Jacques Collet sur LCI: un journaliste distingué et de très haut niveau...
On se plaint assez -et malheureusement à juste titre...- de la bêtise ou de la vulgarité de certaines émissions, ainsi que du crétinisme ou du mauvais esprit de certains présentateurs.
Raison de plus pour se tourner vers la télé de qualité, et signaler une rubrique remarquable, et un journaliste qui ne l'est pas moins.....
Jacques Collet, sur LCI, est le journaliste titulaire -pourrait-on dire avec un brin d'ironie...- de la rubrique Musiques (1). Mais il s'occupe également de sujets religieux. Dans un domaine comme dans l'autre, il est toujours excellent. Lorsqu'on a la chance de suivre un sujet préparé et présenté par lui, on n'en ressort jamais vraiment tout à fait indemne. Avec élégance et distinction, maîtrisant parfaitement ses sujets et son art, il sait toujours entraîner l'auditeur/spectateur vers les sommets. Il n'a besoin pour cela ni d'effets spéciaux ni de moyens extra-ordinaires; il ne manie pas l'emphase ni l'exagération. Calme et pondéré (ou posé?), mesuré dans ses jugements, il est d'une honnêteté qui fait plaisir à voir, et à entendre....
Avec lui, les semaines et les rubriques se suivent et s'enchaînent pour former comme une sorte de cours magistral, tout au long de l'année, pour notre plus grand bonheur...et notre plus grand profit. Avec beaucoup de modestie (qui est la marque des vrais grands....), Jacques Collet n'intitule "que" Musiques sa rubrique hebdomadaire. Pourtant, il illustre parfaitement cette réaction au "processus de dé-civilisation" qu'appelle de ses voeux un Alain Finkielkraut. La façon la plus intelligente, et à dire vrai la seule possible, de faire face au déferlement de la bêtise et de la vulgarité, c'est en effet bien celle qu'a choisi Jacques Collet: aller vers les sommets, et y emmener le public avec soi.
Le samedi 21 juin, il présentait le chant grégorien des moines cisterciens de l'abbaye de Heiligenkreutz, en Autriche. Dix minutes de pur bonheur !... "Ces moines germanophones, pour la plupart, chantent en latin, la langue universelle de l'église" explique Jacques Collet, qui laisse la parole à l'un d'entre eux, fort jeune, qui va directement au fond des choses. Il explique, en substance, que paradoxalement ce n'est pas le chant, en soi, qui les réunit. Et que, même, "le chant n'est pas primordial". Ce qui est premier, essentiel et vital pour eux, c'est leur relation confiante et amicale avec Dieu. Et, trouvant leur épanouissement et leur joie dans cette rencontre et cet amour du Seigneur, alors ils sont heureux, alors ils chantent...
Et Jacques Collet d'ajouter, malicieux: "...On est bien loin de l'ambiance étouffante décrite par Umberto Ecco dans Le Nom de la Rose..." (2)
Évidemment, raconté ainsi, cela perd beaucoup de son intensité, de sa vérité. Rien ne vaut, certes, le reportage lui-même. Mais comment faire pour inciter à s'y rendre celles et ceux qui ne connaîtraient pas ce rendez-vous de haut niveau et de haute tenue ?
Voilà donc une parcelle, une pépite de cette malle au(x) trésor(s) qu'est cette rubrique Musiques, au cours de laquelle, et tout au long de l'année, Jacques Collet, avec un art consommé, élève le coeur, l'âme et l'esprit de ses auditeurs.
Du beau, tout simplement. Du noble, du grand. A-t-on besoin d'autre(s) chose(s) ?.....
(1): Diffusion : Samedi à 15h10 et 20h10, dimanche à 10h40 et 12h40, lundi 13h40, mercredi et vendredi à 13h40.
(2): l'émission se poursuit par un reportage, magnifique lui aussi, sur"...cette oeuvre géniale réalisée par l'homme: le Mont Saint-Michel....". De sommets en sommet !.....