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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Ordonnances Macron, qu’en dire pour l’instant, par Frédéric Winkler.

    « La fin de la politique est le bien humain » Père de Pascal. Devant la cadence antisociale d'un système destructeur de notre économie au profit des banques dont le président fut un des loyaux serviteurs, alertons inlassablement nos frères dans la promiscuité des lendemains qui ne seront pas enchanteurs. Un monde Orwellien est en marche, depuis quelques temps déjà, il était question de réformer le Code du travail devenu effectivement incompréhensible dans ses inextricables articles.

    frédéric winkler.jpgLe président Macron avait annoncé qu’il gouvernerait par « Ordonnances », voilà qui est fait et tant pis pour les incrédules imaginant une justice dans un système qui depuis bien longtemps est antisocial (« Code du travail : Ce que contiennent les cinq ordonnances, Alexia Eychenne, 31 août 2017, « Libération », http://www.liberation.fr/…/ce-que-contiennent-les-cinq-ordo…). Il est plutôt question de faciliter les solutions expéditives concernant les salariés comme leurs instances représentatives. D’ailleurs un formulaire type sera fait pour les licenciements, plus pratique pour se débarrasser des salariés en entreprise (« Bientôt un formulaire pour se faire licencier ? », Cécile Crouzel Publié le 30/06/2017, le Figaro économie, http://www.lefigaro.fr…/09005-20170630ARTFIG00002-bientot-…) : « Cela va rassurer les PME, désormais on va pouvoir maîtriser le risque du licenciement » (François Asselin, président de la CPME, « Confédération des petites et moyennes entreprises »). Concernant l’ancienneté : « Avec deux ans d’ancienneté, le plafond sera de trois mois de salaire, augmenté à raison d’un mois par année d’ancienneté, jusqu’à 10 ans. Puis en hausse d’un demi-mois par an, pour atteindre 20 mois maximum pour 30 années dans la même entreprise. Les salariés avec peu d’ancienneté sont pénalisés, car la loi accorde aujourd’hui au moins six mois de salaire après deux ans de maison dans des entreprises de plus de 10 salariés. Le juge ne gardera sa liberté d’appréciation qu’en cas d’atteinte aux libertés fondamentales (harcèlement, discrimination, dénonciation de crimes et délits…) » (« Code du travail : Ce que contiennent les cinq ordonnances, Alexia Eychenne, 31 août 2017, « Libération », http://www.liberation.fr/…/ce-que-contiennent-les-cinq-ordo…). Voilà en guise de remerciement pour bons et loyaux services ! Lorsque l’on voit qu’en Allemagne il y a de plus en plus de travailleurs pauvres et que l’on nous présente ce pays en exemple ! Beaucoup s’imagine que les licenciés le sont parce qu’ils ne sont pas bons ou inutiles, certains même pensent que cela n’arrive qu’aux autres. Pour les vraies petites sociétés, cela pourrait être salvateur. Mais ce que l’on sait aussi c’est que les grosses structures feront de petites entités, les dommages intérêts seront plafonnés à 20 mois, par contre pour les petits… Le XIXe siècle n’est pas si loin. Pour avoir 20 mois il faut avoir 29 ans d’ancienneté ! Qui l’a ! Pour avoir 12 mois, ce qui n’est pas extraordinaire, il faut 14 ans d’ancienneté ! Et personne ne dit rien… en général les gens ont cinq à six ans d’ancienneté, ils auront alors 6 mois ! Le salarié à tout de même un droit majeur, celui de demander « pourquoi on le licencie », si malgré cela la réponse ne satisfait pas celui-ci, et que l’on se rend compte qu’il n’y a pas de motif sérieux, la loi prévoit d’office que c’est une simple irrégularité de procédure, cela ne coûte rien, le salarié gagnera 1 mois…
    Etre une femme en ce moment est encore plus dure, celles qui travaillent à temps partiel, y-a-t-on pensé ? Les femmes de ménage, les caissières qui n’arrivent jamais à faire 35 heures en une semaine, quand elles arrivent à en faire 15 ou 20, en s’affairant partout, sans parler des soucis de garde pour les enfants. Elles se retrouvent avec 500 euros par mois, plafonné à 20 mois, je vous laisse imaginer !
    On considère encore qu’il est moins grave pour une femme de perdre son travail qu’un mari ! C’est la double peine car elle a souvent déjà un salaire inférieur ! Et je ne parle pas des responsabilités et divers métiers qu’en tant que femme ou mère, elle doit honorer pour servir ceux qui l’entourent. N’est-on pas dans un processus de licenciement abusif protégé par la loi ? Et pas une ligne dans la presse comme le silence des officines syndicales ! Concertation ou complicité !
    Les sociétés étrangères vont jubiler ! Tout est fait pour le Medef, comme quoi les « naïfs », disons plutôt les « cocus » qui votent pour ce système antisocial aiment bien « se faire avoir ! ». Cela me rappelle une phrase de Garnier : « L'homme qui va voter pour obtenir de bonnes lois est semblable à l'enfant qui va au bois cueillir de bonnes verges pour se faire fouetter. Les votards demandent la lune au candidat qui s'empresse de la leur promettre. Quand il est élu, il ne peut tenir sa promesse qu'en leur montrant son cul » (Garnier - de la bande à Bonnot). Entre les salariés en limite de dépression (« burnout ») environ 25% de la masse salariale (La Dépêche, publié le 16/02/2017 : « Burn-out : 3,2 millions de Français exposés à l'épuisement professionnel », Actu Santé, http://www.ladepeche.fr/…/2518399-burn-out-3-2-millions-fra…), ceux qui prennent des calmants, des antidépresseurs, comme les taux de suicide alarmant des petites professions et des jeunes. La loi ne prévoit rien pour les familles et ce n’est qu’un maximum, le juge faisant ce qu’il veut ! Il n’y a pas de plancher. Si vous êtes une femme, les statistiques le prouvent, au prudhomme elle aura moins qu’un homme…Bref les financiers mènent l’Etat et font les lois, voilà ce qu’il faut comprendre depuis fort longtemps. Combien de gens avant d’être licenciés sont mis à l’écart, déconsidérés tel des lépreux d’hier ! On les diminue en les qualifiants de non « proactifs », manque d’imagination… faudrait-il parler des évaluations dont certaines parlent de courage, considérant les salariés comme des guerriers ! Les critères subjectifs dans lesquels on y met tout et rien… Mais de qui se moque-t-on ? Et ces pressions sur les lieux de travail ne sont-ils pas apparentés à du harcèlement. Avant pour avoir 3 ans de chômage, il fallait avoir plus de 50 ans désormais ce sera 55 ans. Par une supercherie toute relative, on parle de CDI (Contrat à durée indéterminée) pour la durée d’un chantier ou d’une mission, au lieu de l’ancien CDD (Contrat à durée déterminée). C’est une manière de se moquer du monde en maintenant une masse salariale dans la promiscuité et l’instabilité professionnelle. Les entreprises pourront négocier ce qu’elles veulent : diminution de salaire, 13e mois, primes, pouvant être diminuées. Celles-ci pourront aussi augmenter le temps de travail comme diminuer les salaires, imposer des mobilités selon le critère de compétitivité. Les instances quant à elles, seront réduites à une structure (+ de 50 salariés) nommée « Comité social et économique », comprenant les anciennes « Délégations du personnel, Comité d’Entreprise et Comité d’hygiène et de sécurité » (DP, CE, CHSCT). Il sera par ce biais facile à la Direction des entreprises d’agir les mains libres, je vous laisse imaginer l’opportunité pour les DRH ! La cerise sur le gâteau demeure que toute action en justice, comme les expertises, demandera 20% des frais engagés à cette nouvelle structure. La législation sociale devient une peau de chagrin…
    Les méthodes de travail dites « améliorations continuent » aussi subjectives que castratrices des réalités humaines avoisinent une robotisation plus que de raison. Prenons la secrétaire qui lorsqu’elle va faire quelques mètres pour une photocopie, fait de la relation sociale en parlant avec ses voisins, en échangeant sur divers sujets dont certains d’ailleurs permettent d’arranger des problèmes organisationnels comme des informations diverses ou tout simplement, peut être le besoin de parler d’autre choses, parce qu’elle est aussi humaine ! Mais des réactions parfaitement « débiles » vont imaginer visser cette photocopieuse près d’elle, pour gagner du temps et de l’argent parce que c’est toujours le mobile, le gain comme la réduction du personnel. Mais voilà qu’elle va être dérangée par du passage parce que cette imprimante n’est pas que pour elle et que le bruit va la perturber infiniment. Elle deviendra peut-être dépressive, ne trouvant plus le temps, car il est compté, de discuter avec ses voisins ou voisines, l’ambiance du service se dégradera, mais l’amélioration continue, fruit de la pensée d’intellectuelles en mal d’inventions aura fait un grand pas. Bref la pénibilité en prend aussi un coup, sont supprimés des critères d’attentions : la manutention de charges lourdes, les vibrations mécaniques comme les risques chimiques et les postures pénibles : « Le bon sens a prévalu » (Alexandre Saubot, vice-président du Medef)… Nous parlerons bientôt aussi des retraites …
    Ceci n’est qu’une économie jalonnée de combats sociaux, tous plus destructeurs les uns que les autres, résultat d’un libéralisme essaimant la guerre et la domination, par le choix de toujours plus de gains financiers. Le bon sens naturel quant à lui, est axé, sur l’entente en vue de créations de qualité, au service des consommateurs, en protégeant les travailleurs, patrons, cadres et employés comme ouvriers par des structures et lois qu’eux-mêmes auraient décidées, sans que l’Etat n’ait à intervenir, sauf en cas d’abus : « Le capital n’est pas… l’unique forme de propriété dont un homme puisse tirer légitimement avantage en vertu d’un droit propre. La possession d’une carrière, d’un métier peut aussi revêtir le caractère d’une propriété quand elle est garantie par la loi, c’est-à-dire quand elle constitue un droit propre à qui l’a acquise, qu’elle lui ouvre un privilège, et qu’elle ne peut lui être enlevée que par jugement » (La Tour du Pin, Jalons, II Economie sociale). C’est cela que nous dicte l’histoire empirique et c’est d’une étonnante actualité, seule la guerre sociale comme le profit d’une minorité sur la souffrance du plus grand nombre est rétrograde. On nous parle de population vieillissante mais où se trouve la politique familiale qui, hardie, pourrait multiplier les naissances, et donner cette richesse à notre pays, par une forte jeunesse acquise…
    Où se trouve l’égalité pour les femmes si nous ne pouvons lui offrir, car donneuse de vie, cette faculté de choisir sa vie et ses lendemains, en tant que mère. Au XXIe siècle nous ne sommes toujours pas capables de lui reconnaître ce droit essentiel d’être libre, de choisir sa vie professionnelle, là serait la révolution ! Combien le chômage serait réduit d’autant si nous proposions à toute femme, de choisir de travailler comme de rester chez elle, où pourtant 20 métiers l’y attendent, avec le salaire maternel et la retraite qui en découle. Elle pourrait ainsi choisir de 10, 20, 50 à 100%, le temps au travail, comme celui de la « maison », c’est un droit essentiel comme la juste reconnaissance de son état de femme. Tout le monde y trouverait son compte : moins de chômeurs, moins de personnes vieillissantes abandonnées, plus d’enfants, une présence accentuée auprès des jeunes souvent laissées seuls, un retour de la vie dans les communes… C’est aux femmes de choisir et non aux hommes qui l’obligent, sous prétexte d’une fausse liberté, de courir chaque jour, près des crèches et gardes diverses, de faire une carrière professionnelle, des formations et recyclages, en plus du ménage, de la cuisine, des devoirs d’école, lavages comme repassages, rangements, courses… Tout cela en courant, chaque jour, stressées par la route et les transports dans l’optique de tout bien faire et l’angoisse d’être en retard pour son ou ses enfants. J’ai peur de lister les angoisses de l’homme qui en comparaison seraient bien moindre mais taisons nous, ne réveillons pas un peuple qui dort !
    D’ailleurs l’être humain est un numéro et demain, un robot vivant, bienvenue dans le « Meilleur des mondes » d’Huxley. Nous savons, parce que nous sommes des héritiers, qu’il existe d’autres manières de gérer le travail et que celui-ci doit être le fruit de concertations entre les différents acteurs de chaque branche professionnelles : « ... on ne saurait faire reposer un régime corporatif un peu général sur des fondations qui sont l’exception ; mais il est très aisé d’y suppléer par des Conseils mixtes que nous appellerons Conseils corporatifs, composés de délégués fournis par les associations professionnelles d’ouvriers ou de patrons à nombre égal des uns et des autres, comme cela se pratique déjà pour les Conseils de prud’hommes. Leurs attributions seraient beaucoup plus étendues que celles de ces derniers conseils, puisqu’elles consisteraient à prévenir les conflits entre leurs membres, en place de les résoudre seulement. Et ces conseils seraient en effet beaucoup plus en état de le faire, parce que leurs membres seraient des mandataires d’associations aptes à se former un sentiment et à établir des cahiers » (La Tour du Pin, Jalons II, Economie sociale). Qu’un programme sain d’économie doit reposer sur la justice sociale où tous doivent participer dans ses conseils respectifs afin de construire pour demain. Nous vous invitons à consulter nos travaux tant historiques qu’actuels qui proposent un chemin empirique détourné du libéralisme financier fossoyeur des peuples. Il existe la vie, que celle-ci est tournée vers la lumière de la création et qu’au-delà des lois ou systèmes de gouvernement antinaturels comme antisocial, notre jour viendra ! « …La productivité du capital est une de ces expressions qu’il ne faut pas prendre à la lettre, mais traduire par cette périphrase : la productivité du travail au moyen du capital. Ce n’est pas la charrue qui travaille, c’est le laboureur : donc c’est lui qui produit, et non pas elle, bien qu’il ne pourrait produire sans elle. Il est donc inexact de dire qu’il y ait deux facteurs du produit ou agents de la production, il n’y en a qu’un, le travail, qui produit à l’aide des agents naturels qu’il rencontre ou des agents artificiels qu’il a lui-même créés. Autrement dit, le produit est du travail multiplié par du travail… Le capital est le produit d’un travail antérieur à celui que l’on considère sous sa forme de main-d’œuvre, voilà tout. Il n’est pas « du travail accumulé ». Il n’est pas de la force vive, mais de la matière inerte » (La Tour du Pin, Jalons II, Economie sociale).
    FW (Projet de société, à suivre...)

  • Moyen-Orient : I) le naufrage français, par Christian Vanneste.

    Le paysage politique du proche et du moyen orient paraît un écheveau d’une complexité inouïe, un noeud gordien qu’aucune épée ne pourrait trancher, même si c’est l’endroit du monde qui en attire le plus. Etats, nations, ethnies, religions, civilisations, ressources énergétiques, et puissances étrangères y composent un entrelacs que l’histoire a compliqué à plaisir.

    christian vanneste.jpgLes musulmans y sont les plus nombreux, mais sont divisés entre la minorité chiite, la majorité sunnite et d’autres appartenances confessionnelles comme les druzes ou les alaouïtes. Les chrétiens dont c’est le berceau ont survécu à la persécution musulmane, mais sont eux-mêmes, malgré leur nombre réduit, divisés en de multiples églises. Les Arabes, les Juifs, les Turcs et les Perses, mais aussi les Kurdes sont des groupes qui revendiquent leur identité linguistique et civilisationnelle souvent, mais pas toujours, reliée à la religion. La volonté émancipatrice des Arabes s’est faite d’abord contre les Turcs de l’Empire ottoman qui les a dominés pendant des siècles. Elle a pris ensuite deux voies radicalement opposées, celle du nationalisme arabe, laïc, et volontiers imitateur du nationalisme européen, avec le parti Baas, celui de Bachar Al-Assad, par exemple, et celle du réveil islamique, cette fois clairement anti-occidental, nostalgique d’un retour aux heures glorieuses du califat, avec les Frères musulmans. Les Turcs se sont eux libérés de l’islam qu’ils accusaient, non sans raison, à l’époque d’Atatürk, d’être responsable de leur décadence et de leur retard. L’AKP d’Erdogan, proche des Frères musulmans, caresse, au contraire, à nouveau l’idée d’une Turquie reprenant le glaive de l’islam pour assurer son rayonnement sur la région. L’Iran, d’abord séduit par la révolution laïque turque, avait pris le même chemin avec le fondateur de la dynastie Pahlavi, mais en permanence humilié par la mainmise des puissances étrangères, il a, le premier connu une révolution islamique, chiite, puisque la vieille et persistante identité perse a toujours cultivé sa différence religieuse. Les deux guerres mondiales ont permis à un peuple de revenir s’établir dans la région et d’y construire un Etat, d’une force sans commune mesure avec sa surface, profondément différent de tous ceux qui l’entourent, notamment en raison de son développement économique et scientifique, et aussi parce qu’il est, dans cette partie du monde, l’exception démocratique. Il s’agit d’Israël. Enfin, tous les autres Etats de la région ont leur spécificité historique et politique. Seuls les Kurdes sont en attente du leur, frustrés d’une promesse non tenue depuis le lendemain de la première guerre mondiale. Le destin du moyen-orient a, en effet, depuis ce temps été grandement influencé par les richesses énergétiques de son sous-sol, et les convoitises qu’elles ont suscitées.

    La politique française a manqué, là comme ailleurs, de constance et de cohérence. La France aurait pu y jouer le premier rôle comme elle le fit, au XIXe siècle, en soutenant Mehemet Ali, le vice-roi d’Egypte dans sa révolte contre l’Empire ottoman, mais elle a préféré se mettre dans la roue de l’Angleterre. C’est ainsi que lors du partage des dépouilles arabes de l’Empire turc, elle a laissé l’Irak et son pétrole à Londres en limitant son mandat à la Syrie et au Liban actuels. La France avait une mission particulière qui était la protection des chrétiens sujets des Ottomans. Cet enracinement français datait pratiquement des croisades et s’était maintenu notamment dans le lien particulier avec les maronites libanais, et la protection des lieux saints de Jerusalem, obtenue lors des « capitulations », rappelée récemment lors d’une visite du président Macron. Mais là encore, le désintérêt des derniers gouvernements français pour les Chrétiens d’Orient, leur tropisme vers les richesses des émirats pétroliers, ont souligné une inconstance, qui a déçu nos alliés. Nos traditionnels rivaux auprès des chrétiens ont pris la place : ce sont les Russes qui occupent désormais le terrain. On serait en peine de définir la stratégie française dans l’histoire récente de cette région du monde : alliée d’Israël contre les nationalistes arabes sous la quatrième république, à l’époque de la guerre d’Algérie, puis plus distante de l’Etat juif, et plus proche des nations arabes, comme l’Irak et la Syrie, et de l’Iran du Shah, sous la cinquième république gaulliste, la France n’a cessé de brûler ses vaisseaux. Elle a accueilli l’Imam Khomeyni avant qu’il ne renverse le Shah, puis a soutenu l’Irak de Saddam Hussein contre l’Iran des mollahs. Cela nous a coûté les cinquante-huit parachutistes tués au Drakkar par le hezbollah au service de l’Iran. Puis elle a courtisé non sans succès les monarchies du golfe, le Qatar sous Sarkozy, l’Arabie Saoudite sous Hollande, sans toujours voir que les richesses présentes valent moins que l’avenir politique des grandes nations. Engagée avec les Anglo-saxons auprès des islamistes et contre les nationalistes, au nom d’une fallacieuse ingérence humanitaire appelée par BHL et cie, au premier rang en Libye, puis en Syrie, la France a démenti son orientation précédente, celle qui avait suscité l’opposition à l’invasion de l’Irak par les Etats-Unis. Cette volte-face est sans doute le point culminant de la bêtise de notre « diplomatie » : nous avons contribué au chaos qui menace le Sahel, été les complices du massacre des chrétiens en Syrie, et laissé la place aux Russes sur le plan politique et aux anglo-saxons sur le plan économique. Nous avons, du même coup, favorisé les migrations que notre pays supporte de plus en plus mal. On peut difficilement être plus mauvais ! Il est essentiel pour notre pays de renouer avec lui-même, avec une stratégie qui soit à la hauteur de son passé. (à suivre)

  • La sauvegarde du patrimoine, un enjeu français

    Le château de Josselin, dans le Morbihan 

    Par Jean-Philippe Chauvin

     

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    Le Loto du patrimoine se déroule cette semaine et devrait rapporter environ 15 à 20 millions d'euros pour participer à la restauration de 270 sites en péril : cela peut sembler dérisoire au regard des enjeux et de l'importance de ce qui fait nos paysages historiques et l'identité de la France tout autant que sa mémoire vive.

    Mais, même si les sommes restent beaucoup trop modestes, c'est toujours mieux que rien et, surtout, c'est l'occasion de mettre en valeur quelques éléments de la richesse française et de sa civilisation bimillénaire, et de rappeler à nos contemporains que nous sommes des héritiers, que nous le voulions ou non. 

    glise stjacques.jpgCette opération intervient au moment où le Brésil pleure son patrimoine détruit lors de l'incendie de l'ancien palais impérial devenu Musée national à Rio de Janeiro. « Créé en 1818 par le roi portugais João VI, il abritait notamment le squelette de Luzia, plus ancien humain découvert dans le pays, datant d'environ 11.000 ans », rapporte Le Pélerin dans son édition du 6 septembre, et environ 20 millions de pièces conservées en cet endroit ont disparu en une seule nuit, n'en laissant que cendres et regrets, colère aussi. Les raisons qui expliquent, non pas l'incendie mais son ampleur et ses conséquences dévastatrices, sont éminemment politiques, comme « les coupes budgétaires décidées par le gouvernement libéral et affectant, entre autres, l'entretien du bâtiment ». Cela doit nous alerter sur la précarité de ce qui est face aux événements toujours possibles de l'incendie, du vandalisme ou du vol, et nous inciter à prendre quelques précautions et quelques initiatives pour préserver, entretenir et, surtout, valoriser ce que nous possédons comme patrimoine physique, mais sans jamais négliger « l'esprit des choses », ce patrimoine immatériel et symbolique qui donne du sens aux monuments et aux objets d'hier et d'avant-hier. 

    Dans cette période de mondialisation qui tend à uniformiser les pensées et à dénier les identités particulières des États pour imposer un modèle à la fois mondial (société de consommation ; libre-échange ; primat de l'économie ; multiculturalisme ; etc.) et communautariste (religieux ou ethnique), la préservation du patrimoine français va bien au-delà de la seule protection des vieilles pierres ou des ensembles admirables : il s'agit de sauvegarder et d'entretenir ce qui nous mène de la terre au ciel, nos racines, variées, familiales et provinciales, et ce tronc commun qui se nourrit de toutes et les réunit toutes, la nation française, lui même décoré et enrichi d'influences diverses et parfois extérieures, au fil d'une histoire qui n'est pas finie. 

    Il y a un « devoir de patrimoine », qui doit permettre à la mémoire de se perpétuer sans être un carcan mais bien plutôt « la possibilité d'un destin ». Si chacun de nous, et aussi tous les amoureux de la France et de ses mille couleurs, de la Bretagne à l'Alsace, de la Provence au pays d'Ouche, de Paris à Lancieux, peuvent être les gardiens attentifs et attentionnés de ce riche patrimoine, il appartient à l’État de jouer son rôle historique et politique qui est de garantir sa bonne santé et sa transmission aux générations futures, non en organisant tout et en intervenant partout mais en mobilisant les énergies disponibles et en appelant les capitaux et le mécénat là où c'est possible, et en n'hésitant pas à mettre la main à la poche quand cela est nécessaire, comme le firent les rois qui se sont succédé depuis François Ier, puis les quelques présidents soucieux d'art et de mémoire, comme MM. de Gaulle et Pompidou, entre autres. M. Macron, qui inaugura son règne quinquennal dans la cour du Louvre royal, ne doit pas oublier que le décor de sa victoire doit aussi à ce lointain passé qui, en définitive, n'est jamais complètement dépassé, source d'une mémoire active et encore vive d'une réflexion politique qui pose le temps comme un élément fondateur de toute puissance pérenne et visible. 

    louvre.jpgL’État ne doit pas être un simple organe d'administration économique, comme le souhaiteraient les adeptes d'un libéralisme oublieux du Bien commun et partagé ; il se doit d'être le protecteur des arts et des pierres qui fondent la nation, avant que d'en être le financier ultime si besoin est. Cela implique aussi de ne pas laisser le passé nous commander mais d'en préserver les fondations solides sans lesquelles il n'est pas d'avenir souverain possible: la France n'est pas, ne doit pas être un musée. Mais elle doit être elle-même, libre, dans une logique permanente de « tradition critique » et de « fidélité créatrice ». Le bon usage de notre riche patrimoine peut en être une illustration utile et, en tout cas, nécessaire : oublier cela serait, non seulement un risque pour la pérennité de ce qui est, mais un péril pour ce que nous sommes au regard du monde et de l'histoire...     

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

    A lire sur Lafautearousseau ...

    Un coup de chapeau à Stéphane Bern pour son courage dans la défense du patrimoine !

  • Un ennemi peut en cacher un autre…., par Christian Vanneste.

    ” L’Etat est l’unité politique historique qui a réussi à supprimer l’ennemi à l’intérieur de son ressort pour le rejeter à l’extérieur”  écrivait Julien Freund en analysant ce  qui était pour lui l’un des présupposés du domaine politique, le couple “ami-ennemi”. 

    christian vanneste.jpgIl ajoutait une remarque qui devrait aujourd’hui nous mettre en garde : “quelle que soit l’unité politique, toutes tendent à éliminer l’ennemi intérieur pour faire régner la concorde civile… Une collectivité politique qui ne parvient pas à dominer l’inimitié intérieure… s’installe dans le désordre et l’anarchie… et par conséquent n’est plus en mesure de remplir une des fonctions capitales de tout Etat, à savoir la protection et la sécurité de ses membres.” Deux corollaires s’en suivent : d’abord, un Etat qui veut perdurer doit demeurer capable de désigner ses ennemis et de les combattre. Ensuite, la possibilité d’un monde délivré de la politique fondée sur la distinction de l’ami et de l’ennemi est une utopie. Le pacifisme a inévitablement conduit à la guerre. Le rôle des disciples de Briand dans l’aveuglement français face à l’Allemagne, même devenue nazie, a été capital, et on retrouve parmi les pires des collaborateurs certains d’entre eux. L’idéal chrétien de l’amour du prochain allant jusqu’à celui  de l'”autre”, et même de l’ennemi auquel on pardonne, ne doit concerner que les personnes, et non les Etats. La civilisation chrétienne n’a survécu qu’en résistant à l’islam par la guerre en Espagne, à Lépante et devant Vienne. Le Christ offre l’exemple d’une morale sublime, mais laisse à César la conduite de la politique nécessaire. C’est pourquoi, les rêveries kantiennes d’une “paix perpétuelle” dont Fukuyama a cru entrevoir la réalisation lors de la chute de l’URSS, avec la généralisation des états démocratiques comme fin de l’histoire, demeurent aussi vaines que belles.

    Depuis, l’idée d’un gouvernement mondial s’est substituée à l’universalisme des démocraties confondues de plus en plus avec les “Etats de droit”. Un double glissement s’est opéré : d’abord, il est admis que les clivages, les intérêts et les ambitions qui opposent les Etats ne sont pas limités à l’affrontement idéologique qui a caractérisé la guerre froide. Le sentiment de l’identité nationale, culturelle, civilisationnelle, religieuse de même que la préservation des “styles politiques” des différents régimes, les rivalités ethniques, et bien sûr les appétits économiques se liguent pour entretenir les relations d’amitié et d’hostilité qui ont toujours marqué la politique “internationale”. Aussi, l’unité politique du monde s’est réduite à celle du monde occidental centrée sur les Etats-Unis et leurs alliés proches, priés d’ouvrir leurs frontières et de converger vers le même monde consumériste et hédoniste. En découlent à la fois une grande hostilité à l’encontre des Etats suffisamment grands pour résister et sauvegarder leur identité, comme la Russie, et une certaine latitude accordée aux puissances trop différentes comme la Chine ou l’islam dont on pense aujourd’hui que la démocratie à l’occidentale y est impossible.

    Le second aspect de ce glissement tient au sens donné à la démocratie. On pouvait penser que seuls les gouvernements se font la guerre et que la souveraineté généralisée des peuples assurerait la paix définitive. Les guerres les plus cruelles mobilisant des populations entières ont au contraire été les fruits de l’accession des peuples au pouvoir, de la “Grande Nation” française contre l’Europe entre 1791 et 1815 jusqu’aux massacres des deux guerres mondiales. Peu à peu, émerge une sorte de démocratie sans le peuple, avec le remplacement de la volonté populaire par la prévalence de la norme : c’est l’Etat de droit qui impose notamment aux peuples de se soumettre à des règles tombées d’un ciel non-religieux mais juridique, et leur interdisant de lutter efficacement contre leur propre disparition. Le commissaire ou le juge remplacent le gouvernant, et contrôlent les évolutions économique et juridique, au sein d’organismes surplombant les gouvernements de l’ONU à l’Europe, celle de l’UE comme celle de la CEDH, en passant par le FMI, l’OMS, etc… Une superstructure mondiale caractérisée par une caste où se mêlent la technocratie et la finance, relayée par les “Etats profonds” des nations va broyer menu les vieilles nations pour les réduire en une masse indistincte de travailleurs et de consommateurs nomades et interchangeables.

    L’Europe est évidemment le coeur de cible. Sa population est vieillissante. C’est ainsi qu’une sénatrice française, par ailleurs turque et israélienne, Esther Benbassa a pu oser : “La France a besoin des migrants pour renouveler sa population… C’est à ça que sert l’immigration.” Est-il logique qu’une personne ait plusieurs nationalités ? Comment parler encore de la nation comme unité politique capable d’exprimer la volonté générale lorsqu’une partie de ses membres font aussi allégeance à un autre Etat, y compris quand un conflit avec celui-ci est possible ? Doit-on permettre à celui qui est aussi ressortissant d’un autre Etat d’accéder au pouvoir du nôtre, d’y faire les lois, d’en diriger l’exécutif ? L’évolution du droit y conduit sans qu’on ait interrogé les peuples. La croissance d’une population séparatiste dans un pays est évidemment une menace mortelle pour lui. On voit bien désormais que la France fait face à deux ennemis intérieurs : le premier, en haut, par idéologie veut gommer l’identité nationale et les frontières qui la protègent en prétendant que la France a une vocation universelle, le second, en bas, modifie sourdement et localement les modes de vie, change les comportements, pèse sur les votes, génère des élus communautaires plus que nationaux, fissure la conscience collective notamment à travers l’aliénation de son Histoire.

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • Éphéméride du 5 avril

    Karakorum, ancienne capitale de l'empire mongol...

     

     

    1284 : Guillaume de Rubrouck, premier occidental à entrer dans Karakorum  

     

    Tout le monde connaît Marco Polo, l'explorateur vénitien, et son célèbre Livre des merveilles.

    On sait moins que ses pérégrinations en terre mongole avaient été précédées par celles de plusieurs moines, envoyés comme ambassadeurs soit par le Pape, soit par le roi de France, Louis IX (futur saint Louis).

    Ainsi, trente ans avant Marco Polo, Ascelin de Lombardie et André de Longjumeau, dominicains, et deux franciscains, Jean de Plan Carpin et Guillaume de Rubrouck, sillonnaient les routes de Mongolie.

    Ce fut Frère Guillaume de Rubrouck, natif de la Flandre française, ami et intime de Saint Louis, qui entra le premier dans Karakorum, alors capitale de l'empire mongol, et c'était bien la première fois qu'un ambassadeur chrétien occidental pénétrait dans la ville : il y fut accueilli solennellement par les Nestoriens du lieu, venus en procession au-devant de lui. 

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    La route de Guillaume de Rubrouck 

     

    https://clio-texte.clionautes.org/L-Empire-mongol-recit-de-Guillaume.html 

     

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    1419 : Vincent Ferrier meurt à Vannes...

     

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    La Porte Saint Vincent, à Vannes, date du XVIIème siècle : l'actuelle statue remplace celle qui fut détruite à la Révolution...

    https://nominis.cef.fr/contenus/saint/922/Saint-Vincent-Ferrier.html

     

     

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    1612 : Début des trois journées de fêtes pour l'inauguration de la Place Royale  

            

    Henri IV fut un grand roi, mais aussi un roi bâtisseur, moderniste et visionnaire.

    On lui doit la Place Dauphine (voir l'Éphéméride du 10 mars) et la Galerie du Bord de l'Eau, reliant le Louvre et les Tuileries (voir l'Éphéméride du 9 janvier), ainsi que l'ouverture de pas moins de soixante huit rues dans Paris.

    Un autre de ses projets, la Place de France aurait du s'élever dans le Marais, comme la Place royale : l'assassinat du roi empêcha la réalisation de ce superbe projet :

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    La Place Royale - aujourd'hui Place des Vosges - est donc maintenant le troisième élément de la trilogie monumentale voulue par le monarque.

    Il ne la verra pourtant jamais : elle ne sera inaugurée que deux ans après son assassinat...

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    http://www.histoire-pour-tous.fr/tourisme/105-france-paris/3390-la-place-des-vosges-paris.html

     

    Le feu d'artifice du carrousel, tiré à cette occasion, le sera également pour fêter l’alliance matrimoniale entre la France et l’Espagne, dont sera issu Louis XIV...

    C'est le premier grand feu d'artifice tiré en France : il inaugure une tradition qui va créer un savoir-faire inégalé et constamment renouvelé depuis, dans laquelle s'illustreront notamment les frères Ruggieri, venus de Bologne en France, vers 1740. 

    Vu la qualité de leurs feux d'artifice, les Ruggieri sont rapidement chargés d'animer les spectacles de la Cour à Versailles : l'aîné, Petronio, reçoit de Louis XV le titre d'Artificier du roi :

     • http://inha.revues.org/2806

    http://www.ruggieri.fr/

     

     

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    1673 : Mort de François Caron

              

    Il est le premier Français à avoir visité le Japon, où il débarqua an 1619.

    Explorateur, ce huguenot s’est d’abord réfugié aux Pays-Bas-Unis avant d'entrer au service de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, dont il devint rapidement le second.

    En 1636, il écrivit, en langue hollandaise, une description du Japon, qui sera publiée en 1648 et traduite en allemand, en anglais et en français.

    Au service des Pays-Bas, de 1641 à 1644, Caron reçut une offre de Colbert pour devenir le Directeur général de la Compagnie française des Indes orientales. En 1665, il navigua jusqu’à Madagascar et fonda un poste de commerce à Surat, en Inde. En 1672, il installa la Compagnie à Ceylan.

    Il mourut dans le naufrage de son navire, dans la bouche du Tage, alors qu’il revenait en Europe.

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    Et pourtant il y est allé, et même le premier !

    C'est, malgré tout, un bien drôle de "Japon rectangulaire" (et orienté Est/Ouest !) que dessine François Caron, dans son ouvrage "A True Description of the Mighty Kingdoms of Japan and Siam".

     

     

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    1693 : Louis XIV crée l'Ordre royal et militaire de Saint Louis 

     

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    Tenue de Chevalier, Commandeur et Grand Croix

    L’insigne était composée d’une croix de Malte blanche et or, portant des fleurs de lys aux angles. Au centre se trouvait un médaillon portant l’inscription LUD(OVICUS) M(AGNUS) IN(STITUIT) 1693, pour Louis le Grand l’a institué en 1693, entourant une représentation de Saint Louis :

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    De François Bluche (Louis XIV, page 737) :

    "...Ce cordon rouge, qui annonce directement - jusque par sa couleur - la légion d'honneur impériale, crée aussitôt une belle émulation dans les armées de Sa Majesté. S'il ne peut et ne veut rivaliser avec le cordon bleu du Saint Esprit, il a cette particularité d'être accessible à tous. La valeur et le mérite sont les seuls titres pour y entrer." 

     http://www.saint-louis.info/pages/histoire/ordremerite.htm

     

     

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    1732 : Naissance de Jean-Honoré Fragonard

     

    LE BAISER.JPG 

     Le baiser volé...

    À Grasse, sa ville natale, se trouve sa maison-musée :

    http://www.museesdegrasse.com/vmjhf/presentation

     

     

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    1794 : Danton condamné

     

    Le Comité de Salut public, qu'il a pourtant contribué à mettre en place durant la Terreur - dont il est l'un des pères - juge Danton et le reconnaît coupable de "tiédeur".

    GUILLOTINE.jpg

                Dans notre Album Écrivains royalistes (I) : Chateaubriand voir la photo "Le pandemonium révolutionnaire : Danton"...

    Danton est  le principal organisateur de l'émeute du 10 août 1792 (voir l'Éphéméride du 10 août) qui mit fin, de fait à la Monarchie; et aussi l'un des principaux instigateurs des monstrueux "Massacres de septembre", à peine trois semaines après (voir l'

  • Nouvelles du blog : de la semaine écoulée à celle qui vient...

                Samedi, c'est le moment de notre nouveau rendez-vous hebdomadaire, au cours duquel nous vous donnons quelques informations sur la vie de votre Blog. Nous espérons que nous commencerons souvent par cette bonne nouvelle : avant même la fin du mois, nous avons déjà largement dépassé le nombre de visiteurs uniques du mois d'avril, qui était notre meilleur mois depuis l'ouverture de lafautearousseau.

               Le nombre de visites et le nombre de pages consultées sont également en hausse, quoique moins forte que celle des visiteurs uniques; mais, on le sait, c'est cette catégorie qui est la plus importante. Merci donc à vous tous, et tâchons de continuer dans cette (bonne) voie ....

                Nous préparons la mise en forme de la conférence que Gérard Leclerc a prononcé à Marseille, le mercredi 27, et que vous trouverez la semaine prochaine, dans la Catégorie "Vidéo / Audio / Conférences". En attendant cet excellent exposé sur ce que Gérard à appelé "le pontificat de l'intelligence", voici ce que vous trouverez cette semaine (sauf si des imprévus, liés à l'actualité, font déplacer une ou deux notes....).

                Dans la Catégorie Ainsi va le monde, un petit sourire dimanche (détendons-nous un peu, de temps en temps...), avant de retrouver, lundi, les casseurs de notre chère ex-douce France (des voyous qui, en l'occurrence n'ont "eu"que... du sursis !); la note sur Georges Mathieu, qui devait passer mercredi dernier, a été reportée à mardi prochain (abondance de l'actualité...); mercredi, nous verrons comment La Bruyère est finalement tout à fait d'aujourd'hui, dans sa critique des jargonautes (déjà !...); mercredi nous verrons que le Littré donne une bonne définition de Youssef Fofana; la note sur le dossier du Point a aussi été reportée: espèrons qu'elle passera vendredi; et, samedi, nous célébrerons l'anniversaire de Georges Steiner, en réparant une erreur surprenante d'un site habituellement mieux inspiré. Quelle erreur ? Avoir omis de mentionner Pierre Boutang parmi "les personnalités liées à Georges Steiner". Un comble, quand on sait que celui-ci considère Boutang comme le plus grand philosophe, depuis Platon.....

                Pour ce qui est des notes longues, nous parlerons dimanche de ceux qui ont manifesté pour Colonna; lundi, vous pourrez lire la très intéressante conférence sur Freud que nous a envoyée Yvan Blot, avec ses encouragements, et dont nous vous avions touché un mot la semaine dernière; mardi, nous verrons comment Besancenot s'est fait prendre à partie par un ouvrier ( "tu fais le kéké devant les caméras.."), et nous tâcherons d'en tirer la leçon politique; mercredi, nous parlerons des suites et conséquences des longs mouvements de blocage des universités; jeudi, vous disposerez de l'enregistrement de la soirée organisée récemment par Les Epéessur Pierre Boutang, avec Gérard Leclerc, Axel Tisserand et Stéphane Giocanti. Un grand merci à nos amis des Epées pour nous avoir autorisé à diffuser ces deux enregistrements (de 55 et 33 minutes); enfin, samedi, nous poursuivrons notre débat autour de la question de la déchéance de la nationalité, en regardant précisément ce que disent les textes de lois actuels....

                Enfin, les Ephémérides nous permettront d'évoquer le martyre de Jeanne d'Arc avec un très beau texte d'André Malraux (aujourd'hui); dimanche, les travaux de restauration de Notre-Dame de Paris par Viollet le Duc; lundi, l'élection d'Hugues Capet à Senlis, dont nous vous avons tant parlé depuis mars ("Autour du Prince Jean !"); mardi, nous réfléchirons sur le sort des Girondins, apprentis sorciers, dévorés par les forces qu'ils ont imprudemment mises en mouvement, et qu'ils n'ont plus pu contrôler par la suite...; mercredi, nous évoquerons Pasteur; jeudi, Chateaubriand et Bainville nous donneront leur opinion sur la Charte de 1814 de Louis XVIII; vendredi, nous parlerons de deux monuments emblématiques de notre chère ville capitale : l'Arc de Triomphe du carrousel et le Sacré-Coeur de Montmartre; et samedi, bien sûr, le débarquement...

                Bonne semaine sur lafautearousseau, et continuez à nous aider !.... Envoyez des notes à vos amis, envoyez des commentaires... Merci d'avance...      

  • Coronavirus : un rapport au vitriol des pompiers dénonce la gestion de la crise.

    Une travailleuse saisonnière subit un test pour le SARS-CoV-2 pratiqué par des pompiers, dans un gymnase à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône), le 10 juin 2020. CLEMENT MAHOUDEAU / AFP

    Source : https://www.lemonde.fr/

    Dans un rapport interne, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers recense les ratages : une administration de la santé dépassée, des préfets « relégués au second plan » et des pompiers pas assez mis à contribution.

    Une administration de la santé dépassée, des préfets « relégués au second plan », un numéro d’urgence saturé : la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) dénonce dans un rapport au vitriol la gestion de l’épidémie de Covid-19.

    Révélé par Le Parisien, ce document destiné au ministère de l’intérieur « n’est pas finalisé et ne devait pas fuiter dans la presse », a regretté auprès de l’Agence France-Presse (AFP) le colonel Hugues Deregnaucourt, vice-président de la Fédération.

    L’organisation, qui représente les 247 000 pompiers de France, assume toutefois les critiques formulées dans ce document particulièrement cinglant à l’égard du ministère de la santé et des agences régionales de santé (ARS).

    « La gestion de crise, c’est un métier »

    « Les préfets ont très longtemps été aveugles, aucune descente d’informations n’était faite par les délégués territoriaux des ARS », a déclaré M. Deregnaucourt. « La gestion de crise, c’est un métier, on ne la laisse pas aux directeurs administratifs et financiers », a-t-il estimé, assurant que, dans de nombreux départements, « on a vraiment fait attention à ne pas utiliser les pompiers. »

    La gestion de l’épidémie est étrillée par le rapport, qui dénonce une « crise (…) du leadership de la communication », selon Le Parisien. « Pour être efficace, la gestion d’une crise d’ampleur doit mobiliser un directeur unique, un commandant des opérations unique et des conseillers techniques », développe le document. A l’avenir, « pourquoi ne pas créer un ministère de la protection civile, comme certains pays le font ? », plaide M. Deregnaucourt.

    Selon le rapport, « on a confié le rôle de commandant de crise à des conseillers techniques », ce qui a provoqué un « travail en silo des administrations, un brouillage des décisions stratégiques ».

    Une « gestion comptable et financière du système de santé »

    Aux commandes, les ARS ont eu une « gestion comptable et financière du système de santé » et n’étaient « aucunement préparées à la gestion des situations d’urgence. Elles ont semblé accaparées par la gestion du nombre de places en réanimation hospitalière et par les remontées statistiques », écrit la FNSPF.

    Sans dialogue avec les ARS, « les préfets ont été relégués au second plan », d’après le document. Avec, pour conséquence, « l’oubli des Ehpad [établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes], laissant seules les collectivités territoriales face aux décès en nombre de nos aînés ».

    Le rapport estime également que les centaines d’évacuations de patients en TGV ou en hélicoptère, conçues pour désengorger les hôpitaux, étaient de « pures opérations de communication » et une « véritable esbroufe ». « Etait-il efficace de faire faire des centaines de kilomètres aux victimes, alors que souvent il y avait de la place dans la clinique d’en face ? », cite Le Parisien.

    Le document dénonce également la saturation du 15, régulé par le service d’aide médicale urgente (SAMU), avec des temps d’attente avoisinant les quarante minutes dans certaines régions.

  • Franck Ferrand et Denis Tillinac, en ”tontons flingueurs” des niaiseries ”républicaines”. Et, en prime, Simone Weil, pou

    POLITIQUEMENT CORRECT.jpgSale temps pour les tabous, les mythes creux, les "ridicules légendes" (pour reprendre le mot de Bainville) de la mythologie républicaine idéologique, sur laquelle se fonde le pouvoir vermoulu, usé jusqu'à la corde, qui échoue lamentablement, partout et dans tous les domaines, mais qui préside, hélas, au lent et continu abaissement de la France.

    Un abaissement qui n'est dû qu'à lui, ce Système que nous dénonçons, car la France possède tous les atouts pour redevenir ce qu'elle était "quand notre organisation naturelle et historique fonctionnait", comme dit Maurras.

    Mais voilà : si "le roi est nu", nous ne sommes plus seuls à le dire... Et, dans cette seule semaine écoulée, Denis Tillinac, d'abord, a brisé un tabou en déclarant : "Les valeurs républicaines, ça n'existe pas !".

    Puis, très peu de jours après, c'est Franck Ferrand qui, à son tour, jouait le briseur de tabou : "Être "républicain", qu'est-ce que ça veut dire ?... que signifie ce terme, si crânement revendiqué par le premier venu ? Rien, ou pas grand-chose..."

    Enfin, comme un bonheur - et, à fortiori, deux - n'arrive jamais seul, voici que sort un Cahier de l'Herne, consacré à Simone Weil. Edouard Huber, qui le présente dans le dernier numéro de Famille chrétienne en extrait un fort intéressant "En finir avec les droits de l'homme", tiré des premières lignes du livre de la philososphe, L'Enracinement, dans lequel Simone Weil désigne les "obligations envers l'être humain" comme un fondement de la vie sociale plus réel que les "droits"... 

    Bref, une semaine faste - ou néfaste, selon le "camp"... - et l'intérêt de regrouper en une seule page ces trois textes, pour la commodité de leur diffusion, qui doit évidemment être la plus large possible... 

     

     

    I. Tiré du Cahier de l'Herne sur Simone Weil, présenté par Edouard Huber : "En finir avec les droits de l'homme ?" :

    Droits de l'homme.pdf

    simone weil l'herne.jpg

     

    II. Franck Ferrand : "Être républicain, qu'est-ce que ça veut dire ?" :

    FRANCK FERRAND.jpgC'est le mot à la mode: dans les médias, ces temps-ci, les bonnes choses sont qualifiées de "républicaine", les mauvaises, d'"antirépublicaines". "C'était un grand républicain", proclame ainsi - parmi cent exemples - un communiqué de l'Elysée, publié à l'occasion de la mort de Maurice Faure.
    Mais de quoi parle-t-on, au juste?
    Quelqu'un pourrait-il m'expliquer en quoi le fait d'être "républicain" ou "républicaine" constituerait, en soi, un brevet de vertu ?
    Déjà, cela supposerait qu'on définisse clairement la notion, d'autant plus répandue qu'elle est complexe à cerner. Aux Etats-Unis, être Républicain traduit une appartenance politique. En Espagne, dans les années 1930, cela relevait d'un engagement fort. Mais en France, de nos jours, que signifie ce terme, si crânement revendiqué par le premier venu? Rien, ou pas grand-chose - n'en déplaise aux tribuns, aux éditorialistes, aux analystes qui, à tous vents, en usent et en abusent.
    Qu'on permette à l'historien de souligner, pour commencer, que la forme républicaine d'un gouvernement n'a jamais garanti son caractère démocratique.
    Même de nos jours, une république n'est pas forcément une démocratie: la dictature en vigueur à Pékin porte le nom de "République populaire de Chine"; or, l'idée ne viendrait à personne de louer ses mœurs politiques! Le chef de l'Etat y est désigné à huis clos par le Parti, et s'il existe bien un parlement élu, celui-ci ne se réunit qu'une fois l'an et ne dispose d'aucun pouvoir concret… A l'inverse, une démocratie n'est pas obligatoirement une république: le Royaume-Uni sans doute est la plus emblématique des vieilles démocraties ; or son régime est bel et bien monarchique, même si la reine n'y détient de pouvoir qu'honorifique, et si son premier ministre est issu d'un parlement élu au suffrage universel direct.

    J'irais jusqu'à rappeler que, selon un classement international établi en décembre 2013 par l'association autrichienne The Democracy Ranking en fonction du plus ou moins grand respect des droits humains au sein de 115 Etats souverains, les deux premiers (la Norvège et la Suède) sont des monarchies, et les deux derniers (le Yémen et la Syrie), des républiques ! Que, dans les vingt "meilleurs élèves", onze relèvent d'un roi, d'une reine ou d'un empereur, alors que dix-huit des vingt plus mauvais affichent hautement leur dénomination républicaine - la France elle-même ne venant du reste qu'à la seizième place…

    Allons-nous cesser pour autant d'entendre notre personnel politique employer, à l'envi, le terme «républicain» en lieu et place de "démocrate", "pluraliste", "équitable" ou simplement "respectueux des institutions" ?

    Je crains que non, hélas, tant le suivisme et la facilité se sont depuis longtemps imposés dans ses rangs.


     

    III. Denis Tillinac : "Libérez-vous ! Bazardez les fausses valeurs de la gauche !...". "..Les valeurs républicaines, ça n'existe pas !..."

    (extraits d’une interview de Denis Tillinac par Patrice de Méritens,  parue dans le Figaro Magazine)

    TILLINAC.JPGPatrice de Méritens (PM) : Etes-vous prêt, comme Eric Zemmour ou Ivan Rioufol, à devenir la cible de la presse de gauche bien pensante ? 

    Denis Tillinac (DT) : Je n’ai pas encore eu cet honneur, mais je ne désespère pas. Compte tenu de l’état de tension hystérique des moralistes de la gauche officielle, plus rien ne peut étonner. Mais comme tout ce qui est excessif est insignifiant, cela n’aura aucune importance. La bien-pensance s’affole parce qu’elle sait que les présupposés soixante-huitards sont en perdition. On juge l’arbre à ses fruits : deux générations de gosses déstructurés, une mémoire collective ruinée. une culture humaniste en déshérence, des classes moyennes de moins en moins civilisées, autant de conséquences directes de l’antipédagogie et du matraquage idéologique que nous subissons depuis des décennies.

    Nous sommes désormais le dos au mur avec,  juste devant nous, un précipice sans mémoire, sans arrière-pays spirituel, un vide qui fait peur. 

    PM : Faudra-t-Il donc être réac pour retrouver le bonheur ? 

    DT : Par provocation, oui ! Tout comme dans la démonologie médiévale, "réac" désigne le visage diabolisé de l’Autre, la figure de ceux que le pouvoir actuel récuse : une France qu’il prétend nier, mais qui se réveille, avec des livres d’historiens, des essais de philosophes, des manifestations populaires. De façon anarchique et désordonnée, sans doute, mais dans une perspective de rejet de l’ordre moral socialo-gaucho-bobo, avec cette honte de soi, ce reniement de tous nos ancrages. Il faut les retrouver en cultivant sans complexe le goût du terroir, le sentiment patriotique, la fierté de notre culture. autrement dit. retrouver l’amour de soi et de ce dont on procède.

    Le nouvel ordre bobo s’y oppose, en confondant égalité et équivalence. Un homme n’est pas une femme,  "l’animus" décrit par Jung n’est pas "l’anima", les deux coexistent à l’intérieur de chaque personne. Pas question d’avaliser une idéologie qui prétend fondre les invariants de notre nature dans un improbable hermaphrodisme. La parité a quelque chose de grotesque, voire d’humiliant.

    PM : Reste que l’égalité est désormais inculquée dès l’école… 

    DT : L’école a perdu sa fonction d’instruction au profit d’un formatage des esprits par l’Etat, alors que l’éducation des enfants devrait au premier chef être du ressort des familles. Vincent Peillon incarne cette volonté idéologique de fabriquer des individus hors-sol et anonymes, lâchés dans un openfield mondial. Plus d’ancrage, plus de référence à un genre, à un lieu, à une mémoire, plus d’attache, tous pareils, « tous à poil », comme  on dit dans la nouvelle pédagogie bobo.

    Degré zéro et table rase. L’idéal du "socialisme" de la Terreur en 1793. Peillon exprime ce nihilisme avec sa gaucherie et son arrogance. Même tyrannie du conformisme dans le reproche adressé à Finkielkraut de faire état des Français de souche, lesquels, quoi qu’on dise, représentent 80 % de nos concitoyens. Diaboliser un écrivain aussi intelligent et nuancé que Finkielkraut est la preuve de l’essoufflement d’un système qui persiste à croire qu’en élaguant le langage on changera la réalité.

    J’ai d’ailleurs, également eu droit à ma part de diabolisation de la part d’un journaliste des lnrockuptibles : "Tillinac suinte le Français de souche !" L’autochtone est donc haï en tant que tel, en des termes de répulsion physique franchement racistes. Comme si l’identité n’était respectable que si elle est celle de l’étranger ou de l’immigré. Or l’autochtone ne pourra accueillir l’Autre que s’il est bien dans sa peau et si l’on cesse de le culpabiliser en permanence.

    MP : D’où vient cette radicalisation de la gauche ?

    DT : Christiane Taubira a proclamé à la tribune de l’Assemblée nationale qu’avec ses nouvelles lois sociétales, particulièrement le mariage pour tous, le gouvernement allait accomplir une véritable révolution de civilisation. La gauche fut longtemps si assurée de son emprise idéologique qu’elle affectait la tolérance, mais les marches pour tous ont marqué le réveil d’une France plutôt provinciale, catholique au sens culturel du terme, et qui revendique sa mémoire. Des gens peu politisés dont la volonté affirmée était de refuser ce bouleversement.

    Editeur à Paris, dans le VIème arrondissement, je connais nombre d’homosexuels qui trouvaient le pacs suffisant, que leurs préférences sexuelles et affectives n’avaient pas à devenir un marqueur qui les réduirait, et qu’ils n’avaient pas envie d’être identifiés à des types en string et talons aiguilles paradant sur des chars.

    Quant à l’homoparentalité, on peut raisonnablement être réservé. L’adoption par un couple homosexuel est peut-être préférable à l’Assistance publique, mais une généralisation serait dangereuse. Je crois à la nécessité d’un père, d’une mère, au complexe d’Oedipe et à tout ce qui s’ensuit…

    Face aux marches pour tous, qu’ils ont enfin perçues comme une vague de fond, nos modernes soixante-huitards réagissent par la crispation.

    D’où, sur un fond de naufrage économique, cette agressivité croissante, symptôme d’une débâcle. Leur raidissement et leur hâte à légiférer sont facteur de discorde civile : il existe dans notre pays un problème foncier de légitimité depuis la Révolution. Une France épie l’autre, l’ostracisme, la méprise, et veut sa destruction. Ces deux hémisphères idéologiques en sont venus à se détester. Il serait du devoir du président de la République de les pacifier en mettant un terme aux oukases de ses "amis". Jusqu’à quand serons-nous pris dans cet engrenage ? Certains jours,  je me dis que le nihilisme doctrinaire est un cauchemar, qu’une telle atteinte au bon sens ne saurait durer et que nous allons nous réveiller.

    Le réac est celui qui accepte le monde dans sa réalité, sa munificence, son ambivalence - sa diversité,  justement : les hommes et les femmes, la mémoire et l’aspiration au progrès, l’individuel et le collectif. Il n’y a pas d’universalisme sans terrier : on n’atteint l’universel que par le biais de la singularité.

    MP : Comment définiriez-vous la philosophie de la réaction ?

    DT :  "Réaction", le mot lui-même n’a pas bonne mine, laissant au mieux présumer la ganache rétro, la chaisière insatisfaite, le rentier confit dans l’aigreur et, au pire, le beauf obtus bouffeur de romanos, d’intellos, de clodos, d’homos ou d’écolos. Du réac au facho, la frontière sémantique est incertaine, aucune douane ne la contrôle.

    Dans son acception originelle, la réaction désigne l’adhésion à un ordre ancien, antérieur à la Révolution, brillamment incarné par des penseurs et écrivains tels que de Maistre, Tocqueville. Balzac, Barbeyd’Aurevilly, Flaubert, Villiers de L’Isle-Adam, Taine, Renan, Péguy, Barrès ou Bloy…

    Plutôt que d’évoquer une philosophie, j’évoquerai les conditions de possibilité d’un système de valeurs sans lequel on ne saurait vivre en société : le sens de l’honneur, l’élévation, la distinction, la mémoire, les hiérarchies, l’harmonie, l’éternité, le tragique, la noblesse, la pudeur, la désinvolture. Autant d’invariants dont aucune civilisation ne peut faire l’économie, sauf à s ‘effondrer.

    La réaction est inhérente à l’écrivain confronté à la fuite du temps, qui essaie de construire à sa façon de l’éternité : Pascal. évidemment, qui pose l’équation métaphysique; Chateaubriand, parce qu’il est à la confluence de l’ancien et du nouveau monde, anticipant l’avenir et le charriant dans son style gothique flamboyant.

    Depuis l’ère industrielle, la plupart des artistes n’aiment pas leur époque. parce que vulgaire, brutale et métallique. D’autres. avec plus ou moins de mansuétude, s’attachent à la transcrire. Je serais plutôt de ceux qui cherchent toujours, en deçà comme au-delà de ma propre existence, un mirifique âge d’or. Le monde moderne est né avec la mélancolie de Dürer…

    MP : Quittons la France : que vous inspire la votation sur l’immigration en Suisse ? 

    DT : Avec près de 30% de travailleurs étrangers venus particulièrement de l’Union européenne, la Suisse est le plus grand pays d’immigration du continent. C’est un très vieux peuple. Il s’est construit par des équilibres cantonaux qui pourraient être mis à mal par trop d’immigrés. Le fait que le problème du seuil se soit posé n’a donc rien de surprenant et l’on serait malvenu de considérer les Suisses comme des xénophobes. Assénant leurs leçons de vertu et d’économie, certains pays voisins l’ont dénigrée. Ainsi. notre docte ministre des Affaires étrangères…

    Mais en quoi un pays aussi mal dans sa peau et aussi piteusement gouverné que le nôtre peut-il se permettre de faire la morale avec une telle arrogance à un peuple dont les vertus démocratiques sont bien plus anciennes et bien mieux assumées que les nôtres ? 

     

     

    TERREUR BASTILLE.jpgMP : Et que faites-vous des valeurs républicaines ? 

  • La révolution FN : de Marine à Marion

    Photo : SIPA.AP21833283_000011.

    Une analyse de Jacques de Guillebon

    Ce sont là, nous a-t-il semblé, d'utiles et judicieuses réflexions, en ce lendemain du deuxième tour des régionales. Sans-doute, Jacques de Guillebon n'est pas sans attaches avec le FN, parti politique dont il traite ici. Ce n'est pas notre cas. Toutefois, les réflexions d'ordre interne auxquelles il se livre nous semblent avoir leur intérêt, même pour les royalistes que nous sommes, attentifs à la vie politique nationale. Mais plus importantes sont ses remarques sur les évolutions de la société française, du peuple français, ses rejets, ses aspirations, et le rôle nouveau joué auprès de lui par de nombreux écrivains ou intellectuels à la parole libérée. Voilà qui nous paraît, pour la France, autrement porteur d'avenir à moyen ou long terme que les résultats électoraux, au soir d'une consultation régionale par ailleurs particulièrement glauque. LFAR 

     

    sans-titre.pngLes Le Pen possédaient une manière de devise familiale, « je préfère perdre sur mes idées plutôt que gagner sur celles des autres », dont on peut dire que jusqu’ici elle ne leur avait pas trop mal réussi. Ils n’avaient en effet jamais gagné. Soit que l’époque leur fût trop contraire, soit qu’ils s’y fussent mal pris. Vaste sujet qui prêterait éminemment à une dissertation de Sciences Po en 2054.

    Mais chacun sait que depuis au moins cinq ans, les choses ont changé. Le Front commence à réussir son pari de s’emparer un jour du pouvoir. Nombreux sont ceux qui s’en attribuent le mérite, au premier rang desquels Florian Philippot. Son discours social, nous dit-on, aurait rameuté les masses, et amorcé la stratégie de « dédiabolisation » du Front national. Pourtant, outre que ce discours avait été tenu longtemps avant l’arrivée de Florian Philippot, notamment sous la houlette d’Alain Soral et de Philippe Péninque au cours des années 2000, il n’a pas encore été prouvé que ce soit lui qui ait attiré les électeurs vers le parti.

    Le succès du FN de ces dernières années est à mettre au crédit d’autres événements concomitants : d’abord, l’arrivée de Marine Le Pen à la tête du mouvement, qu’elle a rajeuni de sa seule présence, et par où elle a prouvé qu’il y avait une continuité dynastique rassurante. Le Front national était destiné à s’inscrire longtemps encore dans le paysage, et elle fit immédiatement savoir qu’elle, contrairement à son géniteur, voulait le pouvoir, et le pouvoir seul. On ne peut le nier : le lien créé entre la famille Le Pen et le peuple français est le principal moteur du Front national. On ne donnerait pas cher d’une candidature de M. Philippot sous d’autres couleurs. Nicolas Dupont-Aignan est là pour en témoigner, à son corps défendant.

    Seconde raison, plus importante encore, ce n’est pas tant le FN qui s’est dédiabolisé au long des dernières années que le peuple français lui-même qui s’est « diabolisé ».  L’effet Zemmour a joué à plein, soutenu par la libération de la parole de nombreux autres écrivains ou intellectuels. Si le peuple français n’avait eu d’autre souhait que de sortir de l’euro et de retrouver du travail, il aurait très certainement voté Mélenchon en 2012, et pas Marine Le Pen. Peut-être inconsciemment, mais sûrement, les électeurs du Front national voient en Marine Le Pen la possibilité d’un changement d’époque. Avec elle, même s’ils ne savent pas trop comment, un autre monde naîtrait, enfin débarrassé des vieilles querelles, des magouilles d’appareils, et son coup de balai magistral débarrasserait le plancher de France des derniers politicards dont il suppose qu’ils ont vendu la France à l’immigré, aux élites mondialisés et à tous les maitres moralisateurs qu’il ne peut plus voir en peinture.

    C’est là le fond de ce vote, et c’est en quoi Marion Le Pen, contrairement à ce qu’affirme Mme Lesneley, s’inscrit beaucoup mieux dans la stratégie globale du nouveau Front que Florian Philippot. Si celui-ci est « moderne », comme on nous dit, parce qu’il se serait rallié aux thèses anthropologiques des dominants, alors Marion Le Pen est « postmoderne », et possède une longueur d’avance sur lui vis-à-vis des électeurs. Leurs scores respectifs au premier tour des régionales témoignent un tout petit peu, après le vote au Congrès du parti de l’an dernier, de ce saut quantique qui existe entre l’énarque et la nièce.

    Alors qu’on lui avait violemment reproché d’avoir ouvert la boîte de Pandore avec sa remarque sur le Planning familial, elle culmine à plus de 40%, faisant quasi jeu égal avec Marine Le Pen. Florian Philippot, lui, ne devra qu’au miracle d’une triangulaire son éventuelle victoire dimanche.

    La société française a changé, et elle est lasse de ce nihilisme Charlie qu’on lui fait un devoir d’adorer. Comme si sa seule identité consistait à dessiner des culs et à boire en terrasse. Elle cherche manifestement d’autres atours à son identité, et il se pourrait que Marion Le Pen incarne à merveille, pour une fraction de la population grandissante, ce possible retour à soi.

    Sortir du piège européen et mondialiste avec Florian Philippot, très bien. Savoir ce qu’est la France avec Marion Le Pen, c’est mieux.

    Jacques de Guillebon

     

  • Dans la revue l'Incorrect, « À quoi a servi le principe de précaution qui figure dans la Constitution ? », par Nicolas L

    Nicolas Lecaussin dirige l’IREF (Institut de recherches économiques et fiscales), « think tank libéral et européen » fondé en 2002. Grand contempteur du rôle de l’État en France, il vient de publier Les donneurs de leçons (Pourquoi la France est en vrac !) au Rocher, où il s’attaque aux intellectuels de gauche, aux journalistes de l’établissement et aux hauts-fonctionnaires.

    La crise du coronavirus, ses conséquences et la réaction de l’État sont l’occasion de lui donner la parole.

    2.jpgEn tant que directeur de lIref, vous dénoncez évidemment dans votre livre, Les donneurs de leçons, le poids certain de l’État dans l’économie française. En période de coronavirus, nest-on pas heureux pourtant de posséder un État fort, capable de prendre des décisions sanitaires autant qu’économiques pour résister à la crise ?

     

     Concernant le virus, il faut dabord remarquer quil est parti dun pays la Chine doté d’un État très fort, en réalité une dictature communiste, non seulement incapable de maîtriser sa propagation, mais aussi coupable davoir sous-estimé sa dangerosité, d’avoir menti et truqué les chiffres des victimes et des cas dangereux. La Chine nest dailleurs pas à son premier virusLa réaction de la Chine rappelle celle de lURSS lors du drame meurtrier de Tchernobyl. On peut ajouter que des pays incomparablement plus libéraux que la Chine, comme la Corée du Sud et le Taïwan, pourtant limitrophes, ont réussi à bien maîtriser l’épidémie.

     

    Concernant la France où l’État est très fort, on peut se demander à quoi a servi le principe de précaution qui figure dans la Constitution. Il na nullement empêché l’épidémie… Ce nest pas lÉtat fort qui résiste à la crise, cest lÉtat efficace qui sappuie sur les laboratoires pharmaceutiques capables de trouver les médicaments et les vaccins pour combattre le virus, comme nous ont montré les expériences du passé. On peut rappeler aussi que le scandale tragique du sang contaminé a été bien provoqué par lÉtat et le monopole de la sécurité sociale et que la légionellose sévit bien dans nos hôpitaux publics. 

     

     

    Vous prônez le libéralisme économique. Mais dans quel pays le voit-on fonctionner aujourdhui et quels sont ses avantages ?

     

    Tous les pays riches et démocratiques ont mis en place, à des différents degrés, des mesures libérales économiques. Il nexiste pas de pays libéral parfait, mais même un lycéen peut remarquer que les pays les plus riches (le niveau le plus élevé) au monde sont des pays plutôt libéraux : Suisse, Singapour, Hong Kong (avant la rétrocession chinoise), Pays-Bas, Allemagne, États-UnisEt aussi que les pays les plus pauvres sont les pays où l’État est omnipotent, autant au niveau sociétal qu’économique : Corée du Nord, Cuba, la plupart des pays africains, etc. On peut donner aussi lexemple dun très grand pays comme la Russie avec un autocrate à sa tête, Poutine, et un État qui contrôle tout, y compris une économie basée sur les ressources naturelles. Pourtant, le revenu moyen des Russes est en-dessous du revenu des Polonais ou des Hongrois et leur espérance de vie natteint même pas celui de lOccident dans les années 1970.

     

    Malgré des dizaines de milliards deuros dépensés pour lutter contre le chômage, nous avons lun des taux les plus élevés parmi les pays membres de lOCDE. Et cela depuis le début des années 1980 !

     

    En France, il existe un État-providence qui phagocyte plus de 50 % de la richesse produite par le pays, et bat les records mondiaux de prélèvements obligatoires, de dépenses publiques et du nombre de fonctionnaires. Pourtant, on est loin d’être parmi les plus riches au monde. La France a trois millions de fonctionnaires de plus que lAllemagne (par rapport à la population) et dépense en moyenne plus de 140 Mds deuros par an pour son État. Est-on mieux en France quen Allemagne ? L’école française a-t-elle de meilleurs résultats ? Le système de santé est-il meilleur ? On pourrait dailleurs faire la comparaison avec les Pays-Bas ou la Suisse où les dépenses publiques sont encore moins élevées et où le libéralisme économique est encore plus présent, y compris dans le domaine de la santé. Malgré des dizaines de milliards deuros dépensés pour lutter contre le chômage, nous avons lun des taux les plus élevés parmi les pays membres de lOCDE. Et cela depuis le début des

    début des années 1980 !

     

     

    Ne craignez-vous pas quun libéralisme économique, sans frontières, sans protection, n’entraîne une anomie sociale ? Ny a-t-il pas des choses à conserver, à préserver du marché ? Et si oui, lesquelles ?

     

    Le libéralisme économique repose sur un État qui accomplit ses missions régaliennes et sur le contrat. Lindividu doit jouer un rôle essentiel, non pas les corporations ou les communautés. Cest lindividu qui est à l’origine de linnovation, cest grâce à lui quexiste internet aujourd’hui. L’État français par exemple, sest complètement trompé en soutenant le Minitel ou le plan Calcul.

    On peut rajouter que les problèmes dimmigration et dans les banlieues (pourtant arrosées avec des milliards deuros tous les ans) sont dus à l’État providence et non pas au libéralisme économique qui est incompatible avec les politiques des redistribution aveugles qui ont donné les résultats que lon connaît. Plus encore, lÉtat français est incapable dassurer lordre non seulement dans les banlieues à problème (où il a dailleurs perdu le contrôle) mais en plein centre de Paris, comme on la vu avec les destructions faites par les bandes de jeunes, la plupart d’extrême gauche. Sans oublier les grèves planifiées par des syndicats biberonnés à l’argent public et qui défendent les privilèges de ceux qui travaillent pour lÉtat et les entreprises publiques. Non, cest bien lEtat omniscient et impuissant à la fois qui est notre ennemi, pas le libéralisme économique qui est bien loin dun pays comme la France.

     

    À l’IREF, nous proposons de faire confiance aux Français et en leur capacité de choisir. Cest  en les rendant responsables quon peut améliorer les choses, non pas en leur disant ce quils doivent faire ou manger. Laissons-les choisir en encourageant la concurrence, comme on la fait avec les télécommunications ou le transport aérien dont la libéralisation profite à tous, pauvres ou riches.

     

    Propos recueillis par Jacques de Guillebon

  • Que pourrait avoir voulu dire Emmanuel Macron en parlant du colonialisme comme d’une « faute de la République » ? par Be

    Le 21 décembre 2019, à Abidjan, en dénonçant le « colonialisme faute de la République » et non de la France (à moins que, pour lui, France=République), Emmanuel Macron a désigné les vrais responsables de la colonisation, ce « péché » qui sert aujourd’hui à désarmer la résistance au « grand remplacement ».

    LUGAN.jpgEtat de la question :

    1) Dans les années 1880-1890, l’idée coloniale fut portée par la gauche républicaine alors que la droite monarchiste et nationaliste majoritaire dans le pays s’y opposait.

    2) Les chefs de cette gauche républicaine étaient profondément imprégnés par les idées de la révolution de 1789. Pour eux, la France républicaine, « patrie des Lumières » se devait, en les colonisant, de faire connaître aux peuples qui l’ignoraient encore le message universaliste dont elle était porteuse. La dimension économique était initialement secondaire dans leur esprit car, à l’époque, l’on ignorait que l’Afrique encore très largement inexplorée pouvait receler des richesses. Et quand Jules Ferry parlait du futur Empire comme d’une « bonne affaire », ce n’était qu’un souhait (voir à ce sujet les travaux de Jacques Marseille).

    3) Dans la réflexion de la gauche républicaine, la dimension idéologique et morale de la colonisation a tenu une part considérable et même fondatrice. L’on trouve ainsi chez Jules Ferry la notion de « colonisation émancipatrice », idée qui fut parfaitement résumée en 1931 lors du congrès de la Ligue des droits de l’Homme qui se tint à Vichy, quand Albert Bayet, son président, déclara que la colonisation française était légitime puisqu’elle était porteuse du message des « grands ancêtres de 1789 ». Dans ces conditions ajouta-t-il, en colonisant, c’est-à-dire en faisant :

    « (…) connaître aux peuples les droits de l’homme, ce n’est pas une besogne d’impérialisme, c’est une tâche de fraternité »

    4) La gauche républicaine coloniale utilisa à l’époque des arguments qui, aujourd’hui, conduiraient directement leurs auteurs devant les tribunaux. Dans son célèbre discours du 28 juillet 1885, Jules Ferry déclara ainsi :

    « Il faut dire ouvertement qu’en effet, les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures ; mais parce qu’il y a aussi un devoir. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures »

    Le 9 juillet 1925, l’icône socialiste Léon Blum affirma devant les députés :

    « Nous admettons le droit et même le devoir des races supérieures d'attirer à elles celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture et de les appeler aux progrès réalisés grâce aux efforts de la science et de l'industrie. »

    Les bonnes consciences humanistes peuvent cependant être rassurées puisque Jules Ferry avait pris le soin de préciser que :

    « La race supérieure ne conquiert pas pour le plaisir, dans le dessein d’exploiter le faible, mais bien de le civiliser et de l’élever jusqu’à elle ».

    5) La maçonnerie à laquelle appartenaient la plupart des dirigeants républicains voyait dans la colonisation le moyen de mondialiser les idées de 1789. En 1931, toujours à Vichy, lors du congrès annuel de la Ligue des droits de l’homme dont j’ai parlé plus haut et dont le thème était la question coloniale, Albert Bayet déclara :

    « La colonisation est légitime quand le peuple qui colonise apporte avec lui un trésor d’idées et de sentiments qui enrichira d’autres peuples (…) la France moderne, héritière du XVIIIe siècle et de la Révolution, représente dans le monde un idéal qui a sa valeur propre et qu’elle peut et doit répandre dans l’univers (…) Le pays qui a proclamé les droits de l’homme (…) qui a fait l’enseignement laïque, le pays qui, devant les nations, est le grand champion de la liberté a (…) la mission de répandre où il peut les idées qui ont fait sa propre grandeur ».

    6) Alors que toute la philosophie qui animait ses membres reposait sur le contrat social, la colonisation républicaine s’ancra sur une sorte de racisme philanthropique établissant une hiérarchie entre les « races » et les civilisations. Au nom de sa supériorité philosophique postulée, la république française avait en effet un devoir, celui d’un aîné devant guider, grâce à la colonisation, ses cadets ultra-marins non encore parvenus à « l’éclairage des Lumières ».

    7) Pour ces hommes de gauche, la conquête coloniale n’était brutale qu’en apparence puisqu’il s’agissait in fine d’une « mission civilisatrice ». D’ailleurs, la république égalisatrice n’avait-t-elle pas fait de même en transformant les Bretons, les Occitans, les Corses et les Basques en Français, c’est-à-dire en porteurs du message émancipateur universaliste? La gauche républicaine coloniale se devait donc de combattre tous les particularismes et tous les enracinements car il s’agissait d’autant de freins à l’universalisme. Coloniser était donc un devoir révolutionnaire et républicain. D’autant que la colonisation allait permettre de briser les chaînes des peuples tenus en sujétion par les « tyrans » qui les gouvernaient. La colonisation républicaine fut donc d’abord le moyen d’exporter la révolution de 1789 à travers le monde.

    Jusque dans les années 1890, la position de la droite monarchiste, nationaliste et identitaire fut claire : l’expansion coloniale était une chimère détournant les Français de la « ligne bleue des Vosges » et les aventures coloniales étaient donc considérées à la fois comme une trahison et un ralliement aux idées républicaines. Le 11 décembre 1884, devant le Sénat, le duc de Broglie, sénateur monarchiste, déclara ainsi :

    « (…) Les colonies affaiblissent la patrie qui les fonde. Bien loin de la fortifier, elles lui soutirent son sang et ses forces. »

    Cet anticolonialisme de droite fut bien représenté par Paul Déroulède et par Maurice Barrès. Pour Déroulède, le mirage colonial était un piège dangereux tendu par les ennemis de la France. Dans une formule particulièrement parlante, il opposa ainsi la chimère de « la plus grande France », c'est-à-dire l’Empire colonial, qui menaçait de faire oublier aux Français le « relèvement de la vraie France ».
    En dehors des milieux d’affaires « orléanistes » qui, à travers les Loges, avaient adhéré à la pensée de Jules Ferry, la « droite » fut anticoloniale quand la « gauche », à l’exception notable des radicaux de Clemenceau, soutenait massivement l’expansion ultramarine.

    Et pourtant, quelques années plus tard, à quelques très rares exceptions, monarchistes, nationalistes et catholiques se rallièrent à la vision coloniale définie par la gauche républicaine, donc aux principes philosophiques qu’ils combattaient depuis 1789… La fusion fut effective en 1890 quand, par le « toast d’Alger », le cardinal Lavigerie demanda le ralliement des catholiques à la République. La boucle révolutionnaire fut alors bouclée. Les Lumières l’avaient emporté sur la Tradition.
    Par « devoir patriotique », la droite militaire et missionnaire partit alors conquérir les « terres de soleil et de sommeil ». Elle s’y fit tuer avec courage et abnégation, en ne voyant pas que son sang versé permettait la réalisation des idéaux philosophiques de ses ennemis de toujours… Ces derniers demeurèrent quant à eux confortablement en France, attendant de chevaucher ultérieurement les chimères idéologiques de l’anticolonialisme au nom duquel ils dénonceront et combattront férocement et implacablement une droite suiviste devenue coloniale quand eux ne l’étaient plus…

    En parlant de « faute de la République » et non de faute de la France, le président Macron a donc (involontairement ?), mis la gauche républicaine face à ses responsabilités historiques. Car, et nous venons de le voir, ce furent des républicains, des hommes de gauche, des laïcs et des maçons, qui lancèrent la France dans l’entreprise coloniale qui l’épuisa, la ruina et la divisa.

    Leurs héritiers qui dirigent aujourd’hui la France politique, judiciaire, médiatique et « morale » ont curieusement oublié cette filiation. Plus encore, ayant adhéré à une nouvelle idéologie universaliste, celle du « village-terre » et de l’antiracisme, ils font réciter ad nauseam aux Français le credo de l’accueil de « l’autre » afin d’achever de diluer les derniers enracinements dans l’universel. Et ils le font au prétexte de la réparation de la « faute » coloniale commise hier par leurs maîtres à penser…

  • Loi séparatisme : la Turquie prépare sa riposte, par Constantin Pikramenos.

    Le maître d'Ankara, qui se rêve en parangon de l'islam mondial, a tracé les grandes lignes de son projet de conquête des cœurs et des esprits des Français musulmans. Photo © Adem ALTAN / AFP

    Alors que Erdogan réislamise son pays, ses stratèges réfléchissent au destin des musulmans de France et aux moyens concrets de les soutenir. Spécialiste de la Turquie et expert en intelligence économique, Constantin Pikramenos, co-auteur du livre-enquête MIT – Le service secret turc (VA Editions), traduit en exclusivité pour Valeurs actuelles une note d’un think-tank proche du gouvernement turc. 

    La Turquie néo-ottomane prépare l’adoption d’une nouvelle Constitution (après 2023) ou l’Islam sunnite retrouvera sa place en tant que religion d’État. Un siècle après l’enterrement du Califat par Mustafa Kemal (dit Atatürk), le président Tayyip Erdogan prendra sa revanche contre… l’alcoolique. C’est le mot que les islamistes turcs “pur et dur” utilisent pour qualifier le fondateur de la République turque qui était plus que “fan” du raki (le pastis turc).

    L’idéologie officielle de la nouvelle Turquie (après 2023) mélangera l’Islam, l’héritage ottoman et le capitalisme à la turque. Les trois ingrédients du soft power turc. La Turquie d’Erdogan et post Erdogan jouera sur la scène mondiale avec ses propres règles. Elle n’utilisera le droit international que lorsqu’il servira ses intérêts. Sinon, c’est l’esprit de Barberousse, celui de la piraterie et de l’équilibre des forces qui domineront ses relations avec le monde. La Grèce qui se trouve « en alerte maximale » depuis deux ans connaît bien la mentalité turque. Quatre siècles sous domination ottomane quand même… Mais elle ne pourra pas se défendre longtemps tant que les autres Européens (l’Espagne, l’Allemagne et l’Italie notamment) continueront de faire affaire avec Ankara.

    Concernant la loi sur le séparatisme, on peut dire qu’elle ne changera pas grand-chose au statu quo en France qui est le produit des positions politiquement correctes et du clientélisme au niveau local. Il ne s’agit que de demi-mesures et il faudra sans doute dans quelques années une nouvelle loi pour la corriger.

    L’establishment politique français doit comprendre que la Turquie néo-ottomane est partie en guerre contre la France pour plusieurs raisons. Ce sera une guerre hybride avec des « mesures actives », soit des mesures de guerre psychologique et cybernétique.

    J’ai traduit en exclusivité pour Valeurs actuelles le « Paper Policy » préparé par un centre de recherche très proche du gouvernement turc, le SETAV, basé à Ankara. Il explique clairement la ligne principale à suivre contre la France. Il s’agit d’une stratégie de tension qui durera pendant des années pour ne pas dire pour les décennies à venir.

    Je voudrais clarifier ici qu’il ne s’agit pas d’une quelconque ingérence turque sur les prochaines élections présidentielles en France. Macron le sait, mais veut profiter de cette polarisation pour se placer en héros contre Erdogan et en tirer un gain électoral. La pensée turque dépasse largement ce cadre ponctuel.

    Le Policy Paper turc commence ainsi :

    « La loi sur le séparatisme ne doit pas être vue comme une nouvelle déclaration des conditions dans lesquelles l’élite de l’État français peut vivre avec les musulmans, dont le nombre est estimé entre 4 et 10 millions dans le pays. En d’autres termes, les musulmans, qui sont les représentants d’une sorte de deux mondes d’entente différents, et les Français jacobins, qui sont les représentants de l’entendement laïc, “négocient” pour les conditions minimales de vie commune. Le problème est qu’en utilisant la laïcité, l’État français intervient dans la vie des adeptes de la religion de l’islam, bien qu’en règle générale, il doit s’en abstenir.

    Le processus de “négociation” entre forces inégales revient sur le devant de la scène pour des raisons telles que la perte progressive de pouvoir de la France dans la politique mondiale et le fait que l’identité musulmane est une “alternative” par les musulmans eux-mêmes, et cette situation se poursuivra à l’avenir.

    Les phrases suivantes attribuées à Charles De Gaulle et censées être dites à la fin des années 1950 résument brièvement les intentions de l’État français et de ses élites : “Pensez-vous que les Français peuvent intégrer 10 millions de musulmans, 20 millions demain, 40 millions le lendemain ? Si nous décrivons tous les Arabes et Berbères d’Algérie comme Français, comment les empêcheriez-vous de venir sur le continent (France) où leurs conditions de vie sont bien meilleures ? Mon village s’appellera alors Colombey – Les deux mosquées, pas Colombey – Les deux églises. ”

    On voit qu’une partie importante des musulmans de France a réalisé que de mettre leur identité musulmane avant leur identité française constitue le cœur de la question. Dans ce contexte, même si elles ne seront pas toujours en mesure de présenter les possibilités et les stratégies qui peuvent ouvertement résister à la politique oppressive de l’État français, il ne fait aucun doute qu’ils garderont leur compréhension de croyance et d’opinion en vie et essayeront de préparer le terrain pour la maturation des conditions.

    Ce qu’ils doivent faire en premier lieu est d’insister sur l’expression de l’islamophobie, avec les soi-disant “experts islamiques” qui peuvent être considérés comme des “porte-parole pour les affaires islamiques” dans presque tous les pays occidentaux. La mise en place des “Instituts contre l’islamophobie”, qui peut être menée conjointement dans presque tous les pays, qu’ils soient musulmans ou non, contribuera à la professionnalisation de cet effort et sa transformation en un “langage” que les Occidentaux peuvent comprendre.

    On voit qu’une part importante des musulmans de France s’est rendu compte que le cœur du problème tient au fait de faire passer leur identité musulmane avant leur identité française. Il sera particulièrement utile pour les musulmans français qui ne sont pas issus de l’immigration de se manifester et de critiquer l’anti-islamisme dans leur pays dans une perspective plus large. À cet égard, ils devraient chercher des moyens d’utiliser le soutien juridique direct ou indirect qu’ils recevront de la part de pays dont la population est musulmane pour continuer la lutte.

    Comme on le sait, être en contact avec des musulmans dans d’autres parties du monde est la première étape vers ces soutiens. Ce qui ne va pas avec l’islam et les musulmans en France, ce n’est ni Erdogan ni la République de Turquie qui l’ont commencé. Ce problème a commencé avec l’invasion de l’Égypte par Napoléon Bonaparte. »

    Source : https://www.valeursactuelles.com/

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    Éric Naulleau a raison, au premier degré, sur le teknival de Villegongis, dans l'Indre :

    (extrait vidéo 1'36)

    https://twitter.com/CNEWS/status/1660317794062200832?s=20

    "...Il est devenu impossible de faire respecter l’interdiction d’une fête techno… qui est très étroitement liée à la consommation de drogue contre laquelle nous combattons le reste de l’année..."

    Mais, si l'on passait au "second degré" ? Et si l'on se demandait pourquoi tant d'ados et de jeunes ont ainsi besoin de drogue(s) et de "se défoncer" avec des "loisirs" (?) brutaux et hurlants ?

    Qui sont-ils, ces jeunes, sinon les enfants de Jules Ferry, et de sa maudite "école républicaine", de ses maudits "hussards noirs de la république" qui ont déchristianisé et dé-cervelé les petits Français avec, par et dans leur école soi-disant laïque mais, en réalité, dans laquelle ils les ont coupés de leurs racines historiques, intellectuelles, spirituelles ? Amputé de tout ce qui les tirait vers le haut, pour ne laisser qu'une désolante horizontalité matérialiste, d'où tout élan vers le Vrai, le Beau, le Bien est, forcément, absent.

    La "rage" de ces jeunes n'est-elle pas l'expression d'un désespoir enfoui au fond d'eux-mêmes, y compris s'ils n'ont pas ou plus les mots pour l'exprimer, ni la formation intellectuelle et mentale pour le comprendre ?

    Jules Ferry a voulu un école "sans Dieu et sans Roi". Il a "changé le peuple" dans son mental, son moral, son esprit; il l'a "dé-francisé" : on en voit les résultats, dans une partie importante de la jeunesse et de la population aujourd'hui, orpheline de tous ces principes et idéaux qui avaient fait la grandeur de leurs aînés, "avant"...

    • Ils étaient 30.000 au Teknival à se déhancher, drogués à mort pour beaucoup, les oreilles cassées par une "musique" (?) à fond, et pourquoi ? Pour beaucoup, pour oublier qu'ils avaient oublié, parce qu'on les a formatés pour oublier tout ce qui faisait la France et un Peuple sain et fort "avant", pour oublier qu'ils n'avaient rien, plus rien parce qu'on les a amputés, privés de leurs héritages...

    • En face, ils seront 16.000 jeunes (une participation record !) à s'élancer vers Chartres lors du prochain Pèlerinage de Pentecôte. 

    Voilà où en est la jeunesse (et le peuple) de France, après 150 ans de Nouvelle Religion Républicaine : ce n'est pas aux jeunes participants du teknival - pauvres enfants de Jules Ferry !... - que nous jetons la pierre, mais au Système qui a fait d'eux ce qu'ils sont devenus : des jeunes au "regard vide", comme disait notre ami Jean-François Mattéi; à la tête, à l'esprit vide, qui ne regardent plus, comme leurs ancêtres, vers le Ciel mais qui cherchent désespérémment l'oubli de leur misère intellectuelle, morale, mentale, spirituelle dans des paradis artificiels...

    La vie n'est pas neutre, et il faut choisir : ou lever la tête vers les Cieux, ou la baisser en cherchant dans les matérialismes les plus divers et variés ce qu'on n'y trouvera pas : ces raisons de vivre, de croire, d'être debout qui ont toujours nourri le Peuple de France depuis Clovis, et même avant, dès les toutes premières années du Christianisme, dans cette magnifique Gaule romaine dont nous avons la chance d'être les héritiers...

    lfar bourrage de crane.jpg

    LFAR FERRY.jpg

    LFAR NRR.jpg

    lfar espace.jpg

     

    1. De Défense de la langue française (sur tweeter) :

    "En réponse à @franceinfo "Biopic" ? Vous ne connaissez pas "film biographique"  ou "bio film" chez France Info ? À moins que ce ne soit de l’anglomanie ?"
     
    Le combat pour la défense et l'illustration de la langue française étant un devoir et un travail permanent, nous proposons tous les jours, sur la page d'accueil de notre Quotidien, le moyen de trouver les réponses indispensables à fournir aux massacreurs de notre langue, collabos de l'envahissement par l'infâme globi-boulga globish:

     

    2. D'accord avec William THAY (à la nuance près - mais fondamentale - que nous redisons à chaque fois : non pas "la France" mais "le Système") :

    (extrait vidéo 2'09)

    https://twitter.com/ThayWilliam/status/1660512058612363266?s=20

     

    3. Avec le tableau qu'il propose sur tweeter, Philippe Lacour montre, une fois de plus, les bienfaits du nucléaire, et la chance que nous avons de posséder notre Parc de centrales, et l'intérêt VITAL que nous avons à poursuivre et amplifier encore notre effort dans ce domaine :

     

    4. Dans Ouest France... "On a dit non, mais ils continuaient" : le harcèlement de rue pourrit la vie des Rennaises". Juste une question : qui ça, "ils" ? L'article ne le dit pas; c'est bon, on a compris...

    (entame de l'article)

    https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/on-a-dit-non-mais-ils-continuaient-le-harcelement-de-rue-pourrit-la-vie-des-rennaises-c8041820-e44f-11ed-b65b-fca66c0089ee

     

     

    5. (Dans Les grandes gueules)  Virgine Tournay porte-parole des "Parents Vigilants" :

    "Le menu halal d'un collège bordelais inquiète des parents d'élèves... Il y a un triple problème : moral, sanitaire et politique !"

    (extrait vidéo 1'09)

    https://twitter.com/GG_RMC/status/1660568999787220994?s=20

     

    6. Dans France catholique : Écriture inclusive, théorie du genre, féminisation des titres… Et si l’on mettait fin à la guerre des sexes ?... :

    https://www.france-catholique.fr/Revolution-semantique.html

     

    7. Alexandre del Valle et le soutien indispensable à l'Arménie :

    "L’#Europe ne doit plus fermer les yeux face à la guerre qui fait rage en #Arménie, pays martyr qui peine à mobiliser une solidarité internationale dans l’ombre de l’invasion russe en #Ukraine... Mon itw avec @valerieboyer13 pour @LeDialogueFR"

  • Les décapitations sauvages en France, par Jean-Philippe Chauvin

    « Comme dans la vieille semaine, demandant toujours que l'on tue.»

     

    arton8470-7b8cd.jpgA entendre les médias, l'inédit est permanent : ainsi, au moment de la décapitation d'un industriel par un islamiste ordinaire non loin de Grenoble, il y a quelques semaines, la presse s'exclama que c'était la première fois dans notre beau pays et depuis le Moyen âge que cela arrivait. La photo faite par un policier et relayée par les réseaux sociaux puis la photo que les islamistes ont mis en circulation la semaine dernière, différente si le modèle reste tragiquement le même, de la tête accrochée à une grille de l'usine visée par l'attentat, ont choqué, et à juste titre. Nos sociétés sont devenues sensibles à une horreur qui, malheureusement, est monnaie (plus ou moins) courante sur des terres qui nous semblent lointaines et exotiques, de la Syrie au Mali, de l'Algérie au Nigéria, mais aussi à travers nombre de séries télévisées et de films à grand spectacle, et pas seulement dans Highlander... Mais en France, comment est-ce possible ! 

    Et pourtant ! Dans notre histoire nationale, il est une période que les manuels scolaires vantent comme fondatrice de notre société contemporaine et de ses mœurs politiques, et à laquelle nos hommes politiques et nos ministres, en particulier de l’Éducation nationale, attribuent une grande légitimité, évoquant avec des trémolos dans la voix, les « valeurs républicaines » qui en seraient issues : la Révolution française... Bien sûr, la période est complexe et je ne condamne pas tous les moments ou toutes les intentions de ceux qui ont parcouru et parfois initié ce grand mouvement dont le comte de Chambord disait, à propos de 1789, qu'il fallait le « reprendre », ce qui entendait qu'il était possible de la refaire dans un sens plus conforme aux intérêts de la France et de ses habitants, mais aussi de l'équilibre du monde : la convocation des états-généraux, les débats politiques et les essais constitutionnels, aussi maladroits aient-ils été parfois, sont intéressants et peuvent utilement être repensés. Marc Bloch avait raison quand il disait : « Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l'histoire de France : ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims, ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération.» : cela n'enlève rien à la possibilité de la réflexion sur ce dernier événement et son sens, mais aussi sur ses espérances déçues. Mais la Révolution a ouvert la boîte de Pandore des idéologies individualistes, avec toutes ses variantes, des plus conciliantes jusqu'aux plus violentes ou étouffantes, et M. Talmon, cet historien israélien souvent cité mais fort peu lu, y trouvait ainsi les origines de la démocratie totalitaire. 

    La République a mal démarré, c'est le moins que l'on puisse dire, et en voulant faire table rase du passé (et pas seulement par l'imposition d'un nouveau calendrier), elle a parfois dénié toute humanité à ses adversaires, usant de procédés ignobles que Sartre aurait pu couvrir de la cynique formule qui déclare que « la fin justifie les moyens », et elle a couvert mais aussi commis, par elle-même, des horreurs que les islamistes actualisent en leur stratégie de la tension et de la conquête. 

    Bien sûr, la guillotine avait étêté « légalement » nombre d'opposants, des royalistes aux fédéralistes, du roi Louis XVI aux ouvriers lyonnais, et elle reste dans l'inconscient collectif de nombreuses populations européennes comme le symbole même de cette Révolution que peu d'étrangers nous envient, en définitive. Mais la mort des « ennemis de la République » ne suffisait pas aux premiers républicains, il fallait aller plus loin, pour terroriser les Français et dissuader de résister ou de contester les décisions de ce régime nouveau : dans la basilique Saint-Denis, les tombeaux des rois furent profanés et vidés de leurs occupants de la manière la plus sauvage qui soit, et cela fut fait aussi dans toutes les cathédrales de France, comme à Quimper où les crânes décharnés des défunts furent brandis au bout de piques le jour de la dévastation de la cathédrale, en décembre 1793... Quant au marquis de La Rouërie, compagnon de Washington lors de la guerre d'indépendance américaine et fondateur de la première chouannerie (celle des nobles bretons), son corps fut déterré par les soldats républicains pour en trancher la tête et la jeter aux pieds des châtelains qui l'avaient hébergé et recueilli son dernier souffle en janvier 1793... 

    Mais l'épisode de l'entrepreneur isérois, en juin dernier, a connu un précédent, similaire dans la forme et dans sa volonté de marquer les esprits et de terroriser : en janvier 1794, le prince de Talmont, ancien (et maladroit, sans doute) commandant de la cavalerie vendéenne de l'Armée catholique et royale, fervent royaliste et ami de Jean Chouan, est dans les prisons de la République. En apprenant sa capture, comme le rapporte l'écrivain Job de Roincé, « le conventionnel [régicide] Esnue-Lavallée écrit aussitôt au président de la Convention Nationale [l'assemblée parlementaire de la Première République] pour lui demander « que la tête de ce chef de rébellion soit immédiatement après son supplice plantée au bout d'une pique et placée au-dessus de la principale porte de son ci-devant château à Laval ; ce spectacle fera trembler la foule de malveillants, de royalistes et d'aristocrates dont cette ville fourmille ». » Ainsi, le procès n'est qu'une formalité purement administrative, la condamnation étant acquise avant même que celui-ci se déroule, et Talmont est guillotiné, ses derniers mots étant pour le bourreau, puis pour la foule apeurée et désolée : « J'ai fait mon devoir, fais ton métier », puis, en final, « Vive le roi ». 

    La suite n'est pas à l'honneur de la République et de ses commanditaires, comme la rapporte Job de Roincé, mais n'est que l'application des consignes données par le député républicain, suivi par la Convention : « Une scène atroce va alors se dérouler. Un ancien prêtre, Jean-Louis Guilbert, membre de la Commission révolutionnaire, prend la tête du supplicié, la place sur un chandelier pour s'amuser, puis il va la placer à la porte du château où elle est attachée à la grille. » Cette horreur était, ne l'oublions pas, couverte par la République, mais plus encore décidée par ses représentants élus à la Convention et encouragée par les membres du Comité de Salut Public dominé alors par Saint-Just et Robespierre. 

    L'histoire est cruelle : la République est-elle, au regard de ses origines et de ses pratiques de l'époque qui renouaient avec celles des temps dits barbares, la plus légitime pour s'indigner des actes de cruauté d'islamistes qui, eux aussi, sont persuadés d'être « légitimes » et « d'avoir forcément raison », « d'être le Bien » ? Bien sûr, elle a, dans cette affaire, tout à fait raison de dénoncer ces actes d’une grande sauvagerie, mais il ne serait pas inutile pour elle de se pencher objectivement sur son propre passé et de reconnaître qu'elle a, elle aussi, usé des méthodes les plus indignes pour imposer son règne de fer et d'acier en cette fin de XVIIIe siècle. Or, il suffit de lire les manuels scolaires d'histoire et d'entendre les propos de certains ministres (pas de tous, d'ailleurs) pour constater que la République, même si la Cinquième n'a pas grand-chose de commun avec la Première sur ce plan-là, n'a pas encore fait son examen de conscience... Le peut-elle, voilà la vraie question ! Personnellement, et après deux siècles d'expérience et d'observation, j'en doute... 

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

     

  • Jean d’Orléans au chevet du patrimoine, par Frédéric de Natal.

    Source :http://www.monarchiesetdynastiesdumonde.com/

    «L'histoire de Dreux est une histoire de France condensée. Nous sommes ravis de participer à son rayonnement». C’est masqué ou respectueux des règles de distanciation sociale que le comte de Paris, Jean d’Orléans, a reçu le 21 mai au château de Dreux, le président et le vice-président du Centre-Val de Loire. En compagnie de Stéphane Bern, chargé de mission pour la sauvegarde du Patrimoine, le prétendant au trône de France entend se porter au chevet des trésors culturels de France.

    «Nos rois ont permis la constitution d’un patrimoine original qui séduit encore aujourd’hui les français comme les étrangers. Cet art traduisait, notamment dans la pierre, les valeurs d’ordre et de majesté auxquelles adhéraient les français. La beauté de ces monuments mais aussi leur audace novatrice ont contribué à les rassembler autour d’un projet politique en fortifiant leur sentiment national» expliquait déjà le comte de Paris, Jean d’Orléans, en 2009.  En recevant François Bonneau, Président de la Région Centre-Val de Loire, Harold Huwart, vice-président, Gérard Hamel, maire de Dreux, et Stéphane Bern, chargé de mission pour la sauvegarde du Patrimoine, le prince Jean d’Orléans entend se porter au chevet du patrimoine et de tous ses trésors.

    Chapelle royale de Dreux«Nous avons pu faire le point sur les perspectives de développement du tourisme à Dreux» a sobrement évoqué sur les réseaux sociaux le prince Jean d’Orléans qui a fait sien de ce combat pour la défense du patrimoine, également porté depuis 2017 par l’animateur de l’émission «Secrets d’Histoire», Stéphane Bern. «Notre patrimoine immatériel, c’est aussi la Maison de France, dont j’incarne aujourd’hui l’héritage et qu’il m’appartient de développer. Sa solidité, sa constance, sa fermeté au gré des difficultés que peut traverser notre pays, sont une des conditions pour que la France puisse incarner un destin digne de son illustre passé » rappelait-il en septembre 2019. Un prtendant qui se fait volontiers guide dans la Chapelle royale de Dreux autant de fois qu’il le peut.  Spécifiquement envers la jeune génération qu’il dit captivée lorsqu’ il leur évoque les grandes figures de la maison d’Orléans qui repose dans la Chapelle, «un lieu qui est un condensé de notre histoire». «C’est important, pour les jeunes générations, d’avoir la nation en partage, de prendre conscience de notre patrimoine et de veiller à sa transmission» confessait encore le prince Jean à «Cigare magazine», en décembre dernier.

    Le prince Jean d'Orléans Twitter@Point de Vue«Les rois ont favorisé le développement en France d’un artisanat d’art» où «nos réussites contemporaines puisent dans notre passé».  Le prétendant au trône de France n’hésite pas à lier et faire un parallèle entre la protection du patrimoine et l’esprit capétien qui a incarné la monarchie française durant un millénaire. «Le roi n’agit pas pour lui mais pour les générations d’après. Il construit l’édifice pierre par pierre, élève les étages dans le but de léguer la demeure à ses enfants. La demeure au sens patrimonial mais aussi politique, puisqu’il s’agit de la «maison France». «Je ne conçois pas le patrimoine sans la création ni la création sans la vision d’une continuité » précisait dans son livre-entretien, «Un prince français», le comte de Paris qui est également président de la Fondation Saint-Louis. «La France est la première destination touristique du monde» renchérit Jean d’Orléans qui regrette que ses concitoyens soient malheureusement dans le déni de leur héritage culturel.

    «Visitons la France, elle a besoin de vous » martèle à ce propos Stéphane Bern, chroniqueur des têtes couronnées et proche du comte de Paris, qui lance un appel au sursaut patriote et qui évoque au micro de BFM TV, ce «patrimoine de proximité qui permet de réveiller l’économie locale». «Une cause nationale» dont il craint que cela ne soit pas «la priorité du gouvernement» à l’heure du déconfinement. «La culture est un élément de cohésion sociale» affirme Jean d’Orléans qui appelle à repenser la politique culturelle. Il faut  redonner aux Français des repères historiques, de renouer le fil du temps qui a été rompu». «Il est inadmissible de voir que nous laissions des églises être menacées de ruines sans rien faire» se plaint le descendant de Louis-Philippe Ier, dernier roi des français, qui avait été l’un des premiers à venir constater de visu les dégâts causés par l’incendie qui a ravagé une partie de la Cathédrale Notre-Dame de Paris. Un chantier qu’il suit de très près autant qu’il en soutient d’autres comme la reconstruction du palais des Tuileries, un «projet architectural majeur» selon le prétendant au trône de France.

    «Cette visite [au château de Dreux-nlr] souligne combien le patrimoine naturel, architectural, historique et culturel du Pays de Dreux est, aux portes de l'Ile-de-France, un atout formidable dont nous devons jouer pour la relance et le développement économique de notre territoire» a déclaré Gérard Hamel, maire de Dreux, qui a remercié publiquement sur les réseaux sociaux le comte et la comtesse de Paris pour l’accueil à la Chapelle royale. Un « joyau extraordinaire » pour Stéphane Bern et qui a ré-ouvert ses portes ce mercredi.

    Copyright@Frederic de Natal