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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Lafautearousseau vous invite au colloque « Charles Maurras, l'homme de la politique » pour le 150e anniversaire de sa na

     

    2293089609.14.jpgL'on peut encore s'inscrire au colloque. Mais en urgence ! Voir modalités ci-dessous.  

    Le 150ème anniversaire de la naissance de Charles Maurras sera par ailleurs commémoré le lendemain dimanche 22 avril.   

    Manifestations organisées conjointement par Lafautearousseau, la Fédération Royaliste Provençale, le Cercle de Flore et le Cercle Vauban. 

    Programme des interventions (9 h30 - 17 h 30)

    Modérateur : Hilaire de Crémiersdirecteur de Politique magazine et de La nouvelle Revue Universelle

    • Maurras, au-delà de la caricature, l’homme, par Christian Franchet d’Espérey, rédacteur en chef de La nouvelle Revue Universelle.

    • Maurras, l’homme de la liberté par Jean-Philippe Chauvin , professeur d’histoire.

    • Maurras, l’homme de l’ordre, par Stéphane Blanchonnet, président du comité directeur de l’Action française.

    • Maurras, l’homme de la paix par Bernard Pascaud, président de la Restauration Nationale.

    • Maurras, l’homme de la cité par Jean-Baptiste Donnier, professeur de Droit.

    • Maurras, l’homme de la Nation par Axel Tisserand, écrivain.

    • Maurras, l’homme de l’universel par Gérard Leclerc, journaliste et écrivain.

    • Maurras, l’homme du Roi par Jacques Trémolet de Villers, avocat et écrivain.

    PAF 10 € - Jeunes 6 € (Entrée et pauses-café) - Déjeuner libre. 

    Règlements par chèque à l'adresse suivante : Les Amis de Lafautearousseau, 48 rue Sainte-Victoire 13006 Marseille (Ordre Les Amis de Lafautearousseau).

    Ou par PayPal (ci-dessous) en spécifiant « Colloque »

    Contact

    lafautearousseau@outlook.fr

    T.  06 08 31 54 97

  • Lafautearousseau vous invite au colloque « Charles Maurras, l'homme de la politique pour le 150e anniversaire de sa nai

     

    2293089609.14.jpgLe colloque aura bien lieu ce samedi 21 avril de 9 h 30 à 17 h 30. On peut y venir, même si l'on ne s'y est pas encore inscrit. Voir modalités ci-dessous.

    Pour les inscrits comme pour les non-inscrits se présenter devant le Centre Cormier, 35 rue Edmond Rostand, 13006 Marseille, à 9 h 30.  

    Colloque organisé par Lafautearousseau, la Fédération Royaliste Provençale, le Cercle de Flore et le Cercle Vauban. 

    Programme des interventions (9 h30 - 17 h 30)

     Modérateur : Hilaire de Crémiersdirecteur de Politique magazine et de La nouvelle Revue Universelle

    • Maurras, au-delà de la caricature, l’homme, par Christian Franchet d’Espérey, rédacteur en chef de La nouvelle Revue Universelle.

    • Maurras, l’homme de la liberté par Jean-Philippe Chauvin , professeur d’histoire.

    • Maurras, l’homme de l’ordre, par Stéphane Blanchonnet, président du comité directeur de l’Action française.

    • Maurras, l’homme de la paix par Bernard Pascaud, président de la Restauration Nationale.

    • Maurras, l’homme de la cité par Jean-Baptiste Donnier, professeur de Droit.

    • Maurras, l’homme de la Nation par Axel Tisserand, écrivain.

    • Maurras, l’homme de l’universel par Gérard Leclerc, journaliste et écrivain.

    • Maurras, l’homme du Roi par Jacques Trémolet de Villers, avocat et écrivain.

    PAF 10 € - Jeunes 6 € (Entrée et pauses-café) - Déjeuner libre. 

    Règlements sur place, pour les personnes n'ayant pas règlé. 

    Contact

    lafautearousseau@outlook.fr

    T.  06 08 31 54 97

     
  • Un triste sire a encore frappé : François Reynaert vient de déverser sur Maurras sa haine et son inculture

     

    Mur-bleu gds.jpgJamais deux sans trois, selon le dicton. Nous avions déjà épinglé, par deux fois, le 5 mai 2011 et le 13 septembre 2013*, les stupéfiants mensonges de François Reynaert, sa propension inouïe à déformer et truquer l'Histoire, sa mauvaise foi abyssale.

    Nous sommes revenus, dimanche, sur le personnage, pour lui asséner un troisième « pan sur le bec », bien mérité après ses propos sur Maurras, qui ne discréditent et ne disqualifient que lui. Dans l'actuel jargon des journaleux bobos-gauchos, on dirait de ses propos qu'ils sont « nauséabonds », « stigmatisants », voire « glaçants », qu'il s'agit d'un dérapage. Mais, là, il s'agit d'un dé-constructeur de la vérité historique, de notre Histoire, de nos racines.

    Le pire est qu'il est content de lui, le pseudo historien mais vrai menteur François Raynaert, toujours en train de rigoler, un peu comme - toutes proportions gardées - un Laurent Ruquier ; ravi de ses blagues qui ne font rire que lui et ses acolytes, réunis pour ça, et qui sont persuadés, comme lui, dans leur bulle télévisuelle, qu'ils sont le centre du monde. 

    Nous avons pointé, ce dimanche, les mensonges sur Charles Maurras de cet « ennemi déterminé et déguelasse », comme le désigne un commentaire de Pierre Builly.

    Mais, le hasard voulant que jeudi dernier (le 3 novembre) la chaîne 23 de la TNT ait diffusé L'Ombre d'un doute, de Franck Ferrand, Fallait-il condamner Marie-Antoinette ? nous reviendrons sur un autre sujet d’opposition frontale avec François Reynaert, celui de notre note la plus lointaine (celle du 5 mai 2011) : qui a trahi la France ?

    Et, Franck Ferrand le montre bien dans son émission, c'est la déclaration de guerre à l'Autriche, en 1792, qui est au centre de tout. Et qui condamne notre Système actuel, qui se fonde sur la révolution de 1789, comme le stipule le court et néfaste préambule de notre Constitution.

    La vérité vraie, pas la vérité officielle réécrite par François Reynaert, est claire et limpide. Avant même d'exister, la Révolution et la République ont été pensées et voulues en intelligence avec l'ennemi : à savoir, la Prusse. La Royauté française, après une longue lutte de deux siècles contre la Maison d'Autriche, commencée dans les années 1500 entre François premier et Charles Quint, avait remporté la victoire. Le moment était venu de s'allier à l'ennemi d'hier vaincu - l'Autriche - pour combattre le nouvel ennemi, dont l'émergence avait assombri les dernières années du règne de Louis XIV, assailli de sombres pressentiments qui, malheureusement, ne le trompaient pas. 

    Cela, la royauté française, progressiste au vrai sens du terme, l'avait bien compris, et Louis XV, avec raison, procéda au renversement des alliances : France et Autriche contre Prusse. Mais les philosophes, malgré leur intelligence, raisonnèrent au passé prolongé, et ne comprirent pas ce progressisme ; ils furent rétrogrades et passéistes, admirèrent la Prusse. Cette prussophilie - véritable « intelligence avec l'ennemi » - durera jusqu'au réveil brutal de 1870, et même encore après, pour certains. 

    On l'a bien vu, ce jeudi, avec Franck Ferrand : c'est en forçant Louis XVI à déclarer une guerre à laquelle il ne pouvait que s'opposer; un Louis XVI qui n'avait plus le pouvoir, et presque plus de pouvoir - par sa faute - que la révolution a pu triompher, la royauté être abolie et la république être instaurée : car les révolutionnaires mettaient ainsi le roi en contradiction frontale avec les exaltations suicidaires d'une opinion publique trompée, et peu compétente en matière de politique extérieure.

    Oui : Encyclopédistes, révolution, républiques et empires n'ont été possibles - et n'ont mené de politique - qu'en intelligence avec l'ennemi, en trahissant les intérêts supérieurs de la Nation française.

    Que cela plaise ou non au pseudo-historien mais vrai désinformateur François Reynaert, apôtre aveugle et sourd d'un Régime, d'un Système nés de la trahison des intérêts supérieurs de la Nation... 

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  • IL FAUT SAUVER LA MAISON DE MAURRAS A MARTIGUES ! QU'ON L'AJOUTE AUX ”MAISONS DES ILLUSTRES” !

    Les 21 et 22 septembre dernier, se sont déroulées les 36ème Journées du Patrimoine.

    De nombreux lieux sont restés fermés, à cause des Gilets jaunes, à cause des Black blocs, à cause de ceci/cela...

    En Provence, à Martigues, il y a une belle maison, qui a une belle histoire, qui a un beau jardin, et qui a appartenu à un académicien français : Charles Maurras.

    Mais celui-ci est soit carrément ignoré par les médias qui fabriquent l'opinion, soit peu connu ou, pire encore, mal connu du grand public, parce que la vérité officielle, qui n'est qu'un immense mensonge officiel, a déformé son image, l'a travesti, fabriquant un faux Maurras, que, du coup, très peu de gens connaissent vraiment, et qu'encore moins ont lu... 

    Et donc, à Martigues, depuis plusieurs années, bien qu'il n'y ait pas de Gilets jaunes ni de Black blocs, une Mairie communiste sectaire jusqu'à la caricature, qui se croit encore au temps de Peppone et Don Camillo, interdit, tout simplement l'accès au lieu.

    Alors que cette très belle maison, et ce très beau jardin, pourraient devenir un Centre culturel de tout premier plan, bénéfique à la ville de Martigues, à la Provence, à la France et, surtout, à l'Intelligence et à la Culture non seulement française mais universelle, la Mairie préfère, d'une façon insensée, laisser l'ensemble "maison/jardin" fermé, et en interdire l'accès au public; et celui-ci se trouve donc comme enfermé par un invisible mais bien réel "dernier mur de Berlin d'Europe"...

    Jusqu'à ce que la maison ne s'écroule ? On peut envisager cette hypothèse...

    Nous allons voir ce qu'il est possible de faire pour sauver cette très belle demeure, puisque les élections municipales qui approchent vont nous permettre, peut-être, de braquer les projecteurs sur cette Maison de Maurras...

    Oui, il faut agir, car le temps commence à presser !

    La maison de Maurras, magnifique édifice des XVIIème et XVIIIème siècle est peu, pas ou mal entretenue; si on ne fait rien, elle s'écroulera : magnifique perspective que nous offre une très riche mairie stalinienne, qui se croit encore au temps du "génial petit père des peuples"...

    Agissons tous ensemble ! Il faut sauver la maison de Maurras, au nom de la Culture, de l'Intelligence, de l'Esprit français et aussi de l'histoire des Idées, au nom de la culture universelle, tout simplement...

  • IL FAUT SAUVER LA MAISON DE MAURRAS A MARTIGUES ! QU'ON L'AJOUTE AUX ”MAISONS DES ILLUSTRES” !

    Les 21 et 22 septembre dernier, se sont déroulées les 36ème Journées du Patrimoine.

    De nombreux lieux sont restés fermés, à cause des Gilets jaunes, à cause des Black blocs, à cause de ceci/cela...

    En Provence, à Martigues, il y a une belle maison, qui a une belle histoire, qui a un beau jardin, et qui a appartenu à un académicien français : Charles Maurras.

    Mais celui-ci est soit carrément ignoré par les médias qui fabriquent l'opinion, soit peu connu ou, pire encore, mal connu du grand public, parce que la vérité officielle, qui n'est qu'un immense mensonge officiel, a déformé son image, l'a travesti, fabriquant un faux Maurras, que, du coup, très peu de gens connaissent vraiment, et qu'encore moins ont lu... 

    Et donc, à Martigues, depuis plusieurs années, bien qu'il n'y ait pas de Gilets jaunes ni de Black blocs, une Mairie communiste sectaire jusqu'à la caricature, qui se croit encore au temps de Peppone et Don Camillo, interdit, tout simplement l'accès au lieu.

    Alors que cette très belle maison, et ce très beau jardin, pourraient devenir un Centre culturel de tout premier plan, bénéfique à la ville de Martigues, à la Provence, à la France et, surtout, à l'Intelligence et à la Culture non seulement française mais universelle, la Mairie préfère, d'une façon insensée, laisser l'ensemble "maison/jardin" fermé, et en interdire l'accès au public; et celui-ci se trouve donc comme enfermé par un invisible mais bien réel "dernier mur de Berlin d'Europe"...

    Jusqu'à ce que la maison ne s'écroule ? On peut envisager cette hypothèse...

    Nous allons voir ce qu'il est possible de faire pour sauver cette très belle demeure, puisque les élections municipales qui approchent vont nous permettre, peut-être, de braquer les projecteurs sur cette Maison de Maurras...

    Oui, il faut agir, car le temps commence à presser !

    La maison de Maurras, magnifique édifice des XVIIème et XVIIIème siècle est peu, pas ou mal entretenue; si on ne fait rien, elle s'écroulera : magnifique perspective que nous offre une très riche mairie stalinienne, qui se croit encore au temps du "génial petit père des peuples"...

    Agissons tous ensemble ! Il faut sauver la maison de Maurras, au nom de la Culture, de l'Intelligence, de l'Esprit français et aussi de l'histoire des Idées, au nom de la culture universelle, tout simplement...

  • Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français... : L'entretien avec Le Dauphiné libéré (V/V)...

    lafautearousseau se propose ici de vous faire découvrir Un patriote, nommé Maurras. Maurras est en effet inconnu du grand public, parce que volontairement ignoré par la conspiration du silence, entretenue par le Système pour lequel Maurras n'est pas "dangereux", mais "le seul dangereux", car il en a dénoncé les bases idéologiques et parce qu'il l'a remis en cause dans ses fondements révolutionnaires.

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Du début février au 23 mars (fin de la première partie de notre campagne de sensibilisation pour la sauvegarde de la maison de Maurras) nous présenterons divers textes ou documents relatifs à Maurras, sa vie, son oeuvre... 

    Nous avons passé les trois dernières semaines en bonne compagnie, avec Axel Tisserand, d'abord, puis Jean-François Mattéi et sa très belle intervention dans le jardin du Chemin de Paradis, le 1er septembre 2012; puis avec une sorte de reportage, tiré de nos riches archives, sur ce que fut cette journée d'hommage du 1er septembre 2012, à l'occasion du soixantième anniversaire de la mort de Maurras.

    Le rappel de cette journée montre bien ce qu'était la Maison de Maurras jusqu'à ce que la Mairie de Martigues n'en interdise l'accès, ne la "ferme", aussi sournoisement que brutalement; n'érige autour d'elle comme une sorte de Mur de Berlin, aussi réel qu'invisible...

     "Avant", tout le monde pouvait aller admirer le lieu, et  nous ne nous privions pas, à l'Union Royaliste Provençale. Ces jours heureux sont, pour l'instant, révolus. Jusqu'à quand ? C'est toute la question, et la raison de notre protestation, qui ne cessera que lorsque nous aurons obtenu ce que nous demandons :

    1. Des informations claires et précises sur les travaux promis, et un calendrier, même approximatif, concernant le déroulement de ces travaux, qui doivent aboutir à la réouverture de la Maison au public...

    2. Et, en attendant, la remise à disposition du public du libre accès au jardin, sans autres conditions que celles qui prévalent en n'importe quel autre endroit public du pays, selon les règles et normes en vigueur partout...

    Cette semaine - avant-dernière avant que notre Campagne de sensibilisation ne prenne une autre forme, dès le lendemain des élections municipales - nous vous présentons une conséquence directe de cette journée d'hommage du 1er septembre 2012 : Georges Bourquart, journaliste au Dauphiné libéré, nous a écrit trois jours après pour nous demander de lui faire visiter la Maison et le Jardin, et de lui présenter Charles Maurras... (V/V)

     

    MAURRAS PROCES.JPG... et sa condamnation en 1945 ?

    A ce stade, final, de notre conversation, nous avons choisi d'aborder ce thème d'une façon un peu différente de la "traditionnelle", en commençant par parler d'abord... de la Guerre de 14 !

    Nous avons ainsi rappelé à notre interlocuteur quelle avait été la politique de L'Action française lors de la Première Guerre mondiale : sa politique d'union nationale, ou d'union sacrée - surtout lorsque ce fut autour de Clemenceau, l'un des "ennemis de toujours" - ne fit pourtant pas l'unanimité dans ses rangs - et ne la fait toujours pas - puisque certains faisaient remarquer, avec justesse, que ce serait la France, certes, mais aussi la République qui gagnerait la guerre.

    Malgré sa justesse, cet aspect des choses n'ébranla ni Maurras, ni Daudet, ni Bainville, et L'Action française soutint l'effort national, jusqu'à la victoire finale. Ce qui lui valut un prestige considérable, les remerciements officiels de Raymond Poincaré et une estime générale dans le pays, une fois la guerre gagnée.

    Oui, mais voilà : après la Victoire si chèrement acquise, la France pouvait et devait démembrer l'Allemagne. Et lui enlever la rive gauche du Rhin, soit pour la "réunir" à la France, soit pour la laisser devenir une ou plusieurs républiques indépendantes. Le Système, ou le Pays légal ne le fit point et se laissa voler la Victoire par nos "chers Alliés anglo-saxons", malgré les avertissements de Bainville et de L'AF. 

    Puis il y eut la farce de "L'Allemagne paiera" : là aussi, le Système ou Pays légal, et toujours malgré les conseils quotidiens de L'Action française, laissa l'Allemagne non seulement "ne pas payer", mais se relever, prospérer de nouveau, se réarmer, réoccuper la rive gauche du Rhin et, finalement, nous envahir vingt ans après notre Victoire, exactement comme l'avaient prévu Bainville, les grands généraux et les esprits lucides.  

    Quelle différence, alors, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, avec la fin de la première ! Malgré la justesse des analyses de L'Action française pendant les vingt ans de l'Entre-Deux Guerres, et le sabotage de la position de la France par le Régime, amenant au désastre, on vit au contraire, lorsque la Guerre s'acheva, L'Action française décapitée, le journal interdit, et le royalisme effacé d'un coup du paysage politique ! Phénoménal triturage de la réalité et de la vérité des faits; stupéfiante falsification historique, et fabrication d'une "vérité officielle" fondamentalement mensongère.

    Que s'était-il donc passé ?

    Pourtant, juste avant la guerre, à sa sortie de prison, en 1937, Maurras avait été acclamé dans un gigantesque meeting au Vel d'Hiv' par 60.000 personnes; il venait d'être élu à l'Académie le 9 juin 1938; le mouvement, malgré la dissolution des ligues en 36, restait un mouvement avec lequel il fallait compter; et Maurras jouissait d'un prestige intellectuel considérable, qui dépassait de beaucoup les frontières du territoire national... Alors ?

    maurras,chemin de paradisD'abord, il faut se souvenir qu'au début de la guerre, Maurras - né le 20 avril 1868 - a plus de 71 ans (76 aux débuts de la Libération); il a perdu Jacques Bainville, le sage, trois ans auparavant; et Léon Daudet, qui mourra trois ans plus tard, en 1942 d'une hémorragie cérébrale, commence déjà à ressentir les premiers signes du mal qui l'emportera, et n'était déjà plus le flamboyant Daudet de l'Avant-guerre (de 14) ni de l'entre deux guerres... Maurras n'était donc pas seul, mais le trio historique des grandes heures de L'Action française était disloqué.

    A partir de là, et Georges Bourquart en est convenu, il est facile, aujourd'hui, confortablement assis dans nos salons, et ne risquant strictement rien, de savoir ce qu'il fallait faire, ou pas; dire ou pas etc. puisque l'on sait comment les choses ont fini. Mais, à l'époque ?

    Si l'on a un minimum d'honnêteté intellectuelle et de connaissances historiques, on sait bien que, jusqu'à la fin, plusieurs scénarios étaient possibles. Les révolutionnaires, formidablement poussés par Staline, pouvaient prendre le pouvoir; les Américains, qui avaient imprimé une monnaie spéciale, pouvaient fort bien organiser un régime dont ils auraient tiré les ficelles (et, pourquoi pas, avec Pétain, Lebrun ou Herriot, éventualités qui furent envisagées par les Américains et les Anglais) : il y avait plusieurs sorties de guerre possibles, et ce n'est qu'à la toute fin du conflit que les choses se sont décidées.

    Ce qui est certain, par rapport à la Première Guerre mondiale, c'est la nouveauté radicale que représenta l'intrusion de l'idéologie dans la Seconde. Que Maurras ait mal apprécié, mal évalué, ce fait, comme certains maurrassiens le pensent, cela ne fait de lui ni un coupable, ni un criminel.

    On peut dire que, d'une certaine façon, il a considéré cette Seconde guerre comme la Première, et qu'il a répété la même stratégie d'union nationale - Pétain remplaçant Clemenceau - que durant le premier conflit; rejetant "le clan des yes" comme "le clan des ya", il élabora une ligne de conduite, certes, difficilement tenable, de fait, sur le terrain, mais au moins conforme à l'idée qu'il se faisait de l'union nationale, à préserver absolument.

    On peut juger irréaliste sa position, la juger périlleuse - surtout aujourd'hui... - mais, au moins, n'obéissait-elle aux pas aux intérêts partisans ni à l'esprit de division. Certes, les Allemands - victorieux et maîtres chez nous, à la différence de 14 - occupaient le territoire, accentuaient de jour en jour leur pression, manipulaient de plus en plus la fiction d'un "pouvoir" de plus en plus inconsistant, ce qui rendait chaque jour plus inaudible et plus incompréhensible le soutien que continuait d'apporter Maurras au pouvoir légal, mis en place dans la débandade générale - ne l'oublions pas - par ce qui restait alors des élus de la République.

    Mais, encore une fois, même son supposé irréalisme de fait, ne suffit pas à faire de Maurras un traître, ni de son attitude, en soi, un crime ni un délit. 

    Ni, bien-sûr, à disqualifier sa pensée, son oeuvre politique.

    Le sort ne fut pas favorable à Maurras, la "fortune" lui fut contraire : revenus triomphants, les révolutionnaires ont été d'autant plus haineux et violents contre Maurras qu'ils devaient hurler très, très fort, afin que que leur vacarme assourdissant fasse oublier leur(s) trahison(s) initiale(s) :

    * soutien inconditionnel à l'URSS, s'alliant avec Hitler par le fameux pacte de non agression, qui dura officiellement du 23 août 1939 au 22 juin 1941, soit tout de même près de deux ans !... 

    maurras,chemin de paradis* désertion et fuite de Thorez à Moscou où, arrivé le 8 novembre 39, il restera jusqu'à son amnistie par de Gaulle, en novembre 44. Passer toute la guerre à Moscou, c'éait, évidemment, beaucoup plus "facile" et beaucoup moins périlleux que de rester en France tout ce temps-là...

    * quantité impressionnante de nombreuses personnalités venues du socialisme et du communisme dans la Collaboration (les socialistes Marcel Déat et Pierre Laval, le communiste Jacques Doriot); 

    A partir de là, c'est Vae victis, et l'histoire officielle écrite par les vainqueurs... On fit le procès de Maurras, mais on attend toujours le procès le plus important, celui des responsables de la défaite : ceux qui n'ont pas préparé la France à la guerre qui arrivait et qu'annonçait Jacques Bainville, dès le calamiteux Traité de Versailles, dans L'Action française "pour dans 20 ans"; ceux qui sont restés sourds aux avertissements, du sabotage de la Victoire à l'impréparation de la France face aux revanchards allemands, emmenés par Hitler.

    Un Hitler que Jacques Bainville fut le premier, dès 1930, et dans L'Action française, à dénoncer, comme "l'énergumène" Hitler : voici quelques notes de son Journal (Tome III) : Bainville et l'énergumène Hitler.pdf , dans lesquelles il écrit : "Qui eût dit qu'Adolf Hitler, l'énergumène en chemise brune, recevrait un jour la visite du ministre des Affaires étrangères de Grande Bretagne ?". Ou : "Sir John Simon sera dans quelques jours à Berlin. Il verra Hitler, c'est-à-dire le monstre lui-même..."

    C'est à cette aune que doit être mesurée la condamnation de Maurras, totalement inique si l'on veut bien se souvenir de cette phrase d'Otto Abetz (tout de même, un connaisseur !) :

    "L’Action Française est l’élément moteur, derrière les coulisses, d’une politique anti-collaborationniste, qui a pour objet, de rendre la France mûre le plus rapidement possible, pour une résistance militaire contre l’Allemagne".

    Que Maurras ait été condamné est donc un fait.

    Que cette condamnation soit juste, à l'évidence, non. Mais il eût été naïf d'attendre une juste sentence d'un procès conduit par ses ennemis.  

    Qu'elle signifie que ses idées n'existent plus, qu'il n'ait plus rien à nous dire aujourd'hui, et qu'il doive être rayé de la carte des penseurs, des esprits féconds, des "vivants", encore moins !

    Voici donc l'essentiel de ce qui s'est dit pendant cette heure et demie de discussion courtoise, à bâtons rompus; augmenté de toutes ces choses que nous n'avons pas eu le temps d'ajouter à tel ou tel moment de la conversation, ou que nous n'avons pu qu'effleurer ou évoquer trop rapidement, donc superficiellement; mais qu'il s'impose naturellement de rajouter lorsqu'on passe à la transcription, écrite, du langage parlé.

    De toute évidence Georges Bourquart n'avait pas la place - nous ignorons s'il en avait le désir ou la possibilité - pour tout rapporter; nous, oui : il nous a semblé qu'il aurait été dommage de s'en dispenser. (fin).

    lafautearousseau

  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (10)...

    (Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP : contribution, commentaires, informations, renseignements, prêt de photos etc... bienvenus; retrouvez l'ensemble de ces documents dans notre Catégorie : Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP)

     

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    10 : Pierre Navarranne, Président de la Section de Toulon (et du Var) de l'URP...

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    "Je ne me suis jamais disputé une seule fois avec Maurras", disait Léon Daudet. Il y a des gens, ainsi, dont on ne garde, vraiment, que de bons souvenirs, et à l'évocation desquels aucun nuage d'aucune sorte ne reste attaché. Notre ami Pierre Navarranne est de ceux-là...

    Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (4)...).

    Voici une photo de lui, le montrant à Roquevaire, devant le caveau de la famille Maurras, en train de réciter La prière de la fin.

    Nous avions l'habitude, que nous n'avons changée que fort tard, de commencer l'année aux premiers jours de septembre, en nous réunissant à Roquevaire (et, pour ceux qui le pouvaient, à Saint Rémy, sur la tombe de Daudet), et cette rencontre marquait, de fait, la fin de la période de dispersion estivale, et nos retrouvailles militantes... 

    1A.jpg

    Pierre Navarranne lisait souvent, à cette occasion, La prière de la fin, et je récitais, après lui, le Je vous salue Marie, traduit en provençal par Maurras :

    Te salude Marìo, pleno de gràci,
    Lou Segne Mèstre es emé tu.
    Benesido siés entre tóuti li femo,
    E benesi lou fru dóu vèntre tiéu, Jèsus.
    Santo Marìo,
    Maire de Diéu,
    Prego per nàutri, li pecadou,
    Aro, e dins l’ouro de la mort nostro.
    Ansin siegue.

    C'était chaque année un moment merveilleux que cette sorte de "réunion de rentrée" en plein air : Chauvet - qui était tout sauf... orateur !... - prenait malgré tout la parole pour nous adresser quelques mots, on échangeait déjà des idées d'action, tracts, affiches ou réunions... et, surtout, on retrouvait les amis, comme Pierre Navarranne. Quel plaisir c'était de le retrouver, avec son éternel sourire bienveillant, son extrême gentillesse et courtoisie ! À chaque fois, nous nous répartissions les rôles, réellement heureux de partager ce moment ensemble...

    Je le vouvoyais, bien sûr, et ne me suis permis de l'appeler "Pierre" qu'une seule fois, lorsque nous apprîmes son départ pour le vrai Royaume, le 24 mars 2017. Je postai alors immédiatement ce court commentaire sur lafautearousseau :

    Notre ami de toujours, Pierre Navarrane...
    Combien de fois, lors des réunions de rentrée de la FRP en septembre, sur la tombe de Maurras, nous sommes-nous retrouvés, après les allocutions d'usage, pour réciter le "Je vous salue" en provençal et "La prière de la fin" ! Combien de fois nous sommes-nous dit "au revoir", sachant combien nous serions heureux de nous retrouver, la prochaine fois, à Roquevaire, aux Rassemblements des Baux, ailleurs encore ! Aujourd'hui, l' "au-revoir" est un "A Dieu". Pierre Navarranne est parti à son tour pour le vrai Royaume. Il y retrouve tant de nos frères en espérance et en fidélité; et il y est en si bonne compagnie...
    Pour la première fois, me permettrez-vous de vous appeler par votre prénom ? A Dieu, Pierre...

     

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    Au centre, Pierre Navarranne récite la Prière de la fin, sur la tombe de Maurras, à Roquevaire. A droite et à gauche, il préside la conférence du Prince Jean de France du 22 janvier 2010 à Toulon (sur la photo de gauche, au premier plan, Antoine de Crémiers...)

     

    Naturellement, lafautearousseau lui a rendu l'hommage qu'il méritait :

    Aujourd'hui à Toulon, obsèques du Dr Pierre Navarranne, royaliste, d'Action française, et simplement un grand monsieur

    Pierre Navarranne : Deuil de la Provence royaliste

    Et avec Bernard (Lugan) et Guy (de Balanda), j'ai évoqué son souvenir avec son petit-fils Amaury lors de la réunion tenue par Bernard à Toulon, le 5 juin 2019...

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  • ”Quelqu'un de très important” sur Radio Courtoisie : Nicole Maurras, Stéphane Giocanti et Axel Tisserand ont présenté le

                                        A unmaurras,giocanti,tisserand,cahier de l'herne,nicole maurras moment, Giocanti en arrive au fait "provençal", et fait remarquer que "la culture provençale est rebelle à l'idée d'enfer" et que, en Provence, la grande fête c'est Noël, plus que Pâques...  

            La discussion revient vers Nicole Maurras : "J'ai beaucoup hésité"... "Maurras, les femmes, l'amour, je ne voulais rien dire..." Elle déclare que Giocanti l'a poussée, au contraire à en parler, alors que Déon le lui a franchement déconseillé (elle y reviendra une deuxième fois : Déon craignait que les gens n'achetassent le bouquin croyant y trouver des détails intimes et plus ou moins scabreux...).

            Nicole Maurras prend alors l'exemple de cette "Marie-Thérèse" du Mont de Saturne qui s'est refusée à lui, à la différence de tant d'autres, ce qui a littéralement choqué Maurras; il lui écrivit des centaines de lettres, dit Nicole Maurras, et n'eut plus jamais, après cet échec,  la même attitude qu'avant de la connaître....

            Les trois intervenants sont d'accord sur ce point : ces épisodes, loin d'être superflus ou anecdotiques montrent un Maurras "plus humain", moins "statue du Commandeur"...

              Ce n'est certainement pas faire injure aux autres contributeurs que de le maurras,giocanti,tisserand,cahier de l'herne,nicole maurrasremarquer : les intervenants ont tenu à signaler combien les deux contributions de Thibon ("éclatante") et de Mattéi étaient remarquables : elles n'eclipsent pas la contribution signalée de Frédéric Rouvillois, sur le fédéralisme, d'Olivier Dard (organisateur de trois Colloques passés et du Colloque à venir sur le Maurrassisme et l'Action française....), l'intérêt de la Lettre de Drieu la Rochelle à Maurras, expliquant pourquoi lui, Drieu, n'est pas maurrasssien; ou ce texte de Joseph Kessel, voyant deux Maurras : un chien triste (!), c'est-à-dire Maurras à Paris; et un Maurras rayonnant, épanoui, lorsqu'il est chez lui, en Provence ("...Mon Martigues plus beau que tout...") 

            Vers la fin de l'émission, l'intérêt croît encore. On en arrive au procès, et aux années de l'avant-guerre, puis de la guerre. Comment a-t-on pu accuser Maurras d' "intelligence avec l'ennemi" ? On sait bien que c'est un faussaire qui a dressé l'acte d'accusation... Maurras accusé de haine ? En prenant comme preuve la Lettre à Schrameck, de 1925 ? Mais Maurras, qui a, certes, "connu des colères immenses", ne haïssait personne : dans cette lettre à Schrameck, effectivement violente dans le ton, il voulait en fait calmer les Camelots du Roi qui en avaient assez de se faire assassiner, et il prenait sur lui leur colère, pour éviter qu'ils ne commettent, eux, des actes violents : cette Lettre est "un chef d'oeuvre de haine raisonnée"....

            De même, on rappelle que si Maurras a été aussi calme pendant le 6 février, et même pendant la guerre, c'est que le danger de guerre civile était bien réel : après le 6 février 34, il y a eu des centaines de milliers, peut-être plus d'un million, de gens de gauche et d'extrême-gauche dans la rue...

           Et puis on rappelle aussi, et c'est bienvenu, que dès 1924, Maurras a alerté sur maurras,giocanti,tisserand,cahier de l'herne,nicole maurrasHitler, parlant très tôt de lui et du nazisme comme "le chien enragé de l'Europe". Bainville note dans son Journal que "l'energumène" a gagné les élections (Journal, Tome III, note du 1er février 1933; sans compter le nombre de notes où il le traite de "barbare" de "forcené" et autres...) : il est dommage, même si cela est un peu normal - l'émisssion portant sur Maurras - que les intervenants n'aient pas, au moins, mentionné ce mot de Bainville; ni le fait que, dès 1930, Daudet arreta toute attaque antisémite dans L'Action française, voyant ce qui se faisait jour outre-Rhin....

            Par contre, on a bien rappelé - et on a bien fait... - que Maurras a toujours fermement rejeté la métaphysique de la race, Gobineau etc... et qu'il comparait le nazisme à l'Islam ou le rapprochait de Fichte.... En somme, là où les pacifistes de la Troisième République rêvaient, refusant les crédits militaires, Maurras et l'Action française avertissaient...

             On redit aussi pourquoi - par intérêt national et non par idéologie - l'AF critiquait la République qui poussait Mussolini dans les bras de Hitler - alors que, de fait, les deux hommes ne s'appréciaient guère... : Maurras était pro mussolinien "statégiquement, et pas idéologiquement".....

              On conclut, parce que, hélas, l"heure tourne, avec deux choses : d'abord Nicole Maurras revient sur une photo de Maurras à Lyon en 43 (la photo numéro 36). Maurras ne voulait pas de photo; on l'a convaincu d'en faire; on lui a demandé de sourire, mais il a répondu que, vu les circonstances, sourire.....

            La dernière chose sera dite par Giocanti : "Le roi n'est pas une idée..." rappelant l'attachement sans faille de Maurras aux Princes de la Maison de France.

            Nous ne cessons de le dire, dans ce Blog, répétant sans cesse que notre Cause - si elle se fonde sur des doctrines et des idées - a surtout un visage, et que c'est celui du Chef de la Maison de France, et celui du Dauphin, le Prince Jean et de la Famille de France qui, on le sait, va s'agrandir en janvier.... 

    maurras,giocanti,tisserand,cahier de l'herne,nicole maurras

     

  • A la découverte de l'homme Maurras : Pourquoi une stèle consacrée à Frédéric Mistral ?...(2)

    La présence de cette première stèle, consacrée au maître de Maillane, s'explique aisèment : Maurras - comme Bainville et Daudet - tenait Mistral en très haute estime.

    En voici deux exemples :

    1. Extrait de l’article que Maurras publia dans L’Action française du 26 mars 1914 (le lendemain de la mort de Mistral) :

    "...On peut tenter de faire le compte de l’oeuvre immense. Pour nous ce n’est encore rien. Mistral a ressuscité au fond de nos coeurs notre histoire, notre légende, notre sagesse provinciale, notre raison même ; il a éclairé pour nous jusqu’au sens des choses, telles qu’elles sont, mais telles que nous ne les eussions jamais comprises sans lui. La respectueuse affection dont il avait bien voulu nous permettre d’entourer sa noble vieillesse ajoute à notre douleur. Mais je connais des Provençaux de ma génération qui ne l’ont jamais vu ou qui l’ont vu à peine : aujourd’hui dispersés sur tous les points du monde, ils sentiront qu’avec la personne brisée de Mistral se perd en eux le centre d’une attraction suprême auquel correspondaient, comme par un accord de sourires mystérieux, le nom et l’image de leur pays..." 

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    2. De Mistral, Maurras, a tiré la quintessence poétique et intellectuelle dans son livre Maîtres et Témoins de ma vie d’esprit :

    "...Au soubassement général de (son) oeuvre... courent en lettres d’or et de feu deux mots-clefs qui en découvrent le sens profond : Multa renascentur. Le monde est fait, inspiré, excité, et comme nourri d’une renaissance perpétuelle : c’est de la cendre des empires et de la poussière des civilisations que sortent les progrès dignes de ce nom. La vie mourrait si elle n’était soutenue, stimulée et alimentée par les morts..."

    lafautearousseau

  • Grandes ”Une” de L'Action française : (2/2) Nazisme et communisme ? À égalité dans l'horreur ! Et faits pour d'entendre

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

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    Voici la "Une" du mardi 22 Août 1939 :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k767527p/f1.image

    Et les photos des deux "Une" des deux jours suivants :

    le mercredi 23...

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    ... et le jeudi 24 :

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    On a donc la réponse à la question posée hier : Maurras n'était-il pas présomptueux - ou... insensé ! - de se risquer à prédire l'alliance du nazisme et du communisme ? Ses arguments étaient-ils sérieux ? Et qu'allait faire l'Histoire : lui donner tort, ou bien raison ?

    On le voit (nous l'écrivions hier) il n'aura, finalement, pas fallu attendre bien longtemps pour connaître le verdict : Maurras a eu raison, et - entre le 1er juillet 1934 -  et ce mardi 22 août 1939, ne se sont écoulés que

    cinq ans et même pas deux mois !

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    Et juste en-dessous de ce "pavé de Une", ce "document qui tue" :

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    La suite de l'article est en page trois :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k767527p/f3.item.zoom

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    Pour lire les articles...

    En bas de page, une courte "barre de tâches" vous permet d'utiliser le zoom (tout à gauche de la barre) et de changer de page (flèche tout à droite); une fois appuyé sur "zoom", vous aurez, cette fois tout en haut de la page, une autre "barre de tâches" : en cliquant sur le "+", il ne vous restera plus, avec votre souris, qu'à vous promener sur la page, puis passer à la deuxième pour lire la suite...

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  • Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français : réponse à quatre reproches (II/V)

    1. L'anti-républicanisme...

    Le premier - le plus fondamental - est d'avoir été un penseur contre-révolutionnaire; d’être le maître incontesté de la Contre-Révolution au XXème siècle; d'avoir combattu la République et la démocratie, du moins sous sa forme révolutionnaire à la française; enfin d'être royaliste.

    Options infamantes ? En France, oui. Mais en France seulement. Et pour la doxa dominante.

    La Révolution ni la République n'aiment qu'on rappelle leurs propres zones d'ombre. Leurs origines sanglantes, la Terreur, la rupture jamais cicatrisée avec notre passé monarchique, avec l'ancienne France, qu'elles ont imposée. « Soleil cou coupé » ... écrira Apollinaire (dans Zone, Alcools, 1913).

    Et, à la suite, à travers de terribles épreuves et quelques drames, toute l'histoire d'un long déclin français, d'un inexorable affaissement de notre civilisation, que Zemmour a qualifié de suicide et dont nous-mêmes, aujourd'hui, vivons encore l'actualité.

    Faut-il rappeler qu'au début des années soixante (1960), De Gaulle, monarchiste, avait envisagé que le Comte de Paris lui succède ? Que François Mitterrand dans sa jeunesse était monarchiste et que, comme en atteste, plus tard, sa relation constante avec le comte de Paris, il l'était sans-doute resté ?

    Quant à l'actuel président de le République, on connaît ses déclarations sur le roi qui manque à la France ... Sur sa conviction que les Français n'ont pas voulu la mort de Louis XVI, la mort du roi (Emmanuel Macron, dans Le 1 Hebdo, 8 juillet 2015)...

    Faut-il reprocher à De Gaulle, Mitterrand ou Macron telle « zone d’ombre » ? Comme à Maurras ? Ce dernier voulut simplement, à la différence de ces derniers grands-hommes, que ce qu'il savait nécessaire pour la France devînt réalité. Il y consacra sa vie et y sacrifia sa liberté. 

    (à suivre demain)

  • Grandes ”Une” de L'Action française (1/2) : L'AF condamne dès le lendemain l'assassinat de Jaurès...

     

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

    Voici le lien donnant accès à la "Une" du 1er Août 1914 :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k758434m/f1.image

    On y lit cette mise au point sans ambiguïté (cliquez sur l'image pour l'agrandir) :

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    Jaurès a été assassiné le Vendredi 31 juillet 1914; dès le lendemain, samedi 1er août, comme le bruit courait (qui le faisait courir ?) que c'était un Camelot du Roi qui l'avait tué, L'Action française démentait et condamnait publiquement cet acte insensé (Maurras dira "stupide"); et dès le surlendemain, dimanche 2 août, c'est Maurras en personne qui, sur trois colonnes à la Une, s' "incline" devant la dépouille de Jaurès.

    Nous dédions dans l'urgence, ces deux "Unes", confectionnées au pied levé, à un certain Alexis Corbières, député LFI manipulateur et calomniateur, qui se présente comme professeur d'Histoire mais qui ignore manifestement des points majeurs de notre Histoire, et, en tout cas, ce qui entoure l'assassinat de Jaurès.

    Un nul en Histoire professeur d'Histoire, payé à ce titre par le Ministère de la des-Éducation nationale ? On aurait envie d'en rire, mais c'est à pleurer...

     

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    Pour lire l'article "Assassinat de M. Jaurès" (partie inférieure de la troisième colonne et partie supérieure de la quatrième)...

    Cliquez sur le lien qui suit ces quelques explications; vous tomberez sur la Une du samedi 1er août 1914. En bas de page, une courte "barre de tâches" vous permet d'utiliser le zoom (tout à gauche de la barre) et de changer de page (flèche tout à droite); une fois appuyé sur "zoom", vous aurez, cette fois tout en haut de la page, une autre "barre de tâches" : en cliquant sur le "+", il ne vous restera plus, avec votre souris, qu'à vous promener sur la page, puis passer à la deuxième pour lire la suite... :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k758434m/f1.image

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  • Epilogue institutionnel de l'affaire Maurras : démission du Comité aux commémorations !

    Charles Maurras en habit d'académicien, vers 1940, à Paris. Rue des Archives - AGIP 

     

    Par  Edouard de Mareschal

    2293089609.14.jpgLe Figaro a publié cet article le 21 mars. Deux leçons à tirer de ce rebondissement, selon nous. La première est que sur les douze personnalités siégeant au Haut Comité des commémorations nationales, il s'en est tout de même trouvé dix pour refuser le retrait de Charles Maurras et donner leur démission, signant l'arrêt de mort du comité. Malgré la sorte de malédiction qui pèse sur Maurras dans l'ordre des idées convenues, son importance réelle est donc connue est reconnue. Telle a d'ailleurs été la position plutôt courageuse exprimée par Emmanuel Macron au dernier dîner du CRIF. Notre rôle est d'insister sur cet aspect des choses plutôt que sur l'autre. Seconde leçon : le ministre, Mme Nyssen, qui n'a pas voulu ou su résister aux pressions de l'extrême-gauche, entend faire évoluer le dispositif de décision des futures commémorations nationales. En clair, en retirer la responsabilité à son ministère pour la confier à une institution indépendante comme l'Institut. Qu'est-ce que cela prouve ? Que pour les choses sérieuses et délicates, mieux vaut s'exfiltrer des sphères gouvernementales. Drôle de régime vraiment !  LFAR 

     

    sans-titre.pngDix des douze membres de cette instance ont annoncé mardi leur retrait collectif, épilogue d'un bras de fer avec le ministère de la Culture. 

    La polémique sur la commémoration de Charles Maurras aura fait deux morts : le Haut Comité des commémorations nationales, dont dix membres sur douze ont annoncé mardi leur démission collective, et le traditionnel Livre des commémorations, dont le ministère de la Culture s'est empressé d'annoncer, dans la foulée, l'arrêt de son édition annuelle.

    Dans une lettre ouverte que Le Figaro s'est procurée (lire ci-dessous), les démissionnaires estiment que le retrait du nom de Charles Maurras de la liste des commémorations « rend impossible, à notre plus vif regret, de continuer de siéger dans cette instance ». Et de poursuivre : « Vous comprendrez que, dans ces conditions, nous ne puissions continuer à siéger avec, en permanence, la menace soit de la censure, soit de l'autocensure ».

    Parmi les signataires figurent notamment l'historien et ancien ministre Jean-Noël Jeanneney et l'historien Pascal Ory, spécialiste de la collaboration durant l'Occupation, deux figures qui s'étaient publiquement opposées à cette décision du ministère de la Culture.

    « Nous constatons que la ministre, et une partie de l'opinion, ne comprend pas la distinction pourtant claire entre commémorer et célébrer, regrette Pascal Ory. Nous ne pouvons pas travailler dans de telles conditions, nous ne sommes pas des procureurs.»

    Cet épilogue met fin à plusieurs années de polémiques successives sur la nature du travail de cette instance créée en 1974 par Maurice Druon, alors ministre de la Culture, pour «veiller à la commémoration des événements importants de l'histoire nationale». L'inscription de Louis-Ferdinand Céline dans ce qui était alors le «recueil des célébrations nationales» avait déjà provoqué une levée de boucliers en 2011. Frédéric Mitterrand, alors ministre de la Culture, avait finalement décidé de retirer de la liste le nom de l'écrivain antisémite et collaborationniste pour clore la polémique. Il avait par ailleurs décidé de remplacer le terme de « célébrations », par « commémorations », pour mettre fin à tout malentendu.

    Las, la polémique est repartie de plus belle en janvier dernier, quand il a été question d'inscrire Charles Maurras dans le Livre des commémorations de 2018, jusqu'à son retrait décidé par la ministre de la Culture, Françoise Nyssen.

    Dans la foulée, cette dernière a annoncé « une évolution » du Haut Comité aux commémorations nationales, parlant « d'une ambiguïté persistante dans le débat public entre célébration et commémoration ». Elle a par ailleurs annoncé la fin de l'édition du livre sous l'égide du ministère de la Culture. « En effet, le statu quo n'était acceptable ni pour le ministère de la Culture, dont la mission est de rassembler les Français, ni pour les membres du comité, historiens ou experts reconnus », peut-on lire dans le communiqué.

    À l'avenir, le travail du comité pourrait disparaître, et la charge d'établir une liste d'anniversaires pourrait être remise à l'Institut, totalement indépendant du ministère de la Culture.   

     

  • Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français : l'inique condamnation de 1945 (1/5)...

    lafautearousseau se propose ici de vous faire découvrir Un patriote, nommé Maurras. Maurras est en effet inconnu du grand public, parce que volontairement ignoré par la conspiration du silence, entretenue par le Système pour lequel Maurras n'est pas "dangereux", mais "le seul dangereux", car il en a dénoncé les bases idéologiques et parce qu'il l'a remis en cause dans ses fondements révolutionnaires.

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Aujourd'hui : l'inique condamnation de 1945 (1/5)...

    Nous entrons dans la semaine où l'on rappelle, dans nos Ephémérides, l'inique condamnation de 1945 : nous lui consacrerons donc les cinq notes de la semaine, jusqu'à vendredi inclus...

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    Le 28 janvier 1945, la cour de justice de Lyon déclare Maurras coupable de haute trahison et d'intelligence avec l'ennemi et le condamne à la réclusion criminelle à perpétuité et à la dégradation nationale.

    Pour "Intelligence avec l'ennemi" ! : or, c'est bien  "la seule forme d’intelligence que Maurras n’ait jamais eue", comme l'a si bien dit François Mauriac, qui n’était pourtant pas de ses amis politiques...

    Le Parti communiste étant la plus puissante et la plus structurée des forces constituant, alors, le courant révolutionnaire, c'est lui qui fut le principal meneur de cette "re-Terreur" (comme dirait Daudet) que fut la sinistre Épuration.

    Or, L'Action française a été la première à dénoncer "l'énergumène Hitler", "le monstre", "le Minotaure", alors que le Parti communiste s'est plié aux injonctions de Moscou à la signature du Pacte de non agression germano-soviétique (du 23 août 1939 au 22 juin 1941) : Maurice Thorez passa du reste, confortablement, la guerre à Moscou, du 8 novembre 39 à son retour en France, le 24 novembre 44. Ce fut la raison pour laquelle L'Humanité fut interdite en 1939, pendant près de deux ans (voir l'Ephéméride du 25 août et l'Ephéméride du 28 août)

    Le Parti communiste changea, évidemment, d'attitude après l'attaque de l'URSS par Hitler; mais - quand on connaît l'Histoire - on comprend mieux la violence, en 44, de ceux qui avaient des choses à faire oublier...

    Condamner Maurras pour "intelligence avec l'ennemi", c'était - et cela reste, tant que la condamnation n'est pas annulée... -  rien moins que faire condamner les premiers "résistants" par les premiers "collabos"...

    Dans le jardin de sa maison de Martigues, directement apposée sur l'angle de la maison, côté ouest, une stèle répondait "à l'infâme verdict du 27 Janvier 1945" : elle a été enlevée, comme nous le disions la semaine passée, en posant la question : par qui ?...

    On y lisait "la lettre historique écrite, à l'automne de 1944, par le Président du Conseil de nos Prud'hommes Pêcheurs" :

    Communauté des Patrons-Pêcheurs de Martigues.

    Martigues, le 16 Octobre 1944.

    Nous, Conseil des Prud'hommes pêcheurs des quartiers maritimes de Martigues, représentant 700 pêcheurs, attestons que notre concitoyen Charles Maurras a, depuis toujours et jusqu'à son incarcération, faisant abstraction de toute opinion politique, fait entendre sa grande voix pour la défense des intérêts de notre corporation.
    Par la presse, il a attaqué les trusts et les autres grands profiteurs, ainsi que certaines administrations qui voulaient nous brimer.

    Pour le Conseil des Prud'hommes, le Président Dimille. 

    lafautearousseau

  • Histoire & Actualité • Le phénomène Louis XVI et la République

     

    Publié le 17 janvier 2018 - Actualisé le 20 janvier 2018

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    Faut-il s'étonner ? Il y a plus de deux siècles que Louis XVI a été guillotiné. Deux siècles que les événements révolutionnaires ont bouleversé notre histoire. Et il y a bien longtemps qu'il n'y a plus de parti royaliste dans les assemblées. De ce point de vue - c'est Pierre Boutang qui l'a dit - les royalistes sont un « néant de force ».

    Alors faut-il s'étonner que chaque début janvier se mettent en place les longues listes de messes et de manifestations qui vont commémorer la mort, le 21 janvier 1793, de ce roi malheureux ? Et tirer pour aujourd’hui les leçons de cet événement qui pèse sur nous.

    Cette année encore, les annonces sont très nombreuses et l'on sait que, presque partout, les églises, qui n'en ont plus trop l'habitude, seront pleines et ferventes.

    Faut-il s'en étonner ?

    En 1877, dans son Journal d'un écrivain, Dostoïevski, déjà, avait observé et signalé « la ténuité des racines qui unissent la République au sol français ». C'était l'époque du royalisme électoral et parlementaire, qui fut majoritaire, un temps, à l'Assemblée nationale. La République n'avait été instituée – « la moins républicaine possible » - qu'en attente de la monarchie. Mais à la mort du comte de Chambord, le royalisme parlementaire avait vécu, avalé par le jeu des partis et par le régime d'opinion. Comme échouera, ensuite, le stratagème du pape Léon XIII, qui crut, avec le Ralliement, faire de la France une république chrétienne, puisque la grande majorité des Français était catholique... Ce Pontife, en politique, fut un naïf. Il récolta la guerre que la République mena à l'Eglise de France au commencement du siècle suivant, le XXe. Le royalisme se réfugia dans quelques salons surannés ou dans de nobles et nostalgiques fidélités.

    Les racines qui unissent la République au sol français étaient-elles pour autant devenues moins ténues ?

    En l'année 1900, le souvenir de la défaite de 1870, de l'Empereur prisonnier, des Allemands sur les hauteurs de Montmartre, était toujours omniprésent, mêlé à l’obsédant souci des provinces perdues. Alors que se profilait la terrible menace d'une nouvelle guerre, l'on vit soudain se lever du marais du camp patriote, la forte résurgence d'un royalisme français, jeune, intellectuel, doctrinal et combatif, qui bousculait le royalisme endormi et le vouait au patriotisme le plus exigeant. Ce que fut la place de l'Action Française d'alors, son autorité intellectuelle et morale, son emprise sur la jeunesse, sur l'Intelligence française, sur la catégorie des Français actifs, avant la Grande Guerre et dans l'entre-deux guerres, nous avons de la peine à le mesurer aujourd'hui, malgré les livres et les travaux universitaires. Le royalisme français avait opéré une étonnante renaissance qui attestait de cette ténuité inchangée des racines qui unissent la République au sol français, telle que Dostoïevski l’avait observée. 

    Le royalisme français restauré ou refondé par l'Action Française a traversé le XXe siècle et deux guerres mondiales, la première gagnée par miracle, la seconde perdue dans des conditions – l’effondrement que l’on sait - qui, comme l'a dit Boutang, ont failli tuer la Patrie. 

    Nous voici, un siècle plus tard. La République est-elle devenue plus assurée de son enracinement dans le sol français ? 

    Deux rendez-vous historiques ont au contraire confirmé sa ténuité : tout d’abord, le millénaire capétien en 1987, au cours duquel le Comte de Paris assura l’avenir de la Maison de France en titrant ses deux petits-fils, les princes Jean et Eudes, duc de Vendôme et duc d’Angoulême ; cette année-là le comte de Paris et le président de la République, François Mitterrand, commémorèrent ensemble, côte à côte dans la cathédrale de Reims, le baptême de Clovis en 987. Ces événements porteurs de puissants symboles eurent un grand écho. Deux ans plus tard, vint 1989. L’on devait célébrer le bicentenaire de la Révolution française. Tâche ardue. Qui fut ratée. Le comité des célébrations fut d’abord confié à Edgar Faure qui décéda avant l’heure. Puis à Pierre Joxe qui courut à l’échec. Grâce à quelques initiatives heureuses et fortes – Jean Raspail, Jean-Marc Varaut, Marcel Jullian – le bicentenaire tourna à la critique de la Révolution, se mua en un vaste courant de sympathie pour ses victimes, à commencer par le roi, la reine, le dauphin, martyrs de la Terreur.     

    Près de trente ans encore ont passé, sous les mandats délétères de François Mitterrand (second septennat) de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande. On sait la situation de la France et le discrédit du régime au terme de leurs mandats.

    Or voici que le 8 juillet 2015, dans l'hebdomadaire Le 1, le ministre de l’économie de François Hollande, sans que quiconque le reprenne ou le sanctionne, écrivit ceci, qui mérite d’être relu : 

    « Il nous manque un roi. La démocratie comporte toujours une forme d'incomplétude, car elle ne se suffit pas à elle-même. Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n'a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le roi n'est plus là ! On a essayé ensuite de réinvestir ce vide, d'y placer d'autres figures : ce sont les moments napoléonien et gaulliste, notamment. Le reste du temps, la démocratie française ne remplit pas l'espace. On le voit bien avec l'interrogation permanente sur la figure présidentielle, qui vaut depuis le départ du général de Gaulle. Après lui, la normalisation de la figure présidentielle a réinstallé un siège vide au cœur de la vie politique. Pourtant, ce qu'on attend du président de la République, c'est qu'il occupe cette fonction. Tout s'est construit sur ce malentendu. »

    Chacun sait que l’auteur de ce constat radical – qui ne fait que confirmer les réflexions anciennes de Dostoïevski - est Emmanuel Macron, élu entre-temps, contre toute attente, président de la République française.

    Faut-il s’étonner s’il y a beaucoup de Français à travers le pays pour se souvenir de la mort du roi Louis XVI, dans les jours qui viennent ?  •

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