Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français : réponse à quatre reproches (II/V)
1. L'anti-républicanisme...
Le premier - le plus fondamental - est d'avoir été un penseur contre-révolutionnaire; d’être le maître incontesté de la Contre-Révolution au XXème siècle; d'avoir combattu la République et la démocratie, du moins sous sa forme révolutionnaire à la française; enfin d'être royaliste.
Options infamantes ? En France, oui. Mais en France seulement. Et pour la doxa dominante.
La Révolution ni la République n'aiment qu'on rappelle leurs propres zones d'ombre. Leurs origines sanglantes, la Terreur, la rupture jamais cicatrisée avec notre passé monarchique, avec l'ancienne France, qu'elles ont imposée. « Soleil cou coupé » ... écrira Apollinaire (dans Zone, Alcools, 1913).
Et, à la suite, à travers de terribles épreuves et quelques drames, toute l'histoire d'un long déclin français, d'un inexorable affaissement de notre civilisation, que Zemmour a qualifié de suicide et dont nous-mêmes, aujourd'hui, vivons encore l'actualité.
Faut-il rappeler qu'au début des années soixante (1960), De Gaulle, monarchiste, avait envisagé que le Comte de Paris lui succède ? Que François Mitterrand dans sa jeunesse était monarchiste et que, comme en atteste, plus tard, sa relation constante avec le comte de Paris, il l'était sans-doute resté ?
Quant à l'actuel président de le République, on connaît ses déclarations sur le roi qui manque à la France ... Sur sa conviction que les Français n'ont pas voulu la mort de Louis XVI, la mort du roi (Emmanuel Macron, dans Le 1 Hebdo, 8 juillet 2015)...
Faut-il reprocher à De Gaulle, Mitterrand ou Macron telle « zone d’ombre » ? Comme à Maurras ? Ce dernier voulut simplement, à la différence de ces derniers grands-hommes, que ce qu'il savait nécessaire pour la France devînt réalité. Il y consacra sa vie et y sacrifia sa liberté.
(à suivre demain)