Documents pour servir à une Histoire de l'URP (53) : Quelques informations sur Le Commandant Dromard, premier Président de l'Union Royaliste Provençale...
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Ci-dessus, photo du Commandant Dromard, parue dans L'Almanach d'Action française pour l'année 1928 (page 347)
On n'a malheureusement pas autant d'informations qu'on le souhaiterait sur le Commandant Dromard, qui fut le premier Président de notre Union Royaliste Provençale.
Pourtant, son nom fut écrit des dizaines de fois dans L'Action française, lors des compte-rendus des grands Rassemblements royalistes (de Barbentane, le 29 mai 1927 ou de Roquemartine, le 5 août 1934, ci-dessus) ou des autres manifestations marseillaises et provençales, comme la double inauguration de la statue de Jeanne d'Arc, en haut de La Canebière, en 1942 et 1943 (voir ici, pour 1942, et ici, pour 1943).
J'avais demandé à Pierre Chauvet - qui lui succéda à la tête de l'URP - et à Jean Lavoëgie - qui fut Chef des Camelots dans la "Dixième zone", la nôtre... - de me parler de lui; ainsi, bien entendu, qu'à mon père, Camelot marseillais de toujours : tous les trois, avec leurs mots à eux, différents mais se rejoignant sur le fond, me firent la même réponse : Dromard fut un serviteur fidèle et zélé de notre Cause, un Président actif et infatigable, toujours assidu à sa tâche, mais sans jamais d'accroc ni de dispute ou problèmes d'aucune sorte, ni de pas de côté, ni d'action(s) ou de décision(s) controversée(s). Tout entier donné à sa Cause, il ne vivait que pour servir : les gens heureux n'ont pas d'histoire, dit le dicton...
Finalement, n'est-ce pas le plus beau des éloges que l'on puisse faire d'un Président de Fédération ? Pendant trente ans, du lendemain de la Guerre à sa mort, le premier mai 1950, il a servi, fidèlement, infatigablement, toujours là, toujours présent et actif, et le rappeler suffit pour lui rendre hommage, même si manquent photos et documents...
(cliquez sur le document pour l'agrandir)
Louis, Francois, Marie Joseph Dromard fut nommé Chevalier de la Légion d'Honneur le 2 août 1920; puis promu Officier le 30 juin 1939...
Il mourut le premier Mai 1950, à Marseille, où il demeurait (au 64, Boulevard Rabatau)
(comme pour notre précédente livraison, traitant de L'Ordre Provençal, nous mettons en fin de cette note deux liens intéressants, en ceci qu'ils fournissent un grand nombre de noms, dates et lieux, personnalités; le tout mêlé dans un ensemble parfois un peu long, ennuyeux, voire "poussiéreux" : le lecteur en usera comme bon lui semble; pour notre part, nous en avons extrait certains des renseignements suivants...)
C'est le Samedi 30 Mars qu'apparaît pour la première fois le nom de "Louis Dromard", dans L'Action française (en page deux) : Louis Dromard envoie 11 francs à la souscription permanente "pour la propagande du journal".
Voilà comment est entré dans le quotidien, assez modestement, le nom de celui qui deviendra notre premier Président. Né le 15 Juin 1878, "le commandant Dromard" avait, alors, 34 ans, et - franc-comtois d'origine - il travaillait depuis une dizaine d'années à Marseille, comme courtier en graines oléagineuses...
Il y aura d'autres parutions sur Louis Dromard dans le quotidien, notamment pendant la Grande guerre :
• en "Une" du numéro du Samedi 22 Juillet :
• en "Une" du numéro du Mercredi 7 Novembre 1917 :
François Davin
Ci-dessus et ci-dessous : après le Rassemblement royaliste de Roquemartine, le 5 Août 34, raconté dans le numéro de de L'Action française du mardi 7 août 34...
On trouvera dans les liens en bas de page les informations suivantes :
"...Les années 1919-1922 voient une « réaction » du mouvement sous l’impulsion de quelques hommes nouveaux. Le plus important, celui qui allait réorganiser la section marseillaise et la diriger jusqu’à sa mort en 1950, étendant son influence sur le département puis la région, dans une fidélité totale au maître de Martigues, n’était pas d’origine provençale. Organisateur sérieux et compétent, d’une grande disponibilité il avait pour nom Louis Dromard.
Né à Besançon le 15 juin 1878, ce fils d’un monteur de boîtiers de montres, profondément catholique, avait fait ses études chez les Eudistes qui dirigeaient le collège catholique de la capitale franc-comtoise; il avait préparé ensuite Saint-Cyr où il était entré en 1898. Sorti lieutenant en 1900, il avait démissionné en 1903 pour des raisons plus personnelles que politiques.
Il s’était vu offrir une situation de courtier en graines oléagineuses dans le grand port méditerranéen. Il « descendit » donc vers le Sud, s’y associa avec un certain Devos, s’y maria, eut sept enfants, dont deux morts jeunes, et il ne quitta plus sa nouvelle patrie.
(cliquez sur le document pour l'agrandir)
Parti en 1914 comme capitaine d’infanterie de réserve, il était revenu de la guerre avec une blessure, la Croix de guerre et le grade de commandant qui devait la plupart du temps accompagner son nom.
Pour le seconder, on trouve deux disciples d’Esculape : le docteur Gilles qui, né à Marseille en 1860, habitait dans la banlieue ouvrière de Saint-Henri, et le docteur Roubion qui, né en octobre 1873 à Aups dans le Var, demeurait près de la gare Saint-Charles. Le premier assumera jusqu’en 1926 le secrétariat de la section tandis que le second va prendre, à partir de l’été 1920, la direction locale de « l’union des corporations françaises » et coiffer un groupe d’« études sociales ».
Le Commandant Dromard habitait - on l'a dit - au 64, Boulevard Rabatau, à un jet de pierre de l'actuel Stade Orange Vélodrome...
Sur le document ci-dessus, on voit, à gauche, la signature du Commandant Dromard, "le récipiendaire" (à droite, celle du Général Délégué; cliquez sur le document pour l'agrandir...
• En 1942 et 1943, on inaugura à Marseille, sur la parvis de l'église des Réformés, en haut de La Canebière, la belle statue de Jeanne d'Arc, qui s'y trouve toujours. Naturellement, en sa qualité de président du Comité Jeanne d'Arc, le Commandant Dromard - assisté du jeune Pierre Chauvet qui devait lui succéder à sa mort, huit ans plus tard - prit toute sa part, qui fut importante, dans le mouvement qui conduisit à l'installation de cette statue : dans les deux compte-rendus de L'Action française qui rapportent l'évènement, le Commandant Dromard y est appelé "Inspecteur général de L'Action française" ! Bigre ! :
• En septembre 1934, le Commandant Dromard fit partie des quatre cents "heureux" qui accompagnèrent le Dauphin, futur Henri VI, lors de la croisière du Campana; avec Maurras, Pujo, Calzant, Lacour, Gaudy...; puis il accompagna Maurras pour le traditionnel banquet annuel de Martigues, et la non moins traditionnelle visite de Maurras à Manosque : toutes choses dont nous parlerons très bientôt, ici-même, et qui permettent, là-aussi, de glaner de précieux renseignements sur le Commandant Dromard, car L'Action française en parla, de cette croisière du Campana, durant tout le mois de septembre, surtout sous la plume alerte de Georges Gaudy, qui rapporte un grand nombre d'anecdotes savoureuses ou émouvantes, telle celle-ci (dans l'AF du 25 septembre 34) :
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• Franc-Comtois d'origine (Maurras disait de lui : "Ce noble Franc-Comtois naturalisé provençal "), la famille du commandant Dromard gérait une Société, à Besançon. Louis Dromard, lui, s'était assez vite rendu à Marseille où il s'était vu offrir une situation de courtier en graines oléagineuses. Voici un document, communiqué par Philippe Kaminski : une lettre envoyée depuis Téhéran, en 1932, à la Société Dromard, Besançon...
• Charles Maurras et Louis Dromard, photo parue dans Le Petit Marseillais du 29 novembre 1934 :
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En octobre 1907 fut créé dans la cité phocéenne un groupe d’études, bientôt transformé en section d’Action française. Son président était Paul Vernet, sous-directeur de la compagnie de navigation Cyprien Fabre. En avril 1908, Aix vit naître à son tour une section présidée par Urvoy de Closmadeuc, breton devenu méridional par son mariage avec une de Foresta; à la même époque apparut la section d’Avignon avec l’avocat Joseph Amic et le commandant Barre.
Le 5 mars 1909, tous les militants marseillais accueillirent la marquise de Mac Mahon. Un mois auparavant, le 25 janvier 1909, les Camelots du Roi avaient "chahuté" une représentation au théâtre du Gymnase : vingt-sept d’entre eux furent interpellés, dont l’un, l'étudiant Joseph Lambert, 24 ans, sera le premier responsable des Camelots du Roi...
L’Action française participa à l’Union sacrée, pendant toute la Guerre : les sections, souvent formées d’hommes jeunes, vont payer un lourd tribut au conflit. Dès août 1914, deux membres notoires de la section marseillaise sont tués au sein du XVème Corps d’armée : le commandant Marnas dont le fils était l’un des animateurs du groupe des lycéens et le lieutenant de chasseurs alpins Emmanuel Court de Payen descendant d’une longue lignée de "savonniers du Roi".
Rassemblement royaliste à Barbentane, le 29 mai 1927
Ils sont bientôt suivis en septembre par deux autres héritiers de vieilles familles "blanches" : Pierre Abeille et Guy de Lombardon-Montezan. Au total, rien que dans la cité phocéenne 46 ligueurs vont être tués ou blessés soit un bon tiers de la section. Aix compte neuf morts parmi lesquels Jean de Monval, fils et petit-fils de membres du comité légitimiste, Pierre Jourdan fils de notaire qui, à peine sorti du collège catholique, avait contribué au lancement en 1911 de la revue Les Quatre Dauphins, et Lionel des Rieux, quadragénaire, descendant des « seigneurs d’Orange », poète et condisciple de Maurras, que Bainville appréciait tant; Bainville qui aimait à citer l'alexandrin de Lionel des Rieux, parlant de Mistral :
"Sous un toit de Maillane, Homère vit encore..."
À Maillane, patrie de l’ "Homère provençal", on dénombre quatorze morts sur quarante ligueurs, à Saint-Rémy treize sur cinquante…
C'est dans ce contexte qu'eut lieu, après la Guerre, la ré-organisation du mouvement, et qu'intervint, en Provence, le Commandant Dromard...
En avril 1920, Marcel Viel, avocat de 36 ans, seul survivant des orateurs nîmois d’avant-guerre, s’est inscrit au barreau de Marseille et devient vice-président de la section. Au même moment un autre Gardois, Jules Servent, se voit confier la reconstitution d’un groupe de Camelots et d’une équipe de Commissaires.
Simultanément les femmes et les filles de ligueurs retrouvent des organisations plus anciennes où, au devoir traditionnel de charité, s’ajoutent des activités plus politiques : conférences et surtout rôle non négligeable dans la collecte des souscriptions et des abonnements. Les jeunes filles se reconstituent sous l’impulsion de Marguerite de Ribbe nommée déléguée régionale en 1919...
De 1922 à 1926, l’Action française continue sa progression : au mois de mars 1922, Jean-Austin Brunel, issu de la petite bourgeoisie catholique de Nîmes, se voit confirmer au poste de secrétaire de la "Dixième zone" zone, qui regroupe la Provence et les départements languedociens du Gard et de l’Hérault. Au congrès national qui a lieu dans la deuxième semaine de juin 1922, il passe en revue les sections et insiste sur le réveil du Comtat venaissin : "...La section de Cavaillon, réduite à 28 membres en 1919, a retrouvé le quorum (c’est-à-dire au moins 40 membres) sous la conduite de Charles Fraisse, commandant dans la réserve et confiseur dans le civil... Avignon reste un point fort avec 75 ligueurs et un groupe actif de camelots et étudiants confié à Henri Lavalade, jeune cheminot, et Xavier Larue, journaliste. En Vendée provençale, il signale "qu’Arles se reconstruit sous l’impulsion de maître Doutreleau et que Saint-Rémy atteint 50 ligueurs sous l’autorité respectée du marquis de Lagoy". À Maillane Frédéric Mistral neveu est très actif mais il est d’abord "régionaliste"...
Jean-Austin Brunel salue aussi l’importance prise par la section de Nice, sous la direction de Georges Sauvan, propriétaire terrien, de l’avocat Prosper Capdevielle avec l’appui du comte d’Estienne d’Orves... Dans cette « terre de mission » qu’est encore le Var, la section de Toulon va naître en janvier 1923 sous l’impulsion de personnalités venues de l’extérieur : le rentier stéphanois Antoine Richard et le capitaine de frégate en retraite Félix Ollivier, originaire de Tournay (Charente) mais marié depuis 1898 à une Toulonnaise... Simultanément quelques ligueurs se regroupent à Draguignan, Brignoles et Hyères autour de trois propriétaires terriens : le baron de Rasque de Laval, le colonel des Portes de la Fosse et le comte de David-Beauregard.
Vers la même époque Jean de Saporta, dont la famille a de fortes attaches à Aix et à Saint-Zacharie, non loin de Roquevaire, réussit à partir du château du Rousset qu’il possède près de Gréoux-les-Bains à "implanter quelques graines dans le sol rocailleux des Basses-Alpes". Dans cette phase d’expansion, les élections de mai 1924 marquées par la victoire du Cartel des gauches, après la belle Chambre Bleu-horizon, sont plutôt un facteur favorable dans la mesure où elles ne peuvent que décevoir tous ceux qui pensaient avoir trouvé en 1919 une "bonne République conservatrice"...
Pour mieux faire entendre la voix du "salut national", la section phocéenne décide de lancer en octobre 1924 un bulletin mensuel intitulé l’Ordre marseillais, qui deviendra très vite L'Ordre Provençal. Nous avons évoqué (trop) rapidement cela dans notre livraison précédente :
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Deux liens à consulter, si le coeur vous en dit... :