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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Le temps des proxénètes, par Guillaume Némo*

     

    Il est de bon ton dans les entreprises de promouvoir le travail des femmes. Cela est fait à travers les paradigmes à la mode de l’égalité et de la diversité. Il y a même des sociétés de conseil spécialisées dans ce type de communication. C’est surtout une quasi-cause nationale qui mobilise les plus hautes instances étatiques. Bienvenu dans le meilleur des mondes qui « émancipe » les femmes ! Nous assistons ainsi à une extraordinaire campagne de manipulation mentale qui consiste à persuader les femmes que travailler c’est « for-mi-dable ». Mais jamais il n’est fait mention de ce qui fâche. Essayons pourtant d’apporter un peu de contradiction à cette doxa politiquement correcte.

    Outre le fait que la productivité des entreprises n’est pas nécessairement accrue du fait de la présence de femmes, contrairement à ce qu’on peut entendre ici ou là, la première question que nous pouvons nous poser est de savoir dans quelle mesure cela reste une liberté. En effet, le nouveau modèle économique du ménage français moyen n’impose-t-il pas d’avoir 2 salaires ? Sauf pour certains hauts salaires, ou certaines régions où les loyers sont particulièrement bas, il faut, pour la plupart des familles, consentir à de vrais sacrifices lorsqu’une mère décide de s’occuper de ses enfants plutôt que de reprendre une activité.

    D’ailleurs que reste-t-il de la liberté après Simone de Beauvoir : « aucune femme ne devrait avoir le droit de rester à la maison pour élever leurs enfants. Les femmes ne devraient pas avoir la possibilité de choisir« ’.

    Faut-il y voir un effet de ce que les capitalistes ont théorisé sous le nom de NAIRU – le maintien d’un taux de chômage suffisamment élevé pour qu’il n’y ait pas d’inflation sur les salaires -, femmes, immigrés et paysans, armées de réserve du capitalisme, alimentant ce qui ne peut être délocalisé ?

    Mais le pire, pour beaucoup de « travailleuses » qui passent la quarantaine, c’est quand elles se retournent sur leur passé. Ne sont-elles pas passées à côté de quelque chose de fondamental, correspondant à leur vocation propre, une maternité par exemple ? Elles ont cru tout pouvoir faire, tout pouvoir mener. Des modèles leur avaient pourtant été donnés : ici ou là, des « wonderwomen »’ concilient vie professionnelle et vie personnelle avec une certaine réussite. Mais parfois seulement. Qu’on se rassure, des sociétés comme Google ou Apple ont pris conscience du drame que peuvent vivre certaines femmes. Ainsi, ces firmes internationales proposent-elles à leurs collaboratrices de congeler leurs ovocytes pour mener à bien un « projet parental » après quelques années de bons et loyaux services au cours desquelles elles pourront se donner corps et âme à leur bienfaitrice entreprise.

    Citons en outre et sans autre commentaire 2 chiffres assez éloquents. Selon l’Insee, plus de 70% des divorces sont demandés par les femmes et 68% des femmes qui divorcent ont une activité professionnelle. Comme quoi, le féminisme des années 70, qui voulait faire des femmes des hommes comme les autres, n’a pas fait que des heureuses.

    Mais le ‘ »dégât collatéral »’ dont on ne parle jamais concerne l’impact écologique. Ce sujet devrait pourtant particulièrement interpeller nos grandes consciences bobos, adeptes du tri sélectif et des sentences moralo-écolos à imposer à la société. Qu’on en juge : lorsque, dans un ménage, un seul des 2 travaille, l’optimum du lieu de résidence se situe en face du lieu de travail. Chaque matin, il suffit à notre travailleur de traverser la rue. Mais lorsque les 2 travaillent, l’optimum du lieu de résidence se situe sur la ligne droite entre les 2 lieux de travail. Chaque jour c’est donc 2 fois la distance entre les 2 lieux de travail qui est parcourue, au mieux. Ainsi, il faut multiplier les infrastructures routières et ferroviaires pour permettre à nos 2 travailleurs de rejoindre leur lieu de travail. Du coup, combien de ménages ont 2 voitures, la seconde ne se justifiant que par les trajets domicile-travail, avec toute la pollution que cela engendre ?

    Bref, difficile de ne pas voir dans cette incitation au travail des femmes un des multiples moyens mis en œuvre pour déconstruire la famille. Il est évident que les parents sont les meilleurs éducateurs de leurs enfants. Que les femmes soient un rouage indispensable à la transmission font logiquement d’elles une cible privilégiée du meilleur des mondes.  

     Politique magazine

  • Alliances tacites

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    Petit coup d’accélérateur diplomatique au Proche-Orient. Tous bien conscients de leurs intérêts respectifs, Turquie et Israël semblent décidés à renouer après quelques années de brouille tandis qu’Egypte et Arabie Séoudite jettent un pont sur la Mer Rouge. On sait par ailleurs que le monarque séoudien vient d’être reçu à Ankara comme il se doit par M. Erdogan, que l’Egypte reste le pays arabe pionnier de la paix avec Israël (traité de 1979), que ce même Israël n’a pas protesté contre la cession par l’Egypte à l’Arabie Séoudite des îles Tiran et Sanafir pourtant assez proches de son territoire : plus de doute donc, on assiste bien à la mise en place d’un axe israëlo-sunnite qui ne dit pas son nom ; M. Lavergne, directeur de recherche au C.N.R.S. estime même qu’il s’agit « presque [d’]un renversement d’alliance ». L’explication qui revient le plus souvent est l’attitude des Etats-Unis, jugés trop « naïfs » dans leurs nouveaux rapports avec l’Iran. 

    L’ennemi commun, c’est en effet l’Iran : l’Iran parce qu’il est chiite et au coeur du « croissant chiite », parce qu’il entend jouer son rôle de grande puissance régionale, parce qu’enfin il est susceptible de se doter de l’arme nucléaire. Les choses paraissent donc simples mais se compliquent du fait que Russes et Américains ne peuvent rester insensibles à ce qui se passe en raison de la géographie et de leur propre antagonisme - dont la dernière illustration est, mardi 12 avril, le survol répété par des appareils russes d’un navire de guerre américain dans les eaux internationales de la mer Baltique, survol qualifié d’« agressif », voire d’ « attaque simulée » par l’US Navy ; survol que l’on doit interpréter comme une manifestation de l’exaspération de Moscou face à l’attitude hostile des Etats-Unis sur sa frontière terrestre occidentale. On sait aussi que, si Turcs et Américains sont membres de l’OTAN, Turcs et Russes s’opposent indirectement, par clients interposés, dans le différend Arménie-Azerbaïdjan et plus directement par leurs options en Syrie, comme l’a montré l’incident du 24 novembre - deux F-16 turcs abattant un SU-24 russe qui rentrait d’une mission de combat en Syrie. 

    On ne peut certes pas (pas encore ?) faire de comparaison avec la situation qui prévalait en Europe à la veille de la Première Guerre mondiale, quand deux grandes alliances militaires (Triple-Alliance et Triple-Entente) étaient en place ; on doit quand même admettre que, une fois éradiquée - ou à tout le moins fortement réduite - l’implantation géographique de l’Etat islamique (contre lequel l’engagement français, si minime soit-il, reste justifié au regard des répercussions en France même de l’existence de Daesh), il faudra bien prendre en compte la nouvelle donne géopolitique. C’est toute une politique étrangère, toute une diplomatie qu’il faudra repenser. Que veut la France ? Que peut-elle ? Où sont ses intérêts ? Comment manoeuvrer ? Faudra-t-il choisir un camp ? 

    Voilà qui demande une vision politique d’Etat que n’ont certes pas partagée la plupart des ministres qui se sont succédé au Quai d’Orsay depuis quelques années. Le droit-de-l’hommisme (« une politique de remplacement », selon M. Védrine) aura finalement prévalu pendant les quinquennats de MM. Sarkozy et Hollande. Concernant le Proche-Orient, l’intérêt politique de ce genre de discours est à peu près nul. 

  • Hubert Védrine [4] : « L'Occident désemparé »

     

    Dans son dernier essai, Le monde au défi, Hubert Védrine fait le constat de l'impuissance voire de l'inexistence de la communauté internationale. Il dresse un vaste et éclairant panorama de l'état du monde et des illusions perdues du marché, de la mondialisation heureuse et de l'Union européenne. Secrétaire général de l'Élysée sous François Mitterrand et ministre des Affaires étrangères de 1997 à 2002, Hubert Védrine se distingue par sa finesse d'analyse et sa connaissance précise des dossiers. Loin des incantations et de la dialectique binaire qui tend à remplacer la géopolitique, il défend, à la manière d'un Bainville, une vision réaliste et pragmatique de la politique étrangère. Il plaide pour « un  retour au monde réel, et inévitablement à la realpolitik, moins néfaste que l'irreal politikLafautearousseau en publie au fil des jours des extraits choisis par Vincent Trémolet de Villers pour Le Figaro [8.04].  LFAR 

     

    1162846081.jpgL'Occident désemparé  

    La construction européenne, nouvel objet politique aux justifications successives, s'était d'ailleurs voulue depuis l'origine sans racines, sans origines, post-historique et post-tragique, fondée, par génération spontanée, sur le dépassement, voire la négation des nations et des identités des peuples comme sur celui de la puissance. Plus tard, réunis en 2003-2004 au sein de la Convention sur l'avenir de l'Europe, la majorité des représentants des États membres refuserait d'assumer une évidence: les racines chrétiennes de l'Europe. Il s'agissait pourtant de racines, pas de programme! Autre exemple, ses pères fondateurs européens la proclamaient «mère de la paix» («l'Europe, c'est la paix!»), alors qu'elle était plutôt la fille inventive de la paix imposée sur le continent par l'URSS et les États-Unis, les premiers pères fondateurs ayant été Staline par la menace, Truman par la réponse. L'Europe avait été conçue depuis l'origine, selon Monnet et Schuman, sous parapluie américain, sans aucun projet de puissance. Ce manque de racines et de sens assumé (imagerie européenne vide et symboles creux que ne compense pas un drapeau marial détourné) la rattrape aujourd'hui, au point de saper ses fondements.

    À l'opposé, Samuel Huntington avait, dès 1993, alerté sur un risque de «choc des civilisations», notamment entre l'Occident et l'Islam. Que n'avait-il dit! Cela le fit vivement condamner par les chiens de garde de la bien-pensance universaliste, alors dominante en Occident, comme s'il avait préconisé le clash et non pas alerté sur le risque. Quand le président Jacques Chirac me dit un jour de l'année 2002: «Je condamne cette théorie», je lui répondis: «Je combats ce risque, car il y a, de part et d'autre, des minorités qui jouent le clash.» Il reprit: «Mais ce n'est pas un choc de civilisations, ni même de cultures, mais d'incultures!» Et moi: «Vous avez raison, et c'est pourquoi c'est si dangereux.» Les incultures occidentale et musulmane portent en elles le risque d'un affrontement sans fin… Durant la décennie 1990, et encore après, en Europe, le parti du «Bien», qu'aucun doute n'effleure jamais, a continué de postuler comme une évidence que notre universalisme… est universel, même si c'est un universalisme qui s'est sapé lui-même, de l'intérieur, en acceptant les communautarismes et, a l'extérieur, en intervenant militairement plusieurs fois à tort.

    En réalité, personne en Occident n'accepte de se remettre sérieusement en cause en raison de ce que pensent, ressentent et revendiquent les peuples anciennement colonisés ou le monde russe. Non qu'il faille nécessairement leur donner raison, mais au moins les écouter et réfléchir. Pour beaucoup, c'est tout simplement impensable. Américaine ou européenne, la vision occidentale prédominante dans ces années n'a tenu aucun compte de ce que ressentait the rest, c'est-à-dire tous les autres. Ou alors s'est imposé dans certains milieux, et tout spécialement en France, l'excès inverse: culpabilité, repentance et, sous prétexte du rejet de la haine de l'autre, haine de soi.  

    Hubert Védrine      

    A lire aussi dans Lafautearousseau :

    Hubert Védrine [1] : « La communauté internationale n'existe pas »

    Hubert Védrine [2] : « L'hubris américaine »     

    Hubert Védrine [3] : « Le marché impuissant »

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    Le monde au défi, Fayard, 180 p.

  • Nouvelles du Blog : de la semaine ecoulée à celle qui vient...

            Quelques nouvelles de Viméo, pour commencer : le chiffre de 85.000 téléchargements vient d'être dépassé (85.100 au compteur...), et l'on se dirige maintenant, à un rythme qui dépend de vous tous, vers les 100.000 : 75.850 proviennent de France, le reste de l'étranger, les deux mois records étant mars 2011 (9.852) et surtout novembre 2010 (14.100). Le trio de tête des vidéos téléchargées reste inchangé : premier toutes catégories, Pierre Boutang, et de très loin; puis, Hilaire de Crémiers et, en troisième position, les Cafés actualités...

            C'est de là que vient la satisfaction car, pour ce qui est de la fréquentaion du Blog, le début de la deuxième quinzaine d'avril ne tient pas, pour l'instant, les promesses de la première : les vacances ? Il reste dix jours pour remonter à nouveau ces statistiques... A vous de jouer !

            Nous vous l'annoncions la semaine dernière : trois Grands Textes de Volkoff vont être envoyés prochainement : deux sont de vrais nouveaux  textes (Royauté et monarchie / Du sacré) quant au troisième, il consistera en fait en une reprise du XXVème Grand Texte,"L'Héritier", discours prononcé au Rassemblement royaliste des Baux de Provence en 1986. Volkoff avait prononcé en réalité, trois années de suite, trois réflexions sur Le roi, puis la Reine, et enfin l'Héritier. Nous n'avions envoyé que la troisième partie de cette réflexion, qui va donc retrouver son unité en un seul et même Grand Texte, même si, de fait, elle a été dévoilée sur trois années successives, puis regroupée par Julliard (dans la Collection L'âge d'homme) dans une plaquette intitulée sobrement Du Roi.

            A ce propos, il est toujours impossible d'insérer image(s) ou fichier(s) dans les notes du Blog, et ce dysfonctionnement dure depuis presque une semaine maintenant.... 

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                     Pour ce qui est du programme des notes, cette semaine on parlera évidemment de tout ce qui fait notre quotidien et, bien sûr, de ce dont on ne sait pas encore qu'on va parler, mais que l'actualité nous imposera de traiter.... 

             Quant aux Ephémérides, voici ce que vous y trouverez cette semaine :  

     

                  Ephémérides : 

    · Dimanche : Marie Stuart épouse François II. Saint Louis quitte la Terre Sainte pour rentrer en France. Assassinat de Concino Concini. Naissances : Saint Vincent de Paul et Philippe Pétain.

    · Lundi : Naissance de Saint Louis. Mort de Louise Labé.

    · Mardi : Consécration de la Sainte Chapelle.

    · Mercredi : Mort de Jean Bart. Création de l'Insee. Premier vol de l'Airbus A 330.

    · Jeudi : Évocation : Quand Louis XIV a fait de Versailles un triple poème : humaniste, politique et chrétien.

    · Vendredi : Jeanne d'Arc brise le siège d'Orléans. Reconstruction de Vitry-en-Perthois. Richelieu devient ministre. La Jamais contente.

    · Samedi : Mort de Bayard. Bonaparte vend la Louisiane aux Etats-Unis. Camerone. 

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    Depuis hier, les choses sont rentrées dans l’ordre de part et d’autre de la Manche. Les Anglais sont redevenus eux-mêmes, portés par un sentiment de fierté nationale allié à une fidélité inaltérable à la démocratie. Pendant des années, depuis le référendum qui avait permis au peuple britannique de choisir le départ du pays de l’Union Européenne, le Brexit, le Royaume-Uni avait donné le spectacle à la fois ridicule et inquiétant d’une démocratie incapable de mettre en oeuvre le choix des électeurs et d’un vieux et prestigieux parlement saisi par une frénésie d’incohérences.

    3309368304.jpgBoris Johnson, le Premier Ministre conservateur a obtenu la dissolution de la Chambre des Communes, et mené une campagne dynamique en vue d’élections législatives qui se sont transformées en un nouveau référendum sur le Brexit. Les Anglais pouvaient soit confirmer le premier, soit accentuer la crise en élisant une majorité qui aurait remis en cause son résultat. Ils ont choisi la cohérence démocratique, et l’on doit voir dans ce choix un sursaut d’intelligence politique. Le parti conservateur à la fois national et libéral, n’était pas totalement favorable au Brexit. Prépondérant dans le sud du pays dont la santé économique conduisait beaucoup d’électeurs à craindre la fin de l’intégration à l’Union Européenne, il pouvait craindre les Libéraux-Démocrates pro-européens. Ni David Cameron, qui avait lancé le référendum en croyant qu’il repousserait le Brexit, ni Thérésa May qui lui a succédé, n’étaient partisans du Brexit. Les milieux économiques dont le parti est proche ne le souhaitaient pas davantage. Boris Johnson a au contraire compris que la fierté nationale qui avait animé les conservateurs, avec Churchill ou Mme Thatcher, referait l’unité du parti. Il a d’ailleurs réussi à apaiser les craintes sur les conséquences économiques et sociales du Brexit en montrant les avantages du Grand Large, d’une souveraineté et d’une indépendance qui redonneraient au pays la capacité de libérer son énergie et ses talents. Cet argument a même fait frisonner de l’autre côté de la Manche, certains craignant dans ce discours le risque de voir un très gros Singapour s’ancrer aux portes de l’Europe.

    Au delà de cette stratégie victorieuse face à des travaillistes archaïques et brouillons, qui ont additionné le flou sur le Brexit et le retour à l’Etat-providence des années 40, Boris Johnson a incarné le populisme dans sa version britannique : un personnage haut en couleurs, hors-normes, politiquement à droite, a choisi de s’identifier au vote populaire, notamment celui des circonscriptions travaillistes du Nord du pays et est parvenu à en faire basculer un certain nombre. Un autre homme politique britannique a su faire preuve d’intelligence et de responsabilité : Nigel Farage, l’avocat talentueux et déterminé du Brexit, fondateur d’un parti entièrement voué à cet objectif, a voulu être non le concurrent mais au contraire l’auxiliaire de la victoire de Boris Johnson. Son parti avait affaibli les conservateurs lors des élections européennes et avait ainsi convaincu ceux-ci qu’il fallait rétablir une ligne claire. Farage n’a pas présenté de candidat là où un conservateur était menacé, mais il les a multipliés là où ils pouvaient empêcher un travailliste d’être élu. Le résultat est la conséquence de cette attitude désintéressée : aucun élu pour Farage, mais une très large majorité pour Boris Johnson qui pourra donc mettre sa politique en oeuvre et notamment le Brexit au 31 Janvier 2020. Le Royaume-Uni et son Parlement ont retrouvé leur dignité et rouvert la voie de l’avenir. Les risques d’explosion semblent limités puisque, malgré le bon résultat des nationalistes écossais qui ont obtenu 48 députés, les sondages sur un nouveau référendum sur l’indépendance de l’Ecosse, révèlent que les opposants sont encore majoritaires. Beaucoup d’Ecossais ne souhaitent pas que les incertitudes liées au Brexit se poursuivent maintenant chez eux.

    Evidemment, de l’autre côté de la Manche, le naturel est aussi revenu au galop. Lors de la Révolution, le premier observateur perspicace qui avait souligné les risques, pour la liberté notamment, était un Irlandais : Edmund Burke. Tandis que Londres devenait le centre du plus grand Empire mondial avec un système politique inaltérable, Paris connaissait une succession invraisemblable de révolutions et de régimes, une série de guerres perdues et d’occupations, ainsi qu’une effervescence continue au détriment du bien commun de la Nation. La chienlit qui règne dans notre pays à propos de la réforme des retraites montre une fois encore la maladresse du pouvoir et l’irresponsabilité des partenaires sociaux, l’un et les autres paraissant privilégier leurs intérêts respectifs plutôt que celui du pays. Décidément, c’est d’une révolution conservatrice dont la France a besoin.

  • Lu dans la Dépèche : on attend des précisions et des explications...

    (Lu sur la page FB de Jean-Philippe Chauvin)

     

    Le nouveau Haut-commissaire aux retraites a déclaré avoir occupé le poste de responsable départemental des ressources humaines au sein de l'entreprise Auchan France pendant près de deux mois : une mission pour laquelle il a touché plus de 71 000 euros, alors qu'il était député.

    Quelques heures après sa nomination, et déjà épinglé ? Laurent Pietraszewski, nouveau Haut-commissaire aux retraites, voit ses précédentes activités professionnelles le rattraper. En cause : une récente déclaration d’intérêts et d’activités déposée par le député La République En Marche sur le site de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique. Le 6 octobre dernier, Laurent Pietraszewski affirmait ainsi avoir occupé le poste de responsable départemental des ressources humaines au sein de l'entreprise Auchan France pendant près de deux mois, du mois d'août au mois de septembre 2019.

    Ce qui pose question, c'est le chèque qui accompagne le poste : le nouveau Haut-commissaire aux retraites aurait perçu quelque 71 872 euros de salaire net pour deux mois de mission. 

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    Le secrétaire d'État en charge des retraites, était en poste au sein du groupe Auchan France, en tant que responsable de la gestion des carrières, du recrutement et de l'évaluation, jusqu'à son élection en 2017 en tant que député. Laurent Pietraszewski aurait ainsi cumulé son poste au sein du groupe de grande distribution avec son mandat de député.

    Ce mercredi, René Dosière, président de l'Observatoire d'Éthique publique, a estimé au micro d'Europe 1 que la déclaration d'intérêts de Laurent Pietraszewski n'était « pas claire à 100% » et que celle-ci « mériterait d'être un peu plus précise ». Cet ancien député atteste que le document présente « peu de renseignements sur les activités qu'il a pu exercer durant les cinq années précédant son élection comme député ».

    Ce mercredi à la mi-journée, l'entourage du nouveau ministre a fourni quelques explications sur la copieuse somme d'argent versée par Auchan : « Lorsqu'il est devenu député, Laurent Pietraszewski a demandé en juin 2017 à son employeur Auchan de suspendre son contrat. Il a finalement été licencié économiquement en mai 2019. Il a touché son indemnité de licenciement en août 2019, calculée sur son ancienneté et ses salaires : 71 872 euros. Il a déclaré cette somme en octobre dernier, d'où le fait que cette mise à jour soit la dernière à apparaître en ligne sur le site de la HATVP. Mais sur sa déclaration, on peut retrouver l'historique et les cinq années précédentes travaillées à Auchan », affirme les proches de Laurent Pietraszewski sur BFMTV.

    Autre déconvenue, aussi, pour le nouveau Haut-commissaire : c'est un incident survenu en 2002 qui refait parler de lui. Laurent Pietraszewski est alors responsable des ressources humaines dans le magasin Auchan de Béthune (Pas-de-Calais). Dans le supermarché, une employée du rayon boulangerie, également déléguée CFDT, avait été mise à pied par la direction (à titre conservatoire) à cause d'une « erreur de commande sur deux viennoiseries » à 80 centimes.

    La salariée avait finalement été convoquée au commissariat et placée en garde à vue. Laurent Pietraszewski avait alors prononcé une mise à pied disciplinaire à l'encontre de l'employée. Une sanction jugée lourde par de nombreux syndicats : « Mon rôle a été d'examiner des éléments objectifs, avait alors expliqué le responsable des ressources humaines, dans les colonnes de l'Humanité. Après avoir sollicité l'inspection du travail, j'ai pris cette décision. La collaboratrice ne l'a pas contesté aux prud'hommes. »

    Le Haut-commissaire vient ainsi remplacer Jean-Paul Delevoye, contraint à la démission. L'ancien secrétaire d'État s'est retiré après une semaine de révélations sur ses activités et mandats non déclarés, admettant « une légèreté coupable ». Il avait « omis » de déclarer 13 mandats. 

    C'est dans la nuit de mardi à mercredi que la bascule a été faite.Emmanuel Macron a ainsi nommé Laurent Pietrszewski au poste de secrétaire d’État en charge des retraites. Celui-ci connaît particulièrement bien le dossier des retraites, et devra reprendre les négociations avec les syndicats après 13 jours d’un bras de fer marqué par des grèves dans les transports et de nouvelles manifestations hier. Le député était destiné à être le rapporteur du projet de réforme des retraites lors de son examen au Parlement prévu en février.

    Il participera au Conseil des ministres mercredi matin, a indiqué l’Elysée dans la nuit.

    Robin Serradeil

  • La dépense publique, remède universel ?, par Aristide Renou.

    Puisque, grâce à notre impayable président (sacré Manu, toujours le mot pour rire !) Georges Clémenceau est à la mode, on me permettra de m’inspirer de lui pour dire ce que j’ai sur le cœur. Ceux qui connaissent la vie du Tigre reconnaitront sans peine le discours de Salerne, prononcé le 8 août 1893, au plus fort du scandale de Panama.

    Dans une démocratie où tous les appétits, tous les intérêts, toutes les passions sont publiquement aux prises, quoi de plus tentant que de profiter sans scrupules de toutes les calamités pour chercher à troubler l’opinion et à susciter en elle les passions les plus irrationnelles et les plus destructrices ? Ce qu’on ne sera pas parvenu à obtenir lorsque le public est de sang-froid, on se fera fort de l’arracher à la faveur du malheur de la nation, en flattant les sentiments inavouables, les appétits inassouvis, les intérêts les moins légitimes.

    On nous dit que l’épidémie qui nous frappe prouverait le besoin de renforcer la puissance publique. Qu’elle serait la preuve irréfutable que nous ne dépensons pas assez pour nos « services publics ». Que tous nos malheurs présents proviendraient d’une réticence aussi criminelle que stupide à accorder aux fidèles serviteurs de l’Etat les moyens nécessaires pour accomplir leurs missions.

    Cette puissance publique, qui a misérablement failli et qui n’a trouvé d’autre recours, pour pallier aux conséquences de son imprévoyance lamentable, que de confiner autoritairement dans ses foyers un peuple soi-disant libre, c’est à elle que nous devrions nous en remettre aveuglément, c’est en elle que nous devrions placer tous nos espoirs, c’est à elle que nous devrions donner sans murmurer une part encore plus grande de ce qui nous appartient, une part encore plus grande de notre liberté, déjà si étriquée.

    Et l’on entend déjà tous les profiteurs des malheurs publics, tous les démagogues, tous les communistes non repentis, tous les despotes en herbe donner de la voix pour exiger plus : plus de dépenses publiques, plus d’impôts, plus de dettes, plus de bureaucratie, plus de règles, et surtout plus de pouvoirs pour eux-mêmes et pour leurs affidés, plus de pouvoirs et plus de prébendes.

    La dépense publique, nous dit-on, voilà le remède universel, souverain, infaillible !

    Parlerai-je pourtant de la situation de la France ?

    Jamais nous n’avons autant sacrifié de nos richesses personnelles pour nourrir la puissance publique, sous toutes ses formes. Jamais les dépenses de celle-ci n’ont été aussi élevées. Jamais nous n’avons été aussi pressurés, jamais le fisc n’a fait preuve d’autant d’inventivité et de rapacité pour capter les fruits de notre travail. Et cependant, tous ceux qui sont censés vivre de ces ressources colossales crient famine.

    Où sont les milliards ?

    L’Etat est trop pauvre pour constituer des stocks de masques en prévision d’épidémies pourtant inévitables, les soignants gémissent qu’ils n’en peuvent plus des conditions de travail qui sont les leurs, de leurs salaires trop faibles, des équipements indispensables qui manquent, tous prédisent l’écroulement prochain d’un « système de santé » qui dévore pourtant des centaines de milliards chaque année.

    Où sont les milliards ?

    Le budget de l’Education Nationale n’a cessé d’augmenter depuis des décennies, la dépense moyenne par élève n’a cessé de croitre, nous dépensons des dizaines et des dizaines de milliards par an soi-disant pour instruire nos enfants. Pourtant le niveau de vie des enseignants baisse presque aussi sûrement que le niveau d’instruction de ceux dont ils ont la charge. Toujours plus d’argent pour des résultats toujours plus médiocres.

    Où sont les milliards ?

    Depuis son invention dans les années 1980, des dizaines, peut-être même des centaines de milliards ont été engloutis dans la calamiteuse « politique de la ville ». Et quels résultats ceux qui ont dépensé ces immenses richesses ont-ils à présenter ? La lèpre islamiste qui se propage irrésistiblement, des pans toujours plus nombreux du territoires qui échappent à la loi commune, une insécurité et une violence qui peu à peu se répandent partout, jusque dans les campagnes les plus reculées, et toujours plus de despotisme bureaucratique au nom du « vivre-ensemble », cette antiphrase. Entre vivre et ensemble, il faut choisir, mais il faut aussi payer toujours plus cher pour acheter cette chimère.

    Où sont les milliards ?

    J’arrête là cette litanie cruelle, qui peut se résumer en une phrase : toujours plus pour toujours moins.

    Semez des impôts, il poussera des bureaucraties et vous récolterez des calamités, seuls fruits que produisent ces plantes vénéneuses.

    Ce que nous sacrifions de nos biens personnels suffirait déjà dix fois à entretenir les services publics dont nous avons véritablement besoin si cet argent était correctement utilisé.

    Et vous voudriez verser encore davantage d’eau sur le sable ?
    Il faut être granitiquement stupide ou criminellement intéressé pour oser demander une chose pareille.

    Que la honte de cette revendication soit sur ceux qui ont rendu cette harangue nécessaire.

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  • Dans la revue l'Incorrect, l’économie parallèle n’en est plus une, par Gabriel Robin.

    « Des personnes ont vandalisé des commerces. Ils ont attaqué des gens. La seule raison, c’est qu’ils ont faim », expliquait une militante associative sur le site de la RTBF. En France ? Non, en Afrique du Sud où des émeutes secouent les banlieues pauvres, les habitants pratiquant le pillage et attaquant la police.

    Des propos qui auraient pu être tenus en France par les militants professionnels du misérabilisme qui affichent leur soutien aux émeutiers des « quartiers » qui ajoutent du chaos à la dure situation du confinement. Chez nous, pourtant, personne ne meurt de faim.

    4.jpgSamedi 18 avril au cœur de la nuit à Villeneuve-la-Garenne, une vidéo d’arrestation d’un chauffard qui ne respectait pas les règles du confinement a mis le feu aux poudres dans la France hors la France. Que s’est-il passé ? Des faits d’une incroyable banalité, voire habituels dans ces quartiers. Les policiers ont d’abord été contactés par des riverains excédés d’entendre des engins de cross et des quads vrombir sur les routes minuit passé.

    S’ensuivit l’arrestation d’un homme d’une trentaine d’années, blessé à la jambe à cette occasion. Son profil est celui du lumpen-prolétaire le plus pur. Multirécidiviste déjà condamné à 14 reprises pour des faits aussi graves et variés que des refus d’obtempérer, du trafic de stupéfiants, du harcèlement, de l’extorsion ou des violences aggravées, l’homme a été appréhendé alors qu’il conduisait à vive allure sans casque sur une motocyclette non homologuée en tentant de doubler une voiture de police sur la droite. Verbalisé à trois reprises depuis le début du confinement, il était aussi placé sous contrôle judicaire après avoir proféré des menaces de mort muni d’un hachoir à viande.

    Le profil type de la « jeune victime » de « bavures policières ». Non ? Il n’en fallait pas plus aux pyromanes en guerre contre la France pour se lancer dans une bataille honteuse et déclencher des émeutes psur tout le territoire. Le « journaliste » Taha Bouhafs a notamment fait des siennes en se rendant sur les lieux et en se victimisant, comme à son habitude. On notera pourtant que cet agitateur est tout le temps dehors, y compris durant le confinement. Le twitter racailleux s’est par suite chargé de la communication, de multiples messages ayant été diffusés au même moment appelant au lynchage de policiers après la diffusion d’une fausse rumeur sur l’amputation de la jambe du charmant chauffard décrit plus avant. Retenons notamment le sordide « On fera des youyous pour la mort de ton père si c’est un keuf », lancé par @Sanz-ame.

    La vérité est que le confinement n’est pas respecté dans les zones de non droit. La vérité est que les voyous ont tous les droits dans les zones de non droit. La vérité est que nous avons le droit de nous taire. La vérité est que les petits cons des banlieues n’ont pas spécifiquement faim parce qu’ils se gavent de tacos trois viandes. La vérité est que les habitants qui bossent n’en peuvent plus de voir les trafiquants rouler en BMW et de voir leurs Renault Twingo détruites dans des émeutes. La vérité est que tout ce que la France compte de gauchistes a pris le parti des capitalistes des quartiers, c’est-à-dire les dealers. La vérité est que les trafiquants n’en peuvent plus du confinement qui leur fait perdre leur juteux business. La vérité est qu’on ne peut rien faire contre ces trafics parce qu’ils font vivre beaucoup trop de gens et que nombreux sont ceux qui ont droit à leur part de gâteau, jusque sur les comptes en banque de personnes en apparence biens sous tous rapports.

    3.jpg

    Sous n’importe quel prétexte, les supplétifs des forces du chaos frappent. Dans la nuit de dimanche à lundi, tout le 93 s’est embrasé et de nombreux « quartiers » en province (Toulouse, Strasbourg, etc). Les petites frappes trouvent une occupation pendant le confinement. Ils auront de quoi nourrir leurs profils Instagram et se gargariser, après avoir jeté cocktails Molotov, mortiers et frigidaires sur les voitures de police en patrouille. Le message est clair : ils ne sont pas Français et n’entendent pas respecter la vie en commun. Tout ce qui leur importe est d’être maîtres chez eux, dans ces zones confinées à l’année qui ne sont plus la France. Eux ont compris au mot près l’expression start-up nation en montant une Cocaïne Valley prospère. La moulaga, la moulaga, la moulaga : il n’y a que ça de vrai.

     

    Par Gabriel Robin

  • En Français s'il vous plaît ! Adieu Google, bonjour Qwant : lafautearousseau change de moteur de recherche...

    (Merci à Catoneo, qui a posté deux commentaires dont nous parlerons la prochaine fois : il a appris, comme nous le verbe "verbigérer" dans le brûlot de Michel Onfray... Aujourd'hui, on s'éloigne un peu de la langue stricto sensu, mais c'est pour parler d'un sujet, au fond, parallèle...)

     

    11111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111.jpgQwant est un moteur de recherche français axé sur la confidentialité et la protection des données des utilisateurs. Qwant a des plans ambitieux pour battre un jour Google à son propre jeu.

    Fondé en 2013, le moteur a depuis grandi pour servir aujourd’hui 21 millions d’utilisateurs mensuels dans 30 pays. La base d’utilisateurs de Qwant a considérablement augmenté au cours de la dernière année, affichant une croissance de 70% d’une année à l’autre.

    Avec son intégration récente avec Firefox et le lancement imminent d’une application mobile, cette dynamique devrait se poursuivre.

    La moitié des utilisateurs de la jeune entreprise réside en France.

    Bien que Qwant soit encore un petit joueur par rapport au géant de la recherche Google, les chiffres du moteur de recherche français sont plus que corrects. Son intérêt ? Les Européens ne voulant pas être soumis à une surveillance de masse par des géants américains de l’Internet cherchent une alternative fiable; ils l'ont donc trouvé avec Qwant...

    L’avantage concurrentiel de Qwant est la confidentialité. Il protège la vie privée des utilisateurs en ne suivant pas ce qu’ils font ou recherchent en ligne. Qwant ne collecte pas de données de navigation et ne fait aucun type de profilage de données.

    Le moteur de recherche a actuellement plus de 31 catégories de recherche différentes. En plus des nouvelles, des images et des vidéos, Qwant propose des catégories telles que :

    • les médias sociaux,
    • la musique,
    • les emplois,
    • les voitures,
    • la santé
    • et plus encore...

    Qwant est un moteur de recherche standard qui classe les résultats en catégories : la toile, actualités, réseaux sociaux, images, achats, musique.

    Qwant ne traque pas les utilisateurs à travers les témoins de connexion (ces petits fichiers qui stockent des informations, et qui sont appelés "cookies" par ceux qui ne lisent pas cette chronique !!!!!!!!). Il ne collecte aucune donnée personnelle de navigation ou de localisation. Il ne profile pas les utilisateurs.

    Le moteur de recherche ne sauvegarde même pas les adresses de sites sur la toile. Pour chaque nouvelle session de navigation, l’adresse IP du visiteur est cryptée et convertie en une séquence de caractères dans laquelle les nombres sont ajoutés de manière aléatoire, ce qui empêche le numéro original d’être retracé. En effet, les résultats suggérés ne sont pas basés sur le profil de l’utilisateur.

    Qwant a également mis en place des mesures pour s’assurer qu’il reste responsable de ses promesses. Il a mis son code source à la disposition des agences de protection des données tierces afin qu’elles puissent continuellement vérifier que Qwant ne collecte pas de données sur ses utilisateurs.

    Cependant, Qwant a pas mal d’obstacles à surmonter. Tout d’abord, il lui faut séduire un plus grand nombre d'utilisateurs de portables....

    Mais Qwant doit aussi être capable de s’étendre au-delà de Firefox. Actuellement, le navigateur Firefox (de la Fondation Mozilla) est le seul navigateur avec lequel on peut sélectionner Qwant comme moteur de recherche par défaut.

    Afin de devenir plus compétitif, Qwant doit travailler à être listé comme moteur de recherche par défaut sur Chrome et Safari.

    Voilà.

    On nous dira peut-être que c'est symbolique, que c'est une goutte d'eau, que cela ne sert pas à grand chose... et tout ce qu'on voudra. Nous, nous sommes adeptes du "il vaut mieux allumer une petite bougie que de maudire l'obscurité"...

    Alors c'est décidé : adieu Google, et bonjour Qwant !

    lafautearousseau

  • Patrimoine cinématographique • Au bon beurre

     

    Par Pierre Builly

    Au bon beurre d'Edouard Molinaro (1981)

    20525593_1529036520490493_4184281983923317414_n.jpgPas de quoi rire ... 

    Au bon beurre est l'exemple même de ce qu'était et de ce que pourrait être une télévision de qualité : le choix d'un réalisateur solide, Édouard Molinaro, sans doute dépourvu de grand talent, mais capable d'adaptations de bon niveau ; des acteurs de premier plan, Roger Hanin et Andréa Ferréol et une kyrielle de seconds rôles capables de donner de l'épaisseur à un film : Paul Guers, Dora Doll, Claude Brosset, Monique Mélinand et beaucoup d'autres ; un roman idéalement découpé pour retenir constamment l'attention ; une période historique certes continuellement explorée et commentée mais considérée là principalement sous l'angle original du marché noir et de la crapulerie dénonciatrice ; une conclusion amère et juste, le triomphe immoral des Jean-Dutourd.jpgprofiteurs ; une adaptation très fidèle de l'œuvre d'un excellent romancier, Jean Dutourd, qui connaît aujourd'hui son purgatoire littéraire, dont je serais toutefois bien étonné qu'il ne ressorte pas dans quelques années ou décennies, tant sa verve narquoise et son œil ironique sont délicieux. 

    En tout cas son style d'écriture et son sens de la dérision se sont particulièrement bien prêtés à la transcription télévisée. Et on peut d'ailleurs beaucoup regretter que sa veine n'ait guère été explorée ni exploitée par le cinéma ou la télévision ; il est vrai que fervent gaulliste et fervent monarchiste, il n'entrait pas dans les lucarnes étroites du politiquement correct. (Au fait, il fait une toute petite apparition muette, en acheteur ironique à béret basque dans le téléfilm). 

    Molinaro a disposé de beaux moyens matériels pour adapter le roman et surtout d'un minimum de temps : un peu plus de 3 heures, en deux épisodes diffusés en deux jours consécutifs lors de la première diffusion, ce qui permet de donner un récit à peu près intact et d'en respecter le rythme ; autant qu'il m'en souvienne, il n'a pas eu à faire l'impasse sur des épisodes importants, ce qui permet de conserver une agréable cohérence. Il a eu surtout le mérite de respecter l'acidité du récit de Dutourd, ce qui ne serait peut-être pas possible dans notre vertueux aujourd'hui. 

    au-bon-beurre (1).jpgJe m'explique : le roman a été publié en septembre 1952, c'est-à-dire à un moment très proche du déroulement des événements relatés, un moment où toutes les manigances, les vacheries, les veuleries, les médiocrités racontées étaient encore bien présentes à la mémoire des lecteurs ; je sais bien que celle-ci a tendance à oublier les petites crapoteries qu'on a commises et à valoriser ses minuscules courageuses réactions pour en faire des actes de résistance, mais enfin on ne peut tout de même pas raconter n'importe quoi, ni faire mine d'oublier qu'on a acclamé le maréchal Pétain en avril 44 avant d'aller applaudir le général de Gaulle au mois d'août et cela avec le même enthousiasme. 

    e183a2de-php5lwpqo.jpgD'où l'efficacité du téléfilm qui montre avec un sourire triste mais détaché la réalité des années noires : tout simplement la nécessité de trouver à bouffer chaque jour, de ruser avec les tickets d'alimentation, de se faire quelquefois plaisir en achetant dix fois son prix une douzaine d'œufs ou une livre de beurre. Tristes vicissitudes de nos ventres ! 

    Hanin joue plutôt sobrement et Andréa Férréol est gluante et ignoble à souhait ; abjects ? oui, évidemment, mais comment ne pas noter non plus leur complicité amoureuse et leur ardeur au travail ? Comment ne pas voir qu'à de rares exceptions près, ils sont entourés de bonnes gens qui, s'ils étaient crémiers à leur place agiraient à peu près pareillement ? 

    Et puis j'aime toujours revoir le beau visage triste et déjà suicidaire de Christine Pascal, la petite bonne exploitée.   

    au-bon-beurre.jpg

    DVD 10 €...............

    Retrouvez l'ensemble des chroniques hebdomadaires de Pierre Builly sur notre patrimoine cinématographique, publiées en principe le dimanche, dans notre catégorie Culture et Civilisation.
  • Enfin de bonnes nouvelles d'Espagne ... Elles intéressent la France et l'Europe

     Par Javier Portella

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgSur les événements d'Espagne, nous attendons toujours avec intérêt les analyses de Javier Portella, grand connaisseur des dossiers et du terrain. On lira celle-ci avec un certain enthousiasme car semble se lever en Espagne un vent de réveil et de réaction. L'actualité, on le verra, n'est pas à la question rebattue en France du transfert des cendres de Franco. L'Espagne moderne s'occupe de son unité menacée, de son identité et de son destin. [Boulevard Voltaire, 13.01]  LFAR 

    77dae4cee53d71a6de676a118bdb1379.jpeg.jpg

     Par delà le procès des putschistes catalans 

    Il vient de commencer à Madrid, devant le Tribunal Supremo (équivalent de la Cour de cassation), le procès contre les douze principaux dirigeants de la Generalitat de Catalogne au moment du putsch d’octobre 2017 par lequel ils ont essayé de scinder la Catalogne de l’Espagne.

    Seul est absent, caché à Waterloo (dont il devait ignorer que le seul nom est déjà synonyme de défaite), Carles Puigdemont, le chef de la bande à ce moment-là.

    Le procès sera long (on parle d’au moins trois mois) et les peines requises lourdes : une trentaine d’années pour le délit de rébellion, le plus grave délit contre la sécurité de l’État. Or, puisque nous aurons bien l’occasion de revenir sur ce procès tout au long de son déroulement, voyons plutôt ce qui se passe entre-temps en dehors du palais de justice.

    Il se passe plusieurs choses.

    2019-02-10t101826z_525975042_rc1c4785fc20_rtrmadp_3_spain-politics-catalonia-protest_0.jpgIl se passe que 250.000 personnes sont sorties, dimanche dernier, dans les rues de Madrid afin d’élever leur voix contre la lâcheté d’un gouvernement socialiste (parvenu au pouvoir grâce aux voix des indépendantistes, communistes et anciens terroristes de l’ETA) qui était prêt à tout lâcher aux sécessionnistes catalans pourvu que ceux-ci continuent à le soutenir en votant le budget de l’année prochaine.

    Manuel-Valls-dans-la-rue-pour-la-manifestation-de-la-droite-et-de-l-extreme-droite-contre-Sanchez.jpgIl se passe que, parmi ces manifestants, il y avait aussi un certain Manuel Valls, quelqu’un qui aime jouer sur tous les tableaux (anti-indépendantiste d’une part, mais faisant des clins d’œil aux socialistes qui ne rêvent que de pactiser avec les indépendantistes, en même temps qu’il est farouche ennemi du seul parti identitaire populiste et unioniste, appelé Vox), tant et si bien qu’à force de vouloir être partout, il risque de ne se retrouver finalement nulle part : dans la meilleure des hypothèses électorales, il devrait se contenter d’un petit poste de conseiller municipal à Barcelone.

    pedro-sanchez-debate-mocion-censura-310518-5.jpgIl se passe aussi que, étant donné la clameur qui s’est partout élevée en voyant le gouvernement socialiste prêt à pactiser avec la sécession, celui-ci s’est finalement résigné à faire marche arrière. Il semble clair, au moment où j’écris ces lignes, que le budget ne sera pas voté et le gouvernement Sánchez (Photo) convoquera des élections à la fin avril.

    Il se passe, enfin, que, depuis sa percée électorale en Andalousie, Vox, qui jusqu’à il y a six mois était un petit parti identitaire et marginal, continue à grimper de plus belle. Chaque fois qu’un meeting est organisé dans l’une ou l’autre ville de province, plusieurs centaines de gens ne parviennent pas à trouver de place et doivent rester massés dehors.

    Tous les sondages s’accordent aussi à créditer Vox d’au moins 15 % des suffrages lors des prochaines élections, devançant même Podemos, un parti qui, perdu dans les délires sociétaux du féminisme, de l’idéologie du genre et de l’immigrationnisme, se trouve de plus en plus déchiré par toutes sortes de disputes internes. ■  

    Écrivain et journaliste espagnol

  • A Valenciennes, en septembre : le Saint Cordon...

    Cette rapide présentation de l'importante Fête du Saint Cordon, si chère au coeur des Valenciennois, est tirée de notre Album Ces Fêtes qui "font", qui "sont" la France... (partie 2, Les Fêtes religieuses)

     

    1008, dure année pour les Valenciennois, décimés par la peste; mais aussi, 1008, Valenciennes, protégée par Notre Dame du saint Cordon...

    Un saint ermite, Bertholin, vivant retiré près des bords de l’Escaut, supplie la Vierge de secourir la ville. Marie lui demande alors de réunir tous les habitants sur les murailles. Elle leur apparaît et fait entourer la ville, par un ange, d’un cordon écarlate. La peste cesse aussitôt, et ceux qui l’avaient contractée sont guéris.

    En guise de remerciement, les notables de l’époque s’engagèrent à organiser une procession chaque année, à la date anniversaire de ce miracle : le sept septembre.

    Aujourd’hui fixée en principe au deuxième dimanche de septembre, le Tour du Saint Cordon est le plus ancien pèlerinage français: il a célébré ses mille ans en 2008.


    Même la Révolution, qui a pourtant fait ce qu'elle a pu en démolissant de fond en comble l'église du Saint cordon, n'a pu en venir à bout :
    Le saint Cordon, son reliquaire et l'église qui les contenait, ont disparu; l''église Notre-Dame-la- Grande fut vendue à l'encan et rasée jusqu'aux fondement; le reliquaire fut envoyé à la Monnaie...
    Et pourtant, une église fut reconstruite, et le Tour a repris : depuis plus d'un millénaire, comme à Solesmes ou au Mont Saint Michel ou dans tant d'autres lieux de France, la Croix l'a emporté sur la folie destructrice anti-chrétienne des révolutionnaires...

    Il y a, en fait, deux Tours :

    - le premier, ou petit tour le matin;

    - et le grand tour, l’après midi, dans toute la ville.

    1451591713.jpg


    Leur point de départ est le même : la basilique du Saint cordon. Seule diffère la distance parcourue : 18 km pour le Grand Tour, qui part à 11h30, et beaucoup moins pour le Petit, qui démarre après la messe de 9h...

    "Messieurs, chargez !" lance un "Royé", un des membres de la confrérie chargée d'assurer le service autour de la statue. Et six élus soulèvent, alors, le socle sur lequel repose la Vierge dorée...

    Roulé et scellé dans un reliquaire, le saint Cordon fut d'abord déposé dans un humble oratoire dédié à la Vierge Marie, au Neuf Bourg.
    Quand cette chapelle fit place à la somptueuse église Notre Dame la Grande, la châsse fut mise sous un dais, au-dessus du maître-autel.
    On la descendait deux fois l’an, pour être portée à la procession de la Fête-Dieu et à celle du 8 septembre.

    Sa garde d’honneur fut confiée par le Magistrat à la "Confrérie des Royés", association de notables, à qui durant le trajet de la procession autour de la ville, était réservé le grand privilège de porter - nu-pieds - la "fierté de Marie", autrement dit la châsse contenant le Saint-Cordon. Leur vêtement pour les cérémonies officielles, consistait en une robe de drap noir, rayée de haut en bas d’un galon aurore, barrée en sautoir d’un large ruban bleu, d’où le nom de "Royés".

    Fiers de leur titre, avec une fidélité qui jamais ne se démentit, de génération en génération, ils transmirent les traditions de la Confrérie et les maintinrent avec zèle, soucieux d’embellir toujours le reliquaire dont ils étaient les gardiens...

    44St-Cordon-2016-A.-LUKASZEWSKI-139-Copier-775x517.jpg

    Haspres est une petite commune située à une vingtaine de km au sud-ouest de Valenciennes.
    Depuis 1948, sa Fanfare n'a jamais manqué d'accompagner un Tour...

     

    Site officiel :

    https://www.notredamedusaintcordon.fr/1011emes-fetes-cordon.html

  • Comment le Hamas a aidé les islamistes en Syrie

    Troupes armées du Hamas 

    Par Antoine de Lacoste

     

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    Le Hamas, mouvement islamiste palestinien, a été créé en 1987 par des militants affiliés aux Frères musulmans.

    Il est entré en conflit avec le Fatah, autre mouvement palestinien mais non islamiste, qu'il a réussi à chasser de la Bande de Gaza. Le Fatah a conservé le contrôle de la Cisjordanie et, depuis, la résistance palestinienne est coupée en deux pour le plus grand bonheur d'Israël.

    Idéologiquement proche des islamistes égyptiens, le Hamas a organisé la survie de la Bande de Gaza par le biais de multiples tunnels qui la reliait au Sinaï. Armes, nourriture et argent transitaient par là. Le système s'est perfectionné au fil des ans et, malgré de nombreux bombardements, l'armée israélienne n'est pas vraiment parvenu à détruire ce réseau dense et complexe. Les hommes du Hamas ont ainsi acquis une véritable expertise dans ce domaine.

    C'est cette expertise qu'ils vont mettre au service des islamistes syriens.

    Ce soutien n'allait pourtant pas de soi. En effet, Israël multipliant les assassinats ciblés de dirigeants du Hamas, la branche politique du mouvement s'est réfugiée à Damas il y a plusieurs années. C'est l'Iran, financeur historique du Hamas, qui a joué les intermédiaires. Assad a accepté, malgré ses réticences contre les affidés des Frères musulmans, pour trois raisons : ne pas déplaire à son allié iranien, ne pas rompre la solidarité arabe face à Israël et faire un geste symbolique en direction de sa population sunnite, majoritaire dans le pays.

    Depuis plusieurs années, Khaled Mechaal, chef de la branche politique du Hamas, avait donc ses bureaux à Damas, tout comme plusieurs de ses adjoints. Lorsque la guerre a éclaté en Syrie, c'est pourtant ce même Mechaal qui appelé le peuple sunnite syrien à la révolte contre « le tyran » Bachar.

    Ce revirement en a surpris plus d'un mais il a sa logique : le Qatar avait en effet décidé de soutenir massivement l'insurrection islamiste et, entre Frères musulmans, la solidarité est totale. Or les dirigeants du Qatar sont eux aussi issus de cette obédience (c'est d'ailleurs une des causes de leur brouille avec l'Arabie Saoudite).

    Naturellement Mechaal et ses amis ont dû déménager et se sont fort logiquement installés à Doha, capitale du Qatar.

    Quelques mois après, des insurgés islamistes syriens, notamment ceux d'Al Nosra, ont appelé au secours le Hamas : leurs réseaux de tunnels destinés à se cacher dans les grandes villes et à prendre à revers l'armée syrienne ne donnaient pas du tout satisfaction. De nombreux combattants furent même ensevelis sous les éboulements.

    Dans le plus grand secret, deux cents spécialistes du Hamas se sont donc rendus en Syrie afin d'apprendre à leurs nouveaux alliés comment construire correctement des tunnels...

    Ils y sont même allés avec du matériel iranien et c'est ce qui a permis de découvrir l'affaire, les Iraniens n'ayant pas été longs à reconnaître leurs perceuses ultra-perfectionnées après la prise de plusieurs tunnels.

    Beaucoup de militants d'Al Nosra ayant ensuite rejoint Daech, l'expertise nouvellement acquise a donc profité à tous...

    Récemment Erdogan, qui parle un peu à Bachar entre deux insultes, lui a demandé d'accueillir à nouveau le Hamas, trop loin de ses bases au Qatar. Erdogan est en effet, lui-aussi, proche des Frères musulmans, et sa réconciliation avec la Russie (feinte ou réelle, l'avenir le dira), lui permettait cette requête.

    Bachar ne pouvait évidemment accepter le retour des traîtres et a logiquement opposé une fin de non recevoir à Erdogan. Ce dernier n'a d'ailleurs pas trop insisté : l'efficacité des tunnels a coûté cher à l'armée syrienne et à ses alliés libanais et iraniens. Même l'Iran, soutien historique du Hamas, n'a pas relayé la demande turque et Bachar avait donc les mains libres pour refuser.

    Depuis, le Hamas multiplie les tentatives de réconciliation vers l'Iran mais en pure perte pour l'instant. Le Hamas a perdu deux alliés précieux et pourra ainsi méditer les conséquences de son ingratitude et de son engagement dans une guerre perdue.  

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste dans notre catégorie Actualité Monde.

  • Quand la Pologne se fait plus sociale que l'Union européenne

    Le prince Jean de France et le cardinal Dziwisz primat de Pologne devant le portait de Jean-Paul II à Cracovie

     

    Par Jean-Philippe Chauvin

     

    1262631406.jpgJe suis toujours surpris de constater comment certaines informations, pas forcément négligeables, sont littéralement occultées dans notre pays, comme si elles dérangeaient l'ordre bien établi des idées reçues et de l'idéologie dominante. Ainsi, la décision de la Pologne de « supprimer le travail dominical » comme le titre, pour un court article, Le Figaro en pages économie, information qui ne peut laisser indifférent les royalistes sociaux, héritiers d'Albert de Mun, grand défenseur des ouvriers et promoteur infatigable du repos dominical combattu par les républicains libéraux et anticléricaux.

    Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que la Pologne se fait remarquer par des décisions législatives qui prennent le contre-pied du libéralisme ambiant en Union européenne : il y a pratiquement un an, le même gouvernement polonais, considéré comme « conservateur » et « eurosceptique », a fait voter par le Parlement la retraite à 65 ans pour les hommes et à 60 ans pour les femmes, revenant sur la précédente réforme des retraites mise en place par l'actuel président du Conseil européen, le libéral Donald Tusk, qui avait reculé l'âge de la retraite à 67 ans en 2012. Si cela ne fait pas des monarchistes sociaux français des partisans des dirigeants polonais, fort peu sensibles à la question écologique et favorables aux formes actuelles d'un « travail détaché » qui permettent une concurrence déloyale en Europe de leurs entreprises, ces récentes mesures sur les retraites et sur la fin du travail dominical nous interpellent favorablement : d'ailleurs, ne faudrait-il pas plutôt évoquer le « repos dominical », formule plus sociale en elle-même qu'un travail du dimanche qui, partout où il est libéralisé, se banalise et se dévalue, financièrement parlant, après quelques années ? 

    La mesure adoptée par le Parlement polonais et souhaitée par le syndicat Solidarnosc, celui-là même qui a contribué à la fin de la dictature communiste dans les années 1980, n'est pas, pour autant, une mesure extrémiste puisqu'elle se mettra en place progressivement et qu'elle souffrira quelques exceptions légitimes, comme le signale Le Figaro économie du lundi 27 novembre : « A compter du 1er mars, les magasins seront ouverts seulement le premier et le dernier dimanche du mois et, à partir du 1er janvier 2019, le dernier dimanche seulement. En 2020, le commerce dominical sera supprimé sauf pour les stations-service, les gares, les boulangeries, les pâtisseries et la livraison des achats sur 2398242426.2.jpgInternet. » Sans doute faudrait-il ôter de cette liste le dernier élément qui ne me semble pas non plus indispensable mais l'idée générale est bonne et la décision prise par les députés polonais juste et éminemment sociale, même si elle ne sera sans doute pas immédiatement comprise d'une part de la jeunesse désormais habituée à une « immédiateté consommatrice » peu soucieuse du « partage familial ». Cette mesure s'inscrit néanmoins dans la nécessaire « dé-marchandisation » du temps qu'il me paraît utile de promouvoir, en rupture avec la logique de Benjamin Franklin, celle résumée par la célèbre et maudite formule « Le temps c'est de l'argent ».

    En somme, il ne serait pas inutile que les éléments de ce programme polonais puissent s'appliquer, avec toutes les particularités qui nous sont propres en tant que nation, à la France : cela serait juste et rappellerait que l'économie doit, d'abord, être au service des hommes au lieu que d'être le serviteur du seul argent... 

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Louis de Funès, raconté par Bertrand Dicale...

                  "Louis de Funès n'est pas seulement un acteur français, il appartient à notre patrimoine culturel".

                 

    En cette période où l'on parle beaucoup de lui - à bon droit - à l'occasion du trentième anniversaire de son décès, voilà le genre de phrases que l'on peut savourer en lisant (ou relisant...) l'ouvrage de Bertrand Dicale, Louis de Funès, grimaces et gloire.   

     

    DE FUNES.jpg
    Grasset, 528 pages, 20,90 euros.
     
    Quatrième de couverture :
     
    Nous aimons tous Louis de Funès. Nous ne savons plus combien de fois nous avons vu La Grande Vadrouille, Les Gendarmes, Le Tatoué ou L'Homme orchestre. Nous l'avons tous un jour imité quand il répète « alors là, il m'épate ! » dans Le Corniaud, quand il tire sur son nez dans Oscar, quand il se lance dans la danse des Aventures de Rabbi Jacob... ais que savons-nous de lui ? Qu'il n'a vraiment percé qu'après avoir joué dans plus de cent vingt films, qu'il a toujours refusé de jouer des rôles dramatiques, qu'il est le seul des grands acteurs français à être génial dans de mauvais films... Mais nous ignorons par quels prodiges d'opiniâtreté, de travail et même de chance Louis de Funès est passé pour que, à cinquante ans, l'éternel second rôle devienne l'acteur le plus populaire du cinéma français — et jusqu'à aujourd'hui. A travers des dizaines de témoignages, des milliers de critiques et d'articles de presse, des archives inédites et surtout les dizaines de films tournés par Louis de Funès, Bertrand Dicale raconte la vie et la carrière de notre acteur préféré. Ainsi, Louis de Funès, grimaces et gloire est la traversée d'un demi-siècle de notre culture populaire, une exploration de notre mémoire — et de nos amnésies — collective, une plongée dans les mutations de notre société depuis la Libération.
    Louis de Funès est l'acteur français qui cumule les principaux records. Pendant dix ans, des années soixante aux années soixante dix, cinq de ses films ont ont atteint le chiffre de 27 millions de spectateurs en salle ! Les spécialistes du cinéma estiment, selon leurs calculs, qu'il est l'acteur le plus regardé de France, avec, affirment-ils, l'équivalent de près de 230 millions de spectateurs.
     
    Ce n'est pourtant pas cet aspect de Louis de Funès que nous retiendrons, essentiellement.
     
    Si, comme tous nos compatriotes, nous l'avons accompagné, pour notre plus grand plaisir - et, semble-t-il aussi, le sien... - tout au long de sa carrière cinématographique, il a été quelque chose de plus, pour nous, royalistes. Avec sa discrétion et sa retenue légendaires, car il n'aimait pas les démonstrations exubérantes ou les donneurs de leçons, il a été, tout simplement, l'un des nôtres, et sans discontinuer : il ne manquait jamais, par exemple, d'assister, les 21 janvier, à la Messe pour Louis XVI et pour toutes les victimes de la Révolution.
     
    En faire des tonnes, sur scène, mais faire preuve dans sa vie privée et dans ses convictions profondes (1) d'une grande discrétion et, surtout, d'une rare fidélité, c'est cela aussi, notre ami Louis de Funès de Galarza..... 
     
     
    (1) : Nous parlons là du "de Funès politique". Le chrétien ne se cachait pas non plus. Il eut un dialogue télévisée dans la nuit du 24 décembre 1981 avec Guy Béart :

    « Vous êtes croyant ?
    - Bien sûr, bien sûr.
    - Depuis longtemps ?
    - Depuis toujours… Jésus était le compagnon radieux de mon enfance, c’est le compagnon radieux de ma vie professionnelle et de ma vie tout court.
    - Est-ce qu’il vous a aidé dans votre vie professionnelle ?
    - Toujours. J’ai eu beaucoup de chance et c’est sûrement grâce à lui.

    Au cours de la même émission, Funès confie à Béart : « Je rêve de tourner un film sur les Évangiles. Avec de la joie. Il s’agissait de gens comme nous. »
    Le ton grave revient lorsqu’il répond à la question : « Et Jésus, vous le voyez tout le temps ? - Je ne le vois pas, je le sens… »

    (Source : Éric Léguebe, Louis de Funès, Roi du Rire, p.130)
     
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