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  • Nouvelles du Blog: de la semaine écoulée à celle qui vient...

                   Cette semaine sera évidemment marquée par les divers compte rendus des quatre jours du Prince en Provence, dont nous avons déjà donné quelques informations hier: entre la réception à la Mairie de Marseille, et les nombreux contacts qu'il va nouer, à Toulon, dans la Royale -sans omettre d'autres rencontres tout aussi fructueuses, et dans des univers très différents...- le Prince -accompagné de son épouse et du Prince Gaston de France- va poursuivre son travail sur le terrain, nouer de nouveaux contacts, en approfondir d'autres, affirmer encore un peu plus sa présence, et asseoir encore un peu plus sa stature de personnalité.....

                   Rien que du positif, dont on ne saurait, évidemment, ni se désinteresser, ni être absent....

                   La progression du Blog se poursuit: non pas foudroyante, mais régulière, ce qui est -somme toute- plus rassurant. Nous devrions finir Janvier (si les courbes se prolongent...) en dépassant encore les trois chiffres de décembre (Visites, Visiteurs uniques, Pages lues). Vous savez que nous avons formulé le souhait de doubler encore notre lectorat cette année -de septembre 2009 à septembre 2010. Pour l'instant, si nous maintenons à chaque mois la progression régulière actuelle, ce souhait est en cours de réalisation... Rendez-vous le 31, pour le bilan de janvier, et, d'ici là, à vous de jouer !....

                   Afin d'aider à la diffusion du Blog, nous vous redonnons ici le lien activé -déjà proposé les semaines précédentes- que vous pouvez proposer à vos connaissances, et faire placer dans d'autres blogs:

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                Voici ce que vous trouverez cette semaine dans votre Blog préféré (sous réserve de modifications de dernière minute, imposées par l'actualité).

     

       

    • Notes longues : 
    • Dimanche : Quelques données sur la Défense et nos matériels militaires à la vente... (1/2).
    • Lundi : Quelques données sur la Défense et nos matériels militaires à la vente... (2/2).
    • Mardi : Claude Allègre et l'imposture du climatiquement correct (1/2).
    • Mercredi : Claude Allègre et l'imposture du climatiquement correct (2/2).
    • Jeudi : En réponse à une lectrice (1/2)...
    • Vendredi : En réponse   une lectrice (1/2)...
    • Samedi : Nouvelles du Blog...
    •  Notes courtes :
    • Dimanche: Le sourire du dimanche (Enquête de l'ONU...)
    • Lundi: Émeute à Woippy, ou: scène(s) de la vie ordinaire des "chances pour la France" (!)....
    • Mardi: Dans La Provence, l'invitation de Gaudin au Prince Jean....
    • Mercredi: Banlieues...
    • Jeudi: Quelques instants en bonne compagnie... (courts extraits d'Un Prince français, 1/15)
    • Vendredi: Une pensée de Bainville....
    • Samedi: Prêt à affronter les défis de notre époque....

              Ephémérides :

    ·       Dimanche : Début du Tour de France de Charles IX. Lenoir dépose le brevet du moteur à explosion. Béatification de Jeanne d'Arc. Bergson est reçu à l'Académie française. Fin de la Rafle de Marseille, et début de la destruction méthodique de la Vieille ville.

    ·       Lundi  : Sacre de François Premier. Premiers Jeux Olympiques d'Hiver.

    ·       Mardi : Naissance de Guillaume Budé. Mise en service du Pont de Normandie. Décès: Géricault, Gérard de Nerval.

    ·       Mercredi : Naissance de Viollet-le-Duc et de Fulgence Bienvenüe.

    ·       Jeudi : Tragédie du Bal des Ardents. Paris connaît la plus grave inondation de son histoire. Inhumation du Soldat inconnu. Inauguration du Stade de France. Décès: Charlemagne, La Rochejacquelin.

    ·       Vendredi : Fondation officielle de l'Académie française. Ouverture des négociations d'Utrecht.

    ·       Samedi : Mort de Georges de la Tour. Mort de la Rouërie. Appert reçoit une subvention pour son procédé de conservation des aliments.

  • Le troisième Café politique de Marseille sur ”les Présidentielles : le grand piège”

            Si "l'ennui naquit un jour de l'uniformité"....  tel n'est pas le danger qui nous guette : ce troisème Café a été très différent du deuxième (Hilaire et Antoine de Crémiers sur la crise), lui-même très différent du premier (Gérard Leclerc sur la théorie du genre), et tous les trois ont été remarquablement intéressants, chacun à sa façon et dans son domaine, et pour des raisons différentes...

            Hier, le tiers de l'assistance était composé de jeunes et d'étudiants. Outre qu'ils ont animé le débat, avec les autres participants, ces jeunes se sont dits très intéressés et se sont proposés pour créer, puis animer et faire vivre la page Facebook qui nous manque, pour de nouveaux développements de notre audience (dont on a parlé hier, en donnant quelques chiffres : plus de 230.000 téléchargements sur Viméo, 42.600 pour le seul deuxième Café politique sur la Crise, bientôt 100.000 "pages lues" chaque mois sur lafautearousseau...). C'est ainsi qu'à l'Action française la transmission d'une génération vers les suivantes s'est toujours faite : transmission d'un corps d'idées, d'un ensemble de doctrines, cohérents et forts, non d'un vague syncrétisme "national" qui ne mène à rien; et, en conséquence, du désir d'agir, de servir, d'être utiles.  

            Comme il nous y a habitués, Jean-Baptiste Donnier a fait un exposé clair, solide et bien construit, ménageant un long temps de débat avec les participants, avec des réponses précises aux questions soulevées.

            On a annoncé aussi les moments forts qui marqueront le mois de janvier : Café actualité d'Aix dès le mardi 3 janvier; Café politique de Marseille le samedi 7 janvier avec Jean-François Mattéi - Café incluant un moment festif et convivial (comme on dit aujourd'hui dans le jargon...) puisqu'il est aussi Pot de Nouvel An et Gâteau des Rois; 21 janvier d'exception, avec Messe pour Louis XVI et toutes les victimes de la Révolution, et Dîner-débat auquel Jean-François-Mattéi participera de nouveau -avec une personnalité de premier plan qui fera la surprise de ce début d'année. On espère la présence des Martégaux, des Aixois, des Toulonnais, des Niçois afin que cette manifestation de dénonciation de l'acte fondateur des Totalitarismes modernes soit une des manifestations qui comptent dans la ville...; enfin, le samedi 28 janvier, c'est la première pour le petit nouveau dans le Club : le Café Histoire de Toulon tiendra sa première séance, avec Danièlle Masson, qui sera enregistrée, et la vidéo mise sur le Blog, comme pour les autres Cafés...

            Comme nous l'avions dit, nous n'envoyons plus d'invitations systématiques pour les Cafés : l'argent que vous nous confiez par vos dons et cotisations doit être mieux utilisé ailleurs (achat de matériel etc...). Seuls recevront une invitation ceux qui n'ont ni Internet ni téléphone portable (pour recevoir l'invitation par SMS) : c'est-à-dire, en fait très peu de monde...

            Faites donc tous un effort pour vous tenir informés des dates des Cafés (pour Aix - le premier mardi de chaque mois - et pour Marseille - le premier ou deuxième samedi de chaque mois) - elles sont publiées sur nos deux Blogs depuis début septembre ! Informez-vous donc, soyez actifs, et faites-vous les "rabatteurs" pour ces Cafés, en y amenant des parents des amis, vos enfants etc.... Ils constituent une réflexion, une formation sérieuses dans la tradition la meilleure de l'Action française.   

            Naturellement, la vidéo suivra, s'ajoutant aux précédentes ...

     

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  • Dans votre quotidien, cette semaine...

    LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpg       Mardi - exercice obligé, mais pas forcément conventionnel ni ennuyeux - nous présenterons nos voeux : à la France, à la Famille de France, elle qui représente le recours pour notre pays, face à l'échec de plus en plus patent du Système, qui abaisse notre pays dans tous les domaines; et, aussi, naturellement, nos voeux pour vous tous, pour tous nos amis, et pour que se poursuive et s'amplifie l'action que nous menons, notamment à travers notre quotidien sur le Net, avec tout ce qu'il propose déjà comme notes et documents (PDF, Vidéos, Grands Textes, Albums...) et tout ce qui est prévu pour les semaines et les mois à venir, et qui va l'enrichir encore...

           On profitera de ce que l'actualité marque un peu le pas pour lire les deux articles qu'elle nous a, justement, fait repousser : celui de Champsaur, qui traitera de L'eau, des origines  de l'humanité aux tensions et conflits d 'aujourd'hui, d'Israël à la Chine, et plus encore...; et celui de Jean-François Mattéi (script de son intervention lors du récent Colloque Maurras, à Paris).

           Et on profitera aussi pour répondra à des questions posées sur l'affrontement des deux totalitarismes (Islam/République idéologique), ainsi que sur l'affrontement Royal/Belkacem (cette dernière, comme Djamel Debbouze, étant ultra-royaliste chez elle, au Maroc, et "socialiste" ici : allez comprendre...)

             On gardera le samedi, comme on en a pris l'habitude maintenant, pour une note en deux parties : 1. D'abord, une revue des Blogs, de Facebook et d'ailleurs : cette semaine, Francophonie : la langue française dans le monde...; Christianophobie : les suites de "l'affaire de Toulon" : dans Valeurs Actuelles, si la plupart des gens se taisent, Mgr Ravel, lui, ne se tait pas; Humour/Immigration : "à la manière d'eux...", ce n'est pas du La Fontaine, mais ce n'est pas mal du tout; sur la Page Facebook d'Hélène Richard-Favre : l'avenir radieux des armes ; Culture : dans Le Point, "le Louvre à Lens" vu par la presse étrangère... 2. Et, ensuite, on donnera les liens que des lecteurs ont envoyés pour approfondir tel ou tel thème traité dans telle ou telle note : ce sera "la bourse aux liens"...

               "L'Album Daudet" continue d'avancer : 171 photos pour l'instant, dont 168 pour lesquelles les commentaires sont rédigés; nous en commencerons la publication dès la fin du "21 janvier", en feuilleton, comme nous l'avons fait cet été pour "L'aventure France racontée par les cartes", car cette façon de faire a plu, semble-t-il, et elle permettra de "démarrer", sans attendre encore trop longtemps...

    BEAUNE.JPG        On aura, évidemment, les Ephémérides, car c'est "tout cela, tous ceux-là, aussi, la France" : des Tribus barbares qui franchissent le Rhin, et Sainte Geneviève qui défend Paris... à la mort d'Albert Camus; en passant par les Hospices de Beaune qui reçoivent leur premier malade (photo ci-contre); l'année civile qui commence pour la première fois le 1er janvier; Marseille décrétée "Ville sans nom" par la Convention; Paris qui passe à 20 arrondissements. Mais aussi les naissances de Cartier, Dupleix, Braille, Cathelineau, Cadoudal, Thérèse de Lisieux; les décès de Philippe V, Charles d'Orléans, Louis XII, du Bellay, Gabriel, Berryer, Joffre... En plus de la Table des Matières (pour les 366 jours de l'année, les Ephémérides proposent, en permanence L'Album des Ephémérides : L'aventure France racontée par les Cartes (200 photos)... et aussi... de la MUSIQUE DANS LES EPHEMERIDES.pdf

            Notre rubrique Activités partout en France (mise à jour quotidiennement) propose en permanence une trentaine d'activités diverses et publie, depuis le 20, le tableau des manifestations prévues pour le 21 janvier 2013 : 19 sont déjà annoncées. Faites-nous parvenir les annonces le plus tôt possible: la dernière fois, nous avons reçu la dernière annonce le jour même du 21 janvier, à 10h12, pour une messe le soir !... : "sitôt reçu, sitôt publié", elle est à votre disposition pour annoncer et répercuter tout ce qui se fait chez vous, "sans nostalgie ni folklore", pour un royalisme intelligent. Lafautearousseau se veut la "maison commune" de toutes les bonnes volontés royalistes, fidèles à la Maison de France.

  • Tintin aux Antilles

     

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    Un certain M. Tin demande à l’Etat français (à travers la Caisse des dépôts et consignations) de reverser à Haïti seize milliards d’euros indûment perçus pour l’affranchissement des esclaves… il y a deux siècles ! On pourrait penser que mieux vaut en rire, d’autant que M. Hollande, soulignant « l’impossible réparation » des traites négrières, affirme que « le seul choix possible, le plus digne, le plus grand, c’est la mémoire, la vigilance et la transmission ». Autrement dit : vous demandez trop peu, nous vous proposons de battre notre coulpe pour l’éternité… 

    Mais la démarche de M. Tin n’est pas une plaisanterie. M. Tin est français et parle au nom du CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires de France). On comprend bien, par là, quelles sont ses motivations profondes. Pourtant, le but du CRAN, dont on sait déjà qu’il sera débouté, serait d’alimenter un prétendu débat. Quel débat ? Sur ce genre de sujet, il ne peut pas y en avoir : à l’image de ce qui se passait en Union Soviétique, la cause est jugée d’avance, M. Tin ayant, pour lui, tous les bien-pensants et bobos-gauchards des médias et de la politique – les mêmes qui hurleraient au racisme si d’aventure un CRAB (« B » pour « Blanches ») faisait son apparition... 

    Un M. Bicep, député au Parlement de Strasbourg (E.E.L.V.), Antillais comme M. Tin, cherche, quant à lui, à faire adopter un texte instaurant une journée européenne reconnaissant les victimes de la colonisation et de l’esclavage. C’est dans les Balkans et en Grèce qu’on va être contents : on pourrait, sur fonds européens, organiser des manifestations commémorant les crimes perpétrés par les Turcs : colonialisme multiséculaire avec razzias d’hommes (réduits en esclavage) de femmes (destinées aux harems) et d’enfants (pour en faire des janissaires). 

    MM. Tin et Bicep sont des nombrilistes : obsédés par leurs origines africaines, ils n’ont pas compris que c’est toute l’Histoire de toute l’humanité qui peut faire l’objet de leur grille de lecture. Ainsi, à l’instar de M. Zemmour qui propose plaisamment de réclamer à la Ville de Rome des réparations pour le traitement inhumain et humiliant infligé à notre Vercingétorix pré-national, on pourrait s’indigner des pieds bandés des Chinoises ou des sacrifices humains chez les Aztèques. On pourrait, plus sérieusement, envisager des actions en justice pour les victimes du génocide vendéen, de la Grande Famine dans l’Irlande du XIXe siècle et, plus près de nous, des goulags staliniens. Mais surtout, on ne saurait ignorer que les plus grands responsables de la traite négrière sont les tribus arabo-berbères musulmanes pour lesquelles celle-ci a toujours été une activité lucrative et davantage encore les roitelets africains eux-mêmes qui ont vendu leurs prétendus « frères ». 

    On mesure maintenant quelle boîte de Pandore Mme Taubira a réussi à faire ouvrir, il y a déjà douze ans, avec sa loi qui désigne l’esclavage et la traite comme « crimes contre l’humanité ». Outre que cette dernière notion reste discutable, les lois dites « mémorielles » constituent une faute politique car elles ne peuvent que conforter les divers groupes de pression dans leurs démarches sectaires. Mme Taubira elle-même ne vient-elle pas de souhaiter une « politique foncière » en faveur des descendants d’esclaves ? 

    Gageons que, dans le même esprit, le CRAN aurait déjà exigé, s’il avait existé, l’interdiction de l’album Tintin aux Antilles.  

  • 24 Novembre 1914 ... Les pertes et les ruines que la guerre, même victorieuse, ne pourra manquer de laisser ...

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    Le Bulletin des Armées confirme l'échec des Allemands en Flandre dans des termes d'une précision telle qu'il ne peut subsister le moindre doute pour l'esprit. D'autre part, le bruit court d'une victoire remportée par les Russes sur la Warta, en dépit des efforts du général Von Hindenbourg, le seul véritable homme de guerre que paraissent avoir les Allemands*. (On me dit que ce récit a pour auteur André Tardieu**, qui est à l'état-major du général Foch...) Il est heureux que les nouvelles soient bonnes car il paraît qu'hier, au cabinet civil du gouvernement de Paris, on faisait de fort longues figures sur l'avis que Soissons était bombardé. Ces messieurs voyaient déjà la capitale menacée.

    Gervais-Courtellemont, l'explorateur, a reçu des informations particulières d'après lesquelles l'Allemagne manquerait de deux objets de première nécessité : le cuivre et le pétrole, d'où gêne sérieuse et qui ne peut plus que grandir pour la fabrication des projectiles et les transports par automobile. Il en conclut que la guerre pourrait finir plus tôt qu'on ne s'accoutume à le penser : car l'esprit humain est ainsi fait et il a peine à se représenter autre chose que ce qui est. On croit à la guerre indéfinie comme on croyait naguère à la paix perpétuelle.

    Quelques personnes de sang-froid commencent à supputer les pertes et les ruines que la guerre, même victorieuse, ne pourra manquer de laisser. Une des opérations d' "avant-guerre" (selon le mot si admirablement créé par Léon Daudet et qui restera dans la langue française), une des opérations d'avant-guerre les mieux réussies de l'Allemagne à été le coup porté à la Bourse de Paris. Les Rosenberg*** et consorts, sujets autrichiens ou allemands, sûrs de leur affaire, vendaient à tour de bras les valeurs que nos pauvres capitalistes et spéculateurs français rachetaient naïvement. Le moratorium a empêché leur ruine immédiate. Mais il faudra bien liquider, et comment, dans quelles conditions ? Par l'indisponibilité subite des capitaux placé sen reports, une crise de confiance terrible s'est ouverte. La Banque va prêter 200 millions pour que 40 pour cent de ces reports puissent être remboursés. Mais après ? Il est trop clair qu'un nombre important de ces spéculateurs (en particulier les banquiers et les industriels du Nord, de l'Est, de la région de Reims, coutumiers de grandes opérations de Bourse) vont se trouver ruinés par la guerre et dans l'impossibilité d'acquitter ce qu'ils doivent aux agents de change. L'agent de son côté, étant responsable vis-à-vis de ses clients, devra payer de sa poche les différences que ceux-ci ne pourront acquitter. "En laissant de côté les agents qui, ne pouvant faire face à leurs engagements, seront obligés de faire appel à la garantie solidaire de leurs collègues, j'estime, me dit une personne bien renseignée, que ceux qui, après ce cataclysme, pourront représenter les trois quarts ou même la moitié de leur capital, auront encore à s'estimer heureux."  ♦

     

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    * La bataille d'Ypres, en Belgique, qui avait duré une quinzaine de jours, s'était soldée le 17 novembre par une stabilisation du front. Les alliés conservent la ville d'Ypres mais les Allemands gagnent une position dominante.

    A l'Est, la IXème armée allemande de Von Mackensen, qui avait essayé d'aider les austro-hongrois en Galicie et avait dû se replier sur la Warta, avait repris l'offensive le 12 novembre en direction de Lodz. La bataille fut longtemps indécise.

    ** André Tardieu (1876-1945), secrétaire des Affaires étrAngères, chroniqueur diplomatique au Temps de 1905 à 1914, député modéré en 1914, collaborateur de Clemenceau à la conférence de paix de Versailles, il sera président du Conseil en 1929 et en 1932.

    *** Oscar von Rosenberg était un banquier d'origine autrichienne. On accusera le frère de Georges Clemenceau, Albert, de l'avoir protégé pendant la guerre.

  • Bernard Lugan : Un fils du colonel Kadhafi sera t-il le futur chef de l'Etat libyen ?

     
     
    Le 24 septembre dernier, Bernard Lugan a publié sur son blog la très intéressante analyse qui suit. Analyse remarquablement documentée, comme toujours, mais analyse qui, d'autre part, évoque ce qui pourrait être un avenir libyen, en tout cas moins chaotique que l'actuelle situation. Laquelle nous est évidemment préjudiciable à maints égards. Voilà qui concerne par conséquent notre propre avenir. A suivre !
     
    lugan.jpgLe 14 septembre 2015, un coup de tonnerre a retenti dans le ciel serein des certitudes démocratiques européo centrées quand le Conseil suprême des tribus de Libye désigna Seif al-Islam Kadhafi comme son représentant légal. Désormais, voilà donc un fils du défunt colonel seul habilité à parler au nom des vraies forces vives de Libye...
     
    Les abonnés à l'Afrique Réelle et les lecteurs de ce blog ne seront pas surpris par cette nouvelle puisque, depuis 2012, je ne cesse d'écrire :
     
    1. Que la pacification de la Libye ne pourra se faire qu'à partir des réalités tribales.
     
    2. Que le seul à pouvoir reconstituer l'alchimie tribale pulvérisée par l'intervention militaire de 2011, est Seif al-Islam que son père, le colonel Kadhafi, avait pressenti pour lui succéder, et qui est actuellement "détenu" par les milices de Zenten.
     
    Mes analyses ne procédaient pas du fantasme, mais du seul réel qui est que :
     
    1. En Libye, la grande constante historique est la faiblesse du pouvoir par rapport aux tribus. Au nombre de plusieurs dizaines, si toutefois nous ne comptons que les principales, mais de plusieurs centaines si nous  prenons en compte toutes leurs subdivisions, ces tribus sont groupées en çoff (alliances ou confédérations).
     
    2. L'allégeance des tribus au pouvoir central n'est jamais acquise.
     
    3. Les bases démographiques des groupes tribaux ont glissé vers les villes, mais les liens tribaux ne se sont pas distendus pour autant.
     
    Le colonel Kadhafi fonda son pouvoir sur l'équilibre entre les trois grands çoff libyens, à savoir la confédération Sa'adi de Cyrénaïque, la confédération Saff al-Bahar  du nord de la Tripolitaine et la confédération Awlad Sulayman de Tripolitaine orientale et du Fezzan à laquelle appartiennent les Kadhafda, sa tribu.De plus, à travers sa personne, étaient associées par le sang la confédération Sa'adi et celle des Awlad Sulayman car il avait épousé une Firkèche, un sous clan de la tribu royale des Barassa. Son fils Seif al-Islam se rattachant donc à la fois aux Awlad Sulayman par son père et aux Sa'adi par sa mère, il peut donc, à travers sa personne, reconstituer l'ordre institutionnel libyen démantelé par la guerre franco-otanienne. Mais pour comprendre cela, encore faut-il se rattacher à la Tradition lyautéenne des "Affaires indigènes" et répudier l'approche universaliste des "cerveaux à noeud" du quai d'Orsay.
     
    Aujourd’hui, les alliances tribales constituées par le colonel Kadhafi ont explosé; là est l’explication principale de la situation chaotique que connaît le pays. En conséquence de quoi, soit l'anarchie actuelle perdure et les islamistes prendront le pouvoir en Libye, soit les trois confédérations renouent des liens entre elles. Or, c'est ce qu'elles viennent de faire en tentant de faire comprendre à la "communauté internationale" que la solution passe par les tribus... Certes, mais la Turquie et le Qatar veulent la constitution d'un Etat islamique et la justice internationale a émis un mandat d’arrêt contre Seif al-Islam...
     
    Le 12 octobre, avec son habituel sens de la clairvoyance, sa célèbre hauteur de vue et son immense connaissance du dossier, BHL expliquera certainement cette évolution de la situation libyenne aux auditeurs de l'IHEDN (Institut des Hautes Etudes de la Défense nationale) devant lesquels il doit prononcer une conférence de "géopolitique". Il est en effet bon que les plus hauts cadres civils et militaires sélectionnés pour intégrer cet institut prestigieux, puissent écouter les analyses des experts les plus qualifiés... 
     
    Au début du mois de novembre, aux éditions de l'Afrique Réelle, sortira mon livre intitulé "Histoire et géopolitique de la Libye des origines à nos jours" dans lequel, sur la longue durée, est mise en perspective la marqueterie tribale libyenne, clé de compréhension de la situation libyenne actuelle. Ce blog en rendra compte.
     
     
  • 10 septembre 1914 ... Journée d'espoir

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    Journée d'espoir et, pour les moins optimistes, de confiance renaissante. On se bat sur l'Ourcq, sur la Marne, c'est vrai. Mais on se bat avec les meilleures chances de succès de notre côté. Joffre cunctator a eu raison. Les Allemands, qui ont reculé hier de quarante kilomètres, essaient bien de renouveler la tactique de l'écrasement et, quand dix-mille de leurs hommes ont échoué ou même ont été anéantis quelque part, d'en envoyer aussitôt quarante. Mais leurs réserves s'épuisent, leurs munitions aussi. Toutes les voies de communication ont été détruites (chemin de fer et routes) devant eux, et, au contraire, nos armées se ravitaillent avec la plus grande facilité, le reste de la France étant intact derrière elles. Voilà la très grande raison d'espérer... Il y a sans doute encore de grandes batailles en perspectives et de durs combats à affronter. Une nouvelle campagne sera nécessaire pour rejeter l'envahisseur au-delà de la frontière quand son échec sera confirmé. Et, en se retirant, il fera le désert derrière lui, comme nous-mêmes l'avons déjà fait. De nouvelles ruines s'entasseront dans l'Est et le Nord-Est. Dure nécessité. Mais le salut est à ce prix.

    D'ailleurs, l'espérance qui revient peint tous les aspects de la situation des couleurs les plus favorables. Il n'est plus vrai, aujourd'hui, que tant de villes aient été brûlées. Senlis, notamment, n'a pas souffert de la présence de l'ennemi. "J'y étais voilà quatre jours", confirme un réfugié. Un autre dit que Fourmies n'est nullement détruite de fond en comble. Un troisième assure que l'incendie de Compiègne est une fable. Le bruit avait couru que les Allemands (pour donner une preuve de leur goût) avaient mis la main sur les incomparables pastels de La Tour à Saint-Quentin : Guillaume II, conformément à la tradition frédéricienne, se pique d'être amateur de l'art français du XVIIIème siècle. On annonce maintenant que les La Tour sont en lieu sûr. De même Lille, occupée à peine quelques heures, s'en est tirée avec une contribution de guerre de 500.000 francs, le bénéfice moyen d'un seul de ses grands industriels...  

    Devant cette marée de nouvelles heureuses, le gouvernement est un peu honteux de sa retraite précipitée sur Bordeaux. Marcel Sembat prépare ostensiblement son bagage pour retourner à Paris. Les autres ministres se tournent les pouces ou bien font la fête. Seuls Delcassé et Millerand travaillent quatorze heures par jour. "Millerand prend la figure du grand Carnot" me disait hier soir Alfred Capus... Oui, sans doute, on voit bien les Conventionnels. Mais on ne voit ni l'épuration ni la guillotine...  

    A la dernière heure, il paraît que la situation militaire est encore plus favorable que les communiqués officiels ne le disent. Le général Pau a totalement rétabli nos affaires sur l'aile gauche. Un combattant, revenu du front en mission, que j'ai rencontré hier, rapporte ceci : le général Pau aurait réussi à attirer l'ennemi dans les tourbières autour d'Amiens. 15.000 Allemands, cernés, exposés au feu de notre artillerie, demandent à se rendre à la tombée de la nuit. "Il est trop tard. Je n'ai plus le temps de parlementer", répond le général Pau. Et la canonnade continue.

    Quant à Paris, dont les barbares se sont détournés, Paris, sauvé par miracle, Le Temps en donne cette image :  

    Paris, lundi 7 septembre. 

    Le brusque départ du Président et du gouvernement a surpris la population parisienne que rien n'avait préparée à cet évènement. Les commentaires les plus divers se produisent, mais on se dit que la victoire finale justifiera tout.

    Les administrations civiles sont en plein désarroi, les fonctionnaires qui sont restés à Paris ayant été laissés sans ordres. Nulle instruction ne leur a été donnée. Mais la vie administrative est, pensons-nous, concentrée à Bordeaux.

    A Parsi, il n'est plus question de politique.

    Plus de couloirs ni d'antichambres d'où puissent sortir des bruits alarmants; partout le calme, la dignité, la confiance.

    Gallieni travaille, on le sent, on le voit.

    C'a même été une déception d'apprendre que les Prussiens négligeaient de nous faire une visite..."

    Ces vingt lignes, tout en épigrammes, et qui ont paru dans Le Temps, donnent la mesure du discrédit dont les institutions sont frappées.      

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  • Chrétiens d’Orient, que la France parle ! par Christian Tarente *

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    Singulier renversement de perspective. On attache trop souvent aux Chrétiens d’Orient l’image honnie d’un « colonialisme » dépassé et condamné par l’Histoire. On les perçoit comme une cinquième colonne de l’impérialisme occidental. Pourtant, rappelait récemment le P. Pascal Gollnisch, directeur de l’Œuvre d’Orient  – avec une éloquence que renforçait une situation de plus en plus dramatique –, la ville biblique de Ninive, aujourd’hui Mossoul, est chrétienne depuis 2000 ans. Bon gré, mal gré, au fil des siècles, les conquérants arabes ont toujours respecté cette population dynamique et respectueuse des autres : contrainte d’accepter l’ordre islamique, soumise aux humiliations de la dhimmitude, elle est restée, en dépit des schismes qui l’ont affectée, unie par sa force d’âme que soutenait la solidité de ses traditions. Aujourd’hui, à Mossoul, la communauté chrétienne est écrasée, chassée, ou tuée.

    Sans doute n’est-elle pas la seule victime. Le nouvel « état islamique » sunnite, installé dans le nord de l’Irak et le nord-est de la Syrie par le « calife » autoproclamé Abou Bakr al-Baghdadi, suit les règles connues du totalitarisme actif. Il élimine tout ce qui n’est pas lui. On sait qu’il a cruellement frappé les Yézidis, cette communauté kurde syncrétiste qui lui résistait. Mais c’est à d’autres musulmans qu’il s’attaque d’abord : son principal adversaire est l’état irakien, dominé par les Chiites appuyés par l’Iran. Mais il n’a pas hésité à exécuter les 700 membres d’une tribu sunnite de Deir es-Zor, en Syrie, dont il convoitait le pétrole. Al-Baghdadi est un dissident d’Al-Qaida. Il joue la même carte que Staline face à l’internationalisme « trotskiste » de l’organisation de Ben Laden : la construction de l’islamisme dans un seul état. Son « califat » gagne du terrain et entend bien imposer son existence. Son avenir reste sans doute incertain tant de puissants intérêts ne manqueront pas de se coaliser contre lui. Mais entre-temps, que de dégâts !

    C’est naturellement une souffrance pour les Chrétiens de voir des lieux historiques de la première Chrétienté ainsi dévastés par la barbarie. Nous ne sommes pourtant pas des gardiens de musée. Mais nous sommes bouleversés par les appels à l’aide d’un peuple martyrisé. Nous sommes aussi terriblement angoissés par le déséquilibre qui gagne une région si proche de nous à tant d’égards. 

    Au Vatican, dans un communiqué du 12 août, le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, présidé par le cardinal Tauran, a demandé aux responsables musulmans une « prise de position claire » sur les « actions criminelles indicibles » perpétrées par l’État islamique. « Tous doivent être unanimes dans la condamnation sans aucune ambiguïté de ces crimes, et dénoncer l’invocation de la religion pour les justifier, (sinon) quelle crédibilité pourrait encore avoir le dialogue interreligieux patiemment poursuivi ces dernières années ? » On n’en reste pas moins fondé à s’interroger sur le sens profond de la rencontre de Shimon Peres et Mahmoud Abbas autour du pape François. Même si sa fonction est « prophétique », pour engager l’avenir, comme elle semble de peu d’effet sur l’évolution tragique de la situation tant à Gaza qu’en Irak !

    Que les hordes fanatisées d’al-Baghdadi ait peu d’oreille pour les propos du pape ne saurait surprendre. Mais ce sont les consciences occidentales assoupies devant les drames causés par les migrations que François a voulu « secouer » par son appel à la compassion pour les naufragés de Lampedusa. Ces mêmes consciences occidentales, ne convient-il pas de les réveiller aussi devant le drame des Chrétiens d’Orient ? Et, en tout premier lieu, les consciences françaises ? Depuis que François Ier a eu la courageuse audace de conclure, à partir de 1528, des accords avec Istanbul, la France, aux termes des fameuses « Capitulations », s’était faite la protectrice des Chrétiens d’Orient. Pendant plusieurs siècles, elle a tenu ce rôle que n’ont désavoué ni la Convention, ni la IIIe République dans ses moments les plus antichrétiens. Aujourd’hui, tout cela est remisé dans les oubliettes du quai d’Orsay. On peinerait à entendre dans les bafouillages de M. Fabius, seulement intéressé à ce qu’on pense à Washington et à Doha, quoi que ce soit qui ressemble à la voix de la France.

    C’est à la France, pourtant, qu’il appartient aujourd’hui de parler haut et clair. Les Chrétiens d’Orient, et le monde, attendent qu’elle fasse à nouveau entendre sa voix.

     

     Source Politique magazine 

  • Un grand-prêtre du dogme : Thomas Legrand, un homme à combattre

    « Finalement, ce n’est pas la peine de s’interroger sur l’identité nationale ou l’«identité de la France » (pour prendre un terme plus acceptable parce que validé par Fernand Braudel). Ce n’est pas la peine, puisque notre identité, c’est la République. » Slate.fr – 27 décembre 2010

     

    Nous avons appelé de nos vœux, hier dimanche, une réaction de fond qui comporterait une remise en cause de l'idéologie dominante, en fait anti-française. Anti-française parce qu'uniquement fondée sur les valeurs de la République, c'est à dire des valeurs hors sol et hors frontières, hors Histoire, hors toute identité autre, si l'on peut dire, qu'universaliste et abstraite. Qui définit la France comme un terrain-vague ouvert aux quatre vents. Y compris aux terroristes. L'inverse de la France charnelle qui plonge ses racines dans quinze siècles d'existence.  Desquelles elle tient son identité.

    Mais la remise en cause de l'idéologie dominante que nous voulons, en fait, d'une certaine façon, stigmatiser comme hostile à la France réelle, implique la mise en cause des hommes qui la propagent et en réalité l'imposent. Y compris au sein du service public. Qu'ils tendent à privatiser, comme Michel Onfray les en a publiquement accusés, récemment.

    Thomas Legrand est typiquement de ceux-là. Avec Patrick Cohen, Bernard Guetta, Léa Salamé, quelques autres, et les inévitables et très critiquables humoristes des matinales de France Inter. Toute une équipe de petits copains à de rares exceptions près, monocolore. Legrand y est chargé des éditoriaux politiques. Sa méthode est d'allier fausse objectivité et analyses pertinentes mais qui doivent néanmoins toutes concourir à l'approfondissement, la vérification et la proclamation à la ville et au monde du dogme en vigueur. Le plus officiel et le plus conformiste qui soit. L'éditorial politique de Thomas Legrand est, dit-on, le plus écouté de France. Raison pour laquelle nous nous y intéressons.

    Le quasi syllogisme signé Thomas Legrand placé en exergue de cette note doit donc se lire comme le symbole de sa pensée politique. De fait, comme son Credo. A quoi nous sommes, si l'on peut dire, frontalement opposés.

    La vidéo qui suit, de trois minutes et demi, résume assez bien ce qu'il appelle la fracture qui s'affirme aujourd'hui au sein du monde politique entre les tenants d'une France identitaire et ceux d'une France universaliste. Cette France qui a quelque chose à dire au monde, qui parle à la planète entière, dont s'est réclamé François Hollande - ridicule et inopérante prétention - dans la nuit de carnage de Paris. Fracture réelle ou feinte qui ne laissera pas beaucoup de place ni de temps à cette magique union nationale - magique pour lui - que François Hollande appelle de ses vœux.

    Thomas Legrand a raison : tel est le vrai clivage. Il penche et prêche pour le second terme, que nous croyons mortifère. Nous nous rattachons au premier, celui de l'identité française qui nous relie à notre héritage tout entier. 

    Mais il y a beaucoup de Thomas Legrand dans le PAF, le paysage audio-visuel français. Des journalistes, des humoristes, des présentateurs, des producteurs, des artistes réels ou supposés, qui, chacun dans leur ordre, concourent à diffuser, propager, imposer l'idéologie régnante. Mais nous ne sommes plus seuls ni seulement quelques uns à les contester. De fait, ils vivent aujourd'hui des temps difficiles. Notamment sous le coup des critiques destructrices qui leur sont portées par des confrères, souvent venus de la gauche, qui ont plus de talent, plus de savoir, beaucoup plus de succès et de popularité qu'eux-mêmes.  

    Raison de plus pour y ajouter notre pierre. Contribuer à les déstabiliser, si possible à les neutraliser. Pour refaire, selon l'expression de Robert Ménard, un mental français. Nous ne nous en priverons pas.  LFAR

     

     

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  • Régions : une réforme inepte

     

    Par Christian de Molinier*

    Nous relevons dans les commentaires ici-même, ce qui suit qui est de Catoneo : « Il y a deux mois, Jacques Attali signalait l'inaptitude des démocraties bavardes à gérer le temps long : « la démocratie est ainsi faite que les Parlements et les opinions publiques passent parfois des mois, sinon des années, à discuter de sujets absolument mineurs, (comme le nombre de dimanches d’ouverture de quelques magasins), et zéro minute sur des sujets structurants pour des siècles l’avenir d’un pays ». 

    Or la réforme régionale est de toute évidence un grand sujet structurant pour le long terme. Et - si son examen a pris nettement plus que zéro minute - cette réforme semble bien avoir été menée dans l'improvisation et nombre d'incohérences, avec, comme il est habituel, un arrière-fond d'opportunisme politicien. Le résultat est, comme l'écrit fort bien Christian de Moliner, une réforme inepte.  LFAR

     

    368bf9d1e1010bbf881f102588a2dbec.jpegLe gouvernement vient de désigner sans aucune surprise les capitales provisoires (mais vite définitives !) des nouvelles régions. Le pouvoir socialiste s’enorgueillit d’avoir amélioré le mille-feuille territorial mais sa réforme est tout bonnement inepte ! Quel intérêt, par exemple, y a-t-il de regrouper l’Alsace, la Lorraine et la Champagne ? La diminution des coûts ? Non seulement il n’y aura pas un centime d’économies, mais sans doute les dépenses vont exploser. La réforme jetée à la poubelle de M. Sarkozy avait le mérite de fusionner conseillers départementaux et régionaux et, donc, symboliquement, de diminuer le montant total des indemnités versées ! Là, le nombre d’élus reste inchangé ! Il faudra, en outre, bâtir de luxueux hémicycles pour accueillir les pléthoriques assemblées. Peut-être en construira-t-on deux ! Une dans la capitale et l’autre dans la ville délaissée, à l’instar du Parlement européen qui se partage entre Bruxelles et Strasbourg sans aucun souci du contribuable !

    Aucun siège flambant neuf des régions ne sera abandonné ! Pire, on en bâtira d’autres plus grands ! Le nombre de fonctionnaires restera le même alors qu’une partie (importante ?) est sans doute inutile. Je vous recommande le livre Absolument dé-bor-dée !, écrit par une employée du conseil régional d’Aquitaine. Elle décrivait une machine folle où les employés se demandaient comment occuper leur journée tout en recevant de bons salaires ! La charge était sans doute caricaturale mais comportait une part de vérité ! Pendant une dizaine d’années, les promotions de Science Po trouvaient à s’employer sans effort et avec de hauts salaires et des titres ronflants dans les structures « amies », surtout pour les « fils de » ou les « fille de »

    Soyons clairs ! La décentralisation voulue par François Mitterrand est responsable de la dette colossale de notre pays. Au lieu de transférer les fonctionnaires au niveau régional, de supprimer les départements, on a créé un trop grand nombre de doublons inutiles. On estime qu’un million de fonctionnaires, notamment territoriaux, sont de trop ! Soit 40 milliards d’euros, par année, de dépenses superflues ! En 30 ans, cela donne 1.200 milliard d’euros, plus de la moitié de la dette française !

    Bien sûr, les sommes dépensées par ces emplois n’ont pas été entièrement perdues puisqu’elles ont été injectées dans l’économie française sous forme de salaires et de dépenses sociales. Un million de fonctionnaires en plus, c’est un million de chômeurs en moins, même si cette façon de voir est réductrice et trompeuse. Les sommes auraient pu être utilisées à meilleur escient et auraient pu contribuer à créer deux millions d’emplois privés, selon certains économistes. On aurait en tout cas évité l’austérité qui nous mine depuis 2008 !

    M. Valls, comme à son habitude, se décerne des satisfecit mais je vous défie de trouver une retombée de cette réforme, même tout à fait mineure, qui soit positive ! Jamais une loi n’a été aussi inutile, aussi vaine, aussi inepte.   

    * Professeur agrégé et écrivain - Boulevard Voltaire

     

  • LITTERATURE & ACTUALITE • Anniversaire de la mort de Soljenitsyne : prophète de la tradition

     

    Par Arnaud Guyot-Jeannin, Journaliste et essayiste*

     

    Soljenitsyne, prophète de la tradition : l'essentiel est excellemment dit, ici, sur cet anniversaire. Rappelons que vous trouverez dans Lafautearousseau, dans notre catégorie Grands Textes, deux discours d'Alexandre Soljenitsyne : son discours aux Lucs-sur-Boulogne pour l'inauguration de l'Historial de Vendée, le samedi 25 septembre 1993,  et son très célèbre discours d'Harvard, le 8 juin 1978. 

    ad2d62187246b67bb88c9d87ec2fa1a9.jpegDisparu le 3 août 2008, à l’âge de quatre-vingt-neuf ans, Alexandre Soljenitsyne représente un modèle d’humanité, de courage et de lucidité dans l’histoire contemporaine. Le septième anniversaire de sa mort a été ignoré avec une vacuité révélatrice d’un Occident amnésique. Hormis l’excellent article de Mathieu Slama paru dans Le Figaro du 3 août dernier (« Ce que nous devons à Soljenitsyne »), les grands esprits de l’Hexagone ont pris des vacances avec leur mémoire. D’autres n’ont pas évoqué cette grande figure par sectarisme. Le soleil de la pensée n’a pas beaucoup éclairé les consciences françaises. Une habitude !

    Quelques piqûres de rappel sont donc nécessaires. Autant de clairvoyance – prophétique, notamment – force l’admiration. Après avoir été incarcéré dans les goulags, puis exilé de son pays – l’Union soviétique qu’il ne confondait pas avec la Russie – durant de longues années, Soljenitsyne condamne le totalitarisme communisme avec vigueur et pertinence. En octobre 1970, le prix Nobel de littérature lui est attribué depuis Stockholm. Il ne peut s’y rendre, de peur que le KGB l’empêche de passer la frontière à son retour. Trois ans plus tard, il publie L’Archipel du goulag (1973). Un testament politique et historique d’où il ressort également que la souffrance humaine offerte à Dieu débouche sur la rédemption d’un point de vue spirituel. Soljenitsyne revient alors à la foi chrétienne de son baptême.

    En 1976, Soljentsyne émigre à Cavendish, dans un village montagneux du Vermont, au nord-est des États-Unis. En compagnie de son épouse et de ses enfants, il est comme retiré du monde. C’est deux ans plus tard, en 1978, qu’il prononce son fameux discours de Harvard. Ayant vitupéré contre le communisme soviétique en le qualifiant de « bazar idéologique », il n’épargne pas le modèle américano-occidental en l’identifiant à un « bazar mercantile ». Il avertit du danger qui pèse sur la Russie : « Après avoir souffert pendant des décennies de violence et d’oppression, l’âme humaine aspire à des choses plus élevées, plus brûlantes, plus pures que celles offertes aujourd’hui par les habitudes d’une société massifiée, forgées par l’invasion révoltante de publicités commerciales, par l’abrutissement télévisuel, et par une musique intolérable. »

    En 1990, alors que l’URSS vit sa dernière année, Soljenitsyne publie un essai au titre programmatique, Comment réaménager notre Russie ? Il propose la mise en place d’une « démocratie des petits espaces : […] petite ville, bourg, bourgade cosaque, canton (groupe de villages), et jusqu’aux limites d’un district. C’est uniquement sur un territoire de cette ampleur que les gens pourront déterminer, sans se tromper, leurs élus […] On pourrait dire : à partir des “États” [soslovia]. Ce sont là les deux principes naturels les plus habituels de collaboration et de coopération entre les hommes : d’après le territoire commun sur lequel ils vivent et selon leur genre d’occupation, la direction de leur activité. ». Soit une démocratie locale et organique pour une Russie indépendante et souveraine.

    Soljetnitsyne demeure toujours très actuel lorsqu’il rappelle que les Petits-Russiens (Ukrainiens), les Blancs-Russiens (Biélorusses) et Grands-Russiens (Russes) appartiennent à un même peuple et donc à un même pays : la Russie traditionnelle. Mort d’un grand vivant ressuscité par l’Histoire en cours…

    * - Boulevard Voltaire

     

  • Éric Zemmour : « Pierre, Jacques, Alain, Bernard et Daniel, embarrassants soutiens d'Emmanuel Macron »

    Pierre Bergé, Jacques Attali, Alain Minc, Bernard Kouchner et Daniel Cohn-Bendit. - Crédits photo : Abaca

     
    Par Eric Zemmour             

    Les Attali, Minc, Bergé, Kouchner, ou encore Tapie ou Cohn-Bendit qui soutiennent Macron aujourd'hui incarnent un petit morceau de la vraie croix d'une gauche qui a imposé ses valeurs depuis quarante ans. En quelques lignes, quelques noms, quelques faits, quelques traits, et beaucoup d'esprit, [Figarovox, 3.02] Zemmour brosse un portrait rapide et très ressemblant de ce jeune et brillant ministre qui avait intrigué en dissertant sur l'incomplétude de la démocratie, en posant l'absence de roi comme le mal - la vacuité - dont souffre essentiellement le régime, et qui est, en fait, quoiqu'il prétende, une parfaite créature du Système. Macron est en fait un leurre du dit Système.  Lafautearousseau  

     

    picture-1649413-612mqxqb.jpgIls l'aiment. C'est beau comme ils l'aiment. Ils lui déclarent leur flamme, le trouvent beau, jeune, intelligent, moderne, humaniste. Et plus encore. Leurs patronymes incarnent les années Mitterrand, mais la plupart ont été très proches de Sarkozy aussi.

    Ils s'appellent Attali, Minc, Bergé, Kouchner, ou encore Tapie ou Cohn-Bendit. Macron est leur chouchou, Macron est leur chéri, Macron est leur candidat. Macron ne leur demande rien comme ils ne lui demandent rien. Ni poste ni circonscription : ils sont au-dessus de ça !

    Ils sont au-dessus de tout. Ils incarnent, avec un éclat souvent hautain, l'establishment. Les « élites mondialisées », comme disait naguère Jean-Pierre Chevènement. Le « système », comme dit Marine Le Pen. Les « belles personnes », comme dit Mélenchon.

    Chacun incarne un petit morceau de la vraie croix d'une gauche qui a imposé ses valeurs depuis quarante ans. Minc, c'est «la mondialisation heureuse » ; Bergé, c'est « le Mariage pour tous » ; Attali, c'est entre autres, la guerre aux rentes et l'ubérisation de la société ; Kouchner, l'ingérence humanitaire ; Tapie, le capitalisme débridé des années 80 et la politique de la ville ; Cohn-Bendit, l'héritage libéral-libertaire de Mai 68. Tous sont pour l'Europe, le libre-échange, le multiculturalisme. Tous sont probusiness et promigrants. Anti-Brexit et anti-Trump.

    Depuis le début de sa campagne, Emmanuel Macron ne dit pas grand-chose. Ne propose rien de précis. Reste dans une ambiguïté protectrice. Incarne la nouveauté, la modernité, le changement.

    Parfois, il laisse échapper un mot, un signe, un geste qui le révèle, comme son discours fait en anglais devant un parterre allemand. Ses soutiens parlent pour lui. L'éclairent malgré lui. Lui donnent une épaisseur idéologique, historique, politique. Sociologique aussi.

    On sait aussitôt d'où il vient et où il va. On détermine « d’où il parle », selon le vieux langage marxiste. Il est le candidat de l'establishment de gauche. Le candidat de la mondialisation, de l'Europe, du multiculturalisme.

    Il a raison de se dire et de droite et de gauche : il est le candidat de la gauche qui se veut libérale et de la droite qui se veut moderne. Plus encore que les élus centristes qui l'ont soutenu, et leurs collègues socialistes qui, écœurés par la victoire d'Hamon sur Valls, le rejoindront, ces quelques noms prestigieux fixent la candidature Macron dans sa « pureté de cristal ».

    Déjà, Ségolène Royal le couve du regard de Chimène, tendresse qui annonce le ralliement ultime de François Hollande. Avec des amis comme ça, Macron n'a pas besoin d'ennemis. 

    Eric Zemmour   

  • Racines & Traditions • Du 8 au 17 avril 2017, Perpignan vit au rythme de la Semaine Sainte

     

    Comme chaque année, la semaine sainte est l’un des temps forts de la vie perpignanaise.  

    L’originalité de la Semaine Sainte se situe dans le mode d’expression d’une ferveur à la fois intime et spectaculaire, mais aussi dans le rituel spécifique qui entoure la procession de la Sanch, point d’orgue de la semaine. Les traditions ont su garder ici une réelle authenticité. 

    La ferveur d’aujourd’hui n’a d’égale que celle d’hier. Tout ce qui touche au cérémonial des fêtes de la semaine Sainte et de la Passion est prévu, réglé avec minutie depuis des siècles. 

    De nombreuses animations sont organisées tout au long de cette semaine. Des expositions, des visites guidées thématiques… et les deux temps fort de la semaine : la Semaine Sainte et le festival de musique sacrée. 

    Vibrez avec la procession de la Sanch – Vendredi 14 avril 2017

    Un patrimoine culturel et religieux immatériel d’une longévité exceptionnelle.

    Six siècles de traditions et de recueillement se donnent à voir dans les rues et dans les églises restaurées de la ville.

    Agnostique, curieux ou réellement croyant, le public ne reste jamais insensible à la ferveur de cette manifestation populaire de la foi en Catalogne.

    Prières, psalmodies, recueillement. La foule est là, massée, silencieuse. Les pénitents avancent, chancelants sous les fardeaux des péchés du monde. Avec leurs longues capuches pointant vers le ciel, les pénitents s’isolent du monde derrière leurs masques de tissus. Vêtus de grandes robes noires, « les caparutxes » défilent au son de la cloche de fer du regidor rouge en tête du cortège. Portés sur leurs épaules, les lourds « misteris » relatent les différentes scènes de la Passion, entre Madone affligée et Christ crucifié. A intervalles réguliers, les pénitents s’arrêtent sous les roulements des tambours. Souvent les pieds nus, ils revivent la quête d’expiation qui animait les flagellants de saint Vincent Ferrier.

    Départ de la procession à 15h de l’église Saint-Jacques.

    Plongez dans les variations du Festival de Musique Sacrée – du 4 au 15 avril 

    Au-delà de toute conviction, de toute croyance et de toute appartenance, le Festival de musique sacrée de Perpignan partira à la quête de l'harmonie, de l'unité, de l'équilibre et des justes proportions. Laissons-nous entraîner dans un monde musical empli de spiritualité, de transcendance, et de tout ce qui conduit à des relations apaisées en contrepoint de notre monde dysharmonique.  

    Pour ce nouveau voyage musical au thème évocateur, le festival s’installera au Couvent des Dominicains, un lieu emblématique du patrimoine de Perpignan. L’église et le patio seront tout spécialement aménagés pour proposer les concerts gratuits à 18 h 00, les concerts du soir à 21 h 00 et les rencontres avec les artistes. Dans ce cadre splendide, les soirées du festival deviendront incontournables, mêlant l’émotion, la magie, le plaisir et la convivialité.  Un lieu à découvrir dès le 6 avril, à recommander et à partager avec le plus grand nombre pour vivre de magnifiques invitations musicales. 

    A l’affiche du Festival 2017, des chefs d’œuvre de la musique sacrée par des artistes exceptionnels :  Les Musiciens du Louvre, Marc Minkowski - Le chœur Accentus, Laurence Equilbey - Ensemble Pigmalion, Raphaël Pichon - Pierre Hamon et les chanteurs d’Oiseaux - Paul Agnew, Thomas Dunford – Ensemble Canticum Novum, Emmanuel Bardon. 

    Laissez-vous conter le patrimoine catalan

    Profitez de votre séjour pour découvrir la richesse patrimoniale de Perpignan au travers des expositions et visites guidées proposées par l’Office de Tourisme. 

    La Sanch en images

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    Source des informations ...

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  • Daech confirme la mort de son chef Abou Bakr al-Baghdadi. Bon débarras !

    Capture d'écran d'une vidéo de propagande diffusée le 5 juillet 2014 par al-Furqan Media montrant Abou Bakr al-Baghdadi à Mossoul lors de la proclamation du califat.

     

    Le journal marocain en ligne le360, a annoncé hier la nouvelle, accompagnée de l'intéressant commentaire qui suit, signé de M. Khalil Ibrahimi. 

     

    le360.pngLes membres de l’organisation terroriste Daech viennent de confirmer la mort de leur chef Abou Bakr al-Baghdadi. C’est ce que rapporte la chaîne de télévision Al-Sumaria dans une information relayée par l’agence Sputnik.

    Les membres de Daech ont annoncé le décès de leur chef Abou Bakr al-Baghdadi. Ils ont également dévoilé le nom de son successeur, a révélé la chaîne de télévision Al-Sumaria. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a affirmé mardi détenir des informations de hauts responsables du groupe jihadiste Etat islamique (EI) confirmant la mort de leur chef, Abou Bakr al-Baghdadi. "De hauts responsables de l'EI présents dans la province (syrienne) de Deir Ezzor ont confirmé l'OSDH la mort d'Abou Bakr al-Baghdadi, émir de l'EI", a déclaré à l'AFP le directeur de l'ONG, Rami Abdel Rahmane. « Nous l'avons appris aujourd'hui mais nous ignorons quand ou comment il est mort ». 

    Le ministère russe de la Défense avait déja annoncé, le 22 juin, que le chef de Daech, Abou Bakr al-Baghdadi et 300 autres terroristes avaient été tués le 28 mai dans une frappe de l'armée de l'air russe près de Raqqa. La chaîne de télévision iranienne IRIB a publié, jeudi 29 juin, deux photos du corps d'un homme ressemblant à Abou Bakr al-Baghdadi, affirmant que ce dernier avait effectivement été tué. La mort de Baghdadi, annoncée à plusieurs reprises depuis qu'il a proclamé un califat en 2014, serait l'un des coups les plus durs subis par l'Etat islamique, qui recule un peu partout en Syrie et en Irak et vient de perdre la grande ville de Mossoul. 

    La dernière manifestation d'Abou Bakr al-Baghdadi relayée par un média affilié à son groupe remonte à novembre 2016. Il était alors sorti d'un an de silence pour exhorter, dans un enregistrement sonore, ses hommes à résister jusqu'au martyre à l'assaut des forces irakiennes lancé en octobre pour reprendre Mossoul.

    Abou Bakr al-Baghdadi a dévoilé pour la première fois son visage au monde entier le 29 juin 2014. C’est à cette date là qu’il avait proclamé son « califat » sur l’Irak et la Syrie. C’était dans un prêche depuis la grande mosquée de Mossoul. 

    Né en 1971 à Samarra, au nord de la capitale irakienne, Ibrahim al-Badri al-Samarraï aurait étudié à l'université islamique de Bagdad dans les années 1990. Selon une biographie diffusée par ses partisans, il aurait obtenu un doctorat d’études islamiques -d’où son titre de « docteur ». 

    Il passe au djihad en 2003, après l'invasion américaine, et prend son premier nom de guerre, Abou Duaa, au sein d’un petit groupe armé -Jaiche al-Sunna wal Jamaa-, avant de rejoindre les rangs d’Al-Qaida en Mésopotamie, sous la houlette du Jordanien Abou Moussab al-Zarkaoui. 

    Il est arrêté par les Américains à Falloujah en 2004, et passe cinq ans au camp de détention de Bucca, période au cours de laquelle il se radicalise un peu plus. Relâché en 2009 dans le cadre de  la libération de milliers de détenus avant le retrait américain, il multiplie les attentats meurtriers et exécutions publiques sanglantes au nom de la charia. 

    Khalil Ibrahimi

  • Lecture & Voyage • Sur les chemins de chez nous

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    Publié le 19.12.2016 - Actualisé le 23.07.2017

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    Peu importe qui il est. Désireux d’accomplir la promesse qu’il s’était faite sur son lit d’hôpital (« si je m’en sors, je traverse la France à pied »), un jour, il s’est mis en marche. Pas façon Macron, façon chemineau, comme un personnage de Giono. A pied donc, de Tende à La Hague, une belle diagonale du Mercantour au Cotentin, du 24 août au 8 novembre 2015, en empruntant au maximum les chemins les plus improbables, les plus délaissés, les plus retirés de la vraie France profonde. En est résulté un petit livre qui, en contrepoint du récit de cette pérégrination, propose une véritable réflexion sur la France d’aujourd’hui.

     

    Fuyant le « clignotement des villes » et méprisant les « sommations de l’époque » (en anglais, comme il se doit à l’ère de la globalisation : « Enjoy ! Take care ! Be safe ! Be connected ! »), le voyageur met en pratique une stratégie de « l’évitement ». Eviter quoi ? Ce qu’il appelle « le dispositif ». D’abord visible à l’œil nu : c’est la France des agglomérations telle que l’ont voulue les « équarrisseurs du vieil espace français », ZAC et ZUP des années soixante ayant enfanté les interminables zones pavillonnaires et les hideuses zones commerciales. Laideur partout.

     

    XVM344ffd0c-80af-11e6-8335-81b4993a1518-805x453.jpgCe réquisitoire implacable contre le saccage du territoire rejoint la dénonciation de la mondialisation, cette « foire mondiale » qui ruine un terroir « cultivé pendant deux mille ans ». Aux « temps immobiles » a succédé un « âge du flux » dont le « catéchisme » (« diversité », « échange », « communication ») est véhiculé par l’arrivée d’internet et la connexion généralisée. Temps immobiles : une nuit passée au monastère de Ganagobie (« Les hommes en noir […] tenaient bon dans le cours du fleuve. En bas, dans la vallée, les modernes trépidaient ») ; ou la vision du Mont-Saint-Michel (« C’était le mont des quatre éléments. A l’eau, à l’air et à la terre s’ajoutait le feu de ceux qui avaient la foi »).

     

    Faisant sienne la vision de Braudel selon laquelle la France procède d’un « extravagant morcellement » humain et paysager, l’auteur dénonce ensuite le « droit d’inventaire » que s’arrogent  « les gouvernants contemporains », notamment « les admirateurs de Robespierre » qui,  favorables à « une extension radicale de la laïcité », veulent « la disparition des crèches de Noël dans les espaces publics » (et pourquoi pas des milliers de calvaires ?) pour les remplacer par … rien du tout, le néant, la mort.

     

    Ce n’est certes pas un livre de propagande, ni un bréviaire idéologique mais bien l’œuvre d’un loup solitaire. Un livre qui peut sembler défaitiste, voire nihiliste (« je me fous de l’avenir »), au mieux nostalgique. Voir dans l’auteur un énième avatar du « bon sauvage » serait pourtant bien réducteur. On l’imagine mieux prêt à « chouanner » (selon le mot de Barbey qu’il rapporte lui-même). C’est sans doute là sa véritable portée : « Sur les Chemins noirs » de Sylvain Tesson est l’œuvre d’un antimoderne de bonne race qui nous aide à retrouver le chemin de chez nous. 

     

    Sur les chemins noirs. Sylvain Tesson, Gallimard, 144 p., 15 €