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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Grandes ”Une” de L'Action française : du 4 au 11 septembre 1934, la croisière du Campana...(2/11)

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

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    • Dans le numéro du Lundi 23 Juillet 34 (page deux)... :

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    Cela pourra surprendre, mais L'Action française n'insista pas trop sur la Croisière, les tous premiers jours, ni sur la présence de Maurras à bord, pendant la première journée; ni sur sa brève rencontre avec le Comte de Paris...

    D'autre journaux relatèrent pourtant ces moments : tel, ci-dessous, Le Petit Marseillais...

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    Charles Maurras, accompagné entre autres de Maurice Pujo, Lucien Lacour, Georges Calzant, Marcel Langlois... embarqua donc le 4, jour du départ, et, lors de la première étape à Gênes, le 5, reçut le Comte de Paris lors de son arrivée à bord (ci-dessus, et, ci-dessous avec Pujo).

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    L'inique loi d'exil du 22 juin 1886 interdisait évidemment au Prince un embarquement depuis la France (cette loi ne sera abolie que le 24 juin 1950). 

    Les Camelots et les quatre cents participants réservèrent au Prince un accueil des plus chaleureux... :

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    ...et le Prince, entouré de Maurras et d'autres responsables du mouvement passa en revue les Camelots :

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    Croisière du Campana — Wikipédia

    Joyeuse bande de Camelots sur le Campana :

    Mais Maurras quitta tout de suite la Croisière, pour se rendre en Provence (voir nos prochaines livraisons)...

    Le mardi 11, dernier jour de la Croisière, L'A.F. ne publia qu'une très courte information sur le voyage, dans sa "Une" malgré tout :

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    Il fallut donc attendre le mercredi 12 Septembre, dont on a la "Une" en entame de note, pour avoir plus de la moitié de la page consacrée à la Croisière (terminée la veille) et, surtout, aux paroles du Prince, en réponse à celles de Pujo; c'est Georges Gaudy qui termine le compte-rendu...

    Voici le lien conduisant à cette "Une" :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k765724m/f1.image

    (Cliquez sur les images pour les agrandir)

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    Suite et fin du discours du Prince, en réponse à celui de Pujo (quatrième colonne) :

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  • Grandes ”Une” de L'Action française : La mort de Freud, par Léon Daudet...

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

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    Voici la "Une" du Vendredi 6 Octobre 1939 

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k767572h

    • le premier septembre, la France et la Grande-Bretagne ont déclaré la guerre à l'Allemagne hitlérienne;

    • et, le à Moscou - les ministres des Affaires étrangères allemand, Joachim von Ribbentrop, et soviétique, Viatcheslav Molotov, ont signé le pacte de non-agression germano-soviétique...

    La manchette du journal revient sur les propos du Maréchal Foch... :

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    ... qui ne fait que reprendre l'avertissement de Maurras sur le Nazisme et le Communisme, à égalité dans l'horreur, et faits pour s'entendre, comme nous l'avons donné dans nos deus "Grandes "Une"..." suivantes :

    • numéro du Dimanche 1er Juillet 1934 :

    Grandes "Une" de L'Action française : (1/2) Nazisme et communisme ? À égalité dans l'horreur ! Et faits pour d'entendre : Maurras prend le pari... gagnant !

    • numéro du Mardi 22 Août 1939 :

    Grandes "Une" de L'Action française : (2/2) Nazisme et communisme ? À égalité dans l'horreur ! Et faits pour d'entendre : Maurras prend le pari... gagnant !

    Pourtant, dans le numéro de ce 6 octobre, c'est sur l'article de Daudet (médecin de formation) que l'on s'arrêtera, car Freud est mort le 23 septembre précédent...

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  • Quand François Périer obligeait (presque) Michel Déon à adhérer à l'Action française ...

    Périer Maurras Déon Fig Mag 1.jpgDans Le Figaro Magazine d'il y a deux semaines, Jean-Christophe Buisson se contente de laisse parler Michel Déon, après presque quatre-vingt ans : de sa jeunesse lycéenne, de son arrivée à l'Action française, poussé d'y entrer par François Périer au lendemain du 6 février 34, puis encore de ses longues nuits de travail avec Maurras, à l'imprimerie du journal, à Paris et à Lyon et de cette sorte d'intimité filiale qui naquit alors entre le vieil homme et lui; puis, enfin de ses rencontres d'après-guerre, avec Nimier, Morand, Laurent, Blondin, Chardonne, Cocteau, Coco Chanel ...et quelques autres.

    Les "maurrassiens" - victimaires plus souvent qu'à leur tour - s'obstinent à ne voir dans la destinée posthume de leur "maître" que l'élément de la "malédiction" : "M", le maudit, aiment-ils à se lamenter. Pour peu, ils contribueraient à le maintenir dans cet état de déréliction, qui cadre, au fond, avec leurs schémas et leurs formules, sans voir l'autre facette de cette même destinée de Maurras : cette espèce de tendresse, de respect pour cet homme intrépide et d'affection nostalgique dont beaucoup  témoignent, à son égard, y compris dans la grande presse.

    Au fait, nous ignorions que Maurras s'était amusé à rimer à propos du jeune Déon, déjà fumeur de pipe. Voici, pour ceux qui n'auront pas le courage d'aller plus avant, le quatrain que l'on pourra y lire :  

    Mais, bien finis nos temps torpides,

    Soyez bourrée, ô Sucre, ô Miel 

    Des chaudes herbes nicotides

    PRINCESSE, pipe de Michel 

    Qu'on lise donc, si on le souhaite, ces deux pleines pages du Figaro Magazine, où l'on retrouve tout ce charme si particulier des récits de Déon.  

    (Pour lire l'article du Figaro Magazine, cliquez sur l'image)

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  • Vu sur la page FB de l'Action française Toulon, Coluche : le temps passe, pas ses idées

    Si la Monarchie n’est pas un remède miracle, elle est le régime qui peut permettre, avant tout, de garantir la justice sociale et de ne pas abandonner ceux qui souffrent d’une crise (en fait, d’un processus de mondialisation…) dont ils ne sont guère, en tant que tels, responsables !

    L’indépendance de l’institution royale, de par le fait que la naissance ne doit rien à la fortune, lui donne l’occasion (qui est, en fait, un devoir) de parler au-dessus des simples intérêts privés, y compris des plus riches, que ceux-ci soient des individus ou des sociétés privées.

    Ni aujourd'hui ni jamais, la richesse ne suffit à classer un homme, mais aujourd'hui plus que jamais la pauvreté le déclasse.
    CHARLES MAURRAS

  • Le legs d'Action française, par Gérard Leclerc : une nouvelle Catégorie dans lafautearousseau...

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    Du 2 au 23 août, lafautearousseau a repris l'intégralité de la conférence donnée par Gérard Leclerc au Camp Maxime Real del Sarte 2019, et publiée, en dix parties, par le blog national de la RN/CRAF.

    Pour la commodité de la consultation, nous avons réuni ces dix parties en une seule Catégorie : Gérard Leclerc - Le legs d'Action française

    La qualité de cette étude justifie amplement sa présence à côté d'autres de nos Catégories, comme par exemple celles de Pierre Debray ( Une politique pour l'an 2000 et Maurras et le fascisme ) ou de François Schwerer ( Bioéthique : culture de mort )...

    Nous vous souhaitons une bonne lecture, pour cette nouvelle Catégorie, comme pour les autres...

  • Présence de Maurras, tous azimuts

     

    3578948983.jpg« Au secours, Maurras revient ! ». s'alarmait l'Obs, le mois dernier, dans une vidéo pour les nuls, où un journaliste indigne - François Reynaert - dressait de Charles Maurras un portrait d'une pauvreté extrême. Pauvre et faux à la fois  ! Il s'agissait de faire savoir « pourquoi on doit s'inquiéter du retour de Maurras, l'idole de Patrick Buisson ». Le même Patrick Buisson qui venait de publier un ouvrage de réflexion politique profonde, connaissant un grand succès et suscitant de nombreux éloges venus de tous les bords ... 

    Mais Nathalie Kosciusko-Morizet s'était déjà publiquement émue et indignée de cette influence de Maurras, penseur politique - dont elle ne savait rien et n'avait pas lu une ligne - sur Patrick Buisson, - mais pas seulement - du temps où ce dernier était le conseiller le plus écouté et le plus déterminant du président de la République alors en exercice, Nicolas Sarkozy. dont elle-même avait été, pourtant, porte-parole de campagne ... Drôle de monde !

    L'influence de Maurras n'avait d'ailleurs attendu ni Sarkozy ni Buisson pour s'exercer jusqu'aux plus hauts sommets de l'Etat. Ceux qui connaissent quelque peu l'histoire de la Ve République savent que Kiel et Tanger fut un livre de chevet de Georges Pompidou, alors que lui aussi était président de la République, et qu'il en fit l'un des sujets les plus remarqués d'une célèbre conférence devant les étudiants de Science Po Paris.

    En vérité, l'influence de Maurras - maudit, selon son statut officiel - n'a jamais cessé d'être une réalité, dans le monde politique, journalistique, intellectuel et universitaire, où les recherches qui lui sont consacrées n'ont jamais été aussi nombreuses et approfondies, telles celles que mène, par exemple, le professeur Olivier Dard, aujourd'hui, à Paris Sorbonne (Paris IV) ... Le même Oliver Dard qui lui a consacré un ouvrage et qui définit Maurras comme un « contemporain capital ». En réalité, dans tous les secteurs où cela importe particulièrement, Maurras est présent.   

    Hommage à Charles Maurras 1.jpgChose étonnante pour certains : l'influence et l'attrait que Maurras exerce aussi aujourd'hui sur une nouvelle jeunesse, nombreuse et ardente. Ainsi celle qui s'est rassemblée, avec quelques anciens, à Roquevaire, ce samedi [19.11] et qui s'est rendue en cortège à travers les rues de la petite ville provençale sur son tombeau pour un hommage fervent. (Illustration en titre). 

    Cette nouvelle jeunesse se retrouve dans ce qu'évoquent ces lignes de Pierre Boutang, qu'elle cite sur sa page Internet, et qui parlent de circonstances anciennes étonnamment semblables à celles qu'elle vit aujourd'hui, preuve que - fût-ce pour que quelques uns s'en inquiètent - l'influence tous azimuts de Maurras n'est pas près de s'éteindre :

    « La présence de Maurras étonne ; la séduction qu'il recommence d'exercer sur les jeunes esprits, ce second printemps de la génération spirituelle, plonge les puissants et les habiles dans la plus lourde, et plaisante, stupeur. De lui, de sa méthode, des belles harmonies qu'il a instituées, il recommence de naître un grand murmure, moins audible dans les lâches assemblées publiques ou les timides salles de rédaction, que dans les petites réunions, les pauvres chambres, où les étudiants se rassemblent, et se demandent : qu'en sera-t-il de nous, de la vérité et du pays ? »

    Pierre Boutang,

    Les Abeilles de Delphes 

    Lire aussi dans Lafautearousseau ...

    « Au secours, Maurras revient ! » s'alarme l'Obs... Mais un misérable Maurras forgé par la haine et la bêtise

    L'Obs

    Un triste sire a encore frappé : François Reynaert vient de déverser sur Maurras sa haine et son inculture

  • 15 août 2018 • Prière de Charles Maurras à la Vierge Marie

    Le Couronnement de la Vierge, Le Greco, 1605 (Chapelle de l'Hôpital de la Charité à Illescas) 

     

    « Savez-vous ce qu'est devenue
    La mystique rose au cœur pur
    Qui, neige et feu, sous de longs voiles
    Qu'auréolèrent sept étoiles,
    Emparadisa Terre et Mer
    Et, du péché libératrice,
    De la douleur consolatrice
    Eut pitié même de l'Enfer ?

    Dites-nous : la Vierge Marie
    Ne règne plus dans votre ciel
    Et votre terre défleurie,
    Désert de cendres et de sel,
    Ne mène plus l'ogive en flamme
    S'ouvrir aux pieds de Notre Dame,
    Jurer l'amour entre ses mains
    Et lui chanter : — Ô belle, ô claire,
    Dans la maison d'un même Père
    Abritez nos cœurs pèlerins ! »
     

     

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    Charles Maurras

    Ode à la Bataille de la Marne - Extrait (1918)

     

     

     

  • Eric Zemmour dénonce le retrait de Maurras du livre des commémorations nationales 2018

     

    Zémmour défend Maurras dans un - quasi - sans fautes ... A écouter !  LFAR

     

     

  • L'Action Française dans la Grande Guerre [7] Guerre totale contre lʼEurope

    Maurras et Proudhon

     

    Nationalisme intégral et anarcho-syndicalisme 

    Avant-guerre une alliance tout à fait étrange au premier abord avait commencé à se cristalliser. Cette alliance avait été suscitée par lʼAction Française, qui entendait discuter directement avec ceux à qui, supposément, ils sʼopposaient de façon diamétrale : les partisans du syndicalisme révolutionnaire, héritiers de la pensée de Pierre-Joseph Proudhon notamment. Lʼobjectif était de les convaincre du bien-fondé du royalisme, le principe monarchique étant au fond « lʼanarchie + UN  (le Roi) », pour reprendre une fameuse formule.      

    berth.jpgLe 17 novembre 1911 a lieu la première réunion du Cercle Proudhon. Ses principaux organisateurs sont Henri Lagrange, Georges Valois et Gilbert Maire. Un proche de Georges Sorel, connu pour sa définition du « mythe », qui encore aujourdʼhui fait autorité dans les sciences sociales, et qui est considéré comme le « frère ennemi » de Jean Jaurès, est la prise de guerre la plus importante des tenants du nationalisme intégral : Édouard Berth (photo), ancien socialiste devenu disciple, outre Sorel, de Charles Péguy. Berth partageait avec Maurras une aversion pour le parlementarisme dit démocratique, ainsi quʼune grande admiration pour lʼAntiquité. 

    À partir de janvier 1912 le groupe édite une revue trimestrielle appelée les Cahiers du Cercle Proudhon. Pour la République ce rassemblement de lʼultra-gauche et de lʼultra-droite était dangereux, car il rendait possible une convergence de la classe ouvrière et de la classe moyenne dirigée vers un objectif commun, la dissolution de la République, représentée par une putain se vendant au bourgeois pour les uns et par une gueuse pour les autres. Lʼanti-France voyait émerger une force bâtie sur lʼunion des contraires, qui pouvait lui être fatale. Un mouvement qui célébrerait autant le martyre vendéen que le martyre des ouvriers grévistes de Fourmies. 

    Pour lʼobservateur dʼaujourdʼhui, il peut paraître impensable que le syndicalisme révolutionnaire de Sorel puisse être miscible dans le royalisme nationaliste de Maurras.      

    En réalité les deux mouvements ont en commun de sʼopposer à lʼÉtat moderne qui au gouvernement des hommes substitue lʼadministration des choses. Au jacobinisme ils préfèrent le fédéralisme, lʼautonomie des « petites patries », des collectivités locales, dont les libertés sont bafouées par une République centralisatrice qui nie tout particularisme, prélève impôts et taxes à outrance et protège les intérêts dʼune élite nouvelle, une aristocratie financière qui vit de la rente que lui procure le crédit, cʼest-à-dire, aujourd’hui, lʼargent quʼelle prête à lʼÉtat.      

    4234346337.jpgRappelons également que lʼautre grande figure du nationalisme avec Maurras, Maurice Barrès (photo), se revendiqua pendant longtemps socialiste. Il « ne craignait jamais dʼinsister sur lʼunion intime des idées nationalistes et socialistes. […] Cʼest lui qui, le premier, fit voisiner nationalisme et socialisme sous forme imprimée, dans la Cocarde, quʼil publia de septembre 1894 à mars 1895. Dans les pages de celle-ci, on trouvait associés des compagnons aussi peu faits pour sʼentendre que René Boylesve, Charles Maurras, Frédéric Amouretti, Camille Mauclair et des syndicalistes extrémistes, tels que Augustin Hamon et Fernand Pelloutier. »[1]      

    thumbnail.jpgAu fond La Cocarde était une sorte de préfiguration des Cahiers du Cercle Proudhon. Il est à ce sujet important de prendre en considération ce quʼécrivait Maurras au point de départ de la guerre dans LʼAction Française du 2 août 1914, dont le titre en une était « La France sous les armes », en réaction à lʼassassinat de Jean Jaurès : 

    « Ma jeunesse a connu des socialistes presque chauvins. Il en était même dʼantisémites, dont quelques-uns se retrouvèrent, à lʼaffaire Dreyfus, contre Dreyfus ou bien sur un terrain de stricte neutralité. Lʼhypothèse dʼun socialisme nationaliste nʼétait pas plus improbable quʼune autre vers lʼannée 1894. […] Il eût été possible de prévoir comme de savoir. Lʼhistoire mieux interrogée aurait dû prévenir M. Jaurès et les socialistes qui le subissaient tous quʼils tournaient le dos à leur siècle. Lʼévolution, comme ils disent, ne va pas à lʼunité, mais bien à la diversité. Nous sommes moins près des États-Unis dʼEurope, Bainville vous lʼa souvent dit, quʼaux temps des Vergennes et des Choiseul, qui en étaient moins près quʼHenri IV, au moment du projet de paix perpétuelle, dont le simple rêve était de beaucoup inférieur à cette Unité du monde chrétien que le Moyen-Age a réalisée. Cette diversification croissante emporte des risques de guerre croissants. » 

    Le propos de Maurras consiste au fond à reprocher à ceux qui ont pris la tête du mouvement socialiste, et donc au premier chef Jaurès, de manquer de réalisme, de prendre, pour le dire trivialement, leurs désirs pour des réalités. Sa critique rappelle celle que faisait Marx à lʼencontre des socialistes français quand il les taxait dʼutopiques et de doux rêveurs. 

    De plus Maurras soutient que si les choses avaient pris une autre tournure, socialistes et royalistes auraient très bien pu se coaliser et travailler, main dans la main, à saper les bases de la société moderne, libérale et démocratique. Même l’antisémitisme ambiant à droite comme à gauche, fin XIXe – début XXe siècle, rassemble les deux courants. Il suffit de lire  ces lignes écrites par Proudhon dans Césarisme et christianisme – « Le Juif est par tempérament anti-producteur, ni agriculteur, ni industriel, pas même vraiment commerçant. Cʼest un entremetteur, toujours frauduleux et parasite, qui opère en affaires, comme en philosophie, par la fabrication, la contrefaçon, le maquillage... Sa politique en économie est toute négative ; cʼest le mauvais principe, Satan, Ahriman, incarné dans la race de Sem »[2] – pour constater quʼil y avait alors un certain nombre de points dʼaccord entre ces deux écoles de pensée, en particulier dans leur dénonciation de lʼutilitarisme et du matérialisme propre à la société bourgeoise moderne.          

    Le cercle Proudhon fut, précisément, dissout durant lʼété 1914, au moment de la mobilisation.          

    Aux yeux des républicains la mobilisation fut ainsi un moment de grâce. LʼUnion Sacrée eut pour eux le mérite de mettre un terme à lʼalliance des nationalistes intégraux et des socialistes radicaux. 

    La synergie, par nature, est réputée décupler la force dont disposent initialement les parties qui la composent. Ce rapprochement des forces anti-système, si elle sʼétait consolidée, aurait pu briser la République. Mais le militarisme prussien, aiguillé par la boussole maçonnique, voulut que les événements advinssent autrement.  (A suivre)  ■ 

    [1]  Eugen Weber, LʼAction Française, Paris, Stock, 1964, p. 88.
    [2]  Cité par Rolland Villeneuve, Dictionnaire du diable, Paris, Omnibus, 1998, p. 792.

    Articles précédents ...

    L'Action Française dans la Grande Guerre [1] La guerre sans l'aimer
    L'Action Française dans la Grande Guerre [2] Un prescripteur d’opinion de plus en plus important 
    L'Action Française dans la Grande Guerre [3] L’Union Sacrée : un ralliement ?
    L'Action Française dans la Grande Guerre [4] L’Union Sacrée : un ralliement ?
    L'Action Française dans la Grande Guerre [5] L’« affaire des panoplies »
    L'Action Française dans la Grande Guerre [6] Guerre totale contre lʼEurope

     

    lafautearousseau

  • Grandes ”Une” de L'Action française : du 4 au 11 septembre 1934, la croisière du Campana...(3/11))

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

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    • Dans le numéro du Lundi 23 Juillet 34 (page deux)... :

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    Voici la "Une" du Jeudi 13 Septembre  :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7657250/f1.image.zoom

    Cette "Une" contient essentiellement deux choses :

    • 1. Après la croisière du "Campana" - Une lettre de Monseigneur le Comte de Paris...

    • 2. Et, signé Georges Gaudy, un début de relation de l'ensemble de cette croisière : "De Naples à Palerme"

    Cependant, on sait que Maurras n'a participé qu'à un seul jour de cette croisière, qu'il a quittée juste après avoir reçu le Prince, pour se rendre en Provence, où il n'est pas resté inactif, bien au contraire ! En page quatre, dans la rubrique "Ligue d'Action française" on lit ceci :

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    Puis Maurras ira à Manosque : ce sera dans nos prochaines livraisons...

    1. La lettre du Comte de Paris :

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    2. "De Naples à Palerme", par Georges Gaudy :

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    (ici, on remonte à la deuxième colonne de l'image précédente pour avoir la suite et fin...)

    • Mais on a aussi, en page quatre, le long premier paragraphe de la Revue de Presse (signée "Intérim") qui est consacré à "La croisière du Campana" et occupe toute la première colonne de gauche, 

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    Ici, bien entendu, pour avoir la suite, on remonte à la deuxième colonne des deux premières images de cette "Revue de Presse...

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    Pour lire les articles...

    En bas de page, une courte "barre de tâches" vous permet d'utiliser le zoom (tout à gauche de la barre) et de changer de page (flèche tout à droite); une fois appuyé sur "zoom", vous aurez, cette fois tout en haut de la page, une autre "barre de tâches" : en cliquant sur le "+", il ne vous restera plus, avec votre souris, qu'à vous promener sur la page, puis passer à la deuxième pour lire la suite...

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  • Quand notre ami Santiago Abascal (”Santi”), de Vox, parle comme Maurras...

    "De toutes les libertés humaines, la plus précieuse est l'indépendance de la Patrie" (L’Action française, 11 septembre 1915)

    "...Se acabó el elitismo subvencionado de los sindicatos de clase. Se acabaron sus juergas a costa del sudor de los españoles. Se acabaron sus engaños y se acabó su relato. La patria es la única defensa que tienen los trabajadores..."

    https://twitter.com/MeerRocio/status/1510172098119061506?s=20&t=ZkFnec6ndOolxZSWTRM7Pw

  • Cardinal Sarah dixit, par Rémy Mahoudeaux.

    Le Figarovox a publié une tribune du , émérite de la congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements. C’est un texte curieux, un peu méditation, un peu exhortation. Il mérite d’être lu au calme, en silence, plusieurs fois, intériorisé. 

    8.jpgLes mots du vieux cardinal guinéen méritent cette attention pour tenter d’en saisir la subtilité, au moins en partie. Et vous qui me lisez, soyez bien conscients que je n’ai aucune garantie à vous donner sur ma juste compréhension de son contenu.

    Le cardinal rappelle que l’Église n’est pas en charge de donner une cohérence à un monde qui n’en a pas, parce qu’il a perdu sa spiritualité. Rendre possible la rencontre de l’homme et de Jésus est son seul but, pour conduire l’homme à la foi. Ce n’est possible qu’à cause de la continuité du Sacré, depuis les enseignements et la Cène de Jésus jusqu’à aujourd’hui. Que l’Église perde cette continuité avec une rupture dans la chaîne du Sacré, elle y perdra sa cohérence séculaire, la confiance de ceux que cette rupture choquerait, et en définitive sa paix. Il appartient aux évêques d’œuvrer à l’enrichissement mutuel des formes liturgiques et à la cohabitation de ceux qui forment l’Église. Il conclut : « Nul n’est en trop dans l’Église de Dieu ! » (Et qu’il me pardonne d’avoir tenté de résumer sa tribune)

    Quelques réflexions personnelles.

    En ce jour de l’Assomption, à mon arrivée dans l’Église St Patern de Vannes, la « des tradis » n’était pas encore terminée. Elle a débordé sur l’horaire, induisant un retard de la messe « des conciliaires » qui a suivi. Ces derniers auront pu, comme moi, constater la piété fervente et respectueuse et la vitalité démographique de l’assemblée des tradis. Les renvoyer au cliché de vieux croûtons nostalgiques relève de la désinformation.

    Je reste un « militant » de la doctrine sociale de l’Église, outil métapolitique prodigieux d’intelligence et de cohérence. Elle gagnerait à servir de prisme de compréhension et d’action, y compris dans les sociétés déchristianisées ou ne l’ayant jamais été. Mais même si l’Église tient un discours pertinent et fécond sur l’état du monde, ce n’est qu’une tâche subsidiaire par rapport à son devoir d’organiser la rencontre des hommes avec Jésus. Le cardinal Sarah a raison de nous l’écrire.

    Il y a un mot moderne et à la mode que je n’aime pas : disruptif. Il justifie en un langage de cuistre le changement -référent : Le changement, c’est bien par nature alors changeons. Je ne crois pas que le Concile Vatican II ait été disruptif, même si sa lecture effective par certaines églises dont l’Église de questionne. On se souvient par exemple de l’enfouissement ou des catéchismes qui ne parlaient plus de Jésus. Mais l’Église ne cède-t-elle pas à la tentation disruptive en décidant de faire du passé table rase ? Je ne sais pas répondre à cette question, mais me la poser me gêne déjà assez.

    Et puis, « Nul n’est en trop dans l’Église de Dieu ! », ça veut dire que tous ceux qui ne sont pas dans cette Église y ont pourtant une place. À nous de le leur dire !

     

    Rémy Mahoudeaux

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

  • Série : Le legs d'Action française ; rubrique 10 : Nécessité d’un examen critique rigoureux en vue de l’avenir, par Géra

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

    Voi­ci la dixième et der­nière rubrique de Gérard Leclerc sur « Le legs de l’Action fran­çaise ». Il nous invite à un exa­men cri­tique rigou­reux des crises qui ont secoué le mou­ve­ment néo-roya­liste. Cet exa­men cri­tique exclut toute ten­ta­tion de vou­loir plai­der sa « non-culpa­bi­li­té » auprès des idéo­logues de la pen­sée domi­nante. Ce serait recon­naitre la légi­ti­mi­té de l’hégémonie idéo­lo­gique en place. Notre exa­men cri­tique doit expli­quer le sens d’une posi­tion en fonc­tion du contexte qui a sans doute chan­gé, mais sans prendre les cri­tères de nos adver­saires idéo­lo­giques.

    gerard leclerc.jpgOui, il nous faut faire la cri­tique des armes sans pour autant désar­mer. Oui, il nous faut trou­ver de nou­velles armes et écar­ter celles qui ne sont plus effi­caces. C’est pour cela que Gérard Leclerc pro­pose, aux mili­tants et cadres du mou­ve­ment, des pistes pour inven­ter un futur qui ne sera pas une morne répé­ti­tion, mais une aven­ture pour la France des temps pro­chains. (ndlr)

    Le legs de l’Ac­tion fran­çaise est quelque chose d’impressionnant, qui doit être reçu avec toute la recon­nais­sance, et même toute la pié­té néces­saires, mais aus­si avec l’es­prit de ce que Maur­ras appe­lait «  la tra­di­tion cri­tique » .

    C’est le contraire, je l’ai mon­tré, d’un « long fleuve tran­quille  ». L’histoire de l’Action fran­çaise s’a­na­lyse comme une longue suite d’é­preuves, elle ne sau­rait échap­per à des crises qui sont le reflet de diverses évo­lu­tions his­to­riques. De telles crises, qui ont mar­qué la vie du mou­ve­ment depuis ses ori­gines sont, à vrai dire, inévi­tables. Sans doute fau­dra-t-il ana­ly­ser les plus impor­tantes d’entre elles. Je pense notam­ment à celles-ci :

    - l’exclusion d’Henri Lagrange (Cercle Prou­dhon) en 1913 ;

    - la condam­na­tion par Pie XI en 1926 ;

    - la rup­ture de Ber­na­nos en 1932 ;

    - le désastre de 1940, Vichy, la Résis­tance et la Libé­ra­tion ;

    - la rup­ture de Pierre Bou­tang en 1955 ;

    - la rup­ture de la Nou­velle Action fran­çaise, en 1971, à laquelle j’ai été per­son­nel­le­ment asso­cié.

    Par­mi les crises catas­tro­phiques subies par l’Action fran­çaise, j’ajouterai la mort de Jacques Bain­ville en 1936. Il m’est arri­vé d’affirmer que c’était la plus grave d’entre elles. Durant la Seconde Guerre mon­diale, la luci­di­té de l’auteur des Consé­quences poli­tiques de la paix a fait tra­gi­que­ment défaut au jour­nal, au mou­ve­ment et à Maur­ras lui-même. À par­tir de la cer­ti­tude que le maré­chal Pétain était l’unique pro­tec­teur de la France acca­blée face à la vic­toire écra­sante de l’Allemagne nazie, Maur­ras s’est arc-bou­té sur une adhé­sion qui, à par­tir de novembre 1942, a per­du à nos yeux sa cré­di­bi­li­té. Son neveu et fils adop­tif, Jacques Maur­ras, était d’avis qu’il aurait fal­lu sus­pendre alors la publi­ca­tion du quo­ti­dien. L’échec de Vichy a été cruel pour l’Action fran­çaise et celui qui l’incarnait, mais aus­si pour la cause qu’ils ser­vaient. Il importe pour l’avenir de faire de cette période un exa­men cri­tique authen­tique : ni condam­na­tion sans appel récu­sant l’objectivité, ni ten­ta­tive apo­lo­gé­tique pour ten­ter d’excuser et, du coup, fuir l’analyse par­fai­te­ment rigou­reuse qui s’impose.

    Cela n’est pas seule­ment vrai pour cette période cru­ciale. C’est l’ensemble d’une his­toire qu’il s’agit d’envisager dans toute son ampleur et sa com­plexi­té. Loin de tout déni­gre­ment, il s’agit de recon­naître en quoi l’Action fran­çaise a pu éclai­rer l’opinion pen­dant un demi-siècle, en quoi elle a failli. Ce qui est cer­tain, c’est qu’en dépit de ses défauts, elle demeure une des écoles poli­tiques les plus mar­quantes du XXe  siècle. Sa fécon­di­té s’est avé­rée avec les figures de pre­mier plan, celles d’un Pierre Bou­tang et d’un Pierre Debray qui ont su assu­mer l’héritage et le faire fruc­ti­fier. Aux nou­velles géné­ra­tions de reprendre la tâche, avec la gra­ti­tude néces­saire et l’acuité du regard. Mais aus­si avec toutes les audaces pour inven­ter un futur qui ne sera pas une morne répé­ti­tion, mais une aven­ture pour la France des temps pro­chains.

    Gérard Leclerc ( confé­rence au CMRDS 2019 )

    Retrou­vez les rubriques de l’été mili­tant 2020, sur le site de l’Action fran­çaise.

    Il vous suf­fit de cli­quer sur le lien sou­li­gné. Elles sont pro­po­sées dans l’ordre de publi­ca­tion.

    Par Chris­tian Fran­chet d’Esperey

    1 – Est-il oppor­tun de s’accrocher à un homme aus­si décrié ?

    2 – Les posi­tions les plus contes­tées de Maur­ras ne doivent plus faire écran à ses décou­vertes majeures

    3 – maur­ras­sisme intra-muros et maur­ras­sisme hors les murs

    4 – Une demarche d’aggiornamento cest-a-dire de mise au jour

    Par Phi­lippe Lal­le­ment

    Le maur­ras­sisme est-il deve­nu un simple objet d etude his­to­rique

    Par Gérard Leclerc

    1. Le legs d’Ac­tion fran­çaise
    2. Maur­ras huma­niste et poete
    3. L homme de la cite le repu­bli­cain
    4. Un mou­ve­ment dote dune sin­gu­liere force d attrac­tion
    5. Crise de 1926 un nou­veau Port-royal
    6. Traces de guerre civile les quatre etats confe­deres – l anti­se­mi­tisme
    7. Bou­tang et Debray renouent avec la seduc­tion intel­lec­tuelle du maur­ras­sisme
    8. Bou­tang la legi­ti­mite revi­si­tee et l anti­se­mi­tisme aban­donne
    9. Le catho­lique pro sovie­tique Pierre Debray conver­ti au roya­lisme
  • Documents pour servir à une Histoire de l'URP (53) : Quelques informations sur Le Commandant Dromard, premier Président

    (retrouvez notre sélection de "Documents..." dans notre Catégorie "Documents pour servir à une histoire de l'URP"...)

     

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    Ci-dessus, photo du Commandant Dromard, parue dans L'Almanach d'Action française pour l'année 1928 (page 347)

     

    On n'a malheureusement pas autant d'informations qu'on le souhaiterait sur le Commandant Dromard, qui fut le premier Président de notre Union Royaliste Provençale.

    Pourtant, son nom fut écrit des dizaines de fois dans L'Action française, lors des compte-rendus des grands Rassemblements royalistes (de Barbentane, le 29 mai 1927 ou de Roquemartine, le 5 août 1934, ci-dessus) ou des autres manifestations marseillaises et provençales, comme la double inauguration de la statue de Jeanne d'Arc, en haut de La Canebière, en 1942 et 1943 (voir ici, pour 1942, et ici, pour 1943).

    J'avais demandé à Pierre Chauvet - qui lui succéda à la tête de l'URP - et à Jean Lavoëgie - qui fut Chef des Camelots dans la "Dixième zone", la nôtre... - de me parler de lui; ainsi, bien entendu, qu'à mon père, Camelot marseillais de toujours : tous les trois, avec leurs mots à eux, différents mais se rejoignant sur le fond, me firent la même réponse : Dromard fut un serviteur fidèle et zélé de notre Cause, un Président actif et infatigable, toujours assidu à sa tâche, mais sans jamais d'accroc ni de dispute ou problèmes d'aucune sorte, ni de pas de côté, ni d'action(s) ou de décision(s) controversée(s). Tout entier donné à sa Cause, il ne vivait que pour servir : les gens heureux n'ont pas d'histoire, dit le dicton...

    Finalement, n'est-ce pas le plus beau des éloges que l'on puisse faire d'un Président de Fédération ? Pendant trente ans, du lendemain de la Guerre à sa mort, le premier mai 1950, il a servi, fidèlement, infatigablement, toujours là, toujours présent et actif, et le rappeler suffit pour lui rendre hommage, même si manquent photos et documents...

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    (cliquez sur le document pour l'agrandir)

    Louis, Francois, Marie Joseph Dromard fut nommé Chevalier de la Légion d'Honneur le 2 août 1920; puis promu Officier le 30 juin 1939...

    Il mourut le premier Mai 1950, à Marseille, où il demeurait (au 64, Boulevard Rabatau)

    (comme pour notre précédente livraison, traitant de L'Ordre Provençal, nous mettons en fin de cette note deux liens intéressants, en ceci qu'ils fournissent un grand nombre de noms, dates et lieux, personnalités; le tout mêlé dans un ensemble parfois un peu long, ennuyeux, voire "poussiéreux" : le lecteur en usera comme bon lui semble; pour notre part, nous en avons extrait certains des renseignements suivants...)

    François Davin

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    Ci-dessus et ci-dessous : après le Rassemblement royaliste de Roquemartine, le 5 Août 34, raconté dans le numéro de de L'Action française du mardi 7 août 34...

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    On trouvera dans les liens en bas de page les informations suivantes :

    "...Les années 1919-1922 voient une « réaction » du mouvement sous l’impulsion de quelques hommes nouveaux. Le plus important, celui qui allait réorganiser la section marseillaise et la diriger jusqu’à sa mort en 1950, étendant son influence sur le département puis la région, dans une fidélité totale au maître de Martigues, n’était pas d’origine provençale. Organisateur sérieux et compétent, d’une grande disponibilité il avait pour nom Louis Dromard.

    Né à Besançon le 15 juin 1878, ce fils d’un monteur de boîtiers de montres, profondément catholique, avait fait ses études chez les Eudistes qui dirigeaient le collège catholique de la capitale franc-comtoise; il avait préparé ensuite Saint-Cyr où il était entré en 1898. Sorti lieutenant en 1900, il avait démissionné en 1903 pour des raisons plus personnelles que politiques.

    Il s’était vu offrir une situation de courtier en graines oléagineuses dans le grand port méditerranéen. Il « descendit » donc vers le Sud, s’y associa avec un certain Devos, s’y maria, eut sept enfants, dont deux morts jeunes, et il ne quitta plus sa nouvelle patrie.

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    (cliquez sur le document pour l'agrandir)

     

    Parti en 1914 comme capitaine d’infanterie de réserve, il était revenu de la guerre avec une blessure, la Croix de guerre et le grade de commandant qui devait la plupart du temps accompagner son nom.

    Pour le seconder, on trouve deux disciples d’Esculape : le docteur Gilles qui, né à Marseille en 1860, habitait dans la banlieue ouvrière de Saint-Henri, et le docteur Roubion qui, né en octobre 1873 à Aups dans le Var, demeurait près de la gare Saint-Charles. Le premier assumera jusqu’en 1926 le secrétariat de la section tandis que le second va prendre, à partir de l’été 1920, la direction locale de « l’union des corporations françaises » et coiffer un groupe d’« études sociales ».

    Le Commandant Dromard habitait - on l'a dit - au 64, Boulevard Rabatau, à un jet de pierre de l'actuel Stade Orange Vélodrome...

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    Sur le document ci-dessus, on voit, à gauche, la signature du Commandant Dromard, "le récipiendaire" (à droite, celle du Général Délégué; cliquez sur le document pour l'agrandir...

     

    En 1942 et 1943, on inaugura à Marseille, sur la parvis de l'église des Réformés, en haut de La Canebière, la belle statue de Jeanne d'Arc, qui s'y trouve toujours. Naturellement, en sa qualité de président du Comité Jeanne d'Arc, le Commandant Dromard - assisté du jeune Pierre Chauvet qui devait lui succéder à sa mort, huit ans plus tard - prit toute sa part, qui fut importante, dans le mouvement qui conduisit à l'installation de cette statue : dans les deux compte-rendus de L'Action française qui rapportent l'évènement, le Commandant Dromard y est appelé "Inspecteur général de L'Action française" ! Bigre ! :

    • Documents pour servir à une Histoire de l'URP (50) : Dimanche 10 Mai 1942, Marseille : première inauguration de la statue de Jeanne d'Arc aux Réformés, en haut de La Canebière...(Acte 1)

    • Documents pour servir à une Histoire de l'URP (50) : Dimanche 9 Mai 1943, Marseille : deuxième inauguration de la statue de Jeanne d'Arc aux Réformés, en haut de La Canebière...(Acte 2)

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    En septembre 1934, le Commandant Dromard fit partie des quatre cents "heureux" qui accompagnèrent le Dauphin, futur Henri VI, lors de la croisière du Campana; avec Maurras, Pujo, Calzant, Lacour, Gaudy...; puis il accompagna Maurras pour le traditionnel banquet annuel de Martigues, et la non moins traditionnelle visite de Maurras à Manosque : toutes choses dont nous parlerons très bientôt, ici-même, et qui permettent, là-aussi, de glaner de précieux renseignements sur le Commandant Dromard, car L'Action française en parla, de cette croisière du Campana, durant tout le mois de septembre, surtout sous la plume alerte de Georges Gaudy, qui rapporte un grand nombre d'anecdotes savoureuses ou émouvantes, telle celle-ci (dans l'AF du 25 septembre 34) :

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    En octobre 1907 fut créé dans la cité phocéenne un groupe d’études, bientôt transformé en section d’Action française. Son président était Paul Vernet, sous-directeur de la compagnie de navigation Cyprien Fabre. En avril 1908, Aix vit naître à son tour une section présidée par Urvoy de Closmadeuc, breton devenu méridional par son mariage avec une de Foresta; à la même époque apparut la section d’Avignon avec l’avocat Joseph Amic et le commandant Barre.

    Le 5 mars 1909, tous les militants marseillais accueillirent la marquise de Mac Mahon. Un mois auparavant, le 25 janvier 1909, les Camelots du Roi avaient "chahuté" une représentation au théâtre du Gymnase : vingt-sept d’entre eux furent interpellés, dont l’un, l'étudiant Joseph Lambert, 24 ans, sera le premier responsable des Camelots du Roi...

    L’Action française participa à l’Union sacrée, pendant toute la Guerre : les sections, souvent formées d’hommes jeunes, vont payer un lourd tribut au conflit. Dès août 1914, deux membres notoires de la section marseillaise sont tués au sein du XVème Corps d’armée : le commandant Marnas dont le fils était l’un des animateurs du groupe des lycéens et le lieutenant de chasseurs alpins Emmanuel Court de Payen descendant d’une longue lignée de "savonniers du Roi".

    Rassemblement royaliste à Barbentane, le 29 mai 1927

     

    Ils sont bientôt suivis en septembre par deux autres héritiers de vieilles familles "blanches" : Pierre Abeille et Guy de Lombardon-Montezan. Au total, rien que dans la cité phocéenne 46 ligueurs vont être tués ou blessés soit un bon tiers de la section. Aix compte neuf morts parmi lesquels Jean de Monval, fils et petit-fils de membres du comité légitimiste, Pierre Jourdan fils de notaire qui, à peine sorti du collège catholique, avait contribué au lancement en 1911 de la revue Les Quatre Dauphins, et Lionel des Rieux, quadragénaire, descendant des « seigneurs d’Orange », poète et condisciple de Maurras, que Bainville appréciait tant; Bainville qui aimait à citer l'alexandrin de Lionel des Rieux, parlant de Mistral :

    "Sous un toit de Maillane, Homère vit encore..."

    À Maillane, patrie de l’ "Homère provençal", on dénombre quatorze morts sur quarante ligueurs, à Saint-Rémy treize sur cinquante…

    C'est dans ce contexte qu'eut lieu, après la Guerre, la ré-organisation du mouvement, et qu'intervint, en Provence, le Commandant Dromard...

    En avril 1920, Marcel Viel, avocat de 36 ans, seul survivant des orateurs nîmois d’avant-guerre, s’est inscrit au barreau de Marseille et devient vice-président de la section. Au même moment un autre Gardois, Jules Servent, se voit confier la reconstitution d’un groupe de Camelots et d’une équipe de Commissaires.

    Simultanément les femmes et les filles de ligueurs retrouvent des organisations plus anciennes où, au devoir traditionnel de charité, s’ajoutent des activités plus politiques : conférences et surtout rôle non négligeable dans la collecte des souscriptions et des abonnements. Les jeunes filles se reconstituent sous l’impulsion de Marguerite de Ribbe nommée déléguée régionale en 1919... 

    De 1922 à 1926, l’Action française continue sa progression : au mois de mars 1922, Jean-Austin Brunel, issu de la petite bourgeoisie catholique de Nîmes, se voit confirmer au poste de secrétaire de la "Dixième zone" zone, qui regroupe la Provence et les départements languedociens du Gard et de l’Hérault. Au congrès national qui a lieu dans la deuxième semaine de juin 1922, il passe en revue les sections et insiste sur le réveil du Comtat venaissin : "...La section de Cavaillon, réduite à 28 membres en 1919, a retrouvé le quorum (c’est-à-dire au moins 40 membres) sous la conduite de Charles Fraisse, commandant dans la réserve et confiseur dans le civil... Avignon reste un point fort avec 75 ligueurs et un groupe actif de camelots et étudiants confié à Henri Lavalade, jeune cheminot, et Xavier Larue, journaliste. En Vendée provençale, il signale "qu’Arles se reconstruit sous l’impulsion de maître Doutreleau et que Saint-Rémy atteint 50 ligueurs sous l’autorité respectée du marquis de Lagoy". À Maillane Frédéric Mistral neveu est très actif mais il est d’abord "régionaliste"...

    Jean-Austin Brunel salue aussi l’importance prise par la section de Nice, sous la direction de Georges Sauvan, propriétaire terrien, de l’avocat Prosper Capdevielle avec l’appui du comte d’Estienne d’Orves... Dans cette « terre de mission » qu’est encore le Var, la section de Toulon va naître en janvier 1923 sous l’impulsion de personnalités venues de l’extérieur : le rentier stéphanois Antoine Richard et le capitaine de frégate en retraite Félix Ollivier, originaire de Tournay (Charente) mais marié depuis 1898 à une Toulonnaise... Simultanément quelques ligueurs se regroupent à Draguignan, Brignoles et Hyères autour de trois propriétaires terriens : le baron de Rasque de Laval, le colonel des Portes de la Fosse et le comte de David-Beauregard.

    Vers la même époque Jean de Saporta, dont la famille a de fortes attaches à Aix et à Saint-Zacharie, non loin de Roquevaire, réussit à partir du château du Rousset qu’il possède près de Gréoux-les-Bains à "implanter quelques graines dans le sol rocailleux des Basses-Alpes". Dans cette phase d’expansion, les élections de mai 1924 marquées par la victoire du Cartel des gauches, après la belle Chambre Bleu-horizon, sont plutôt un facteur favorable dans la mesure où elles ne peuvent que décevoir tous ceux qui pensaient avoir trouvé en 1919 une "bonne République conservatrice"...

    Pour mieux faire entendre la voix du "salut national", la section phocéenne décide de lancer en octobre 1924 un bulletin mensuel intitulé l’Ordre marseillais, qui deviendra très vite L'Ordre Provençal. Nous avons évoqué (trop) rapidement cela dans notre livraison précédente :

    Documents pour servir à une Histoire de l'URP (52) : Marseille, 19 Novembre 1933, Grande réunion et Grand Banquet médical autour de Maurras et Georges Claude...

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    Deux liens à consulter, si le coeur vous en dit... :

    https://books.openedition.org/septentrion/39273?lang=fr

    https://books.openedition.org/psorbonne/69669?lang=fr

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  • Sur la page facebook de l'Action française Toulon : formation, amitié, une soirée réussie...

    Action Française - Toulon

    Hier soir, nous nous sommes retrouvés pour notre cercle de formation Pierre Debray sur "La politique naturelle" de Charles Maurras.


    Un grand merci à François Davin créateur de la faute à Rousseau pour son intervention.

    ➡️ L’inégalité protectrice

    Le petit poussin brise sa coquille et se met à courir.
    Peu de choses lui manque pour crier : « Je suis libre … » Mais le petit homme ?

    Au petit homme, il manque tout. Bien avant de courir, il a besoin d’être tiré de sa mère, lavé, couvert, nourri. Avant que d’être instruit des premiers pas, des premiers mots, il doit être gardé de risques mortels. Le peu qu’il a d’instinct est impuissant à lui procurer les soins nécessaires, il faut qu’il les reçoive, tout ordonnés, d’autrui (...)

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