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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Macron, que d’la com’ ?, par Aurélien Marq.

    Image: capture d'écran YouTube

    McFly et Carlito reçus à l'Elysée: un président ne devrait pas faire ça...

    Un polytechnicien critiquant l’humour potache ? Quiconque connaît la tradition des gags du 14 juillet et la Khômiss vous dira que ce serait aussi incongru que McFly et Carlito à l’Elysée…. ça tombe bien !

    Rendons d’abord à Nicolas ce qui est à Nicolas : on peut reprocher à Emmanuel Macron d’achever de désacraliser la fonction présidentielle alors qu’il avait affirmé vouloir lui rendre sa verticalité, mais il faut admettre qu’il ne fait que prolonger le mouvement. Avant lui, le président normal avait convaincu la France entière que si le chef de l’Etat n’est qu’une personne ordinaire, c’est que tout le monde peut être chef d’Etat et faire aussi bien, sinon mieux. Et on se souvient de Sarkozy et de son t-shirt du NYPD.

    Au demeurant, on sait que les rois même les plus attachés au protocole ont longtemps eu un bouffon à leurs côtés, et s’il faut se demander si Macron n’en a pas fait trop, force est de reconnaître qu’on a vu pire. Il y a dans cette séquence avec McFly et Carlito un côté bon enfant qui manquait cruellement à la fameuse fête de la musique « brûlez cette maison », ou à cette photo terrible et pathétique d’un président de la République en sueur dans les bras d’un repris de justice faisant un éloquent doigt d’honneur. Et j’avoue trouver la (relative) décontraction d’Emmanuel Macron dans cette vidéo infiniment plus sympathique, et finalement bien plus respectueuse de sa fonction, que la grandiloquence hystérique d’un Mélenchon beuglant « ma personne est sacrée ».


    Succession de clips publicitaires

    Reste qu’il y a des contrastes signifiants, lorsqu’on compare le copinage souriant de Manu aux crises d’autoritarisme du président Macron. Le général De Villiers en a fait les frais, l’attitude récente du gouvernement face aux tribunes des militaires le confirme, et il ne faut pas oublier le mépris dont ont été abreuvés les Gilets jaunes, notamment ceux de la première heure, ceux qui exprimaient la souffrance et la colère du peuple, avant que le mouvement ne soit détruit de l’intérieur par l’extrême-gauche.

    N’oublions pas non plus que chaque déplacement de ministre d’une certaine importance s’accompagne d’une débauche de moyens au service d’une obsession : qu’aucun manifestant ne puisse se retrouver à portée de caméra ou de micro des journalistes. Priorité perpétuellement donnée au récit des faits qui sera diffusé  plutôt qu’aux faits, à l’image des choses plutôt qu’aux choses elles-mêmes. Plaudite, acta est fabula ! mais là où Auguste se fit un devoir d’incarner un rôle surhumain et d’en assumer le poids pour qu’il devienne la réalité, Emmanuel Macron se contente de jouer devant les caméras. Là où le premier Empereur proclama avec fierté que d’une ville de brique il avait fait une capitale de marbre, Manu Ier se contente de carton-pâte pour dissimuler l’état réel du pays.

    Le passage régulier de Manu au président Macron, et vice versa, pourrait évidemment correspondre à une logique de bon sens : n’y a-t-il pas, après tout, un temps pour tout ? Mais non, de toute évidence : ce n’est, hélas, qu’une succession de clips publicitaires, chacun visant un public particulier. En parfaite cohérence avec ces conseillers qui consacrent plus de temps et d’énergie à décider de l’emplacement d’une estrade pour un discours qu’à étudier le fond du dossier dont il sera question lors de ce discours – quiconque a vécu un voyage officiel ministériel ces quatre dernières années saura de quoi je parle.

    Bien joué, au demeurant : je comprends que le président préfère que le prochain 14 juillet soit accompagné d’un coupage de cheveux en quatre sans importance sur la présence de McFly et Carlito dans un avion de la Patrouille de France, plutôt que de réflexions sur ce que les militaires qui vont défiler peuvent bien penser, au-delà des discours convenus de certains chefs acquis au pouvoir, de tribunes désormais bien connues.

    Loin du débat d’idées

    Tout le monde a compris que la campagne pour les élections présidentielles a commencé depuis déjà quelques mois. La vidéo de McFly et Carlito est donc un clip de campagne, sans doute pour Emmanuel Macron lui-même, à défaut pour le candidat qu’il choisira d’adouber. Certes, l’utilisation des moyens de l’État au profit d’un candidat est désormais totalement banale, mais doit-elle pour autant être considérée comme normale ? Une chose est sûre : ce mélange des genres ne bénéficie aucunement au débat d’idées. Mais d’ailleurs, est-il encore vraiment question de débat d’idées ?

    Car enfin ! Lorsque Marlène Schiappa suggère Cyril Hanouna pour animer le débat de l’entre-deux-tours, on est au stade ultime de la politique-spectacle. Le buzz plutôt que la réflexion, le nombre de likes attendus plutôt que la compétence, la télé-réalité plutôt que la démocratie réelle : si l’objectif était de permettre au citoyen de faire un choix lucide dans les meilleures conditions possibles, la ministre proposerait Christine Kelly ou Sonia Mabrouk.

    Que faut-il en comprendre ? Est-ce que LREM cible ainsi son public, ce qui serait révélateur d’une certaine orientation politique ? Même pas. Segmentation en slogans ciblés et contradictions permanentes : le « en même temps » n’est pas la volonté de dépasser les clivages, mais un vulgaire aveu marketing en phase avec la vision de la France comme d’un patchwork de parts de marché, France morcelée, communautarisée, multiculturelle. « Il n’y a pas une culture française, il y a une culture en France et elle est diverse  », on connaît la chanson, c’est celle des Bleus version Youssoupha et elle est nettement moins sympathique que les quelques notes de Marseillaise métal d’Ultra Vomit. À part peut-être le projet d’américanisation à marche forcée de la société française et donc sa fragmentation, LREM n’a pas plus de convictions ni de colonne vertébrale idéologique que la division marketing d’une multinationale.

    Tout le pays commence enfin à comprendre l’impérieuse urgence de réaffirmer les principes sur lesquels nous ne transigerons pas, d’exiger l’assimilation, de rétablir l’autorité, d’inspirer à nos enfants le désir non de la seule popularité mais plutôt de l’excellence. Tout le pays constate l’évidence d’un divorce total entre les forces de l’ordre et l’institution judiciaire, et on évoque de plus en plus et de plus en plus sérieusement un risque de guerre civile. Mais le « président probable candidat », lui, n’a qu’une seule priorité et qu’un seul message à faire passer : « McRon, votez comme vous êtes. »

     

    Aurélien Marq

    Polytechnicien et haut fonctionnaire chargé de questions de sécurité intérieure.

    Source : https://www.causeur.fr/

  • Présidentielle 2022 : l’abstention et les pleureuses du commentaire politique, par Natacha Polony.

    À chaque élection, les éditorialistes déplorent une abstention record et font mine de s’interroger sur les causes de ce qui commence à ressembler à un naufrage démocratique.
    © Hannah Assouline 

    L’ensemble du système politico-médiatique concourt depuis plus de vingt ans à empêcher qu’une offre alternative émerge, déplore Natacha Polony. Car elle signe avant tout le naufrage de tous ceux qui, depuis tout ce temps, s’ingénient à nier les fractures qui déchirent la société française et à repousser toute offre alternative dans les franges de l’extrême droite.

    L’exercice est désormais convenu. À chaque élection, les éditorialistes déplorent une abstention record, font mine de s’interroger sur les causes de ce qui commence à ressembler à un naufrage démocratique – millefeuille administratif incompréhensible, cette fois-ci renforcé par la scandaleuse réforme territoriale de François Hollande, coronavirus qui tient les gens chez eux, déconfinement qui les incite à sortir… –, et puis on reprend le train-train médiatique, les commentaires sportifs sur le thème « untel a fait un croche-patte à untel et prend la corde »…

    De temps en temps, un sondage rappelle, comme l’étude de la Fondapol, que, pour 64 % des ouvriers et 67 % des peu ou non diplômés, les médias parlent de sujets qui ne les concernent pas. Celle de Viavoice précise que ce sont les politiques qui, pour 44 % des Français, ne répondent pas à leurs attentes. Un lien de cause à effet ? Mais non, évitons ces questions oiseuses et continuons à nous faire croire que les électeurs ont largement le choix et que, s’ils ne votent pas, c’est avant tout parce qu’ils délèguent à d’autres, par paresse ou indifférence, le soin de présider à leur destinée.

    Il y a quelques jours, Arnaud Montebourg publiait dans le Monde une tribune livrant sa vision du paysage politique français. Dix ans après la fameuse note du think tank Terra Nova qui entérinait l’abandon par la gauche de la classe ouvrière, l’ancien ministre du Redressement productif dresse le bilan de ce ralliement de la gauche au dogme de la mondialisation heureuse, l’abandon d’une réflexion économique sur les salaires, la production et le nécessaire protectionnisme social et environnemental, l’abandon, également, d’une réflexion culturelle sur l’amour du travail, l’émancipation individuelle et la maîtrise par chacun de son destin.

    L'analyse Montebourg

    Alors même que Terra Nova récidive en publiant cette fois une note signée Pascal Canfin, député macroniste ancien écologiste, et saluée par l’éditorialiste politique de France Inter, Thomas Legrand, pour démontrer que, face aux « souverainistes » forcément adeptes du « repli » une « mondialisation progressiste » se met en œuvre, qui permettra la régulation, sous l’impulsion d’un Joe Biden généreusement « multilatéraliste » (et pas du tout occupé à asseoir l’impérialisme américain sous des dehors sympathiques et ouverts), Arnaud Montebourg tente de dessiner ce qui pourrait être une offre politique capable de s’adresser à tous ceux que le système actuel broie ou pressure, ceux qui respectent les règles et se font avoir. « Petits commerçants, artisans, travailleurs indépendants, agriculteurs, ouvriers, employés, fonctionnaires de première ligne », écrit-il, associés à une « bourgeoisie d’intérêt général, chefs d’entreprise, hauts fonctionnaires, intellectuels, créateurs » ceux, donc, qui font partie des gagnants du système mais qui considèrent malgré tout qu’il nous amène au chaos.

    On peut ergoter sur le découpage qu’opère Arnaud Montebourg entre un « bloc bourgeois macroniste » et un « bloc réactionnaire » lepéniste, mêlant sociologie et idéologie. Peu importe. Le fait politique majeur est celui-ci : Arnaud Montebourg n’est, dans l’état actuel des choses, pas candidat à l’élection présidentielle. Son analyse, pourtant, offrirait un débouché à tous ceux qui ne veulent ni de la nouvelle ligne identitaire d’un Mélenchon qui tourne le dos à son populisme de gauche de 2017, ni des vacuités sociétales d’une gauche dominée par des écologistes incapables de se positionner contre une mondialisation destructrice de l’environnement et des protections sociales, ni d’une droite macronienne ou LR pour qui l’urgence est encore et toujours de répondre aux injonctions des grandes orientations des politiques économiques européennes en détricotant le système des retraites et le marché du travail, ni enfin des caricatures d’un RN occupé à radicaliser ses positions sur l’immigration et la sécurité pour masquer son absence totale de réflexion économique.

    Pas d'alternative ?

    Mais une option fondée sur l’indépendance nationale par les capacités de production, sur un renouveau démocratique par la reprise de contrôle des outils de la souveraineté autant que par l’affirmation de la primauté de la volonté populaire, sur la cohésion des citoyens autour d’une vision partagée de la France et de la République, n’existera pas.

    « On peut aussi choisir de débattre du fond, de la taxation des multinationales, de la place de la France dans le monde, de son identité, des mécanismes de régulation (...) Faire vivre la démocratie plutôt que déplorer sa mort. »

    On aurait tort de réduire cela à des questions de personne. L’ensemble du système politico-médiatique concourt depuis plus de vingt ans à empêcher qu’une telle offre émerge. Car elle signe avant tout le naufrage de tous ceux qui, depuis tout ce temps, s’ingénient à nier les fractures qui déchirent la société française, à repousser toute offre alternative dans les franges de l’extrême droite, bref, à maintenir à toute force un système dont ils sont les gagnants et les gardiens.

    Nul ne peut présumer ce que sera cette année électorale. Le moins que l’on puisse dire est qu’elle commence dans la bouffonnerie, la cacophonie et, parfois, l’abjection. Cependant, on peut aussi choisir de débattre du fond, de la taxation des multinationales, de la place de la France dans le monde, de son identité, des mécanismes de régulation, du rôle de l’État comme garant des libertés et des moyens de l’égalité, services publics et infrastructures, plutôt que comme machine à produire de la norme… Faire vivre la démocratie plutôt que déplorer sa mort.

    Source : https://www.marianne.net/

  • Faire disparaître les chiffres romains ne démocratisera pas la culture, par Natacha Polony.

    "Marianne, qui sait ce que la République doit à Rome, s’est paré cette semaine de chiffres romains pour la numérotation de ses pages."
    © Hannah Assouline 

    Quelques annotations au musée Carnavalet ou au musée du Louvre mettent-elles en danger l’identité française et la mémoire de notre passé gréco-romain ? Dit comme ça, on ne peut que balayer la polémique d’un revers de manche. Sauf que le problème est bien plus complexe...

    Et allez donc, encore une de ces polémiques inutiles dont les Français ont le secret ! C’est le refrain qu’ont entonné quelques progressistes autoproclamés quand a surgi l’information selon laquelle le musée Carnavalet, dans un souci de compréhension, rayait désormais de ses cartouches les chiffres romains. Voyons, ce n’est pas grave, ça concerne seulement les siècles. Les rois et les papes conservent leurs croix et leurs bâtons. Jusqu’à nouvel ordre. Et puis, cela ne vise pas uniquement les jeunes gens devenus incapables de les déchiffrer. C’est à destination de tous ces touristes asiatiques dont vous vous doutez bien que la culture antique leur échappe totalement… On aura donc attendu que le coronavirus donne un coup d’arrêt au tourisme de masse pour décider que nous devons adapter notre graphie aux voyageurs des pays désormais dominants…

    Tentons de poser calmement le problème

    Mais ne nous laissons pas beurrer les lunettes : si le sujet mobilise les fact checkers empressés de crier à la fake news et les linguistes wallons prêts à dénoncer dans Libération la « rhétorique de la pente glissante » (en gros, « une simple modification d’étiquette de musée peut soudain se muer en menace de la disparition totale des chiffres romains, voire de toute trace de la civilisation dont ils sont issus » ; bref, les réactionnaires croient toujours qu’un recul est suivi d’autres plus importants), ce n’est pas seulement parce que tout ce que le pays compte de rétrogrades s’est mobilisé pour exprimer son « insécurité culturelle » et son élitisme crasse, mais bien parce que se trouvent condensés plusieurs enjeux essentiels pour une démocratie, de l’accès à la culture à la transmission du passé.

    Tentons de poser calmement le problème. Quelques annotations au musée Carnavalet ou au musée du Louvre mettent-elles en danger l’identité française et la mémoire de notre passé gréco-romain ? Dit comme ça, on ne peut que balayer la polémique d’un revers de manche. D’autant que beaucoup de ceux qui s’affolent sont plus prompts, habituellement, à brandir nos « racines chrétiennes » que l’immense héritage d’Athènes et Rome… Dans une époque où l’adjectif « inclusif » sert de mantra pour qui veut afficher ses bonnes intentions, la cause est entendue : les graphies relèvent de l’arbitraire, elles ont évolué au cours des siècles, il n’y a donc aucune raison de les figer au nom d’un dogme quasi religieux alors qu’elles freinent la compréhension du plus grand nombre.

     

    Le problème n’est pas que cette graphie soit arbitraire mais que sa suppression rejoint l’abandon de l’apprentissage du subjonctif à l’école primaire, le nettoyage de la littérature enfantine pour en faire disparaître toute trace du passé simple et tout mot légèrement complexe… 

     

    L’argument peut s’entendre : les chiffres romains n’ont qu’une valeur symbolique, ils ajoutent du prestige aux épisodes de Rocky ou à la saga Star Wars. Dès lors, puisque l’objectif d’une démocratie doit être de mettre la culture à portée de tous, il nous faut supprimer ce qui n’est que de l’ordre du symbole et constitue une barrière pour les plus défavorisés. À ceci près que les plus défavorisés ne sont justement par rebutés par les chiffres romains quand ils décorent des monuments de la pop culture. Preuve que la bienveillance des adeptes de la démocratisation peut facilement virer à la condescendance. Le problème n’est pas que cette graphie soit arbitraire mais que sa suppression rejoint l’abandon de l’apprentissage du subjonctif à l’école primaire, le nettoyage de la littérature enfantine pour en faire disparaître toute trace du passé simple et tout mot légèrement complexe… Soyons lucides, ce ne sont pas quelques chiffres romains qui expliquent le caractère désespérément monocolore – socialement, ethniquement, géographiquement – du public des musées mais l’échec d’une école républicaine qui a depuis des décennies décrété que, plutôt que d’élever le peuple vers une culture, non pas bourgeoise mais universelle, il fallait abolir toute échelle de valeur et s’extasier devant les derniers avatars de l’industrie culturelle.

    Emancipation ou compassion gluante

    Les aventures d’Astérix et Obélix, avec leurs citations latines, leurs références historiques et leurs chiffres romains, appartenaient à la culture populaire dans les années 1960. Tout cela échappe désormais à une majorité de jeunes gens. Il ne suffira pas de prétendre qu’ils « en savent tellement plus que les générations précédentes » dans d’autres domaines pour masquer la rupture générationnelle profonde qu’a provoquée la non-transmission des récits, des mythes, des références qui ont forgé notre civilisation. Des jeunes gens à qui l’on n’a pas éprouvé le besoin de transmettre, par des anecdotes et des symboles autant que par des savoirs précis, la profondeur du temps seront d’autant plus enclins à vivre dans l’immédiateté du présent et à juger le passé selon des critères totalement anachroniques. Non pas que l’on déboulonne plus facilement une statue de Louis 14 qu’une de Louis XIV, mais le premier a été adapté à nous, raboté, privé de son contexte, ce qui le rend finalement plus incompréhensible encore.

    Marianne, qui sait ce que la République doit à Rome, s’est paré cette semaine de chiffres romains pour la numérotation de ses pages. Mais le clin d’œil ne nous fait pas oublier qu’il n’est pas de démocratie sans cette conviction profonde que tout individu peut s’émanciper par le savoir, et que respecter les plus défavorisés, c’est leur apporter les outils de cette émancipation plutôt que de les maintenir avec une compassion gluante dans une ignorance qui les maintient au bas de l’échelle.

    Source : https://www.marianne.net/

  • En 150 ans, dans quel état lamentable le Système a-t-il mis la France, première puissance du monde sous la Royauté !...

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    Vous demandez pourquoi nous sommes royalistes ?

    Parce que nous étions la première puissance du monde lorsque la catastrophique révolution éclata. Et maintenant que les révolutionnaires ont installé la République en 1875, ils ont eu tout le temps - en 150 ans, tout de même !... - d'appliquer au pays le plus en avance, le plus riche, le mieux placé, à l'époque, les - soi-disant - meilleures théories du monde, le régime le plus merveilleux : partant de si haut, avec le meilleur des régimes au monde (soi-disant, la République), nous devrions nager dans le bonheur, et nous trouver quelque part entre Sirius et Jupiter, dans une position de puissance stratosphérique.

    Or, est-ce le cas ? Que voyons-nous, lorsque nous observons l'état calamiteux dans lequel ce Système a mis la France en 150 ans ? 

    • la France est le pays le plus taxé au monde, il ne faut même plus parler de taxes mais de spoliation et, en plus, une spoliation inefficace : l'argent que nous vole le Système, par ses impôts excessifs, n'est pas investi dans la Recherche, par exemple, ou ce qui prépare l'avenir, mais il est gaspillé :

    - dans la sur-administration... (à quoi servent les 243 Sous-préfectures ? Le Sénat ? Le doublon élus départementaux et régionaux...)

    - dans une immigration qui nous coûte  certainement plus de 50 milliards par an (avec ces plans banlieues réguliers qui sont autant de gouffres réguliers, une AME scandaleuse, 2 millions de Carte Vitale en trop...)...

    - dans une des-Éducation nationale qui maintient à l'école, au lieu de favoriser l'apprentissage et l'acquisition d'un métier dès 14ans, des dizaines de milliers d'élèves, pendant des années, qui se retrouvent enfin sans rien, sans diplôme, sans formation, direction : Pôle Emploi !...

    Le Système "nous mange la laine sur le dos", comme on dit au Québec : ne prenons que deux exemples : un plein de 1OO euros d'essence c'est à peine 40 euros d'essence mais 60 euros de taxes ! Et ces "Droits de succession", qui sont un vol pur et simple puisque l'héritage, ce sont des biens que les Français ont acquis tout au long de leur vie, et sur lesquels ils ont déjà payé toute sorte d'impôts : le Système les fait encore re-payer à leur mort !

    • il y a 12 millions de pauvres aujourd'hui ("sous le seuil de pauvreté", soit 18.46% de la population française) ! 4 millions de "mal logés" et 14 millions de "fragilisés" en ce domaine (source Fondation Abbé Pierre); plus de 5 millions et demis de chômeurs, et un chômage de masse qui dure depuis plus de quarante ans; une dette publique qui a atteint 3.000 milliards (soit129% du P.I.B.); un tiers de nos concitoyens diminue ses achats alimentaires et reporte ou annule carrément ses soins médicaux; les Français sont devenus les premiers consommateurs d'anti-dépresseurs d'Europe et un étudiant sur quatre a des pensées suicidaires ; les précaires et intermittents sont plus de 9 millions (qui vivent sous le "seuil de pauvreté monétaire", ce taux s'établissant de 14,6%); un déficit du commerce extérieur chronique, qui s'établit à 100 milliards par an, qui est constant depuis quinze ans et augmente même : bientôt, à ce rythme, le Système aura fait de la France un... Zanzibar ! 

    • des quartiers entiers de nos villes sont des zones de "non France" à cause de l'immigration/invasion voulue et imposée par le Système, qui implante de force l'Islam chez nous, dans le but inavoué mais réel de détruire enfin ce qu'il reste de catholicisme vivant...

    •  la culture et la civilisation française, nos moeurs, notre art de vivre sont en grand danger face à l'américanisation, l'islamisation, l'abêtissement et l'appauvrissement culturel qui se propagent et ne cessent d'augmenter : 535 candidats ont passé une épreuve de latin au baccalauréat en 2022, 535 pour toute la France… alors que le latin devrait être enseigné à tous les élèves dès la sixième ! Avec la disparition de son enseignement, c'est une certaine disposition de pensée qui disparaît, c'est notre Eprit, ce sont nos Racines intellectuelles, mentales, morales...

    • et, par-dessus tous ces désastres, il nous faut encore subir la tyrannie du monstre doux qu'a prophétisé Tocqueville, la bien pensance du politiquement correct, la doxa imposée par le Système...

    Encore cette liste est-elle bien loin d'être complète !

    Ne vous étonnez donc pas que nous soyons royalistes : c'est nous qui nous étonnons que, face à un tel désastre, en tous domaines, vous fassiez encore confiance au Régime qui nous y a conduit !

    Et, si vous n'êtes pas satisfaits de l'état du Pays, soyez royalistes ou ne vous plaignez pas ! : car, malgré ce constat calamiteux et loin d'être exhaustif, la France peut rebondir, un nouveau matin français peut se lever pour elle, et elle peut reprendre sa marche en avant vers les hauteurs, vers les sommets : il suffit pour cela de renvoyer ce Régime qui la tue, et de lui redonner son régime traditionnel, qui l'a faite, et qui en a fait la première puissance du monde, "la Grande nation" : sa Royauté traditionnelle...

    Oui, pour parler familièrement, on s'est bien fait avoir avec la Révolution et l'instauration de la République, en 1875...

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  • En 150 ans, dans quel état lamentable le Système a-t-il mis la France, première puissance du monde sous la Royauté !...

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    Vous demandez pourquoi nous sommes royalistes ?

    Parce que nous étions la première puissance du monde lorsque la catastrophique révolution éclata. Et maintenant que les révolutionnaires ont installé la République en 1875, ils ont eu tout le temps - en 150 ans, tout de même !... - d'appliquer au pays le plus en avance, le plus riche, le mieux placé, à l'époque, les - soi-disant - meilleures théories du monde, le régime le plus merveilleux : partant de si haut, avec le meilleur des régimes au monde (soi-disant, la République), nous devrions nager dans le bonheur, et nous trouver quelque part entre Sirius et Jupiter, dans une position de puissance stratosphérique.

    Or, est-ce le cas ? Que voyons-nous, lorsque nous observons l'état calamiteux dans lequel ce Système a mis la France en 150 ans ? 

    • la France est le pays le plus taxé au monde, il ne faut même plus parler de taxes mais de spoliation et, en plus, une spoliation inefficace : l'argent que nous vole le Système, par ses impôts excessifs, n'est pas investi dans la Recherche, par exemple, ou ce qui prépare l'avenir, mais il est gaspillé :

    - dans la sur-administration... (à quoi servent les 243 Sous-préfectures ? Le Sénat ? Le doublon élus départementaux et régionaux...)

    - dans une immigration qui nous coûte  certainement plus de 50 milliards par an (avec ces plans banlieues réguliers qui sont autant de gouffres réguliers, une AME scandaleuse, 2 millions de Carte Vitale "en trop"...)...

    - dans une des-Éducation nationale qui maintient à l'école, au lieu de favoriser l'apprentissage et l'acquisition d'un métier dès 14ans, des dizaines de milliers d'élèves, pendant des années, qui se retrouvent enfin sans rien, sans diplôme, sans formation, direction : Pôle Emploi !...

    Le Système "nous mange la laine sur le dos", comme on dit au Québec : ne prenons que deux exemples : un plein de 1OO euros d'essence c'est à peine 40 euros d'essence mais 60 euros de taxes ! Et ces "Droits de succession", qui sont un vol pur et simple puisque l'héritage, ce sont des biens que les Français ont acquis tout au long de leur vie, et sur lesquels ils ont déjà payé toute sorte d'impôts : le Système les fait encore re-payer à leur mort !

    • il y a 12 millions de pauvres aujourd'hui ("sous le seuil de pauvreté", soit 18.46% de la population française) ! 4 millions de "mal logés" et 14 millions de "fragilisés" en ce domaine (source Fondation Abbé Pierre); plus de 5 millions et demis de chômeurs, et un chômage de masse qui dure depuis plus de quarante ans; une dette publique qui a atteint 3.000 milliards (soit129% du P.I.B.); un tiers de nos concitoyens diminue ses achats alimentaires et reporte ou annule carrément ses soins médicaux; les Français sont devenus les premiers consommateurs d'anti-dépresseurs d'Europe et un étudiant sur quatre a des pensées suicidaires ; les précaires et intermittents sont plus de 9 millions (qui vivent sous le "seuil de pauvreté monétaire", ce taux s'établissant de 14,6%); un déficit du commerce extérieur chronique, qui s'établit à 100 milliards par an, qui est constant depuis quinze ans et augmente même : bientôt, à ce rythme, le Système aura fait de la France un... Zanzibar ! 

    • des quartiers entiers de nos villes sont des zones de "non France" à cause de l'immigration/invasion voulue et imposée par le Système, qui implante de force l'Islam chez nous, dans le but inavoué mais réel de détruire enfin ce qu'il reste de catholicisme vivant...

    •  la culture et la civilisation française, nos moeurs, notre art de vivre sont en grand danger face à l'américanisation, l'islamisation, l'abêtissement et l'appauvrissement culturel qui se propagent et ne cessent d'augmenter : 535 candidats ont passé une épreuve de latin au baccalauréat en 2022, 535 pour toute la France… alors que le latin devrait être enseigné à tous les élèves dès la sixième ! Avec la disparition de son enseignement, c'est une certaine disposition de pensée qui disparaît, c'est notre Eprit, ce sont nos Racines intellectuelles, mentales, morales...

    • et, par-dessus tous ces désastres, il nous faut encore subir la tyrannie du monstre doux qu'a prophétisé Tocqueville, la bien pensance du politiquement correct, la doxa imposée par le Système...

    Encore cette liste est-elle bien loin d'être complète !

    Ne vous étonnez donc pas que nous soyons royalistes : c'est nous qui nous étonnons que, face à un tel désastre, en tous domaines, vous fassiez encore confiance au Régime qui nous y a conduit !

    Et, si vous n'êtes pas satisfaits de l'état du Pays, soyez royalistes ou ne vous plaignez pas ! : car, malgré ce constat calamiteux et loin d'être exhaustif, la France peut rebondir, un nouveau matin français peut se lever pour elle, et elle peut reprendre sa marche en avant vers les hauteurs, vers les sommets : il suffit pour cela de renvoyer ce Régime qui la tue, et de lui redonner son régime traditionnel, qui l'a faite, et qui en a fait la première puissance du monde, "la Grande nation" : sa Royauté traditionnelle...

    Oui, pour parler familièrement, on s'est bien fait avoir avec la Révolution et l'instauration de la République, en 1875...

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  • Immigration: les chiffres de Jean-Claude Bésida.....

                A la suite de notre note de mardi (Immigration: les chiffres de l'Insee), elle-même tirée de Marianne 2, un lecteur nous envoie les lignes suivantes de Jean-Claude Bésida, pour illustrer et compléter ce sujet.

                Il y ajoute quelques commentaires, notamment celui-ci: la religion catholique, en France et en Europe, est attaquée systématiquement depuis plus de deux siècles; mais cette guerre, qui l'a affaiblie, affaiblit aussi l'Europe. Confrontées l'une et l'autre (Europe et religion catholique) à une autre religion (l'Islam) qui n'a pas subi ces attaques, notre lecteur trouve dans ce fait l'origine de la position de force dans laquelle -pense-t-il- se trouve l'Islam, actuellement, chez nous. Et il attribue donc aux Lumières la responsabilité principale de l'affaiblissement des défenses françaises et européennes face à l'Islam....

                Idée intéressante, qu'il faudra reprendre pour la discuter, compléter, la nuancer... Commençons par voir ces chiffres...    

    Une minorité en croissance démographique très forte                 par Jean-Claude Bésida.

     

                Combien y a-t-il de musulmans en France ? La vérité est que, en 2009, on ne le sait pas précisément. Les évaluations de ces dernières années donnent quand même une fourchette. Quatre millions est le chiffre qui revient le plus souvent. Il est cité par l’historien des religions Ralph Stehly (Université Marc Bloch de Strasbourg) et le démographe Gérard-François Dumont (Université Paris-IV Sorbonne). La démographe Michèle Tribalat (Ined) avance pour sa part un chiffre de 4,5 millions (janvier 2009). Quant à l’écrivain spécialiste des migrations Jean-Paul Gourevitch (Université Paris-XII) , il évoque 7 millions de musulmans dans son ouvrage Les migrations en Europe, publié en 2007.

                A l’échelle de l’Union Européenne, l’ordre de grandeur retenu jusqu’à présent est de 15 millions de musulmans pour 466 millions d’européens, soit une proportion de 3% : 4 millions en France, 1,6 en Grande-Bretagne, 1 million en Espagne, 850.000 aux Pays-Bas. Et 2,5 millions en Allemagne –mais une étude gouvernementale vient d’être publiée outre-Rhin. Elle a crée un choc en révélant qu’il y avait en fait entre 3,8 et 4,2 de musulmans en Allemagne. Pour Gérard-François Dumont, « ces chiffres cachent des situations locales très variées avec des régions où la proportion de musulmans est élevée comme dans certains quartiers de Bruxelles ou de Berlin. Surtout, les populations musulmanes en Europe sont jeunes, avec une fécondité généralement plus élevée que les populations non musulmanes ».

                Marqueur spectaculaire de ce dynamisme démographique, on observe depuis quelques années que dans plusieurs grandes villes d’Europe, Mohammed est le premier ou deuxième prénom de garçon le plus donné. C’est le cas à Marseille, en Seine-Saint-Denis, à Milan, Bruxelles, Amsterdam, Rotterdam. Avec ses variantes (Ahmad, Mahmoud) , The Times relevait en 2007 que ce prénom arrivait en deuxième position en Grande-Bretagne, derrière Jack et devant Thomas.

                Selon les projections de Gérard-François Dumont, « dans quelques décennies, la proportion globale de musulmans en Europe aura doublé, passant de 3% à 6 ou 7% de la population ». Ce que le démographe américain Philip Longman exprime d’une métaphore saisissante dans son ouvrage Le berceau vide (2004):  « Si l’Europe était une femme, son horloge biologique serait déjà bien avancée. Elle n’est pas trop, vieille pour adopter des enfants. Mais ils ne lui ressembleront pas ». Gérard-François Dumont note toutefois « un décalage entre l’importance qu’a l’Islam dans l’esprit des gens et les chiffres qui restent relativement modestes ». Ce décalage provient essentiellement de la nouveauté du phénomène. Et de la rapidité de la progression numérique, spectaculaire surtout dans les pays où elle était inexistante jusqu’à ces dernières décennies. Par exemple, en Espagne, le nombre de musulmans a été multiplié par dix depuis les années 90.

                A cette croissance démographique stricto sensu, il faut ajouter le phénomène très visible des conversions. L’ordre de grandeur le plus souvent cité est de 40.000 à 70.000 convertis en France, dont la moitié sont des conversions matrimoniales (passage à l’islam au moment du mariage avec un conjoint musulman). Elles sont de fait très spectaculaires : dans le foot, il est beaucoup plus facile de trouver des convertis à l’islam que des convertis de l’islam. Pour tous les Frank Ribéry, Julien Faubert, Eric Abidal, Nicolas Anelka, combien de conversions dans l’autre sens ?

  • Des printemps arabes à l'islamisme (1ère partie) (6), par Jeunesse si tu savais et Poussières d'étoiles.

    En contact avec les mouvements Jeunesse si tu savais et Poussières d'étoiles; voici les liens de leur page FB, de leurs sites officiels et de leur chaîne youtube :

     

    JEUNESSE SI TU SAVAIS

    https://www.facebook.com/jeunessesitusavais/

    https://www.jeunesse-si-tu-savais.fr/

     

    POUSSIERES D'ETOILES

    https://www.poussieresdetoiles.fm/

    https://www.youtube.com/channel/UCvYtt4Ws_Uc4Cj0LeLCoEJQ/videos

     

    Et voici le sixième article (aussi en vidéo/audio) qu'ils nous ont adressé, en attendant la suite...

    DES PRINTEMPS ARABES A L'ISLAMISME (1e)

    Otages, exécutions, guerres, islamisme font en ce moment la une de l’actualité. Et la France est aussi embarquée dans ce tourbillon sanglant. En voici les origines...

    https://www.poussieresdetoiles.fm/uploads/newscast/0/0/7/2e4b0b06-4dd6-426d-8f9f-4a61025236e5.mp3

     

    Otages, exécutions, guerres, islamisme font en ce moment la une de l’actualité. Et la France est aussi embarquée dans ce tourbillon sanglant. Il peut être utile de savoir comment nous en sommes arrivés là et examiner quelques pistes pour en sortir. Voici quelques réflexions dont nous avons présenté les grandes lignes dans un colloque au Parlement Européen.

    1° Colonisation - Décolonisation

    Nous allons d’abord évoquer les origines avec la colonisation et la décolonisation, qui ne touchent pas seulement les pays arabes. La première grande vague de colonisation commence en 1492 avec la découverte du Nouveau Monde, des Amériques. Un certain nombre de puissances occidentales en sont venues alors à coloniser ces terres « inconnues ». C’est ainsi que nous sommes entré dans l’ère moderne. Les premiers furent l’Espagne et le Portugal qui colonisèrent ces Amériques. Puis il y eut aussi la France, l’Angleterre, les Pays-Bas qui partirent ainsi faire dès le XVIe siècle et jusqu’au XVIIIe des colonies à travers le monde entier. Un certain nombre de ces colonies vont prendre leur indépendance dès la fin du XVIIIe siècle avec les États-Unis d’Amérique. Puis au XIXe avec de nombreuses possessions coloniales des Amériques.

    Après les tourmentes de la Révolution et de l’Empire (qui mobilisèrent les puissances occidentales dans des guerres européennes), au XIXe et XXème siècle se développa une deuxième grande vague de colonisation. Dans les pays arabes particulièrement et plus généralement sur les cinq continents. Cette phase était aussi liée à des progrès techniques et scientifiques qui permirent à ces puissances occidentales d’avoir une certaine supériorité matérielle et militaire, et ainsi de conquérir de nouvelles terres. Mais dans quel but ? D’abord d’apporter la « civilisation occidentale », une civilisation technique et matérielle avec des progrès dans le domaine des sciences et même des arts. Et aussi bien sûr avec la volonté de posséder de nouveaux territoires et d’en exploiter les ressources. L’Eldorado, la ville de l’or, était déjà une des motivations au XVIe siècle de certains conquistadors qui avaient pour objectif de ramener le maximum d’or de leurs découvertes, de ces trésors lointains qui devaient être une source d’enrichissement pour les conquérants et d’enrichissement aussi pour les puissances qui finançaient leurs expéditions à l’autre bout du monde. Un autre objectif était de développer les populations, de les développer socialement et économiquement et puis d’élever le niveau de la civilisation qui était considérée comme supérieure par les pays occidentaux par rapport aux modes de vie du « bon sauvage » (selon le mot de Rousseau). Bien entendu certains de ces pays avaient des civilisations plurimillénaires qui avaient déjà connu de grandes évolutions techniques, scientifiques, morales et qui aurait aussi pu être d’un grand apport pour l’ensemble du Monde connu. Par contre au XIXe et au XXe siècle (à la différence des siècles précédents) on n’a plus comme priorité d’apporter la foi au Christ à l’ensemble de l’humanité. Effectivement avec les conquistadors il y avait toujours des aumôniers qui étaient destinés à convertir et à baptiser les Indiens, les Asiatiques, les Africains qui ne connaissaient pas encore la venue du Messie.

    A partir de la 1ère et de la 2ème guerre mondiale (qui sont toutes deux parties de conflits entre les puissances occidentales et qui les ont décimées) ces pays se sont quelque peu émancipés de ce pouvoir exorbitant qu’avaient les puissances coloniales avec une supériorité qui semblait être invincible au niveau technique, scientifique et matériel mais aussi au niveau d’une certaine forme de culture et de civilisation. La 1ère guerre mondiale a vu s’entre-déchirer ces diverses nations qui étaient des nations occidentales et coloniales, perdant des millions et des millions d’hommes. Puis plus encore avec la 2ème guerre mondiale. A l’origine de cette guerre : les puissances de l’Axe, avec l’Allemagne et l’Italie (faisant parti de ces puissances occidentales) qui ont fait une guerre totale à d’autres puissances occidentales et coloniales. Et en Asie, une troisième puissance, le Japon, à proximité des colonies asiatiques (de la France ou de l’Angleterre) a occupé plusieurs de ces colonies ou protectorats. Tout cela a fortement mis en doute la toute-puissance de ces nations occidentales (même si en fin de parcours elles ont gagné la guerre). Cela a développé après la seconde guerre mondiale des mouvements (déjà présents bien avant dans les années 20 et 30) mais qui se sont sentis pousser des ailes pour se libérer de l’influence des puissances occidentales. Ces guerres ou ces vagues de décolonisation se sont répandues sur tous les continents avec le soutien des deux superpuissances, URSS & USA (vainqueurs de la 2e guerre mondiale) qui n’avaient pas de colonies extérieures et espéraient par-là étendre leur zone d’influence à la place des nations de la Vieille Europe. On se sentait d’autant plus la capacité d’être indépendant que pendant les années de guerre un certain nombre de ces pays colonisés n’avaient plus de lien avec la métropole. Soit qu’ils avaient rompu les amarres, bon gré mal gré, comme ce fut le cas en Afrique Noire ou en Afrique du Nord par rapport au régime de Vichy, soit qu’ils fussent occupés par les troupes japonaises comme en Indochine.

    Un élément très important dans ces temps de la décolonisation fut le développement des pays communistes de 1917 aux années 1960 jusqu’à tenir les deux tiers de l’humanité sous leur joug. Dont bon nombre de pays ex-colonisés qu’ils avaient soutenu militairement dans leur guerre d’indépendance. Beaucoup de ces mouvements de libération se sont inspirés du marxisme et ont été soutenu financièrement et militairement par l’Union soviétique, la Chine ou Cuba. Pour ces puissances communistes le plus important n’était pas l’indépendance de la nation, mais d’apporter la libération communiste par la lutte des classes et par la lutte anticoloniale (que l’on conçoit comme une forme de lutte des classes). Ainsi on faisait d’une pierre deux coups : à la fois on répandait la Révolution et on affaiblissait les puissances occidentales dites capitalistes. En Europe les frontières entre le monde communiste et le monde capitaliste ayant été figées par les accords de Yalta en 1945. Mais le reste du monde était à conquérir par la technique dite de la peau de léopard, on allait dans les continents africain, asiatique ou américain essayer de faire tomber les uns après les autres ces pays, souvent colonisés, dans l’ère communiste. C’était la guerre froide qui devenait chaude aux extrémités de ces différents empires. Certains de ces pays deviennent communistes purs et durs, comme ce fut le cas de plusieurs pays d’Indochine française (Vietnam, Cambodge, Laos) ou d’autres comme la Corée du Nord. Ceci se réalisa dans des guerres de décolonisation puis après dans des guerres procommunistes. (à suivre ...l'islamisme)

  • Aux sources de l'«islamo-gauchisme», par Pierre-André Taguieff.

    Après l'attentat de Conflans, le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer a fustigé les «ravages» de l'«islamo-gauchisme» au sein de l'université. Photo Alain Jocard. AFP

    Le philosophe Pierre-André Taguieff revient sur les origines d'un concept qu'il a contribué à forger. Selon lui, les usages polémiques discutables du terme ne doivent pas empêcher de reconnaître qu’il désigne un véritable problème : la collusion entre des groupes d’extrême gauche et des mouvances islamistes de diverses orientations.

    4.jpgEn France, à entendre les clameurs qui montent de l’arène politico-médiatique, le nouveau grand clivage serait celui qui oppose les «islamo-gauchistes» aux «islamophobes». Cependant, rares sont ceux qui s’assument soit en tant qu’«islamo-gauchistes», soit en tant qu’«islamophobes», sauf par provocation. L’«islamophobe» ou l’«islamo-gauchiste», c’est toujours l’autre. Ces termes d’usage polémique sont des hétéro-désignations. Mais il serait naïf de reprocher à des termes politiques d’être polémiques. En les employant, on vise à stigmatiser un individu ou un groupe, pour de bonnes ou de mauvaises raisons.

    Face aux «islamophobes» se tiendraient donc les «islamo-gauchistes», censés être islamophiles. Mais l’opposition est faussement claire. Il y a en effet de très nombreux citoyens français, de droite et de gauche, qui considèrent que l’islamisme, sous toutes ses formes, constitue une grave menace pour la cohésion nationale et l’exercice de nos libertés. Peuvent-ils être déclarés «islamophobes» ? C’est là, à l’évidence, un abus de langage et une confusion entretenue stratégiquement par les islamistes eux-mêmes. Ils sont en vérité «islamismophobes», et ils ont d’excellentes raisons de l’être, au vu des massacres commis par les jihadistes, du séparatisme prôné par les salafistes et des stratégies de conquête des Frères musulmans. Mais ils n’ont rien contre l’islam en tant que religion, susceptible d’être critiquée au même titre que toute religion. Quant aux «islamismophiles» d’extrême gauche, ils sont de deux types : il y a d’abord ceux qui, sur les réseaux sociaux, applaudissent les attaques jihadistes, ensuite ceux qui, intellectuels ou acteurs politiques, s’efforcent de justifier le comportement des islamistes en arguant que ces derniers ne font que réagir aux discriminations dont sont victimes les musulmans.

    Il est de bonne méthode de revenir au moment de la formation de l’expression «islamo-gauchisme» en langue française. Il se trouve que, sur la question, j’ai joué un rôle, ce qui me permet d’intervenir en tant que témoin direct. C’est à partir de mes enquêtes, au début des années 2000 alors que débutait la seconde Intifada, sur des manifestations dites propalestiniennes où des activistes du Hamas, du Jihad islamique et du Hezbollah côtoyaient des militants gauchistes, notamment ceux de la LCR (devenue en 2009 le NPA), que j’ai commencé à employer l’expression «islamo-gauchisme», forgée par mes soins. Au cours de ces mobilisations, les «Allahou akbar» qui fusaient ne gênaient nullement les militants gauchistes présents, pas plus que les appels à la destruction d’Israël sur l’air de «sionistes = nazis».

    Valeur descriptive

    L’expression «islamo-gauchisme» avait sous ma plume une valeur strictement descriptive, désignant une alliance militante de fait entre des milieux islamistes et des milieux d’extrême gauche, au nom de la cause palestinienne, érigée en nouvelle cause universelle. Elle intervenait dans ce qu’on appelle des «énoncés protocolaires» en logique. J’ai utilisé l’expression dans diverses conférences prononcées en 2002, ainsi que dans des articles portant sur ce que j’ai appelé la «nouvelle judéophobie», fondée sur un antisionisme radical dont l’objectif est l’élimination de l’Etat juif. Pour ne prendre qu’un exemple, dans mon article synthétique intitulé «L’émergence d’une judéophobie planétaire : islamisme, anti-impérialisme, antisionisme», publié dans la revue Outre-Terre, j’évoque la «mouvance islamo-gauchiste» en cours de formation.

    Il faut par ailleurs être d’une insigne mauvaise foi pour laisser entendre, comme le font certains aujourd’hui sur les réseaux sociaux, que je voulais par là assimiler insidieusement islam et islamisme, alors que tous mes écrits sur la question témoignent du contraire. Je n’allais pas forger, pour éviter de donner prise aux lectures malveillantes, une expression juste mais un peu lourde du type «islamismo-gauchisme», qui n’aurait d’ailleurs pas empêché des gens de mauvaise foi de s’indigner.

    «Judéo-bolchevisme»

    Que, mise à toutes les sauces, l’expression ait eu par la suite la fortune que l’on sait, je n’en suis pas responsable. Mais ses usages polémiques discutables ne doivent pas empêcher de reconnaître qu’elle désigne un véritable problème, qu’on peut ainsi formuler : comment expliquer et comprendre le dynamisme, depuis une trentaine d’années, des différentes formes prises par l’alliance ou la collusion entre des groupes d’extrême gauche se réclamant du marxisme (ou plutôt d’un marxisme) et des mouvances islamistes de diverses orientations (Frères musulmans, salafistes, jihadistes) ? Pourquoi cette imprégnation islamiste des mobilisations «révolutionnaires» ?

    Ecartons pour finir un argument fallacieux, souvent repris sur les réseaux sociaux, qui consiste à rapprocher, pour la disqualifier, l’expression «islamo-gauchisme» de l’expression «judéo-bolchevisme». Lorsqu’elle s’est diffusée, au début des années 20, dans certains milieux anticommunistes et antisémites, l’expression «judéo-bolchevisme» signifiait que le bolchevisme était un phénomène juif et que les bolcheviks étaient en fait des Juifs (ou des «enjuivés»). Il n’en va pas du tout de même avec l’expression «islamo-gauchisme», qui ne signifie pas que le gauchisme est un phénomène musulman ni que les gauchistes sont en fait des islamistes. L’expression ne fait qu’enregistrer un ensemble de phénomènes observables, qui autorisent à rapprocher gauchistes et islamistes : des alliances stratégiques, des convergences idéologiques, des ennemis communs, des visées révolutionnaires partagées, etc.

    C’est ainsi qu’on observe, d’une part, que des militants marxistes-léninistes passés au terrorisme, tel Carlos, se sont rapprochés des milieux islamistes, jusqu’à se convertir à l’islam en version Al-Qaïda et à prôner un front islamo-révolutionnaire «contre les Juifs et les croisés». Et que, d’autre part, des islamistes se sont ralliés au drapeau du tiers-mondisme, puis à celui de l’altermondialisme (tel Tariq Ramadan), avant de donner dans le postcolonialisme et le décolonialisme pour accuser les sociétés démocratiques occidentales de «racisme systémique». C’est ainsi qu’un pseudo-antiracisme importé des campus étatsuniens, représentant une nouvelle forme de racialisme militant désignant «les blancs» comme les seuls racistes, est devenu à la fois un moyen d’intimidation et un puissant instrument de mobilisation, principalement d’une partie de la jeunesse.

    Les querelles de mots ne doivent pas nous empêcher de voir la dure réalité, surtout lorsqu’elle contredit nos attentes ou heurte nos partis pris.

    Dernier livre paru, le 14 octobre 2020 : L’Imposture décoloniale. Science imaginaire et pseudo-antiracisme (Editions de l’Observatoire).

     

    Pierre-André Taguieff philosophe, politiste et historien des idées

    Source : https://www.liberation.fr/

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    Culture et Civilisation au programme, pour commencer notre Revue de Presse, cette semaine (et pour changer un peu...).

    Juste avant l'ouverture de la Cité internationale de la langue française, prenez les 2'19 nécessaires pour admirer Versailles "vu d'en haut", et méditer (pour Versailles comme pour Villers-Cotterêts), sur cette authentique politique de civilisation qu'ont mené les quarante rois qui, en, mille ans, firent la France :

    "On nous dit que nos Rois dépensaient sans compter;

    Qu'ils prenaient notre argent sans prendre nos conseils;

    Mais, quand ils construisaient de semblables merveilles, 

    Ne nous mettaient-ils pas notre argent de côté ?"

    (Sacha Guitry)

     

     

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    1. Avec la guerre Israel-Hamas, Emmanuel Macron a vu une opportunité de jouer au petit diplomate... Quand Michel Onfray étrille Macron :

     "Macron est nul, mais ce n'est pas neuf. Simplement, quand il est nul sur la planète entière, c’est ça qui est problématique..."

    (extrait vidéo 0'41)

    https://x.com/FrontPopOff/status/1718245786289307963?s=20

    Oui, Michel Onfray parle bien du même Macron, qui va déposer un projet de loi pour inscrire l'IVG dans la Constitution en début de semaine prochaine mais qui, pendant ce temps-là, laisse sombrer Atos, qui conçoit les supercalculateurs indispensables pour la simulations des essais nucléaires ! Après avoir fermé Fessenheim, détruit le Projet Astrid, vendu à la découpe plusieurs fleurons stratégiques...

    Michel Onfray : « Emmanuel Macron n'a évidemment aucun souci de la France !  » - Contenu vidéo - 26-05-2022 - Décryptage - Front Populaire

     

    2. Trop peu, trop tard, monsieur Larcher !...

     

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    2 BIS. ...et la réponse à son propos de Charlotte d'Ornellas :

    "Contrairement à ce qu'affirme Gérard Larcher, tout le monde n'a pas été faible. Des gens alertent depuis des années, ce serait bien de le reconnaître. A-t-on attendu le 7 octobre pour constater les conséquences de l'islamisation en France ? Clairement pas !"

    (extrait vidéo 1'54)

    https://x.com/ChdOrnellas/status/1718215419146756195?s=20

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    Pouce-levé - Syndicat de Bassin de l'Elorn

    4. Nos ennemis allemands se sont tiré une balle dans le pied en sortant du nucléaire : tant mieux ! Pour la première fois en 20 ans, l'Allemagne sera importateur net d'électricité cette année. Sortie du nucléaire en avril, la 1ère source d’électricité importée n'est autre que... le nucléaire ! Depuis janvier, le solde import/export d’électricité en Allemagne est déficitaire de + de 2 MILLIARDS €...

    Victoire ! L'Allemagne sort définitivement du nucléaire

    Des victoires comme celle-là, on s'en passe !

    Pour nous, en France, c'est :

     

    VIVE LE NUCLÉAIRE !

     

    5. (Sur Documentaire et vérité) Autre mauvaise nouvelle pour nos ennemis allemands (et autre : tant mieux !) :

    "Siemens Gamesa, 2e plus gros fabricant mondial d’éoliennes, plonge de plus d’un tiers à la Bourse. En 6 mois la chute est de 67% ! La bulle explose et Siemens Energy doit choisir entre deux maux. Elle peut honorer les commandes de turbines en cours et perdre de l'argent en les réparant et en remboursant les clients. Ou bien elle peut cesser la production et amortir l'unité. La demande d'aide gouvernementale suggère que le coût de la poursuite de la production sera plus élevé que celui de l'abandon de la production. Telle devrait être l'hypothèse centrale des investisseurs, à moins que de généreux ministres allemands n'interviennent. Selon la presse, Siemens Energy cherche à obtenir jusqu'à 15 milliards d'euros de garanties. L'État allemand prendrait en charge 80% d'une première tranche de financement de 10 mds d'euros (WirtschaftsWoche)."

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    6. (Dans Front Populaire, extrait/début de l'article de Jacques Klem) La mort annoncée des communes rurales est-elle inéluctable ?

     
    "Depuis des décennies, les communes sont peu à peu dépossédées de leurs compétences. Une offensive de l’État jacobin pour les rendre inutiles, estime notre lecteur.
     
    Vous vous rappelez peut-être du plus petit commun multiple, vocable utilisé en mathématiques. Dans le domaine de l’organisation de notre pays, le plus petit dénominateur commun fut la commune. S’appuyant ainsi sur ce maillage territorial composé de plus de 34 000 communes, les Républiques qui se sont succédé disposaient d’un socle dur pour gérer le pays. Ce fût souvent à la manière jacobine que l’État, grâce à ces relais locaux, parvint à construire des milliers d’écoles publiques au début du siècle dernier, à mobiliser des millions d’hommes lors de la Première Guerre mondiale, à favoriser la construction de routes et un réseau ferré via des compagnies puis de la SNCF jusqu’au plus profond des territoires de nos anciennes provinces.

    Les maires étaient destinataires, presque quotidiennement via les préfets et sous-préfets, de directives, d’instructions et de circulaires. À titre d’exemple, on peut consulter des archives communales pour découvrir l’implication et le rôle des mairies lors de la lutte contre la tuberculose, contre les épizooties animales, pour l’éradication des nuisibles… et, plus récemment, l’organisation des remembrements agricoles.

    Dans notre monde contemporain, la mise en place des mesures de protection des personnes vulnérables en période de chaleur, et même pour toute la population lors du Covid, devrait rappeler à certains l’extraordinaire capacité de l’intervention publique à l’échelle communale !

    Aussi il serait peut-être temps de prendre conscience que cette entité communale est sérieusement fragilisée depuis une vingtaine d’années, surtout pour les petites communes.

    On nous explique tout d’abord qu’en nous comparant avec d’autres pays européens, le nombre de communes était trop important. Les évolutions démographiques négatives touchant principalement la ruralité furent un argument supplémentaire « qui tue » ; sans compter les effets de l’aménagement du territoire orienté vers l’urbanisation à outrance..."

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    7. Et, pour terminer avec le sourire cette série d'aujourd'hui, rions franchement avec ces 3'21 offertes par Paris Première : "La République, c'est moi ! Hamdulila !" :

    https://x.com/EricNaulleau/status/1718244463179616606?s=20

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    À DEMAIN !

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  • Éphéméride du 25 septembre

    1970 : Création du Parc naturel régional de Camargue

     

     

     

     

    1396 : Mort de l'Amiral Jean de Vienne 

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    De Michel Mourre :

    VIENNE Jean de (* vers 1341, † Nikopol, 28.IX.1396). Amiral français. D'une vieille famille bourguignonne, il se distingua durant la guerre de Cent ans, d'abord dans les opérations terrestres, contre les Grandes Compagnies, puis, aux côtés de du Guesclin, à Cocherel et à Auray. Nommé amiral de France par 25 septembre,chardin,rameau,préhistoire,soljénitsyne,vendée,camargue,révolutionCharles V en 1372, il sut rapidement compenser son manque d'expérience maritime. Mettant en pleine activité l'arsenal du Clos des Galées, près de Rouen, il ne lui fallut que cinq ans pour doter la France d'une flotte bien équipée de 35 navires, que vinrent renforcer les galères de Castille. De 1377 à 1380, la flotte française affirma sa suprématie dans la Manche et en Atlantique; elle ravagea les ports anglais de la Manche (1377) et dispersa une flotte ennemie au large de Cherbourg (1378). Renforcée par une vingtaine d'unités nouvelles, elle s'empara, en 1380, des îles Anglo-Normandes.

    Après un débarquement en Écosse (1385), Jean de Vienne dirigea en 1386 les vastes préparatifs d'une invasion de l'Angleterre, mais ce projet fut abandonné en raison de la mauvaise volonté du duc de Berry. Jean de Vienne, déçu, abandonna alors la marine. Il périt en combattant les Turcs à Nikopol, où il commandait l'avant-garde de l'armée chrétienne.

    Illustration : blason de Jean de Vienne, "de gueules, à l'aigle d'or (Vienne) chargée en coeur d'un croissant de sable"

     

    http://ecole.nav.traditions.free.fr/pdf/jeandevienne.pdf 

     

    http://www.roulans.fr/spip/spip.php?article430 

     

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    1728 : Jean-Baptiste Chardin est admis à l’Académie royale de peinture et de sculpture 

     

    Il y est reçu en tant que peintre de natures mortes.

    Ses morceaux de réception ont été "le Buffet" (ci dessous) et "la Raie".

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    1683 : Naissance de Jean-Philippe Rameau

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    Écouter :
    la Gavotte en rondeau des Indes galantes :
     
     
     
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    1898 : Mort de Gabriel de Mortillet
     
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    Grand préhistorien, sa principale contribution a concerné la classification et la nomenclature des grandes périodes du Paléolithique.
     
    Il subdivise la Préhistoire en 14 époques dont certaines sont encore utilisées aujourd'hui :
    • Acheuléen : du nom du site préhistorique de Saint-Acheul près d'Amiens (Somme);
    • Moustérien : du site préhistorique de l'abri supérieur du Moustier à Peyzac-le-Moustier (Dordogne);
    • Solutréen : du nom du site préhistorique découvert au pied de la Roche de Solutré (Saône-et-Loire);
    • Magdalénien : du nom du site préhistorique de la Madeleine (Dordogne)
     
     

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    1909 : Premier "Salon du Bourget"... au Grand Palais !

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    Du premier Salon de la locomotion aérienne (ci-dessus) à nos jours (ci dessous), ouvert aussi bien aux professionnels qu’au grand public, le "Salon du Bourget" est le plus ancien et le plus grand salon au Monde consacré à cette industrie. 

    Organisé tous les deux ans, les années impaires, celui qui est devenu le Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace – Paris Le Bourget est le premier rendez-vous de l'industrie aéronautique (voir l'Éphéméride du 12 novembre).  

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     http://www.siae.fr/

     

     

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    1966 : Georges Cziffra lance le Festival de La Chaise-Dieu

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    "Apporter la beauté de la musique à tous et la partager sans réserve..."

     

    Le Festival de très haut niveau que l'on connaît aujourd'hui, et qui se tient à la fin du mois d'août, a pourtant commencé modestement, même si, évidemment, la très grande qualité y était déjà, par un unique "grand concert symphonique" donné par le seul Cziffra, en 1966.

    Cette année-là, à l'initiative du Dr Georges Mazoyer et d'un groupe de mélomanes (son épouse Suzanne, Paul Perrin, Jean-Paul Dessaigne, Jaky Crossignani...), la première édition du Festival consista donc en l'unique concert du pianiste, son fils dirigeant l'Orchestre Colonne.

    Et il en fut ainsi pendant une dizaine d'années, le Festival étant bâti autour du seul Cziffra, durant deux jours, avant de connaître le grand développement qu'il prit par la suite...

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    http://www.chaise-dieu.com/

     

     

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    1970 : Création du Parc Naturel régional de Camargue

     

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    Voir aussi notre PDF sur Folco de Baroncelli, aux origines de la Camargue moderne... :
     
     
    • Découvrir les 58 Parcs régionaux de France...
     
     
     
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    1993 : Alexandre Soljénitsyne en Vendée
     

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    Le Prix Nobel de littérature 1970 y prononce son Discours aux Lucs sur Boulogne, à l'occasion de l'inauguration de l'Historial de Vendée, qui maintient le souvenir de ce premier Oradour sur Glane, toujours sans reconnaissance officielle...
     
    C'est la première fois que Soljénitsyne vient en France. Philippe de Villiers, et le Conseil Général de la Vendée, l’ont invi
  • Sur Sud Radio, Quel bilan pour 2019 ? - le débat !

    On fait le bilan de l'année politique avec Sophie de Menthon, Eric Verhaeghe, Alexis Bachelay, Nicolas Vidal et Virginie Le Guay.

  • Sur Sacr TV, le mondialisme et ses dangers.

    Intervention de M. Thomas Molnar invité par le C.L.E. (Catholiques pour les Libertés Economiques) au début des années 90 pour parler du mondialisme et de ses dangers.

  • Le terrible 20ème siècle et les génocides. Tous les génocides sont-ils égaux ou certains sont-ils plus égaux que d’autre

    La révolution bolchevique de 1917

    Faire un recensement des tueries de masse de la révolution bolchevique, puis de l’administration stalinienne jusqu’à la disparition du géorgien en mars 1953, est un travail allant très au-delà de l’objet de ces quelques feuilles. Mais des remarques s’imposent.

    alain badiou.jpgTout d’abord le contexte général de la présentation d’un des drames du XXème siècle. Il se trouve encore des intellectuels soit pour nier l’intensité des massacres, soit pour défendre que la révolution ne puisse pas prospérer sans quelques exactions. La France est hélas bien placée dans ce déni mondain avec un Alain Badiou ou une Annie Lacroix – Riz (photos, ndlr). Si la bibliographie sur la vannie lacroix riz.jpgie de la révolution et du communisme est relativement fournie, il n’en va pas de même de la filmographie assez maltraitée, à diffusion plutôt modeste, tant en regard du drame, qu’en comparaison avec d’autres massacres de masse, alors que la matière existe.  

    Le communisme a suscité sur tous les continents, et pendant plusieurs décennies, l’engagement fraternel et généreux (du moins présenté comme tel) de milliers de femmes et d’hommes, qui ont servi un des systèmes les plus injustes et les plus sanglants de l’Histoire. Essayer de comprendre la fascinante attirance qu’a exercée cette idéologie sort aussi de notre cadre ici. Mais ce fut sans conteste la première expérimentation de tueries à grande échelle utilisant les moyens industriels modernes. Un piètre retour de salaire est que, quelque fois, les massacreurs furent à leur tour victimes de la folie qu’ils avaient fait prospérer.

    goulag-barbeles-sur-faucille_1217928821.jpg

    Lénine a laissé dans l’Histoire un gigantesque fleuve de sang. Ce fut d’abord la guerre civile et sa réponse la Terreur Rouge (1918 – 1924). Elle ne se résuma pas à mettre deux partis face à face, car les intervenants furent nombreux dans un indescriptible chaos, et l’effondrement d’une société. Dès 1917, installation de la Tcheka, instrument de terreur qui imposa sa propre légalité. L’année suivante transformation des monastères des iles Solovki en camps de concentration, les premiers à une telle échelle en Europe.

    À partir de cette date, donc très vite après le début des évènements, nous en sommes réduits à estimer le nombre des victimes. Et ce sera ainsi jusqu’à la disparition de Staline trente ans plus tard.

    On lit chez Mme Carrère d’Encausse, que l’assassinat industriel par gazage empoisonné (le tuyau d’échappement des camions) fut mis au point par le très dévoué général Toukhatchevski (réponse à la révolte paysanne de Tambov ; 1919 - 1921). Les premières catégories condamnées furent les paysans et les cosaques (élimination physique). Le saccage des campagnes et la destruction du tissu rural aboutit à partir de Juillet 1921 à une effroyable famine, provoquant la mort de cinq millions d’habitants. Début d’une série.

    Le journaliste historien russe, Serguei Melgounov publia une première fois à Berlin la « Terreur rouge en Russie» en 1923 ! Dans tout l’ouest de l’Europe, n’ont donc pas été au courant que ceux qui ont refusé de lire, et ils ont été apparemment très nombreux. Peu d’années après, un parti commençait à s’imposer en Allemagne, où séides et sicaires du caporal de Bohème n’eurent pas à chercher bien loin des exemples et des techniques d’assassinats industriels.

     

    serguei melgounov.jpg

    http://www.editions-syrtes.fr/fr/02-Catalogue/Titres/102-La-Terreur-rouge-en-Russie-1918-1924/

     

     

    Bien que rejeté par Lénine dans son testament que le géorgien avait maintenu secret dans un parti devenu un lieu de conflit ouvert pour la succession, Staline parvint à ramasser définitivement la mise au bout de quatre années de manœuvres internes. Et un de ses premiers succès fut le contrôle de la police d’état. La Tcheka devenue GPU en 1922, puis OGPU en 1923 vit ses pouvoirs exorbitants renforcés s’il en était besoin, en appliquant des méthodes policières dites « brutales » à l’intérieur du parti.

    Dès 1929 commença alors la terreur stalinienne. Pendant les cinq années suivantes, Staline regretta la « tiédeur » de l’OGPU. Il la transforma alors en 1934, en NKVD en changeant les hommes. Le premier drame de grande ampleur fut la collectivisation forcée, et son corollaire, le massacre des koulaks. Déportations en plusieurs vagues. 1929 fut aussi le début du premier plan quinquennal, confirmant que la plus grande victime sera l’agriculture, environ 5 millions de paysans déportés ou exterminés. En 1935, le régime déclare officiellement que les koulaks (en tant que classe sociale) avaient cessé d'exister, mais l’opération koulak se poursuivit jusqu’en 1937. En 1934 le 17ème congrès se conclut par le premier vote à bulletin secret ayant jamais existé. Où Staline ne recueillit que trois voix, trois cents délégués ayant voté contre. La publication fut truquée, le populaire Serge Kirov, ami de Staline assassiné peu après, meurtre prétexte à l’élimination de 80 % des délégués accusés de complot. En parallèle l’Ukraine était victime de l’holodomor, extermination par la faim, massacre organisé en 1932 – 1933, passé « relativement » inaperçu car dans le contexte général des famines soviétiques. Il a fallu l’ouverture des archives à Moscou pour mettre fin à la négation du drame. Et de nouveau des évaluations aux approximations nauséeuses entre 2.6 et 5 millions de victimes !

     

    holodomor.jpg

    http://www.quebec-ukraine.com/lib/holodomor/

     

     

    1937 vit le début de la décapitation de l’Armée Rouge. Sur des prétextes délirants le maréchal Toukhatchevski, son véritable créateur, fut exécuté. Nous l’avions croisé plus haut dans ses œuvres. Son « jugement » fut la porte ouverte à l’exécution d’environ 40.000 maréchaux, généraux, et officiers supérieurs. Sous les yeux médusés de leurs homologues de la Wehrmacht !

    nicolas werth.jpgCe fut aussi le début d’une nouvelle grande terreur, mais utilisant ici le système judiciaire, remarquablement détaillée par le chercheur Nicolas Werth (photo, ndlr) (L’ivrogne et la marchande de fleurs, Taillandier, 2009). Entre juillet 1937 et novembre 1938, il estime que ces 16 mois concentrent près des trois quart des condamnations à mort prononcées entre la fin de la guerre civile (1921) et la mort de Staline, 1953. Le plus grand massacre d’État jamais mis en œuvre en Europe en temps de paix. Soit 750.000 personnes victimes de parodies de jugements, soit 50.000 exécutions par mois, 1.600 par jour, pendant 16 mois. Et 800.000 soviétiques condamnés à des peines de travaux forcés au goulag non inférieures à 10 ans. Un des derniers ouvrages de Werth nous entraine sur « La route de Kolyma, édition Belin, oct. 2012 », avec en couverture la photo de la Serpentinka le plus important lieu d’exécution de masse de la Kolyma.

    hitler staline.jpgCes dates nous conduisent à la veille du cataclysme de 1939. La collusion entre Staline et Hitler a déjà fait l’objet ici d’une recension du livre de l’historien américain Timothy Snyder « Terre de sang » étudiant en 700 pages, comment 14 millions d’innocents furent assassinés en Europe centrale sur un mode industriel, certains pays comme la Pologne faisant l’objet d’un partage entre ces deux psychopathes (lien : http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2012/11/21/terres-de-sang-l-europe-entre-staline-et-hitler-par-champsau.html), que de grandes démocraties très éclairées fréquentaient, visitaient, parfois aidaient sans la moindre retenue.

    Ce rapide survol de 35 années de massacres programmés, ne doit-il pas nous dissuader d’ergoter sur ce qu’est réellement un génocide ? (à suivre)

  • Hervé Juvin : « L'union européenne, une entreprise à décerveler les peuples »

     

    D'après les révélations de Wikileaks, les trois derniers présidents français auraient été mis sur écoute par la NSA. Hervé Juvin voit dans ce scandale le symbole de l'hégémonie américaine et de la naïveté des Européens.

     

    HerveJuvin.jpgVotre livre s'intitule Le mur de l'ouest n'est pas tombé. Comment analysez-vous l'affaire Franceleaks ?                     

    Ne nous faites pas rire ! L'affaire des écoutes américaines des Présidents français, dont il est promis juré qu'elles se sont arrêtées en 2012, en dit plus sur l'état de la France que sur la réalité des écoutes. Partons du principe que tout le monde écoute tout le monde, suggérons avec le sourire que les Français ne sont pas les derniers à le faire, ajoutons que l'explosion de l'espionnage de données par les systèmes américains ne leur assure pas des triomphes stratégiques bien marquants, et regardons-nous !

    Les Français veulent croire que nous vivons dans un monde de bisounours. L'Europe est une entreprise à décerveler les peuples européens, ceux du moins qui croiraient que les mots de puissance, de force, d'intérêt national, ont encore un sens. C'est l'étonnement général qui devrait nous étonner; oui, l'intérêt national américain n'est pas l'intérêt français ! Oui, entre prétendus alliés, tous les coups sont permis, et les entreprises françaises le savent bien ! Oui, les Américains ne manquent pas de complices européens qu'ils savent diviser pour mieux régner ! Oui encore, l'exceptionnalisme américain leur permet d'utiliser tous les moyens pour dominer, pour diriger ou pour vaincre, et la question n'est pas de protester, c'est de combattre !

    Édouard Snowden est en Russie et ces révélations servent objectivement les adversaires des États-Unis. N'est-ce pas tout simplement de la géopolitique ?

    Le premier fait marquant de l'histoire Snowden, c'est que des pays qui se disent attachés à la liberté d'expression et indépendants n'ont pas souhaité l'accueillir, voire se sont alignés sur l'ordre américain visant à le déférer à la justice américaine. Il n'y a pas de quoi être fiers, quand on est Français, et qu'on a été l'un des champions des non-alignés ! Nous sommes rentrés dans le rang ; triste résultat de deux présidences d'intérim, avant de retrouver un Président capable de dire « non ! ».

    Le second fait, c'est que Snowden a révélé un système de pouvoir réellement impérial, qui tend à assurer de fait un empire mondial américain. Nous sommes face au premier nationalisme global. Le point crucial est l'association manifeste d'une surpuissance militaire, d'une surpuissance d'entreprise, et d'un universalisme provincial - une province du monde se prend pour le monde et veut imposer partout son droit, ses normes, ses règles, ses principes, en recrutant partout des complices. Ajoutons que l'affaire des écoutes, celle de la livraison des frégates « Mistral », comme celle des sanctions contre la Russie, éclairent la subordination absolue de ceux que les États-Unis nomment alliés, alors qu'ils les traitent comme des pions ; est-ce la manifestation de la stratégie du «leading from behind» annoncée par Barack Obama dans un célèbre discours à West Point ?

    Le troisième fait est au cœur de mon livre, Le Mur de l'Ouest n'est pas tombé. Les États-Unis attendent la guerre, ils ont besoin de la guerre extérieure qui seule, va les faire sortir de la crise sans fin où l'hyperfinance les a plongés. Seul, un conflit extérieur les fera sortir du conflit intérieur qui monte. D'où la rhétorique de la menace, du terrorisme, de la Nation en danger, qui manipule l'opinion intérieure et qui assure seule l'injustifiable pouvoir de l'hyperfinance sur une Amérique en voie de sous-développement.

    Quel est, selon vous, le jeu américain vis-à-vis de la Russie ?

    La Russie est l'un des pôles de la résistance à l'ordre américain. Et c'est, à ce jour, la seule puissance militaire réellement capable de faire échec à une agression américaine. Cantonner, encercler, affaiblir la Russie, vient donc en tête de l'agenda effectif des États-Unis. Le général Wesley Clark l'a dit sans ambages ; « il faut en finir avec les États-Nations en Europe ! » Voilà pourquoi, entre autres, l'idéologie américaine nous interdit toute mesure pour lutter contre l'invasion démographique qui nous menace, promeut un individualisme destructeur de nos démocraties et de notre République, veut nous contraindre à une ouverture accrue des frontières, notamment par le traité de libre-échange transatlantique, et nous interdit de réagir contre les atteintes à notre souveraineté que représente l'extraterritorialité montante de son droit des affaires.

    Les États-Unis réveillent le fantôme de la guerre froide pour couper le continent eurasiatique en deux. C'est le grand jeu géopolitique des puissances de la mer qui est reparti ; tout, contre l'union continentale eurasiatique ! Bill Clinton a trahi les assurances données à Gorbatchev par George Bush : l'Otan ne s'étendra jamais aux frontières de la Russie. Les États-Unis accroissent leur présence militaire dans l'est de l'Europe, dans ce qui s'apparente à une nouvelle occupation. Que font des tanks américains en Pologne et dans les pays baltes? Le jeu géopolitique est clair ; l'Eurasie unie serait la première puissance mondiale. Les États-Unis, on les comprend, n'en veulent pas. On comprend moins leurs complices européens. Et moins encore ceux qui répètent que la puissance, la force et les armes ne comptent pas !

    Poutine ne cède-t-il pas au défaut (autocratie, volonté expansionniste) que l'Occident lui prête ?

    Critiquer la volonté impériale des États-Unis n'est pas encenser Monsieur Poutine ! Quand je critique la confusion stratégique américaine, je n'écris rien que des élus américains, comme Elizabeth Warren, comme Rand Paul, comme Jeb Bush lui-même, qui vient de déclarer qu'il n'aurait jamais envahi l'Irak, ont déclaré !

    Je constate simplement que les États-Unis ont eu peur du rapprochement entre l'Union européenne et la Russie, qui aurait menacé le privilège exorbitant du dollar, et qu'ils se sont employés à la faire échouer, comme ils s'étaient employés à affaiblir l'euro. Je constate ensuite que le Président Poutine a tourné la page du communisme pour renouer avec la tradition des tsars ; il a un confesseur, il favorise l'orthodoxie et redonne prestige et autorité à la troisième Rome, il discute avec le Pape François, etc. tout ceci dans un contexte où les États-Unis utilisent les droits de l'individu, sans origine, sans sexe, sans race, sans quoi que ce soit qui le distingue, sauf l'argent, pour dissoudre les sociétés constituées et en finir avec la diversité des cultures et des civilisations, qui n'est rien si elle n'est pas collective. Je salue le fait que la Russie soit un pôle de résistance à l'individualisme absolu, comme l'Inde, comme la Chine, comme l'Islam à sa manière, et qu'elle garde le sens de la diplomatie, qui est celui de reconnaître des intérêts contraires, pas d'écraser ses opposants. La France ne l'est plus. On n'est pas obligé d'être d'accord avec eux sur leur manière singulière d'écrire l'histoire de leur civilisation, pour être d'accord sur le fait que leur singularité est légitime, puisqu'ils l'ont choisie, et mérite d'être préservée !

    La chute de la diversité des sociétés humaines est aussi, elle est plus grave encore que la chute de la biodiversité animale et végétale. Car c'est la survie de l'espèce humaine qui est en danger. Il n'y aura plus de civilisation, s'il n'y a pas des civilisations. Et la Russie orthodoxe, comme l'Islam chiite, comme l'hindutva de Narendra Modi, sont des incarnations de cette merveille : la diversité des formes que l'homme donne à son destin.

    Les Russes savent aussi écouter leurs partenaires et leurs adversaires ?

    Un peu d'histoire. L'invention, l'entraînement, le financement d'Al Qaeda, des talibans, a enfoncé une épine dans le pied de l'URSS, dont elle ne s'est pas relevée. Brzezinski l'a dit avec une rare franchise ; « Al Quaeda a produit des dégâts collatéraux (side effeects) sans importance dans la lutte que nous avons gagnée contre l'URSS ». Partout, y compris pour justifier l'intervention armée en Europe et pour défendre l'islamisation de l'Europe, les États-Unis derrière leur allié saoudien, se sont servis de l'Islam. Ils s'en servent en Inde, en Chine, ils s'en sont servis en Tchetchénie. Et ils se préparent à renouveler l'opération au sud de la Russie, en déstabilisant les États d'Asie centrale et l'extrême-est de la Chine.

    Parmi les preuves multiples, regardons la prise de Palmyre par l'État islamique. Admettons qu'un vent de sable ait effectivement empêché toute intervention aérienne pour la prise de Ramadi, quelques jours plus tôt. Mais Palmyre ! Dans une zone désertique, sans grand relief, Palmyre qui ne peut être atteinte que par des pistes ou des routes droites sur des kilomètres, en terrain découvert ; une armée qui dispose de l'exclusivité aérienne, comme celle de la coalition, peut empêcher toute entrée ou sortie d'un seul véhicule de Palmyre ! L'inaction de la coalition est inexplicable. La diplomatie française, sidérée par les néo-cons qui l'ont envahie, ne semble plus savoir lire une carte de géographie. Mais une France devenue pauvre en monde, livrée à la confusion des valeurs et des intérêts, une France qui n'incarne plus la résistance à l'intérêt mondial dominant qu'est l'intérêt national américain, qui sera peut-être demain l'intérêt chinois, est-elle encore la France ?  

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    Hervé Juvin est un écrivain et essayiste français. Il poursuit un travail de réflexion sur la transformation violente de notre condition humaine qui, selon lui, caractérise ce début de XXIè siècle. Il est par ailleurs associé d'Eurogroup Consulting. Il est l'auteur de Pour une écologie des civilisations (Gallimard) et vient de publier aux éditions Pierre-Guillaume de Roux Le Mur de l'ouest n'est pas tombé.

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