adresse ici aux Grecs :

    « Les cieux mêmes, les planètes et ce centre où nous sommes

    Observent avec le rang, la place, et le degré,

    Position, direction, saison, mesure et forme,

    Coutumes et fonctions, en tout ordre donné » (I, 3, v. 85-88).

    Le monde nous oriente ainsi vers une hiérarchie des êtres que les hommes devraient suivre, selon l’Ulysse de Shakespeare et selon le Monos de Poe. Il va de soi que cette inspiration mythique et cosmique convient admirablement aux idées de Maurras. Sa critique de la démocratie, qui met en péril l’ordre du monde, est en même temps liée à sa fascination pour la mort. Le Chemin de Paradis devait s’appeler La Douce Mort : comment en effet s’engager sur ce chemin de salut sans passer par les portes de la Mort ? Un autre conte du même recueil porte comme titre « La Bonne Mort ». Il met en scène un adolescent déchiré entre un goût effréné de jouir et un violent appétit de paix religieuse. Pour se garder d’une mort soudaine qui le condamnerait à l’enfer, Octave se couvre d’un scapulaire de Notre Dame du Carmel. Mais il choisira le suicide pour conquérir le Paradis, joignant ainsi, écrit Maurras, « la terre au ciel ». Son chemin aura été mortel, mais il sera libéré et il gagnera le Paradis guidé par la Vierge Marie.

    C’est sans doute aussi le chemin de Maurras fasciné par une mort qui serait le chemin pour conduire au Paradis. Un suicide analogue est celui d’Eucher de l’île, le pécheur de Martigues, ou de Mastramèle pour lui rendre son nom romain. Il a remonté de la mer le corps d’un jeune homme d’une merveilleuse beauté. Le mort va lui parler, toujours comme dans le « Colloque de Monos et Una », et lui conter comment il s’est tué pour échapper aux ravages du temps. Eucher le pécheur, après s’être identifié au mort, se laissera donc glisser dans l’eau, comme Mireille dans le poème de Mistral, pour en finir avec une vie qui doit le mener vers l’au-delà.

    L’inspiration de ces contes philosophiques est doublement tissée d’amour et de mort. On reconnaît de nouveau l’influence d’Edgar Poe qui, dans son sonnet Al Aaraaf, écrivait :

    « Je n’ai pu aimer que là où la Mort

    Mêlait son souffle à celui de la Beauté. »

    Cette inspiration est plus platonicienne que chrétienne et rappelle l’enseignement du Banquet, un dialogue qui fascinait Maurras, et dont il place un extrait en épigraphe de « La Reine des Nuits ». C’est un hymne amoureux à la Lune, Phœbe la Brillante, qui se métamorphose dans les trois femmes que le narrateur a aimées, Hélène, Sylvia et Lucie. Toutes les trois se confondent dans le « miroir magique » de la Lune en « l’essence féminine » ou « l’essence de la beauté » à laquelle le narrateur n’abordera qu’en un rêve. L’élan amoureux vers l’idée de Beauté passe nécessairement par l’épreuve de la mort, la vie ne pouvant satisfaire cette exigence platonicienne d’absolu. Le conte « Les Deux Testaments de Simplice » reprend le modèle du dialogue posthume. Simplice, un gentilhomme provençal, est assassiné par ses deux maîtresses qui vont ensuite se tuer mutuellement. Il a écrit une dernière lettre, la « Lettre d’un ami de la mort », dans laquelle il expose sa conception de l’existence. Il pressent que la vie est « un mouvement qui nous emporte et nous fait toucher un grand nombre de réalités inégales, rudes, pressées, aiguës qui nous froissent et nous déchirent ». Telle est sa « cruelle essence » 

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    Simplice va alors rechercher ce qu’il nomme en reprenant les termes d’Ulysse dans la pièce de Shakespeare, « cadence » et « symétrie », « nombre » et « mesure », un « système d’accords », bref, une harmonie du monde que la vie ne peut jamais offrir. Il ne découvrira ce qu’il nomme la « volupté » que dans le visage de la mort, qui éveille en lui comme une idée de Paradis. Le mot « paradis «  n’est ici utilisé qu’une fois, alors que le terme de « volupté » revient à onze reprises dans le conte. Cette volupté insondable et parfaite, Simplice l’a trouvée une première fois dans le visage d’une jeune morte qu’il a vue, enfant, dans son cercueil. On retrouve de nouveau l’inspiration d’Edgar Poe, dans son conte « Ligeia » par exemple, qui conduit le personnage de Maurras à parler du « repos tant convoité de la mort » et de « la belle mort qui me rendra la paix réelle avec l’idéale unité ». Simplice dira encore : « Je n’eus d’attachement véritable qu’aux lieux où l’on songe en paix à la mort ». Ce lien entre l’amour et la mort se retrouvera chez Guillaume Apollinaire dans son poème La Maison des morts :

    « Car y-a-t-il rien qui vous élève

    Comme d’avoir aimé un mort ou une morte

    On devient si pur qu’on en arrive

    Dans les glaciers de la mémoire

    À se confondre avec le souvenir ».

    Apollinaire est ici manifestement influencé par Maurras qu’il cite d’ailleurs avec faveur dans son texte « La Poésie » (La Vie anecdotique).

    Le Chemin de Paradis est ainsi cet étrange chemin qui avance entre les deux versants de l’amour et de la mort pour tenter d’accéder au paradis. Maurras disait de ce livre matriciel, dans sa dédicace à son ami Frédéric Amouretti, qu’il était « un traité presque complet de la conduite de la vie ». Et cette conduite de la vie passe par un cheminement ordonné en neuf contes selon une triple symbolique. Je ne sais si Maurras a pensé aux Énnéades de Platon, ordonnées en neuf parties ou aux neuvaines de la religion catholique. Pour le christianisme, une neuvaine est une dévotion publique ou privée qui dure neuf jours. St Jérôme disait que « le chiffre neuf marque la souffrance et le chagrin dans l’Écriture sainte ». On ne le trouve pas chez les Juifs, mais chez les Grecs et les Romains qui observaient un deuil de neuf jours. C’est sans doute pour suivre cet ordre symbolique que Porphyre, le disciple de Plotin, organisa les leçons de son maître en Ennéades.

    Or, Le Chemin de Paradis, s’il ne suit pas la neuvaine catholique tout en conservant le thème de la souffrance lié à l’amour et à la mort, est distribué en neuf contes ordonnés en trois domaines qui sont comme les trois stades de l’existence : Religions, Voluptés et Harmonies. À la fin de sa préface au recueil des contes, Maurras donne la clé de son ouvrage : « Neuf fois, dans ces récits égalant le nombre des Muses, [...] j’ai osé évoquer en présence de mille erreurs les types achevés de la Raison, de la Beauté et de la Mort, triple et unique fin du monde ». Il faudrait aussi mentionner les « neuf cieux » qui éclairent le rêve du narrateur de « La Reine des Nuits » Il faut comprendre cet ouvrage comme neuf étapes sur un chemin de vie qui, par-delà la mort, serait un chemin de paradis.

    Aux trois contes des Religions correspondent le type achevé de la Raison ; aux trois contes des Voluptés, le type achevé de la Beauté ; et aux trois derniers contes des Harmonies, le type achevé de la Mort. La Raison, et Maurras songe ici à la raison grecque dans cet ouvrage au goût païen et non chrétien, est la mesure cosmique exigée par les Religions. La Beauté, et Maurras pense ici à la beauté grecque qu’il cisèle dans son conte sur Phidias, est la mesure amoureuse des Voluptés. Quant à la Mort, et Maurras parle ici de la mort grecque chantée par les poètes qui conduit vers l’au-delà, est la mesure divine des Harmonies.

    Tout l’ouvrage est donc conduit, avec la métaphore du « chemin », de la vie présente vers le Paradis futur à travers l’épreuve inéluctable de la mort. Le conte le plus remarquable, à cet égard, est celui des « Serviteurs ». Il se passe chez les Morts, comme dans le voyage d’Ulysse aux Enfers au cœur de l’Odyssée. Le narrateur, Criton (un coup d’œil au Criton de Platon qui visitait Socrate dans sa prison avant sa mort) se retrouve aux Champs-Élysées après son décès. Son ancien serviteur, Androclès, déplore que son maître soit mort comme lui et qu’il ne puisse plus régner sur ses esclaves. Et Maurras de justifier l’ordre inégalitaire de la vie grecque par un éloge de la hiérarchie qui structure une véritable communauté au lieu de la dissoudre dans un individualisme mortel.

     

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    C’est ce que montre le conte « le Miracle des Muses », dans lequel on voit Phidias terminer la statue en or et en ivoire de Zeus à Olympie. Ulcéré d’avoir été peu rétribué par les prêtres du temple alors que la statue attire les visiteurs de toute la Grèce, il ouvre une école de sculpture où l’on blasphème les dieux, et il refuse l’aide des Muses alors qu’il sculpte leur bas-relief. Égoïste et vaniteux, il déclare qu’il mourrait plutôt que de devoir son art aux Muses et non à lui-même. Les Muses s’enfuient alors d’Olympie, et la statue de Zeus perd aussitôt son éclat, son front devient « terne et muet », tandis que toutes les statues de Phidias sombrent dans la décrépitude. Le sculpteur suit sa promesse et se donne une mort qui sera le sommet et le terme de son impiété.

    Que signifie cette mort qui frappe les personnages du Chemin de Paradis au moment même où ils sont au sommet de leur vie, de leur amour ou de leur art ? Maurras pose pour principe qu’il y a un point extrême de l’existence humaine. Lorsqu’il est atteint, seule la mort peut en garantir la pérennité. On le voit dans le conte « Le Jour des Grâces ». Le vieil Euphorion, élève de Pythagore et d’Empédocle, un homme sage donc, tue son esclave Syron. Celui-ci revient de Sybaris, capitale de toutes les voluptés, et lui raconte l’anéantissement de la ville par les dieux qui ont puni sa démesure. L’esclave lui-même a joui de ces voluptés, mais a miraculeusement échappé à la mort. Le sage alors le transperce d’un stylet parce qu’il n’a pas respecté l’équilibre de la nature. Et Euphorion de se dire en lui-même : « Rien d’entier ne demeure au monde, et la perfection entraîne la mort.  Dès que l’homme confine à Dieu, il est juste qu’il n’ait plus que faire de vivre ». Mais une telle sentence s’applique aussi à celui qui l’a prononcée. Le sage, à son tour, se donnera la mort parce qu’il est arrivé, en tuant son esclave, « au plus haut point de la sagesse ».

    Tout Le Chemin de Paradis est ainsi conduit par une esthétique de l’amour et de la mort qui exalte, et punit à la fois, la démesure, l’hubris, tout en évoquant, en contrepoint, l’idéal classique d’ordre et de mesure. Il se retrouve dans la tension constante entre les Religions et les Voluptés que le stade supérieur des Harmonies ne parvient pas, du moins en cette vie, à accorder. C’est ce que laisse entendre « La consolation de Trophime » qui appartient aux trois contes du cycle des Voluptés. L’action se passe en Arles. Une belle courtisane nommée Myrto, en hommage à la jeune Tarentine morte sous « la vague marine », veut mourir après avoir épuisé toutes les ressources du plaisir. L’évêque Trophime, étranger à la ville d’Arles, accourt pour essayer de l’amener à Dieu. Son nom grec signifie « le nourricier ». Mais Myrto ne se rend pas à l’enseignement de l’évêque qui veut la convaincre que « ce qui doit mourir » ne peut « persister dans sa forme heureuse ». En face de lui, le philosophe Philétas défend Myrto en s’appuyant sur la dialectique platonicienne de l’amour. « Elle est montée au plus haut point » de l’existence, et les arguments de Trophime ne la feront pas redescendre. Le philosophe arlésien défend ici l’« ascension dialectique » de l’âme de la courtisane au détriment de la conversion chrétienne que le prêtre lui promet. Myrto se laisse donc mourir, et la foule arlésienne, furieuse, mettra à mort le prêtre qui a échoué à la sauver.

    Maurras laisse à son lecteur le soin de comprendre qu’il est d’autres chemins de paradis que les chemins offerts par la religion. Ne peuvent y accéder que ceux qui ont accédé à un point extrême de perfection, serait-ce dans les voluptés, au-delà duquel l’homme n’attend plus que la mort. C’est la leçon du dernier des neuf contes du Chemin de Paradis : « Discours à la louange de la double vertu de la mer ». Sous une épigraphe de Frédéric Mistral, extraite de Mireille lors de la mort de la jeune provençale : « La mer, belle plaine agitée, est l’avenue du Paradis »[1], Maurras rappelle que c’est un « chemin étroit » qui conduit les hommes à leur terme, tout en leur signifiant à quel point ils seront toujours « inégaux à [leurs] espérances ».

    Jean-François Mattéi

    La Maison du Chemin de Paradis,

    Samedi 1er septembre 2012

     


    [1] « La mar, bello plano esmougudo,

     Dóu paradis és l’avengudo », Mirèio. 

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  • Les Appendices IX et IXbis de Kiel et Tanger, par Charles Maurras. 1/2 : l'appendice IX, ”Dans cent ans”.

              Il constitue le deuxième de notre série des Grands textes, cet inoxydable 24ème chapitre de Kiel et Tanger :

              http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2008/07/24/le-24-chapitre-de-kiel-et-tanger.html

              Mais l'ouvrage est suivi de plusieurs appendices, dont les IX et IX bis sont les plus étonnants : la lucidité et les vues pénétrantes qui sont celles de Maurras dans ces deux annexes ne sont-elles pas, en effet, confondantes ? Si, sur tel ou tel point, ses vues ont été infirmées, il n'en demeure pas moins que sur le plus grand nombre, et les plus importants, ses prévisions et intuitions ont, au contraire, été confirmées par la suite.

            Ces deux appendices mériteraient, donc, en toute logique, de figurer à la suite du deuxième Grand Texte, mais leur longueur risquerait alors d'alourdir l'ensemble. Et, si on les propose séparément, faut-il les considérer, pris en eux-mêmes comme des Grands Textes ? Quoi qu'il en soit, il paraît utile, au moins, de les présenter à la lecture, en remerciant au passage le site Maurras.net qui les a numérisés, un aspect parmi tant d'autre de l'énorme travail qu'il a accompli, et qu'il continue d'accomplir.....   

            Nous sommes plus d'une fois revenu sur ce thème : le monde va-t-il vers une unification, ou une différenciation ? Plus vraisemblablement, il est tiraillée par les deux tendances à la fois, et l'utopie, l'inanité, vient de ceux qui pensent que, dorénavant, c'est fini, c'est ainsi, on ne pourra plus raisonner comme avant;jusque dans l'Église catholique, existe cette croyance, parfois naïve, en un mouvement irrésistible, perpétuel et linéaire, qui nous mènerait vers toujours plus de mondialisation, rendant peu à peu définitivement caducs les cadres anciens, par exemple les Nations : de naïve, la croyance devient dangereuse.... Mais les faits sont là, et ils sont têtus.

            Comment ne pas voir que la Crise, précisément, vient de ramener les États nationaux sur le devant de la scène ? Et qu'elle vient de montrer que, lorsque tout s'écroule, seule reste... la Nation !

            Contre les rêveurs, contre "Les princes des nuées" (titre d'un de ses livres), c'est Maurras qui a eu, qui a raison, sur ce sujet majeur. Et Boutang le faisait bien remarquer, dans sa conférence dont nous avons mis la vidéo en ligne sur ce Blog, lorsqu'il parle de la victoire intellectuelle complète de Maurras....

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    I : Appendice IX : « Dans cent ans »

    Une partie de l'univers s'unifie, mais une autre tend à se diviser, et ces phénomènes de désintégration, comme dirait Herbert Spencer, sont très nombreux. Notre ami Frédéric Amouretti avait profondément étudié ce point de vue.

            J'avais résumé quelques-uns des travaux d'Amouretti (si largement corroborés depuis) dans la Revue hebdomadaire du 20 août 1892, à propos du livre de M. Charles Richet : Dans cent ans. M. Richet ne prévoyait que l'unification croissante de la planète. Je lui répondais avec la timidité de mon âge :

            Le monde tend à l'unité, dit-il à un moment, et je préférerais qu'il s'en tînt à paraphraser cette belle hypothèse platonicienne. Mais il la traduit en tableaux historiques et géographiques qui me désolent. L'unité de M. Richet tuera les langues, les nations et toute la variété de l'univers. Au pambéotisme qui nous régit, M. Richet fait succéder un panyankeesme abominable. Mais les statistiques dont il se sert donnent une envie folle de le combattre. Il ne serait point difficile de rassembler contre ces demi-certitudes un ramassis de demi-certitudes équivalentes. Par exemple, un poète, qui ne penserait point que l'unité fût bien souhaitable en ce monde ou qui n'admettrait ce règne de la monade que dans les systèmes supérieurs des sciences ou dans les figures de l'art, un poète pourrait répondre, et, selon moi, sans trop de désavantage, aux savants arguments de M. Richet.

            Il dirait :

            Sans doute, mon cher maître, le monde futur est destiné à voir se raccourcir l'espace et s'abréger le temps. La vapeur, l'électricité, ne peuvent manquer d'aboutir à multiplier les rapports des hommes et des nations. Mais cela veut-il dire que les signes distinctifs des races soient plus proches d'être effacés? Les nations seront-elles plus portées à confondre leurs langues et à noyer au même flot leurs souvenirs ? Laissez-moi n'en rien croire.

            Une observation superficielle permet seule de dire que le voisinage et, pour ainsi parler, le frottement des individus amoindrissent les différences qui les séparent. Nulle part les distinctions nationales ne sont mieux affirmées que parmi les populations des frontières qui se trouvent pourtant en relation continuelle de voisinage et de parenté. L'exemple de l'Alsace est assez éclatant… Les peuples qui se détestent le plus sont ceux-là mêmes qui se fréquentent le plus.

            La raison en est simple. Les rencontres fréquentes multiplient les occasions où l'on voit s'accuser profondément les traits particuliers de chaque sensibilité et de chaque pensée. On se connaît. La connaissance est loin d'envelopper nécessairement l'amitié. Paul Bourget, qui visite un peuple par saison, a déjà remarqué que ces fréquentations où nos cosmopolites ont fondé tant d'espoir ont plutôt compromis l'idée qui leur est chère. « Plus j'ai voyagé, écrit-il dans ses Sensations d'Italie, plus j'ai acquis l'évidence que, de peuple à peuple, la civilisation n'a pas modifié les différences radicales où réside la race. Elle a seulement revêtu d'un vernis uniforme les aspects extérieurs de ces différences. Le résultat n'est pas un rapprochement. » Il pourra bien être créé une langue internationale, la lenga catolica d'Alberto Liptay ou le célèbre volapük, qui rendra les mêmes services que rendait le latin aux voyageurs du moyen âge (car on sut, en ces jours de pèlerinage incessant, unir le particularisme à cette large bienveillance internationale sans laquelle il n'est point de haute intelligence ni de profondes conceptions) ; les savants pourront adopter, comme les diplomates et comme nos marins sur les Échelles du levant, un idiome à leur usage : cela sera commode, profitable et sensé. Mais qu'à la suite de ces conventions on doive ravir aux peuples leur langage et qu'il y ait, de notre temps, des raisons légitimes de s'attendre à ce rapt, voilà qui semble contredit par tout ce que l'on sait de l'histoire contemporaine.

            Voyez plutôt ce qui se passe dans ces États-Unis, pour lesquels vous rêvez un avenir si merveilleux et desquels vous prédisez avec assurance : « Dans l'Amérique du Nord, on parlera anglais. » Êtes-vous bien certain que toutes ces populations s'y doivent servir de l'anglais ? La vérité est qu'il se reforme là-bas une sorte de vieux continent et que les immigrants y parviennent à retenir tous leurs traits nationaux. Les Français du Canada, si fidèles à leur parler, envahissent les États du Nord, ceux-là mêmes qui forment la Nouvelle-Angleterre, premier berceau de l'Union, et leurs minorités sont si compactes et si solidement organisées qu'ils ont pu, dans le Maine, faire élire deux sénateurs et quatre députés de leur langue.

            Les Allemands, dont on vantait jadis la facile assimilation, se sont groupés dès qu'ils en ont trouvé le moyen. Ils pullulent dans les États du Michigan et du Wisconsin. À Chicago, leur nombre est supérieur à celui des Américains de naissance. À Milwaukee, où il est question de fonder une université allemande, ils étaient naguère maîtres absolus du gouvernement ; il est vrai qu'ils ont été récemment battus aux élections municipales, mais par des Polonais tout aussi particularistes. Ils ont sept cents journaux. Il y a dans l'Union américaine trois États dans lesquels l'enseignement de l'allemand est obligatoire au même titre que celui de l'anglais. Les congrégations luthériennes allemandes sont distinctes des autres. Les catholiques allemands ont leurs paroisses spéciales, et leur Société de Saint-Raphaël, qui a tenu en échec le zèle un peu brouillon de l'évêque irlandais de Minnesota, ne cesse d'exiger de Rome que l'épiscopat ne soit point choisi uniquement dans le clergé de langue anglaise. C'est l'idée religieuse qui organise, on le voit, la solidarité nationale. Les Danois, les Suédois, les Norvégiens, au nombre d'un million, ont leurs congrégations particulières et leur organisation ecclésiastique séparée. Les Hongrois, fort nombreux autour des mines de pétrole de la Pennsylvanie, forment également un noyau résistant. Les Italiens commencent à se serrer de même, et ils ont obtenu de Rome l'envoi d'un clergé qui fît résonner le si. – Un César ne dissoudrait point tant de forces agglomérées. Si les pouvoirs américains s'en montrent soucieux, ils n'ont tenté rien jusqu'ici contre ce mouvement qu'ils sentent plus fort que tout.

            Mgr Ireland semble vouloir serrer les liens de l'Union. Il a pu faire décréter au concile de Baltimore « le catéchisme unique » pour toute l'étendue des États-Unis. Mais, peut-être un peu malgré lui, les Pères ont ordonné que ce catéchisme fût traduit en français, en italien, en allemand, en espagnol, en portugais, en polonais, en hongrois, en tchèque et dans les langues indiennes…

            Un semblable spectacle doit assurément préparer à l'Amérique des destins très particuliers ou tout à fait pareils aux destins de la vieille Europe. Ou ces nationalités distinctes iront s'accentuant, se différenciant jusqu'à l'inimitié – et ce sera le démembrement de la plus puissante unité ethnique de l'avenir. Ou, sage, instruit par nos expériences européennes de la vanité des discordes et, par ses souvenirs, des bienfaits de l'union dans la liberté, le peuple américain élargira les bases de sa constitution et formera une sorte d'Europe nouvelle, apaisée et harmonisée par une habile entente du principe fédératif, tous les instincts, toutes les langues étant, plus qu'aujourd'hui, livrés à leur propre vertu… Et, cher maître, dans les deux cas, votre cité des hommes et cet unitéisme dont vous ne doutez point semblent s'évanouir du pays des probables où vous avez voulu un moment les placer…

            Le divorce de la Suède et de la Norvège, les mouvements sécessionnistes qui n'ont pas cessé d'agiter l'Empire ottoman, la fédération australienne, la fédération de l'Afrique du Sud, les progrès du mouvement autonomiste en Égypte, la résistance de l'Alsace-Lorraine et de la Pologne prussienne aux entreprises de germanisation, le mouvement catalaniste à demi triomphant sous le ministère Maura, le retour accentué de l'esprit public français au sentiment provincial, mille autres faits contemporains peuvent témoigner que la centralisation et l'unification sont loin d'être fatales, que les tendances à la désintégration abondent par tout l'univers et que Frédéric Amouretti ne se trompait pas en montrant que l'œuvre du XIXe siècle n'avait pas été purement et simplement une évolution régulière de tous les peuples vers l'unité.

  • HISTOIRE • Jean Sévillia : ces reines qui ont changé l'Histoire

     

    A l'occasion de la sortie de son dernier livre, Les derniers jours des reines, codirigé par Jean Christophe Buisson, Jean Sévillia évoque pour FigaroVox des figures aussi romanesques que Cléopâtre, Marie-Antoinette ou la reine Victoria. On ne manquera pas de lire ce dernier ouvrage de Jean Sévillia.  LFAR

     

    1dd0ad5cb1fc3695880af1725477b22e.jpgFigaroVox - La France est le pays qui a coupé la tête à son roi, et pourtant les Français, comme en témoignent notamment les succès de librairie des biographies royales ou l'audience des émissions de télévision sur la royauté, semblent éprouver un sentiment monarchiste. Comment expliquez-vous ce paradoxe ? Les Français sont-ils schizophrènes  ?

    Jean Sévillia - D'Ernest Renan à Albert Camus, d'innombrables esprits républicains ont médité sur l'événement traumatique qu'a été la condamnation à mort de Louis XVI. Il ne faut jamais oublier que la France a été constituée en tant que communauté politique sous les rois de France, et par eux. Contrairement à une mythologie qui n'a plus guère cours aujourd'hui, la France n'est pas née en 1789: elle a été forgée au long des siècles par la monarchie, la République ayant recueilli ensuite cet héritage. Il est parfaitement exact qu'au moment de la Révolution, la souveraineté politique passe du roi au peuple, du moins à la représentation nationale, car le peuple réel n'a pas eu son mot à dire au long du processus révolutionnaire. Mais cette substitution de souveraineté ne change rien au fait que c'est l'Etat qui conserve son rôle central et surplombant dans la poursuite du destin français. Or cet Etat possède d'indélébiles racines monarchiques. Napoléon Ier, Napoléon III, Thiers, Clemenceau, Pétain, De Gaulle… Notre histoire postérieure à la Révolution est pleine de chefs d'Etat ou de gouvernement, ou de figures d'autorité, qui jouent les substituts du roi de France. De Gaulle le savait et le sentait si bien qu'il a doté le pays, en 1958, d'une Constitution où le primat reconnu à l'exécutif donnait à nos institutions un air de monarchie républicaine. François Mitterrand, à sa manière, a été une sorte de monarque socialiste. Et l'on voit bien actuellement, en creux, l'importance de la fonction présidentielle, précisément parce que celui qui l'incarne ne semble pas taillé pour la fonction. Alors oui, il y a toujours et il y aura toujours quelque chose de monarchique en France, même si les Français ont coupé la tête à leur roi en 1793.

    Dans la préface des Derniers jours des reines, texte que vous avez cosigné avec Jean-Christophe Buisson, vous développez le concept de royauté au féminin. De quoi s'agit-il ?

    Notre ouvrage traite de femmes qui ont régné, mais à toutes les époques et dans des aires de civilisation très différentes: entre Cléopâtre et la tsarine Alexandra Fedorovna, épouse de Nicolas II, il n'y a à peu près rien de commun sous l'angle de la société dans laquelle elles ont vécu et du système politique qui les avait placées sur le trône. Sur les vingt souveraines évoquées dans le livre, toutes n'ont pas gouverné. En France, les lois coutumières de la monarchie, affinées sous les Capétiens, excluaient les femmes de la succession au trône, ce qui n'était pas le cas dans toutes les dynasties européennes, voir Isabelle la Catholique (Isabelle de Castrille), Marie-Thérèse d'Autriche, Catherine II de Russie, ou la reine Victoria. Mais cela ne signifie pas que les reines de France n'ont pas joué un rôle éminent, a fortiori pour celles qui ont exercé la régence. Mais comme épouses du roi et mères des enfants du roi, donc mères du roi un jour, toutes les reines sont profondément associées au pouvoir. La royauté au féminin, c'est la traduction de la spécificité du système monarchique, qui n'est pas un pouvoir personnel, mais le pouvoir d'une famille.

    Quand les reines ont joué un rôle politique, quel était-il ?

    Les reines qui ont à la fois régné et gouverné ont joué exactement le même rôle politique qu'un homme aurait exercé à leur place. Au XVIIIe siècle, Marie-Thérèse d'Autriche ou Catherine II de Russie ont fait la guerre, ont choisi ou défait des ministres, ont adopté des réformes qui ont changé la société sur laquelle elles régnaient, ont affronté des oppositions: l'ordinaire d'un rôle politique à cette époque. Quant aux reines de France, nous avons évidemment retenu dans notre livre des personnages de premier plan. Catherine de Médicis, femme d'Henri II, puis régente pour son deuxième fils Charles IX, joue un rôle essentiel au moment des guerres de Religion en essayant de maintenir le trône au-dessus des divisions religieuses. La recherche historique l'a lavée de l'accusation d'être la responsable de la Saint-Barthélemy. Sous le règne d'Henri III, son dernier fils, Catherine de Médicis s'efface peu à peu. Anne d'Autriche, l'épouse de Louis XIII, est une princesse espagnole: d'abord hostile envers Richelieu en raison de sa politique à l'encontre de l'Espagne, elle change après la mort de Richelieu et celle de Louis XIII car, par amour pour son fils Louis XIV, elle soutient le nouveau Premier ministre, Mazarin, qui poursuit pourtant la politique de Richelieu. Après la mort de Mazarin, Louis XIV, voulant gouverner personnellement, sera conduit à éloigner sa mère, qu'il aimait néanmoins profondément. Pour un temps limité, qui a cependant son poids dans notre histoire, les reines Catherine de Médicis et Anne d'Autriche ont donc été de vrais rois de France….

    Vous évoquez des figures aussi exceptionnelles que Cléopâtre, Isabelle la Catholique ou Marie-Antoinette. Avez-vous une préférence pour l'une d'entre elles ?

    Si je prends votre question dans son sens tout à fait personnel, je dois vous dire que ma «reine de cœur» ne figure pas dans le livre. J'ai publié il y a dix-huit ans une biographie de l'impératrice Zita, la dernière impératrice d'Autriche, livre que les éditions Perrin réimpriment constamment et dont sortira une réédition actualisée en 2016. Ayant régné pendant deux ans, de 1916 à 1918, détrônée en 1918, exilée en 1919, veuve à 30 ans à la mort de son mari, l'empereur Charles Ier d'Autriche, en 1922, spoliée de son patrimoine familial par les Etats successeurs de l'Autriche-Hongrie, l'impératrice Zita a élevé seule ses huit enfants, vivant dans la pauvreté et la foi. Ses obsèques solennelles à Vienne, selon le vieux rituel impérial, ont marqué, en 1989, année de la fin du communisme, le grand retour de l'histoire en Europe centrale. Parce qu'il faut faire des choix dans un livre collectif, nous n'avons pas retenu l'impératrice Zita, l'histoire autrichienne étant représentée par deux souveraines, la grande Marie-Thérèse et Elisabeth, dite Sissi, la femme de François-Joseph. Ma préférence allait alors à Marie-Antoinette, dont je me suis chargé du portrait.

    Qu'est-ce qui vous intéresse, chez Marie-Antoinette, et comment expliquez-vous le mélange d'amour et de haine que les Français semblent ressentir pour elle ?

    Aujourd'hui, il me semble plutôt que la haine pour Marie-Antoinette a pratiquement disparu! En témoigne l'immense succès des expositions, des livres ou des films qui lui sont consacrés depuis une dizaine d'années. Si notre éditeur a choisi Marie-Antoinette pour illustrer la couverture de l'ouvrage, ce n'est pas un hasard. En ce qui me concerne, je n'ai pas attendu cette «Marie-Antoinette-mania» pour être attaché à cette figure venue d'Autriche, pays dont je suis familier, et qui a traversé ensuite la gloire et la tragédie chez nous, en France. Ce qui est fascinant, chez Marie-Antoinette, c'est la suite de ses retournements. Jeune reine superficielle et frivole, elle devient une mère responsable, soucieuse de ses enfants. Commettant des erreurs politiques au début de la Révolution, en essayant de sauver le trône mais en le desservant en réalité, elle épouse ensuite totalement les vues du roi dès lors que la partie est perdue. Après la décapitation de Louis XVI, Marie-Antoinette touche au sublime par sa dignité lors de son procès et face à sa marche à la mort.

    La princesse Diana n'a pas régné, mais a connu une fin tragique et romanesque. Aurait-elle pu figurer dans votre livre ?

    Outre le fait de n'avoir pas régné, connaître une fin romanesque et tragique ne suffit pas à faire une reine. Ce qui caractérise les reines régnantes est qu'elles s'obligent à habiter leur fonction, même quand elle ne correspond pas à leur goût. Ou alors, elles fuient, comme le fit d'une certaine manière l'impératrice Elisabeth d'Autriche, Sissi, qui est à sa façon une ancêtre de Lady Di. Il reste que la première femme du prince Charles, historiquement parlant, est un personnage emblématique de notre époque par la préférence accordée au destin personnel, au plaisir, au bonheur, par rapport au devoir dynastique. La séquence de sa mort restera un moment exemplaire du culte de l'émotion qui domine notre temps. La reine d'Angleterre a dû plier devant cette vague, pour préserver l'affection de ses sujets. Mais l'émotion est passée, et la reine Elisabeth est toujours là…

    Les reines contemporaines, devenues des people presque comme les autres, ont-elles perdu leur mystère ?

    Toutes les reines contemporaines ne sont pas devenues des princesses people. Songeons, en Belgique, à la reine Fabiola hier, ou à la reine Mathilde aujourd'hui. Ou en Espagne à la reine Sophie, la femme de Juan Carlos, hier, ou à la femme de Philippe VI, la reine Letizia, aujourd'hui. Ce n'est pas parce que la presse parle d'une reine qu'elle est une reine people. On peut conserver sa dignité tout étant la cible de l'attention des autres, ce qui a toujours été le propre des souverains, qui sont des personnages publics. La reine d'Angleterre est un des personnages les plus photographiés de la terre, et pourtant on ne peut pas lui appliquer l'étiquette de people. Vous verrez que, lorsqu'elle disparaîtra, ce sera un événement planétaire, et que les plus républicains des Français seront touchés eux aussi. 

    Rédacteur en chef adjoint au Figaro Magazine et membre du comité scientifique du Figaro Histoire, Jean Sévillia est l'auteur de nombreux succès de librairie (Zita impératrice courage, Historiquement correct, Histoire passionnée de la France). Il publie prochainement La France catholique (éditions Michel Lafon, sortie le 15 octobre). Il a codirigé Les Derniers jours des reines avec Jean-Christophe Buisson, directeur adjoint de la rédaction du Figaro Magazine et auteur d'une biographie du général Mihailovic et d'Assassinés. Un ouvrage collectif dans lequel dix-neuf historiens (dont Didier Le Fur, Jean-François Solnon, Simone Bertière, Jean-Paul Bled, Jean Tulard, Jean des Cars, Arnaud Teyssier et les codirecteurs du livre) brossent le portrait de vingt souveraines à travers la fin de leur vie ; publié aux éditions Perrin, le livre est coédité avec le Figaro Histoire.

    Entretien réalisé par Alexandre Devecchio            

  • Actualité & Histoire • Éric Zemmour : « Trop d'Histoire tue l'Histoire »

      

    BILLET - Peut-on faire campagne en invoquant l'Histoire et en s'invectivant à coups de références ?, interroge Zemmour [RTL, 2.05]. Il a raison de pointer pour la dénoncer et la moquer l'instrumentalisation de l'Histoire aux fins que nul n'ignore. Ce qui n' est pas à proprement parler ce « trop d'Histoire » qui « tue l'Histoire » dont il fait sa formule - un peu facile - de conclusion. Mais c'est évidemment secondaire. On n'est pas forcément d'accord ...  LFAR

     

     

    Résumé RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge 

    « À suivre la campagne présidentielle ces derniers jours, on se croirait dans une bande d'actualités de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ne manquent que les images en noir et blanc », constate Éric Zemmour, qui note que "la classe politique française toute entière joue à plus gaulliste que moi tu meurs !". Il constate qu'Emmanuel Macron "use et abuse des références à la guerre et au nazisme, comme s'il voulait rejouer contre son adversaire du second tour un imaginaire historique qui avait si bien fonctionné pour marginaliser son père »;

    Pour Eric Zemmour, « Marine Le Pen en est elle même effrayée puisqu'elle se sent obligée d'aller elle aussi se recueillir devant le mémorial de l'extermination des juifs ». Avant d'insister : « Pourtant, l'instrumentalisation du malheur juif ne marche pas. Elle scandalise davantage qu’elle ne mobilise. Elle apparaît pour ce qu’elle est : un truc de campagne électorale ». Aux yeux d'Éric Zemmour, « trop d'Histoire tue l'Histoire ». 

    Éric Zemmour

  • Histoire • Le « Abdelkrim » de la reine Victoria...

    Victoria et son secrétaire indo-musulman

     

    Par Péroncel-Hugoz 

    On croit tout savoir du plus célèbre des monarques britanniques, la reine Victoria (1819-1901), mais un nouveau film de Stephen Frears, en 2017, nous montrera sans doute que nous avons encore des choses à apprendre sur le plus long règne anglais…

     

    peroncel-hugoz 2.jpgBien que Victoria ne soit jamais allée en terre d’islam, nul ne s’étonne de la voir parfois entourée de personnages en turban et caftan. Ne fut-elle pas « impératrice des Indes » à partir de 1876 ? En principe, pour remplacer le dernier Grand Moghol, déposé par Londres après la révolte des Cipayes (1857), ces soldats musulmans (ou hindous) de l’armée coloniale. La reine voulut alors autour d’elle des représentants de ses sujets ultramarins, et pas seulement comme serviteurs. 

    Fils d'un militaire

    C’est ainsi qu’apparurent à partir de 1886, autour du Trône anglican, de « jeunes mahométans des Indes », en général vêtus d’éblouissants costumes exotiques. Parmi eux, Si Mohamed Abdelkrim (ou Abdoulkarim), né en 1863, fils de Haj Mohamed Ouazireddine, ancien combattant lors d’un conflit anglo-afghan. Parlant anglais, le jeune homme fut bientôt élevé au rang de « secrétaire indien de sa Gracieuse Majesté », « Mounchi » en ourdou, idiome des musulmans des Indes et, de nos jours, langue du Pakistan. 

    Abdelkrim (dit Abdoul), quasi homonyme de Mohamed Ben Abdelkrim, chef des insurgés nationalistes du Rif (1921-1926), devait servir et entourer la reine Victoria durant les quinze dernières années de son existence. La souveraine apprit même les rudiments d’ourdou sous la direction d’Abdoul. Dans des lettres intimes, Victoria ne tarit pas d’éloges sur son Mounchi. A telle enseigne qu’après le décès royal, en 1901, de méchantes langues, sans doute jalouses de la faveur dont le « secrétaire mahométan » avait bénéficié à la cour britannique, firent circuler des ragots sur leurs rapports, étroits sans doute mais toujours chastes, selon des témoignages inverses de témoins dignes de foi. La reine avait près d’un demi-siècle de plus qu’Abdoul… Et elle se voulut toujours u ne veuve vertueuse, demeurée fidèle à son mari, le prince Albert, décédé en 1861. 

    Saisie des papiers

    De retour aux Indes, l’ex-secrétaire royal, après avoir mené bonne vie au milieu d’un essaim féminin de choix dans son bungalow, mourut jeune encore en 1909. Londres récupéra tous ses papiers, comme cela avait déjà été le cas en Angleterre après la disparition de Victoria. Cela fit bien sûr jaser… Jusqu’à notre époque où certains commentateurs en quête de comparaisons osées n’ont pas manqué de rappeler les liaisons de feu l’ex-princesse Diana de Galles avec un Pakistanais puis avec un Egyptien… 

    Attendons de voir la version cinématographique de cette exceptionnelle histoire Victoria et Abdoul que nous donnera cette année le cinéaste Stephen Frears, auteur entre autres d’un très grand film La Reine (The Queen) sorti en 2006, sur Elizabeth II et ses tumultes familiaux ; une oeuvre à la fois réaliste, minutieuse et profondément monarchiste. 

    Péroncel-Hugoz

    Repris du journal en ligne marocain le360 du 10.02.2017

  • Histoire • Rois de France, de Balzac, republié par Péroncel-Hugoz : Présentation [I]

     

    C'est en 1837 que Balzac publia Rois de France, un ouvrage concis fort intéressant, consacré aux six derniers « Louis » rois de France, de Louis XIII à Louis XVIII. Malheureusement peu réédité par la suite, cet ouvrage était devenu, de ce fait, indisponible, depuis 1950.

    « 1837 est une des plus glorieuses années de Balzac, celle où il publie également Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau », écrit dans sa préface notre confrère Péroncel-Hugoz, qui a pris l'heureuse initiative de faire rééditer Rois de France, au Maroc, par les Editions Afrique Orient. Nos lecteurs peuvent d’ailleurs lire Péroncel-Hugoz ici-même, régulièrement, puisqu’il nous fait l’amitié de sa participation – très appréciée – à Lafautearousseau.

    Nous donnerons quatre extraits de Rois de France, des « bonnes feuilles », dans nos prochaines parutions du week-end :

    I. La « secte » des Encyclopédistes et la décomposition morale des « élites » et de la société au XVIIIème siècle ;
     
    II. Les erreurs de Louis XVI face à la Révolution ;

    III. L'infanticide perpétré à l'encontre du petit roi Louis XVII ;

    IV. Louis XVIII.

    On verra que, même si l'on n'est pas forcément d'accord sur l'intégralité de ce qu'écrit Balzac, et même si l'on peut, parfois, être surpris par ce qui pourrait apparaître comme de la naïveté (les Prussiens auraient voulu « délivrer » Louis XVI ?) des tonalités, des analyses, des développements que l'on verra par la suite chez un Bainville, chez un Maurras sont déjà là, exprimées par Balzac, dès 1837... 

    A lire demain dans Lafautearousseau … 

    La « secte » des Encyclopédistes et la décomposition morale des « élites » et de la société au XVIIIe siècle [I]

    et aussi  ...

    Sortie au Maroc de « ROIS DE FRANCE suivi de NAPOLEON » , essai de Balzac paru en 1837 et indisponible depuis 1950

  • Histoire • Isabelle la Catholique, la souveraine « reconquérante »

    ISABELLE LA CATHOLIQUE DE RETOUR ? 

     

    Par Péroncel-Hugoz

     

    IMG - JPEG - Copie - Copie.jpgTimbre espagnol émis au début du règne de Philippe VI, à l'effigie de la reine Isabelle la Catholique (1451-1504) qui, avec son époux, le roi Ferdinand d'Aragon, acheva la Reconquista, à Grenade, en 1492, 780 ans après la conquête de l'Ibérie par les Arabo-berbères. Depuis la décolonisation, et l' « islamomanie » qui s'ensuivit à la fin du XXème siècle parmi l'intelligentsia occidentale, y compris en Espagne (beaucoup moins au Portugal), la souveraine « reconquérante » n'était plus vraiment en odeur de sainteté en son Royaume, à telle enseigne que certains ordres religieux hispaniques - nous préférons, par respect, ne pas les citer - étaient intervenus à Rome afin que la cause de béatification d'Isabelle 1ère soit renvoyée sine die... 

    Ce timbre certes n'a pas été émis spécialement en l'honneur de la « tombeuse » des émirs maures d'Andalousie mais pour célébrer l'anniversaire de la création en 1815, par le roi Ferdinand VII, ancêtre direct du monarque actuel, de l'Ordre d'Isabelle la Catholique, une décoration que les Bourbons d'Espagne, non sans peut-être parfois des grains de malice, n'ont pas hésité à décerner à certains de leurs pairs musulmans...

    Alors, évidemment, ce n'est qu'un timbre, un simple timbre, mais, il y  a quelques années, son émission aurait sans doute entraîné quelques protestations. Cela n'a pas encore été le cas cette fois. 

     

  • HISTOIRE & ACTUALITE • Le Maroc dans la Grande Guerre

     

    Par Péroncel-Hugoz

     

    peroncel-hugoz 2.jpgDurant le récent Ramadan, j’ai eu l’occasion de rencontrer un ancien haut fonctionnaire marocain, installé à Nice. Prié à son ftour, je fus surpris de l'austérité de sa table, et je crus bon d’en féliciter mon hôte, en évoquant les buffets pantagruéliques de ftours auxquels je participais naguère...

    Durant le récent Ramadan, j’ai eu l’occasion de rencontrer un ancien haut fonctionnaire marocain, installé à Nice, pays de son épouse. Prié à son ftour, rupture vespérale du jeûne, je fus surpris de la relative austérité de sa table, et je crus bon d’en féliciter mon hôte, en évoquant les buffets pantagruéliques d’autres ftours auxquels je participai naguère. Ce qui m’attira la réponse suivante de ce musulman pratiquant : «Mais, monsieur, je suis simplement fidèle à nos propres traditions et je ne suis pas de ces Arabes ayant transposé chez eux les avalanches de plats, de sucreries, de cadeaux de vos fêtes de Noël qui du coup n’ont plus grand-chose de chrétien… ». Et toc ! Impossible de le contredire. Je voulus aussi savoir ce qui, en Ramadan, changeait dans les pratiques intellectuelles de ce sage : « Ne croyez pas que je me plonge chaque soir dans nos textes sacrés, non je les ai assez pratiqués dans mon jeune temps, je les connais, je m’y réfère parfois mais je ne les ressasse pas. Tenez, regardez ce que je suis en train de lire », et il me tendit quelques feuillets intitulés, à ma surprise, « Le Maroc dans la Première Guerre mondiale ». L’auteur ? L’historienne Bahija Simou, par ailleurs directrice des Archives royales à Rabat. La lecture de Ramadan de notre Marocain était une communication énoncée par Lalla Bahija, en juin 2015, à Paris, devant l’Académie des sciences d’outre-mer dont l’intervenante est le seul membre marocain actuel. Cette institution, fondée en 1922, est un peu le pendant exotique de l’Académie française même si elle est bien moins connue, étant plus studieuse que mondaine… 

    Parmi les fondateurs ou les membres fameux de cette ASOM, on compte aussi bien Lyautey que les frères Tharaud, Léopold Senghor, Félix Houphouët-Boigny, deux rois des Belges, un ex-président portugais, etc. 

    Ma curiosité étant piquée, dès le lendemain du ftour, je me procurai la communication de Mme Simou sur cette période cruciale si peu étudiée sous son angle spécifiquement marocain. Mon « coup de chapeau » va bien sûr à l’historienne et mon « coup de dent » à ces chercheurs marocains penchés sur des sujets encombrés et «historiquement corrects » : naissance de l’Istiqlâl ; révolte de l’émir Abdelkrim ; rôle de Ben-Barka dans le mouvement tiers-mondiste, etc. La geste des guerriers arabo-berbères lancés dans la Grande Guerre en Europe suscite peu de curiosité au XXIe siècle (avec quelques exceptions comme ce groupe d’élèves du Lycée Lyautey, à Casablanca, ayant travaillé à un album sur le rôle de ces preux de jadis). Ecoutons donc quelques-unes des découvertes de Lalla Bahija : 

    - En 1912, l’Armée chérifienne ne comptait plus que 1.400 soldats en état de combattre. 

    - Le sultan Moulay-Youssef, le 20 août 1914, durant la Nuit sacrée de Ramadan, incita ceux de ses sujets volontaires pour aller se battre en Europe, à se manifester. Avec l’accord des oulémas, le monarque décréta une amnistie en faveur des déserteurs ou réfractaires qui s’engageraient. L’Empire chérifien allait bientôt disposer de 40. 000 combattants dont 33. 000 furent dirigés vers le front franco-germanique. 

    - Dès l’été 1914, la bataille de Penchard, près de Meaux, fut gagnée au corps à corps par des Marocains novices contre les forces aguerries de l’Empire allemand. Le futur maréchal Juin écrivit : « Jamais les Marocains ne m’ont semblé plus confiants qu’à la veille de la grande bataille de la Marne où ils stoppèrent l’avance allemande ». A quel prix ! 1.150 victimes marocaines autour de Meaux. L’état-major français décrivit alors les fantassins de Chérifie comme « intelligents, manœuvriers, courageux, passionnément guerriers, résistants, sobres et bons marcheurs. Ils sont meilleurs tireurs que les Algériens, etc. ». 

    - Des spahis marocains furent envoyés dans l’Armée d’Orient du général Sarrail, contre l’Empire ottoman : en Macédonie, Bulgarie, Serbie et Albanie ; ces spahis eurent 140 tués. 

    - Lyautey, résident général de France à Rabat de 1912 à 1925, voulut plus tard faire participer le Maroc en tant qu’Etat à la Conférence de la Paix mais le gouvernement français refusa de peur que les autres protectorats dans sa mouvance (Tunisie, Annam, Tonkin, Cambodge, Laos) ne réclament plus d’autonomie. Lyautey obtint seulement la création de l’Ecole militaire de Dar-Beïda à Meknès, qui allait être « le Saint-Cyr marocain » et d’où sortiraient, après l’indépendance, les Forces armées royales qui s’illustreraient notamment en Syrie, en Afrique noire ou au Sahara marocain.  

     

    Péroncel-Hugoz - Le 360

     

  • Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français...

    lafautearousseau se propose ici de vous faire découvrir Un patriote, nommé Maurras. Maurras est en effet inconnu du grand public, parce que volontairement ignoré par la conspiration du silence, entretenue par le Système pour lequel Maurras n'est pas "dangereux", mais "le seul dangereux", car il en a dénoncé les bases idéologiques et parce qu'il l'a remis en cause dans ses fondements révolutionnaires.

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Du début février au 23 mars (fin de la première partie de notre campagne de sensibilisation pour la sauvegarde de la maison de Maurras) nous présenterons divers textes ou documents relatifs à Maurras, sa vie, son oeuvre... 

    Ensuite, après les élections, nous verrons quelles orientations donner à notre campagne  pour la réhabilitation/réouverture au public de la maison/jardin de Maurras...

    : Aujourd'hui, trois autres éléments remarquables du jardin...

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    I : dans la partie droite du jardin, en entrant, donc totalement en dehors de l'ensemble mémoriel que nous avons visité ensemble depuis septembre, qui occupe la partie supérieurs gauche du jardin, en entrant...

     

    Se promenant un jour avec le Directeur des Salins du Midi, sur l'une des vastes propriétés de cette Entreprise, qui englobaient plusieurs sites archéologiques, Maurras tomba en admiration devant cette vasque antique.
    Quelques jours après, un camion se présentait au portail de la maison : le Directeur des Salins faisait installer dans le jardin de Maurras cette magnifique fontaine, d'où peuvent couler - si "on " s'en occupe !... - deux jets d'eau pure, fraîche et potable...

     

    II : juste à côté, mais un peu avant et décalé sur la gauche : le puits...

     

    Du moins tel qu'on le voyait avant la hideuse "restauration" qu'on lui a fait subir, et qui a consisté à le recouvrir intégralement d'un crépi aussi uniforme que banal et triste; d'une tristesse et d'une banalité désolantes...

    La palme d'or du manque de goût, le Nobel de la "restauration" manquée au Service municipal qui a accompli un  tel saccage...

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    III : Enfin, juste devant la vasque... :

     

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    ... voici un écusson provenant de l'ancien Couvent des Capucins.
    De ce Couvent, totalement démoli, ne subsistent aujourd'hui que les caves...

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    lafautearousseau se propose ici de vous faire découvrir Un patriote, nommé Maurras. Maurras est en effet inconnu du grand public, parce que volontairement ignoré par la conspiration du silence, entretenue par le Système pour lequel Maurras n'est pas "dangereux", mais "le seul dangereux", car il en a dénoncé les bases idéologiques et parce qu'il l'a remis en cause dans ses fondements révolutionnaires.

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Du début février au 23 mars (fin de la première partie de notre campagne de sensibilisation pour la sauvegarde de la maison de Maurras) nous présenterons divers textes ou documents relatifs à Maurras, sa vie, son oeuvre... 

    Ensuite, après les élections, nous verrons quelles orientations donner à notre campagne  pour la réhabilitation/réouverture au public de la maison/jardin de Maurras...

    : Aujourd'hui, retour sur la donation de la Bastide à la Ville de Martigues...

    Les parents de Charles Maurras eurent trois enfants (trois garçons) : le premier, François, ne vécut quasiment pas, et Charles, non marié, n'eut pas de descendance. Seul son frère Joseph eut des enfants (cinq) : quatre filles - de son premier mariage - et un garçon, Jacques, de sa seconde union.
    A la mort de leur père - son frère Joseph - Charles Maurras adopta trois des enfants de celui-ci : Jacques, Hélène et Jeanne.
    De nièces et neveu, ces trois enfants de Joseph devinrent donc "fils adoptifs" de Charles lorsque leur père, "médecin des troupes coloniales" mourut au Viet Nam, à Saïgon, en 1924.
    A la mort de Charles Maurras, en 1952, la propriété du Chemin de Paradis couvrait toujours les deux hectares et demi de ses débuts, mais il fallut évidemment la partager en trois, entre Jacques et ses deux soeurs.
    Jacques Maurras fit en sorte d'obtenir la "partie centrale" de la propriété, ses deux soeurs recevait les terrains situés à droite et à gauche de la maison, qu'elles vendirent par la suite et qui furent urbanisés.
    Or, Charles Maurras, de son vivant, avait lui-même résolu d'offrir sa maison, son jardin et l'oeuvre qu'il y avait créé à sa chère ville de Martigues ( "...Mon Martigues plus beau que tout"...).
    Jacques Maurras, le 27 septembre 1997, ne fit donc rien d'autre que réaliser le voeu de son oncle et père adoptif en "remettant les clés" de la bastide au Maire de la ville...

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    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Aujourd'hui : Un exemple type de quelqu'un qui parle de Maurras sans trop bien savoir ...

    C'est sur la page facebook de notre ami François Marcilhac que nous avons pris le sujet de notre chronique d'aujourd'hui.
    Voici en effet un exemple type d'article - et d'auteur -  correct, mais qui contient une énormité, dont on s'étonne qu'elle puisse encore être proférée de nos jours.
    Il est donc bien urgent de ré-ouvrir la maison de Maurras, d'en faire le grand centre d'études - nationales et internationales - dont nous demandons la création, afin que l'on parle de Maurras - pour l'approuver, le nuancer ou même s'y opposer - mais dans la vérité et l'exactitude...
     
     
     

    Une chronique qui commence bien, se termine également bien mais connaît dans le milieu un dérapage (contre qui vous savez), faute pour l'auteur d'avoir lu ce(lui) dont il parle. Ne sait-il pas non plus que la condamnation (qui n'a jamais été doctrinale : où est l'encyclique ?) a, de plus, été levée en 1939 ? Je lui conseille de lire Actualité de Charles Maurras de Tisserand, sur le prétendu "pseudo-catholicisme identitaire héritier de Charles Maurras"...

    https://www.lalibre.be/debats/opinions/intellectuels-chretiens-levez-vous-5e16049c9978e272f9b25bb1?fbclid=IwAR2oZf3rW7nb9vKsObHylYNGVLCzNpC-PDUeWS6BTteB2AL-B5dJJMvkunQ#.XjBcENjlLyc.facebook

    lafautearousseau

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    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Du début février au 23 mars (fin de la première partie de notre campagne de sensibilisation pour la sauvegarde de la maison de Maurras) nous présenterons divers textes ou documents relatifs à Maurras, sa vie, son oeuvre... 

    Ensuite, après les élections, nous verrons quelles orientations donner à notre campagne  pour la réhabilitation/réouverture au public de la maison/jardin de Maurras...

    : Aujourd'hui, le reportage de TF1 sur Martigues, ce mercredi 5 février...

    A vrai dire, ce reportage est loin d'être des plus intéressants; et même, parfois, ne représente aucun intérêt. Tout d'un coup, "comme ça", sans prévenir, le JT de 20h de TF1 (présenté par Gilles Bouleau) nous emmène dans "une ville polluée : et, là, surprise lorsqu'on entend le nom de la ville : Martigues !*

    On y voit cependant l'actuel maire PCF élu sur une liste d'Union de la Gauche, Gaby Charroux, dire que, la pollution,  "ce n'est pas de sa faute", réflexe type des hommes de gauche : il accepte quand même bien volontiers d'encaisser les dividendes de toutes ces industries polluantes situées sur sa commune et qui font d'elle une Mairie richissime...

    Si certaines de ces industries ont été en effet voulues et imposées par l'Etat et par d'autres pouvoirs que la seule municipalité, certaines dépensent bien d'elles; comme certaines normes et contraintes (ou absences de normes et contraintes). Il y aurait donc beaucoup à répondre au Maire sur ce sujet...

    On voit apparaître très rapidement (trop ?) les deux candidats du RN et de LR, et le maire ne dit pas un mot de la rumeur persistante qui court partout dans la ville : à peine élu, il céderait la place à "quelqu'un de ses proches"...

    Bien entendu, pas un mot de Maurras, pas une vue sur sa maison, que l'on voit pourtant très bien à partir du très bel et très imposant ouvrage que représente l'autoroute (ou "viaduc de Caronte") qui traverse le canal du même nom, et offre une vue imprenable sur "mon Martigues plus beau que tout"... comme aimait à le dire l'académicien de Martigues, dont une Mairie haineuse et sectaire à l'extrême préfère priver sa ville, pourtant peu riche en gloires locales et en bâtiments d'intérêt, comme nous l'avons dit dans cette chronique, depuis septembre.

    Ceci étant, la vie, aujourd'hui - et, en l'occurrence à Martigues - c'est aussi ce que montre ce pauvre reportage. C'est donc à voir, et à savoir, même sans enthousiasme...

     

    (Désolés de devoir vous imposer les longues secondes de publicité, mais il faut en passer par là avec "le rattrapage") :

    https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/elections-municipales-je-vis-dans-une-ville-polluee-24749031.html

    lafautearousseau

  • Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français...

    lafautearousseau se propose ici de vous faire découvrir Un patriote, nommé Maurras. Maurras est en effet inconnu du grand public, parce que volontairement ignoré par la conspiration du silence, entretenue par le Système pour lequel Maurras n'est pas "dangereux", mais "le seul dangereux", car il en a dénoncé les bases idéologiques et parce qu'il l'a remis en cause dans ses fondements révolutionnaires.

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Du début février au 15 mars (fin de la première partie de notre campagne de sensibilisation pour la sauvegarde de la maison de Maurras) nous présentons divers textes ou documents relatifs à Maurras, sa vie, son oeuvre... 

    Au sujet de la Maison de Maurras, et de son Jardin, libres d'accès jusqu'à ce que la Mairie de Martigues n'en interdise l'entrée, ne les "ferme", aussi sournoisement que brutalement; n'érige autour d'eux comme une sorte de Mur de Berlin, aussi réel qu'invisible, nous demandons :

    1. Des informations claires et précises sur les travaux promis, et un calendrier, même approximatif, concernant le déroulement de ces travaux, qui doivent aboutir à la réouverture de la Maison au public...

    2. Et, en attendant, la remise à disposition du public du libre accès au jardin, sans autres conditions que celles qui prévalent en n'importe quel autre endroit public du pays, selon les règles et normes en vigueur partout...

    Cette semaine est la dernière avant que notre Campagne de sensibilisation ne prenne une autre forme, dès le lendemain du premier tour des élections municipales.

    Aujourd'hui :

    Refuser l'interdit jeté sur Maurras et sur sa maison à Martigues ! 

    lafautearousseau