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La dépense publique, remède universel ?, par Aristide Renou.

Puisque, grâce à notre impayable président (sacré Manu, toujours le mot pour rire !) Georges Clémenceau est à la mode, on me permettra de m’inspirer de lui pour dire ce que j’ai sur le cœur. Ceux qui connaissent la vie du Tigre reconnaitront sans peine le discours de Salerne, prononcé le 8 août 1893, au plus fort du scandale de Panama.

Dans une démocratie où tous les appétits, tous les intérêts, toutes les passions sont publiquement aux prises, quoi de plus tentant que de profiter sans scrupules de toutes les calamités pour chercher à troubler l’opinion et à susciter en elle les passions les plus irrationnelles et les plus destructrices ? Ce qu’on ne sera pas parvenu à obtenir lorsque le public est de sang-froid, on se fera fort de l’arracher à la faveur du malheur de la nation, en flattant les sentiments inavouables, les appétits inassouvis, les intérêts les moins légitimes.

On nous dit que l’épidémie qui nous frappe prouverait le besoin de renforcer la puissance publique. Qu’elle serait la preuve irréfutable que nous ne dépensons pas assez pour nos « services publics ». Que tous nos malheurs présents proviendraient d’une réticence aussi criminelle que stupide à accorder aux fidèles serviteurs de l’Etat les moyens nécessaires pour accomplir leurs missions.

Cette puissance publique, qui a misérablement failli et qui n’a trouvé d’autre recours, pour pallier aux conséquences de son imprévoyance lamentable, que de confiner autoritairement dans ses foyers un peuple soi-disant libre, c’est à elle que nous devrions nous en remettre aveuglément, c’est en elle que nous devrions placer tous nos espoirs, c’est à elle que nous devrions donner sans murmurer une part encore plus grande de ce qui nous appartient, une part encore plus grande de notre liberté, déjà si étriquée.

Et l’on entend déjà tous les profiteurs des malheurs publics, tous les démagogues, tous les communistes non repentis, tous les despotes en herbe donner de la voix pour exiger plus : plus de dépenses publiques, plus d’impôts, plus de dettes, plus de bureaucratie, plus de règles, et surtout plus de pouvoirs pour eux-mêmes et pour leurs affidés, plus de pouvoirs et plus de prébendes.

La dépense publique, nous dit-on, voilà le remède universel, souverain, infaillible !

Parlerai-je pourtant de la situation de la France ?

Jamais nous n’avons autant sacrifié de nos richesses personnelles pour nourrir la puissance publique, sous toutes ses formes. Jamais les dépenses de celle-ci n’ont été aussi élevées. Jamais nous n’avons été aussi pressurés, jamais le fisc n’a fait preuve d’autant d’inventivité et de rapacité pour capter les fruits de notre travail. Et cependant, tous ceux qui sont censés vivre de ces ressources colossales crient famine.

Où sont les milliards ?

L’Etat est trop pauvre pour constituer des stocks de masques en prévision d’épidémies pourtant inévitables, les soignants gémissent qu’ils n’en peuvent plus des conditions de travail qui sont les leurs, de leurs salaires trop faibles, des équipements indispensables qui manquent, tous prédisent l’écroulement prochain d’un « système de santé » qui dévore pourtant des centaines de milliards chaque année.

Où sont les milliards ?

Le budget de l’Education Nationale n’a cessé d’augmenter depuis des décennies, la dépense moyenne par élève n’a cessé de croitre, nous dépensons des dizaines et des dizaines de milliards par an soi-disant pour instruire nos enfants. Pourtant le niveau de vie des enseignants baisse presque aussi sûrement que le niveau d’instruction de ceux dont ils ont la charge. Toujours plus d’argent pour des résultats toujours plus médiocres.

Où sont les milliards ?

Depuis son invention dans les années 1980, des dizaines, peut-être même des centaines de milliards ont été engloutis dans la calamiteuse « politique de la ville ». Et quels résultats ceux qui ont dépensé ces immenses richesses ont-ils à présenter ? La lèpre islamiste qui se propage irrésistiblement, des pans toujours plus nombreux du territoires qui échappent à la loi commune, une insécurité et une violence qui peu à peu se répandent partout, jusque dans les campagnes les plus reculées, et toujours plus de despotisme bureaucratique au nom du « vivre-ensemble », cette antiphrase. Entre vivre et ensemble, il faut choisir, mais il faut aussi payer toujours plus cher pour acheter cette chimère.

Où sont les milliards ?

J’arrête là cette litanie cruelle, qui peut se résumer en une phrase : toujours plus pour toujours moins.

Semez des impôts, il poussera des bureaucraties et vous récolterez des calamités, seuls fruits que produisent ces plantes vénéneuses.

Ce que nous sacrifions de nos biens personnels suffirait déjà dix fois à entretenir les services publics dont nous avons véritablement besoin si cet argent était correctement utilisé.

Et vous voudriez verser encore davantage d’eau sur le sable ?
Il faut être granitiquement stupide ou criminellement intéressé pour oser demander une chose pareille.

Que la honte de cette revendication soit sur ceux qui ont rendu cette harangue nécessaire.

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Commentaires

  • Un grand merci à Aristide Renou.
    Encore un article que je n'aurai pas à faire. Je vais retourner au jardin.

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