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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Guy Mettan - « Russie : l’attitude des intellectuels français ? Une énorme déception »

     

    Entretien réalisé par Grégoire Arnould

    Homme politique et journaliste suisse – détenteur également de la nationalité russe-, Guy Mettan vient de publier aux éditions des Syrtes Russie-Occident, une guerre de mille ans. Une enquête sur la russophobie occidentale qui trouve sa source, selon l’auteur, dans l’action de Charlemagne et le schisme qui a suivi, deux siècles plus tard. Depuis, rien n’a changé et la Russie est toujours regardée par les Occidentaux d’un œil méfiant et suspectée des pires crimes, même lorsqu’elle est innocente.

    Dans quel contexte avez-vous écrit ce livre ?

     Je dispose de la double nationalité suisse et russe depuis quelques années, ce qui m’a rendu plus attentif à la manière dont la presse occidentale parlait de ce pays. Et comme mon domaine d’activité est précisément le journalisme, j’ai voulu écrire sur ce sujet. A savoir que mes confrères tordent la réalité russe ou la présentent systématiquement de manière biaisée. Cette façon de procéder n’est pas conforme aux standards journalistiques. Mon livre a vocation à rétablir certaines vérités.

    Cette manière de traiter la Russie est-elle équivalente en Suisse et en France ?

     En France, c’est pire ! La presse française ne remplit pas sa mission d’information. Elle cite toujours les mêmes sources, ne confronte jamais les opinions et, dans le cas de la Russie, ne donne jamais la parole à ceux qui défendent la position russe. Cela m’avait particulièrement marqué lors des JO de Sotchi. C’était un russian-bashing terrible alors que la Russie, qui avait payé de sa poche tous les investissements nécessaire à l’organisation de ces JO, n’avait rien à se reprocher ! Cela n’a pas empêché les Occidentaux de l’accuser de tous les maux de la terre : soi-disant déplacements de populations, soi-disant répression de militants LGBT. Puis la couverture médiatique occidentale et particulièrement française des récents événements en Ukraine m’ont tellement agacé que cela a fini par me convaincre de la nécessité d’écrire ce livre.

    L’objet de votre livre est de dénoncer cette russophobie ?

     Je suis parti de la situation actuelle et j’ai pris quatre exemples contemporains où, bien que la Russie ne soit absolument pas en cause, elle a été jugée coupable. D’abord, l’affaire du crash d’Uberlingen en 2002 où un avion russe Tupolev) et un Boeing de la compagnie DHL sont entrés en collision. On a accusé tout de suite le pilote russe d’être responsable de l’accident, arguant qu’il avait trop bu ou qu’il ne parlait pas anglais etc. Des accusations sans aucune analyse ! 48 heures après, l’enquête a démontré qu’il s’agissait d’une erreur des aiguilleurs du ciel suisse de Zurich. Même chose, en 2004, avec la tragédie de Beslan. 1 000 enfants sont alors pris en otage par des Tchétchènes. Qui est accusé ? Les Russes ! Imaginez si l’on avait accusé les Américains d’être responsables du 11 septembre… Autre illustration : la Géorgie en 2008. Toutes les enquêtes, même celles du Conseil de l’Europe, pourtant pas pro-russe, ont montré que ce sont les Géorgiens qui ont attaqué les premiers. Ce qui n’empêche pas les grands journaux nationaux, aujourd’hui encore, sous la plume de journalistes en principe qualifiés, d’expliquer que c’est un coup des Russes ! Un mensonge éhonté, une nouvelle fois.

    Comment expliquer cette mise en accusation permanente des Russes ?

     Une grande partie du livre est, justement, une enquête historique. Mon objectif était de chercher les causes de la russophobie dans l’histoire. Je suis remonté jusqu’à Charlemagne. C’est la première rivalité géopolitique entre l’Occident et le monde greco-oriental. Ensuite, la rupture s’est poursuivie sur le plan religieux avec le schisme de 1054 et la naissance du Saint Empire Romain Germanique. Après la chute de Constantinople, quand la Russie a repris à son compte l’héritage byzantin, les préjugés anti-grecs se sont transférés sur la Russie. Il faut attendre le XVIIIe siècle, sous Pierre Le Grand, pour entrevoir des moments de russophilie, avec notamment Voltaire ou Diderot… Mais dès la fin du siècle, une nouvelle forme de russophobie se développe en France avec Montesquieu… Elle s’est caractérisée par la rédaction d’un faux testament de Pierre Le Grand, que Napoléon a refait imprimer juste avant la campagne de Russie pour légitimer son intervention militaire. Il y était écrit que les Russes projetaient une invasion et une annexion de l’Europe.

    La Russie n’est-elle donc qu’un bouc-émissaire ?

     On reproche à la Russie son manque de démocratie… Pourtant, aujourd’hui comme hier, les Anglais ou les Américains ne se sont jamais interdits de s’allier avec les pires despotes de la planète ! Que l’on pense aux sultans de l’empire ottoman ou aux émirs d’Arabie Saoudite de nos jours. Faut-il rappeler qu’il y a eu cent décapitations chez les Saoudites au premier semestre 2015 ? Combien en Russie ? A-t-on entendu Obama s’indigner ? On a ainsi affaire à un double langage des Occidentaux, qui utilisent la démocratie comme un prétexte.

    Derrière ce double langage, faut-il y voir une peur du réveil russe ?

    Du point de vue géopolitique, les Russes sont les concurrents directs des Anglo-saxons pour la maîtrise du monde. D’où l’interventionnisme des Américains au sein de l’Union européenne pour déstabiliser la Russie. C’est écrit noir sur blanc chez Zbigniew Brzeziński, l’un des plus influents géopoliticiens américain : la Russie est un obstacle pour les ambitions américaines. Dès lors, les événements d’Ukraine apparaissent sous un jour différent ! Les stratèges américains n’ont pas beaucoup de scrupules.

    Et en France, pourquoi ce sentiment anti-russe ?

    C’est une énorme déception que de voir l’attitude des intellectuels français. De Gaulle avait compris que la force de la France reposait sur le maintien des équilibres entre l’Europe et les États-Unis en s’appuyant, si nécessaire, sur la Russie. En entrant dans l’Otan, elle a abdiqué toute autonomie et indépendance de pensée. Je suis frappé de voir à quel point ce pays, qui est le seul en Europe à pouvoir faire contrepoids à l’Allemagne, n’existe presque plus sur la scène internationale. Elle pourrait pourtant retrouver son influence en tendant intelligemment la main à la Russie. 

    Russie-Occident, une guerre de mille ans, de Guy Mettan, éditions des Syrtes, 472p., 20 euros. 

  • Revers de fortune

     

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    Ce que l'affaire Carlos Ghosn nous rappelle de plus clair ce sont trois réalités simples. 

    La première est l'extrême amoralité et l'inextinguible rapacité de la race des très grands patrons d'entreprises de taille mondiale, à laquelle Carlos Ghosn appartient. Cet homme-là gagne 45 000 € par jour, soit 16,5 millions par an. Et il semble assez probable qu'il ait en plus voulu en dissimuler une partie aux autorités fiscales nipponnes.

    Renault-Nissan-Mitsubishi-alliance-2017-global-sales.jpgIl serait certes vain de contester son exceptionnelle compétence ni les résultats que sa gestion a produits pour le groupe automobile qu'il avait savamment construit et dont il a fait le premier du monde. Comme de méconnaître que son niveau de rémunération n'est pas exceptionnel parmi ses pareils dans le monde. Mais est-ce une référence ? 

    On a tremblé à Boulogne-Billancourt et dans tous les ateliers, tous les services Renault du monde, lorsqu'est tombée la soudaine nouvelle de son arrestation à Tokyo. On s'est ému palais Brongniart ; les cours de l'action Renault ont dans l'instant chuté. Carlos Ghosn était considéré comme un dirigeant à peu de choses près indispensable. 

    On s'est inquiété dans le monde industriel, boursier, mais aussi jusque dans les hautes sphères gouvernementales comme les colonnes des temples de l'oligarchie mondiale avaient vacillé en 2011 lorsqu'on avait appris l'incroyable arrestation à New-York du président du Fond Monétaire International ; un économiste exceptionnellement doué, assurait-on, membre éminent de la communauté juive internationale la plus fortunée et de l'univers financier mondial, socialiste de surcroît et candidat classé favori à la présidentielle française de 2012.

    Peut-on-montrer-DSK-menotte.jpgOn avait vu cet homme intouchable mal rasé et menotté, emmené vers son lieu de détention sans égards particuliers et l'on avait alors mesuré la fragilité existentielle des puissants. Débordements de l'appétit sexuel pour Dominique Strauss-Kahn, boulimie de revenus pour Carlos Ghosn, les deux cas se ressemblent. Une même descente aux enfers les a détruits au zénith de leur puissance. Pour l'heure, voici qu'à son tour, Carlos Ghosn est en prison. 

    Les libéraux professent la régulation du marché par lui-même. Mais l'immoralité foncière des très grands patrons est l'un des symptômes qui infirment cette thèse fort douteuse. 

    Ce que nous rappelle en deuxième lieu l'affaire Carlos Ghosn, c'est le caractère démesurément inégalitaire des sociétés modernes, malgré leurs prétentions et leurs principes hérités de la révolution française. L'on sait - toutes les études le montrent - qu'un nombre infime de personnes détiennent une part de la richesse du monde proche de 80% ... L'ampleur des inégalités modernes est sans analogue dans l'Histoire. Elles n'ont jamais été aussi grandes ni aussi illégitimes. Car elles ne se fondent plus que sur des comptes en banque et ne sont plus liées comme jadis à un ensemble de codes, de valeurs et de services utiles à la communauté, dispensatrices de qualité et protectrices des plus modestes. On voudra bien désormais lorsque nous discutons des sociétés d'Ancien Régime, nous épargner les habituels : « Ah oui, mais les inégalités ! »   ... 

    Ce que l'affaire Carlos Ghosn nous confirme enfin, c'est la permanence des nationalismes et leur prégnance, même en matière économique, en l'occurrence, industrielle. Sans-doute ont-t-elles pu échapper à Carlos Ghosn, dont, quoique triple, la nationalité est fort incertaine et les racines d'on ne sait où ; mais pas à ses partenaires japonais, pas aux cadres et aux personnels de chez Nissan, ataviquement patriotes. Les bilans du groupe Nissan-Renault font apparaître - les chiffres sont publics - que les profits sont produits par Nissan, tandis que Renault, via Carlos Ghosn, dirige l'ensemble... De quoi attenter à la fierté nationale et â la susceptibilité des nippons. Comme d'ailleurs à leurs intérêts. Ainsi, l'arrestation de Carlos Ghosn à Tokyo a - au moins pour partie - des airs de revanche. Sans-doute a-t-il fauté. Mais, le Japon ne l'a pas raté. Ce quasi apatride d'esprit cosmopolite ne leur correspond guère. Le Japon, lui aussi, a changé. Le gouvernement dont il s'est doté est passé aux mains des nationalistes. Peut-être, dans l'affaire, s'agit-il surtout pour Nissan de reprendre sa liberté, abandonnée pour un temps à la veille d'une faillite, tout en maintenant avec Renault une coopération libre, un partenariat stratégique, rendus nécessaires et utiles par les années passées de vie commune et les imbrications industrielles crées. Sans-doute Carlos Ghosn faisait-il obstacle à ce type d'évolution. Comme Strauss-Kahn à New-York, il est tombé de son piédestal à Tokyo. 

    XVM46c30718-eccd-11e8-b93d-63abecea4c88.jpgL'affaire Carlos Ghosn apporte une pierre de plus à la masse des méfaits d'un certain capitalisme, que l'on se gardera de confondre avec le capitalisme patrimonial, qualificatif dont l'étymologie le distingue radicalement de l'autre, celui, de M. Carlos Ghosn.

    Les princes de la Maison de France étaient décidément bien clairvoyants lorsqu'ils dénonçaient en avance sur leur temps « la fortune anonyme et vagabonde ». De nos jours, il lui arrive d'avoir de sérieux revers.  ■ 

    Retrouvez l'ensemble des chroniques En deux mots (107 à ce jour) en cliquant sur le lien suivant ... 

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Goldnadel: «Halte aux fantasmes sur les contrôles au faciès».

    Gilles-William Goldnadel. JOEL SAGET/AFP

    En offrant de larges concessions à l’idéologie progressiste lors de son intervention sur le média «Brut», Emmanuel Macron tente un «en même temps» sur la question sécuritaire qui risque de mécontenter les deux camps, estime l’avocat et chroniqueur Gilles-William Goldnadel.

    Où que l’on tourne le regard, l’interview donnée par le chef de l’État au média «Brut», et dans laquelle celui-ci, au grand dam des syndicats policiers, indique qu’il existerait un contrôle au faciès discriminant les non-blancs et que les jeunes de l’immigration incarneraient «une chance», constitue une erreur politique, intellectuelle et morale.

    Erreur politique tout d’abord. J’ai écrit dans ma chronique de la semaine passée qu’en instrumentalisant cyniquement et hystériquement un fait divers déplorable, la gauche extrême avait une nouvelle fois gagné la bataille médiatique de l’émotion. Le propre de l’émotion est qu’elle retombe aussi vite qu’elle monte, il convient donc d’attendre imperturbablement. Au lieu de cela, Emmanuel Macron, qui ces derniers temps avait su maîtriser sa parole, a choisi de réagir et de commenter l’événement .

    Il a choisi pour ce faire un média «jeune». Sauf que la jeunesse est un état plus qu’une communauté. Il faut mal la connaître pour penser qu’elle se confond, par exemple, avec la bruyante gauche estudiantine ou bobo. Aujourd’hui, une partie d’entre elle, confrontée au réel, ne s’en laisse plus compter par l’idéologie et est moins agitée par les fantasmes de la violence policière que par la réalité de la violence de l’insécurité physique, économique ou culturelle. Raison pourquoi beaucoup de jeunes lorgnent sans préoccupation esthétique ou de mode démodée vers la droite dure ou flexible.

    C’était hélas compter, sans son fameux « en même temps » dont j’ai déjà écrit à plusieurs reprises qu’il me troublait quant à la psychologie d’un homme si intelligent 

    En conséquence, il ne fallait pas être grand clerc pour prévoir qu’en s’adressant au public de Brut, notre président allait rencontrer une jeunesse particulière et sectorisée qui attendait de lui une reddition sans conditions à la vision convenue d’une police au racisme systémique assortie à l’état qu’elle servirait servilement. C’est dans ces conditions que le président s’est laissé aller à faire des concessions à l’idéologie convenue.

    La faute politique est aussi politicienne. Dans le dernier état de l’action présidentielle, chacun avait compris que dans la partie qui l’oppose à sa rivale de droite pour l’élection présidentielle, la captation d’une partie de son électorat était essentielle. Il n’y avait d’ailleurs pas à se forcer, tant l’actualité dramatique lui en donnait de tristes occasions.

    Le terrorisme islamiste incarné par une horrible décapitation, l’insécurité provoquée par de nombreux migrants illégaux, les provocations du sultan ottoman constituaient autant de nécessités existentielles de lutter contre le séparatisme, l’immigration de masse incontrôlée et l’islamisme radical tout en rassurant non seulement l’électorat de droite majoritaire mais au-delà une grande partie des Français.

    C’était hélas compter sans son fameux «en même temps» dont j’ai déjà écrit à plusieurs reprises qu’il me troublait quant à la psychologie d’un homme si intelligent. Au-delà de mes états d’âme assez subalternes, il n’en demeure pas moins que cet «en même temps» a la faculté de mécontenter en même temps les deux camps.

    Non, il n’existe pas un contrôle policier au faciès qui serait établi pour discriminer délibérément les non-blancs 

    Erreur intellectuelle ensuite. Non, il n’existe pas un contrôle policier au faciès qui serait établi pour discriminer délibérément les non-blancs. Prétendre le contraire, c’est délibérément souscrire en creux à la thèse aussi monstrueuse qu’erronée d’un racisme policier systémique. On comprend dès lors le grand dépit des représentants professionnels d’une police française déjà plongée dans une profonde dépression.

    Si on veut parler sans faux semblants ni cauteleuses précautions, l’immigration non maîtrisée et mal intégrée génère un problème sécuritaire immense. La situation catastrophique dans les banlieues en est l’illustration la plus déplorable. Ce qui explique bien évidemment ceux qui composent la majorité de la population carcérale. Raisons sociologiques, sociales, psychologiques, culturelles, religieuses? Peu importe. Personne de sérieux ne nie plus le constat. Dès lors, comment éviter que la population d’origine immigrée ou étrangère constitue statistiquement la population contrôlée la plus nombreuse sans pour autant y voir une discrimination délibérée aux fins d’humiliation?

    Clamer que, dans ce cadre, la jeunesse immigrée serait «une chance» revient à reprendre cette vieille antienne moralement exaspérante autant qu’intellectuellement dérisoire que «l’immigration serait une chance pour la France». Quand on sait que 57 % des jeunes musulmans de ce pays placent la Chari'a avant les lois de la République, l’heure n’est pas à les stigmatiser ni à les idéaliser.

    J’en viens enfin à l’erreur morale. Si on veut tenter de comprendre les raisons profondes du séparatisme qui se caractérise en creux par l’aversion d’une minorité pour la majorité de ce pays et le choc en retour qu’elle entraîne, l’essentialisation de la population immigrée est aussi stupide que répugnante. L’explication pour cause religieuse insuffisante.

    Macron a alimenté à son corps défendant, tout en indiquant dans d’autres phrases le contraire, cette thèse d’un racisme policier discriminant si à la mode outre-Atlantique. 

    La principale cause de cette aversion habite dans le fait qu’on a réussi à persuader une partie de cette population minoritaire que la majorité des Français, en ce compris sa police, était représentée par des beaufs franchouillards racistes. SOS-Racisme s’y est employé avec beaucoup de succès dans les années 80. Sans grand mérite. Rien de plus aisé que de persuader un individu qu’il est une victime. À fortiori quand ceux qui s’évertuent à l’en persuader appartiennent à la famille de ses prétendus tourmenteurs.

    Voilà plus de 30 ans que la population immigrée est, effectivement pour le coup, victime de cet exercice de décérébration unique dans l’histoire humaine. Emmanuel Macron, enfant de ce triste siècle, sans doute lui aussi victime inconsciente, à temps partiel ou en même temps, de ce lavage de cerveau, a donc contribué à alimenter la thèse du racisme de la société française et des discriminations qu’elle sécréterait. Il a alimenté à son corps défendant, tout en indiquant dans d’autres phrases le contraire, cette thèse d’un racisme policier discriminant si à la mode outre-Atlantique.

    Nul doute que Gérald Darmanin passera une bonne partie de sa semaine à tenter de réparer les dégâts avant d’autres déclarations ou d’autres événements qui alimenteront sans fin les névroses médiatiques et politiques de cette société occidentale psychiquement tourmentée.

    La lutte contre le racisme et le séparatisme est une chose trop sérieuse pour la confier aux clichés de l’antiracisme de pacotille.

     

    Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l’actualité pour FigaroVox. Son dernier ouvrage Névroses médiatiques. Le monde est devenu une foule déchaînée est paru chez Plon.

    Source : https://www.lefigaro.fr/vox/

  • Lire Jacques Bainville (XXXIV) : Dix-Huit Brumaire et Deux Décembre

     (Comme tous les textes publiés dans cette catégorie, celui-ci, aussitôt paru, est incorporé à notre album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville. - 130 photos)

     

    2 DECEMBRE 1851.jpgJe possède de précieux souvenirs de famille sur le Deux Décembre. Par une heureuse fortune, j'en possède aussi sur le Dix-Huit Brumaire. Ces souvenirs ne feront pas une révolution dans la manière d'écrire l'histoire. Mais ils sont bien intéressants tout de même. 

    Une arrière-grand-mère que je n'ai jamais connue habitait Saint-Cloud au moment où les grenadiers de Bonaparte envahirent la salle où étaient assemblés les Cinq Cents. Il paraît que ce fut une belle débandade. Qui par les couloirs, qui par les fenêtres, les parlementaires de l'an VIII s'étaient enfuis dans toutes les directions en voyant apparaître les baïonettes dans le "temple des lois". Ils avaient même fui d'une course si éperdue que les pelouses de Saint-Cloud étaient semées d'écharpes et de chapeaux à plumes : car les Cinq Cents avaient un magnifique uniforme.

    Mon arrière-grand'mère, comme tous les Français et toutes les Françaises de son temps, fut très joyeuse en apprenant que le règne des bavards était fini. Elle alla voir les fenêtres par où les législateurs avaient si bien sauté. Et elle vit que le bon peuple s'amusait à ramasser les écharpes et les somptueux bicornes que les fuyards avaient abandonnés. On les donnait aux enfants qui les attachaient à la queue des chiens.

    Cependant, quinze ans plus tard, c'était l'invasion. Les cosaques entrèrent dans notre pays et ce furent de grandes souffrances. Quand on avait pu rompre le pain sans alarmes, on se félicitait de son bonheur et l'on disait à la fin du repas avec soulagement : "Encore un que les prussiens n'auront pas." L'enthousisasme de Brumaire était loin et le nom de Napoléon était maudit.

    Mais les années passèrent. Et le règne des bavards revint. Un autre Bonaparte fit un autre coup d'Etat pendant une nuit de Décembre. Seulement, il changea la manière. Il n'entra pas dans l'Assemblée. Il fit prendre les législateurs au lit et ordonna qu'ils fussent conduits au donjon de Vincennes. Ces choses sont encore proches de nous et je les ai entendues de la bouche de mon père. Le bon peuple se réjouit du coup de 1851 autant qu'il s'était réjoui du coup de l'an VIII. De Paris et de la banlieue, on se rendait en partie de plaisir au pied du donjon de Philippe-Auguste. On s'y rendait de préférence à l'heure où les prisonniers prenaient leur récréation. Et l'on se montrait avec de grands éclats de rire les célébrités mélancoliques qui prenaient l'air sur la plate-forme : "Tiens, voilà Berryer !... Le petit Thiers n'a pas l'air content..." On ne s'était jamais autant amusé depuis le jour où l'on avait ramassé les écharpes des législateurs de Saint-Cloud.

    Dix-huit ans plus tard, la France était envahie de nouveau. Les Prussiens entraient encore une fois en France. C'était donc une race funeste que ces Napoléon ? On avait donc tort d'applaudir à leurs coups d'Etat puisque, lorsqu'ils chassaient les Assemblées, c'était pour ouvrir la porte à l'ennemi ?...

    J'ai entendu raconter dans mon enfance le Dix-Huit Brumaire et le Deux Décembre. J'ai entendu raconter aussi les trois invasions, Waterloo, Sedan et le siège de Paris. Et nous sommes beaucoup de Français de ma génération qui pouvons condenser l'expérience historique d'une famille depuis un siècle. Alors notre raisonnement a été simple, aussi simple que fort.

    Le régime des Assemblées est un régime détestable. Le bon peuple de France accueille toujours sa chute par des explosions de joie. Mais, lorsque c'est l'Empire qui s'implante à la place de la République, le résultat est aussi mauvais. L'autorité a du bon, mais l'autorité de tout le monde n'est pas bonne. Alors il ne reste plus, en fait de gouvernement autoritaire, qu'à opter pour la monarchie. 

    Voilà comment doit s'orienter la méditation des patriotes à l'anniversaire du Deux Décembre. Ne pas oublier, non plus, que l'Assemblée qui fut dissoute par Louis-Napoléon était bourrée de conservateurs. Ces conservateurs ne surent même pas se conserver eux-mêmes. Le coup d'Etat leur fit une belle peur ! Hugo raconte qu'ils s'étaient réunis pour délibérer à la mairie de la rue Drouot et que l'un d'eux était tellement ému qu'à chaque instant il devait disparaître. Et le spirituel Glatigny de lui dire : 

    - Ah ! ça, vicomte, vous croyez donc qu'on éteint les révolutions comme Gulliver éteignait les incendies ? 

    Que le bon peuple de France n'aille pas croire que le salut lui viendra de ce qu'il aura peuplé la Chambre de ces... - disons de ces Gullivers.  

    L'Action française, 5 décembre 1912 

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  • Éphéméride du 17 novembre

    1994 : Mise en service de L'Eurostar

     

     

     

    594 : Mort de Georges Florent, dit "Saint Grégoire de Tours" 

     

    Évêque et historien, né en 538 à Augustonemetum (Clermont-Ferrand), Georgius Florentius est issu d'une famille sénatoriale.

    Ordonné diacre en 563, puis devenu évêque en 573, il assure la restauration de l'église Saint-Martin à Tours.

    Historien, il laisse plusieurs ouvrages dont le plus important, qu'il compose à partir de 575, est l'Historia Francorum, l'Histoire du peuple franc, des origines à 591. Les six derniers volumes constituent la source la plus intéressante d'informations historiques sur l'époque mérovingienne. 

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    Sacramentaire de Marmoutier à l'usage d'Autun, Tours, collégiale Saint-Martin
     
     
     

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    1667 : Première d'Andromaque
     
     
    La pièce est jouée au Palais du Louvre. 

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    http://salon-litteraire.linternaute.com/fr/jean-racine/content/1830783-andromaque-de-racine-resume

     

     
     

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    1755 : Naissance de Louis-Stanislas Xavier, Comte de Provence, futur Louis XVIII
      

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    Pastel de Maurice Quentin de la Tour, Musée du Louvre
     
    Il sera le roi pacificateur d'une France dévastée par la folie révolutionnaire, épuisée, vaincue et envahie, pour la première fois depuis plus d'un siècle et demi;
    une France qui venait de perdre deux millions d'hommes, entre les morts des guerres napoléoniennes et les pertes de territoires, sans compter les morts de la Révolution (entre trois et six cent mille)...
    Il sera le créateur de la monarchie moderne, par la Charte "octroyée lors de la dix-neuvième année de mon règne" : voir l'Éphéméride du 4 juin...
     
     
     
     Sur le roi tout à fait exceptionnel que fut le grand Louis XVIII, voir :
    • notre Éphéméride du 16 septembre (jour de sa mort);
    • du 4 juin (Louis XVIII établit la Charte constitutionnelle) et du 8 juillet (retour définitif du roi à Paris);
    • du 20 février et du 26 février sur l'échange de lettres entre le Roi et Napoléon;
    • du 21 novembre (jour où les troupes Alliées quittent définitivement la France : concrètement, jour de notre libération nationale...)
     
     
     
     

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    1854 : Naissance d'Hubert Lyautey
     

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    Voir l'Éphéméride du 27 juillet, jour de sa mort...

    "La joie de l'âme est dans l'action" était sa devise personnelle.

             
    De Michel Mourre :
     
    "...Cultivé, attiré par les Lettres, ce royaliste légitimiste fut également séduit par le catholicisme social d'Albert de Mun (voir l'Éphéméride du 6 octobre). Dans son étude intitulée Du rôle social de l'officier dans le service social universel et publié en 1891 dans La revue des Deux-Mondes, il montra la noble conception humaine qu'il se faisait de son métier.
    Après avoir servi en Algérie (1880-1882), il fut envoyé en 1894 au Tonkin, où il rencontra Gallieni, et celui-ci le fit venir auprès de lui à Madagascar (1897). Rentré en France en 1902, il fut appelé deux ans plus tard par Jonnart, gouverneur de l'Algérie, au commandement de la subdivision d'Aïn-Sefra.
    Commandant de la division d'Oran (1906), il s'empara d'Oujda (mars 1907). Rappelé en France en 1910 et nommé commandant du corps d'armée de Rennes, il devint en avril 1912 le premier résident général de France au Maroc.
    Il sut conquérir l'estime des Marocains par son sens naturel de la grandeur, par son respect des croyances et des coutumes de l'Islam, mais il posa en même temps les bases économiques du Maroc moderne.

    Ministre de la Guerre dans le cabinet Briand (déc. 1916-mars 1917), il revint au Maroc. Il fut fait Maréchal de France en 1921. Son attitude de proconsul le fit considérer avec suspicion par la gauche, portée au pouvoir lors des élections de 1924.

    Painlevé lui ayant enlevé le commandement des troupes engagées contre Abd el-Krim pour le confier au Maréchal Pétain, Lyautey donna sa démission (sept. 1925) et rentra en France. Son corps, d'abord inhumé à Rabat, fut ramené en France et déposé aux Invalides en 1961. Lyautey était entré à l'Académie française dès 1912".

     

     

              

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    1869 : Inauguration du canal de Suez
     
     
    17 novembre,saint gregoire de tours,canal de suez,clemenceau,tgv,eurostar,racine,andromaque,lyautey,tunnel sous la mancheLa cérémonie a lieu en présence de l'Impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, et de l'Empereur d'Autriche François-Joseph.
              
    Le rêve de Ferdinand de Lesseps (ci contre) s'est matérialisé : avec ses 162 kilomètres de long, 54 mètres de large et 8 de profondeur, "son" canal relie désormais l'Océan Indien à la Méditerranée, sans que l'on ait besoin de contourner l'Afrique (vue satellite ci dessous).
     
    Après diverses péripéties, les Anglais prendront le contrôle du canal, et le conserveront jusqu'à la nationalisation voulue par Nasser en 1956.
     
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    1913 : Naissance de Christiane Desroches-Noblecourt
     
     
    On l'appela "la grande Dame du Nil", ou "la Pharaonne" : elle fut à l'origine de l'implication française - décisive - dans le sauvetage des temples d'Abou-Simbel, menacés par la construction du barrage d'Assouan...
     

    17 novembre,saint gregoire de tours,canal de suez,clemenceau,tgv,eurostar,racine,andromaque,lyautey,tunnel sous la manche

     
     
     
     
  • Découvrez le numéro 112 de Politique magazine (novembre), qui vient de paraître!

    A la Une - "Etat cherche argent désespérement..."

    ( Le Site de Politique magazine )

      S'abonner : 1 an (11n°), 65€ au lieu de 77€!

    Formule découverte : 3 numéros, seulement 15€!  

    POLITIQUE MAGAZINE NOV 2012.JPG 

      Au sommaire :

    1. Edito : "Cacophonie ou perversité"

    "Tous les jours en voient une : une nouvelle bévue. Et si ce n'est une bévue, c'est un couac.Mais l'orchestre peut-il mieux jouer? c'est la vraie question. Car, ce qui est grave, c'est la perversité fondamentale d'un système qui permet à un tel orchestre de livrer sa partition en dépit du bon sens pour le plus grand malheur de la France (...)"  

     

    2. Analyse politique : "Le fléau des partis" par Hilaire de Crémiers

    La crise politique et financière est terrible. Mais la situation politique et morale est infiniment pire.

    " Les institutions, les pouvoirs publics, l’ensemble des mécanismes politiques, tout a été dévoré par l’esprit de parti : à tous les niveaux de la vie publique et sociale,

    c’est un cancer proliférant. L’ambition politique se résume en un seul axiome : être le maître d’un parti qui donne accès à la mécanique du régime pour un jour en prendre possession. Toute l’astuce du prétendu futur homme d’État consiste à tenir un appareil politicien pour ensuite partir à l’assaut du pouvoir convoité. C’est vrai pour le sommet de l’État, hélas, et de plus en plus, au point de dénaturer la fonction du chef de l’État.

    C’est vrai, pareillement, à tous les autres niveaux. De telle sorte que les institutions de la France sont doublées par les appareils partisans jusqu’au niveau municipal où, heureusement, il y a des exceptions, là où les maires font leur devoir de maire sans tenir compte de l’esprit de parti (...) "

     

    3. UMP, la (re)conquête, c'est vraiment maintenant ? par Jean de La Faverie  

    Le prochain congrès de l’UMP qui se tient les 18 et 25 novembre, va désigner son nouveau chef.
    Les 260 000 adhérents à jour de cotisation devront choisir entre Jean-François Copé et François Fillon. Le nouveau chef de l’opposition sera-t-il pour autant le candidat naturel ?

    4. Benoît XVI et le cinquantenaire de Vatican II : une leçon de haute politique, par Christian Tarente

    Le cinquantenaire de Vatican II n’est pas passé inaperçu : réunion d’un synode sur la nouvelle évangélisation, ouverture de l’Année de la Foi, célébration du Catéchisme de l’Église catholique ont fait cortège à l’évènement…

    A la clé, une lumineuse leçon politique.

     

    5. Portrait : Robert Ménard, franc-tireur de la liberté d'expression, par Jean-Baptiste d'Albaret 

    De la Ligue communiste révolutionnaire au site Internet Boulevard Voltaire, le parcours intellectuel et professionnel de Robert Ménard, débarqué de RTL à la demande de la société des journalistes, et de I-Télé. 

    "Je me suis fait lyncher par des journalistes qui n’avaient pas lu ces livres, uniquement parce que les titres leur déplaisaient ; la liberté d’expression, oui, mais pour leur expression !"

    Lire le portrait complet! (inscription gratuite au site)  

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    6. L'ogre fiscal

    • Trente ans d’errements, par François Reloujac

    Au moment où le débat sur le niveau de l’effort qui sera demandé aux Français s’installe au Parlement,
    il est bon de s’intéresser aux fondements de la fiscalité nationale, pour examiner à quoi elle sert et la façon dont elle évolue.

    • Entretien avec Jean-David Chamberedon, porte-parole des Pigeons
    • Jean-Philippe Delsol : "L’impôt est inégalitaire et inefficace" 

    Avocat fiscaliste, auteur du livre A quoi servent les riches (JC Lattès, 16 euros), Jean-Philippe Delsol est un excellent connaisseur de la fiscalité française. Il pose les principes qui permettraient - ou permettront ! - de sortir de l’impasse actuelle.

    Lire l'entretien complet ! (inscription gratuite au site)

    • Révolutionner les mentalités, par Léonard Contis

    Sur-attractivité sociale et sous-attractivité économique ; sous-productivité des systèmes publics et sur-taxation des acteurs privés ; absence de vision pour le territoire économique et soumission au dogme euro-libéral.Telles sont les causes de la faillite des comptes publics français. La politique du pays doit être réordonnée autour des intérêts du citoyen.

     

    7. Monde - La Géorgie à la croisée des chemins, par Christian Wagner 

    Après la victoire aux législatives du Rêve georgien de Bidzina Ivanichvili sur le Mouvement national uni du président en exercice Mikhaïl Saakachvili,

    Tbilissi semble devoir s’acheminer vers une cohabitation pour le moins difficile. Deux tempéraments et deux visions antagonistes s’opposent de manière frontale.

    Lire l'article complet! (inscription gratuite au site)  

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    8. Défense - Vers une armée de femme? par Mathieu Epinay

     

    9. Marchés financiers - Une dette irrécupérable ? par Ludovic Greiling

    Malgré les actions des banques centrales, l’activité ralentit dans toutes les zones économiques.
    La dette ne produit plus les effets escomptés. Le paradigme de la croissance à crédit pourrait vivre ses dernières heures.

     

    10. Entreprise - L'Oréal, une machine à cash enviée, par L.G.

     

    11. La culture à l'Elysée : nostalgies, par Olivier d'Escombeau

    L’histoire de la Ve République offre quelques beaux exemples de couples «fusionnels» entre l’occupant de la rue de Valois et celui de la rue du Faubourg-Saint-Honoré. Une époque révolue ?

     

    12. La vie Littéraire - Les sept chemins de l'âme, par Henry Bonnier

    De tous les poètes persans, sans doute ‘Attâr (1158-1221) a-t-il atteint le mieux à l’universel. Son oeuvre majeure, Le Cantique des oiseaux, est célébrée et admirée du Bosphore au Gange...

     

    13. Exposition - Hopper peintre du nouveau monde, par Raphaël de Gislain 

     

    14. Cinéma - le cinéma latino-américain crève l'écran, par R. de G.

    Chaque année, près de 30 000 personnes se pressent dans les salles obscures de Biarritz à l’occasion de son festival dédié à la culture latino-américaine. L’occasion de prendre le pouls d’un cinéma en plein essor. Panorama des films marquants qui sortiront cette année en France.

     

    15. Théâtre, par Madeleine Gautier, Bruno-Stéphane Chambon  

    * Tartuffe, mise en scène de Marion Nierry , au théâtre de Paris
     
    * Les derniers jours de Stefan Zweig, de Laurent Seksik, au théâtre Antoine
     
    * Macbeth, mise en scène de Philippe Penguy, au théâtre du Ranelagh 
     
    * Attention maîtres chanteurs ! Mise en scène de raphaëlle Farman, au théâtre La Bruyère

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    Il faut en finir avec le grotesque carnaval du Panthéon républicain...

    Le Panthéon est une église catholique, qui doit être rendue à l'Église catholique et restituée dans son état originel, c'est-à-dire en effaçant les modifications malheureuses apportés au bâtiment par Quatremère de Quincy, qui a supprimé le lanterneau et les deux clochers arrières et, surtout, qui a obturé 38 des 42 fenêtres : Soufflot souhaitait faire entrer le plus de lumière possible, cette obturation démente des ouvertures plonge maintenant la base du lieu dans une semi-pénombre bizarre, mais, surtout, perturbe la ventilation du bâtiment, augmente le taux d'humidité, ce qui provoque inévitablement fissures et érosion des structures métalliques de l'édifice....

    Il faut surtout en retirer les cendres de ceux qui n'ont rien à faire là, comme "les trois pires" :

    • Carnot, organisateur du Génocide vendéen (le premier des Temps modernes, matrice de tous les suivants...);

    • Voltaire, antisémite furieux et raciste anti-nègre joyeux;

    • Zola, qui a affaibli l'armée française alors que le Kaiser se préparait à nous attaquer...

    Enfin, pour en revenir à "la dernière lubie de Macron", il n'est pas inutile de lire l'article de Nicolas Gauthier, paru dans Boulevard Voltaire :

    le couple manouchian au pantheon

     

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    1. D'Emmanuel de Villiers... :

    "On apprend sur LCI que c’est la 1ère fois en 120 ans qu’un Président français accorde une interview au Quotidien communiste L’Humanité. Et, comble d’ironie, pour professer que le RN et Reconquête ne sont pas dans « l’arc républicain ». Le Pdt Macron ne sait plus où il habite."

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    1 BIS. ..."commenté" par Goldnadel :

    "Il faudrait peut être apprendre à notre président donneur de leçons d’histoire et de maintien que l’Humanité en 1940 a souhaité la bienvenue aux soldats allemands. L’anticommunisme reste un humanisme , tout le reste n’est que posture et imposture."

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    3. De Christine Kelly : bien vu, bien dit !...

    "... "Demandez à la gauche d’arrêter de casser tous les noirs qui réussissent et de valoriser les noirs qui sont délinquants.» Intéressant de maintenir des gens issus de la « diversité » en prenant soin qu’ils ne sortent jamais leur tête de l’eau. Je préfère ceux qui regardent aux compétences et non à l’apparence... Il y a plus de diversité à #cnews qu'à Libé et Le Monde..."
     
    (extrait vidéo 1'15)
     
     
    TPMP: Christine Kelly fière de cette belle réussite sur les réseaux ! - MCE  TV

     

    4. Dans Le Midi libre (article de Fabien Arnaud) : De la SPA à la Police nationale, la nouvelle vie de ces chiens abandonnés, formés à la sécurité et à la recherche de stupéfiants...

    "Depuis de nombreuses années, la brigade cynophile repère dans les refuges SPA des chiens au potentiel intéressant pour intégrer ses services. Exemples sur le terrain d'entraînement de Montpellier avec deux malinois : Rafale, devenu chien d'intervention, et Manioc, en formation pour la recherche de stupéfiants. 

    Abandonnés par leurs maîtres, recueillis par la SPA, ces deux malinois connaissent aujourd'hui une nouvelle vie stimulante et trépidante grâce à la Police nationale. Le bien nommé Rafale, une boule d'énergie âgée de 3 ans, est devenu chien d'intervention au côté de son maître, Yohann. Tandis que Manioc, un an, débute sa formation dans la recherche de stupéfiants et de billets de banque avec Guillaume. Depuis plusieurs années, les brigades cynophiles recrutent dans les refuges des collaborateurs à quatre pattes, lorsqu'ils présentent les bonnes aptitudes..."

    Recruté à la SPA de Montpellier, Rafale est aujourd'hui chien d'intervention aux côtés de Yohann.

     

    Au centre de dressage, sont affichés les diplômes qu'ont obtenu les chiens pour acte de courage et de dévouement.

     

    5. (Source : Opex News : La rencontre prévue jeudi entre le ministre qatari de la défense et @SebLecornu à l'Hôtel de Brienne pourrait augurer une avancée sur le dossier de la vente des #VBCI de KNDS et @Arquus_Defense...

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    6. Le SACCAGE PARIS c'est aussi "ça" (source : Le Parisien) : "C’est un flop" : à Paris, le flambant neuf centre commercial Gaîté de Montparnasse ne décolle pas...

    Ouverts fin 2022, les Ateliers Gaîté sont en difficulté. Cet énorme mall, qui mêle magasins et food hall, dénombre déjà plus de dix fermetures. Le bailleur, Unibail-Rodamco-Westfield, cherche des solutions.

    Des rideaux de fer baissés, des allées désertes, des vitrines bardées de banderoles « liquidation totale », des procédures judiciaires en cours, des commerçants déprimés et un food hall qui ne tourne qu’en fin de semaine… Bienvenue aux Ateliers Gaîté, le centre commercial ouvert il y a tout juste un an et quatre mois sur les ruines du vieux centre des années 1970, le long de la gare Montparnasse (XIVe).

    Paris (XIVe), le 15 février. Seize mois après l'ouverture des Ateliers Gaîté, le centre commercial peine à trouver sa vitesse de croisière. LP/C.C.

    Ce projet - périmé, donc condamné, dès sa conception - à 500 millions d’euros a nécessité un lourd chantier de cinq ans !
    Une solution : tout raser, et mettre un espace vert à la place...

    lfar d'accord avec le juste commentaire de Dominique Dupré-Henry
    "Un « flop » prévisible tellement ce quartier surdensifié est devenu inhospitalier : aucune envie de s’y arrêter ni de faire des courses. Une fournaise dès qu’il fait beau : ultra bétonné, ni arbres, ni ombre, redoutable #IlôtDeChaleur."

     

    7. De SOS CALVAIRES :

    "Beau travail de #restauration en #Poitou, grâce à nos #bénévoles !  Soutenez nos actions, faites un don en cliquant ici : soscalvaires.org/faire-un-don/"

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  • C'est aussi tout cela (tous ”ceux-là”...), la France : dans les Ephémérides cette semaine...

    Voici ce que vous trouverez cette semaine dans les Ephémérides (et, en permanence : Du passé faisons table rase.pdf )  :

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     Dimanche : 1637 : Parution du Discours de la méthode. 1795 : Mort de Louis XVII, le deuxième Roi martyr. 1939 : Charles Maurras est reçu à l'Académie française. 1959 : Mort de Jean de la Varende.

     Lundi :  1109 : Ré-organisation de la Foire du Lendit, à Saint-Denis. 1660 : Louis XIV épouse Marie-Thérèse. 1664 : Jérôme Hatt fonde à Strasbourg la Brasserie du Canon, qui deviendra Kronenbourg. 1793 : Les Vendéens s'emparent de Saumur. 1815 : Fin du Congrès de Vienne.

    • Mardi 1194 : Le feu ravage la cathédrale de Chartres. 1673 : Naissance de Duguay-Trouin. 1794 : Instauration de la Terreur. 1875 : Pose de la première pierre de la basilique du Sacré-Coeur de Montmartre. 1913 : Pie X élève Saint-Sauveur de Rocamadour au rang de Basilique.  1944 : Massacre d'Oradour-sur-Glane. 1951 : Mort de Jean-Jacques Waltz, dit Hansi.

    • Mercredi : 1144 : Consécration du chevet de l'abbaye de Saint Denis. 1738 : Naissance de Christophe Oberkampf. 1909 : Tremblement de terre en Provence. 1916 : La "Tranchée des baïonettes". 1928 : Naissance de Michel Mourre. 2012 : Le Louvre préempte l'un des plus beaux chefs d'oeuvre de Bouchardon : le buste représentant Charles Frédéric de La Tour du Pin, marquis de Gouvernet.

    Jeudi :  1672 : Traversée du Rhin par les armées de Louis XIV. 1709 : Lettre de Louis XIV à la Nation. 1750 : Naissance d'Anne-Eléonore Franchi. 1793 : Cathelineau Commandant en chef de la Grande Armée catholique et Royale. 1827 : Création de la première ligne de Chemin de fer. 1867 : Naissance de Charles Fabry, co-découvreur de la Couche d'ozone.

     Vendredi : 

  • C'est aussi tout cela (tous ceux-là...) ”la France” : Dans les Ephémérides, cette semaine....

    Pour "quoi", et dans quel esprit, nous "faisons mémoire"... :

    Charles Maurras : "...je mets quelque chose au-dessus d'elle (l'espérance) c'est la mémoire, la sainte et grande mémoire d'un beau passé, quand il est plein de gloire et fort de vertu, car c'est avec lui que l'on fabrique un avenir solide, et des races vivaces"

    Jean de la Varende : "...le souvenir porte en soi une vitalité supérieure, et nous ramène à cette notion suprême : la chaîne, dont nous ne sommes qu’un maillon".

    Pourquoi des Ephémérides.pdf

    Table des Matières Ephémérides - Premier semestre.pdf

     Table des Matières Ephémérides - Second semestre.pdf

        Musique dans les Ephémérides.pdf

     

           Voici ce que vous trouverez cette semaine dans les Ephémérides :       

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    · Dimanche : 1914 : Mort de Frédéric Mistral

    · Lundi : 1918 : Ferdinand Foch nommé Généralissime. 1973 : Création du Parc naturel des Ecrins. 1980 : Création de la Société Arianespace. 2009 : Le franco-russe Mikhaïl Leonidivich Gromov reçoit le Prix Abel. 

    · Mardi : 1785 : Naissance du duc de Normandie, futur Louis XVII. 1793 : Proclamation des Chouans du Morbihan de La Roche Bernard. 1926 : Mort du Duc d'Orléans, celui qui aurait été Philippe VIII.

    · Mercredi : 1854 : Début de la Guerre de Crimée. 1910 : Premier vol d'un hydravion. 1935 : Jacques Bainville est élu à l'Académie française. 1994 : Mort d'Eugène Ionesco.

    · Jeudi : 1796 : Charette est fusillé. 1967 : Lancement du premier sous-marin nucléaire français, Le Redoutable.

    · Vendredi : 1349 : Le Dauphiné devient français. 1707 : Mort de Vauban. 1842 : Mort de Madame Vigée-Lebrun. 1844 : Naissance de Verlaine. 1930 : Première élection de la Reine d'Arles.

    · Samedi : 1519 : Naissance du futur Henri II. 1547 : Mort de François Premier. 1640 : Création du Louis d'or. 1814 : Publication de la brochure de Chateaubriand "De Buonaparte et des Bourbons...". 1887 : Naissance de Saint John Perse. 1889 : Inauguration de la Tour Eiffel. 1905 : Guillaume II débarque à Tanger...

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  • Sacrée NKM ! Il est « exécrable » de dire que la Corée est jaune, ou le Congo noir ?

     

    Par Academos 

     

    academos.jpgNKM, entre autres énormités nombreuses et répétées, s'était déjà signalée par un baroque « Buisson, l'homme qui veut faire gagner Charles Maurras ». On ne pourrait, depuis, noter chacune de ses niaiseries, mais la dernière en date mérite, malgré tout, que l'on s'y arrête quelques instants. NKM a réagi au propos fort raisonnable, et du reste très banal, de Nadine Morano, qui reprenait elle-même la phrase de de Gaulle,  rappelant que la France est un pays de race blanche, de culture gréco-latine et de tradition chrétienne.

    Tollé, évidemment, chez les immigrationnistes. Tollé aussi chez Les Républicains (Sarko serait, paraît-il, ulcéré, on se demande bien pourquoi). Bref, pas mal de gens ont des boutons après cette déclaration d'évidence de Nadine Morano, qui a courageusement maintenu ses propos.

    On pourrait se contenter de hausser les épaules, d'en rire, et de se dire que la première chose à faire est de conseiller à Sarkozy, NKM et tous ceux à qui ces propos de simple bon sens ont donné des boutons d'aller consulter un dermato. Hélas, pour, eux, ce n'est pas l'épiderme qui est malade, mais l'esprit, la tête, le mental qui sont touchés, et dans lesquels le « politiquement correct » et l'esprit « mécanisé » (Pierre Boutang) ont fait des ravages, probablement irréversibles.

    Ainsi, donc, pour NKM dire que la France est un pays de race blanche est « exécrable ». Irai-je en taule si je dis que la Corée est un pays jaune et le Congo un pays noir ? Je commence à me poser des questions.

    Mais, en vérité, dussé-je surprendre, c'est NKM qui a raison : si l'on pose comme postulat que la république idéologique française fait table rase non seulement du passé mais aussi de ce qui est encore une réalité, alors, oui, il est exécrable de rappeler les racines européennes et blanches, gréco-latines et chrétiennes de la France.

    Le mérite du propos de Nadine Morano aura été de forcer chacun à tomber le masque et à choisir son camp : la France, ou la république idéologique.  Laquelle fait démarrer la France en 1789 comme Daech fait démarrer le monde à Mahomet.

  • À la découverte du fonds lafautearousseau (33) : Georges Mathieu

    lafautearousseau, c'est plus de 28.000 Notes ou articles (et autant de "commentaires" !), 21 Albums, 49 Grands Textes, 33 PDF, 16 Pages, 366 Éphémérides...

    Il est naturel que nos nouveaux lecteurs, et même certains plus anciens, se perdent un peu dans cette masse de documents, comme dans une grande bibliothèque, et passent ainsi à côté de choses qui pourraient les intéresser...

    Aussi avons-nous résolu de "sortir", assez régulièrement, tel ou tel de ces documents, afin d'inciter chacun à se plonger, sans modération, dans ce riche Fonds, sans cesse augmenté depuis la création de lafautearousseau, le 28 février 2007...

    Aujourd'hui : Sur Georges Mathieu...

    (tiré de notre Éphéméride du 27 janvier)

    (retrouvez l'ensemble de ces "incitations" dans notre Catégorie :

    Á la découverte du "Fonds lafautearousseau")

     

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    1921 : Naissance de Georges Mathieu
     

    27 janvier,viollet le duc,saint denis,sainte chapelle,saint sernin,carcassonne,vezelay,notre-dame de paris,lassus,victor hugo,chateaubriand,louis philippe,merimee

     

    Opposant irréductible à la bien-pensance républicaine et à l’imposture démocratique, Georges Mathieu fut l’immense artiste de l’abstraction lyrique, "peinture essentielle" selon Pierre Boutang.

    De lui, Philippe Aleyrac écrivit : il "porte à l’élévation et s’insurge contre la laideur qui règne et la médiocrité du monde".

     

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    "Les Capétiens partout"

     

    Georges Mathieu n'hésitait jamais à rappeler qu’ "en 1955, lorsque Pierre Boutang voulut créer son propre hebdomadaire, il me demanda de faire la maquette de ce qui allait devenir La Nation Française (ci dessous), que l’on dit avoir été "l’honneur de la presse écrite d’après-guerre"; et, évoquant sa "passion monarchique", il affirmait aussi : "la plus grande gloire de Maurras à mes yeux fut d’avoir démontré superbement la crétinerie de la démocratie, annonçant implicitement le totalitarisme et la mondialisation destructrice des nations."

     

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    De lui, Jean Cocteau disait : "...un grand seigneur : tout ce qu’il touche devient féodal et noble..."
     

    27 janvier,viollet le duc,saint denis,sainte chapelle,saint sernin,carcassonne,vezelay,notre-dame de paris,lassus,victor hugo,chateaubriand,louis philippe,merimee

    La bataille de Bouvines, Centre Georges Pompidou

     

     https://georges-mathieu.fr/
     
  • Société • Les prix 2017 de la Carpette anglaise ont été attribués ...

     

    Les distinctions attribuées le sont en termes brefs, ironiques et savoureux d'une redoutable efficacité. Les lecteurs de Lafautearousseau apprécieront les choix 2017.  LFAR

    Réuni chez Lipp, le 13 décembre 2017, sous la présidence avisée de Philippe de Saint Robert (écrivain, engagé dans la défense de la langue française), le jury composé de représentants du monde littéraire, politique [1] et associatif [2], a décerné le prix de la Carpette anglaise 2017 à un membre des « élites françaises » qui s’est particulièrement distingué par son entêtement à promouvoir la domination de l’anglo-américain en France au détriment de la langue française.

    A été distinguée, au second tour de scrutin par huit voix contre une à l’association française de normalisation (AFNOR [3]) : Mme Anne Hidalgo, maire de Paris, pour l’utilisation prioritaire de l’anglais comme langue de communication de la Ville de Paris à destination des touristes et des étudiants étrangers, pour avoir fait projeter en février 2017 sur la tour Eiffel le slogan « Made for Sharing » de la candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2024.

    Le prix à titre étranger [4] a été attribué, au premier tour de scrutin, à M. Donald Tusk, président du Conseil européen, pour s’exprimer en priorité en anglais excluant notamment le français de sa communication.

    Que déshonneur leur soit rendu !

    L’Académie a décidé dans le souci d’équilibrer le prix de la « Carpette » par la création d’un prix annuel de glorification de personnalités ou institutions qui se seront illustrées dans la promotion de la langue française. Dans ce but, un prix « Tapis rouge » sera créé en 2018 et remis au printemps prochain.

    Le cas Macron

    Emmanuel Macron, page Facebook

    Emmanuel Macron, page Facebook

    Les débats du 13 décembre 2018 ont été plus animés qu’à l’ordinaire. En effet, la liste des lauréats à choisir comprenait le nom de M. Emmanuel Macron. Il s’était en effet distingué en 2017 par des actes : divers anglicismes publics, dont sa « Task force », surtout des allocutions en anglais, en janvier à l’université Humboldt de Berlin, cet été à la télévision pour reprocher – légitimement – à M. Donald Trump sa sortie de la Cop21, puis en décembre par l’affichage public « One planet Summit » lors de la conférence – bienvenue – qu’il a organisée à Paris.

    Mais il était aussi, dans la logique du « en même temps », proposé pour un prix à créer du « Tapis rouge » saluant dûment ses annonces enthousiasmantes : d’adoption le 3 mai de la charte de francophonie proposée par l’Association francophone d’Amitié et de Liaison (AFAL) ; d’une politique de relance du français et de la Francophonie (29 août à Paris, puis 9 novembre à Abou Dhabi), assortie d’un plan concret pour le début de 2018 ; et, le 16 septembre à Port-Marly : « Nous restaurerons Villers-Cotterêts et en ferons le château de la Francophonie », dont le projet bien connu de l’Élysée est porté depuis 2001 par ALF et d’autres associations.

    Mais, dans sa grande sagesse, l’Académie a décidé, à une large majorité, de ne pas mettre en cause le chef de l’État, ni dans un sens, ni dans l’autre.  

    (Albert Salon un diplomate français engagé dans la défense de la francophonie.)

    [1] Anne Cublier, Marie Treps, Paul-Marie Coûteaux, Benoît Duteurtre, Dominique Noguez sont membres de l’académie de la Carpette anglaise.
    [2] Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française (Asselaf), Avenir de la langue française (ALF), Cercle des écrivains cheminots (CLEC), le Collectif unitaire républicain pour la résistance, l’initiative et l’émancipation linguistique (COURRIEL), Défense de la langue française (DLF) et Le Droit de comprendre (DDC).
    [3] Des textes d’origine européenne jamais traduits en français pourront désormais figurer dans la collection des normes nationales. Ainsi un texte en anglais pourrait être mis à la disposition du public, en tant que norme nationale portant le sigle « NF ».
    [4] Le prix spécial à titre étranger est attribué à un membre de la nomenklatura européenne ou internationale, pour sa contribution servile à la propagation de la langue anglaise.
    Contact : Marc Favre d’Échallens, secrétaire de l’académie de la Carpette anglaise.
    Courriel : parlerfranc@aol.com Académie de la Carpette anglaise, Le Droit de comprendre, 222 avenue de Versailles, 75016 Paris.

  • Mathieu Bock-Côté : après la polémique, ce qui restera du livre de Patrick Buisson

     

    Par Mathieu Bock-Côté    

    L'essai de Patrick Buisson a déclenché les passions, mais sous l'angle des confidences à l'endroit de l'ancien président. Mathieu Bock-Côté, pense au contraire que La cause du peuple est d'abord et avant tout un livre d'analyse politico-philosophique de notre époque [Figarovox, 18.10]. Cette chronique brillante - et selon toute vraisemblance pertinente pour qui n'a pas encore lu le livre de Patrick Buisson - porte, elle aussi, son regard très en profondeur non seulement dans l'essentiel de cet ouvrage mais aussi dans les maux dont souffrent nos sociétés - la société française tout particulièrement - et dans les perspectives et conditions d'une possible renaissance. Il y a là de très belles et très sûres réflexions qui intéressent au premier chef les royalistes, les patriotes et, au delà, tous les Français qui selon l'expression de Thierry Maulnier « persistent à aimer la France et à ne pas désespérer d'elle ».  Lafautearousseau 

     

    3222752275.jpg« Un brulot ». Un « livre à charge ». Un « règlement de comptes », ajoutèrent certains. C'est ainsi qu'on a accueilli La cause du peuple (Perrin, 2016), le dernier livre de Patrick Buisson, en prenant bien la peine de rappeler, comme à l'habitude, tout son parcours idéologique, comme s'il fallait mettre en garde le commun des lecteurs contre lui. Ces mises en garde faites, on a tout fait pour réduire cet ouvrage à une compilation de confidences et d'indiscrétions, comme s'il se livrait à la manière d'un petit tas de secret sur la Sarkozie. En gros, ce serait un livre de ragots. Comment ne pas voir là une autre preuve que la plupart du temps, les journalistes ne lisent pas vraiment les livres dont ils parlent ? Ou s'ils les ont lus, qu'ils se fichent bien de l'essentiel. Ou alors, peut-être ont-ils décidé d'enterrer celui qu'on veut à tout prix faire passer pour un mauvais génie ? Chose certaine, ils ne se sont pas intéressés à l'analyse de notre situation historique que Buisson a pris la peine d'élaborer sur plus de 400 pages, avec un bonheur d'écriture indéniable: on se contentera d'y coller une sale petite étiquette radioactive pour en faire un infréquentable personnage. Le vrai pouvoir de la gauche médiatique, c'est de décerner des certificats de respectabilité auxquels on prête encore de la valeur.

    Et c'est dommage. Très dommage. Car La cause du peuple est probablement un des livres les plus importants parus ces dernières années - j'ajouterais, un des plus passionnants. Si Buisson joue à sa manière le rôle du chroniqueur des années Sarkozy, qu'il a accompagné de 2005 à 2012 en voulant en faire le héraut de la France telle qu'il se l'imagine, il nous propose surtout, dans cet ouvrage, une puissante analyse de notre temps. Il croise la psychologie politique, la philosophie politique et l'anthropologie politique et son regard va très en profondeur. Il s'agit de faire un portrait de l'époque à travers la présidence d'un homme qu'il aurait souhaité frappé par la « grâce d'État » mais qui n'est jamais vraiment parvenu à faire quelque chose de son incroyable énergie, comme s'il était paralysé par son désir de reconnaissance par les branchés et les élégants, représentés à ses côtés par son épouse. Sarkozy, pour Buisson, est d'abord l'histoire d'un talent gâché, d'une immense déception. C'est l'histoire d'un homme qui aurait préféré l'agitation à l'action, en confondant l'hyperactivité médiatique et le travail de fond. Il n'aura pas su saisir la part sacrée du politique, la symbolique sacrificielle du pouvoir. Le pouvoir devait le conduire dans la jet-set mondiale où il jouirait, enfin riche, de son ascension sociale parfaitement réussie.

    On le sait, Patrick Buisson a été grand stratège du sarkozysme électoral en 2007, c'est-à-dire d'une campagne misant sur la transgression du politiquement correct en mettant de l'avant la notion d'identité nationale, longtemps concédée par la droite « républicaine » à la droite populiste. Buisson en était convaincu : il fallait mener la guerre culturelle à une gauche depuis trop longtemps hégémonique dans le monde des idées. Mais cette notion n'avait rien d'un hochet rhétorique chez lui. Au contraire, à travers elle, il était possible de renouer avec la part conservatrice de la droite et plus fondamentalement, de sortir d'une vision strictement économique de l'homme, qui passe souvent pour la seule rationnelle, surtout à droite, où on croit répondre aux besoins de l'âme humaine avec une approche strictement comptable. L'identité nationale ouvrait, pour Buisson, sur la part symbolique et anthropologique de la communauté politique : cette part, qui se dérobe à l'artificialisme sociologique, est probablement la plus importante. L'identité nationale permettait de faire une brèche dans une mythologie progressiste glosant sans cesse sur les valeurs républicaines pour mieux occulter l'identité historique de la France.

    C'est cette part que Buisson cherchera à mettre de l'avant pendant cinq ans, en invitant Nicolas Sarkozy à se l'approprier. Qu'il s'agisse de la question de l'autorité de l'État, de l'immigration ou des questions sociétales, Buisson revient toujours à la charge en rappelant une chose fondamentale : le peuple français fait une expérience pénible de sa désagrégation. Ce constat est vrai pour l'ensemble des peuples occidentaux. Il voit ses symboles s'égrener, ses repères se brouiller, son identité s'émietter. Il se sent de plus en plus devenir étranger chez lui. Ses aspirations profondes sont étouffées, et mêmes déniées. On les présente comme autant d'archaïsmes ou de phobies alors qu'il s'agit d'invariants anthropologiques que la civilisation avait traditionnellement pris en charge et mis en forme. La vocation du politique, nous dit Buisson, est d'abord conservatrice: il s'agit de préserver une communauté humaine, qui est une œuvre historique vivante, et non pas toujours de la réformer pour l'adapter à la mode du jour. Il y a dans le cœur humain un désir de permanence qu'on doit respecter. Lorsqu'on le nie, on pousse l'homme à la solitude extrême, puis à la détresse.

    Buisson souhaite reconstituer le peuple français, et pour cela, il croit nécessaire de renouer politiquement avec lui. Alors que les élites ne savent plus défendre une souveraineté de plus en plus vidée de sa substance, il faut aller directement au peuple pour reconstituer une véritable puissance publique. C'est en puisant directement dans la légitimité populaire que Buisson entend régénérer le pouvoir, le déprendre des nombreuses gangues qui l'enserrent comme le droit européen ou international ou encore, les nombreux corporatismes qui entravent la poursuite de l'intérêt général. Mais, ajoute-t-il, la gauche ne pense pas trop de bien de ce retour au peuple, puisque depuis très longtemps, elle se méfie des préjugés du peuple, qui se montre toujours trop attaché à ses coutumes : elle rêve d'une démocratie sans le peuple pour la souiller de ses mœurs. C'est l'histoire du rapport entre le progressisme et le peuple dans la modernité. Dans le cadre de la campagne de 2012, Buisson cherchera quand même à convaincre Nicolas Sarkozy de miser sur une politique référendaire qui pourrait faire éclater le dispositif annihilant la souveraineté. Il n'y parviendra pas vraiment, même s'il poussera le président-candidat à renouer avec une posture transgressive.

    Mais un peuple n'est pas, quoi qu'en pensent les théoriciens des sciences sociales, une construction artificielle qu'on peut créer et décréer par décret. Et c'est en puisant dans son histoire qu'il peut renaître, en retrouvant ses racines les plus profondes. L'histoire est chose complexe : les formes qu'elle a engendrées peuvent se métamorphoser, renaître, et c'est dans cette optique que Buisson revient sur la question des racines chrétiennes de la France. Formée dans la matrice du christianisme, la France s'est couverte au fil de l'histoire d'églises, avant de les déserter assez brutalement au vingtième siècle - il faut dire qu'on a aussi cherché violemment à lui arracher ses racines chrétiennes avant cela. Dans un monde marqué par l'esprit de conquête d'un certain islam, par une immigration massive et par une déliaison sociale de plus en plus brutale, la France est prête à se réapproprier son héritage chrétien à la manière d'une « ressource politique immédiatement disponible » (p.322). Le catholicisme s'offre non plus nécessairement comme une foi mais comme une culture ayant permis aux Français d'accéder à la transcendance et vers laquelle ils peuvent se retourner à la manière d'une identité civilisationnelle.

    On me pardonnera de le redire, mais on aurait tort de voir dans cet ouvrage essentiel une bête charge contre un homme désaimé. En fait, quiconque recense La cause du peuple est condamné à ne rendre que partiellement compte de l'exceptionnelle réflexion qui s'y trouve. Buisson, en fait, fait le portrait de la misère d'une époque qui a le culot de se croire presque irréprochable alors qu'elle pousse les hommes à la misère affective et spirituelle et finalement, à une solitude si violente qu'elle représente peut-être la pire misère qui soit. En creux, il formule un programme de redressement qui est moins fait de mesures ciblées que d'un appel à renouer avec une idée de l'homme autrement plus riche que celle qui domine en modernité avancée : il n'y aura pas de réforme politique sans réforme intellectuelle et morale, dirait-on. L'homme politique ne doit plus voir devant lui une société flottant dans un éternel présent où se meuvent des individus bardés de droits mais un peuple historiquement constitué. Et il doit moins se présenter comme un habile gestionnaire du présent que comme un homme incarnant le passé, le présent et l'avenir d'une civilisation.

    Si Nicolas Sarkozy savait parler et faire de bons discours, il ne savait finalement pas incarner sa fonction et encore moins son pays. À lire Patrick Buisson, c'était un comédien de talent qui n'avait pas de vocation sacrificielle. Buisson a échoué a en faire le grand homme qu'il aurait peut-être pu être. Pouvait-il en être autrement ? On comprend pourquoi la figure du général de Gaulle hante les pages de La cause du peuple. Mais il ajoute : « de n'avoir pas réussi la mission que je m'étais donnée ne prouve rien. D'autres, je le sais, viendront après moi pour dire et redire que ne font qu'un la cause du peuple et l'amour de la France » (p.442). Un pays dure tant que dure dans le cœur des hommes le désir qu'il persévère dans son être : la flamme de la résistance doit toujours être portée pour un jour le faire renaître mais il arrive qu'ils soient bien peu nombreux à la maintenir. Ce qui habite Patrick Buisson, manifestement, c'est l'espérance d'une renaissance française.

    La cité a quelque chose de sacré : à travers elle, l'homme fait l'expérience d'une part essentielle de lui-même, qui le transcende, qui le grandit, qui l'anoblit. « Aimer la France, dit-il, ce n'est pas aimer une forme morte, mais ce que cette forme recèle et manifeste d'impérissable ». Et Buisson ajoute : « Ce n'est pas ce qui mourra ou ce qui est déjà mort qu'il nous faut aimer, mais bien ce qui ne peut mourir et qui a traversé l'épaisseur des temps. Quelque chose qui relève du rêve, désir et vouloir d'immortalité. Quelque chose qui dépasse nos pauvres vies. Et qui transcende notre basse époque. Infiniment » (p.442-443). La cité est gardienne d'une part de l'âme humaine et elle ne saurait bien la garder sans un véritable ancrage anthropologique. Mais elle ne saurait, heureusement, se l'approprier complètement et il appartient aux hommes qui croient à la suite du monde de la cultiver, d'en faire le cœur de leur vie, pour transmettre ce que l'homme ne peut renier sans se renier lui-même, pour honorer ce qu'on ne saurait oublier sans s'avilir intimement.

    « Un peuple n'est pas, quoi qu'en pensent les théoriciens des sciences sociales, une construction artificielle qu'on peut créer et décréer par décret. »

    Mathieu Bock-Côté 

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007). Son dernier livre, Le multiculturalisme comme religion politique, vient de paraître aux éditions du Cerf.

  • Génération identitaire victime de la dissolution de BarakaCity, par Nicolas Lévine.

    Paris, novembre 2019

    © Remon Haazen/Shutterstock/SIPA Numéro de reportage : Shutterstock40821926_000005

    Le projet visant à interdire Génération identitaire en donne fortement l’impression.

    Il y a de cela quelques semaines, Gérald Darmanin annonçait sur Twitter la dissolution de l’ONG islamiste Baraka City. Immédiatement, sur le même réseau social, où, sur l’air des victimes (paroles de Camélia Jordana, fanfare du FLN), la plupart des jeunes prennent la défense des djihadistes après chaque attentat, tout ce que la France compte de racisés s’était indigné et avait exigé la dissolution parallèle de Génération Identitaire.

    2.jpgLes figures de l’islamo-gauchisme avaient fait de même. Pas entendues sur le moment, elles ne désarmèrent pas. Le 4 janvier, dans Regards, revue progressiste ultra, elles y allaient carrément d’une tribune afin que « la haine » du « groupuscule d’extrême droite » soit enfin admise par les pouvoirs publics et entraîne sa chute. 

    Dans cette philippique, l’exagération voisinait avec le pur mensonge. Aubry, Autain, Thomas Portes et les autres écrivaient que les membres de Génération Identitaire se prêtaient à des « actions violentes, racistes et xénophobes ». Ils précisaient que « pas un mois ne s’écoule sans que ces nervis identitaires mènent des actions de terreur à travers le pays (sic) ». De quelles « actions » parlaient-ils ? Des ratonnades ? Des viols collectifs de femmes noires et arabes dans des fermes vendéennes ? Des décapitations de musulmans ? Des tueries au FAMAS dans des concerts de raï ? Non ! Il s’agissait du déploiement d’une banderole, de l’occupation du toit de la CAF de Bobigny, du « saccage » du siège d’SOS Méditerranée à Marseille. Dans l’esprit des auteurs de ce texte fort mal écrit, l’emploi du mot « terreur » visait bien sûr à amalgamer Génération Identitaire à l’islamisme politique radical – n’hésitez pas à ajouter une épithète, ça ne coûte rien –, à mettre sur le même plan – et même un peu devant, en fait – l’agit-prop d’un mouvement patriotique et les incessants massacres perpétrés, sur notre sol, par des islamistes. Pour justifier cette odieuse comparaison, nos Durutti des beaux quartiers versaient même dans une manipulation digne des heures les plus sombres de l’Union soviétique : « En octobre, en Avignon, c’est un homme portant un blouson de Génération Identitaire qui a braqué et menacé un chef d’entreprise avant d’être abattu par la police ». On se souvient que ce jour-là, déjà sur les réseaux sociaux, les mêmes fanatiques du vivrensemble s’étaient précipités sur ce détail ; ah ! avaient-ils claironné, on vous l’avait bien dit qu’à force d’humilier les musulmans, de gifler leur sensibilité, à force d’oser mêler l’islam aux crimes commis par des loups solitaires ou des déséquilibrés, vous alliez réveiller LABÊTIMONDE. Sauf que, apprit-on rapidement, le trentenaire qui avait erré en Avignon, arme à la main, était un ancien militant du PCF, qu’il avait fait dix séjours en HP, qu’il était inconnu au bataillon chez Génération Identitaire, et que le blouson en question, n’importe qui pouvait – et peut sans doute encore – en acheter un sur Internet. La suite de la diatribe était du même tonneau. En conclusion, ces contempteurs de l’identité française révélaient le véritable motif de leur appel à Darmanin : « Nous sommes extrêmement préoccupés par la décision rendue par la cour d’appel de Grenoble qui a prononcé une relaxe suite à l’occupation du col de l’échelle (sic) ». Au printemps 2018, en effet, des membres de Génération Identitaire avait fort pacifiquement manifesté, au sommet du col en question, contre l’invasion migratoire, sous les huées des médias qui les avaient présentés comme des nazis. C’est d’abord ce verdict qui avait poussé nos maquisards du XIe arrondissement à aligner des mots dans un texte si mal fichu que même Geoffroy de Lagasnerie – le Michel Foucault de Rennes-II – en aurait honte. Malgré le soutien de la magistrature, acquise à la cause antiraciste et à l’intersectionnalité, le droit n’avait pas permis de condamner les « nervis ». Après avoir lu ce torchon, je m’étais dit – j’ai des témoins – que Darmanin ne tarderait pas à céder afin d’envoyer un « signal » à la gauche qui, depuis deux siècles, dans ce pays dont elle déteste tant le peuple, oriente tous les « débats », est l’arbitre des élégances, domine le champ des idées comme la Mannschaft dominait autrefois les Bleus – Schumacher, on te retrouvera. 

    Eh bien voilà, ça y est, nous y sommes. Après avoir répété, dans les Pyrénées, sa placide opération des Alpes, Génération Identitaire est à nouveau accablé par « les Amis du Désastre » (Renaud Camus). Et cette fois, Darmanin a pris les choses en main. « J’ai demandé aux services du ministère de l’Intérieur de réunir les éléments qui permettraient de proposer la dissolution de Génération Identitaire », a-t-il twitté. En français, cela veut dire que des fonctionnaires – et des contractuels en plus grand nombre – zélés sont en train de fouiller les CV, les comptes, les draps, les chiottes de tous les membres de l’association. « Il n’est pas de grand homme pour son valet de chambre », écrit Goethe ; il est certain qu’en sondant de la sorte, les équipes du ministre de l’Intérieur trouveront ce qu’elles cherchent ; nos juges rouges-verts pourront ainsi, enfin, condamner ce « groupuscule » qui les fait tant cauchemarder, pèse tant sur leur conscience, qu’ils ont très mauvaise, comme tout gauchiste qui se respecte. 

    Quand on est patriote, on a le droit d’être en désaccord avec les actions menées par Génération Identitaire. On a aussi et surtout le devoir de se regarder dans une glace et de se demander ce que l’on fait concrètement pour contrarier l’effondrement accéléré de la civilisation française. Génération Identitaire, avec qui je n’ai aucun lien, dont je ne connais aucun des membres, se bouge, permet à de jeunes gens de se retrouver au milieu des décombres sous le poids desquels, isolés, promis à l’amertume par un système qui vise justement à nous briser moralement, nous croulons.  Et il n’hésite pas, ce mouvement, à occuper cette rue dont la gauche se croit propriétaire. Même s’il commet peut-être des erreurs stratégiques ou de communication – qui n’en commet pas ? –, il contribue au réarmement moral et intellectuel de la jeunesse française contre les puissances qui désirent la liquider. Son programme est, il me semble, plein de bon sens : il affirme que la France appartient d’abord aux Français. Ceux qui pensent que cette revendication est raciste n’iraient jamais contester que l’Algérie appartient aux Algériens, le Bénin, aux Béninois, la Thaïlande, aux Thaïlandais. 
    Macron vient de lancer un « débat » sur l’identité nationale. Nul doute que ce dernier aussi ridicule que celui qui avait accompagné les dernières semaines du mouvement des Gilets jaunes. C’était en effet pitié que tous ces élus des territoires qui râlaient parce qu’ils n’avaient pas qui une médiathèque, qui une rocade, qui une dotation suffisante pour mieux nourrir le clientélisme sans lequel ces notables républicains resteraient dans l’ombre à laquelle leur médiocrité les destine. Quel « débat » sérieux est possible quand le pouvoir progressiste en choisit à la fois le cadre, les termes et les participants ? La dernière fois que nous eûmes droit à un raout de ce genre, sous Sarkozy, nous gagnâmes un musée de l’Immigration… De celui-là sortira peut-être un musée Adama Traoré.

     

    Nicolas Lévine est un pseudonyme. Historien, il travaille dans la fonction publique au plus près du sommet de l'Etat et écrit pour "Causeur". Dernière publication : "L'incident", 2020, Ring.
     
  • Bernanos.............. La servilité, par Frederic Poretti-Winkler.

    « Oui, pourvu qu'ils restent libres ! Non, s'ils souffrent que vous brisiez, par une mesure inouïe, le pacte national, car dès que vous aurez fait, par simple décret, des millions de Français soldats, il sera démontré que vous disposez souverainement des personnes et des biens de tous, qu'il n'y a pas de droit au-dessus du vôtre, et dès lors où s'arrêteront vos usurpations ? N'en arriverez-vous pas à prétendre décider du juste et de l'injuste, du Mal il et du Bien ? S'il en était ainsi un jour, que serais-je ? Vous auriez fait de cette vieille Chrétienté une espèce de Tyrannie analogue à celle des Barbares d'Orient…

    frédéric winkler.jpgMais l'Etat rival, tôt ou tard, fera la même chose que vous, et l’exception deviendra la règle, au consentement de tous, car je connais les hommes, moi qui suis une Patrie d'hommes. Ils trouvent la liberté belle, ils l'aiment, mais ils sont toujours prêts à lui préférer la servitude qu'ils méprisent, exactement comme ils trompent leur femme avec des gourgandines. Le vice de la servitude va aussi profond dans l'homme que celui de la luxure, et peut-être que les deux ne font qu'un. Peut-être sont-ils une expression différente et conjointe de ce principe de désespoir qui porte l'homme à se dégrader, à s’avilir, comme pour se venger de lui-même, se venger de son âme immortelle. La mesure que vous me proposez d’approuver ouvrira une brèche énorme au flanc de la Cité Chrétienne. Toutes les libertés, une à une, s'en iront par-là, car elles tiennent toutes les unes aux autres, elles sont liées les unes aux autres comme les grains du chapelet. Un jour viendra où il vous sera devenu impossible d'appeler le peuple à la guerre pour la défense de sa liberté contre l'envahisseur, car il n'aura plus de liberté, votre formule
    ne signifiera donc plus rien… » (La France contre les robots)
    « On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas d’abord qu’elle est une conspiration contre la vie intérieure. Hélas ! La liberté n’est pourtant qu’en vous, imbéciles ! »
    Le siècle des machines est celui de l’inhumanité : « l’angoisse s’est substitué à la foi ». « L’homme moderne est, avant toute chose, un déséquilibré, un anormal, et que cet homme ne pourra se sauver qu’en rompant avec la pseudo-civilisation qui détruit ses facultés supérieures. On s’obstine à ne dénoncer que les effets, sans vouloir remonter aux causes (Paul Sérant, Les dissidents de l’Action française) : « Avant d’oser parler de justice sociale, commencez donc par refaire une société, imbéciles ! » (La liberté, pour quoi faire ?). L’Etat moderne devient un « prodigieux instrument de contrainte et d’asservissement » à la fois tentaculaire, malfaisant, parasite même, vivant sur une masse d’individus que l’on rend anonyme et irresponsable : « mi-usurier, mi-policier, dont l’œil est dans toutes les serrures et la main dans toutes les poches », disposera bientôt, sans entraves, des libertés et des biens des citoyens. Il est devenu « un monstre », il a des besoins de montre, les monstres ne discutent pas, ils croissent, et leur croissance est leur seule loi. Ces organisations colossales qui ne sont plus à l’échelle humaine et qui se chargent de tout, assument tout, n’ont plus rien de politique » ». Il surveille nos vies comme nos consciences, contrôle nos besoins comme nos biens, limite notre liberté et demain ? Sera-t-il ce monstre dont la croissance sans limites tuera toute vie ?
    « Le citoyen moyen des démocraties s’attache encore désespérément à l’idée que, le cauchemar dissipé, il se réveillera dans le monde qu’il a connu jadis et qu’il pourra y jouir tranquillement de l’espèce de liberté qui lui paraît la plus précieuse – celle du commerce. En attendant, il spécule tant qu’il peut sur la hausse… » (Le chemin de la croix des âmes). Il va jusqu’à dire, plus loin que lorsque les dictateurs seront pendus, qu’on n’oublie pas d’y mettre à côté les grands spéculateurs internationaux : « …et qui pour vendre un peu plus longtemps aux dictatures leur houille, leur acier, leur pétrole, ont failli perdre le monde »
    Et puis, que peut comprendre un homme sortit de la matrice sociétale actuelle, conformiste et aseptisée. Cet homme actuel est formaté aux besoins d’une société matérialiste dont il accepte par résignation les menottes dorées. Que comprend-il encore de nos temps classiques, de nos temps médiévaux de grande lumière, où libres nous vivions. Peut-être étions-nous soumis à des disgrâces, des épidémies comme des inégalités multiples, mais quelle vie communautaire c’était alors. Que comprend encore cet homme aux lignes de Molière et de Racine, aux courbes de la Cathédrale de Chartres, comme à la grâce de Versailles. Est-il encore capable de frissonner aux dentelles des remparts de quelques murs transpirant l’histoire. Peut il apprécier l’éclosion d’une fleur comme le passage des nuages moutonnés aux couleurs arc-en-ciel. Peut-il encore apprécier la fraîcheur des sources sous les clairières, où chantent encore quelques elfes, naissant de notre subconscient imaginaire ? Il faudra un jour choisir le chemin de la vie où s’enfoncer dans celui destructeur de la technique. N’oublions jamais, comme le disait Bernanos, que nous avons le choix et c’est nous qui faisons l’histoire !
    Des monstres bureaucratiques menant une économie sans quartier, pour des masses sous tutelle de l’Etat. Un Etat caché sous des apparences libertaires impose des dictatures économiques donnant un : « idéal de réformes sociales destinées à assurer le confort des masses sous la tutelle croissante de l’Etat… Or chaque « victoire de l’égalité » est d’abord et avant tout une victoire pour l’Etat au détriment de la société. Quant aux masses, ces immenses agrégats d’individus désocialisés et impuissants, elles ne peuvent que se donner à des tyrans, ces derniers n’étant précisément que leur sublimation. A ces divers titres, les Etats démocratiques ne sont donc que des Etats totalitaires en pleine genèse et il est aussi ridicule de les opposer d’une manière tranchée que d’opposer le « têtard à la grenouille… » ». Selon Bernanos c’est une victoire de l’Etat sur la société. Les familles comme les individus ne sont plus que des masses « désocialisées », sans pouvoir, se livrant au bon vouloir de tyrans, les manipulant et les emmenant vers des sociétés concentrationnaires : « les régimes totalitaires n’avaient fait que parcourir en peu d’années le même chemin que les démocraties réalistes et matérialistes devaient parcourir en un siècle ou deux ». L’Etat républicain a réussi à supprimer la société d’Ancien régime, aidé d’ailleurs du Code civil, destructeur des familles : « Mon frère, je veux avoir à Paris cent familles, toutes s’étant élevées avec le trône et restant seules considérables, puisque ce sont des fidéicommis et que ce qui ne sera pas à elle va se dissocier par l’effet du Code civil. Etablissez le Code civil à Naples ; tout ce qui ne vous est pas attaché va se détruire en peu d’années et ce que vous voulez conserver se consolidera (grâce a l’institution des majorats). Voilà le grand avantage du Code civil. Il faut établir le Code civil chez vous. Il consolidera votre puissance puisque par lui, tout ce qui n’est pas fidéicommis tombe et il ne reste plus de grandes maisons que celles que vous érigerez en fiefs. C'est ce qui m’a fait prêcher un Code civil et m’a porté à l’établir » (Lettre de Napoléon Bonaparte à son frère Joseph). La société qui survit aujourd’hui n’est plus qu’une poussière d’individu, bref celle-ci est dans un état de décomposition et l’Etat qui reste par conséquent est omnipotent. L’Etat prend ainsi tous les pouvoirs qui jadis, constituaient la société civile. L’égalitarisme a tout nivelé ce qui, hier en était l’ossature : privilèges, corps, traditions, autorités, hiérarchie, droits. Bernanos s’insurge contre l’Etat qui a détruit la vie sociétale, composée de « l’ensemble des groupements particuliers qui la composent et se font assez rigoureusement équilibre ». Bref l’Etat moderne est un cancer et la société « un corps en train de pourrir. L’armature se fera de plus en plus rigide, prendra de plus en plus de place à mesure que le corps en occupera moins, jusqu’au jour où l’appareil orthopédique se sera tout à fait substitué au corps réduit à rien ». La destruction des corps intermédiaires, voulu par la Révolution, une certaine nuit du 04 aout et officialisé par l’Empire, entraîna l’horrible souffrance ouvrière du XIXe siècle. Ces corps protégeaient l’individu comme les familles dans l’évolution technique d’alors, désormais le progrès technologique, sans contrôle, est un des meilleurs instruments de massification pour l’asservissement progressif des peuples. La technique est aussi pour Bernanos, devenue trop présente, envahissante. L’Etat totalitaire « est moins une cause qu’un symbole, ce n’est pas lui qui détruit la liberté, il s’organise sur ses ruines ».
    Le système repose sur une fausse conception de l’homme. Pour le comprendre, il suffit de revenir sur les thèses rousseauistes, comme celles des « Lumières », qui engendreront celles du marxisme, par réaction, faisant de l’homme un « animal perfectionné ». Cette conception entraîne tous les abus possibles, comme les massacres et populicides. Ce n’est pas pour rien que selon l’historien juif Israël ELDAD : « La dernière pierre que l’on arracha à la Bastille servit de première pierre aux chambres à gaz d’Auschwitz. » Il appellera donc à une révolution « totale », spirituelle et élitiste contre la « religion du progrès », idée de « vieux acceptants » : « ce pitoyable alibi « d’hommes dévalués… préférant se venger sur l’histoire de leur dévaluation », idée qui justifie depuis deux siècles la résignation des imbéciles ». A cela Bernanos déclare que l’on ne subit pas l’histoire mais on la fait !
    F. PORETTI-Winkler (http://boutique-royaliste.fr/index.php…) à suivre..