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Rechercher : qu'est-ce que le Système

  • Le retour du matriarcat primitif et le déclin du patriarcat protecteur - Sylvain Durain.


    L'auteur Sylvain Durain a tenu une conférence lors du premier confinement à propos des sociétés matriarcales et patriarcales.

    En effet, à leur état primitif, les sociétés humaines étaient souvent matriarcales et transitèrent vers un modèle moins tribal et plus patriarcal avec la naissance de la figure du père, alors encore floue dans ces sociétés archaïques.

    Sylvain Durain met en lumière le déclin de ce système patriarcal chrétien et le retour du matriarcat archaïque et païen parallèlement à la dégénérescence de notre société.

  • Sur la page FB de nos amis du GAR : en ce soir de forte abstention, comment la comprendre : Est-ce là l'effet de la « fa

    En tout cas, l’échec désormais évident du système de la démocratie représentative appelle sans doute à une recomposition institutionnelle, hors des clivages partisans du "pays légal" et pour le "pays réel" : une Monarchie royale et fédérale, une représentation nationale, une démocratie de démocraties locales, pourquoi pas ?

    Sources : http://www.actionroyaliste.fr/

    https://www.facebook.com/GroupeDActionRoyaliste/

  • Sur Sud Radio, pegasus - Sommes-nous tous surveillés ? Le débat du Grand Matin.

    Bernard Carayon, maire de Lavaur dans le Tarn, débat avec Damien Bancal, journaliste spécialiste des questions de lutte contre le cybercrime, blogueur sur le site Zataz.com.

    Le cas Pegasus peut-il (et est-il) généralisé sous d'autres formes ou d'autres systèmes à toute la population ?

    Au micro de Philippe David et Judith Beller sur Sud Radio.

  • Sur Valeurs Actuelles, WOKE : AUTOPSIE d'une idéologie FOLLE.

    L'idéologie woke marque une nouvelle étape de la pensée postmoderne et déconstructiviste. Les représentations, les coutumes et même le savoir dans les sociétés occidentales ne relèveraient plus de la production culturelle humaine, mais d'un système de domination patriarcale et raciste. Pierre Valentin est journaliste, diplomé de l'université d'Exeter en Angleterre où il a vu l'idéologie woke se déchainer.

  • Avec ou sans papiers ?...

    Il fut un temps où Jean Ferrat, grand marxiste-léniniste devant l'Éterrnel, célébrait - magnifiquement, d'ailleurs... - "La Montagne."..
    Dans sa très belle chanson - véritable ode au Terroir, et donc très traditionaliste, n'en déplaise à ses amis du PCF... - il posait "la" bonne question : "...Il faut savoir ce que l'on aime..."
    Ici et aujourd'hui, en l'occurrence, ce serait plutôt : "il faut savoir CEUX que le Système aime...

  • En écoutant distraitement le poste (mais pas si distraitement tout de même…)…

                 Mort d’un rebelle ? Mano Solo est mort: paix à son âme. Nous ne sommes pas des charognards, et maintenant qu'il est parti, on va le laisser tranquille. Mais ce qui est exaspérant, ce sont certains commentateurs, avec leurs excès de langage, voire leur hystérie, dans le pire des cas, et leur rabachâge de l'ecorché vif, du rebelle, du révolté...

                 Révolté, rebelle, vraiment ? Alors, rebelle des rébellions bien faciles, qui vont tellement dans le sens du poil, bien douillettes, bien sans danger, bien sans risques ; qui enfoncent des portes ouvertes avec la bénédiction de tout ce que le système compte de chantres du conformisme béat ambiant et du dégoulinage mielleux de « bons » ( ?) sentiments bobos/gauchos/trotskos !

                 C’est « çà » être révolté, révolutionnaire, écorché vif ? La bonne blague !

                 Un Maurras, oui, qui s’est levé toute sa vie contre le Système et qui a terminé sa vie en prison, d’où le Système ne l’a sorti que pour qu’on ne puisse pas dire qu’il était, justement, mort en prison….

                 Mais ceux qu’encense, chouchoute et... engraisse le Système, par définition, ce sont des révoltés et des révolutionnaires bidons en peau de lapin !...

     

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    Quand on a tout le Système et tout l'établissement derrière soi, et avec soi, qui vous encense, et vous appuie et vous soutient, c'est pas un peu, beaucoup, du cinéma et du bidon cette révolte, cette révolution de pacotille ?....
    Lui est parti: paix à son âme ! Mais quand est-ce qu'ils vont nous lâcher, les bêlants, avec leur frime et leur grandiloquence grotesque...
  • Brexit : l'art de diaboliser les dissidents

     

    Mathieu Bock-Côté

    a publié sur son blog [27.07] une réflexion profonde qui nous intéresse particulièrement, nous qui devrions être classés parmi les opposants fondamentaux au système dominant. Mathieu Bock-Côté est, selon l'expression de Michel de Jaeghere, « mieux qu'un réactionnaire, un antimoderne », lorsqu'il constate « le caractère illusoire de la démocratie dans laquelle on pense évoluer ». Et lorsqu'il ajoute : « On s’imagine qu’en démocratie, le peuple est souverain. C’est de plus en plus faux. » Ainsi, comme jadis Bainville ou Maurras, Mathieu Bock-Côté dissipe les nuées qui nous enveloppent. Il faut en être reconnaissant, selon nous, à ce jeune intellectuel brillant, mais surtout perspicace et profond. Il n'est pas le seul de sa génération. Et c'est une grande chance.  Lafautearousseau 

     

    Mathieu Bock-Coté.jpgLe référendum sur le Brexit a été un formidable révélateur du caractère illusoire de la démocratie dans laquelle on pense évoluer. On s’imagine qu’en démocratie, le peuple est souverain. C’est de plus en plus faux. On constate ces jours-ci ce que veut dire évoluer dans un système idéologique qui se prend pour le seul visage possible de la réalité – un système idéologique qui s’incarne dans un régime politique avec des capacités coercitives variées et bien réelles, et qui prétend mater le peuple au nom de la démocratie. Autrement dit, derrière les institutions démocratiques, il y a une idéologie à laquelle nous devons obligatoirement adhérer. Et ceux qui n’y adhèrent pas pleinement sont sous surveillance. Ce qui m’intéresse, ici, c’est le statut réservé à l’opposition dans le système idéologique dans lequel nous vivons. Je distinguerais, essentiellement, deux figures possibles de l’opposition. 

    Les opposants modérés 

    Il y a d'un côté les opposants « modérés », « respectables », « responsables » : ce sont les opposants qui ne contestent pas les principes même du système dans lequel nous vivons mais qui demandent seulement qu'on les applique avec modération, qu'on évite les excès idéologiques. Devant l’enthousiasme progressiste, ils n’opposent pas une autre philosophie. Ils opposent généralement leur tiédeur, ou à l’occasion, un certain scepticisme sans dimension politique. Mais fondamentalement, ils évoluent dans les paramètres idéologiques et politiques prescrits par l'idéologie dominante : ils n'en représentent qu'une version plus fade. Évidemment, les êtres humains ne sont pas toujours parfaitement domestiqués par le système idéologique dans lequel ils vivent. Si de temps en temps, les opposants modérés se rebellent un peu trop contre l'idéologie dominante, on les menace clairement : ils jouent avec le feu, flirtent avec l'inacceptable et seront relégués dans les marges du système politico-idéologique, avec une vaste compagnie d'infréquentables. 

    Par ailleurs, le système idéologique dominant n’est pas statique : il a tendance à toujours vouloir radicaliser les principes dont il se réclame. Un système idéologique a tendance, inévitablement, à vouloir avaler toute la réalité pour le reconstruire selon ses préceptes. D’une génération à l’autre, le progressisme étend son empire et tolère de moins en moins que des segments de la réalité s’y dérobent. Ce qui veut dire que l’opposition « modérée » doit s’adapter si elle veut demeurer « modérée » et dans les bonnes grâces du système idéologique : ses positions aujourd’hui considérées modérées seront peut-être demain considérées comme inacceptables puisque le consensus idéologique dominant aura évolué. Ce qui encore hier était toléré peut être aujourd’hui inimaginable ou simplement interdit. Par exemple, la défense de la souveraineté nationale est devenue une aberration idéologique aujourd’hui. Celui qui s’entête sur cette position encore hier tolérable mais aujourd’hui disqualifiée moralement deviendra un extrémiste malgré lui, même si ses convictions fondamentales n’ont jamais varié.

    En gros, l’opposition « modérée » et respectable, celle qui a mauvaise conscience d’être dans l’opposition mais qui s’y retrouve pour différentes raisons, doit toujours être vigilante et sur ses gardes pour parler le langage du système idéologique. Il lui suffit d’un écart de langage pour d’un coup subir une tempête médiatique en forme de rappel à l’ordre. Elle devra aussi de temps en temps donner des gages de soumission en partageant les indignations mises en scène par le système idéologique dominant : fondamentalement, l’opposition doit toujours rappeler qu’elle voit le monde comme le système idéologique dominant veut qu’on le voit, et se contenter de faire quelques petites réserves mineures qui souvent, même, passeront inaperçues. Dans son esprit complexé, il lui suffira à l’occasion de déplacer une virgule dans une phrase pour se croire emportée par la plus admirable audace.

    Les opposants « radicaux »

    Il y a une deuxième catégorie d’opposants : appelons-les opposants « fondamentaux » : ils ne sont pas seulement en désaccord avec l’application plus ou moins heureuse des principes du système idéologique dominant. Ils les remettent en question ouvertement. En d’autres mots, ils remettent en question un aspect fondamental du système et par là, son économie générale : ils se situent à l’extérieur du principe de légitimité qui traverse les institutions sociales et politiques et le système médiatique. Le système les désigne alors non pas comme des opposants respectables avec lesquels on pourrait discuter mais comme des radicaux, des extrémistes, des fanatiques, et en dernière instance, comme des ennemis du genre humain (ou du progrès humain). Ils sont disqualifiés moralement, on les présente comme les représentants d'une humanité dégénérée, avilie par la haine. Les sentiments qu’on leur prête sont généralement mauvais : nous serons devant la part maudite de l’humanité et on les associera aussi aux pires heures de l’histoire.

    Je note qu’on les désigne souvent d’un terme dans lequel ils ne se reconnaissent pas eux-mêmes. Ainsi, les partisans de la souveraineté nationale dans le débat sur le Brexit ne seront pas désignés comme des souverainistes, ni même comme des eurosceptiques, mais comme des europhobes – cette phobie référant aussi évidemment aux autres phobies qu’on leur prêtera par association. Mais c’est qu’il faut leur coller une étiquette bien effrayante pour faire comprendre au peuple qu’on se retrouve devant des mouvements ou des courants politiques peu recommandables et franchement détestables. S'il doit à tout prix en parler, le système médiatique devra faire comprendre à tout le monde que ceux dont ils parlent ne sont pas des gens respectables. Plus souvent qu’autrement, on les diabolisera. Dans certains cas, on les censurera moralement. Ou même légalement. Tous les moyens sont bons pour éviter que les opposants fondamentaux ne sortent des marges et quittent la seule fonction tribunicienne dans laquelle ils étaient cantonnés.

    Évidemment, il arrive que les événements débordent du cadre dans lequel on voulait les contenir. Il arrive que l’imprévu surgisse dans l’histoire : tout était supposé se passer d’une certaine manière, puis le peuple inflige une mauvaise surprise aux élites. Il arrive que le peuple s’entiche d’un vilain. Si jamais les opposants fondamentaux se rapprochent du pouvoir, on mobilisera la mémoire des pires horreurs de l’histoire humaine pour alerter le peuple contre ces dangereux corsaires. Et si jamais, par le plus grand malheur, ils parviennent à gagner politiquement une bataille, même en suivant les règles prescrites par le système idéologique, par exemple un référendum visant à sortir leur pays de l’Union européenne, on cherchera à neutraliser leur victoire, à la renverser et on fera preuve d’une immense violence psychologique et médiatique à l’endroit du peuple qui se serait laissé bluffer par les démagogues.

    De ce point de vue, on l’aura compris depuis le 24 juin, les Brexiters sont considérés comme des opposants fondamentaux, contre qui tout est permis. Leur victoire a frappé le système idéologique dominant dans ses fondements. Il faut donc annuler le référendum, le désamorcer politiquement, mettre en place un récit qui transforme un choix démocratique en aberration référendaire qui ne devrait pas hypothéquer l’avenir. Dans les prochains jours, dans les prochaines semaines, on peut être assurés que nos élites feront tout pour mater ce qu’il considère comme une rébellion inadmissible de la part de ceux qu’ils tenaient pour des proscrits et des malotrus. Pour nos élites, le référendum n’est qu’un accident : c’est un mauvais moment à traverser. Ne doutons pas de leur résolution à faire tout ce qu’il faut pour reprendre la situation en main. 

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d' Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007). Son dernier livre, Le multiculturalisme comme religion politique, vient de paraître aux éditions du Cerf.   

    Le blog de Mathieu Bock-Côté

  • Zemmour au Mont Saint Michel : et surtout, et sur tout, VIVE LA FRANCE !

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    La puissance et la grandeur de la France comme thème central, conditions essentielles de sa sécurité et de son rayonnement universel retrouvé.

    Comment ne pas approuver à 100% un tel programme ? Ne pas l'applaudir chaleureusement ?

    Même si nous ne savons que trop qu'aucune tentative de redressement du Pays ne peut se faire - ni aboutir... - dans le cadre du Système, qui pourrit tout et qui cause, justement, cet effacement, cette décadence hallucinante de la France que dénonce Zemmour.

    Notre difficulté est là : anti Système et hors Système, nous ne pouvons cependant qu'approuver l'intégralité de propos - ici, ceux de Zemmour tenus devant la statue de l'Archange - qui ont pour thème central la grandeur et la puissance nationale. Et être heureux d'avoir - enfin !... - entendu parler de spiritualité, de combat contre les forces du Mal (autrement nommé Diable), de chrétienté et des racines chrétiennes de la France, de sa vocation à rayonner sur le monde entier.

    Surtout quand ces propos sont ponctués par un double "ET SURTOUT, ET SURTOUT" Vive la France !

    Finalement, Zemmour n'aura "oublié qu'une fois son "et surtout" (à Cannes). Il vient de se rattraper ici, en le disant deux fois...

    C'est ce "ET SURTOUT", à plus forte raison "doublé", qui nous indique la voie à suivre : plus facile à dire qu'à faire, elle consiste à appuyer tout mouvement authentiquement patriote, en "cornaquant", en quelque sorte l'éléphant. En prenant au mot ceux qui crient, à bon droit, comme Zemmour, "ET SURTOUT" Vive la France, expliquant sans relâche qu'l faut, pour que la France vive, supprimer cette fausse république, idéologique", afin de laisser refleurir les républiques sous le roi, "en bas les libertés, en haut l'autorité".

    Voilà notre ligne de conduite : être "dans" le Système, sans être "du" Système; ne pas rester extérieurs à ce qui se passe dans le pays, sans pour autant nous départir de notre fin essentielle : la ré-instauration de la Royauté traditionnelle, condition sine qua non de tout relèvement durable de la Nation.

    Vaste programme, encore une fois plus facile à dire qu'à faire, mais c'est notre programme, notre rôle, aussi exaltant que difficile : amener par tous les moyens, même légaux, ceux qui crient "ET SURTOUT, ET SURTOUT, VIVE LA FRANCE !" à faire le dernier pas et crier :

    POUR QUE VIVE LA FRANCE,

    VIVE LE ROI !

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  • Encore deux ans, monsieur le Président !, par François Reloujac*

    (La suite économique de François Reloujac) 

    Compte tenu de la conjoncture, la Commission européenne a donné deux ans de plus à la France pour revenir au respect des critères de Maastricht. Deux ans pendant lesquels la France ne sombrera pas dans l’austérité mais continuera de suivre une simple politique de rigueur. Mais qu’est-ce que l’austérité ? Qu’est-ce qu’une politique de rigueur ? Dans le langage politique d’aujourd’hui, « austérité » signifie baisse du train de vie de l’état tandis que « rigueur » veut simplement dire baisse du train de vie des citoyens. 

    Les dernières statistiques publiées par Eurostat montrent à quel point cette politique du gouvernement français est peu originale. Si les déficits publics baissent dans pratiquement tous les pays européens, c’est parce que les impôts y augmentent partout plus vite que les dépenses publiques. De 2008 à 2011, les dépenses publiques ont continué à croître de plus de 6 % en moyenne, tandis que les impôts ont grimpé de près de 13 %. Si l’on ajoute à cette observation la constatation que, dans les dépenses publiques, ce sont les dépenses de fonctionnement qui ont augmenté alors que celles d’investissement ont à l’inverse ralenti, on comprend que la crise n’est pas près de finir. Pourtant, François Hollande n’en démord pas : à la fin de l’année la courbe du chômage aura été inversée.

     

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    Donnons acte au Président du fait qu’il n’a pas prophétisé une baisse du nombre de chômeurs, mais simplement que la courbe se serait inversée. Il compte sans doute sur une purge miraculeuse des suppressions d’emplois d’ici à la fin de l’année... Il croit même à la reprise. Les statistiques antérieures montrent qu’un cycle économique ne dure jamais indéfiniment, une dizaine d’années environ, et que celui-ci se renouvelle six mois après avoir atteint son point le plus bas, selon des lois plus ou moins mécaniques. La crise actuelle ayant – officiellement – commencé en 2008, la reprise reviendra au plus tard au bout de cinq ans… en 2013 ! Il n’y a rien d’autre à faire qu’à attendre.

    Ces cycles ont été étudiés dans un contexte très différent de celui d’aujourd’hui. Les mécanismes de relance, qui jouent sur la baisse des taux d’intérêt, ne peuvent plus être efficaces lorsque ceux-ci tournent autour de 0,5 %. Mais le mal le plus important n’est pas celui-là, n’en déplaise aux économistes à la mode. Maurice Allais, voici quelques années, avait corrélé les fluctuations économiques avec ce qu’il avait appelé le « cycle de l’oubli ». La relance dépendait essentiellement de la psychologie des agents économiques qui, ayant oublié les causes de la crise (endettement excessif, taux d’intérêts trop bas, stocks trop importants…), reprenaient confiance. Nous n’en sommes pas là...

     

    A quand une politique cohérente ?

    Relancer l’économie passe par la mise en œuvre d’une politique cohérente, approuvée par  tous les agents, d’accord pour s’entraider. Partager la même monnaie implique d’être solidaires en tout, d’avoir les mêmes lois sociales, de respecter les mêmes règles économiques. Toute divergence de politique entre la région la plus riche et la région la plus pauvre d’un marché intégré usant d’une seule et même monnaie conduit inéluctablement à plus ou moins long terme à de très graves difficultés. La région la plus riche ne pouvant alors que continuer à s’enrichir au détriment de la plus pauvre. Il n’est pas plus raisonnable pour le préfet de Corrèze de vouloir imposer à Paris sa politique financière que d’ignorer les spécificités de la Corrèze pour les ministres parisiens. A plus grande échelle, la France et l’Allemagne partagent la même monnaie au sein d’un marché intégré. Il est inutile que l’une jette des anathèmes contre l’autre : elles n’ont d’autre choix que de s’entendre ou de se séparer.

    Dans ce contexte agité, les hommes politiques ont trouvé ces pelés, ces galeux, par qui vient tout le mal : les champions de l’évasion fiscale ! Ceux qui, usant de la libre circulation des capitaux prônée par l’OMC, placent discrètement leurs avoirs dans les pays où les impôts sont les moins élevés. En les désignant à la vindicte populaire, peut-on vraiment détourner l’attention des électeurs des vraies responsabilités ? Par ailleurs, cette lutte contre les fraudeurs ne concerne que les particuliers, non les entreprises multinationales devenues expertes en « optimisation fiscale ». Le dernier sommet européen sur le sujet a été très symptomatique de cette différence de traitement. En outre, comment obliger les états tiers à renoncer aux capitaux qui viennent soutenir l’économie locale en fuyant l’enfer fiscal des pays qui les virent se créer ? Indépendamment du fait que ces capitaux ne seraient pas forcément plus utiles dans les pays développés où ils sont devenus disponibles que dans les pays où ils sont employés. Toute l’attention des hommes politiques devrait vraiment porter sur la localisation de ces capitaux, qu’elle ne soit pas simplement artificielle et qu’elle ne dissimule pas la réalité. Mais pour cela, il faudrait que la comptabilité des multinationales n’obéisse pas à des lois que l’on a voulu complaisantes. N’ont-elles pas été adoptées pour pousser les « champions nationaux » à se faire une place sur les marchés internationaux ?

    Un sursis de deux ans

    Quoi qu’il en soit, la France a obtenu deux ans de sursis. Cela permet d’espérer que, malgré tout, le miracle se produira et que l’économie française repartira suffisamment d’ici là pour que, sans rien changer aux habitudes des pouvoirs publics et des administrations, les ratios imposés par le traité de Maastricht se rétablissent d’eux-mêmes. Ce sursis valait bien une petite contrepartie : le démantèlement du marché français de l’électricité. EDF devait déjà mettre à la disposition de ses concurrents, à un prix préférentiel, l’électricité qu’elle produit et que ceux-ci peuvent désormais vendre moins cher aux consommateurs. Ce n’était pas suffisant. Le gouvernement va aussi devoir céder à des sociétés étrangères plusieurs concessions de barrages hydroélectriques construits en France. Quant à la réglementation des prix, elle devra être démantelée. La soumission de ce marché à la concurrence se traduira quasi immédiatement par une augmentation des prix payés par les consommateurs, personnes physiques, et une baisse de ceux supportés par les entreprises multinationales qui délocalisent leurs résultats dans les pays où la fiscalité est la plus avantageuse.

    Gageons que ce ne sont pas ces mesures qui permettront à la France de sortir de la récession actuelle. Encore deux ans, Monsieur le Président, pour présenter un bilan aux censeurs européens qui exigeront le respect de la « règle d’or » que vous avez imposée. Il est temps d’opter pour une politique économique cohérente et à laquelle tout le peuple puisse se rallier. Bientôt il sera trop tard.  

     

    * Analyse économique parue dans le n° 119 de Politique magazine, Juin 2013.

  • Humeur : Vrai sport, ou tout pour le fric : pourquoi on aime les uns, et pas les autres....

                En juillet, pendant le Tour de notre France, on a vu six français gagner une étape. Et, cette fois, il semble bien que le dopage soit, sinon totalement eradiqué, du moins en très net recul; et, en tout cas, nullement soupçonnable dans les victoires des français en question.

                Puis, il y a eu les Championnats d'Europe d'atlhétisme à Barcelone, et cette moisson de médailles chez des jeunes, garçons et filles, fiers et heureux de ce qu'ils avaient fait, et qui disaient bien haut et partout qu'ils - et elles... - étaient heureux d'avoir fait gagner la France.

                Et puis il y a eu les Championnats d'Europe de natation, à Budapest, et cette autre moisson de médailles pour de vrais et authentiques sportifs, tout heureux, eux aussi, de leurs performances, et d'avoir, eux aussi, fait gagner la France.

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    Une équipe qui rapporte 21 médailles, et un Alain Bernard qui proclame
    sa "grande fierté d'être français" : comme cela nous change !.....

                Dans ces trois cas, c'est du sport, du vrai, comme on l'aime, qu'on a pu voir : le goût de l'effort, et du dépassement de soi; le bonheur vrai de la saine compétition; la fierté du maillot.

                Mais, pour le ballon rond, qu'est-ce qu'on a vu, au calamiteux mondial, et qu'est-ce qu'on continue à voir, en Championnat ? Dans tel club réputé emblématique, après un premier joueur parti à l'étranger avec une désinvolture assez stupéfiante (restons polis), laissant là son club, voici qu'un second joueur lui emboîte le pas. Mêlant, cette fois, le grotesque à l'écoeurant et au minable, un enfant gâté (au sens premier du mot !...), jeune friqué insatiable et désireux d'avoir encore plus d'argent, nous joue une mauvaise comédie, où le mauvais goût le dispute à la faute professionnelle. Ne voulant pas honorer jusqu'au bout son contrat avec son club, parce qu'un club anglais lui a promis beaucoup plus d'argent, il a non seulement boycotté l'entraînement de son équipe (comme les bleus en Afrique du Sud) mais ne s'est pas rendu à l'avion pour l'accompagner et jouer son match. Deux fois forfait, donc, et deux fois mieux - deux fois pire... -  que les Bleus de sinistre mémoire !

                Et tout ça, uniquement, pour de l'argent ! Et, en guise de défense (?), il répète à qui veut l'entendre qu'il a des comptes à régler... Là où les cyclistes, les athlètes, les nageurs font preuve d'un bel esprit d'équipe, tous soudés entre eux et avec leurs entraîneurs, les enfants gâtés du ballon rond règlent leurs comptes !..... Parce qu'ils veulent toujours plus de millions !.....

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    Lundi 16, au JT de 20h de TF1, les sept médaillés d'or

                Quelle différence ! Eux, les cyclistes, les athlètes, les nageurs, ils sont classe ! De vrais sportifs, tout simplement. Ils gagnent certainement quelque chose, avec leurs performances, et aussi avec des contrats dérivés, et ce n'est que justice, vu les efforts qu'ils consentent. Mais c'est très certainement, et de beaucoup, très, très, très largement en dessous de ce qu'on donne aux fotballeurs.

                Mais ils gagnent, et ils explosent d'une joie saine, et ils sont heureux, tout simplement, parce qu'ils ont fait du sport, du vrai, là où d'autres ne veulent que faire du fric. Camille Lacourt et Alain Bernard se sont déclarés "impressionnés" par "l'accueil formidable" qu'ils ont reçu à l'aéroport, où Alain Bernard a exprimé sa "grande fierté d'être Français". Quant à "l'esprit d'équipe à garder" chez les tricolores : "c'est bien, c'est pour tout le monde, pas seulement pour quelques nageurs"...

                C'est pour ça qu'on les aime, alors que, pour les autres, qui n'ont que ce qu'ils méritent, ne reste que l'écoeurement et le rejet.....           

    PS : on manque d'équipement sportifs dans toutes les disciplines en France : on manque - cruellement... - de piscines, de stades en eaux vives etc...; on manque de stades d'athlétisme dignes de ce nom, Charléty, à Paris, étant l'exception qui cache la grande misère de ces disciplines...; on manque de vélodromes. Bref, on manque de tout. Mais on trouve des milliards pour construire toujours plus de stades pour le foot, et luxueux, et couverts, et tout et tout. Pour combler encore plus ces enfants déjà gâtés. Vous avez dit bizarre ?..... Il n'est pas anormal que le foot draine des fonds importants, puisqu'il reste, malgré tout, très populaire; mais on pourrait, et on devrait, ré-équilibrer les fonds publics, dans un sens moins défavorable à tous les autres sports, qui devraient cesser d'être traités comme les parents pauvres du tout pour le foot.... alors qu'il n'y a vraiment pas de quoi !

  • Instructif, le ”discours” de José Frèches à propos de l'Exposition Universelle de Shangaï...

               Une hirondelle ne fait pas le printemps ? Non, certes, mais elle l'annonce.....

               On va encore, peut-être et probablement, se faire taxer d' "optimistes", à lafautearousseau. Ce qui d'ailleurs, ne nous gêne nullement, nous l'avons déjà dit, car c'est tout à fait vrai. 

                A cette seule nuance -mais de taille tout de même...- qu'au mot d'optimisme nous préférons évidemment celui d'Espérance...

                Le motif d'espérance cette fois-ci ? La chronique de France info sur la prochaine Expo Universelle de Shangaï -qui débute le premier mai prochain- au cours de laquelle José Frèches, maître d'oeuvre du Pavillon de la France, présente la participation française et, voulant expliquer dans quel esprit il va à Shangaï, définit par deux fois "la France".....

     
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    José Frèches, qui n'a pas de "la France" une définition "idéologique", c'est le moins que l'on puisse dire !.....

                 On s'attend évidemment au pire, et à ré-entendre pour la énième fois les poncifs les plus éculés sur la Patrie des droits de l'Homme - alors que la République idéologique est plutôt la patrie du Génocide, mais bon...; on écoute, donc, presque résigné...

                 Mais non: après avoir carrément posé la question "Qu'est-ce que la France ?" José Frèches répond: "...C'est le pays du romantisme, du raffinement et de l'art de vivre, du glamour... bref, le pays où l'on aimerait passer son voyage de noces..." (on est, en effet, bien loin, des fureurs -et des horreurs...- révolutionnaires...); puis il poursuit: ".... La France, c'est aussi l'avenir, et les technologies; oui, c'est la peinture impressionniste du Musée d'Orsay, la mode, la haute couture et la gastronomie... mais c'est aussi l'informatique française, Airbus le Collège de France...."

                  S'ensuit une longue tirade sur la beauté du Pavillon français....

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    Le Pavillon de la France à Shangaï (maquette)

                  On se dit qu'on a échappé au pire, c'est-à-dire aux habituelles niaiseries droitsdel'hommistes, faussetés et autres travestissements historiques; à tous ces mensonges purs et simples, mais mille fois répétés, de la fausse vérité officielle, faisant passer presque pour un temps idyllique le moment le plus sinistre de notre Histoire millénaire...

                  On est donc un peu inquiet quand le journaliste -probablement dépité...- tend une deuxième fois la perche à José Frèche, en lui redemandant -puisque la France va se montrer, à Shangaï- de redire précisément ce que c'est, justement, la France. Plus lourd que le journaliste, tu meurs !...

                  Et José Frèche remet ça ! Pour ceux qui n'auraient pas compris, la première fois, il le redit: "Qu'est-ce que la France ? C'est le pays du raffinement, de l'équilibre....".... Et c'est reparti, mais sans le moindre mot ni pour les grands ancêtres, ni pour les immortels principes (!).....

                  Il n'y a encore pas si longtemps, on peut être quasiment certain qu'on n'aurait pas échappé aux sempiternelles tirades idéologiques -et évidemment mensongères- sur la Révolution qui... la République que.... les Droits de l'Homme etc....

                   On connaît le mot -au demeurant fort juste- de Jaurès sur "le charme séculaire de la royauté". Aujourd'hui, c'est le charme séculaire de la Révolution qui n'agit plus. Qui s'est pétrifié, dans l'indifférence généralisée. Et, cela, c'est bien la fin d'un cycle. Il n'est pas rare que personne -ou presque...- ne se rende compte, sur le coup, de ce qui se passe, lors de ces fins de cycle; ni que quelque chose vient de se passer. Et pourtant, c'est le premier signe, certes, très discret..... La force de l'idéologie n'agit plus; en tout cas plus comme avant, plus autant qu'avant...

                  Avons-nous tort de voir dans cette simple chronique de France info autre chose que de l'anecdotique ? D'y voir comme un signe, oui, un signe supplémentaire du reflux de ce gigantesque tsunami qui a démarré en 1789, pour se répandre jusqu'en Extrême-Orient, avant de commencer à refluer: aux extrêmités de la terre, d'abord, comme c'est logique, avant, un jour, de refluer aussi -et surtout- en son coeur, son épicentre, son point de départ, c'est-à-dire chez nous, à Paris ? 

                   Nous assistons à l'épuisement de cette idéologie du mensonge dont on voit bien qu'elle est à bout de souffle. Elle n'a plus de force, hormis la force d'inertie, qui lui permet de rester en place par le simple fait de l'habitude, et par la seule chance qu'étant installée, elle tient debout. Mais, un jour, et pas forcément très lointain, l'habitude elle-même ne suffira plus.

                   Cette mystique révolutionnaire, cette nouvelle religion, ce nouveau messianisme, tout ce mal et tout  ce mensonge sont devenus  une coquille vide, pour reprendre l'image de Thomas Molnar, prédisant la disparition prochaine du marxisme, à l'époque où toute la puissance de l'Empire soviétique paraissait intacte et, soyons francs, assurée de durer bien longtemps encore.

                   Et, comme dans le Conte d'Andersen, notre rôle est de crier Le roi est nu !

                   Car, c'est sûr, le roi est nu....

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    Le Pavillon de la France à Shangaï (maquette)

                 

  • L’Action Française aujourd’hui, un entretien avec Stéphane Blanchonnet

     

    Par Stéphane Blanchonnet 
     
    Propos recueillis par Maximilien Friche
    pour Mauvaise nouvelle, le 26.02.2017
     

    659173882.jpgStéphane, vous êtes président du Comité directeur de l'Action française, vous êtes également reconnu au sein du mouvement comme une référence doctrinale. Ma première question vient de mon propre étonnement. L'Action française existe encore ? Plus de cent après, le mouvement qui fut la première force politique française, est encore très actif. Qu’est-ce qui fait la vitalité de ce mouvement, qu’est-ce qui fait qu’il ne meurt pas ? Comment se réactualise ses combats politiques ?

    Votre question révèle un double malentendu. D'une part, l'AF si elle a été une école de pensée influente, ayant compté dans ses rangs des figures intellectuelles majeures (Bernanos, Brasillach ou Dumezil ont appartenu à l'AF, Proust, Gide ou Malraux en furent proches un moment), dotée de moyens relativement importants (comme son journal quotidien, entre 1908 et 1944), elle n'a jamais été numériquement « la première force politique » (si on la compare au Parti communiste par exemple) et, d'autre part, elle n'a jamais cessé d'exister, notamment après 1945. Elle a même été une force militante notable au moment des combats de l'Algérie française dans les années 60, ou de la résistance au gauchisme à l'université, dans les années 70. Aujourd'hui par le nombre de ses sections (plusieurs dizaines, dans la plupart des grandes villes du pays), le dynamisme de ses jeunes militants et le rayonnement de ses idées (une figure politique comme Marion Maréchal-Le Pen l'a reconnu l'an passé en répondant à notre invitation pour un colloque ; plus récemment Steve Bannon, un des proches conseillers de Donald Trump citait Maurras et sa distinction « pays réel, pays légal »), elle reste une force qui compte.

    Nos combats sont les mêmes depuis l'origine : nous sommes nationalistes, c'est-à-dire que nous défendons la nation française avant tout (son identité, sa souveraineté, son rayonnement) et monarchistes (« nationalistes intégraux » dans notre vocabulaire) car nous pensons que l'ADN politique de la France est la monarchie : les constitutions depuis 1789 tirent leur force ou leur faiblesse de leur plus ou moins grande correspondance avec cette identité politique fondamentale de la France. Aujourd'hui les combats pour la civilisation et même pour la nature humaine (menacée par la théorie du genre ou le transhumanisme) viennent s'ajouter à nos combats politiques traditionnels.

    L’Action française est un mouvement royaliste, vous sentez-vous néanmoins légitime d’agir dans une campagne pour la présidence de la république ? Comment cherchez-vous à agir ? En nourrissant le débat d’idées, en faisant campagne pour un candidat ? Quel serait le candidat le plus proche de l’AF ?

    SB : L'AF est royaliste parce que nationaliste. Elle a d'abord été républicaine, à sa fondation. Puis Maurras a convaincu les autres membres du groupe de la nécessité de restaurer l'outil capétien pour servir l'intérêt général. Mais il est évident pour nous qu'en attendant cette restauration (à laquelle nous travaillons), nous ne sommes pas indifférents à la situation du pays, encore moins quand les périls sont extrêmes. Aujourd'hui la France doit retrouver sa souveraineté, sortir de l'UE, sortir de l'OTAN ; elle doit ressaisir et assumer son identité, notamment son identité catholique ; elle doit enfin chercher les moyens d'inverser les flux migratoires par la suppression des « pompes aspirantes » et un partenariat de développement ambitieux avec les pays sources de l'immigration. Les candidats qui ont conscience de ces nécessités et les affirment comme nous sont ceux que nous pouvons soutenir. Nous allons dans les jours qui viennent faire connaître plus précisément notre position.

    Un monarque peut-il sortir de l’élection présidentielle ?

    Pourquoi pas ! Nous aimons dire à la suite de Maurras : « par tous les moyens, même légaux ! » D'ailleurs, Maurras propose parmi les modèles du coup censé restaurer la monarchie, celui du 2 décembre 1851, qui vit le prince-président, Louis-Napoléon Bonaparte, renverser la Seconde République depuis son bureau de l’Élysée où il avait été porté par les urnes trois ans plus tôt !

    Votre mouvement est nationaliste. La référence à cette notion républicaine de nation fait d’ailleurs sourire. N’auriez-vous pas troqué l’esprit contre-révolutionnaire, l’amour de la patrie, contre le service d’une France qui n’est plus qu’un avatar idéologique, un instrument de la Révolution (je pense, vous l’aurez compris à la critique que fit jean de Viguerie de votre mouvement dans son excellent livre Les deux patries*) ?

    Le mot « natio, nationis » peut déjà signifier « peuple » en latin classique. Par ailleurs, comme le montrent tous les historiens le sentiment national en France est très ancien. Nous avons l'un des plus vieux États du monde et cet État monarchique a produit le sentiment national. Certains le font remonter à Bouvines (XIIIe siècle), d'autres à la Guerre de Cent ans (XIVe-XVe siècles). La nation n'a rien de spécifiquement républicain même s'il était très à la mode de se gargariser de ce mot entre 1789 et 1799 ! Je serais plus réservé que vous sur les thèses de Jean de Viguerie, par ailleurs estimable spécialiste du XVIIIe siècle, et plus encore sur l'utilisation qui en est faite dans certains milieux. Sur la nation, je lui préfère Marie-Madeleine Martin.

    Aujourd’hui les mouvements identitaires fleurissent sur le territoire, comme symbole d’une civilisation qui refuse de mourir, d’être réduite à un sanctuaire, vous sentez-vous proches de ces mouvements ? L’AF n’a-t-elle pas un rôle fédérateur à jouer ?

    Il faut distinguer le thème identitaire et la mouvance identitaire. La conjonction du déracinement (causé par la République jacobine puis par la société du spectacle et la globalisation) et de l'immigration de masse font du thème identitaire un sujet incontournable pour le nationalisme contemporain. En revanche, il n'est pas nécessaire d'appartenir à la mouvance identitaire pour le comprendre. Cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas entretenir avec elle de bons rapports, mais que nous connaissons aussi nos différences. L'AF défend le « politique d'abord » et n'adhère pas à l'idée d'un communautarisme blanc (c'est cela d'ailleurs « réduire la civilisation à un sanctuaire »). La nationalité française ne peut se définir seulement par la race ou, à l'inverse, par le contrat social républicain (ou l'adhésion aux Lumières). Elle est essentiellement liée à la langue, à l’État, à la civilisation catholique et à la monarchie. 

    * Les deux patries

    Mauvaise nouvelle

  • Le patriotisme selon saint Macron ou selon Charette ?

     

    Par Floris de Bonneville 

    Parue sur Boulevard Voltaire le 3 avril, cette chronique oppose opportunément et de façon fort juste, à propos de Macron, la patrie abstraite, idéologique, indéfinie, des révolutionnaires, à la patrie charnelle, historique, concrète, nécessairement délimitée, des hommes et des penseurs de la Tradition. Combien de fois, dans nos veillées, nos réunions, nos articles, les royalistes que nous sommes, avons-nous récité, cité, repris, le magnifique discours que Charette avait tenu un jour à ses hommes au cours des guerres de Vendée ! C'est ce discours que Floris de Bonneville oppose ici à l'idéologie multiculturaliste d'Emmanuel Macron. Dans son récent grand article du Monde, qui nous dit que « Pierre Boutang reprend le pouvoir », Jean Birnbaum relève que « le mouvement royaliste [...] a lui-même plus d’influence sur les droites qu’on ne le croit. » Il a raison, sauf que cette influence ne se limite pas aux droites, touche aussi maints penseurs dits de gauche, comme il en donne, d'ailleurs, lui-même des exemples. C'est dans cette direction que la France devra tourner ses regards pour s'en sortir !  Lafautearousseau 

     

    Floris de ....pngLe discours d’Emmanuel Macron à Marseille restera dans les annales politiques comme une anthologie de médiocrité absolue. Où l’on voit que la bête de scène compte sur l’inaudibilité par des auditeurs admiratifs de ce bout-à-bout de mots magiques qui ont fait la force, jusqu’à présent, du candidat. Car, ne nous y trompons pas, Macron est un jeune homme intelligent et opportuniste qui n’a d’ambition que pour sa carrière. S’il est élu président de la République (le summum d’une vie pour le commun des mortels), dès la fin de son mandat, il reprendra du service auprès de ses obligés de la finance. Et ce langage indescriptible, où les mots savants se suivent dans un brouillamini savant, le sert auprès des plus faibles de nos concitoyens qui ne réalisent pas qu’ils sont l’objet d’une OPA qui va lui permettre d’atteindre son but, si on ne réussit pas à l’éliminer avant le 23 avril.

    Prenons l’exemple d’une évocation du patriotisme en face d’une masse de Marseillais de toutes origines qu’il a savamment identifiés un à un : « Être patriote, ce n’est pas la gauche qui s’est rétrécie sur ses utopies. Être patriote, ce n’est pas la droite qui se perd dans ses avanies et l’esprit de revanche. Être patriote, ce n’est pas le FN, le repli et la haine qui conduira à la guerre civile. Être patriote, c’est vouloir une France forte, ouverte dans l’Europe et regardant le monde. »

    Tout auditeur intelligent pourrait penser : mais ce gars-là se moque de nous ! Pour qui se prend-il ? Pour le Bon Dieu, pour le centre de la France, ni gauche, ni droite… Macron, c’est une succession d’utopies… de gauche essentiellement. Macron, c’est le communautarisme qui peut conduire à la guerre civile. Être patriote, c’est être Français. Point final. Ce n’est pas être Européen. 

    L’Europe n’a jamais été une patrie. Être patriote, c’est aimer d’abord sa famille, puis ses amis, puis ses voisins, puis son pays. 

    Mais être patriote, c’est surtout ce qu’en a écrit François Athanase Charette de La Contrie, ce héros vendéen cher à Philippe de Villiers et à nos cœurs. Une ode au patriotisme dont Macron n’aurait pas pu en écrire une ligne. 

    « Notre patrie à nous, c’est nos villages, nos autels, nos tombeaux, tout ce que nos mères ont aimé avant nous. Notre patrie, c’est notre foi, notre terre, notre roi. Leur patrie à eux*, qu’est-ce que c’est ? Vous le comprenez, vous ? Ils veulent détruire les coutumes, l’ordre, la tradition. Alors qu’est-ce que cette patrie narguante du passé, sans fidélité et sans amour. Cette patrie de billebaude et d’irreligion ? Beau discours, n’est-ce pas ? Pour eux la patrie semble n’être qu’une idée : pour nous, elle est une terre… Ils l’ont dans le cerveau, nous nous l’avons sous les pieds : c’est plus solide. Et il est vieux comme le diable leur monde qu’ils disent nouveau et qu’ils veulent fonder en l’absence de Dieu… Vieux comme le diable… On nous dit que nous sommes les suppôts des vieilles superstitions… Faut rire. Mais en face de ces démons qui renaissent de siècle en siècle, nous sommes une jeunesse. Messieurs, nous sommes la jeunesse de Dieu, la jeunesse de fidélité ! Et cette jeunesse veut préserver, pour elle et pour ses fils, la créance humaine, la liberté de l’homme intérieur… »

    Charette, bien sûr, c’est l’anti-Macron absolu, celui qui a donné sa vie pour Dieu et son roi. Saint Macron est à mille lieues d’être patriote. Un gourou sans foi ni loi que nous avons trois semaines pour éloigner du second tour.

    Alors, oui, en avant, marche !   

    *  Les guillotineurs 

    Journaliste
    Ancien directeur des rédactions de l’Agence Gamma
     
  • Jean-Pierre Chevènement et son « rassemblement souverainiste »… Une illusion démocratique, par François Teutsch

     

    Nous sommes d'accord avec la réflexion de François Teutsch, qui, selon son habitude, ne s'en tient pas à la surface des choses. Toutefois, si nous ne nions pas que la gauche conserve toujours un fond internationaliste,  nous ne sommes pas sûrs du tout que le vieux Che y soit lui-même enclin. D'autre part, si une question fondamentale, par delà l'inaptitude des partis et toute politique politicienne, peut être qu'est-ce que l'homme ? nous trouverons plus prudent de qualifier l'homme en question et de parler de l'homme français ou européen, le reliant ainsi à son héritage. « D’un côté la France, de l’autre la République » nous paraît signaler en effet la véritable opposition des temps actuels. LFAR 

     

    57893b06c2abfa69f965a0ea10ca5721.jpegJean-Pierre Chevènement s’est appliqué à lui-même sa célèbre formule « Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne » en quittant son parti, le Mouvement républicain et citoyen, après que sa motion eut recueilli seulement 16 % des voix au dernier congrès . Il affirme vouloir désormais retrouver sa liberté d’action et d’expression et plaide pour un vaste rassemblement souverainiste allant « du Front de gauche à Dupont-Aignan ». Indignation du premier, sourire ironique du second… L’idée peut paraître séduisante. Elle se heurte à un certain nombre de difficultés.

    Souverainiste, Chevènement l’a toujours été. Farouche partisan du « non » aux traités européens, favorable à une politique monétaire permettant l’évolution du taux de change, il n’a jamais ménagé ses critiques à l’encontre du monstre bruxellois. C’est une des lignes de clivage du monde politique français, mais également de l’ancien maire de Belfort avec le PS qu’il a quitté il y a fort longtemps, lui reprochant sa soumission à l’ultralibéralisme et à la finance internationale. Vue sous cet angle, sa proposition n’est pas aberrante. Ce rejet est partagé par de nombreux responsables politiques, dans tous les partis, sauf peut-être chez les diverses formations centristes. Même au PS, dont on se souvient qu’il s’est divisé lors du référendum de 2005. Mais c’est là s’arrêter à l’écume des choses.

    Ce qui rassemble Nicolas Dupont-Aignan, Christian Vanneste, Jacques Myard, Jean-Pierre Chevènement ou Jean-Luc Mélenchon, c’est un rejet commun de la technostructure européenne qui étouffe nos libertés et nous impose le dogme de la concurrence pure et parfaite, du libre-échange en toutes choses, de la financiarisation de l’économie. Il manque une personne à cette liste : Marine Le Pen. Elle aussi partage cette détestation. Mais le « Che » ne semble pas le savoir. Pourtant, Florian Philippot vient du MRC, même si son ancien patron affirme ne pas s’en souvenir. Premier obstacle : l’oubli du premier parti, et sûrement du premier parti souverainiste de France.

    Second obstacle : on ne fait pas une politique uniquement sur un rejet commun. Certes, cela peut constituer une intéressante base de travail. Mais après ? Une telle coalition ne durera que le temps des cerises. Car si Chevènement n’est pas dépourvu de qualités, si ses propos ont souvent été frappés au coin du bon sens – notamment comme ministre de l’Intérieur du gouvernement Jospin, en dépit de la régularisation en masse des immigrés clandestins -, il n’en demeure pas moins un homme de gauche. Il existe deux souverainismes. Celui de droite, fondé sur l’indépendance nationale et le patriotisme. Celui de gauche, fondé sur la mythologie républicaine et le jacobinisme le plus pur. Auquel il faut ajouter une tentation permanente – presque congénitale – à l’internationalisme anticapitaliste et à un laïcisme forcené. D’un côté la France, de l’autre la République. La différence est fondamentale, malgré les protestations de républicanisme de tous les partis, du FN au Front de gauche.

    Troisième obstacle, et non des moindres : la question des valeurs. Si le relativisme moral a envahi la société (et les partis dits de droite n’y ont pas échappé), quelques idéalistes, dont votre serviteur, persistent à penser que la matrice philosophique de la droite reste marquée, parfois à son corps défendant, par une vision de l’homme conforme à sa nature, et une conception de la société aux antipodes de « l’homme nouveau » promu par la gauche historique. Or, la question politique essentielle est là : qu’est-ce que l’homme ? Aucune politique au sens noble du terme ne peut échapper à cette question, dès lors que son objet est d’organiser la société et de tendre vers le bien commun.

    À ce jour, aucun parti politique français ne répond à cette question. Peu se la posent. C’est pourtant par là qu’il faut commencer. Une alliance des souverainistes de droite et de gauche ? Une illusion démocratique !

     

    , avocat - Boulevard Voltaire
     
  • Dans notre Ephéméride de ce jour : de Charette à Maurras...

    1796 : Charette est fusillé 

     

    Il avait 33 ans...         

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    Napoléon, qui devait par ailleurs qualifier la guerre de Vendée de Guerre de Géants, a dicté de lui à Las Cases :

    "Il me laisse l'impression d'un grand caractère... Je lui vois faire des choses d'une énergie, d'une audace peu communes, il laisse percer du génie...

    ...Mais si, profitant de leurs étonnants succès, Charette et Cathelineau eussent réuni toutes leurs forces pour marcher sur la capitale... c'en était fait de la République, rien n'eût arrêté la marche triomphante des armées royales ; le drapeau blanc eût flotté sur les tours de Notre-Dame..." (Mémoires pour servir à l'histoire de France sous Napoléon, écrits à Sainte-Hélène, tome 6, 1825, Paris : Firmin Didot, pp. 221-222.)

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    Drapeau de Charette

     

    Dans notre album Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, « Guerres de Géants » voir la photo Charette fusillé et les neuf photos - précédentes et suivantes - qui lui sont consacrées. 

    Pour Philippe de Villiers, Charette, c'est, tout simplement, "l'anti Robespierre"  : 

    Philippe de Villiers Charette.pdf

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    De Charette à Maurras : la continuité...

    1. De Charette :

    "Notre patrie à nous, c’est nos villages, nos autels, nos tombeaux, tout ce que nos mères ont aimé avant nous. Notre patrie, c’est notre foi, notre terre, notre roi. Leur patrie à eux, qu’est-ce que c’est ? Vous le comprenez, vous ? Ils veulent détruire les coutumes, l’ordre, la tradition. Alors qu’est-ce que cette patrie narguante du passé, sans fidélité et sans amour. Cette patrie de billebaude et d’irreligion ? Beau discours, n’est-ce pas ? Pour eux la patrie semble n’être qu’une idée : pour nous, elle est une terre… Ils l’ont dans le cerveau, nous nous l’avons sous les pieds : c’est plus solide. Et il est vieux comme le diable leur monde qu’ils disent nouveau et qu’ils veulent fonder en l’absence de Dieu… Vieux comme le diable… On nous dit que nous sommes les suppôts des vieilles superstitions… Faut rire. Mais en face de ces démons qui renaissent de siècle en siècle, nous sommes une jeunesse. Messieurs, nous sommes la jeunesse de Dieu, la jeunesse de fidélité ! Et cette jeunesse veut préserver, pour elle et pour ses fils, la créance humaine, la liberté de l’homme intérieur…" (Charette)

     

    2. De Maurras : 

    "Une patrie, ce sont des champs, des murs, des tours et des maisons...", répond Charles Maurras, un siècle et demi après, sinon exactement avec les mêmes mots, du moins exactement avec la même tonalité. Dans ce très beau texte (notre Grand Texte XXXVIII), aux accents très "vendéens" et que l'on voit bien directement inspiré de Charette, Maurras condamne le modèle d'une France hors sol, d'une société liquide, multiculturelle et diversitaire, noyée dans le grand marché mondial, tout cela induit par la Révolution, et la République idéologique qui en est issue.

    Et, comme Charette, avec les mêmes accents, Maurras oppose à cette « politique » une conception radicalement autre : la France réelle, fait d'histoire, fait de naissance et, avant tout, dit-il, phénomène de l'hérédité...

    Ce rapprochement de textes, à un siècle et demi d'intervalle, n'est-il pas puissamment "parlant", comme on dit aujourd'hui, dans le jargon ?...

     

                

    Le 25 juillet 1926, au Mont des Alouettes, l'Action française organisa un immense Rassemblement royaliste : plus de 60.000 personnes...

    Léon Daudet, dans "Une campagne de réunions" (Almanach de l'Action française 1927, page 60) a raconté la journée, consacrant ces quelques mots à Charette :

     

    "...A l'horizon, dans la plaine immense de la Vendée militaire, étincelaient sous le ciel ensoleillé de l'ouest, - mais que modifie à chaque instant le vent venu de la mer - brasillaient les clochers et les villages. Là-bas, c'était le bois de la Chabotterie, que traversa Charette blessé, et prisonnier, Charette, personnification de cette race sublime dont la résistance étonna le monde et continue à étonner l'histoire..."

     

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    La statue du général, dans sa ville et devant sa maison natale de Couffé. Elle porte l'inscription :


    Général François-Athanase Charette de la Contrie, né le 2 mai 1763 à Couffé - Exécuté à Nantes place Viarme le 29 mars 1796 -


    Avec sa devise :


    "Tant qu'une roue restera, la Charette roulera".

     

     

    • chabotterie.vendee.fr/ 

     

    gvendee.free.fr/

     

     Le jeune Charette reçut une solide formation de marin, et fut nommé Lieutenent de vaisseau : dans notre Album Drapeau des Régiments du Royaume de France, voir la photo "Charette, officier de marine..." et la précédente, "Apparition des Régiments de Marine..."...