UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Au cinéma : Le temps d'aimer, par Guilhem de Tarlé

    Critique film - LE TEMPS D'AIMER - Abus de Ciné

    Art et essai : Le Temps d’aimer, un film français de Katell Quillévéré, avec Anaïs Demoustier (Madeleine), Vincent Lacoste (François) et Paul Beaurepaire (Daniel).

    Le Temps d'aimer...  Selon le synopsis, La réalisatrice "entraîne ses personnages dans le Châteauroux des années 50", c'est-à-dire à l'époque des Américains. Pour mon épouse, castelroussine pur jus qui côtoyait leurs enfants aux abris bus, ils faisaient partie du décor naturel. Elle se rappelle aujourd'hui son désarroi, son incompréhension quand, à 17 ans, en 1967, elle les a vus partir.

    On lit dans le quotidien régional que Katell Quillévéré est venue ici rencontrer les témoins de cette période américaine. Elle n'a pas vu mon épouse mais elle a fouillé les archives et consulté les historiens locaux.
    C'est donc avec enthousiasme et nostalgie que nous nous sommes rendus à cette avant-première qui a rempli à craquer les 328 places du cinéma d'art et d'essai de la ville.
    Le Temps d'aimer ne fut pourtant pas le film que nous pensions aller voir, et avec nous sans doute la quasi-totalité des spectateurs.
    En fait les G.I. en Berry ne sont que les figurants d'un drame et d'une tragédie qui ont "fritzé" le très bon film. Nous avons compati au drame de cette jolie serveuse, amoureuse d'un officier allemand et violentée, sous les ciseaux de la haine, par le camp du Bien. Nous avons partagé la tragédie du fruit illégitime de ces amours "collaborationnistes", ce" fils de Boche".


    Ce n'était donc pas - je le répète- ce que nous pensions aller voir, mais la fiction aurait pu être nettement supérieure au documentaire.
    Malheureusement, comme Flo, ce long-métrage (plus de 2h) est gâché par des scènes véritablement nauséabondes, non pas au sens galvaudé du politiquement correct relatif aux "heures les plus sombres de notre Histoire"  mais celui du voyeurisme et même, pire que Flo, un voyeurisme d'urinoir.

    Quand, à rebours de ce féminisme « metoo », plus porno que les hommes, elles sauront suggérer plutôt que se vautrer, Géraldine Danon et Katell Quillévéré seront sans doute de grandes réalisatrices.

    Pour ma part, je retourne écouter Brassens :

    "J'aurais dû prendre un peu parti pour sa toison
    J'aurais dû dire un mot pour sauver son chignon
    Pour sauver son chignon".

    guilhem de tarlé.jpg

  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (173)

     

    1AAAAAAAAAa.jpg

     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : Aristide Briand, "prince des nuées"...

    ---------------

    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

    1A.jpg

     

    De Paris Vécu, 2ème Série, Rive gauche, pages 140/141 :

    "...Briand est d'une ignorance crasse, carabinée, invraisemblable.
    Il n'a rien lu, il ne sait rien, il est incapable d'écrire une lettre sans faute d'orthographe.
    Je tiens ce détail de son ex-copain Gaborit, député de Seine-et-Marne, qui le tira du mauvais pas de l'affaire d'outrage public à la pudeur du Prè-de-Toutes-Aides, à Saint-Nazaire (1892)... et aussi d'Alfred Capus, qui possédait son Aristide sur le bout des doigts.
    C'est une des curiosités du musée secret de l'histoire contemporaine (et qui ne peut s'expliquer que par l'affaissement démocratico-révolutionnaire) que l'ascension politique de cet olibrius, rempli de tous les poncifs et préjugés romantiques du XIXème siècle, et les débagoulant, comme des nouveautés, devant des princes, des princesses, des chefs d'Etat, des gens instruits, des journalistes, des assemblées, qui applaudissent à tour de bras ces antiques âneries, comme des révélations merveilleuses.
    La chose serait prodigieusement comique, si elle ne devait fatalement aboutir, et à bref délai, à la fonte purulente de la victoire et à une nouvelle catastrophe.
    Car la conception des États-Unis d'Europe, qui était celle de Napoléon III et de Victor Hugo, nous a menés, en 1870, à Sedan; et la doctrine du rapprochement franco-allemand selon Waldeck, puis selon Caillaux, nous a valu la guerre de 1914, par le mécanisme, bien connu, de l'appât à la voracité allemande.
    Ce qui est curieux, c'est qu'en si peu d'années de distance la leçon terrible se soit effacée et perdue, et que nous soyons, de nouveau, sur le sentier de la guerre, en chantant des hymnes à la paix universelle !..."

  • Au cinéma : To the moon, par Guilhem de Tarlé

    To The Moon" : une comédie romantique avec Scarlett Johansson et Channing  Tatum revisite l'aventure américaine du premier pas sur la Lune

     

    A l’affiche : To the Moon, un film américain de Greg Berlanti, avec Scarlett Johansson (Kelly Jones, experte en marketting) et Channing Tatum (Cole Davis, directeur de la mission).

    To the Moon… une fiction, avec des personnages fictifs, inspirée de la « fake news » de « comploteurs » selon laquelle l’alunissage n’aurait pas existé et aurait été mis en scène par Stanley Kubrick…

    Qu’importe ? voilà bientôt deux siècles que Jules Verne anticipa d’envoyer trois hommes De la Terre à la Lune, et puis 30 ans après ce fut Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand qui inventa sept moyens « de violer l’azur vierge ! »… jusqu’à ce qu’en 1950, grâce au professeur Tournesol, Tintin puisse dire au monde entier « J’ai fait quelques pas ! … Pour la première fois sans doute dans l’histoire de l’humanité, ON A MARCHÉ SUR LA LUNE ! »

    To the Moon nous replonge, quelques années  plus tard, dans la guerre froide quand, en 1957, l’URSS envoyait un premier spoutnik, imposant aux USA d’investir dans la conquête de l’espace pour démontrer sa supériorité. La marche était haute avec le 1er vol orbital du soviétique Youri Gagarine en 1961.
    Ils furent nombreux (23), dans les deux camps, les morts au Champ d’Honneur, et Cole Davis se recueille devant les trois victimes d’Apollo 1er (1967).

    Le 21 juillet 1969, Neil Amstrong et Buzz Aldrin effectuaient ce « petit pas pour l’homme, un bond de géant pour l’humanité »… Nous nous en souvenons, nous l’avons vu en direct à la télé.

    Le véritable sujet du film porte sur la communication que la NASA a organisée autour de cet événement..
    Regrettons qu’à ce jour on sache peu de choses sur la suite et les retombées de la conquête spatiale.

    guilhem de tarlé.jpg

  • Dans votre quotidien, cette semaine...

    pape_francois_vatican.jpg= Pendant que Champsaur nous prépare un "papier" sur "Le terrible 20 ème siècle et les génocides. Tous les génocides sont-ils égaux ou certains sont-ils plus égaux que d’autres ?..." on commencera la semaine en achevant de lire les réflexions d'Hilaire de Crémiers dans son Journal d'été, dont on a entamé la lecture mercredi dernier : après avoir pointé les très réels motifs de grande inquiétude dans sa première partie, Hilaire de Crémiers va souligner également, à l'inverse, les signes porteurs de grandes espérances...  

    ----- 

    harlem-desir-imposture.JPG= Harlem Désir a peur, et cela le rend agressif. Il devient - ou plutôt, il continue d'être... - "stigmatisant et "discriminant" (mais oui !...) envers une partie des Français, sous prétexte qu'ils votent Front national. Qu'il aille au bout de sa logique : voudrait-il leur faire porter une étoile jaune ?...

    On a bien entendu, un jour, à la Télé, le sonore "Taisez-vous, Elkabbach" de Georges Marchais. En voilà un qui mériterait bien qu'on lui encoie le même "Taisez-vous, H. Désir !"... 

      -----  

    Ridicule-1995-1-2.jpg= Sa dernière outrance verbale est un "tweet" : Mélenchon n'a-t-il vraiment rien de plus "criminel " à dénoncer ? : "Il est criminel que le journal @lemondefr fasse sa 'une' sur le Front National alors que commence la fête de l'Humanité." " déclare Mélenchon, ulcéré, sur un tweet.

    En réalité, Mélenchon est un conservateur de fait, s'il est un révolutionnaire en parole, ou, plus généralement, en éructations. Il va à la "Fête de l'Humanité", sans un mot pour flétrir la plus grande horrreur que le monde ait connu depuis les origines de... l'humanité, mais il continue à donner des leçons de morale, lui, le profiteur et privilégié d'un Système dont il vit bien et même très bien. La révolution, c'est du côté de chez nous qu'il faudra venir la chercher...

    -----

     

    Vincent-Peillon.jpg= En cette période de rentrée scolaire, comment ne pas évoquer l'action de celui de nos ministres qui se rapproche le plus des sinistres Saint Just et Robespierre ? Et qui a écrit, dans un ouvrage récent, qu'il continuait la guerre d'extermination livrée à l'Eglise catholique ?  

     

    On évoquera donc rapidement la "réforme Peillon" en général (le mot '"réformette conviendrait mieux... ), et la réforme des programmes d'Histoire en particulier : "On va déboussoler les élèves encore un peu plus", dit Franck Ferrand, sur la vidéo d'Europe1 que l'on visonnera pour la circonstance...

     

    -----

     

     VIOLENCES 21.jpg                                                              = L'actualité (Syrie, Marseille, Nice...) nous a contraint de la reporter plusieurs fois, cette note qui  reviendra une fois encore - une fois de plus !... - sur ces Cités, zones de non-droit (!) et de délinquance/trafics en tous genre, organisés et prospérant en plein jour, au vu et au su de tous, que le gouvernement entend "rénover", à coups de milliards gaspillés en pure perte, et qui manquent cruellement ailleurs : à nos Armées, dans nos Hôpitaux, pour la Recherche, créatrice d'emploi et qui prépare l'avenir...

    Ces Cités ont été mal conçues, mal construites, puis abandonnées aux Mafias : on ne peut rien pour elle, sauf les détruire pour reconstruire, à leur place, un habitat de qualité et décent, digne d'êtres humains, qui remplacera enfin cette honte que sont aujourd'hui ces barres et ces tours : un habitat criminogène...

     ----  

    = Et, bien sûr, on réagira "en temps réel" à l'actualité immédiate, et on parlera de tout ce dont on ne sait pas encore que l'actualité nous amènera à évoquer... Et toutes les notes précédentes seront accompagnées de notes plus courtes, plus ramassées, permettant de réagir et de donner notre sentiment face à tel propos, tel fait, tel article qui feront la "une" de la semaine à venir...

    -----

  • Un ”Système” qui institutionnalise la guerre civile. Ou : ”droite” et ”gauche” confondues, tiennent, contre ”l'exclusion

    Ce mercredi 3 juillet, face à Jean-Claude Bourdin, c'est François Fillon qui l'a dit. Mais de l'extrême-gauche à la droite, ils l'ont tous dit, un milliard de fois (si ce n'est deux milliards...) : on ne peut pas s'allier à l'extrême-droite !

    Nul n'est gêné de l'existence d'un Parti communiste qui jusqu'à sa fin réelle, et par la bouche de son secrétaire général d'alors, Georges Marchais, a déclaré "globalement positif" le bilan des pays de l'Europe de l'Est, alors que l'on sait très bien que le marxisme-léninisme fut la pire atrocité de toute l'histoire du genre humain, et qu'au-delà de 120 à 130 millions, on ne peut même plus compter le nombre de morts dont il est directement responsable, et dans des circonstances toutes plus barbares et inhumaines les unes que les autres !...

    tartuffe systeme.JPG 

    Curieusement, ce parti et cette idéologie ont pignon sur rue. Et nos bon apôtres dégoulinants de moraline ne se bouchent pas le nez pour s'allier électoralement avec lui, et récupérer ses quelques restes...

    Mais certains Français, eux, sont rejetés : ils jouissent pourtant de leurs droits civiques et payent leurs impôts, ce qui leur donne donc le droit de participer aux affaires : mais, non, ils votent à l'extrême-droite, donc ils sont pestiférés...

    Dans ces conditions, pour "ces gens-là", pourquoi pas une étoile jaune ?

    Et puis, détail comique, lorsqu'on regarde les chiffres et qu'on creuse un peu les choses, on voit que ces "français exclus" viennent, souvent de la gauche : c'est dans d'anciennes zones votant communiste que le FN réalise certains de ses meilleurs scores. Et la dernière élection de Villeneuve-sur-Lot a montré que pas mal de socialistes ont voté FN; la question qui s'impose : le Parti socialiste et le Parti communiste sont-ils "fascistogènes", "criminogènes", donc, puisqu'ils génèrent des électeurs qui, à terme, vont voter FN ? Il faudrait alors, et de toute urgence, interdire PS et PC : on voit bien l'absurdité totale de la chose, mais cela n'empêche pas nos bon apôtres et sainte Moraline, de Fillon à Chevènement, de vouloir nous faire croire qu'il y a en France, selon les régions de 20 à 60%, voire plus, de fascistes, de nazis, bref, de gens absolument infréquentables, avec qui il ne peut y avoir d'accord possible....

    N'étant pas "dans" le Système, ni "du" Système - c'est, à la fois, notre grande force et notre immense faiblesse... - nous n'avons pas à prendre fait et cause pour tel ou tel parti contre tel autre; ni à nous impliquer dans les "jeux" d'un pays légal de plus en plus corrompu, et dont l'échec est de plus en plus patent....

    Parc contre, nous pouvons, et nous devons, dénoncer cette mascarade qui dure depuis 1945 et cette "re-Terreur" (comme dirait Léon Daudet) que fut la sinistre "épuration"; et qui ne serait qu'une grotesque farce si elle n'était un déni de justice inadmissible contre une part - croissante... - du peuple français.

    Nous avons rappelé plusieurs fois que, à l'époque où le Parti communiste représentait une force formidable, le précédent Comte de Paris (Henri VI) avait heurté pas mal de monde, dans les milieux dits "conservateurs" (un mot qui commence mal, comme le disait le duc d'Orléans),  en déclarant, en substance - et il avait bien raison - qu'on ne pouvait exclure de l'effort national 25% des Français sous pretexte qu'ils votent communiste...

    C'est la même hauteur de vues qui doit prévaloir aujourd'hui, dans l'autre sens : de quel droit exclure de l'effort national, tant de Français, sous prétexte qu'ils votent Front national ?

    Un Système qui pratique à ce point l'institutionnalisation de la guerre civile, dressant sans cesse les Français les uns contre les autres, diabolisant et excluant comme s'il était Dieu le Père faisant le Jugement dernier : un tel Système ne vaut rien, il est pervers, il est intrinsèquement pervers. Et il doit être dénoncé et combattu comme tel.

    Comme le disait Léon Daudet, il ne faut pas croire "en l'amélioration électorale" du Sytème, mais bien au contraire mener une action "étant réellement d'opposition, c'est-à-dire prêchant ouvertement la subversion du régime..."

  • Jean Daniel dit ”A Dieu” au Cardinal Lustiger...

              Jean Daniel publie un très bel et très émouvant article, dans "Le Nouvel Observateur" du 16 août (numéro 2232): si l'on voulait en faire une analyse ou un commentaire, il y faudrait des pages et des pages; nous nous en tiendrons à l'ambiance, à l'atmosphère qu'a ressenties Jean Daniel en ce jour et qu'il a voulu faire partager à ses lecteurs: la noblesse du ton et l'élévation d'esprit font de la lecture de cet hommage un des "bons" moments des lectures de l'été, même si le sujet est grave, puisqu'il s'agit du départ de quelqu'un qu'il "aime" (comme il le dit d'emblée, tout au début de son article).  "...Il ne sera pas dit que, dans ce journal, on sera passé à côté de ce qui a eu lieu à Notre-Dame. Il ne sera pas dit que l'on n'aura pas salué ici les signes, les symboles, les ferveurs qui ont explosé dans cette cathédrale plus majestueuse, plus élégante, plus palpitante que jamais. C'est là, au cœur de la France et de la Chrétienté au moins européenne, que l'on s'est rassemblé non seulement pour dire adieu à un grand prélat mais, en même temps, pour transformer son message en acte, car ce grand prélat était juif et jusqu'à la dernière minute il a voulu le rappeler."

              La suite de l'article est dense, et renvoie, bien sûr, au vaste thème du destin du peuple juif; après avoir rapidement comparé  les deux destins et les deux "pensées" -opposées- d'Edith Stein et de Jean-Marie Lustiger; après avoir tracé un rapide mais saisissant raccourci de la pérennité et de la souffrance du peuple juif, de sa "nécessité", Jean Daniel en revient à la cérémonie de Notre-Dame: "Ce qui m'a le plus frappé, c'est qu'il y régnait une sorte de gravité heureuse bien plus qu'une douleur éplorée...Nous n'étions pas dans le Miserere mais dans les actions de grâce."..."Les deux mille Parisiens qui n'avaient pas pu prendre place dans l'église et se trouvaient devant le parvis, la centaine de cardinaux, d'évêques venus de France et d'ailleurs, comme la colonie juive représentée par un CRIF qui fait sa mue, ont assisté à un départ qui laisse des traces. C'était, en somme, la bonne nouvelle au sens presque chrétien de l'expression, la mort de celui-là était célébrée comme la naissance de l'Autre."

              C'est par une phrase de Simone Veil (grande amie du Cardinal Lustiger), entendue par lui le lendemain sur France Culture (dans l'émission de Frédéric Mitterrand), que Jean Daniel poursuit son article: "...Les Justes qui ont sauvé des juifs ont été cent fois plus nombreux qu'on ne le prétend, parce qu'ils ne voulaient pas se faire connaître." Et Jean Daniel de conclure: "Alors on se dit que la France ne s'est pas autant déshonorée que le prétendent avec complaisance les Américains, et que cette cérémonie, à laquelle ils n'ont prêté aucune attention dans leur presse, n'aurait pas pu avoir lieu ailleurs qu'en France."

              N’y a-t-il que les Américains pour faire croire que la France se serait déshonorée, dans les circonstances tragiques dont il est question ici ? L’on aimerait surtout que la France soit plus « juste » envers elle-même, qu’elle cesse de se repentir de ses fautes vraies ou supposées, qu’elle célèbre son Histoire, comme il se doit, et qu’elle se préoccupe avant tout de poursuivre sa destinée propre. Notre-Dame, en effet, "au coeur de la France et de la Chrétienté au moins européenne", en est un symbole fort...

     

     

  • Francis Jeanson, l'homme des mauvais combats...

                Francis Jeanson est mort. Si nous jugeons utile de parler de lui quelques instants -histoire, comme on dit, de marquer le coup, tout de même...- on ne va pas remuer un passé de toutes façons aboli, exhumer des horreurs anciennes ni rappeler à la surface des laideurs qu'il vaut mieux, maintenant, laisser recouvrir par "le sombre oubli" du temps.

                Et on ne va donc pas reprendre à notre compte, ici, des insultes ou des injures (les accusations de "traître"...) que d'autres ont ressorties sur lui, ici et là, à l'occasion de sa mort.

                Les lecteurs de ce blog savent que, de toutes façons, ce n'est pas le style de la maison. Nous disons ce que nous avons à dire, parfois fermement, parfois avec un peu d'ironie (du moins, on essaie...), mais sans jamais nous rabaisser à un niveau qui n'est pas celui du combat politique que nous essayons de mener au quotidien.

    FRANCIS JEANSON.jpg

                Nous nous contenterons de lui adresser, d'une façon posthume, la fameuse remarque de Cervantès: "Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es." Et cela sera amplement suffisant, nous semble-t-il, pour le condamner, lui et son action militante tout au long de sa vie, sans avoir besoin de recourir à autre chose.... 

               On connaît le mot de Saint Paul: "...(Je suis heureux car) j'ai mené le bon combat..." (1). Jeanson ne peut certes pas dire une chose pareille. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne se trouve certainement pas dans le même cas de figure, et que c'est même tout l'inverse.
     
     
     
               On n'en prendra que deux exemples...
     
     
     
     
               Dans une certaine presse, on a rappelé à l'envi qu'il avait été un ami constant de Jean-Paul Sartre, et que leur connivence/complicité ne s'était jamais démentie. Ce Jean-Paul Sartre qui, alors que tout le monde savait, et lui aussi, forcément, n'en a jamais démordu: "Tout anti communiste est un chien"; et qui n'a jamais voulu -alors que tant d'autres l'ont fait- reconnaître, tout simplement -et Jeanson avec lui- que, sur ce point, il(s) s'étai(en)t trompé(s), et très lourdement...
     
     
     
               Et c'est la même chose pour le soutien apporté par Jeanson au FLN. Quand on sait à quoi a abouti la prise de pouvoir du FLN en Algérie, pour ce pays et pour ce peuple ! A se conformer au modèle périmé et dictatorial de l'URSS, à gâcher les immenses potentialités qu'un labeur obstiné de près d'un siècle et demi avaient créées, et à faire entrer délibérément un peuple et un pays à reculons dans la modernité, comme les écrevisses.... Et, là non plus, sans avoir jamais ni le courage ni l'honnêteté d'admettre qu'il s'était trompé dans le choix de ses amitiés, humaines, intellectuelles et politiques.
     
     
     
               Après tout, l'erreur est humaine. Mais non, rien, jamais. Sur ce sujet non plus, jusqu'au bout, et malgré les évidences aveuglantes, Jeanson n'aura pas eu la moindre petite esquisse du moindre petit début de regret.... 
     
               Quel besoin y aurait-il donc de chercher autre chose que le simple rappel des faits. C'est Jeanson lui-même, par son obstination, qui s'est condamné. C'est bien connu, Errare humanum est, perseverare diabolicum.....
     
     

    (1) : Saint Paul, "J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la course, j'ai gardé la Foi." (2 Timothée chapitre 4 verset 7).          

  • Régis Schleicher en semi liberté: La ”perpète” ? Paroles, paroles...

      Condamné en 1987, et "Au nom du Peuple français...", à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de deux policiers en 1983 à Paris, Régis Schleicher -l'ancien terroriste d'Action directe- vient de bénéficier d'un régime de semi-liberté, suite à la décision de la Cour d'Appel de Paris.

    ACTION DIRECTE.jpg
    C'est fait !....

                Il est à noter que ce militant révolutionnaire d'extrême-gauche avait été condamné une deuxième fois -et toujours "Au nom du Peuple français"-à la perpétuité, en 1988, cette fois pour hold up avec tentatives de meurtre.

                Question: le Pays légal a-t-il inventé une autorité supérieure au Peuple souverain ?

                Force est de constater qu'il y a dans le Pays Légal républicain, s'agitant dans l'ombre et les coulisses, de véritables réseaux de sympathie vis à vis des violents et des extrêmistes dits politiques; toute une nébuleuse de groupes de pression, d'avocats, d'associations, de sympathies plus ou moins avouées, plus ou moins avouables, bref de véritables machines de guerre pro-tueurs -à la seule condition bien sûr, condition indispensable et non négociable, qu’ils soient révolutionnaires, sinon cela ne marche pas…-, tout un petit monde qui s'agite et qui s'active très efficacement, et qui va du Syndicat de la Magistrature jusqu'à l'ultra gauche, en passant bien sûr par la fraction la plus enragée du Parti socialiste..... 

              Mais cela est tout à fait normal, du moins tout a fait logique : nous sommes dans une république idéologique héritière et prisonnière de son héritage et de son histoire et de ses origines violentes, et ce système installé -pas plus que ceux qui s'en veulent les héritiers/continuateurs...- ne sait pas, ne veut pas, ne peut pas renier ses racines...

              La fascination des héritiers et descendants de la révolution pour ses origines criminelles est quelque chose qui s'explique très facilement. Eric Zemmour notait un jour que Besancenot n’était pas ostracisé comme Le Pen, tout simplement parce que l’extrême gauche est « angélisé », disait-il, en France. 

              Et il a raison. Et c’est normal, ou du moins c’est compréhensible parce que c’est logique : la révolution est née dans la violence et la Terreur ; elle est née de et par la violence et la Terreur. Et c'est seulement parce qu'avec la Terreur elle a frappé de stupeur ses adversaires–au sens ancien et fort du terme stupeur—qu’elle a pu s’installer, se prolonger et se pérenniser.

              Comment ses descendants et héritiers -en l'occurrence, chez les juges idéologues de gauche et d'extême gauche, souvent bien plus idéologues que juges...-  n’éprouveraient-ils pas une sorte de fascination morbide et, disons-le, une certaine forme d'attirance voire de tendresse envers les criminels politiques (pourvu, bien sûr, répétons-le, qu'ils soient d'extrême-gauche) ?

              Et en tout cas une sorte de presqu'impossibilité -à tout le moins une répugnance extrême...- à condamner ces militants révolutionnaires dans lesquels, consciemment ou non, ils se reconnaissent, peu ou prou ?....

    GUILLOTINE.jpg

  • Papa Schulz, par Louis-Joseph Delanglade

    martin schulz cohen.jpg

    Si l’intention vaut l’action, M. Hollande est un grand politique, car nul ne niera que réduire l’évasion fiscale serait une bonne chose. Mais, dans les faits, et au vu du rapport des forces, s’il est probable qu’on arrivera à amener l’Autriche à résipiscence, c’est très incertain pour la Suisse et sans doute impossible pour Singapour, le Delaware ou les Iles anglo-normandes. En d’autres termes, la déclaration de M. Hollande est forte mais, sauf si on devait (et pouvait) s’en donner les moyens, elle risque d’être de peu d’effet – donnant raison à ceux qui n’y voient qu’une grossière diversion politicienne.

     

    Au moins fait-elle ressurgir le serpent de mer européen. Il semble évident que si la très puissante, mais très désincarnée, « Europe » économique parlait d’une seule voix, elle serait entendue des plus récalcitrants. Malheureusement, l’« Europe » n’existe qu’en creux – par son inexistence, en quelque sorte, comme dans l’affaire malienne. Une « Europe » inexistante mais paradoxalement toujours rêvée par les euronaïfs, toujours critiquée par les eurosceptiques.

     

    Des euronaïfs qui nient les pesanteurs de l’Histoire, faisant fi des réalités humaines – et à qui, soit dit en passant, la polémique suscitée par l’actuelle exposition du Louvre sur l’art allemand de 1800 à 1939 constitue un joli pied de nez, la presse d’Outre-Rhin s’insurgeant (à tort ou à raison, peu importe ici) contre l’image d’une Allemagne guerrière (Die Zeit) donc dangereuse (Frankfurter Allgemeine Zeitung) donnée à cette occasion en France. Des eurosceptiques de plus en plus nombreux dans les divers pays membres de l’Union européenne, jusqu’en Allemagne même où, ce dimanche 14, s’est tenu le congrès fondateur de l’Alternative für Deutschland, nouveau parti, qui prône tout à la fois la dissolution de la zone euro et la recherche d’une autre Europe, qui entend influer sur les choix du prochain Chancelier et est déjà crédité d’un quart des intentions de vote.

     

    Vendredi 12 avril, dans sa « matinale » de France Inter, M. Cohen pensait bien tenir avec son invité politique du jour - M. Schulz, membre du Parti social-démocrate allemand et actuel Président du Parlement européen - un soutien de poids à l’européisme nébuleux de son chroniqueur patenté, M. Guetta. De fait, M. Schulz – idéologie oblige - commence par critiquer les dirigeants « conservateurs » européens (visant ainsi Mme Merkel) et affirme qu’une « Europe » sociale-démocrate (en cas de victoire du S.P.D.) serait moins austère et plus généreuse. Mais le réalisme germanique prend très vite le dessus : un chancelier social-démocrate défendrait, lui aussi, d’abord l’Allemagne. Mieux : si on veut que l’Europe pèse (et puisse ainsi exiger que soit mis fin aux paradis fiscaux extra-européens), il faut se doter d’un outil politique, c’est-à-dire institutionnaliser une communauté des Etats.

     

    Le mot « Etats » - M. Schulz ne saurait l’ignorer - fait référence aux plus hautes des réalités politiques actuelles. Il ne s’agit plus, dès lors, de poursuivre l’impossible construction d’on ne sait quelle « Europe » mythique et supranationale, il s’agit de donner corps à ce qui existe. La seule Europe raisonnablement et politiquement souhaitable et faisable, donc viable, est bien celle qui reposerait sur les quelques Etats représentants des vieilles « nations » du continent (à commencer par la France et l’Allemagne). Plus qu’une simple alliance, mieux qu’une association, ce pourrait être une confédération, où chaque Etat subsisterait, tout en formant avec les autres un front commun (économique, militaire, diplomatique, etc.) face à l’étranger. Merci, M. Schulz, de l’avoir indirectement (et peut-être involontairement ?) rappelé.

     

  • Tintin aux Antilles

     

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    Un certain M. Tin demande à l’Etat français (à travers la Caisse des dépôts et consignations) de reverser à Haïti seize milliards d’euros indûment perçus pour l’affranchissement des esclaves… il y a deux siècles ! On pourrait penser que mieux vaut en rire, d’autant que M. Hollande, soulignant « l’impossible réparation » des traites négrières, affirme que « le seul choix possible, le plus digne, le plus grand, c’est la mémoire, la vigilance et la transmission ». Autrement dit : vous demandez trop peu, nous vous proposons de battre notre coulpe pour l’éternité… 

    Mais la démarche de M. Tin n’est pas une plaisanterie. M. Tin est français et parle au nom du CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires de France). On comprend bien, par là, quelles sont ses motivations profondes. Pourtant, le but du CRAN, dont on sait déjà qu’il sera débouté, serait d’alimenter un prétendu débat. Quel débat ? Sur ce genre de sujet, il ne peut pas y en avoir : à l’image de ce qui se passait en Union Soviétique, la cause est jugée d’avance, M. Tin ayant, pour lui, tous les bien-pensants et bobos-gauchards des médias et de la politique – les mêmes qui hurleraient au racisme si d’aventure un CRAB (« B » pour « Blanches ») faisait son apparition... 

    Un M. Bicep, député au Parlement de Strasbourg (E.E.L.V.), Antillais comme M. Tin, cherche, quant à lui, à faire adopter un texte instaurant une journée européenne reconnaissant les victimes de la colonisation et de l’esclavage. C’est dans les Balkans et en Grèce qu’on va être contents : on pourrait, sur fonds européens, organiser des manifestations commémorant les crimes perpétrés par les Turcs : colonialisme multiséculaire avec razzias d’hommes (réduits en esclavage) de femmes (destinées aux harems) et d’enfants (pour en faire des janissaires). 

    MM. Tin et Bicep sont des nombrilistes : obsédés par leurs origines africaines, ils n’ont pas compris que c’est toute l’Histoire de toute l’humanité qui peut faire l’objet de leur grille de lecture. Ainsi, à l’instar de M. Zemmour qui propose plaisamment de réclamer à la Ville de Rome des réparations pour le traitement inhumain et humiliant infligé à notre Vercingétorix pré-national, on pourrait s’indigner des pieds bandés des Chinoises ou des sacrifices humains chez les Aztèques. On pourrait, plus sérieusement, envisager des actions en justice pour les victimes du génocide vendéen, de la Grande Famine dans l’Irlande du XIXe siècle et, plus près de nous, des goulags staliniens. Mais surtout, on ne saurait ignorer que les plus grands responsables de la traite négrière sont les tribus arabo-berbères musulmanes pour lesquelles celle-ci a toujours été une activité lucrative et davantage encore les roitelets africains eux-mêmes qui ont vendu leurs prétendus « frères ». 

    On mesure maintenant quelle boîte de Pandore Mme Taubira a réussi à faire ouvrir, il y a déjà douze ans, avec sa loi qui désigne l’esclavage et la traite comme « crimes contre l’humanité ». Outre que cette dernière notion reste discutable, les lois dites « mémorielles » constituent une faute politique car elles ne peuvent que conforter les divers groupes de pression dans leurs démarches sectaires. Mme Taubira elle-même ne vient-elle pas de souhaiter une « politique foncière » en faveur des descendants d’esclaves ? 

    Gageons que, dans le même esprit, le CRAN aurait déjà exigé, s’il avait existé, l’interdiction de l’album Tintin aux Antilles.  

  • Comment Giscard comprend Poutine et met en cause la CIA, par Nicolas Bonnal *

    Crédits photo : Alexei Druzhinin/AP  

    Valéry Giscard d'Estaing a présenté à Moscou son livre  La victoire de la Grande armée », jeudi dernier 29 mai. Il en a profité pour rencontrer Vladimir Poutine et donner son point de vue sur la crise ukrainienne. Une fois n'est pas coutume : en l'occurrence, nous nous trouvons d'accord avec Giscard. Il ne prononce pas le mot « complot » que Nicolas Bonnal utilise : si l'on veut qu'il y en ait un, le terme ne fait alors que désigner l'action extérieure permanente des Etats-Unis : diplomatique, militaire, économique, financière, monétaire, juridique, etc. ... Elle ne s'embarrasse pas de scrupules. L'Amérique est, se comporte et se perçoit comme « la » puissance mondiale par excellence, naturellement impérialiste. A titre de confirmation on lira avec intérêt l'excellente note qui suit. LFAR  

     

    4946e3149d1089071ca65e63e517bc13.jpgDans la revue Politique internationale d’obédience atlantiste (n °146), Valéry Giscard d’Estaing brave la morgue d’une journaliste du Figaro et défend la position russe en dénonçant les agissements américains.

    Ayant réétudié son histoire impériale, « le petit télégraphiste de Moscou » déclare au sujet de la Crimée :

    « La conquête de la Crimée fut assez dure. Elle ne s’est pas faite au détriment de l’Ukraine, qui n’existait pas, mais d’un souverain local qui dépendait du pouvoir turc. Depuis, elle n’a été peuplée que par des Russes. Quand Nikita Khrouchtchev a voulu accroître le poids de l’URSS au sein des Nations unies qui venaient de naître, il a “inventé” l’Ukraine et la Biélorussie pour donner deux voix de plus à l’URSS, et il a attribué une autorité nouvelle à l’Ukraine sur la Crimée qui n’avait pas de précédent. À l’époque, déjà, je pensais que cette dépendance artificielle ne durerait pas. Les récents événements étaient prévisibles. »

    L’ancien Président voit, comme tous les observateurs sérieux, un complot de la CIA et une ingérence américaine dans cette affaire est-européenne.

    « Il faut se demander ce qui s’est réellement passé il y a un an dans la capitale ukrainienne. Quel rôle la CIA a-t-elle joué dans la révolution du Maïdan ? Quel est le sens de la politique systématiquement antirusse menée par Barack Obama ? Pourquoi les États-Unis ont-ils voulu avancer leurs pions en Ukraine ? Les Américains ont-ils voulu “compenser” leur faiblesse au Moyen-Orient en conduisant, sur le continent européen, une politique plus “dure” contre la Russie ? »

    Giscard devrait se souvenir de son collègue Brzeziński à la Trilatérale ! Puis il tance la politique de sanctions et les menaces sur les hommes politiques russes.

    « Les États-Unis, ils ont probablement soutenu et encouragé le mouvement insurrectionnel. Et, ensuite, ils ont pris la tête de la politique de sanctions visant la Russie – une politique qui a enfreint le droit international. Qui peut s’arroger le droit, en effet, de dresser une liste de citoyens à qui l’on applique des sanctions personnelles sans même les interroger, sans qu’ils aient la possibilité de se défendre et même d’avoir des avocats ? Cette affaire marque un tournant préoccupant. »

    Enfin, il remarque que ces euphorisantes sanctions risquent de nuire à tout le monde.

    « Concernant les sanctions économiques visant non des personnes mais l’État russe, comment ne pas considérer qu’elles font du tort aux deux protagonistes – Russie et Occident – en altérant leurs échanges commerciaux ? Les Américains ont-ils intérêt à provoquer la chute de l’économie russe ? Pour l’Europe, les Russes sont des partenaires et des voisins. Dans le désordre international actuel, face à la flambée des violences au Moyen-Orient, il serait irresponsable de souhaiter que l’économie russe s’effondre. »

    Les choses vont vite, toutefois, et comme on sait, d’autres économies plus virtuelles menacent depuis de sombrer…   

    , écrivain - Boulevard Voltaire

  • SOCIETE • Le « meilleur des mondes », c'est maintenant ? Anne-Laure Debaecker pose la question

    Dans leur ouvrage Résistance au meilleur des mondes, Éric Letty et Guillaume de Prémare comparent le célèbre roman d'Aldous Huxley et la révolution anthropologique qu'ils voient naître en Occident.

    « Les utopies apparaissent comme bien plus réalisables qu'on ne le croyait autrefois. Et nous nous trouvons actuellement devant une question bien autrement angoissante : comment éviter leur réalisation définitive ?... Les utopies sont réalisables. La vie marche vers les utopies. Et peut-être un siècle nouveau commence-t-il, un siècle où les intellectuels et la classe cultivée rêveront aux moyens d'éviter les utopies et de retourner à une société non utopique moins « parfaite » et plus libre. » Nicolas Berdiaeff . Avec cet épigraphe de sa célèbre dystopie, le Meilleur des mondes, Aldous Huxley mettait en garde intellectuels et scientifiques contre le danger idéologique sous-jacent à l'utopie.

    Écrit en 1931, ce chef d'œuvre de la littérature d'anticipation met en scène un monde biologiquement parfait, où la génétique et le clonage sont utilisés à des fins de contrôle et de conditionnement des individus. L'homme est créé en laboratoire et y reçoit les traitements adaptés à sa future position dans la société, divisée en cinq principales castes. L'histoire a été abolie, famille et mariage sont tabous et une seule langue ne perdure, de l'anglais simplifié. Dans cette société rationalisée, qui pratique l'eugénisme de masse, une minorité d'individus «supérieurs» contrôle le reste de la société qui accepte son sort grâce à l'emploi d'une drogue euphorisante, le soma, et est encouragée à pratiquer des loisirs collectifs et coûteux.

    Aldous Huxley aurait-il donc joué les Cassandre ? Pour Eric Letty et Guillaume de Prémare, l'écrivain britannique est surtout un visionnaire. À les lire, notre société possèderait de nombreuses convergences avec celle, glaçante, imaginée au début du XXe siècle. Le « Meilleur des mondes » serait pour demain.

    Confrontée au naufrage de la modernité, inapte à tenir ses promesses de prospérité et de bonheur, la postmodernité chercherait, selon eux, en effet à y répondre par le secours de la technologie: « Cette parade peut se montrer redoutable: la conjonction du care et de l'ultratechnologie comme une sorte de panacée universelle porte en germe un monde orwellien de tendance totalitaire: l'État-nounou -sorte de Big Mother- soignerait les blessures causées par la modernité et le dieu Biotech' superstar-sorte de Big Brother augmenté- apporterait une réponse à tous les désirs, à toutes les frustrations. »

    Cette idéologie transhumaniste serait celle d'une « super-classe » dynamique et internationale, croyant farouchement au progrès technologique et désireuse de faire advenir un Homme nouveau, « augmenté » et autonome, individu hors-sol, affranchi de tous les déterminismes: un phare dans la nuit. Loin de partager cette utopie, les auteurs soulignent sa violence déconstructrice : destruction progressive de l'idée de nation, « rapt scolaire », fragilisation du couple, indifférenciation, atomisation de la société et, surtout, dislocation de la famille -« lieu d'une double résistance à l'Etat et au marché » et première instance de socialisation. Libéré de toutes attaches, l'homme deviendrait ainsi une unité de jouissance, sous l'emprise d'un « État-nounou » et du consumérisme.

    Face à ce constat alarmant, Eric Letty et Guillaume de Prémare appellent à une résistance pleine d'espérance à ce totalitarisme « doux ». Pour eux, ce combat culturel et politique s'opère en premier lieu dans la protection de la famille, foyer de la différenciation des sexes et des générations où se nouent trois types de liens : conjugal, filial et fraternel. Le journaliste et le conseiller en communication considèrent d'ailleurs la Manif pour tous - que Guillaume de Prémare a présidé - comme l'incarnation de ce mouvement de résistance massif et signe d'une mobilisation nouvelle. Ce réveil des consciences, il faut à leurs yeux l'encourager et l'alimenter par la libération de l'action, afin de préserver une réelle culture de liberté.

    Cet essai à quatre mains compose une sorte de kit de survie en milieu décomposé. On y croise Alexis de Tocqueville, Jacques Ellul, Jacques Attali, Mgr Michel Schooyans, Ernest Renan, le docteur Dickès ou encore le philosophe Fabrice Hadjadj. On ne peut s'empêcher de songer aux mots de la psychanalyste Marie Balmary dans son ouvrage Le sacrifice interdit, Freud et la Bible (Grasset): « Il y a des idéologies qui sont pour l'humanité l'équivalent d'un déluge, noyant l'être parlant dans la parole indifférenciée. Quelque arche pourtant, toujours, s'est construite et une force a dispersé, tôt ou tard, la fourmilière avant que ne meure la parole et avec elle, les hommes en tant qu'ils sont humains. »

    Résistance au meilleur des mondes, d'Éric Letty et Guillaume de Prémare est paru aux éditions Pierre Guillaume de Roux en mars 2015

    Anne-Laure Debaecker (FIGAROVOX/LIVRE)

  • Le chaos libyen surmonté à Saint-Cloud ?

    Gamal Abdel Nasser et Mouammar Kadhafi ensemble en 1969 

     

    En deux mots.jpgQue la France paye aujourd’hui l'erreur libyenne de Nicolas Sarkozy, c'est ce dont plus personne – ou presque -  ne doute.  

    Sarkozy, dans l'affaire, tentait de recouvrer sa popularité perdue, comme il l'avait fait avec la libération des infirmières bulgares, au temps de Cécilia.  

    BHL - qui fut dans l'opération libyenne son âme damnée - s'y était agité et impliqué comme jamais, pénétré de son ambition intime. Celle de l'écrivain engagé dans l'Histoire : Chateaubriand libérant la Grèce des Ottomans ; et Malraux l'Indochine du colonialisme français, â l'époque du Jeune Annam.  

    Mais ni le régime d’opinion ni le romantisme littéraire ne sont propices à la conduite d’une politique étrangère. 

    On sait ce que nous a coûté l'élimination du régime Kadhafi : la dispersion de ses arsenaux d'armes modernes à travers l'Afrique et l'Orient. Au profit des diverses obédiences terroristes. Et, en l'absence d'Etat, le littoral libyen devenu la base du flot des migrants en transit pour l'Europe ; la base de ce trafic humain qui, chez nous, intensifie le grand remplacement. Sans compter les conséquences d'ordre économique.

    Quant aux printemps arabes dont on nous a tant rebattu les oreilles, qu'en reste-t-il ? BHL l'expliquera aux naïfs persistants. Et, en sous-ordre, Bernard Guetta sur France Inter. 

    Emmanuel Macron a au moins compris que les Etats faillis sont une plaie. Raison pour laquelle il dit ne pas en vouloir un en Syrie. Et, sur ce point, il a raison. 

    On sait qu'il vient de recevoir à Saint-Cloud - autre site hérité de la monarchie - les deux principales autorités subsistantes et antagonistes au sein du chaos libyen. Celle de l'Ouest, civile, siégeant plus ou moins à Tripoli, et celle de l'Est, militaire, capitale Benghazi.  

    Cette partition - mais la Libye, nation tribale, en connaît bien d'autres - ramène â la situation d'après la Seconde Guerre mondiale où se posa la question de savoir ce que l'on pourrait bien faire de ce grand territoire dépeuplé, politiquement improbable. Allait-on créer un, deux, ou trois Etats ? Les vainqueurs du conflit mondial s'interrogèrent. Idriss el Senoussi apparut capable de fédérer les tribus du grand territoire indéterminé et la Libye fut créée. Idriss el Senoussi devint Idriss 1er et la Libye un royaume. Un royaume assez longtemps raisonnable et paisible. 

    On sait que le renversement du roi Idriss (1969) par un groupe de jeunes officiers, à l'instar de ceux qui moins de vingt ans plus tôt, avaient renversé le roi Farouk en Egypte (1952), n'a pas mis fin à l'Etat libyen. Comme Nasser en Egypte, Kadhafi - autre colonel - s'était dégagé du groupe d’insurgés. Comme Idriss, la diversité de ses origines, ses mariages, lui ont permis de maintenir, si l'on peut dire, l'unité libyenne. Simplement, â l'autorité du vieux roi Idriss, débonnaire et conciliante, s'en substitua une autre, féroce et souvent erratique, excentrique et mégalomaniaque. Une autorité, néanmoins.

    Dans ces conditions, anciennes et nouvelles, dont le chaos actuel, Emmanuel Macron a-t-il quelque chance de concilier les chefs libyens rivaux qu'il a réunis à Saint-Cloud ? Une chance que se reforme un Etat libyen disposant de quelque force, unité, autorité, capacité d'action ? Une chance de réparer l'erreur du trio Sarkozy-Fabius-BHL ? 

    Sans-doute a-t-il raison de le tenter, selon les intérêts de la France, même si les motifs de douter de son succès sont nombreux et sérieux. En tout cas, si la solution trouvée pour sortir du chaos consiste seulement à organiser en Libye des élections cet automne, comme il a été annoncé à l'issue des discussions de Saint-Cloud, alors les perspectives de résultat sont pour ainsi dire à peu près égales à zéro. 

  • 23 août 1914 ... Léon Daudet : Je vis dans une mortelle angoisse en attendant l'issue de la bataille

    753361.jpg

    D'une lettre à Léon Daudet : "...Pour tout vous dire, mon cher ami, je vis dans une mortelle angoisse en attendant l'issue de la bataille. Nous avons eu raison sur tant de points que j'ai peur que nous n'ayons raison jusqu'au bout, - et ce bout je n'ose même pas écrire le nom qu'il porte à la guerre... En somme, n'est-ce pas, c'est Viviani et LLoyd George, deux avocats radicaux-socialistes, qui font campagne contre un Etat dont la guerre est "l'industrie nationale". La situation, en dernière analyse se réduit à cela. Et nous voici à l'heure du grand jugement pour les hommes et pour les idées, pour les caractères et pour les institutions. Tuba mirum spargens sonum. Seulement, c'est le canon qui est la trompette formidable.

    Vous ne pouvez vous représenter l'aspect de Paris depuis trois semaines. Dans l'espace d'un jour, toutes les nuances se succèdent : espérance, inquiétude, colère, abattement, retour à la confiance. C'est la mobilité d'un visage de femme..."

    Aujourd'hui, c'est une crispation qui se voyait sur ce visage. L'entrée des Allemands à Bruxelles a introduit le peuple de Paris dans des pensées graves. On comprend que l'ennemi marche vers la frontière du Nord. On commence à s'étonner un peu que nous l'ayons laissé descendre si bas...

    La vérité est, paraît-il, que les Anglais ont retardé l'action. Leur débarquement a été lent. Ils marchent, encombrés d'un nombreux bagage : ils ont jusqu'à de tables à thé et de la glace pilée pour le whisky, me disait quelqu'un tantôt. 

    Le même, bien informé des choses maritimes, ajoutait que la marche de l'escadre anglaise était entravée par le nombre prodigieux de mines que les Allemands ont semées dans la mer du Nord. En outre Heligoland est devenue une île de feu et de flamme dont on ne peut approcher et qui menace les plus puissants dreadnoughts. Les Anglais regrettent amèrement aujourd'hui d'avoir cédé cette île aux Allemands contre je en sais plus quel morceau de Zanzibar... En réalité, l'Anglais a usurpé sa réputation. Il est imprévoyant et impolitique. Il vit au jour le jour, sans grand dessein, sans idées générales. Il nous a laissé battre en 1870 et il doit faire la guerre à nos côtés aujourd'hui, ce n'est pas économique. Il a laissé venir le moment de cette guerre sans s'être créé l'armée qu'il lui eût fallu pour la soutenir dans de bonnes conditions. L'histoire n'admirera pas cela non plus.

    Les blessés soignés à la Croix-Rouge, nous dit Mme de Mac-Mahon, racontent l'impression d'horreur et d'angoisse qu'ils ont ressentie en se voyant tomber sur le champ de bataille, redoutant d'être achevés sinon torturés par les Allemands. Cette guerre prend un caractère si atroce de peuples et de races que les républicains eux-mêmes s'en aperçoivent. Messimy a déclaré qu'il ne s'agissait plus de la "guerre en dentelles". Nous n'avons donc pas fait de progrès, et l'humanité non plus, depuis Fontenoy ?

    On parle d'une invention terrible de Turpin, un explosif incomparable que les avions jetteraient du haut des airs et qui serait capable d'anéantir des milliers d'hommes d'un coup. Mais de quoi ne parle-t-on pas ? Et quelle fable ne trouverait créance parmi deux millions de Parisiens qui attendent  l'issue d'une terrible bataille ? 

     

    1914-le-destin-du-monde-de-max-gallo-927903138_ML copie.jpg

     

     

     

  • « Ca va mieux »

     

    par Jean-Baptiste d'Albaret

     

    626951329.jpgL’histoire de la pensée positive remonte au début du XXe siècle, lorsqu’un pharmacien français, Emile Coué, découvrit le pouvoir de l’autosuggestion. « Si étant malade, nous nous imaginons que la guérison va se produire, celle-ci se produira si elle est possible. Si elle ne l’est pas, nous obtiendrons le maximum d’améliorations qu’il est possible d’obtenir », écrivait l’apothicaire dans sa célèbre Méthode que les éditions de l’Herne viennent de rééditer. Pour produire son effet, cette méthode doit cependant entraîner l’adhésion du sujet aux idées positives qu’il s’impose – ou qu’on lui impose. Car, précise Coué, « vous pouvez suggérer quelque chose à une personne ; si son inconscient n’a pas accepté le message que vous lui avez transmis pour le transformer en autosuggestion (…) votre message ne produit aucun effet ».

    C’est tout le problème de François Hollande. Les « ça va mieux » qu’il adresse inlassablement aux Français à un an de la présidentielle de 2017 n’ont aucune prise sur leurs inconscients. Pire, le décalage avec la réalité vécue par chacun d’entre eux est tellement flagrant qu’il produit l’effet exactement inverse de celui recherché. 83 % des Français considèrent qu’il n’est pas un bon président de la République, selon le dernier baromètre Odexa-L’Express. Nouveau gouffre d’impopularité où il entraîne l’autre tête de l’exécutif, Manuel Valls. La publication récente d’indicateurs économiques encourageants, mais qui tiennent essentiellement à des facteurs extérieurs, n’y ont rien changé. La ficelle était trop grosse. La vérité, c’est que la parole du chef de l’Etat n’a plus aucun crédit. La droite souligne ses faiblesses. Elle est dans son rôle. Mais une partie de plus en plus visible de la gauche hausse le ton dans un climat social plus dégradé que jamais.

    Agriculteurs, avocats, médecins,  enseignants, commerçants, artisans ont déjà exprimé leur mécontentement depuis le mois de septembre. C’est au tour des forces de l’ordre de manifester contre la « haine anti-flics », observée notamment en marge des rassemblements de Nuit debout. Et voilà la CGT qui, malgré sa faible représentativité, exige à son tour le retrait d’une loi travail pourtant vidée de sa substance. La France exaspérée découvre que les fonctionnaires cégétistes de la « lutte sociale » conservent un pouvoir de nuisance qui leur permet de paralyser l’approvisionnement d’énergie et les transports… Où cela finira-t-il ? Si l’exécutif cède, il donne le sentiment d’une impuissance de l’état face aux casseurs et aux bloqueurs. Mais, s’il se montre intransigeant, il risque l’implosion de son propre camp où certains voudraient précipiter son échec. La crise institutionnelle n’est pas loin…

    Dans ce contexte de ruine du pays, « la droite hors les murs » s’est donnée rendez-vous à Béziers, fin mai. L’initiative vise à rassembler toutes les bonnes volontés au-delà des systèmes partisans, systèmes égarés dans des querelles d’ego et à court d’idées neuves. On sait que ce qui est souhaitable n’est pas toujours certain. Espérons cependant qu’elle sache transformer l’exaspération générale en force de propositions et en actions concrètes. 

    Rédacteur en chef de Politique magazine

    Une152-Site.jpg

    Juin 2016 - Editorial