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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Migrants : l’Italie largue l’Union européenne Devant l'attentisme de l'Europe, des pays prennent leur destin en main

    Matteo Salvini, ministre de l'Intérieur d'Italie, juin 2018. SIPA

     

    Analyse par Henri Temple

    2293089609.14.jpgPubliée hier [26.07] dans Causeur, cette intéressante analyse apporte d'utiles informations sur le tournant de fermeté européenne en matière migratoire, que l'Italie, avec l'Autriche et les pays de Visegrad, a quasiment imposé à à ses partenaires européens. Son nouveau gouvernement, en tout cas, mène sa propre politique migratoire indépendamment de Bruxelles qui, bon gré mal gré, est contrainte de s'en accommoder. Une voie pour la France ? Sans-doute.  LFAR    

     

    dpgISiQe_400x400.jpgCela passe inaperçu en France mais l’Italie est « sortie » de l’Union européenne en matière de migrations : son nouveau gouvernement met en œuvre sa propre politique migratoire, déconnectée de Bruxelles.

    Mieux, elle est implicitement approuvée par le patron de Frontex, l’agence européenne garde-frontières et de garde-côtes, qui se félicite de « la fin de la naïveté » des Européens sur la situation migratoire : son directeur, Fabrice Leggeri a déclaré, début juillet sur CNews, que l’Europe n’avait pas une « obligation unilatérale » en matière de sauvetage en mer et que le difficile compromis sur les migrations, lors du sommet européen des 28 et 29 juin, marquait « un tournant de fermeté européenne […] par rapport à la gestion des migrants » et à « l’exploitation par des groupes criminels de la détresse humaine » qui « d’une certaine manière, prennent en otage moralement l’Europe ». Les 28 ont, eux aussi, appelé les ONG à « ne pas entraver les opérations des garde-côtes libyens ».

    L’Italie aide la Libye

    Toujours pour le patron de Frontex, si les plateformes de regroupement des migrants sont créées, hors Europe, cela signifiera que « des navires de Frontex ou des navires privés qui sont appelés au secours par les centres de coordination pourront débarquer les personnes sauvées dans le port sûr le plus proche et […] cela peut être des ports non européens ». « Il faudra voir certes concrètement qui met en œuvre ces plateformes et avec quels pays […] mais cela cassera l’automatisme […] consistant à se déclarer en détresse poupeler des navires qui ramèneront les migrants en Europe. C’est un message fort vis-à-vis des criminels ». 

    Fabrice Leggeri a notamment indiqué qu’à l’été 2017 Frontex avait « parfois » observé que « des secours en mer étaient organisés par des ONG de façon spontanée, autonome, et pas coordonnée par les autorités publiques ». Ce qui « mettait en danger parfois la sûreté, la vie humaine en mer ».

    Par ailleurs, en toute indépendance de Bruxelles, le gouvernement italien a décidé, le 4 juillet, d’offrir 12 vedettes aux garde-côtes libyens pour les aider à mieux lutter contre les tentatives des migrants de rejoindre l’Italie au départ des côtes libyennes. Adoptée sous forme de décret-loi lors d’un Conseil des ministres cette mesure vise, selon un communiqué officiel, «  à renforcer la capacité opérationnelle des autorités côtières libyennes afin de garantir la gestion correcte des dynamiques des phénomènes migratoires », à «  lutter contre le trafic d’êtres humains, sauvegarder la vie humaine en mer et contenir la pression migratoire ». Le gouvernement italien s’occupera également de l’entretien de ces 12 vedettes pendant l’année en cours ainsi que de l’entraînement et de la formation des forces libyennes. Selon le ministère italien des Transports et des Infrastructures, dont dépendent les garde-côtes italiens, le coût total de cette aide est d’environ 2,5 millions d’euros.

    Le nouveau gouvernement italien est disposé à mettre en place à la fois un contrôle hermétique sur ces frontières maritimes (avec sévère répression des passeurs), et des plateformes et couloirs humanitaires dans les pays de départ où les migrants seront regroupés, aidés, et leurs dossiers étudiés.

    A ce jour, l’Égypte, la Tunisie et le Maroc ont refusé. Pire, le 23 juillet, la Tunisie ne voulait pas même recevoir le bateau d’une ONG maltaise, chargé d’une quarantaine de migrants africains à bord, bloqués depuis une semaine au large de ses côtes. Toutefois la Libye ou l’Éthiopie commencent à coopérer avec l’Italie. L’Italie appuie les expériences de couloirs humanitaires, fruit d’une collaboration œcuménique entre catholiques et protestants, notamment dans les zones frontalières de la Syrie, de l’Érythrée, du Soudan.

    Bruxelles laisse couler

    Quant à Bruxelles, elle s’est contentée, en enfreignant sa feuille de route fixée le 28 juin qui lui intimait de trouver des bases de regroupement hors d’Europe, de proposer la création de manière permanente de centres contrôlés en Europe proposés également par le Conseil européen. Mais la France, comme d’ailleurs tous les autres pays, refuse d’accueillir de tels centres, et propose plutôt des centres fermés sur le sol italien, pour éviter les mouvements secondaires de migrants entre différents pays de l’Union.

    Quant aux plates-formes imaginées hors-UE, elles devraient être gérées par le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR) et l’Organisme des Nations unies chargé des migrations (OIM).

    La situation sera critique si les Européens ne parviennent pas à s’accorder rapidement, après l’ultimatum de Rome pour redéfinir le mandat de Sophia, l’opération navale européenne de sauvetage en Méditerranée, sous commandement italien, prolongée jusqu’en décembre. Plusieurs milliers de migrants ont été rapatriés de Libye vers leur pays durant les six premiers mois de 2018, dans le cadre d’un programme de «retour volontaire» mené par l’OIM. A quel prix humain et financier ? Le gouvernement australien, lui,  a organisé une grande politique d’information en direction des pays où on abuse de fantasmes les populations pauvres. Que fait l’Union européenne ?  ■

    Henri Temple

  • La haine politiquement correcte

    ge011.jpgQuelle serait la réaction des médias, des partis politiques, des ligues antiracistes, du gouvernement et des Français en général si un groupe d’activistes venait insulter une cérémonie commémorative du massacre d’Oradour sur Glane ou de la rafle du Vel d’hiv et la perturber par des gestes obscènes sous le regard indifférent des forces de l’ordre ? Je pense que cela soulèverait, à juste titre, une énorme vague de protestations indignées et de manifestations de colère. C’est pourtant un événement semblable qui s’est produit le 5 juillet dernier à Marseille sans que cela ne suscite la moindre émotion. Ce jour-là, comme chaque année, à l’appel de l’Amicale des Oraniens,  Pieds-Noirs et  anciens combattants honoraient la mémoire du millier d’innocentes victimes civiles françaises enlevées, torturées et massacrées par le FLN le 5 juillet 1962 à Oran. Au cours la cérémonie, un groupe de gauchistes renforcé par des manifestants échappés de la Gay Pride se mit à insulter les anciens combattants et l’ensemble des personnes présentes à cet hommage puis à mimer des actes obscènes. Non seulement la police n’est pas intervenue mais un journal local a rendu compte de cet événement en le qualifiant de « polémique » à propos du 5 juillet 1962, renvoyant dos à dos Gay pride et Oraniens, ces derniers étant accusés d'exprimer leur homophobie. Ainsi, il y a en France de bons et de mauvais martyrs, ceux que tout le monde honore et ces salauds de Français d’Algérie que l’on peut insulter dans la plus totale impunité et dans l’indifférence générale.

    Grain de sel avec bordure.jpg

     

     

  • Edmonde Charles-Roux présente ”Au hasard et souvent” de Sébastien Lapaque...

                Nous avons à plusieurs reprises cité ici-même Sébastien Lapaque, sur des sujets aussi divers et variés que Bernanos ou... Chenonceau (mais, oui: voyez l'Ephéméride du 26 juillet...)

                Aujourd'hui, petit changement: nous ne donnerons pas la parole à Sébastien Lapaque, mais à Edmonde Charles-Roux qui parle de lui. Plus précisément de son ouvrage Au hasard et souvent, paru ches Actes Sud.

                C'est dans La Provence du dimanche 13 juin....:  lapaque.jpg

    lapaque au hasard et souvent.JPG
    176 pages, 18 euros
    Tout au long de l'année 2009, Sébastien Lapaque a tenu cette sorte de "faux journal" qui mêle notations sur l'actualité, lectures et relectures, voyages et réflexion du chrétien (qu'il est) sur l'état d'un monde globalisé et d'une société française rongée par l'argent, l'autoritarisme sarkozien, la perte du sens et des valeurs fondatrices. Sous le flux de la production journalistique se dessine un fleuve souterrain, un arrière-pays façonné comme une oeuvre. Réflexions, conversations, voyages, digressions composent un journal théorique et critique étayé par une pensée anticapitaliste, une foi et un engagement d'anarchiste chrétien. Il s'agit ici de témoigner, de dire devant tous, publiquement, ce que l'auteur aperçoit et pressent face à notre temps.
  • Nouvelles de Cuba (2/2) : quand Fidel donne une bonne leçon aux socialistes français !.....

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                  Cuba va supprimer 500.000 postes de fonctionnaires d
    'ici au mois de mars. Et un million à terme ! Les autorités tenteront d'en transférer la plupart au secteur privé dans le cadre d'un mouvement sans précédent depuis les années 1960.

                  Voilà un signal fort pour nos Régions et municipalités boulimiques, grandes créatrices/dévoreuses d'emplois, non ? Il faut dire, c'est vrai, que dans le paradis Cubain où le communisme ne marche même plus (Castro lui-même dixit), plus de 85 % de la population active, soit plus de cinq millions de personnes, travaillaient dans la fonction publique en 2009, selon les statistiques gouvernementales.

                  "Notre Etat ne peut et ne doit pas continuer à soutenir des entreprises, des unités de production, des services et des secteurs à capitaux publics avec des personnels pléthoriques et des pertes préjudiciables à l'économie"

                       Depuis quelques jours, Cuba envoie des signaux forts à destination de la gauche française, dirait-on.....

  • Lu sur le Blog du Craf : la Journée de Nantes du 18 juin

    Nantes : Journée d’amitié et d’unité royaliste

                Une trentaine de personnes ont répondu présent à l’invitation de l’URVBM et de la section nantaise du CRAF, dans un souci concret d’unité, à la journée d’amitié française qui se déroulait dans un cadre champêtre à Vertou.

    NANTES I8 JUIN 2011.jpg

                Après un déjeuner tiré du sac, les orateurs ont pris la parole. Olivier Perceval, président du CRAF, a donné des raisons d’espérer malgré les nombreux problèmes que rencontre notre pays. La France ne se confond pas avec la république et reste un royaume qui n’attend plus que son prince. Hilaire de Cremiers, délégué de la RN, a démontré l’actualité et l’aggravation de la crise économique qui reste un symptôme de la crise institutionnelle et morale que subit notre pays. L’exigence d’une restauration d’une monarchie au sommet de l’état est une nécéssité pour palier ce défi. Après un débat fructeux et une visite aux stands, les participants se quittèrent en se donnant rendez-vous pour le camp CMRDS qui aura lieu cette année en Vendée.

                Philippe CASTELLUCCIO Délégué Paris-Province 

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  • Les extrêmes-droites en France, aux Mercredis de la Nar (1)

                Dans l’ouvrage qu’il consacre aux « extrêmes droites en France », Jean-Paul GAUTIER, historien et politologue, montre que le FN est issu d’une nébuleuse de petites formations et de groupuscules divisés en plusieurs courants idéologiques... : le combat pour l’Algérie française, qui ne mobilisa pas la seule extrême droite, donnera à tous ces groupes une cause commune.

                Mais aujourd’hui « En avons-nous fini avec l’extrême droite ? » Le déclin du Front national conduit à répondre par l’affirmative, mais il n’est pas impossible que de nouvelles formes d’extrémisme renaissent ou surgissent dans les années à venir. La question est donc à examiner de près...

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    Le service librairie de la Nar vous propose le livre de Jean-Paul Gautier "Les extrêmes droites en France  " 

    au prix promotionnel de 24 euros (frais de port inclus).

    Commande et chèque a adresser a Royaliste, 17 rue des Petits-Champs, 75001 Paris 

    ou bien commande en ligne (paiement sécurisé) en cliquant sur ce lien.

     

    (1) : Mercredi 10 février, 17, rue des Petits-Champs, Paris 1er, 4e étage. La conférence commence a 20 heures très précises (accueil a partir de 19 h 45 - Fermeture des portes a 20h15) - Entrée libre (une participation aux frais de 1,50 euro est demandée) - elle s'achève vers 22 h. Un dîner amical est alors servi pour ceux qui désirent poursuivre les discussions (participation aux frais du dîner : 5 euros).

  • Ainsi va le monde : Vinci, Monnoyeur, Bréguet : des mécènes qui ”restituent” Versailles.

               Hier c'était le groupe Vinci et le groupe Monnoyeur qui restituaient magnifiquement la Galerie des Glaces (Vinci) et la grille Royale (Monnoyeur).

              Aujourd'hui c'est le groupe Bréguet qui permet que l'on ré-ouvre au public la totalité des pièces du petit Trianon et du Pavillon français (ci dessous).

    pavillon français.JPG

                Par ce mécénat exemplaire, Montres Breguet souhaite perpétuer ses liens avec Versailles. Déjà horloger de la Cour dès les années 1780 et fournisseur de Marie-Antoinette, qui affectionnait particulièrement les garde-temps, la marque fait aujourd’hui renaître un joyau de l’architecture néoclassique française, ainsi qu’une montre mythique, commandée pour la Reine en 1783 à l’atelier Breguet.

                Trois «grandes» montres de Breguet: la «Marie-Antoinette» n° 160, la Breguet n° 1188 avec tourbillon, la nouvelle «Marie-Antoinette»

    breguet_le_petit_trianon_5.jpg            

                   Les travaux menés entre juillet 2007 et septembre 2008 ont recouvert plusieurs aspects. L’ensemble des décors d’origine existants ou à rétablir a été restauré, des aménagements muséographiques complémentaires ont été créés, les différents appartements ont été remeublés avec des mobiliers constitutifs des différentes époques, enfin, l’ensemble des installations techniques a été refait......

  • Audacieux, Delanoë ?...

              Certainement pas, malgré le titre de son dernier ouvrage: "De l'audace !...", si l'on s'en tient à ces deux citations, qui fleurent bon non certes l'audace, mais bien plutôt l'archaïsme bien ronronnant...

              Il affirme d'abord que "la gauche a toujours été le parti de l'impôt. Elle doit avoir le courage de le rester...."! Puis "Elle a toujours été le parti des fonctionnaires, elle ne doit pas s'en excuser..." !

              On conviendra sans peine que, pour ce qui est de la modernité des propositions (c'est-à-dire donc pour l'audace de la pensée et du programme), on pourra repasser, comme on le dit familièrement...

              Chacun sait que la sur-administration française, avec les ponctions fiscales exorbitantes qu'elle induit, est le problème numéro un de notre pays. Et que tous les grands pays industrialisés -là est la vraie audace- ont engagé depuis des années des plans de réduction drastique du nombre de fonctionnaires (voyez le Canada...).

              Delanoë aura beau s'auto-proclamer audacieux, tant qu'il tiendra des discours pareils il n'apparaîtra que pour ce qu'il est vraiment: un archaïque, au sein d'un parti archaïque.

              Il y a un seul domaine où l'on pourrait, par contre, lui décerner un brevet: c'est lorsqu'avec un programme pareil, il ose se qualifier de "libéral". Mais là ce ne serait pas un brevet d'audace, mais plutôt de culot...

     

  • Famille de France • Le Duc de Vendôme invité par la National Monuments Foundation of Georgia

    Dîner au millenium Gate

     

    Le Site officiel du prince Jean de France a publié, le 19 octobre, une information sur la récente visite du Prince aux Etats-Unis et quelques unes des photographies parues dans les médias américains à l'occasion de cet événement. Lafautearousseau vous les présente à son tour. 

    Les 8,9,10 et 11 septembre dernier, le prince Jean était invité par la National Monuments Foundation of Georgia pour représenter la nation française aux commémorations du Traité d’Alliance Franco-Américain qui avait engagé, 240 ans plus tôt, la France aux cotés de l’Amérique dans le long processus vers l’indépendance.

    Plusieurs jours de festivités avec deux moments phares : une journée organisée à Savannah autour de la bataille de Savannah de 1779 et de la visite de Lafayette quelques années plus tard et une autre à Atlanta où le Prince recevait du Millenium Gate Museum le prix de la Justice au nom du rôle joué par la Famille de France dans l’indépendance américaine.

    Le Prince qui connaissait Atlanta a découvert Savannah et été très sensible à l’affection non feinte des géorgiens pour leurs « frères » français. 

     

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    Reconstruction de la bataille de Savannah de 1770. Arrivée des insurgés

     

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    Thomas House. Lafayette y a été reçu en 1825

     

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    Thomas House

     

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    Millenium Gate Cocktail. Le Duc de Vendôme avec le Consul Général de France

     

  • André Malraux : « Le monde moderne porte en lui-même, comme un cancer, son absence d'âme »

     

    « Pour remède à la désagrégation du monde moderne, M. Massis propose le retour au catholicisme romain. Il nous en montre les avantages, et nous les montre nombreux, car, sa foi écartée, il a un goût très vif de la philosophie architecturale. Il serait vain d'opposer des inconvénients à ces avantages : M. Massis sait fort bien que nul ne va à la foi par raison. Le monde moderne porte en lui-même, comme un cancer, son absence d'âme. Il ne s'en délivrera pas : elle est impliquée par sa propre loi. Et il en sera ainsi jusqu'à ce qu'un appel collectif de l'âme torde les hommes; ce jour-là vacillera sans doute ce monde dans lequel nous vivons. Mais il est aujourd'hui indifférent à de telles questions : ceux qui cherchent le sens des destinées sont précisément ceux qui ne les dirigent pas. Les deux nécessités qui gouvernent les hommes sont, pour de longues années encore, celles de l'esprit et des passions : la connaissance et l'argent; celle-ci, avec son cortège de drames, celle-là, avec son drame unique contre lequel toute proposition est vaine : la lutte persistante de l'absolu et de l'humain, lorsque l'idée de l'absolu est devenue sans force, et que la passion de l'Homme s'est éteinte sans trouver un nouvel objet d'amour. » 

     

    André Malraux 

    Nouvelle Revue Française - Juin 1927

     

  • Jacques Sapir : « Un abandon de souveraineté n’est pas définitif »

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    Jacques Sapir nous aide ici à faire le point sur les abandons de souveraineté de la France, essentiellement entre les mains des Etats-Unis et de l'Union européenne. Comme nous-mêmes, il ne croit pas à leur irréversibilité. Telle est, d'ailleurs, sa conclusion au terme de cet entretien. LFAR

    Économiste connu pour ses prises de position en faveur de l’abandon de la monnaie unique européenne, Jacques Sapir est aussi un essayiste réputé, auteur de livres de référence sur la démondialisation et sur le retour des nations. Des publications qui l’ont amené à défendre la souveraineté nationale, aujourd’hui fragilisée.

    Pour vous, quelle est la plus grande menace qui pèse sur la souveraineté française ?

    Sans aucun doute, celle qui provient de l’Union européenne qui se substitue de plus en plus aux gouvernements nationaux en négociant directement, en leur nom, des traités avec d’autres puissances étrangères. Le problème de souveraineté nationale qui se pose là est donc évident. D’autres menaces pèsent également sur les souverainetés des états. L’ingérence des Etats-Unis dans les affaires européennes par exemple, ou l’attitude de certains partis politiques nationaux, généralement ceux qui sont aux affaires, qui font souvent preuve d’une docilité coupable face aux injonctions bruxelloises.

    Ces défenseurs de l’UE aimeraient instiller une sorte de souverainisme européen. Est-ce crédible ?

     Les défenseurs de l’Union européenne adoptent généralement deux positions, distinctes l’une de l’autre. La première consiste à dire que la souveraineté politique n’est plus le fondement de la démocratie, elle-même réduite à la simple question de l’Etat de droit. Pour eux, la souveraineté est une question qui ne se pose même plus. La seconde prétend que l’Union européenne est le nouvel échelon de la souveraineté nationale. Autrement dit, la France étant trop petite, vive l’Europe ! Mais pour qu’il y ait souveraineté, il faut un peuple, une nation. Pour ma part, je ne vois rien de tel à l’échelon de l’Europe. Bien sûr, différents peuples y partagent une culture commune. Mais cela ne suffit à valider l’existence d’un peuple européen. L’idée d’une nationalité européenne me semble donc totalement illusoire.

    On taxe souvent les souverainistes de « populistes »…

    Ce sont pourtant deux notions très différentes. On peut être populiste sans être souverainiste et souverainiste mais pas populiste. En réalité, ces critères renvoient à des considérations très différentes. Il faut commencer par bien définir le terme. Qu’est-ce qu’on appelle les idées populistes ? Des idées populaires au sein du corps électoral ou des idées démagogiques ? Suivant la réponse, le sens change radicalement. En revanche, le terme « populiste » est pertinent si on le conçoit comme une notion relevant à la fois du « pouvoir charismatique » et du « pouvoir démocratique » pour reprendre la terminologie de Max Weber. Mais, sur la scène politique française, personne n’est en mesure de réaliser cette synthèse. Même parmi les souverainistes.

    Existe-t-il encore une souveraineté française ?

    On ne peut nier l’abandon de certains pans de souveraineté même s’il faut nuancer le jugement. Car, non seulement cet abandon reste circonscrit à certains domaines, mais, surtout, il n’est en rien définitif ! L’un des conflits qui oppose les souverainistes à la Commission européenne se cristallise ainsi sur cet aspect de la temporalité. En principe, si l’on suit les textes, une cession de souveraineté est toujours temporaire et susceptible d’être remise en cause si c’est la décision des peuples souverains. Or, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a récemment expliqué que ces cessions de souveraineté étaient définitives. C’est l’exemple d’un hiatus entre deux conceptions de la souveraineté au sein même des institutions européennes.

    La souveraineté est-elle compatible avec le droit d’ingérence qui a émergé ces dernières années ?

    Le concept de droit d’ingérence renvoie au drame de la Seconde Guerre mondiale. Si, avant 1939, les puissances occidentales avaient décidé d’intervenir en Allemagne pour non-respect des droits de l’homme ou pour les mesures discriminatoires prises dès 1933 par le IIIe Reich, n’aurait-on pas évité à l’humanité l’horreur du nazisme ? La réflexion sur le droit d’ingérence est née de cette interrogation, posée depuis plusieurs dizaines d’années déjà.

    En général, on admet que la souveraineté est le principe selon lequel chaque peuple est responsable de son destin. Au nom de quoi, si un gouvernement va à l’encontre des intérêts de son peuple, il perd sa légitimité démocratique, ce qui justifie une intervention extérieure. Il n’en reste pas moins que l’utilisation du droit d’ingérence reste sujet à caution. Notamment, depuis que se pose la question de savoir s’il n’a pas provoqué plus de problèmes qu’il n’en a résolus.

    L’ingérence a été en effet très largement utilisée ces dernières années, souvent au mépris des souverainetés nationales…

    Il a été appliqué en Serbie et au Kosovo dans les années 90 et, plus récemment, en Libye. En principe, il faudrait le feu vert du Conseil de sécurité de l’Onu pour ce type d’intervention militaire. Malheureusement, certains pays, je pense évidemment en particulier aux États-Unis, s’en sont trop souvent passés, avec les conséquences que l’on sait sur la scène internationale… En Libye, par exemple, l’intervention a eu lieu, sans mandat de l’ONU, pour des motifs qui restent obscures. Ainsi, sous prétexte du droit d’ingérence, on a déstabilisé toute une région dont on connaissait pourtant l’équilibre fragile.

    Clairement, nous sommes aujourd’hui face à une crise du droit d’ingérence. Nombreux sont les pays à le remettre ouvertement en cause et, dans cette perspective, ils cherchent à se doter d’armes de destructions massives pour obtenir la sanctuarisation de leur territoire. L’obtention de l’arme nucléaire confère au pays qui la détient une souveraineté absolue.

    La négociation en cours du Traité transatlantique, dont les grandes lignes sont désormais connues, inquiète beaucoup les souverainistes. Qu’en pensez-vous ?

    S’il est ratifié, ce traité entraînera d’importantes pertes de souveraineté pour les États-membres de l’Union européenne. Mais il est encourageant de voir que le gouvernement français va finalement le soumettre au vote du Parlement, ce qui n’était pas acquis au départ. Un débat public sera donc possible ; de plus, s’il est ratifié, le Traité transatlantique devra être inscrit dans la loi française. Une bonne nouvelle, puisque la juridiction nationale sera, en définitive, l’instance supérieure. En d’autres termes, ce qu’une loi va peut-être faire, une autre pourra le défaire. Répétons-le : aucun abandon de souveraineté n’est définitif ! Encore faut-il que les peuples le souhaitent. 

    Toutes les analyses de Jacques Sapir sur son blog : russeurope.hypotheses.org

    Entretien :  - Politique magazine

  • ART DE VIVRE • La cuisine du Nord à l’honneur ... Par Anne Bernet *

      

    anne bernet.pngLongtemps traitée en parente pauvre de la gastronomie française, la cuisine du Nord retrouve, depuis quelques années, grâce à de jeunes chefs inspirés, toute sa place.

    À base d’ingrédients simples, accompagnés de sauces à la bière ou au genièvre, ces plats roboratifs et populaires, peu coûteux, prennent ici un nouveau visage. Si les ingrédients demeurent les mêmes, les chefs co-auteurs de cet ouvrage, proposant chacun un menu composé d’une entrée, un plat principal, un dessert, ont résolument innové, dans le dosage ou la présentation. Les traditionnels lapin aux pruneaux, carbonade, pâté Pantin, coq à la bière, moules frites, flamiche au maroilles, blanquette, tête de veau, tarte au libouli, changent carrément d’aspect. Un hareng saur, des crevettes grises, une modeste lisette, de la morue salée, une soupe à la bière, une quiche aux poireaux, un œuf mimosa, une poire pochée s’invitent sur les plus grandes tables.

    Et, si l’on excepte le brio de la mise en scène photographique, qui transforme la moindre assiette en œuvre d’art inimitable chez soi, tout est, relativement, simple à préparer. Cela vaut le coup d’essayer ! 

    La cuisine revisitée du Nord Pas-de-Calais, de Patrick Villechaize, Ouest-France, 128 p., 14,90 euros.

    *

  • Livres & Société • Éric Zemmour : « Du malheur d'être jeune »

     

    Par Eric Zemmour        

    Notre société de classes moyennes est minée par la prolétarisation et les inégalités. Et l'angoisse du déclassement hante les jeunes générations. A travers le dernier ouvrage du sociologue Louis Chauvel*, il en décrypte les causes systémiques [Figarovox - 7.09] et cette analyse nous intéresse - elle débouche sur la constatation d'un monde en ruine ... LFAR

     

    ZemmourOK - Copie.jpgLes sociologues sont fatigants. Ils nous assomment de chiffres, de courbes, de graphiques. Ils nous bombardent de statistiques, afin de nous faire passer leur idéologie pour la réalité, comme si nous ignorions le mot célèbre de Mark Twain : « Il y a trois types de mensonges : les mensonges, les gros mensonges et les statistiques. » Ils écrivent dans une langue ampoulée, pleine de néologismes de Diafoirus jargonnant. Ils conversent avant tout entre eux, échangeant arguments et invectives par-dessus notre tête. Louis Chauvel n'est exempt d'aucune des tares de sa corporation. Cet amoureux fou de la grande littérature viennoise du début du XXe siècle, de Zweig à Musil, donne parfois à le lire l'impression de s'être imprégné des lourdeurs syntaxiques de la langue germanique.

    Il y a deux livres dans le livre de Chauvel, ce qui le rend encore plus difficile à digérer. Mais chacun des deux est édifiant et instructif. Passionnant. Le premier est dans la continuité de ses précédents ouvrages : la mise en exergue de l'inexorable prolétarisation de la classe moyenne française, et en particulier de sa jeunesse qui subit la domination sans partage de la génération bénie du XXe siècle, celle des baby-boomers, jadis jeunesse dorée, désormais retraite en or massif. Le second livre dans le livre est une charge contre les sociologues qui ont contesté ses travaux et conclusions. Chauvel y est acerbe et convaincant : « La première idée que retiennent les étudiants en première année de sociologie est que la nature n'existe pas, que tout est construction sociale, et que la notion même de réalité est controversée et donc suspecte… Donc rien n'est vrai, tout est permis… La notion même de réalité n'existe pas… De cette sociologie de la déconstruction, il est resté un monde en ruine. » Chauvel arrose large puisqu'il accable avec pertinence « les tenants de la modernité liquide (qui) liquident la modernité » et « la péremption d'une large majorité du personnel politique et intellectuel qui vit encore dans un monde que les autres ont vu disparaître il y a trente ans ».

    Reste le cœur du sujet. Chauvel cultive et approfondit son intuition d'origine : le fossé inégalitaire se creuse et entre les classes sociales et entre les générations. Nous avons fermé, depuis les années 1980, la parenthèse enchantée des Trente Glorieuses et nous revenons à marches forcées vers le monde inégalitaire d'avant la guerre de 1914. Nous renouons avec la traditionnelle loi de Pareto: 80% du patrimoine sont possédés par les 20% les plus riches. Chauvel explique que les statistiques officielles sont faussées en France parce qu'elles ne tiennent pas compte de l'élément moteur de ces inégalités : les prix du logement et ce qu'il appelle la « repatrimonialisation » des hiérarchies sociales. Quelques chiffres éclairent sa brillante démonstration : « Les professions intermédiaires disposaient en 1978 d'un niveau de vie supérieur à la moyenne française de 39%; aujourd'hui, l'écart n'est plus que de 17%. » Au cœur de cette prolétarisation de la classe moyenne, il y a la marginalisation de la jeunesse au profit de son aînée : « Si la tendance générationnelle dont continuent à bénéficier jusqu'à présent les premiers baby-boomers s'était maintenue, le niveau de vie de ceux nés en 1980 serait de 30 % plus élevé. »

    Chauvel a bien compris que la massification scolaire a accéléré cette évolution ; et que l'inflation des diplômes a entraîné une dévaluation des titres universitaires et du premier d'entre eux : le baccalauréat. Par rapport à ses travaux précédents, Chauvel ajoute une comparaison internationale bienvenue et constate les effets redoutables de la mondialisation, en retrouvant dans ses chiffres les intuitions des premiers opposants à la « globalisation », qui avaient deviné que l'émergence des riches des pays pauvres se ferait au détriment des pauvres des pays riches : « En 2000, 88% de la population française comptait parmi les 20% les plus aisés à l'échelle mondiale. 75% en 2010. » Ce que Chauvel appelle « le grand déclassement ». Le discours de Chauvel ne va pas sans contradictions: « Ce qui relie jeunes, femmes et immigrés est le fait de représenter une concurrence menaçante pour les insiders déjà en emploi dans les années 1970. » Chauvel rejoint ainsi, sans le vouloir et sans l'avouer, la cohorte honnie par lui de ces sociologues et technocrates libéraux qui, fustigeant « la préférence française pour le chômage », appellent à faire sauter les protections sociales qui ne bénéficient selon eux qu'à ces fameux insiders. Comme eux, il ne veut pas voir que, selon la déjà ancienne analyse de Christopher Lasch, reprenant les intuitions de Marx, ce sont justement les patrons qui ont fait entrer sur le marché du travail toujours plus de femmes et d'immigrés, afin de peser sur les salaires d'ouvriers blancs et chefs de famille qui leur coûtaient de plus en plus cher.

    Quoi qu'il en soit, Chauvel a bien compris la logique implacable de notre régression : « Les institutions sociales héritées de la Libération tiennent encore à leur structuration institutionnelle mais risquent de devenir des coquilles vidées de leur organisme vivant. »

    Il communie ainsi lui aussi à sa manière dans le « c'était mieux avant ». Mais c'est un « c'était mieux avant » prudent, un « c'était mieux avant » bien-pensant, de gauche, sociologique, politiquement correct. Un « c'était mieux avant » égalitaire. Un « c'était mieux avant » social-démocrate. On privilégie l'économique, on insiste sur les inégalités sociales et générationnelles, on ne cherche surtout pas à s'aventurer dans la question taboue des différences ethniques, culturelles, religieuses. L'identité ne peut être que productrice « d'anomie ». On a peur de ce qu'on y trouverait. Nostalgie de la France des Trente Glorieuses, cette France des classes moyennes qui marchait vers un destin apaisé à la scandinave, dont Chauvel oublie seulement qu'elle était homogène - à l'instar d'ailleurs de son modèle originel, l'Amérique blanche des suburbs des années 1950. Et que ceci explique - en partie - le bonheur de celle-là. Comme si au dernier moment, le poids de sa culture sociologique l'inhibait et l'illusionnait encore. 

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    * La spirale du déclassement. Louis Chauvel, Seuil, 208 p., 16 €.

    Eric Zemmour

  • VIDEO • Bérénice Levet : « Nous devrions énoncer un droit des peuples à la continuité historique ! »

     

    Mieux ou aussi bien que ce que nous aurions pu dire, ou différemment mais dans un même profond sillage : nous nous employons à faire écho à tout ce qui rejoint cette école de la Tradition à laquelle nous appartenons. Qui, en effet, œuvre à régénérer la pensée française et, tout simplement, à redresser la France, sa civilisation. Les idées que Bérénice Levet expose ici pour Boulevard Voltaire [3.04] sont évidemment de cet ordre.  LFAR   

     


    Bérénice Levet : « Nous devrions énoncer un... par bvoltaire (6'59'')

     

    Dans son dernier livre Le Crépuscule des idoles progressistes, Bérénice Levet dénonce la nouvelle anthropologie mise en place dans les années 70 et fondée sur un « alibi » : l’individu serait d’autant plus libre, original et créatif qu’il serait délié de tout héritage… Cette idéologie a débouché sur un désastre civilisationnel. Nous avons posé un éteignoir sur le processus d’humanisation, qui se fait par la transmission de l’héritage. Il y a un épuisement de ces idoles, mais l’hégémonie culturelle continue de leur appartenir. 

    Confrontés à un communautarisme islamique toujours plus véhément, nous aspirons, cependant, à nous souvenir de qui nous sommes. Et nous sommes les héritiers d’un génie français : la clé de la transmission est de donner à connaître, mais aussi à aimer, cet héritage. 

    Le Crépuscule des idoles progressistes

    Boulevard Voltaire

  • La Semaine de Magistro, une tribune d'information civique et politique

     

    La  Semaine de MAGISTRO Adossée à des fondamentaux politiques avérés, Magistro, une tribune critique de bon sens, raisonnée et libre, d'information civique et politique. [24.12]

    Du côté des élites    

    • Jacques BICHOT   Economiste, Professeur émérite à l'Université Lyon 3   Discrimination, nouvelle tarte à la crème ?

    Christine SOURGINS   Historienne de l'art, Essayiste   Paris colonisé par l'Art financier

    En France

    Roland HUREAUX   Essayiste   La diplomatie française en plein délire

    Malika SOREL-SUTTER   Essayiste, Ancien membre du Collège du Haut Conseil à l'Intégration   Mener un combat résolu pour continuer la France (Dialogue  J.-P. Chevènement - M. Sorel)

    De par le monde

    Jean SALVAN   Officier, général de corps d'armée (2S)  Mossoul et Alep

    Renaud GIRARD   Journaliste, reporter de guerre, géopoliticien   2016, l’année de toutes les surprises

    Faites suivre à vos amis, dans votre famille et partagez ...  MAGISTRO  vous invite aussi à vous rendre sur son site et y (re)lire tous les écrits depuis son origine (2008).  MERCI.