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  • Dans le monde, et dans notre Pays légal en folie : pourquoi ?

    pourquoi Macron a-t-il éprouvé le besoin d'énoncer une énormité au Financial Time ? : "La France se bat contre le séparatisme islamiste, jamais contre l'Islam", a-t-il écrit, montrant par là sa parfaite inculture intellectuelle et religieuse. Et qu'il a, déjà, perdu "sa" guerre, car il se trompe d'ennemi, ou plutôt, pire encore, il n'a pas compris du tout qui était l'ennemi, qui attaquait, qui "nous" attaquait". Et cela, pour un Chef de l'État et un Chef des Armées, c'est gravissime. C'est bien l'Islam qui nous attaque, pour conquérir la France, l'Europe et le monde... 

    https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2020/11/04/la-france-se-bat-contre-le-separatisme-islamiste-jamais-contre-islam

     

    et pourquoi Jean-Yves Le Drian a-t-il (dans la foulée ?) éprouvé le besoin d'énoncer, lui aussi, son énormité du jour ? "Il y a aujourd'hui un contrôle aux frontières qui va être renforcé. Mais je ne fais pas de lien entre immigration et terrorisme." Donc, on va renforcer le contrôle aux frontières mais le danger ne vient pas de là : alors pourquoi renforcer le contrôle dans ce cas ? Nous sommes gouvernés par des pieds nickelés, qui sont "terrorisés dans leur têtes", et qui ont déjà perdu - eux - face à l'adversaire. Ce sera aux Peuples, donc à nous, de nous battre pour défendre notre Civilisation...

    pourquoi refuser de voir la réalité en face ? Pour largement plus de la moitié des jeunes musulmans, la charia passe avant les lois françaises, et leur souhait est de vivre selon la charia, pas selon nos lois Ils sont in-intégrables et inassimilables, tout simplement parce qu'ils ne veulent ni s'intégrer ni, encore moins, s'assimiler. L'angélisme niais qui veut voir en eux des "Français" renvoie à Pascal : "Qui veut faire l'ange fait la bête...".

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    https://www.marianne.net/societe/laicite-et-religions/des-francais-farouchement-laiques-fracture-chez-ceux-de-confession-musulmane-les-resultats-dun-sondage-exclusif?utm_term=Autofeed&utm_medium=Social&utm_source=Twitter&Echobox=1604559769#xtor=CS2-5

     

    pourquoi les moines des abbayes millénaires (ici, Solesmes), qui en ont vu bien d'autres, des épidémies et autres catastrophes, et ne sont pas dupes des vraies raison de l'interdiction du culte, n'entreraient-ils pas en résistance, donc en combat, contre la suspension des Messes ? Ils ont raison, évidemment !

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    https://www.famillechretienne.fr/35461/article/2020-11-04/les-moines-benedictins-entrent-dans-la-bataille-pour-la-reprise-des-messes

     

    le terroriste islamiste de Vienne était issu de la minorité albanaise musulmane de Macédoine du Nord. Pourquoi, en mars 2020, Macron a-t-il accepté le principe de l'adhésion de l'Albanie et de la Macédoine du Nord à l'Europe, continuant ainsi dans la voie du tragi-comique feuilleton de l'élargissement perpétuel de "cette" Europe, dont tout le monde voit bien qu'elle ne "marche", déjà, pas à 27 ? Qu'elle est une machine de guerre contre les vieilles Nations historiques européennes ? Qu'elle programme, organise et promeut essentiellement la mort de ces vieilles Nations en favorisant l'immigration massive et l'islamisation forcée du Vieux Continent ?

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    Au(x) fou(s) !

     

    pourquoi à peine "six mois de prison avec sursis" et 100 euros d'amende pour Kamel ? Ce 3 novembre 2020 il est jugé devant le tribunal judiciaire de Rouen, pour avoir menacé un couple d’enseignants de décapitation trois jours plus tôt. "Je suis archi-radicalisé" avait-il écrit, au bas d'une lettre de menaces qu'il leur avait remise, leur demandant de "s’inscrire à la sainte mosquée de la Grand mare", faute de quoi le couple subira "une lente et douce décapitation...comme ça tu auras la Légion d’honneur et un discours à la Sorbonne par ton cher président..."

    Certes, il s'agit très probablement d'un dément (qu'est-ce qu'il y en a, en "Islam", des déments !) mais :
    1. La France doit-elle être le réceptacle des déments du monde musulman tout entier ?
    2. La Justice pourra-t-elle encore longtemps se contenter de ne pas défendre les citoyens, avec des jugements comme celui-là ?
  • Dans le monde, et dans notre Pays légal en folie...

    ATTENTION/RAPPEL !

    Dans le seul but et l'unique souci de vous être utiles, nous vous rappelons que dès maintenant vous n'êtes plus autorisés à faire ce qui est autorisé sans vous être au préalable auto-autorisés à le faire, et ce sous peine d'être verbalisés !

    NE RIEZ PAS, VOUS ÊTES FILMÉS !!!!!

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    Dernière minute : cette "attestation" de trois pages et quinze cases à cocher était tellement ridicule, mais tellement ridicule que, finalement, même le Gouvernement s'en est aperçu, et l'a retiré !!!!!!

    Dont acte, mais comme nous avions rédigé ce petit mot "avant", nous le laissons, comme nous laissons ce pauvre gouvernement à son ridicule...

     

    1. Reconfinés, mais pas trop ! D'accord avec Philippe de Villiers... :

    "Le #confinement3 est un sommet du En-même-temps : "Restez chez vous pour éviter la circulation du virus et sortez de chez vous car le virus circule moins en plein air." Ces gens-là sont trop forts pour nous."

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    2. Nous en parlions ici-même, hier : André Bercoff a réagi à sa façon à l'assassinat de la glycine centenaire de Montmartre par les "écolos pollueurs" fous furieux de la Mairie de Paris :

    André Bercoff
    "La superbe glycine de #Plumeau, plus que centenaire guinguette de #Montmartre, détruite par des rachitiques du bulbe de la #Mairie d’un #Paris occupé par la laideur, la saleté et le vide. Pompiers pyromanes ? Pire : écolos pollueurs."
     

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    3. Victoire à Perpignan : les islamistes contraints de reculer ! La page scandaleuse recrutant, mais "aucune femme", a été retirée et la page fb qui l'hébergeait a présenté ses excuses. Preuve est faite que lorsqu'on leur dit "NON" les islamistes se déballonnent. Voilà ce qu'il faut :

    DES "PERPIGNANS" PARTOUT !

    https://www.lefigaro.fr/social/nous-n-acceptons-aucune-femme-une-offre-d-emploi-a-perpignan-cree-la-polemique-20210319

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    4. C'est dans Valeurs : L'université française est devenue  le laboratoire des fous. L'affaire de Sciences Po Grenoble révèle un enseignement supérieur soumis à la censure, au sectarisme et aux délires progressistes :

    https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/societe/censure-sectarisme-luniversite-francaise-le-laboratoire-des-fous-129630

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    5. Dans la famille du Gang des Traoré je demande... Bagui, le frère, condamné à 30 MOIS FERMES POUR EXTORSION SUR FEMMES VULNÉRABLES... On connaissait Adama, l'homo refoulé qui obligeait son co-détenu à lui faire des fellations sous la menace d'une fourchette; Assa l'excitée foldingue : mais qu'est-ce que cette famille-là fait chez nous ? Déchéances de nationalités en masse, vite, et expulsions de masse, vite aussi !

    https://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/bagui-traore-condamne-a-30-mois-ferme-pour-l-extorsion-de-femmes-vulnerables-25-04-2018-7683975.php?utm_campaign=twitter_partage&utm_medium=social

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    6. Vendredi soir, sur CNews, Zemmour débattait avec Aurélien Taché. Pour ceux qui ne le connaissent pas, ou peu, ou mal, voici un élément d'information, toujours utile...

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    7. IL A RAISON ! LES LIBERTÉS NE S'OCTROIENT PAS, ELLES SE PRENNENT (Charles Maurras) ! Le maire de Compiègne ignore la préfecture et autorise les commerces à rouvrir sur le trottoir. La préfète de l’Oise a demandé à Philippe Marini d’annuler un arrêté autorisant les commerces non-essentiels de la ville à vendre sur le trottoir. Mais l’élu n’en démord pas, et il invite la représentante de l’Etat à l’attaquer au tribunal administratif... BRAVO À LUI ! :

    https://www.leparisien.fr/oise-60/le-maire-de-compiegne-ignore-la-prefecture-et-autorise-les-commerces-a-rouvrir-sur-le-trottoir-19-03-2021-8429214.php

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    À DEMAIN !

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  • Dans le monde, et dans notre Pays légal en folie : la revue de presse de lafautearousseau...

    1. Décision révoltante dans l’affaire Sarah Halimi, assassinée dans des conditions épouvantables et pour des motifs antisémites avérés. Cette décision crée un précédent très inquiétant : comme des millions de Français, nous pensons que le barbare antisémite qui a assassiné Sarah Halimi doit être traîné devant les tribunaux, jugé et condamné pour ce crime immonde.

    Goldnadel a raison, on envoie un message très clair aux assassins et délinquants de toute sorte : il leur suffit de se bourrer de produits stupéfiants et, quoi qu'ils fassent par la suite, ils seront déclarés "en état d'abolition du discernement", donc envoyés en hôpital psychiatrique; six mois après, n'importe quel médecin pourra les déclarer "guéris", et donc... ils seront libérés !

    https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/affaire-sarah-halimi/meurtre-de-sarah-halimi-la-cour-de-cassation-confirme-lirresponsabilite-penale-du-meurtrier-d-apres-les-avocats-des-proches-de-sarah-halimi_4371905.html

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    1 BIS : La Cour de Cassation vient donc de créer une jurisprudence terrible... Bien d'accord avec Eric Zemmour sur CNEWS :

    "Eric Dupont-Moretti serait plus avisé de s’occuper du cas de Sarah Halimi dont le meurtrier ne sera jamais jugé que de s’occuper de filmer ou non les procès"

    https://lalettrepatriote.com/affaire-kobili-traore-la-cour-de-cassation-cree-une-jurisprudence-terrible/

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    3. Dans Le Point : "Je reçois tellement de messages de musulmans qui me disent merci" ! Dans un roman autobiographique, qui connaît un grand succès, une jeune néerlandaise de 24 ans raconte sa révolte contre le carcan imposé par sa famille d’origine turque :

    https://www.lepoint.fr/livres/lale-gul-une-jeune-neerlandaise-contre-l-islamisme-14-04-2021-2422138_37.php?utm_medium=Social&utm_source=Twitter&Echobox=1618397050#xtor=CS1-32-%5BEchobox%5D

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    4. Dans Valeurs : l'Ultra-gauche dans toute son abjection...

    https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/faits-divers/info-va-tags-satanisme-excrements-menaces-dans-la-lozere-un-hotel-ravage-par-des-squatteurs/

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    5. D'accord avec Julien Odoul (sur LCI) :

     "La police fait son travail mais la justice ne fait pas le sien. L’impunité repose sur l’absence de réponse pénale et de dissuasion judiciaire. Comment expliquer que 5 illégaux qui ont gravement blessé un policier à Dijon soient relaxés ou reçoivent des peines aménagées ?"

    (extrait vidéo 1'21)

    https://twitter.com/JulienOdoul/status/1382567475179556865?s=20

     

    6.  SACCAGE PARIS : ANNE HIDALGO A OSÉ ! : alors qu'il suffit de se promener dans la Capitale ou de jeter un oeil sur les réseaux sociaux, Anne Hidalgo n'a pas craint de déclarer :

    "La capitale est plus belle depuis que je suis arrivée aux responsabilités."

    "Plus c'est gros, plus ça passe !" disait l'autre : en somme, Goebbels pas mort ?

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    On s'en tiendra à trois documents (il y en a des milliers !...); même le scotch n'a pas permis au malheureux lampadaire ci dessus de résister !

    La nouvelle devise de Par-hidalgo :

    "Hidalgat ET mergitur" ?

     

     

    6. Fédération AFC du 94 (& 93) #MarchonsEnfants :

     
    Nous n'avons pas besoin d'#Euthanasie mais de #SoinsPalliatifs
     
    Nous n'avons pas besoin d'#IVG mais d'un accueil de la #Vie
     
    Nous n'avons pas besoin de #PMA ou de #GPA mais de #NaPro
     
    OUI à la #CultureDeVie,
     
    NON à la #CultureDeMort
     

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    7. Et on terminera cette série d'aujourd'hui avec un peu d'humour, à propos de la tragi-comédie/bouffonerie qu'est devenue "l'affaire du tweet d'Évian : l'aplatissement et l'aplatventrisme de la marque vis-à-vis de foldingues, qui prétendent imposer leur(s) cinglerie(s) à toute une société, est-ce cela qui définit... l'eau plate ?

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    À DEMAIN !

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  • Vente d’alcool interdite, port du masque obligatoire, passeport sanitaire : on pourrait faire encore plus coercitif…, pa

    C’est un dimanche soir du mois d’août. Des amis font halte sur la route du retour des , harassés par les péripéties des embouteillages. Vous les avez invités à dîner et à passer la nuit puisque rien ne les presse. Pas grand-chose dans le frigo mais le supermarché est à deux pas : « Monoprix est maintenant ouvert toute la journée le dimanche », dit la pancarte.

    2.jpgIls sont contents, à Monoprix : depuis que Carrefour est fermé aux non-vaccinés, ils font des affaires.

    Mais il y a une autre pancarte, scotchée sur la première : « La vente d’alcool est interdite le dimanche à partir de 13 h – we do not sell alcohol on Sunday afternoon. Merci de votre compréhension – Thank you for understanding. »

    Désolée, mais je n’understand pas du tout pourquoi, le dimanche après 13 h, les Français doivent dîner à l’eau plate ! J’understand d’autant moins que les mêmes Français, si le cœur leur en dit, peuvent s’acheter un tas de substances récréatives au coin de la rue, et même des kalachnikov à pas cher, si j’en crois la marseillaise.

    C’est le 2 avril dernier, au second , qu’est paru un décret modifiant les décrets n° 2020-1262 du 16 octobre 2020 et n° 2020-1310 du 29 octobre 2020, actant « les mesures nécessaires dans le cadre de la lutte contre la propagation du Covid-19 ». Parmi ces nouvelles mesures, l’interdiction de la consommation d’alcool sur la voie publique et la vente d’alcool à emporter. Les bars et restaurants, fermés à cette époque, ne pouvaient donc plus vendre de bières à emporter ni de bouteilles fermées. L’objectif, développé par le Premier ministre devant l’Assemblée nationale le 1er avril, était « de prévenir tout rassemblement et tenter de limiter la circulation de l’épidémie de coronavirus ». Et ce n’était pas un poisson d’avril.

    Peine perdue, comme on l’a vu depuis. Mais qu’importe, nous sommes en état d’urgence sanitaire et la doit être mise au régime sec. Le code de la publique est sans pitié : « Un gérant peut être reconnu responsable s’il vend des boissons alcoolisées à des clients manifestement ivres et recevoir une amende d’un montant maximum de 750 euros. » Et « si l’on est surpris à consommer de l’alcool dans la rue ou tout autre espace public, l’amende est de 135 euros et peut être majorée jusqu’à 3.750 euros en cas de . »

    Donc, je résume : nous ne sommes plus en période de confinement, les bars et restaurants sont ouverts aux vaccinés, mais toute personne qui va au supermarché acheter une bouteille de bière ou de , le dimanche après 13 h, est présumée vouloir s’alcooliser sur le trottoir jusqu’à ce que l’ivresse s’ensuive. Ou bien créer un cluster de pochetrons. En conséquence de quoi, cette mesure n’a pas été levée.

    Pas levée, non plus, l’obligation du port du masque, bien que 70 % de la population soient passés à la piqûre (pour la première dose). Et même si l’on dit bye-bye Covid, on nous expliquera, demain, qu’il faut rester couvert pour éviter la grippe, la peste, le choléra et la gastro.

    Quant au passe sanitaire, une docte virologue affirmait, ce matin, sur RTL, qu’on n’était « pas allé au bout de ses possibilités ». C’est vrai, on pourrait faire encore plus coercitif.

     

    Marie Delarue

    Ecrivain, musicienne, plasticienne

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

  • Nicolas Sarkozy... et tous les autres citoyens..., par Philippe Bilger.

    Nicolas Sarkozy a été condamné, dans l'affaire Bygmalion, à un an d'emprisonnement à exécuter sous bracelet électronique alors que le ministère public avait requis à son encontre un an dont six mois avec sursis. Il arrive que les juges dépassent le Parquet. Ses coprévenus ont été sanctionnés également.

    6.jpgNS a relevé appel, il est donc toujours présumé innocent.

    Pourtant, d'emblée et au surplus, une déclaration choquante de sa part, selon laquelle "le droit aurait été une nouvelle fois bafoué". Étrange comme cette dénonciation revient trop souvent pour être crédible !

    Une défense solidaire et corporatiste par une droite ayant perdu tout sens de la dignité démocratique. Elle aurait dû au moins s'abstenir.

    Des échanges passionnés et passionnants à l'Heure des pros 2 le 30 septembre sur la condamnation de Nicolas Sarkozy. D'un côté Elisabeth Lévy, Gilles-William Goldnadel et bien sûr, sur ce sujet, Pascal Praud notre animateur et de l'autre Jean-Louis Burgat et moi-même (CNews).

    Je considérais comme une avancée démocratique le fait que l'institution judiciaire instruise sur les affaires politiques et sur des infractions qu'elle n'avait pas inventées mais dont elle avait été saisie. Il n'y avait aucune raison de pourfendre par principe toutes les sanctions prononcées dans ce domaine en traitant d'idéologues et de partisans les magistrats qui en étaient responsables. Pour ma part, j'attends l'arrêt à venir de la cour d'appel et j'en prendrai acte, quelle que soit sa teneur. Ce qui nous distinguait de nos contradicteurs est que nous n'estimions ni légères ni dérisoires les transgressions qui avaient pu être commises par un président de la République en campagne en 2012.

    On a trop parlé de Nicolas Sarkozy le 30 septembre alors que le destin judiciaire de tous les Français m'importe au plus haut point. D'autant plus que le pouvoir macronien se désintéresse de cette banale, éprouvante, insupportable et parfois tragique justice au quotidien. Et que le garde des Sceaux, plus à l'aise pour vitupérer les opposants que pour réformer ce qui devrait l'être, en est réduit à nous faire prendre ses petites modifications pour une entreprise capitale.

    Un sondage CSA révèle que pour 68 % des Français la justice est "trop laxiste", pour 93 % "trop lente" et pour 69 % "opaque". 53 % des citoyens n'ont pas confiance dans la Justice et pour 34 % elle est cependant efficace.

    Les critiques formulées par une large majorité sont fondées, en tout cas pour la lenteur, car j'estime avec nos concitoyens que c'est le péché gravissime du fonctionnement judiciaire. Le service public qu'est la Justice (elle doit être d'abord cela avant de réclamer d'être un pouvoir, elle n'est nommée qu'autorité dans la Constitution de 1958) ne peut que susciter la défiance quand on est contraint d'attendre trop longtemps des jugements dans un climat généralement alourdi par l'indifférence et le manque d'information, quand ce n'est pas le défaut d'écoute et de politesse.

    La Justice n'est pas aussi laxiste qu'on le prétend. Elle peut en donner l'impression car elle n'est pas d'une constance et d'une cohérence égales et souvent laisse apparaître une sensibilité trop vive pour les dossiers ayant suscité un émoi médiatique.

    Il est évident qu'un authentique ministre de la Justice aurait été celui de l'abstention législative et du pragmatisme à la fois modeste et opératoire. Les envolées lyriques à la Taubira, on s'en est moqué, les polémiques partisanes à la Dupond-Moretti, on s'en moque.

    D'autant plus que le vivier de gens satisfaits par la Justice n'est pas négligeable et constituerait pour un pouvoir intelligemment régalien un terreau à exploiter. Car on sait bien que dans ce service public si particulier, il est rare que toutes les parties s'accordent - celle qui a gagné mais pas assez, celle qui a perdu mais trop - pour émettre une appréciation favorable sur l'institution judiciaire et ceux qui la servent, le plus souvent avec compétence et honneur.

    Nicolas Sarkozy a été le héros judiciaire malheureux de cette journée du 30 septembre.

    Je comprends qu'il attende avec impatience l'appel et qu'il espère un arrêt infirmatif.

    Il me pardonnera mais la multitude qui m'importe est celle abandonnée par le pouvoir.

    Source : https://www.philippebilger.com/

  • Jean-Paul Brighelli : « Ces établissements ont comme élèves des futurs djihadistes », par Marc Eynaud.

    Jean-Paul Brighelli revient sur les hommages à Samuel Paty perturbés et dénonce la montée en puissance du niveau de violence des élèves chez qui il n’y a plus aucun tabou.

    https://soundcloud.com/bvoltaire/jean-paul-brighelli-157079960

    8.jpgVous êtes professeur et avez publié plusieurs livres (La Fabrique du crétin, C’est le français qu’on assassine…). Un hommage à Samuel Paty a eu lieu dans toutes les écoles de la République. Ce jour-là, 98 faits inquiétants ont été recensés. C’est comme si nous les comptions comme le nombre de voitures brûlées la nuit du Nouvel An. Cela va-t-il devenir un rituel ?

    J’ai peur que ce soit, en effet, comme les voitures brûlées, le jour de l’An, et qu’on minimise le phénomène de façon à ce qu’il n’y ait pas d’incitation à copier.
    Une centaine d’occurrences sur tout le territoire, ce n’est en effet peut-être pas grand-chose. Une centaine de voitures brûlées le jour de l’An, ce pourrait n’être pas grand-chose, sauf pour ceux dont on a brûlé la voiture. De même, une centaine d’incidents, ce n’est pas grand-chose sauf pour les enseignants des établissements où ils se sont passés et qui savent, désormais, qu’ils ont pour élèves de futurs jihadistes. C’est bien de cela qu’il s’agit. Ce n’est pas qu’une question de mode. Ces gosses savent très bien ce qu’ils font lorsqu’ils contestent un hommage, que ce soit à Charlie ou à Samuel Paty. Ils savent très bien qu’ils sont dans l’opposition à la République. Cela veut dire que, pour un certain nombre, la loi islamique est supérieure aux lois de la République. Selon un sondage, c’est le cas pour 40 % d’entre eux. Cela veut dire, aussi, qu’ils n’hésiteront pas, demain, pour 150 euros ou peut-être moins, à indiquer l’identité du professeur qui aura déplu à un tueur pathologique venu de Tchétchénie ou de Conflans-Sainte-Honorine.

    Après les récents faits divers inquiétants, que doit-on penser de ces groupes qui sont en sécession vis-à-vis de la République ?

    Les verrous et les tabous ont sauté. Comme élève, chacun a pu souhaiter la mort d’un enseignant, on a rêvé de le piler sur place. Mais on ne l’a jamais fait. Le passage à l’acte, désormais, se fait naturellement.
    Une société sans tabous – voir Freud ou Lévi-Strauss sur la question -, c’est pas de société du tout. Ceux qui ignorent les tabous sont déjà dans une société future, dans une sorte d’État barbare.
    Je pense tout particulièrement à ce professeur qui s’est fait mettre par terre par un élève, filmé par un autre. Tout cela s’est retrouvé sur TikTok et vu des millions de fois. Qu’est-ce qu’elle aurait dû faire ? Lui mettre une baffe ? Elle n’a pas le droit. Les élèves ont, aujourd’hui, plus de droits que les enseignants actuellement. C’est les effets de la loi Jospin et de toutes les démissions successives.

    Au niveau politique, plusieurs personnalités avaient essayé de minimiser l’assassinat de Samuel Paty. À votre avis, volonté de créer un débat ou renoncement ?

    Dans le cas d’Alexis Corbière, c’est électoraliste. La France insoumise essaye de s’approprier ces nouveaux électeurs potentiels tels que les avait identifiés la fondation Jean-Jaurès et que le PS, dans le temps, avait essayé d’attirer. Je pense qu’ils sont complètement à l’ouest, car ces gens dont on parle se fichent pas mal du processus électoral.
    Pour Laurence De Cock, c’est différent. Elle est dans intersectionnalité des luttes, si je puis dire. Tout ce qui vient du Maghreb ou de l’Afrique est bien, même quand on mutile les femmes, même quand on les voile, et tout ce qui vient d’ici est mal. Quand je pense que cette femme est prof d’histoire, je préfère ne pas imaginer la qualité de ses cours et son attitude avec les élèves qui, par malheur, ne seraient pas d’accord avec ses positions.

     

    Marc Eynaud

    Journaliste

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

  • A chaque fois tout recommence*

    La fin de l'Histoire et le dernier homme selon Francis Fukuyama

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    103879671.jpgUn brin méprisant, M. Guetta semble reprocher à certains pays « de ne pas avoir encore admis de ne plus être ce qu’ils avaient été «  (France Inter, 5 avril).

    Et de nommer, croyant se montrer convaincant, Hongrie, Turquie et Russie. Ce faisant, il nous incite plutôt à penser le contraire. Qu’en 2018, un petit pays d’Europe centrale ne se résolve toujours pas à l’amputation des deux tiers de son territoire et des trois quarts de sa population, suite au Traité de Trianon du … 4 juin 1920, voilà qui illustre, au rebours de la pensée idéologique du chroniqueur Guetta, la mémoire longue des peuples et des nations. Même constat pour la Russie et a fortiori pour la Turquie, chacune  « dépossédée » de son empire multiséculaire, celle-ci au début, celle-là à la fin du siècle dernier. Est donc flagrante ici l’opposition entre deux démarches politiques, l’une fondée sur l’héritage de l’Histoire, l’autre sur l’idéologie, en l’occurrence, et à titre d’exemple, celle qui a présidé au dépeçage de la Double monarchie austro-hongroise.

    M. Fukuyama peut bien expliquer dans Le Figaro (6 avril) qu’on s’est mépris sur le sens véritable de son ouvrage La fin de l'histoire et le dernier homme, publié en 1992 au moment de l’effondrement de l’Union soviétique. Il ne fallait pas comprendre qu’il n’y aurait plus d’événements historiques mais qu’existait désormais un type de société satisfaisant pour tous, la société démo-libérale. Peu nous chaut qu’il se soit, ou pas, voulu le prophète d’une « mondialisation heureuse » : tout le monde sait aujourd’hui que cette dernière n’est qu’une utopie de plus, dangereuse comme toutes les utopies. D’ailleurs, même s’il persiste à considérer la démocratie libérale comme le modèle indépassable, « largement préférable à ses principaux concurrents », M. Fukuyama reconnaît son incomplétude essentielle, « liée au confort matériel et à la liberté personnelle dont on profite ». Il cite volontiers l’Europe, en fait l’Union européenne aux fondements mercantiles et financiers. Or, on peut se demander qui sera(it) prêt à mourir pour la grande démocratie libérale qu’est cette Europe « posthistorique », laquelle nie la dimension tragique de l’Histoire et propose à ses « citoyens » le seul bien-être personnel comme philosophie de l’existence. 

    Volens nolens, M. Fukuyama, loin de prophétiser un monde apaisé, annonce la pire des catastrophes pour une Europe menacée de submersion migratoire alors même qu’elle est anesthésiée par les utopies mortifères de la démocratie libérale. Il rejoint d’une certaine façon, et bien malgré lui sans doute, M. de Benoist (Boulevard Voltaire, 26 mars) qui constate que nous sommes « face à un nouveau tsar en Russie, à un nouvel empereur en Chine, à un nouveau sultan en Turquie, tous trois au summum de leur popularité ». La faiblesse de la démocratie libérale européenne constitue dans le contexte international un handicap que vient cependant dénoncer, même de façon diffuse et inconsciente, la montée des populismes. Réalisme et Histoire contre utopie et idéologie, l’alternative a le mérite d’être claire. Il est clair que la dynamique politique sera de fait toujours du côté des héritiers, quel que soit le jugement de valeur que l’on s’arroge le droit de porter sur eux. Et quand l’héritage est d’une telle valeur, pensons à la France, pensons à toute l’Europe, ceux qui nous en détournent sont soit des traîtres soit des fous furieux.   

    * Aragon, « L’Étrangère »

  • Grand corps malade

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

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    Notre bon vieux mammouth est bien malade. Il faut dire que le problème ne date pas d’aujourd’hui. En 1932, mauvais signal, « éducation » remplace « instruction » ; « enseignement » eût sans doute été un meilleur choix. Dès 1945, la gauche politique et syndicale renforce sa mainmise sur l’éducation « nationale », confortée en cela par son combat, aujourd’hui dérisoire, contre l’enseignement « libre », et impose ses conceptions, avec la complicité des ministres successifs de la Vème République, même et surtout « de droite ». 1968 prétend bouleverser (une fois de plus) l’échelle des valeurs : désormais, l’élève a d’abord des droits. Conséquence immédiate : 81% de reçus (62% en 1967…) à un baccalauréat « bidon » (une journée, fin juin, pour un oral éclair et/ou un examen bâclé du livret scolaire). Le ton est donné pour le demi-siècle suivant. 

    En ce début d’année 2018, justement, ils sont deux qui, dans des cheminements différents mais convergents, invitent à la réflexion sur le sujet. La première est enseignante d’histoire et géographie dans le secondaire, le second est ministre de l’Education nationale. Le livre de Mme Lefebvre (Barbara Lefebvre, Génération « J’ai le droit », Albin Michel) constitue d’abord une belle surprise. Certes, il ne s’agit pas du premier ouvrage critique sur le vécu des classes, mais, au delà de sa propre expérience, l’auteur met le doigt sur le fléau qui ronge le monde scolaire, celui d’un individualisme débridé et agressif qui génère un non consentement à l’autorité, donc à l’éducation et à l’enseignement. Mme Lefebvre établit un lien direct entre ce constat et l’idéologie pédagogiste qui, sous prétexte de favoriser l’épanouissement et l’auto-construction de l’enfant, vise l’élimination pure et simple des méthodes classiques lesquelles (ô scandale !) privilégient l’enseignement direct des savoirs et connaissances. En l’écoutant, en la lisant, on se dit que la première conséquence bien visible du pédagogisme est déjà la généralisation de l’inculture, une inculture qui présente sans doute ce double avantage pour certains de fabriquer des déracinés culturels et des consommateurs aveuglés. 

    Le ministre de l’Education nationale, M. Blanquer, bénéficie aux yeux des Français d’une belle côte de popularité. Moins sans doute pour l’aspect purement technique des modifications et réformes envisagées que par des propos emplis de bon sens. On se souvient de la grimace de son prédécesseur, Mme Belkacem,  à l’annonce de sa nomination : grimace qui valait adoubement au vu de ce qu’aura été le ministère de cette ardente militante pédagogiste, semi-inculte et grande productrice de fautes de français. Il est encore trop tôt pour porter un jugement de valeur sur la réforme du baccalauréat voulue par M. Blanquer : un avenir plus ou moins proche dira si l’examen en sera recrédibilisé et s’il induira une meilleure jonction avec le supérieur ainsi qu’une réforme positive du lycée. En revanche, on peut d’ores et déjà créditer M. Blanquer d’un grand bon sens. On se demande même pourquoi il aura fallu attendre si longtemps pour que soit proposée l’interdiction du téléphone portable dans les écoles et les collèges. Et puis il y a ces deux rapports : le premier dit « Charvet-Bauduin » qui veut remettre les « Humanités au coeur de l’école » ; le second dit « Villani » qui veut rétablir le niveau en mathématiques. C’est dans ce dernier qu’on lit : « L'objectif de la mission est de rompre l'engrenage dans lequel l'enseignement est plongé depuis quarante ans ». Bravo ! Et on entend parler de retour à la méthode syllabique, à la dictée hebdomadaire, aux quatre opérations, à l’apprentissage « par coeur », à l’étude des langues et cultures de l’Antiquité, etc. Un vrai plaisir. 

    Mais est-il encore possible de réformer ce grand corps malade qu’est l’Education nationale ? Certains en doutent et se demandent si le mammouth n’est pas entré en agonie (« Il est minuit, docteur Blanquer » lance M. Zemmour). De toute façon, il faudrait commencer par se demander si ce fameux enseignement « démocratique » que tout le monde semble quand même désirer est bien compatible avec un enseignement de qualité, c’est-à-dire un enseignement qui refusera par principe le nivellement systématique, voire systémique, par le bas.   

  • Mémoire & Actualité • Mai 68 : 50 ans plus tard

     

    Par  Mathieu Bock-Côté 

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgDans  cette chronique du Journal de Montréal [8.05] Mathieu Bock-Côté dit en seulement quelques mots, quelques lignes, ce qu'est le véritable héritage de Mai 68. Au moment où les médias - dont nous-mêmes - sont emplis de l'évocation de cet épisode d'exaltation que Malraux qualifia jadis de psychodrame et qui le fut, sans-doute vraiment pour ceux qui l'ont vécu, il est salutaire de dire, à contre-courant, ce qu'il en est fondamentalement ressorti : « depuis une cinquantaine d’années, nous avons appris à nous détester comme civilisation ». Détestation radicalement mortifère, pathologie dont on ne sort comme le professait Pierre Boutang que par une métanoia, un retour sur nous-mêmes, nos racines, nos origines, nos enfances, au double sens historique et anthropologique.   LFAR

      

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    Ces jours-ci, en France, on cherche à commémorer les 50 ans de Mai 68.

    On se souvient évidemment des émeutes, des conflits avec la police et des slogans révolutionnaires dont les étudiants tapissèrent alors les rues de Paris.

    Individualisme

    Mais l’essentiel, à l’époque, se trouvait ailleurs que dans ce carnaval révolutionnaire que cherchent à répéter sur une base régulière les nouvelles générations militantes. 

    Mai 68, en France comme ailleurs en Occident, marque plutôt un changement de civilisation et le passage d’un monde à un autre. Notre civilisation bascule.

    Mai 68 annonce l’avènement d’une société où triomphera un individualisme de plus en plus absolu. Certains s’en réjouissent en applaudissant la liberté nouvelle de ceux qui ne se retrouvent pas dans les valeurs dominantes. On peut comprendre. 

    Dans les faits, on doit surtout constater que cet individu ne connaissant plus que ses droits et ne voulant plus entendre parler de ses devoirs a quelque chose de troublant. L’héritage de Mai 68, c’est celui d’une société qui sacralise les désirs de chacun comme s’ils étaient des commandements divins. L’enfant-roi en est le symbole indiscutable.

    Surtout, Mai 68, à la grandeur du monde occidental, ouvre une époque vouée à la déconstruction de toutes les grandes institutions, notamment l’école. On voudra faire disparaître la relation d’autorité entre le maître et l’élève. On renoncera aussi à transmettre à ce dernier un vrai savoir, de peur de brimer son développement personnel.

    Occident

    Mais ce refus de transmettre l’héritage culturel ne s’explique pas seulement par de nouvelles techniques pédagogiques débiles.

    Fondamentalement, depuis une cinquantaine d’années, nous avons appris à nous détester comme civilisation. Nous nous accusons de racisme, de sexisme, d’homophobie, d’islamophobie, et ainsi de suite. Pourquoi poursuivre une civilisation si détestable ?

    Et nous diabolisons systématiquement ceux qui ne se reconnaissent pas dans l’accusation.

    Tel est le véritable héritage de Mai 68.     

    Mathieu Bock-Côté

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

  • L’Europe s’apprête à accueillir les réfugiés afghans, par Antoine de Lacoste.

    Ce qu’il y a de bien avec les défaites programmées, c’est que l’on peut anticiper leurs conséquences. Pour l’Afghanistan, à la suite du brutal retrait américain après vingt ans de présence, c’est la vague migratoire considérable qui va s’abattre sur l’.

    antoine de lacoste.jpgLe gouvernement afghan a d’ailleurs devancé l’actualité et demandé très officiellement aux pays européens de ne plus procéder à des de leurs ressortissants. Demande assez cocasse car, particulièrement en France, il y a belle lurette que l’on n’expulse plus grand monde. Et pour bien enfoncer le clou, les autorités afghanes précisent qu’elles n’accepteront plus les retours forcés des Afghans venant de pays avec lesquels elles ont signé des accords dans le domaine de l’.

    Parallèlement, selon une information du Figaro, le gouvernement français a donné pour consigne à ses services de ne plus octroyer de visas aux Afghans qui en font la demande. Cela ne va pas être simple : les ressortissants de ce pays représentent plus de 40.000 des 400.000 demandes faites chaque année en Europe. Il sera intéressant de voir si ces consignes vont tenir ou, comme d’habitude, s’effacer devant les événements que l’on ne cherche plus à contrôler.

    Il semble tout de même que la France ait fait des exceptions pour les Afghans ayant travaillé pour elle, notamment à la suite de l’assassinat par les talibans de l’un d’eux. Mais cela ne concerne que quelques centaines de personnes, et ce sont pourtant des milliers d’Afghans qui se sont installés chez nous ces dernières années. Cette posture sur les visas n’est donc que de pure forme : depuis quand a-t-on besoin d’un visa pour s’installer dans notre bon pays où tout est gratuit pour le nouvel arrivant ?

    Les routes migratoires sont bien fréquentées, les passeurs plus nombreux que jamais, et le gouffre de l’Aide Médicale d’État, brillante invention socialiste sur laquelle la s’est bien gardée de revenir, plus abyssal que jamais.

    Face à cette Bérésina annoncée, de son côté, Joe Biden reste de marbre et, montrant qu’il a le sens de la litote, a déclaré qu’il n’était « pas inévitable » que l’Afghanistan tombe entre les mains des talibans. Entre pas inévitable et très probable, la différence est ténue.

    Mais il est vrai que la messe, si l’on ose dire, n’est pas tout à faite dite. La grande majorité des Afghans refuse de revivre le cauchemar islamiste. De plus, profitant de la confusion générale, des chefs de guerre improvisés veulent se tailler un territoire et s’enrichir grâce au trafic d’armes américaines (il en circule des quantités gigantesques) et au trafic de drogue, activité économique numéro un de l’Afghanistan. Le scénario d’un émiettement général à travers les multiples milices présentes dans toutes les provinces, est sérieusement envisagé. Il serait en outre favorisé par la mosaïque tribale qu’est l’Afghanistan.

    Le seul homme qui aurait pu refaire l’unité nationale est le vieux prétendant au trône, le prince Ahmad Shah, fils du dernier roi d’Afghanistan. Mais les Américains n’aiment pas les rois et ont mis à l’écart la famille royale lorsqu’elle est rentrée d’exil en 2001. Aujourd’hui, il est trop tard.

    En attendant la vague migratoire, les prochaines semaines seront sanglantes en Afghanistan.

     

    Antoine de Lacoste

  • Militer pour le Bien commun : un été à Arras, par Robin Vaillant, res­pon­sable de l’AF Arras.

    Les mou­ve­ments sociaux ont connu cet année un point his­to­rique : en pleines grandes vacances, tan­dis que les esprits sont tour­nés vers le soleil (s’il y en eu) et à la plage, des mil­lions de Fran­çais sont des­cen­dus heb­do­ma­dai­re­ment dans les rues du pays en pro­tes­ta­tion contre le passe sani­taire.

    Cette grande mobi­li­sa­tion, qui laisse pré­sa­ger un élar­gis­se­ment du mou­ve­ment en sep­tembre, est une énième colère contre les poli­tiques délé­tères en matière de lutte contre le Covid, et plus lar­ge­ment contre le quin­quen­nat Macron. Et par­tout, comme à l’époque des Gilets jaunes, l’Action fran­çaise a au moins par­ti­ci­pé à ces ras­sem­ble­ments, et au mieux, don­né des dyna­miques locales déci­sives. Mais que font des roya­listes dans ce bourbier ?

    A Arras, dès la pre­mière semaine, nous étions pré­sents en sou­tien du pays réel. Alors, les ras­sem­ble­ments étaient spon­ta­nés, et se carac­té­ri­saient par un agré­gat de petits groupes sur la place de Héros. Rien de consis­tant en somme. Mais dès la semaine sui­vante, ins­pi­rés par nos cama­rades mul­hou­siens, une ban­de­role fut arran­gée, et les gens, ravis que des jeunes donnent leur éner­gie à la cause, se rameu­tèrent der­rière nous, et nous don­nèrent ain­si la tête de cor­tège. Can­ton­nés à une place, la déci­sion a été prise de débor­der et de cham­bou­ler le centre-ville à coups de fumi­gènes et de slo­gans au méga­phone. L’effet fut immé­diat, le mou­ve­ment tri­pla en nombre sept jours plus tard.

    Puis vinrent les articles de la Voix du Nord, nous qua­li­fiant de « mas­cu­li­nistes au crâne rasé et aux vête­ments dis­tinc­tifs ». La gauche, enra­gée d’être relé­guée au second plan, nous accu­sa de nazisme, en élu­cu­brant l’apparition de salut épo­nyme. Bref, nous tenions le groupe, avec l’aval des orga­ni­sa­teurs, devant ména­ger la chèvre et le chou, et la gauche mori­bonde était spo­liée de ses habi­tuelles parades cégé­tistes. Leurs accu­sa­tions n’étaient que le miroir de leur égo blessé.

    Car pour­tant, nous étions comme tout le monde. Des citoyens atteints dans leurs liber­tés, et dési­reux de sou­te­nir une cause juste. Notre pré­sence dans le cor­tège est poli­tique, et non pas polé­mique. Elle n’est pas pro­sé­lyte. Elle n’est pas fon­dée sur des vel­léi­tés élec­to­ra­listes ou publi­ci­taires. Nous ne para­dons pas avec des lys, encore moins avec des signes dis­tinc­tifs d’Action fran­çaise. Nous lut­tons pour le Bien com­mun, et par consé­quent, nous sommes humbles, nous sommes simples, nous sommes altruistes. Les défi­lants de la pre­mière heure nous appré­cient pour cela, bien qu’ils ne soient roya­listes. Nous sommes là tous les same­dis, nous demeu­re­rons pré­sents chaque semaine. Car nous avons le devoir de gar­der jalou­se­ment la tête, pour évi­ter que les mains crasses de la gauche fassent aux mani­fes­ta­tions anti-passe, ce qu’elles firent aux Gilets jaunes, les divi­ser, les détour­ner, les tra­hir. Voi­là ce qu’est un mili­tan­tisme à l’Action fran­çaise, un mili­tan­tisme hon­nête : c’est vou­loir ser­vir, sans se servir.

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Manuels scolaires : après l’apologie du migrant, l’éloge du confinement, par Frédéric Sirgant.

    Éducation nationale et idéologie : vaste sujet, énorme programme. Iris Bridier rappelait, d’ailleurs, ici à quel point le matraquage idéologique, notamment sur les questions écologiques et sociétales, était d’une redoutable efficacité

    5.jpegAprès la vague migratoire de 2015, le migrant avait envahi tous les programmes, tous les EPI [enseignements pratiques interdisciplinaires, NDLR] de l’époque Najat : anglais, histoire-géographie, français, et jusqu’à un manuel de latin présentant Énée comme un migrant. Pour la contextualisation (comme ils disent quand ça les arrange), l’esprit critique, le recul, il fallait aller chercher ailleurs qu’à l’école.

    En cette rentrée, les éditeurs qui connaissent ce tropisme idéologique d’une grande partie des enseignants et du gouvernement ont de nouveau répondu à l’appel. Depuis quelques jours circule, sur les réseaux sociaux, la double page d’un manuel Belin d’Histoire-Géographie-Éducation civique de 6e intitulée Coronavirus et confinement : je comprends ce qu’est l’intérêt général. Au passage, le même manuel intitule sa première partie d’Histoire La longue histoire de l’humanité et des migrations. Idéologie cumulative. La problématique du chapitre est la suivante : « Comment certaines libertés peuvent-elles être suspendues au nom de l’intérêt général ? » Le message et l’angle sont clairs : aux nouveaux collégiens qui subissent depuis deux ans le ballet délirant des protocoles, des masques, des fermetures de classes, le collège vient cautionner le tout par son label « éducation civique ».

    Plusieurs parents se sont émus de la chose. Cités par 20 Minutes, ils déplorent cette nouvelle intrusion de la propagande gouvernementale au collège : « Une maman vient de m’envoyer une photo d’un manuel d’histoire-géo paru cette année pour les [élèves de] 6e. Je trouve cela aberrant. Est-ce qu’un parent peut confirmer ? », « La propagande En Marche s’affirme ! », « Les enfants doivent s’habituer à la limitation des libertés individuelles ? Non mais franchement ! C’est scandaleux ! »

    Dans sa vérification, 20 Minutes est bien obligé de constater que l’info n’est pas un fake mais tente de sauver la face de l’éditeur en l’interrogeant : « Les auteurs ont choisi l’exemple du pour illustrer les notions d’intérêt général et d’intérêt particulier [et] ancrer des notions abstraites dans un cas concret qu’ont vécu les élèves de 6e », sans que “la double page ne se positionne pour ou contre le confinement”. » La réponse suffit au journal. Elle est pourtant très contestable, puisqu’aucune place n’est laissée, dans ce chapitre, aux contestations des mesures gouvernementales, ni aux conséquences négatives du en termes d’apprentissages et de troubles psychosociaux sur les enfants. La vision qui en ressort est très lisse et relativement positive.

    Puisque l’éditeur se justifie par la nécessité d’une mise à jour permanente (« Nous estimons – et cela est l’attente des enseignants de cette discipline d’histoire-géographie-enseignement moral et civique – qu’une mise à jour des documents, des sujets d’illustration des notions et des états statistiques doit être réalisée régulièrement »), pourquoi ne pas songer à une double page sur la responsabilité des ministres dans la gestion de la crise, les plaintes et la mise en examen d’ par les juges de la Cour de de la République ? C’est aussi de l’éducation civique.

     

    Frédéric Sirgant

    Professeur d'Histoire

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

  • Allah reconnaîtra les siens

    par Louis-Joseph Delanglade 

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    Si la nouvelle de sa disparition est avérée, M. Clain pourra, post mortem, remercier les Américains de l’avoir expédié au paradis d’Allah par drone interposé.

    téléchargement.jpgLe personnage avait déjà été condamné en 2009 à cinq ans de prison pour ses activités. Mais, Allah est grand, notre Etat de droit lui a permis de sortir dès 2012, de rejoindre l’Etat islamique et de pouvoir ainsi revendiquer en 2015 les attentats de Paris, dans une vidéo sur fond de chants religieux psalmodiés par son illuminé de frère. En revanche, la mort violente de cet islamo-terroriste patenté est (serait) quand même navrante pour tous ceux qui espéraient son prochain retour en France, un nouveau procès, une nouvelle condamnation-incarcération-libération et, cette fois peut-être, la rédemption à travers une réinsertion-réintégration réussie : on est des humanistes quand même ! 

    7467041.jpgL’élimination pure et simple de M. Clain est pourtant un exemple de ce qu’est la meilleure des solutions. Il suffit, pour s’en convaincre, de voir quels problèmes pose le sort des huit cents « ressortissants européens » prisonniers de la coalition en Syrie. Que faire de ces huit cents personnes ? La question embarrasse, peu ou prou, tous les pays concernés. Les Belges restent sceptiques. Leur ministre des Affaires étrangères, M. Reynders (photo), estime avec le plus grand sérieux qu’« en attendant une solution, il faut collecter des preuves » : c’est peut-être le début d’une (mauvaise) histoire belge. La France, qui promet la justice et menace de prison tous ceux qui ont rejoint le groupe terroriste, semble plutôt décidée à « rapatrier » les siens, obéissant ainsi à l’injonction de M. Trump. 

    5c6dcd15d8ad5878f0df541f.jpgDu coup, la presse française croit pouvoir souligner l’inconséquence de ce dernier qui, outre des frappes ciblées pleinement assumées, refuse le retour aux Etats-Unis de Mme Muthana (photo), vraie Yéménite mais Américaine suspecte, celle-là même qui, sous le pseudonyme d’Oum Jihad (Allah la bénisse) appelait « à faire couler le sang américain » et se félicitait des attentats de Paris. M. Trump prouve plutôt ainsi que la sécurité de son pays lui importe au premier chef et dénonce en creux l’inconsistance politique de ses détracteurs. Il est d'ailleurs, pragmatisme anglo-saxon oblige, imité par nos voisins britanniques : pour 6uU.1280x720.jpgl’empêcher de revenir de Syrie, Londres veut déchoir de sa nationalité Mme Begum, (photo) d’origine bangladaise, fervente admiratrice des décapitations d’infidèles (Allah soit béni) - « pratique autorisée par l’Islam » argumente-t-elle, ce qui devrait retenir l’attention de nos partisans du droit (qu’Allah les éclaire). Certains prétendent voir une Antigone dans chacune de ces deux jeunes femmes ; il est à souhaiter qu’elles 000795164.jpgsubiront son châtiment et que, pour le bien de la Cité,  Créon aura le dernier mot. Dans les deux cas, malheureusement, des arguties juridiques sont brandis par les tenants de l’Etat de droit, qui obtiendront peut-être gain de cause mais démontreront ainsi que le respect aveugle du « droit » est contraire au sens commun le plus élémentaire. 

    Puisqu’on peut penser raisonnablement que les frappes ciblées ne suffiront pas à résoudre le problème et que le gouvernement français finira par rapatrier combattants, génitrices et progéniture, il faut exiger la plus grande rigueur.

    2016-04-05-marie-christine-arnautu.jpgDans cette perspective, on salue les propos, somme toute modérés, de Mme Arnautu (photo), député(e) RN au Parlement européen de Strasbourg, ce 12 février : « Déchoyons [sic] de leur nationalité les islamistes qui ont une double nationalité et expulsons-les. Quant aux convertis de chez nous qui n’ont qu’une seule nationalité, rétablissons pour eux la peine de mort ou le bagne. Ce sont des traîtres, qu’ils soient jugés et condamnés comme tels ! » Allah est généreux et miséricordieux : il reconnaîtra les siens.  ■

  • Des imams femmes pour la France ? [2/3]

    Par Sylvie TAUSSIG

    Ce texte a été rédigé conjointement avec Karim Ifrak, islamologue.

    AVT_Sylvie-Taussig_4260.jpgLes religions, entre sacré et institution

    Le projet d’imamat de femme oblige à réfléchir à ce qu’est une religion et comment elle s’organise.

    De fait, les religions, gestionnaires du sacré, ont toujours mis en place des pare-feu pour éviter ses potentialités violentes ou contraires à toute institution sociale, et conjurer le mysticisme et ses risques destructifs – encore plus dans l’islam où il n’y a pas d’autorité religieuse centrale et pas d’intermédiaire entre le croyant et Dieu.

    La religion, avec l’ensemble des savoirs qu’elle développe, entend limiter les risques (sociaux et politiques) d’implosion – d’où la constitution d’un savoir théologique qui, longuement accumulé, permet de canaliser ces énergies et d’inscrire l’institution dans la durée.

    soufisamaa_251018.jpgCela est pour l’islam traditionnel des quatre écoles juridiques (et plus encore dans le chiisme), mais la conjuration des effets délétères du mysticisme est également prise en charge dans les tariqas soufies (tariqa, littéralement voie, désigne une confrérie religieuse) avec le contrôle exercé par le cheikh sur l’anéantissement de l’ego de l’adepte.

    En un mot, les religions mettent en place un corpus interprétatif complexe qui permet de limiter les risques proprement religieux, d’emportement et de contagion généralisée (violence et sacré), en imposant une initiation non pas immédiate, mais régie par la patience d’un apprentissage intellectuel. La religion a un pôle mystique, mais également un pôle sapientiel (fondé sur la sagesse) qui relève de la prudence. C’est cette prudence qui vole en éclat quand les interprétations humaines tendent à voir sous leurs yeux les signes de l’apocalypse et sont ardents pour l’accélérer, ce dont Daesh est l’exemple le plus contemporain.

    Dépoussiérer la tradition

    Pour éviter cette exaltation prophétique qui peut venir d’une religiosité principalement fondée sur l’intuition, voyant dans les traditions souvent des sédiments ou des obstacles à la puissance transformative de Dieu, les personnes qui proposent ce projet de mosquée inclusive s’attachent à l’enraciner dans une tradition dépoussiérée.

    En effet, comme dans le féminisme islamique, ils jugent que l’exclusion des femmes de l’imamat est le résultat de siècles de domination patriarcale, qui se donne le bon nom de consensus.

    Pour eux, rien dans le Coran n’implique que l’imam serait un homme. Ils revendiquent également un courant de l’islam, le mutazilisme, qui est globalement connu pour deux traits : son libéralisme intellectuel assumé et sa prise de position sur le Coran créé à savoir qu’il n’est pas la parole même et directe de dieu, divine, éternelle et incréée mais que la lettre coranique est le véhicule de transmission d’un message.

    Femme imam au Kerala en Inde, menacée de mort.

    Or, le fondement tant doctrinal que juridique, sur lequel cherche à se baser ce projet pose problème.

    Que dit le droit ?

    Ni le mutazilisme ni les différentes écoles juridiques existantes n’accordent à la femme le droit d’être imam. À quoi Fader Korchane fait-il donc, théologiquement parlant, référence ? Le droit à l’interprétation pourrait lui reconnaître cette prétention, au regard notamment des circonstances contemporaines où l’égalité entre hommes et femmes est affirmée et réalisée. Mais cela reste, religieusement parlant, insuffisant.

    Le mutazilisme est certes l’école de pensée la plus libérale et la plus raisonnée qui soit, mais pour autant, elle ne peut concéder aux néo-mutazilites, le droit de s’affranchir de ses préceptes fondamentaux.

    Juridiquement et théologiquement parlant, c’est l’impasse. Reste la voie coraniste qui offre davantage de possibilités en termes d’interprétation, mais, là non plus, il n’est pas certain que les coranistes l’entendent de cette oreille.

    Selon les entretiens que nous avons menés, pour Kahina Bahloul, outre l’expérience de l’Algérie pendant les années noires, il y a un fort engagement dans le dialogue interreligieux et le désir de constituer l’unité des trois religions abrahamiques, sous l’inspiration de la pensée soufie inclusive d’Ibn Arabi.    [Série suite et fin demain].

    Sylvie Taussig
    Chercheuse, CNRS, Institut français des études andines
    Voir dans Lafautearousseau ...
    De Péroncel-Hugoz : SYLVIE TAUSSIG SOULÈVE LE COIN DU VOILE D’UN ISLAM SANS HOMMES…
    Des imams femmes pour la France ?   [1/3]  [2/3]
  • La voie étroite

    par Louis-Joseph Delanglade 

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    On se rappelle qu’à la suite de l’échec de la conférence de Rambouillet (6 février - 22 mars 1999), l’Otan avait déclenché une campagne de frappes aériennes pour faire plier la Serbie et lui faire accepter l’inacceptable indépendance du Kosovo.

    Preuve était faite que l’organisation, ayant perdu son essentielle raison d’être depuis la fin de l’Union soviétique, n’était plus qu’une force au service de la politique étrangère américaine. Dix ans après, M. Sarkozy, dit « l’Américain », commettait la faute impardonnable, puisque rien ne le justifiait au regard de notre intérêt national, de nous faire revenir dans le commandement intégré de l’Otan. 

    15581327.jpgAujourd’hui, ironie de l’Histoire, voilà que les Etats-Unis, par la bouche de leur erratique président, semblent remettre en cause leur propre appartenance à l’Otan. Cette organisation, ce sont les Etats-Unis plus vingt-huit autres Etats membres. Les arguments comptables de M. Trump sont parfois contestables mais, finalement, il est exact que ce sont bien les Etats-Unis qui financent l’Otan pour l’essentiel (25% du budget de l’organisation et jusqu’à 70% de ses dépenses d’intervention). Arguant de cet état de fait, M. Trump vient donc d’évoquer la possibilité d’un retrait pur et simple si les autres membres ne se décident pas à payer davantage. Cela aurait pour première conséquence de laisser les Européens en tête-à-tête avec la Russie de M. Poutine : inutile de préciser que cette perspective ne déclenche pas de ce côté-ci de l’Atlantique les habituelles moqueries médiatiques à l’encontre du président américain. Il s’agirait en fait d’un véritable séisme géopolitique résultant de la simple mise à nu de la vérité : il n’existe pas de défense européenne, l’Union ayant toujours été incapable de sortir de sa matrice commerciale et financière. Plus de « parapluie nucléaire » américain donc, sauf pour la France et la Grande-Bretagne. 

    star-wars-1728x800_c (1).jpgIl faut toutefois comprendre que cet éventuel retrait américain, ou pas, de l’Otan est l’option basse et qu’existe aussi une option haute car, avec M. Trump, les choses ne sont pas aussi simples que peuvent le penser les simplistes commentateurs de la presse française. En réalité, en bon manager, M. Trump menace un peu pour peut-être obtenir encore plus : il vient en effet d’annoncer également son intention de relancer la fameuse « guerre des étoiles », cette idée de feu M. Reagan, abandonnée après la chute de l’URSS car jugée chère et inefficace. Ce serait la seule option stratégique propre à protéger efficacement les Etats-Unis et… les alliés qui accepteraient de payer encore davantage que pour la seule appartenance à l’actuelle Otan. Option basse ou option haute, l’alternative pour la France est la même : en passer par les exigences de M. Trump ou envisager une solution plus conforme à l’idée que nous pouvons nous faire de l’indépendance nationale.

    Force-de-dissuasion-nucleaire-quel-est-le-projet-de-Hollande.jpgLa voie est étroite et c’est au pouvoir politique qu’est dévolue la tâche essentielle de conjuguer au mieux alliances et souveraineté. Pour l’instant, l’Allemagne reste l’horizon indépassable de l’Elysée. M. Macron retrouvera ainsi Mme Merkel à Aix-la-Chapelle, demain, 22 janvier, pour la signature conjointe d’un nouveau traité franco-allemand, cinquante-six ans après celui de l’Élysée (on n’a pas beaucoup avancé depuis). Ce énième traité est très critiqué alors qu’on nous le certifie avant tout « symbolique » ; sa seule innovation résiderait dans la création d’un Parlement franco-allemand, un parlement sans pouvoir (tant mieux) mais un parlement de plus (à quoi bon ?). M. Macron devrait au plus vite se  rappeler que, s’il n’est ni Jupiter ni Louis XIV, il reste le chef de l’Etat français et qu’à ce titre il est le chef des armées et le décisionnaire ultime et quasi monarchique en matière de dissuasion nucléaire, ce qui l’ « oblige » en quelque sorte. ■