UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • PIERRE DEBRAY : POUR UNE EUROPE DE L'ESPRIT

    Pierre Debray au rassemblement royaliste des Baux de Provence avec Gustave Thibon et Pierre Chauvet

    C'est parce que nous avons eu des maîtres de cette qualité que nous avons duré, durons toujours. Tel est, dans sa meilleure part, l'honneur de l'Action française et du mouvement royaliste qui s'y rattache. À méditer.  LFAR

    « Retrouver notre passé chrétien au travers de notre patrimoine, que nous ayons ou non la foi — qui relève d'un autre ordre ; restaurer l'éducation et la culture, en un mot, renouer avec notre mémoire, telles sont les tâches prioritaires d'un véritable Européen. Cela ne se fera pas par des traités, des unions douanières, une banque centrale. Rien de tout cela n'empêchera les familles de se disloquer, la natalité de baisser tandis qu'augmentera le nombre des vieillards, la drogue et les pulsions suicidaires de se répandre dans une jeunesse dont l'existence perd tout sens. En admettant même qu'une reprise économique permette de venir à bout de la misère matérielle qui s'étend, elle ne pourra rien contre la misère spirituelle et morale qui pourrit nos sociétés. »

    Pierre Debray
    Pour une Europe de l'esprit
    13 septembre 1979

    Cité par La Nouvelle Revue Universelle n°55

  • Révélation sur l'affaire Alstom : le parquet national financier se saisit de l'affaire...

    La messe est dite pour les travailleurs de Belfort : lundi 21 octobre, une majorité de salariés a adopté à main levée le plan de licenciement de la direction de General Electric.

    Au lieu de virer 792 salariés du site de Belfort, comme initialement prévu, la multinationale américaine n’en vire que 495 ! La belle affaire ! Une technique de négociations somme toute assez classique lorsque les partis sont déséquilibrés : tu sauves ton bras, mais tu n’as plus ta main.

    En 2014, la branche énergie du groupe Alstom est rachetée par l’américain General Electric. Cinq ans plus tard, cette cession continue de faire couler beaucoup d’encre.

    Le parquet national financier, notamment, a récemment indiqué s’être saisi de l’affaire après qu’un député a émis des soupçons quant à un potentiel «pacte de corruption» impliquant Emmanuel Macron.

     

    Action française Toulon

  • La qualité de ce que propose l'équipe de LFAR

     

    3214517770.jpgC'est à notre annonce Pourquoi lire, diffuser, soutenir notre quotidien que Richard a réagi hier dans les commentaires de LFAR. Nous nous efforçons en effet de proposer à nos lecteurs une réflexion sérieuse, une politique d'Action française au jour le jour - de l'écriture et de la lecture - , sur les divers plans où l'on constate le terrible déclin de notre pays et de sa civilisation. Ce qu'il appelle à juste titre l'abaissement des esprits qui conduit à l'abaissement de notre puissance en tant que nation. Merci à Richard.   LFAR 

      

    Le commentaire de Richard 

    Avec le support , actuel , (électronique mais restant cependant de l'écriture et de la lecture), la qualité de ce que propose l' équipe de LFAR trouve donc le juste succès. Outre le plaisir du lecteur, l'esprit public est bien à (re) former pour contrer l'abaissement des esprits qui semble de mise depuis trop longtemps . 

  • Il a appelé à ”tout brûler, tout n.....” : quelles sanctions pour Tony Yoka ?

    111111111111111111111111.jpg

    Né en France de mère française et de père congolais, est-il admissible que cette personne tienne des propos pareils ?

    Pour nous, poser la question c'est y répondre...

    Même s'il a supprimé son tweet, celui-ci a été lu et diffusé auprès d'un grand nombre de personnes violentes et facilement influençables. Ceci constitue à n'en pas douter un acte grave qui mérite d'être sanctionné sérieusement.

    On attend avec impatience la réaction des autorités.

     

    Un autre qui aurait mieux fait de se taire, ou alors de modérer grandement ses propos c'est Omar Sy.

    Ce fils d'un sénégalais et d'une mauritanienne est issu d'une immigration et naturalisation récentes. On sait que nous sommes favorables à un changement/durcissement de nos lois. Il faudrait pouvoir déchoir de la nationalité et expulser tout immigré naturalisé menant une ou des actions hostiles à son pays d'accueil...

    lafautearousseau

  • Demain, ne manquez pas notre Éphéméride du jour...

    lfar flamme.jpgEntre autres choses intéressantes (l'inauguration de la Chapelle des Invalides...), vous y lirez le dialogue où Napoléon lui-même déclare Rousseau "auteur de la Révolution", et ajoute "L'avenir apprendra s'il n'eût pas mieux valu, pour le repos de la Terre, que ni Rousseau ni moi n'eussions jamais existé."

    En français dans le texte !...

    Vous y retrouverez aussi cette page de L'Humanité du 28 août 1940 qui célébrait le Pacte germano-soviétique, accusant les Alliés d'être responsables de la guerre !  

    Il faudra attendre juillet 1941, et les ordres de l'Internationale communiste, pour que L'Humanité change de ton, et de camp...
     
    L'Action française, elle, sous la plume de Jacques Bainville, dénonçait dès 1930 "l'énergumène Hitler", "le monstre", "le Minotaure"...
     
    lafautearousseau
  • BOUTANG, DAUDET, THIBON : LE MÊME COMBAT A POURSUIVRE, LE SEUL QUI VAILLE LA PEINE D'ÊTRE MENE...

    BOUTANG, DAUDET, THIBON...

    boutang.jpg

    Notre "feuille de route" reste inchangée, depuis nos origines : mener une action française "réellement d'opposition, c'est-à-dire prônant ouvertement la subversion du Système" (Léon Daudet).


    Ce que Gustave Thibon énonçait d'une autre façon : lutter contre "le chaos figé des conservateurs du désordre" qui, aujourd'hui, succèdent au "chaos explosif des révolutionnaires"...

    DAUDET.jpg

    Lu sur la page fb d'Emmanuel Boutang (ce vendredi 5 juillet) :

    "Je connais les visages du métro, et du boulot, quel crime de la société moderne, et de l'Usure ils dénoncent; comme ils se défont, comme il semble presque toujours qu'il n'y ait plus, là, d'ancre à jeter, à vue humaine. La réponse est qu'il faudra, qu'il faut d'urgence casser cette société, qui n'avilit plus, comme le constatait Peguy: qui tue." (Pierre Boutang, Apocalypse du désir, p 350)

    Thibon.jpeg

     

  • Droit du sol ? : un référendum tout de suite !

    Lire sur le site de l'Action française

     

    Paris, le 13 février 2024

     

    Droit du sol ? : un référendum tout de suite !

     

    Exigeons la consultation des Français par voie référendaire sur une modification du code de la nationalité pour supprimer le droit du sol pour l'ensemble du territoire français, et non pour les seuls territoires d'outre-mer comme Mayotte, c'est possible et indispensable. C'est maintenant.

    Nous n’avons plus confiance dans les juges et le Conseil constitutionnel, plus confiance dans les Parlementaires. Seuls les Français doivent décider.

    Il y a urgence.

    Exigeons l'état d'urgence pour Mayotte.

    Exigeons de protéger la France et les Français, tout de suite.

    Macron, Attal, Darmanin, pour une fois, du courage ! Osez donner aux Français la parole. Tous ensemble, Restaurons la nation,

    Reprenons le contrôle, réarmons notre pays. Un référendum tout de suite !

    Vive la France !

  • Demain, ne manquez pas notre Éphéméride du jour...

    lfar flamme.jpgEn plus de tout le reste, elle essaie de bien mettre en évidences les responsabilités énormes de Clemenceau dans la poursuite de la Guerre, alors qu'une paix séparée était possible avec l'Autriche presque dès le début de celle-ci.

    Mais par son anti-catholicisme haineux, forcené et idéologique, Clemenceau préféra "casser" l'Empire Austro-Hongrois - qui était, contrairement aux apparences, notre allié naturel contre la Prusse - alors que, dans le même temps, par sa germanolâtrie/prussophilie héritée des Encyclopédistes, des Révolutionnaire, des républicains et des deux Empires, il refusa de "casser" l'Empire allemand, notre véritable ennemi mortel, qui n'avait même pas cinquante ans d'existence !...

    C'est Maurrras qui a raison : Clemenceau ne reste pas comme "le Père la Victoire" mais comme "le Perd la Victoire" : il a agi contre les intérêts vitaux du Peuple français, en intelligence avec l'ennemi... alors que l'Action française et tous les patriotes demandaient le démembrement de l'Allemagne.

    Hitler, vingt ans après le calamiteux Traité de Versailles de Clemenceau, n'est que le fruit pourri d'une politique pourrie et anti nationale...

    lafautearousseau

  • Aux Baux de Provence, il y a 45 ans, Jean Raspail, Gustave Thibon, Gérard de Gubernatis

    Photo : A gauche, l'insigne des Camelots du Roi qui a toujours été l'image utilisée pour les affiches, tracts et publications des rassemblements royalistes de Montmajour et des Baux de Provence (1969 - 2005). Du coup, ce graphisme devint connu et populaire dans tout le Midi. A droite, la tribune, aux Baux (vers 1980) : on t reconnaît Gustave Thibon et Pierre Chauvet, au premier rang; derrière eux deux, Jean-Marc de Montoya et Franck Lesteven; à l'extrême-droite de la photo, bras croisés, François Davin François...

     

    « Du côté des vidéos ... Ordre, classement, accessibilité pour tous » : nous avons signalé, hier, comment nous avons classé, organisé par thèmes, rendu plus accessible, une collection de 131 vidéos, où désormais l'on pourra trouver assez facilement ce que l'on cherche.

    Nous proposons, ce dimanche, de trouver, retrouver, écouter, aux Baux de Provence vers 1980, Jean Raspail prononçant un discours resté fameux, Gustave Thibon (deux différentes interventions) et Gérard de Gubernatis. Et de revoir l'Action française en Provence d'alors, réunie autour de Pierre Chauvet, son président. 

     

     

  • Demain, ne manquez pas notre Éphéméride du jour...

    lfar flamme.jpg1946 : Loi de dévolution des biens de presse.

    Après avoir été interdits, les journaux  ayant paru pendant l'Occupation voient leurs biens matériels, notamment leur imprimerie, saisie par les nouvelles autorités. L'imprimerie ultra moderne de L'Action française est attribuée à... L'Humanité !

    C'était bien joué pour les révolutionnaires - essentiellement le Parti communiste français - revenus en force à partir de 44 et bien résolus à faire oublier qu'ils avaient été les premier "collabos", leur journal L'Humanité ayant été interdit de parution le 27 août 1939 par le gouvernement Daladier, après son approbation du pacte germano-soviétique ! (voir l'Éphéméride du 25 août), alors que c'est dans les rangs des royalistes, traditionnalistes et autres catholiques que se recrutèrent les premiers Résistants ! : en 1941, le premier d'entre eux fusillé par les nazis fut Honoré d'Estienne d'Orves, royaliste et catholique...

    En somme, en 46, les premiers collabos ont étouffé les premiers résistants...

    lafautearousseau

  • Comment l’Éducation Nationale flique ses profs pour installer la cancel culture, par Éric Verhaeghe.

    C'est un aspect peu connu de l'Éducation Nationale et de sa bureaucratie pédagogique, qui vaut pourtant le détour. Depuis l'inénarrable Vincent Peillon, rien n'a bougé : le mammouth impose un "référentiel de compétences" des enseignants qui constitue une véritable arme de guerre pour faire régner la police de la pensée dans les rangs, et pour rétrécir au maximum les espaces de liberté des profs vis-à-vis de la bien-pensance vivre-ensembliste et snessienne. Ou comment une armée d'1 million de profs est équipée pour broyer toute forme d'esprit critique dans ses effectifs et pour imposer au goutte-à-goutte la cancel culture dominante dans la caste.

    10.jpg

    11.jpgEn 2013, le ministre socialiste de l’Éducation, Vincent Peillon (qualifié de cerf-volant à piloter depuis le sol par l’un de ses proches collaborateurs) a imposé un « Référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat et de l’éducation » que Jean-Michel Blanquer n’a pas modifié. Ce texte, publié au Bulletin Officiel, sert aujourd’hui d’arme d’intimidation contre les enseignants qui refusent le diktat de la Cancel Culture et de la bien-pensance à outrance. Il faut absolument lire ce texte hallucinant, qui participe au naufrage éducatif dont nous sommes quotidiennement les témoins. 

    Pourquoi un référentiel du métier de prof ?

    En soi, l’édiction d’un « référentiel des compétences professionnelles » est une bonne idée, assez courante d’ailleurs dans le monde contemporain, qui permet de clarifier les attentes d’un employeur vis-à-vis de ses employés. C’est une démarche de transparence et d’explication sur qu’on attend d’un enseignant pour le considérer comme « un bon enseignant ». 

    Dans le domaine éducatif, cette logique est salutaire. 

    Ce qui est très instructif, c’est de détailler ce que la bureaucratie éducative y a rangé et consigné sous le quinquennat Hollande, et que personne n’a remis en cause depuis lors. 

    Aux origines du référentiel français

    Il faut lire attentivement le référentiel français pour noter qu’il découle d’un référentiel européen un peu mystérieux, contenu dans un avis du Parlement européen datant de 2006 ! La lecture de cet avis ne manque d’ailleurs pas d’intérêt, car le texte du Parlement est assez concis, plein d’ambitions, et empreint d’idées que nous pouvons assez facilement partager. 

    Pour le comprendre, on lira ici les compétences clés attendues d’un enseignant selon le Parlement européen :

    Les compétences sont définies en l’occurrence comme un ensemble de connaissances, d’aptitudes et d’attitudes appropriées au contexte. Les compétences clés sont celles nécessaires à tout individu pour l’épanouissement et le développement personnels, la citoyenneté active, l’intégration sociale et l’emploi.

    Le cadre de référence décrit huit compétences clés:

    1.

    Communication dans la langue maternelle;

    2.

    Communication en langues étrangères;

    3.

    Compétence mathématique et compétences de base en sciences et technologies;

    4.

    Compétence numérique;

    5.

    Apprendre à apprendre;

    6.

    Compétences sociales et civiques;

    7.

    Esprit d’initiative et d’entreprise; et

    8.

    Sensibilité et expression culturelles.

    Les compétences clés sont considérées comme étant aussi importantes les unes que les autres, dans la mesure où chacune d’entre elles peut contribuer à la réussite de l’individu vivant dans une société de la connaissance.

    On peut évidemment contester le jargon communautaire. Mais il a le bon goût de mettre en avant des compétences comme l’esprit d’initiative et d’entreprise qui font cruellement défaut à l’enseignement français, et dont il aurait bien besoin de s’inspirer. 

    Le Parlement européen contre la cancel culture

    Au passage, il n’est pas inintéressant (bien au contraire) de relever les affirmations du parlement européen sur le « Vivre Ensemble » et sa fçon de l’aborder à l’école. Par exemple cette citation riche de sens :

    La connaissance culturelle suppose d’avoir conscience du patrimoine culturel local, national et européen et de sa place dans le monde. Elle inclut une connaissance élémentaire des œuvres culturelles majeures, dont la culture populaire contemporaine. Il est essentiel de comprendre la diversité culturelle et linguistique en Europe et dans d’autres régions du monde, la nécessité de la préserver et l’importance des facteurs esthétiques dans la vie de tous les jours.

    Loin d’occulter les patrimoines locaux, le Parlement européen a donc appelé à en préserver l’apprentissage et la transmission. Cette idée est saisissante, car elle contraste singulièrement avec ce que la machine éducative a pu en déduire en 2013, comme nous allons le voir.

    Comment l’Éducation Nationale a « traduit » le référentiel

    Ce qui frappe à la lecture du référentiel français, c’est qu’il simplifie, appauvrit et amenuise fortement toutes les affirmations gênantes du référentiel français, pour en faire un document manifestement « téléguidé » pour mettre au pas les enseignants. 

    La reprise de la table des matières permet de mesurer la distance qui sépare l’ambition européenne et sa réduction française :

    1. Faire partager les valeurs de la République

    2. Inscrire son action dans le cadre des principes fondamentaux du système éducatif et dans le cadre réglementaire de l’école

    3. Connaître les élèves et les processus d’apprentissage

    4. Prendre en compte la diversité des élèves

    5. Accompagner les élèves dans leur parcours de formation

    6. Agir en éducateur responsable et selon des principes éthiques

    7. Maîtriser la langue française à des fins de communication

    8. Utiliser une langue vivante étrangère dans les situations exigées par son métier

    9. Intégrer les éléments de la culture numérique nécessaires à l’exercice de son métier

    10. Coopérer au sein d’une équipe

    11. Contribuer à l’action de la communauté éducative

    12. Coopérer avec les parents d’élèves

    13. Coopérer avec les partenaires de l’école

    14. S’engager dans une démarche individuelle et collective de développement professionnel

    Et encore, ces compétences s’entendent pour « tous les professeurs ». Il faut ensuite distinguer les compétences spécifiques pour chaque catégorie d’enseignants (CPE, documentalistes, lycée, collège, etc.). Rien qu’à ce stade, on s’interroge sur la profusion de compétences attendues, et sur le glissement de sens d’un certain nombre d’expressions européennes. 

    Par exemple, le Parlement européen recommandait d’être compétent dans la communication dans la langue maternelle. Cette compétence est devenue « maîtriser la langue française à des fins de communication » sous la plume de Peillon et de ses acolytes. Les deux expressions ne se valent pas : l’Europe préconise de communiquer, la France préconise de maîtriser la langue pour pouvoir communiquer. La nuance est de taille. 

    Comment la Cancel Culture est introduite par Peillon

    Ce qu’il faut surtout, c’est le détail de chacune de ces compétences, qui illustre comment la Cancel Culture a fait son introduction subreptice dans les programmes éducatifs, sous couvert de bienveillance et de bienpensance. 

    Qu’il nous soit permis d’en donner une illustration précise et méthodique. 

    Le lavage de cerveau commence dès le premier item, où il faut « faire partager les valeurs de la République ». Le petit livre rouge-vert de Vincent Peillon détaille ainsi cet objectif :

    Savoir transmettre et faire partager les principes de la vie démocratique ainsi que les valeurs de la République : la liberté, l’égalité, la fraternité ; la laïcité ; le refus de toutes les discriminations.

    On comprend donc que le « refus de toutes les discriminations » est une valeur républicaine aussi importante que la liberté ou la laïcité. Cet ajout curieux en dit long sur le fourre-tout dans lequel l’imagination pédagogique contemporaine a organisé le « refus de toutes les discriminations », et la suite du texte illustre parfaitement ce que cette expression suggère à demi-mots. 

    On découvre plus loin « qu’agir en éducateur responsable et selon des principes éthiques » (compétence étrange, au demeurant, comme si respecter l’éthique était une compétence…), signifie notamment :

    Se mobiliser et mobiliser les élèves contre les stéréotypes et les discriminations de tout ordre, promouvoir l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes.

    Autrement dit, ne pas adhérer à la théorie du genre, et autres élucubrations à la mode relève de la faute professionnelle. Peu à peu se dessine la fourberie avec laquelle, sous couvert de déterminer les compétences des enseignants, le ministre pratique une reductio ad opinionem temporis. 

    Cancel culture jusqu’au bout des ongles

    Mais l’injonction donnée aux enseignants (sur de très nombreuses pages) de refuser toutes les discriminations ne s’arrête pas à quelques mots creux. Elle est déclinée jusqu’aux pratiques pédagogiques elles-mêmes. 

    Par exemple, les professeurs « praticiens experts des apprentissages », doivent savoir toiletter leur discipline pour :

    Prendre en compte les préalables et les représentations sociales (genre, origine ethnique, socio-économique et culturelle) pour traiter les difficultés éventuelles dans l’accès aux connaissances.

    Traduction : on oubliera soigneusement de préciser, en cours d’histoire, que le monde arabo-musulman a largement pratiqué l’esclavage des Noirs, car il faut tenir compte des « représentations sociales » de chacun dans l’enseignement. 

    Ce point de doctrine est complété par la compétence suivante : 

    Sélectionner des approches didactiques appropriées au développement des compétences visées.

    Voilà un principe simple posé : il faut utiliser des « approches didactiques appropriées ». Tout un programme…

    Bien entendu, ces exigences ne visent pas nommément la « Cancel Culture ». Elles permettent seulement de poser le cadre disciplinaire dans lequel les enseignants sont piégés s’ils refusent la culture de la discrimination positive, de la lutte contre les s

  • Du rire aux larmes : la semaine du sport français...

    Nous commencerons tristement cette chronique, en rendant hommage au jeune Antoine Hubert, pilote de Formule 2 (l'antichambre de la Formule 1...) décédé à Spa, lors d'une course de Formule 2 disputée en marge du Grand Prix de F1. Violemment heurtée à 200km/h, sa voiture a été coupée en deux par le choc, ne laissant que très peu d'espoirs au jeune pilote : on confirmait son décès deux heures après...

    Champion de F4 en 2013, puis de GP3 Séries l'année dernière, Hubert avait remporté cette année deux courses, l’une à Monaco en mai et l’autre au Castellet en juin, toutes deux disputées en marge de GP de F1.

    A la vive douleur de ses parents et amis s'ajoute la tristesse de voir la France perdre l'un de ses espoirs les plus prometteurs en sport automobile...

    A noter : le beau geste de Charles Leclerc, vainqueur de la course, qui n'a pas fêté sa victoire de la façon traditionnelle, "car nous avons perdu un ami hier", a-t-il déclaré; il a dédié sa victoire à cet ami, le jeune Antoine Hubert... 

    Les très beaux succès tricolores en Judo et Triathlon viennent heureusement ré-enchanter le tableau...

    1. En Triathlon, d'abord : les Bleus ont conservé leur titre mondial en juillet, puis ont remporté le Test Event de Tokyo, le dimanche 25 août. Cassandre Beaugrand, Pierre Le Corre, Léonie Périault et Dorian Coninxont ont devancé la Grande-Bretagne et les États-Unis.  Doubles champions du monde et d'Europe en titre, ils seront parmi les favoris pour aller chercher l'or en août 2020, dans cette épreuve qui fera son apparition au programme olympique...

    Quant à Vincent Luis, il a décroché à 30 ans son premier titre de champion du monde de triathlon, ce samedi 31 août à Lausanne, à un an des Jeux olympiques de Tokyo, une première pour un Français depuis Olivier Marceau en 2000.

    Le couronnement de Lausanne vient récompenser une saison exceptionnelle pour Vincent Luis, la plus régulière depuis qu’il est engagé dans la série de référence. Il s’est imposé à Yokohama (Japon) à la mi-mai sur la distance olympique, et a pris la deuxième place à Hambourg (Allemagne) sur distance sprint, en juillet : pour lui comme pour les autres Bleus du Triathlon, les Jeux de Tokyo sont en ligne de mire...

    000_1jw8ql-4400045.jpg

     

    2. En Judo, ensuite : aux Championnats du monde de Tokyo, pas de médailles pour les garçons, mais les filles sont allés chercher trois médailles d'or.
    - Clarisse Agbegnenou (Poids mi-moyens, moins de 63K);
    - Mari-Eve Gahié (Poids moyens, moins de 70K);
    - Madeleine Malonga (Poids mi-lourds, moins de 78K)...
     
    Avec quatre titres mondiaux (2014, 2017, 2018 et 2019), deux médailles d'argent (2013 et 2015), quatre titres européens (2013, 2014, 2018 et 2019) et une médaille d'argent olympique (2016), Clarisse Agbegnenou, invaincue en 2018, a été désignée à la fin de l'année Championne des championnes de L'Équipe côté français, en compagnie du recordman du monde du décathlon Kévin Mayer...
     

    987.jpeg

    Voilà quelques nouvelles qui nous changent du ridicule et désolant "feuilleton Neymar", lequel nous mène à tout, sauf au sport, au vrai !...

  • Mémoire • Jacques Trémolet de Villers : Quand les souvenirs deviennent des raisons d’espérer

     

    PAR JACQUES TRÉMOLET DE VILLERS

     

    3444282921.2.jpg

    L’actualité judiciaire est riche en ce début d’année. Le quinquennat Macron prépare, bien sûr, une réforme, énième réforme de la procédure pénale,de la détention, … etc.

    Retenons le sage propos du nouveau Président de la République aux magistrats. Il n’y aura pas de réforme du Parquet tendant à l’indépendance des procureurs. Les procureurs de la République sont les avocats de la République et, donc, ils reçoivent leurs instructions des autorités de la République. Il n’était pas nécessaire d’en faire de longues démonstrations. Monsieur Macron a réglé la question comme il le fallait, en quelques mots.

    Moi, je veux revenir sur un autre événement. Le 1er décembre de l’année dernière, comme chaque année, a vu la Rentrée solennelle du Barreau de Paris. Lors de cette manifestation, le Barreau, en se célébrant lui-même, entend les discours de son Bâtonnier, du Garde des Sceaux ou de son représentant, du Premier secrétaire de la Conférence du stage, le « Prince » de la jeunesse, et du Deuxième secrétaire dont le propos est, ordinairement, plus libre. Le Premier fait l’éloge d’un grand ancien, généralement un Bâtonnier. Le Deuxième raconte un procès.

    Cette année, la cérémonie fut marquée d’un propos inattendu. Le Bâtonnier en exercice tint à souligner que les propos du Deuxième secrétaire n’engageaient que lui-même. Précaution étrange, car, comment le Deuxième secrétaire aurait-il pu engager par sa parole d’autres personnes que celui qui la portait ? Nous n’en fûmes que plus attentifs.

    Quel scandale allait se produire ? Quelle fumée sulfureuse allait s’élever du feu de la jeune éloquence ?-

    Me Jeremy Nataf commence ainsi :

    « Mère, voici vos fils et leur immense armée. / Qu’ils ne soient pas jugés sur leur seule misère. / Que Dieu mette, avec eux un peu de cette terre. / Qui les a tant perdus, et qu’ils ont tant aimée. »

    Et puis, après le sourd grondement de cette sonnerie aux morts, voici qu’il nous tutoye.

    « Tu as raison, c’est drôle un nom de famille.  […] chez nous, tu vois on en évoquait plein, des noms, tout le temps : noms de scènes, de plume, d’emprunt, des noms à coucher dehors, de jolis noms qui rappelaient des comptoirs et des rivages lointains. […]  Et parmi tous ces patronymes l’un d’entre eux m’étonnait par sa sonorité, c’était un nom étrange et à rallonge, qui ne m’était pas familier, il ne ressemblait pas à ceux qu’on entendait. […]  Et pourtant sa seule évocation, suggérait qu’il recelait des trésors. »

    Denoix de Saint Marc ! Un drôle de nom ! Celui d’un chevalier, d’un corsaire ou d’un aventurier.

    « Quand on est grand, on le sait ; Denoix de Saint Marc, c’est un nom de Ministre ou de commission, un nom qui fleure bon l’administration.  Bref ! Denoix de Saint Marc, c’est un nom de gens sérieux, un nom de gens bien … Un nom, pour lequel on fait des éloges, pas des procès ! [Je vous l’ai dit, le Premier secrétaire fait un éloge, le Deuxième secrétaire fait un procès] Et pourtant ! Ministère public contre Denoix de Saint-Marc, ce procès-là, je le connais par cœur, je le connais si bien que j’en ai presque des souvenirs. »

    Et l’auteur se met encore à nous tutoyer :

    « Ecoute, écoute le grésillement des transistors. »

    Et maintenant, il chante :

    « Non rien de rien, …  Soudain la musique s’arrête et la radio éructe un message incompréhensible : « Le 1er REP quadrille Alger avec à sa tête le Commandant Hélie Denoix de Saint Marc… ».

    Je ne vais pas vous donner ici tout le discours. Vous le trouverez sur Internet, à la rubrique rentrée solennelle du Barreau de Paris, (www.avocatparis.org/rentree-solennelle-du-barreau-de-paris-2017), discours du Deuxième secrétaire.

    Mais, tout de même, quand nous entendîmes « ce coup est un échec, les putschistes sont lâchés : les soldats doivent déposer les armes et rentrent dans leur caserne. Ils sont immédiatement mis aux arrêts, et transférés au Fort de Nogent. »…

    « Le soir, les gardiens les entendent chanter à tue-tête cette chanson de la Môme dont ils ont amendé quelques strophes : « Ni le bien qu’on m’a fait, ni la prise du corps d’Armée d’Alger… Sous le feu, quand un camarade tombe, en marchant, et même au fond d’une geôle, à la Légion, on chante ! »

    C’est le récit du procès. La salle de la Première chambre de la Cour d’appel … où l’on jugea Pétain et Laval, où on jugera Salan.

    « Le Président Patin qui officie habituellement à la Chambre criminelle de la Cour de cassation, préside le Haut Tribunal militaire. Il pose quelques questions pour la forme parce qu’il faut bien faire semblant. Toujours le même rituel :

    –  Nom ? – Denoix de Saint Marc.

    –  Prénoms ? – Marie Joseph Hélie.

    –  Avez-vous déjà été condamné ?

    – Oui, par les Allemands. »

    Le jeune orateur raconte … la vie d’Hélie de Saint Marc, la résistance à 17 ans, la déportation, Buchenwald, le retour à 23 ans : 42 kg, il a perdu la mémoire et oublié jusqu’à son nom. Puis, Saint-Cyr, la Légion, l’Indochine, l’Algérie, et encore le procès !

    « Oui, je sais le soleil se couche, mais écoute encore un peu. Imagine la Cour des Invalides, des hommes en képi blanc au garde-à-vous, réunis autour d’un vieil homme cassé par les rhumatismes, la silhouette a perdu de sa superbe, mais le regard, lui, est resté le même. »

    Ses grands yeux bleus scrutent l’horizon.

    « Déporté à 20 ans, dégradé et emprisonné à 40, Hélie Denoix de Saint-Marc a été successivement gracié, amnistié, puis réintégré dans son grade de Commandant. »

    Aujourd’hui, 28 novembre 2011, il est fait Grand-croix de la Légion d’honneur, « À titre militaire et au titre de l’Algérie. » J’y étais, avec quelques amis. Le Commandant de Saint Marc n’a pas voulu de discours… Il nous a simplement demandé de chanter le chant du 1er REP, le chant interdit de son régiment dissous, et nous avons entonné, à pleins poumons, la main sur la couture du pantalon « Contre les Viets, contre l’ennemi … » Je reviens à mon Deuxième secrétaire.

    « Je ne comprenais pas vraiment pourquoi mon père me contait ce récit. Peut-être qu’avocat lui-même, il me donnait tout simplement une leçon d’homme et de justice. Peut-être aussi, parce que là-bas dans un vieux cimetière près de Constantine notre nom est encore inscrit sur quelques pierres tombales laissées à l’abandon. Un nom enraciné dans une terre qu’il n’a jamais revue, que je ne connais pas et dont je me souviens. Ce que je sais, en revanche, c’est que, cette histoire, tu la raconteras à ton tour, en lui donnant le sens que tu voudras. Il est tard, maintenant, dors mon fils. »

    Ainsi s’explique le tutoiement de cette transmission, transmission de l’honneur d’un nom, de l’amour d’une terre, de l’honneur tout court…

    Six semaines plus tard, au cinéma Le Balzac, nous étions quelques privilégiés à regarder la première projection du film de Cheyenne-Marie Caron « Jeunesse au cœur ardent ». On y voit quelques garçons aux prises avec les désirs de la jeunesse, la transgression, le vol, la violence, se heurtant au regard bleu d’un vieil homme qu’ils agressent, un ancien officier de légion qui ne baisse pas les yeux.

    Je ne vous dis pas l’histoire. Elle chante la gloire de la Légion. Elle sera sur nos écrans en mars 2018.

    La jeunesse aux cœurs ardents, qu’elle soit dans la rue ou au Palais de Justice, ne change pas.

    Nous la voyons renaître et continuer.

    « Mère, voici vos fils et leur immense armée… »   

    Jacques Trémolet de Villers

  • Jean Sévillia : « Malgré l'effondrement de notre société, une France tient encore debout »

    Crédits Photo : FABRICE DEMESSENCE

     

    Par Vincent Tremolet de Villers           

    À l'occasion de la sortie d'un recueil de trois essais, Jean Sévillia a accordé au FigaroVox [26.09] un entretien où il revient sur l'historiquement correct et le moralement correct qui pèsent plus que jamais sur notre société. Mais il ne doute pas d'une « renaissance future ».  LFAR

     

    902697296.3.jpgVous publiez en un recueil trois essais historiques et politiques: «Historiquement correct», « Moralement correct » et « Le Terrorisme intellectuel ». Commençons par ce dernier, dont la première parution date de l'an 2000. Seize ans plus tard, le terrorisme intellectuel a- t-il disparu, et sinon quelles sont ses nouvelles formes ?

    Il suffirait d'évoquer quelques manifestations toutes récentes du terrorisme intellectuel, ce que je fais dans la préface de ce volume qui réunit des textes plusieurs fois déjà réédités et actualisés, pour constater que, non seulement le phénomène n'a pas disparu, mais qu'il sévit plus que jamais. Faut-il rappeler les attaques subies au cours des dernières années, pour ne retenir que quelques figures en vue, par les philosophes Alain Finkielkraut ou Michel Onfray, par le journaliste Eric Zemmour, par le comédien Lorànt Deutsch ou par le romancier Michel Houellebecq ? Faut-il rappeler les conditions dans lesquelles s'est déroulé le débat - ou plus exactement l'absence de débat - sur le Mariage pour tous, où il était posé par principe qu'en être partisan était le signe d'un esprit ouvert et moderne et qu'en être l'adversaire était le fait d'une mentalité intolérante et rétrograde ?

    Dans une société démocratique où le débat d'idées est censé être libre, tout se passe comme si certaines idées étaient interdites, certains sujets tabous, et certaines voix moins légitimes que d'autres puisqu'elles contreviennent à la pensée dominante, qui est la pensée des élites politiques, culturelles et médiatiques. Le mécanisme du terrorisme intellectuel n'a pas varié. Il consiste à jeter l'opprobre sur les opposants à cette pensée dominante en leur collant, explicitement ou implicitement, une étiquette qui a pour but de les réduire au silence en jetant le discrédit sur leur personne et leur propos. Ces étiquettes se traduisent par des mots - réactionnaire, raciste, fasciste, homophobe, etc. - qui n'ont plus un sens objectif : ils peuvent s'appliquer à n'importe quoi et n'importe qui afin de les disqualifier selon le principe de l'amalgame et de la reductio ad hitlerum. Ce qui change, en revanche, c'est l'objet du terrorisme intellectuel, puisque celui-ci est indexé sur l'idéologie dominante. Il y a cinquante ans, quand le marxisme triomphait chez les intellectuels, être anticommuniste valait de se faire traiter de « chien » par Jean-Paul Sartre. Aujourd'hui, alors que l'antiracisme et le multiculturalisme sont présentés comme des impératifs catégoriques, affirmer que l'origine et l'ampleur des flux migratoires pose un problème à la France et à l'Europe en général vaut d'être accusé de racisme.

    Dans votre ouvrage Historiquement correct, vous rétablissiez un certain nombre de vérités que l'histoire « grand public » ne diffusait pas. Considérez-vous que les légendes noires de l'Histoire de France se sont estompées ?

    J'aimerais le croire, mais ces légendes qui concernent d'ailleurs toute l'histoire occidentale et pas seulement l'histoire de France ont la vie d'autant plus dure qu'elles sont véhiculées et répercutées par de multiples canaux, depuis les manuels scolaires jusqu'aux jugements lapidaires qui émaillent les discussions de bistrot. Ce que j'ai appelé l'historiquement correct, le politiquement correct appliqué à l'histoire, vient de loin. Il a sa propre histoire que l'on peut reconstituer, puisqu'il mêle procès contre l'Europe catholique venant des Encyclopédistes, vision négative du monde d'avant 1789 et légende dorée de la Révolution française, legs de l'école républicaine des XIXe et XXe siècles, refus de l'histoire événementielle et lecture socio-économique du passé, héritage de l'école marxiste, et enfin histoire analysée au prisme des droits de l'homme, fruit de l'individualisme ambiant. Rétablir la vérité est un travail long, et patient. Il suppose d'opposer des faits aux légendes, et surtout pas des légendes inversées, ce qui serait le contraire de la démarche historienne. Avec le temps, en faisant progresser la recherche, on obtient des résultats. Les guerres de Vendée de 1793-1794, par exemple, sont beaucoup mieux connues qu'elles ne l'étaient il y a un demi-siècle, parce qu'il y a eu d'authentiques travaux d'historiens sur cet épisode dramatique, et bien rares sont ceux qui nient que la population civile vendéenne de l'époque a été victime d'une entreprise d'extermination. Autre exemple, on commence à reconnaître que la traite négrière était un système qui n'impliquait pas que les Européens, puisque certaines tribus africaines vendaient leurs frères de couleur, et qu'il a toujours existé une traite interafricaine, des hommes étant réduits en esclavage et mis en vente à l'est du continent par des trafiquants arabo-musulmans.

    Comment expliquer le décalage entre le sérieux des publications historiques et la légèreté avec laquelle le cinéma et les séries télés abordent cette même histoire ?

    En soi, ce décalage n'est pas nouveau. Les feuilletons écrits du XIXe siècle, quand ils campaient leur intrigue dans le passé, prenaient déjà des libertés avec l'histoire réelle. Même chose pour le théâtre ou le cinéma. Et même chose encore pour la télévision quand elle était un genre naissant. Les grandes séries télévisées historiques des années 1960 et 1970 n'obéissaient déjà pas aux canons universitaires, mais au moins y avait-il un souffle, une ambition. Du Chevalier de Maison-Rouge (1963) à Vidocq (1967) et des Cathares (1966) aux Rois maudits (1972), toute une génération y a gagné le goût de l'histoire, même si la véracité de ces films était discutable. On peut donc faire de la fiction télévisée avec une certaine exigence historique. Encore faut-il avoir le goût de l'exigence et le respect du passé, ce qui n'est guère dans l'air du temps de nos jours.

    La place de l'histoire se réduit dans les programmes scolaires et se diffuse de plus en plus à la radio (Franck Ferrand), la télévision (Stéphane Bern), en librairie, dans les festivals… Comment expliquer ce paradoxe ?

    Ce paradoxe n'en est pas un. Il y a même un lien de causalité direct entre l'amenuisement de la place accordée à l'histoire à l'école et le succès des bonnes émissions historiques, des biographies des grands personnages et des spectacles et reconstitutions historiques. En réalité, dans une époque bouleversée, les gens cherchent des repères, y compris dans le passé. Si l'école n'enseigne plus l'histoire de notre pays comme elle l'enseignait autrefois, ils vont chercher eux-mêmes ces repères. Ce mouvement ne fera que s'accélérer : plus on voudra nous couper de nos racines, plus elles seront prisées, par un mouvement naturel de réappropriation d'un héritage volé, occulté ou méprisé. La philosophe Simone Weil affirmait que le passé est un des plus vitaux des besoins de l'âme humaine. Que Madame Najat Vallaud-Belkacem lise Simone Weil…

    Dans votre préface vous revenez sur les notions discutées de « victoire culturelle » et de « bataille des idées ». Considérez-vous que les « réacs » ont gagné ?

    C'est un refrain que reprend, sur un ton dépité, la presse de gauche : la droite - ou les conservateurs, les réactionnaires, etc. - auraient gagné la bataille des idées. Or ce refrain est largement trompeur. Il est vrai, ce qui est nouveau par rapport au paysage des idées d'il y a quinze ans, que quelques figures telles qu'Alain Finkielkraut ou Eric Zemmour obtiennent de réels succès d'audience quand la télévision ou la radio leur tendent un micro, ce dont je me réjouis. Mais ces individualités demeurent des exceptions sur les ondes, et leurs propos suscitent un violent contre-feu, quand ce ne sont pas des menaces de poursuites judiciaires, parfois mises à exécution. Il est encore vrai que la pensée de gauche mouline dans le vide, mais elle continue néanmoins à mouliner… Il n'est que d'observer la façon dont sont analysés les facteurs qui conduisent des jeunes vivant en France au djihadisme pour constater que les commentateurs tournent toujours autour d'explications sociales - pauvreté, exclusion, déscolarisation, etc. - pour ne pas voir et nommer la réalité, qui est politique, culturelle et religieuse.

    Non seulement le concept de « néoréac », lancé en 2002 par le livre de Daniel Lindenberg, essayiste de gauche, procède d'un amalgame réducteur - non, Pascal Bruckner ne pense pas comme Natacha Polony qui ne pense pas comme Elisabeth Lévy et ainsi de suite - mais le fait que la haute cléricature de gauche ait disparu ou se taise n'empêche pas la basse cléricature d'être en place. Faites un sondage sur ce qu'on pense dans les salles de profs ou dans les rédactions des chaînes publiques de la loi travail ou de la question des migrants, et vous serez édifiés. Or dès lors que tous les Français passent par l'école ou regardent la télévision, ils en subissent l'influence, même si beaucoup savent aussi s'en libérer. Par conséquent, j'en suis bien navré mais, sur le terrain, la « victoire culturelle » n'est pas encore là. En dépit de tout, nous ne sommes pas sortis, culturellement parlant, du paradigme selon lequel il serait bien d'être de gauche et être de droite imposerait de s'excuser. C'est si vrai que la droite, qui ne brille pas par ses idées, fait tout pour faire oublier qu'elle n'est pas de gauche. Je ne suis pas de ceux qui croient que le clivage droite/gauche est caduc. Cette distinction structure notre vie politique depuis deux siècles, et elle n'est pas près de disparaître, même si ses frontières se sont déplacées, et même si les élites dirigeantes de droite comme de gauche communient dans un libéralisme libertaire qui les rapproche et souvent les confond.

    La bataille se déroule-t-elle à l'université, dans les librairies ou dans les émissions de divertissement ?

    Elle se déroule partout, puisque le politiquement correct se niche aussi bien dans les amphithéâtres des universités que dans les librairies et les studios de télévision ou de radio où les clowns d'aujourd'hui jouent les penseurs. A chacun son créneau ou son talent parmi les rebelles au politiquement correct. Personnellement, je ne me sentirais pas à l'aise dans une émission de divertissement, mais je me félicite que des amis s'y risquent. Dans les librairies, le succès des ouvrages qui expriment des idées à contre-courant prouve que les lignes bougent dans la société, à défaut d'un changement dans la sphère politique, culturelle et médiatique. Quant à l'université, elle n'est pas monolithique. Si vous saviez les témoignages que je reçois d'historiens universitaires me remerciant pour ce que j'écris…

    Le « moralement correct » est-il le même que celui que vous décriviez dans votre essai ?

    Oui. Nous sommes toujours sur le coup, et nous le resterons très longtemps, de la profonde révolution intellectuelle et morale des années 1960-1970 qui a érigé en paradigme l'individu et ses droits conçus comme un absolu. Très schématiquement, on considérait naguère que l'individu devait d'abord quelque chose à la société. On considère aujourd'hui, à l'inverse, que la société doit d'abord quelque chose à l'individu. Au sein de la famille, de l'école, de l'université, de l'entreprise, dans les loisirs ou la politique, dans le rapport à la culture ou à la religion, cela a tout changé. C'est l'individu qui fixe ses propres normes du bien et du mal et qui définit ce qu'il veut ou non accepter comme contrainte collective. En d'autres termes, il n'y a plus de normes objectives et indiscutables. Mais cette révolution est paradoxalement contraignante, puisque l'absence de normes est devenue une norme, et donc une obligation. C'est cela, le moralement correct.

    Vous reprenez à votre compte la citation d'Albert Camus lors de son discours de Stockholm: « Empêcher que le monde se défasse ». Le « vieux monde » ne s'est-il pas défait en grande partie ? N'est-ce pas le moment de reconstruire autre chose ?

    Si, mais on ne reconstruira pas sur du vide. Les plus grands créateurs ne sont jamais partis de zéro. Ils étaient d'abord des héritiers, même s'ils bousculaient l'héritage. Demain, il faudra reconstruire en s'appuyant sur les principes qui ont toujours fondé les civilisations. On ne peut faire l'économie de la réception et de la transmission, du lien entre les générations, du partage d'un héritage. En dépit de l'effondrement visible de notre société, ce qui tient encore debout repose sur des individus et des familles qui, elles-mêmes, tiennent bon sous la mitraille de l'époque. Ces forces-là sont plus nombreuses qu'on ne le croit. Elles sont la garantie de notre future renaissance.   

    Journaliste, écrivain et historien, Jean Sévillia est rédacteur en chef adjoint du Figaro Magazine. Il vient de publier Ecrits historiques de combat, un recueil de trois essais (Historiquement correct ; Moralement correct ; Le terrorisme intellectuel) qui vient de paraître aux éditions Perrin.  

    Vincent Tremolet de Villers    

    A lire aussi sur Lafautearousseau ...  

    Jean Sévillia : « Écrits historiques de combat »     

  • Un nouvel Album: 33 ans de Rassemblements royalistes !...

                Nous vous l'annoncions vendredi: voici à votre disposition, notre quatrième Album (1) présentant - en 57 photos - l'important militantisme, sur trente trois ans, qu'ont représenté les Rassemblements royalistes de Montmajour, Saint Martin de Crau et Les Baux de Provence.

               Ils ont laissé une trace telle que beaucoup souhaitent leur réactivation; que des universitaires de renom ont d'ores et déjà annoncé leur intention d'en faire le sujet de plusieurs thèses et recherches universitaires; et qu'ils nous permettront, par la mise en ligne des enregistrements audio et vidéo dont nous disposons de faire de lafautearousseau une vraie malle aux trésors...    

    MANIFESTE MONTMAJOUR.jpg   

                La longue suite des rassemblements royalistes de Provence (1969-2005) fait maintenant partie de l’histoire du royalisme français. En quelque sorte, ce sont, au moins pour certains d’entre eux, des documents d’archives que nous présentons ici.

    foule montmajour.jpg
    Vue partielle de l'assistance à Montmajour

                Mettons quelques chiffres en perspective : c’est il y a 40 ans, cette année, que s’est tenue la première de ces grandes réunions. Elles s’étalent sur une période de 36 années. Compte-tenu de 2 ou 3 années d’interruption, cela représente une impressionnante série de 33 réunions.

    volkoff 2.jpg
    Volkoff (ci dessus) est venu parler aux Baux, comme Thibon (ci dessous), Boutang, Debray, Saint Pierre, Déon, Raspail, Varaut....
    THIBON 3.jpg

                Par leur durée, leur régularité, leur ampleur, l’importance des moyens publicitaires mis en œuvre pour leur organisation, par leur écho dans les médias régionaux et nationaux, leur impact en Provence et dans le Midi, par l’ensemble des personnalités qui y sont intervenues, ces rassemblements occupent une place singulière dans ce que fut le royalisme français de cette période. La venue des Princes, en 2002, les a, en quelque sorte, parachevés.

    venue des princes.jpg
    Deux traditions vivantes se rencontrent: au sortir de la messe dans l'église Saint Vincent des Baux, la Nation Gardianne et la Famille capétienne se saluent mutuellement....

                L’action prend aujourd’hui des formes nécessairement différentes. Les royalistes français ont su s’y adapter. Mais les rassemblements royalistes de Provence ont laissé des traces profondes. Ces images en restituent l’esprit qui, par delà les formes, demeure bien vivant.

    chauvet.jpg
    Rien n'aurait été sans lui: modèle de dévouement et de générosité, Pierre Chauvet a tout donné à ses idées et à ses fidélités...

    (1) : De nombreux autres suivront, qui sont d'ores et déja en préparation et, pour certains, bien avancés: Écrivains royalistes (Balzac, Chateaubriand, Bainville, Verlaine, La Varende, Barbey d'Aurevilly....), L'épopée royaliste (Chouans et Guerres de Vendée, Hauts lieux du royalisme, Documents d'importance, Symboles royaux à Reims, Saint-Denis et au Louvre....), Racines (Le Mont Saint Michel, Versailles, Le vitrail du Miracle de Théophile de la cathédrale de Beauvais...)