UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : radio ville marie

  • Au cinéma : Madame de Sévigné, par Guilhem de Tarlé

    1A.jpg

    Avant-Première : Madame de Sévigné, un film français d’Isabelle Brocard, avec Karin Viard (Marie de Rabutin-Chantal, Marquise de Sévigné), Ana Girardot et Cédric Kahn (Françoise-Marguerite, sa fille, avec son époux François Adhémar, Comtesse et Comte de Grignan), et aussi Noémie Lvovsky (Mme de La Fayette).


    Ma chère bonne, comme l’écrit la Marquise à sa fille…
    Vous souvenez-vous de ma première enfance dans les années 50 à Paris quand Bonne Maman cousait pour « La Châtelaine » et me prenait par la main pour y porter ses ouvrages ?
    Parfois il lui arrivait de m'emmener beaucoup plus loin dans le salon d'une de ses amies où je me tenais accroupi à feuilleter quelque livre tandis que ces vieilles dames, autour d’une tasse de thé, évoquaient l'actualité entendue à la TSF... Diên Biên Phù, Mendes-France, les événements d'Algérie, de Gaulle ou Brigitte Bardot, dans des termes que, pour la plupart je ne peux pas reproduire ici sans tomber sous le coup de la Loi et peut-être les faire condamner par contumace.
    Durant ces longues promenades nous passions souvent devant un chocolatier (seulement devant) et ce ne fut que beaucoup plus tard que j'appris dans mon Lagarde et Michard que « La Marquise de Sévigné » était d'abord un écrivain...
    Si j'associe ce chocolatier aux thés de ma grand-mère, j'avoue qu'au lycée l'épistolière n'était pas, quant à elle, ma tasse de thé, et le film d’Isabelle Brocard ne me la rend pas sympathique. Il se concentre sur son tempérament narcissique et son « amour » exclusif, jaloux, envahissant, possessif et maladif qu’elle porte à sa fille ; il évoque – notre époque l’oblige - son côté « féministe », héraut de l’indépendance des femmes ; il ne dit pas grand-chose de la « femme du monde », il ne dit rien de son humour, parfois grivois, et rien non plus, rien surtout de la chroniqueuse, « journaliste », témoin de son époque, rien enfin de son vocabulaire et de son style littéraire sans lesquels elle n’aurait sans doute laissé aucune trace dans la littérature.

    Bref un long-métrage qui me paraît passer à côté de son héroïne, et donc décevant, parfois ennuyeux, même si les photos sont jolies et donnent l’envie d’aller visiter le château de Grignan. Mon épouse est plus bienveillante que moi qui considère que Karin Viard interprète son rôle à merveille… Mais joue-t-elle vraiment ou n’est-elle pas à l’image de son modèle ?

    Ce film sortira en salle à la mi-février ce qui donne au spectateur éventuel le temps de lire les 1 120 lettres recensées de Mme de Sévigné dont 764 adressées à sa fille…

    Bon courage.

    guilhem de tarlé.jpg

  • Grandes ”Une” de L'Action française : Quand il est mort, le poète... Mistral (2/2)

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

    ---------------

    1A.jpg

    Après Maurras, le lendemain de la mort de Mistral, c'est Daudet qui rend hommage au poète, le surlendemain, dans un très bel et très émouvant article, qui occupe l'intégralité de la première colonne de gauche et les premières lignes de la deuxième, et intitulé "Mistral est mort" :

    "... Un voile noir est tendu sur la Provence, sur la France entière, sur la haute culture, sur la poésie sublime et vraie... Le glas sonne à Saint Trophime, à tous les clochers de la vallée du Rhône, et je sais des bergers de Camargue qui pleurent auprès de leurs troupeaux. Le fleuve impétueux qu'il a célébré, de Condrieu à Saint-Louis, gémit en courant le long de ses rives. Il n'est pas un métier, pas un usage, pas une coiffure, pas un instrument aratoire, pas une cérémonie de fête ou de larmes qui ne perde en Mistral un maître et un ami. Aux Saintes-Maries-de-la-Mer, tendant ses bras si purs à l'immensité bleue, la fine Mireille, dont sont épris tous les coeurs lyriques, expire une seconde fois... 

    ...Son oeuvre poétique est un monument. Son dictionnaire franco-prevençal en est un autre. Son Musée en est un troisième... Le mistralisme - c'est-à-dire l'ensemble de ses doctrines - peut être considéré comme le bréviaire des nations opprimées, désireuses de na pas périr...

    Ses yeux sont fermés à jamais, mais leur vision nous éblouit."

    En quatrième colonne, on trouve quelques lignes, un extrait d'une lettre adressée à Madame Léon Daudet (surnommée affectueusement "Pampille", à l'AF) par Madame Boissière, née Thérèse Roumanille, un nom et une famille qui comptent dans l'histoire du Félibrige : "Un dernier portrait de Mistral"

    • En "Une", première colonne de gauche, l'article de Daudet "Mistral est mort" :

    1A.png

    1A.png

    1A.png

    1A.png

    1A.png

    • Tout en haut de la quatrième colonne, ces quelques lignes émouvantes :

    1A.png

    Et, pour terminer cet hommage de ses amis d'AF au grand Frédéric Mistral, voici les deux liens qui vous permettront de lire les deux très beaux textes que lui a consacré Jacques Bainville, tous les deux tirés de notre Catégorie "Lire Jacques Bainville" :

    • Lire Jacques Bainville...(XVI) : La Provence en deuil...

    • Lire Jacques Bainville...(XV) : "C'était du temps que Mistral vivait..."

    Ces deux textes ont également été publiés dans L'Action française, mais un peu plus tard pour le premier (le 30 mars) et le 7 mai, pour le second. Ils ne sont pas signés "Jacques Bainville" mais - nous ignorons pourquoi - "Léonce Beaujeu"; et l'un et l'autre paraissent sous le "titre" (?) bizarre "Au jour le jour" (avec un ajout : "Courrier de la semaine" pour celui du 30 mars...)

     

    lfar espace.jpg

     

    Voici le lien, pour lire la "Une" du 27 mars 1914 : en bas de page, une courte "barre de tâches" vous permet d'utiliser le zoom (tout à gauche de la barre) et de changer de page (flèche tout à droite); une fois appuyé sur "zoom", vous aurez, cette fois tout en haut de la page, une autre "barre de tâches" : en cliquant sur le "+", il ne vous restera plus, avec votre souris, qu'à vous promener sur la page, puis passer à la deuxième pour lire la suite... :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k758307d/f1.image.zoom

    LFAR FLEURS.jpg

  • Dans notre Éphéméride de ce jour : Aux origines de la Revue universelle...

    1919 : Aux origines de la Revue universelle

     

    19 juillet,degas,pierre de rosette,champollion,hieroglyphes,metro,tour de france,revue universelle,bainville,massis

             

    19 juillet,degas,pierre de rosette,champollion,hieroglyphes,metro,tour de france,revue universelle,bainville,massisDans Le Figaro du 19 juillet 1919, Jacques Bainville (ci contre) et Henri Massis (ci dessous) publient un manifeste "Pour un parti de l'intelligence".

    Dès 1920 sera fondée La Revue universelle, avec Bainville pour directeur et Henri Massis comme rédacteur en chef.  La revue avait pour programme : "Rassembler tout ce qui, dans le monde, prend parti contre la destruction, fortifier et étendre les relations entre les groupes dévoués à la cause de l'esprit".

    19 juillet,degas,pierre de rosette,champollion,hieroglyphes,metro,tour de france,revue universelle,bainville,massisElle paraîtra jusqu'en 1944, ayant réussi, au milieu des si nombreuses tribulations de l'époque, à recueillir des articles d'esprits aussi divers et différents que Jacques Maritain, Georges Valois, Gustave Thibon, Pierre Gaxotte, Claude Roy, Pierre Boutang, Raoul Girardet, Charles Maurras, Léon Daudet, Thierry Maulnier, Robert Brasillach...

    Né en 1879, Jacques Bainville a donc quarante ans au moment où il fonde cette Revue; né en 1886, Henri Massis en a trente-trois...

     

    Dans notre album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville. voir les six photos qui "racontent" les origines et la vie de la Revue, à partir de la photo "La Revue universelle"  (proposée "en clair" ci dessous) :

    1A.jpg

    La Revue Universelle

    L’une des plus remarquables réalisations de Bainville, ce n’est peut-être pas un livre, aussi importants qu'ils aient pu être pour certains; l’une des pensées les plus fécondes de son règne intellectuel (pour paraphraser Louis XIV), c’est peut-être... "La Revue universelle"...

    C'est en 1920 que Jacques Bainville fonde cette Revue : il en était le directeur, et Henri Massis, le rédacteur en chef.

    Dans Le Figaro du 19 juillet 1919 était paru un manifeste "Pour un parti de l'intelligence"; la Revue universelle, qui en découle, avait pour programme :


    "Rassembler tout ce qui, dans le monde, prend parti contre la destruction, fortifier et étendre les relations entre les groupes dévoués à la cause de l'esprit".



    La Revue se situait évidemment dans la ligne du Nationalisme intégral de L'Action française.

    Y collaborèrent Charles Benoist, Marie de Roux, Robert Havard de La Montagne, René Johannet, Georges Valois, Firmin Bacconnier, Pierre-Antoine Cousteau, Georges Gaudy, Gustave Thibon, Pierre Gaxotte, Claude Roy, Gonzague de Reynold, Jacques Maritain (en charge de la rubrique philosophique, au début des années 1920), Charles Maurras, Maurice Vaussard et Henri Gouhier.

    Puis, après 1941, Pierre Boutang et Raoul Girardet.

    La Revue universelle s'intéressait particulièrement à la politique extérieure, mais on y trouvait aussi des études sur l'art, la littérature la philosophie, écrites par Léon Daudet, Thierry Maulnier, André Rousseaux ou Robert Brasillach.

    Son dernier numéro paraîtra en 1944...


    "...Ah ! comme tout alors me semblait simple, facile, uni. Je nous revois ensemble dans notre commun bureau de la Revue universelle, lorsque nous établissions le sommaire du prochain numéro, et qu'il en réclamait les épreuves. Il lui suffisait d'un regard, mais c'était un regard infaillible; rien qu'un mot parfois pour formuler sa décision, mais c'était un mot sans réplique. Et quel repos, quel assentiment, quand il avait conclu d'un simple geste, qui supprimait le tâtonnement, l'hésitation, l'incertitude..."
    (Henri Massis).

  • GRANDS TEXTES (25) : Du Roi, par Vladimir Volkoff. Première partie: Du Roi comme Père / De la Reine

    Voici les deux premières parties de la réflexion de Vladimir Volkoff sur la trinité royale, qu'il a délivrées lors des Rassemblements royalistes des Baux de Provence : Du roi, comme père, et De la reine, ici réunies en un seul Grand Texte, le XXVème; la conclusion de cette réflexion, L'héritier ou Du prince royal constituant le deuxième volet de cette trilogie, et le Grand Texte XXVI. 

    volkoff,roi,reine,royauté,isis,horus,osiris 

    La royauté est un humanisme, non pas abstrait mais en acte, et cela de trois façons.

    Premièrement, c'est le seul système de gouvernement qui fasse qui fasse ouvertement passer l'homme avant les institutions. Tabler sur la primogéniture plutôt que sur la majorité des suffrages, il y faut une forte dose de foi en l'homme. C'est préférer l'individu incarné à ses qualités hypothétiques. C'est admettre qu'un chose aussi sérieuse que le gouvernement puisse se fonder sur le plus incertain et souvent le moins bien fondé des sentiments : l'amour humain, un amour, de surcroît, posé par définition comme mutuel.

    Là où Racine déclare que l'amour porté au prince va de soi, Ronsard affirme comme une évidence que :

            ...un roi chrétien est doux et débonnaire,

            Et comme son enfant duquel il a  souci,

           Vrai père, aime son peuple et sa noblesse aussi.

     Au reste, cet amour ne doit pas être une passion égoïste :

            Sire, ce n'est pas tout que d'être roi de France....

            Le roi sans la vertu porte le sceptre en vain.

    Conception exigeante des relations politiques. Nous en avons perdu l'habitude, et nous la trouverions peut-être lassante pour les deux parties. Aussi opposée que possible, en tout cas, aux moeurs anonymes de l'isoloir.

    Deuxièmement, le roi apparaît comme l'homme type, l'homme universel, l'Homme tout court.

    Ce n'est pas seulement pour des raisons de convenance que tant de personnages tragiques portent le cothurne royal. Homère, Shakespeare, Racine, Anouilh, Pirandello et combien d'autres ont vu dans la fonction royale un piédestal pour l'homme, comme si les passions chantaient plus clair à ce niveau d'élévation. Eugène Ionesco a retrouvé cette veine éternelle lorsque, voulant dépeindre la mort de l'homme, il a écrit le Roi se meurt : il avait vu que tout homme est roi dans la mesure où tout homme est le centre de son propre univers.

    Il s'agit, bien sûr, de l'homme total, de l'homme hermaphrodite de Platon, de l'Adam de la Bible avant qu'Eve n'ait été tirée de lui. Bertrand de Jouvenel a montré comment le symbole féminin de la couronne et le symbole viril du sceptre faisaient du roi un homme complet. La royauté est le seul régime bisexué. L'animus et l'anima y sont également importants.

    Troisièmement, si le roi, triptyque fermé, reproduit les structures fondamentales de l'homme, le roi, triptyque ouvert, c'est-à-dire apparaissant sous la forme de la famille royale, reproduit les structures de la cellule fondamentale de l'humanité.

    Les candidats des divers partis à tel ou tel emploi de la république peuvent bien, à l'américaine, faire donner femmes et enfants pendant la campagne électorale : on sait qu'une fois élus ils les renverront à leurs études et à leurs bridges. S'ils ne le faisaient pas, on y verrait je ne sais quel abus de l'intégrité républicaine. La femme du chef de l'Etat fait à peine exception : elle n'est là, dans le meilleur des cas, que pour la décoration. Il faudrait qu'elle fût folle pour réclamer la moindre part au gouvernement de la république. Un élu, en tant qu'élu, est un homme seul; une élue, en tant qu'élue, est une femme seule.

    C'est tout à rebours de la royauté. Un roi seul n'est plus roi. Sans père, il est illégitime; sans reine, il est stérile; sans héritier, il est déjà mort.  

     

    volkoff,roi,reine,royauté,isis,horus,osiris

    Louis XIII et Anne d’Autriche se marient en 1615 mais ce n'est qu'en 1638 que le couple royal attend un enfant : il sera nommé Louis-Dieudonné, c’est le futur Louis XIV. Celui-ci n’est pas encore né que Louis XIII prononce la consécration de sa personne et de son royaume à la Vierge Marie. Il ordonne que tous les ans il se fasse une procession solennelle à Notre Dame de Paris pour renouveler cette consécration : c'est le Voeu de Louis XIII , à l’origine de la procession qui se fait annuellement dans les églises le jour de l’Assomption.

     

     

                                                         I : Du roi comme père

     

    C'est un lieu commun que le roi est le chef de son royaume comme le père l'est de sa famille.

    Il n'importe pas que, à notre époque, l'autorité soit plus ou moins également répartie entre les deux parents et que la famille constitue, pour ainsi dire, une monarchie bicéphale. Les archétypes ne changent pas en même temps que le code civil, et, quand nous aurons pris acte que les mères sont devenues un peu pères et les pères un peu mères, nous n'aurons pas modifié leurs rôles fondamentaux.

    Comme au roi, l'on s'est toujours accordé à reconnaître au père un caractère sacré. Parce qu'il donne la vie ? Pas seulement.

    Comme le roi, le père a besoin d'être exorcisé parce qu'il est la force physique et peut en être l'abus. Il est la virilité et peut être la violence. Le père apprend à s'endurcir, à se salir. A la chasse, il enseigne le meurtre; si cela se trouve, il l'enseignera aussi à la guerre. Je suis homme parce que j'ai un père : c'est à travers lui que j'ai reçu cette tare mystérieuse que, depuis saint Augustin, on appelle le péché originel. 

    Comme le roi, le père suscite la gratitude. Le père, c'est la nourriture et la sécurité. Le père, c'est le progrès, car c'est de lui - ou d'un autre père semblable à lui - que j'apprendrai mon métier. Le père, c'est la justice, car il me punit et me récompense selon mes actions, ce qui me donne bonne conscience. Mon père, qui est plus fort que moi, n'est pas obligé d'être juste; il pourrait me traiter en esclave; peut-être même en aurait-il le droit, puisque sans lui je ne serais rien. Mais ce n'est pas ainsi qu'il en agit avec moi : m'ayant tiré du néant, il m'aide à devenir moi-même, quelquefois à ses propres dépens. Comme c'est bon d'avoir un père ! Et comme il est naturel d'en remercier le Père des pères !

    C'est ainsi du moins qu'on a senti pendant des siècles. Depuis le début de la civilisation, l'archétype paternel a été partout l'objet d'une vénération constante. Des mots comme patrie, patriotisme, patriarche, patricien, patron, patronage, patrimoine recevaient une adhésion spontanée. Des pères conscrits au père du régiment, de Jupiter à Jéhovah, toute supériorité s'assimilait naturellement à une forme de paternité. Certaines cités antiques prévoyaient les peines les plus atroces pour les parricides; d'autres n'en prévoyaient pas, le meurtre du père étant jugé impossible. 

    volkoff,roi,reine,royauté,isis,horus,osiris

     

    J'ai montré ailleurs qu'Hamlet et Le Cid, tragédies presque contemporaines, avaient des moteurs semblables - dans l'une comme dans l'autre il s'agit avant tout de venger un père - et j'ai cru pouvoir dater de cette époque, le début du XVIIème siècle, l'amorce d'une décadence de l'image paternelle dans la culture occidentale. Sujet de thèse : étudier comment les pères nobles de la tradition sont peu à peu devenus les pères ignobles de Dickens et de Dostoïevsky.

    La société a évolué dans le même sens. Pendant des siècles la cité s'était voulu une reproduction en grand de la famille, mais à mesure que "Je vous dois le jour" était remplacé par "Ils n'ont pas demandé à venir", la notion de libre association, de contrat social s'affermit. Cent ans avant Freud, la révolution oedipéenne a tout naturellement abouti à la décollation du roi et du père par le même couperet. Cela, moins au nom de la liberté et de l'égalité que, paradoxalement, au nom de la fraternité.

    Le paradoxe n'est qu'apparent. Manifestement, des frères sans pères ne pourront être que des infusoires ou des clones, pas des hommes, et c'est justement là le but poursuivi : libérer l'homme non pas d'un quelconque asservissement politique mais, en dernier ressort, des contraintes de sa nature même; le marxisme est parfaitement franc sur ce point.

    Obstacle : le père, qui apparaît comme le garant, l'auctor de la nature humaine. On ne pourra pas jouer à des jeux idéologiques avec des hommes, les conduire vers des avenirs radieux fondés sur des abstractions-panacées, ni même leur faire croire qu'ils sont égaux donc interchangeables, tant qu'ils se rappelleront d'où ils sortent et dans quel ordre ils en sont sortis. Les aînés, les puînés, les cadets forment une structure organique dont la Révolution  s'est précipitamment débarrassée : il lui fallait des alignements indéterminés de jumeaux sortis tout droit de l'incubateur.

    Or, à son niveau, le roi est le père par excellence, le garant explicite de la paternité. Les rois ne naissent pas par l'oreille; on n'imagine pas de dauphin-éprouvette; les reines de France qui accouchaient en public l'ont assez prouvé.

    C'est pourquoi, si jamais nous songions à créer à nouveau la royauté, nous devrions nous appliquer d'abord non pas à fomenter des complots ou à lancer des campagnes de publicité, mais, rentrant en nous-même, à instaurer dans nos familles des relations de père à fils sur qui la royauté, à la fois éternelle et moderne, pourrait se modeler.

    Cela même ne serait pas possible tant que nous n'aurions pas appris à rendre hommage à l'icone de la paternité qui luit au fond de nous. Beaucoup d'entre nous la portent comme père ou comme mère; tous comme fille ou fils. Certains sont satisfaits de leurs parents; d'autres déplorent leurs erreurs ou leurs négligences; mais nous n'avons pas de sujet de méditation qui soit plus profondément gravé en nous que le mystère de notre naissance, auquel celui de la royauét est si intimement lié.

     

     

    II : De la reine

     

    Une reine n'est pas une grise faisane.

    Il est vrai que les reines de France, terre salique, arrivaient d'un pays étranger, ne s'acclimataient pas toujours très bien, se prenaient bientôt les pieds dans les tabourets des maîtresses du roi. Elles en pleuraient, puis elles apprenaient à en rire, condamnées pour leur part à une fidélité rarement mise en doute et à une procréation professionnelle qu'elles exerçaient à un rythme soutenu.

    Pourtant, malgré le handicap de leur sexe, Anne de Russie, Aliénor d'Aquitaine, Blanche de Castille, Marguerite de Bourgogne, Anne de Bretagne, Catherine de Médicis, Marie de Médicis, Anne d'Autriche ont tenu un rôle politique que n'a jamais joué aucune femme d'élu. C'est qu'en effet la reine n'est pas que la femme du roi; elle appartient de son propre chef à la trinité royale; si le roi est Osiris et l'héritier Orus, elle est Isis. 

    Pour bien marquer cela, la basilissa de Byzance était couronnée avant son mariage : elle tenait donc sa couronne de Dieu, comme le basileus, et non de son mari. En Russie, au contraire, c'était le tsar qui effleurait de sa propre couronne la tête de la tsarine avant de poser dessus la couronne qui lui était réservée. Le symbolisme est différent, mais le contact avec la première couronne, reçue des mains du métropolite, indique que c'est le couple qui accède à la souveraineté et non pas simplement un homme qui se trouve être marié.

    En France, les usages étaient différents. Certaines reines furent sacrées le même jour que le roi, d'autres le jour de leur mariage, d'autres encore à un autre moment. Au XVIIème et au XVIIIème siècle, la plupart ne le furent pas : décadence de la conception originelle de la royauté et régression, heureusement temporaire, du rôle social de la femme. En revanche, de 1115 à 1610, période où la royauté française donna le meilleur d'elle-même, neuf reines seulement ne furent pas sacrées, contre vingt-six qui le furent. 

     

    volkoff,roi,reine,royauté,isis,horus,osiris

    François II et Marie Stuart : "En France, les usages étaient différents. Certaines reines furent sacrées le même jour que le roi, d'auttres le jour de leur mariage, d'autres encore à un autre moment...."

     

           

    La reine de France recevait deux onctions : sur la tête et sur la poitrine. L'archevêque lui remettait, comme au roi, le sceptre et la main de justice, et la couronnait de ses mains. L'opération était solennelle et définitive, puisqu'Anne de Bretagne, qui avait déjà était sacrée lors de son mariage avec Charles VIII, ne le fut pas une

  • Au cinéma : Rosalie, par Guilhem de Tarlé

    Rosalie - Film 2023 - AlloCiné

     

    A l’affiche : Rosalie, un film franco-belge de Stéphanie Di Giusto, avec Benoît Magimel et Nadia Tereszkiewicz (Abel et son épouse Rosalie), et Benjamin Biolay (Barcelin).

    « Ah quel plaisir d'avoir une belle barbouse et d's'en servir »

                                                   (Ouverture du Barbier de Séville)

    Rosalie… ce film aura au moins eu un atout, celui de me faire découvrir que les femmes à barbe , ça existe, et que cette pathologie s’appelle l’hirsutisme.

    Mes frères et sœurs se souviennent d’une amie qui disait souvent « faudra qu’j’enlève tout ça… ».  Avait-elle du poil au menton ?

    La réalisation est inspirée de l’histoire vraie d’une certaine Clémentine Delait qui, dans les années 1900, tenait un débit de boissons dans les Vosges. Si on rêve de voir de jolies filles et des pin-up au cinéma, mieux vaut fuir cette production dont le petit porno n’a rien d’érotique.

    Le réalisateur et les acteurs prétendent qu’il s’agit d’une histoire d’amour…
    Pour moi il s’agit plutôt de l’histoire d’un mari trompé… trompé sur la marchandise.

    Les trois premiers quarts se laissent voir avec intérêt mais, une fois encore, la dernière demi-heure est de trop pour faire un bon film.

    J’ai parfaitement admis que Rosalie s’affiche barbue dans son bar, mais une fois l’effet de surprise atteint et la clientèle acquise, j’ai trouvé son attitude malsaine de ne pas se raser. Abel a manqué de virilité de ne pas lui dire : c’est ou ta barbe, ou moi !

    Mon épouse est moins sévère que moi, et c’est peut-être une réaction purement masculine de trouver que cette œuvre manque de féminité.
    Bref, à la fin je me suis barbé

    Rosalie se passera de ma déclaration d’amour, en ce mois d’avril où d’autres – barbus ? – réclament nos déclarations.

    guilhem de tarlé.jpg

  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (7)...

    (Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP : contribution, commentaires, informations, renseignements, prêt de photos etc... bienvenus; retrouvez l'ensemble de ces documents dans notre Catégorie : Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP)

     

    1AZZZ.jpg

     

    7. Les "précurseurs" et "postcurseurs" des Baux : une parenthèse magique avant et après l'effervescence des samedi et dimanche...

    15.jpg

    Les "veillées" des Baux n'ont pu, par définition, se dérouler qu'à partir de notre quatrième Rassemblement : les trois premiers (69/70/71) ont eu lieu dans le cadre de l'Abbaye de Montmajour (ci dessous), splendide monument médiéval auquel s'est ajouté une abbaye, inachevée, de l'époque Louis XVI : les travaux, interrompus par la Révolution, n'ont jamais repris. Un journaliste hostile, rendant compte de ces premiers Rassemblements, écrivit que "les royalistes se réunissaient dans des ruines". Ils se croyait peut-être drôle, il n'était qu'ignare : l'Abbaye "nouvelle" n'est pas une ruine, mais, plus simplement, un monument inachevé...

    1AA.jpg

    Et pour notre quatrième Rassemblement, nous allâmes à saint Martin de Crau (ci dessous), là-même où, vingt ans auparavant (le 29 juin 1952) avait eu lieu un Rassemblement où fut lue par Jacques Maurras, fils adoptif de son oncle Charles, un message parmi les derniers écrits par Maurras, alors emprisonné, et qui devait mourir cinq mois plus tard...

    1A.jpg

    Derrière Jacques Maurras lisant la lettre de son oncle, à gauche sur la photo, Guber (Gérard de Gubernatis) et, à droite, Michel de Saint-Pierre...

     

    Ce rapide préambule pour rappeler que ce n'est qu'à partir du cinquième Rassemblement, et de leur tenue aux Baux, qu'il y a eu ce que nous appelons, maintenant, "les veillées des Baux...", dans le Val d'Enfer (ci dessous).

    Quelques rochers du Val d'Enfer (Les Baux-de-Provence)

    Aux Baux, on appelle Val d'Enfer le vallon situé en contrebas du village perché : c'est un vallon naturel creusé dans la roche par l'érosion hydraulique et son nom vient du latin "infer" (inférieur). C'est Frédéric Mistral qui a imaginé, dans son épopée Mireio, que Dante se serait inspiré de ce décor tourmenté, creusé par l'eau et le mistral, pour décrire son Enfer dans la Divine Comédie...

    De nombreuses carrières de pierre y ont été ouvertes au cours des siècles, dès le IIème siècle avant notre ère. On retrouve même à Glanum et au coeur de la cité antique d'Arles des pierres de taille calcaire provenant de la région des Baux-de-Provence.

    Le château des Baux-de-Provence, érigé au XIème siècle, ainsi que son village ont été également construits avec la pierre locale, un calcaire à grain fin de couleur blanche ou légèrement doré...

    1AAA.jpg

    "Les Baux", c'était évidemment la journée du dimanche, sa Messe le matin, ses stands divers toute la journée, son repas, "entre midi et deux", puis, à 15 heures, ses discours...

    Et, le samedi soir, sa veillée.

    Mais, bien sûr, il fallait "préparer" cette journée : c'était le rôle du "précurseur", un groupe de quatre ou cinq, qui partions le mercredi midi (une fois même, je ne sais plus pourquoi, nous sommes partis le mardi...).

    Le travail ne manquait pas : il n'était ni infaisable, ni négligeable. Et nous le faisions, méthodiquement, efficacement et, surtout, très joyeusement, sous l'agréable férule de Lavo...

    En plus des stands (Librairie - tenue par "Chiré" - objets royalistes et autres...)  il fallait installer d'abord "l'intendance" du précurseur : la cuisine et les douches (il y avait l'eau courante sur le terrain, un peu plus haut que là où se tenait la réunion). Il fallait aussi "monter" la tribune et déployer tous les grands parapluies/pare-soleil, aider à la sono, installer chaises et tables, installer toute la décoration (drapeaux, bannières, écussons en bois...)... Bref, il fallait bosser, mais Lavo nous régalait de ses barbecues de viandes et poissons et, bien sûr, de ses célébrissimes "spaghettis bolo" !...

    Ces trois jours étaient comme la "parenthèse enchantée" dont parle Pagnol dans L'eau des collines... Un moment privilégiée d'amitié et d'effort, pour une tâche que nous savions utile, et nous étions heureux d'y participer, entre bons amis et camarades, tout simplement...

    Ici, Lavo nous "marque" l'emplacement de l'un des nombreux piquets qui soutenaient les canisses des non moins nombreux stands...

    15.jpg

     

    Ensuite, le Rassemblement terminé, il fallait rester sur place pour tout débarrasser : c'était le rôle du "postcurseur"; là aussi, nous restions à quatre ou cinq, en général jusqu'au mercredi après-midi. Pierre de Gerin venait avec sa bétaillère, pour emporter toutes les chaises...

    Un peu de nostalgie, certes, mais la tête toute pleine des bons et joyeux moments que nous avions passés lors de la veillée et de la journée...

    Je veux nommer ici notre ami Guyonnet, immensément sympathique, qui était resté une fois avec nous; en plein après-midi, depuis sa voiture, il nous avait mis, à fond, le deuxième mouvement du concerto pour violon et orchestre de Bhrams : et quand je dis à fond, c'était vraiment à fond ! Un moment merveilleux, magique, dans ce Val d'Enfer où nous n'étions plus que quelques uns...

    Voilà, c'était cela aussi, "Les Baux" : ce moment magique, cette "parenthèse enchantée" (pour reprendre le mot de Pagnol), le temps comme suspendu (quatre jours avant et trois jours après), un calme insolite mais super sympathique avant l'exaltation de la journée et du samedi après-midi/soir; nous étions là quatre ou cinq, à travailler, certes, mais dans cette ambiance tout à fait particulière...

     Lavo - qui s'occupait de la "cantine" - savait nous ménager des moments de détente nécessaire, à peine perturbés par les premiers insectes de la saison !...

    9.jpg

    -------------

    (Cliquez sur l'image pour l'agrandir, et pouvoir lire les noms) :

    Voici, pour rendre le sujet plus complet, l'organigramme du deuxième Rassemblement, celui de 1970. Il se tint, comme le précédent et le suivant à Montmajour; ensuite, une année, il eut lieu à Saint Martin de Crau; puis, toutes les années suivantes, jusqu'au dernier, il eut lieu aux Baux, dans le Val d'Enfer, sur un terrain que nous prêtait gracieusement notre adhérent François Cornille...

    Ce document monter la complexité du S.O. (du moins au début, car, ensuite, avec la "vitesse acquise" de la réunion, plusieurs choses se mettaient pour ainsi dire en place d'elles-mêmes, avec l'habitude et les aménagements des années précédentes, qui, bien sûr, n'étaient plus à faire; et les S.O; des années suivantes étaient donc beaucoup plus souples, tout en restant aussi efficaces...).

    En ce qui me concerne, ce n'est pas sans un brin de nostalgie que j'y rejette un oeil : car, sans le savoir encore, en ce mois de juin, c'était la dernière fois que nous étions ensemble, mes deux frères et moi, pour une activité militante au sein de notre chère URP.

    Mes deux frères décidèrent, juste après ce mois de juin, de partir à l'étranger : pour y faire toute sa carrière (Jean-Marie) et la partie la plus importante de la sienne (Jacques). Ils ne revenaient à Marseille que pour une partie des mois de juillet et août. Trois mois, donc, à peine après ce Rassemblement, ils étaient perdus, pour toujours, pour l'action militante à Marseille et dans l'URP...

    On a le droit d'être frères et d'avoir certains désaccords, sur tel ou tel sujet : ce n'est pas un crime. Pour ma part, même si j'aime énormément voyager (et si j'ai eu la chance de pouvoir réaliser la plupart des voyages que j'avais envie de faire (pas tous, hélas...) j'ai toujours trouvé que l'endroit où l'herbe était la plus verte c'était en France; et plus précisément chez moi, en Provence; et plus précisément encore à Marseille : chacun  son truc ! Nous eûmes - je l'ai dit - des discussions "musclées" avec mes deux frères, à qui j'expliquai que, s'expatrier, c'était laisser la place aux autres et "manquer", ici; je ne réussis pas à les convaincre... Jean-Marie - qui n'avait pas réussi à obtenir son CAPES - partit au Liban (puis en Égypte...); Jacques, qui l'avait obtenu - comme moi un peu après - fut nommé à Longwy, dans l'académie de Nancy : il ne supporta ni le lieu ni le climat et, ma nièce et filleule Marie-Dominique (qui travaille aujourd'hui avec moi à lafautearousseau) venant de naître, il partit au Maroc avec Danièlle : comme pour Jean-Marie, ce fut - forcément - la fin de sa présence militante à Marseille... Dommage...

    Pour moi, nommé après mon CAPES dans l'académie d'Amiens, j'acceptai mon poste à Beauvais et je ne regrette pas ce choix. Au moins, je rentrais à chaque vacances (Toussaint, Noël, Mardi-Gras, Pâques, "grandes vacances"...) et, bien entendu, je pouvais m'arranger pour venir chaque année aux Baux, à la fois "travailler" et aussi, pendant une dizaine d'année, y "parler", à la Tribune.

    Certes, mes deux frères ont gagné beaucoup plus d'argent que moi et même - ironie du sort... - il est arrivé une chose presque drôle à mon frère Jacques : une fois rentré en France, pour y effectuer ses quelques dernières années d'enseignement, et à force d'atteindre tous les échelons de l'ancienneté, il avait finalement réussi à être muté à Marseille. Lors de la dernière "inspection" de sa carrière, comme on ne pouvait plus rien lui donner comme avancement, il fut -"techniquement", si je puis dire - intégré à ce corps des Agrégés dont il avait cru, naïvement, à ses débuts, qu'il lui procurerait un poste à Marseille, ou pas trop loin !

    Au lieu de vivre (et militer) en France, il aura donc fait quasiment toute sa carrière loin de nous et sans nous, dans un pays musulman...

    Comme je l'ai dit, cette séparation radicale entre nous trois fut, pour nous, source de maintes discussions "énergiques" et enflammées; et, surtout, bien tristes...

    Mais, bon : maintenant, qu'y faire ? Je ne change pas un iota à mon propos initial : c'est ici, en France, que l'herbe est la plus verte; et c'est ici, pas ailleurs, que le Pays a besoin de nous...

    1A.jpg

  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (64)

     

    1AAAAAAAAAa.jpg

     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : Madame de Loynes...

    ---------------

    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

    1A.jpg

    Portrait par Eugène-Emmanuel Amaury Duval, Musée d'Orsay.
    Marie-Anne Detourbay, dite Jeanne de Tourbey, devenue par son mariage comtesse de Loynes, était née à Reims en 1837, et mourut à Paris en 1908.

     

    "Salons et Journaux" - la quatrième série des "Souvenirs" - est ainsi dédié :


    "A la chère mémoire de nos deux amis Mme de Loynes et Jules Lemaître qui ont tant fait, l'un et l'autre, pour la France, Léon Daudet".


    Et les premières lignes du premier chapitre - qui s'intitule d'ailleurs "Le salon de Mme de Loynes" - signalent bien l'importance et l'influence de ce salon :


    "De tous les milieux parisiens où fut organisée la résistance nationale, pendant les années troubles qui précédèrent la grande guerre, le plus important et le plus actif fut certainement le salon de Mme de Loynes, 152, Avenue des Champs-Elysées.
    C'est là que Jules Lemaître avait son camp. C'est de là que partaient les directions et les consignes, dans des circonstances que je conterai plus tard, quand on pourra parler librement.
    Aujourd'hui, je veux simplement vous faire connaître cette conjonction de deux esprits clairs et de deux volontés droites, mis au service du pays.
    Admis dans leur intimité, les aimant ardemment, elle et lui, et ayant reçu d'eux des témoignages inoubliables d'affection, je puis dire, imprimer d'eux, après leur mort, ce que leur extrême modestie m'aurait interdit d'exprimer de leur vivant..."



    1. De "Paris vécu", Première série, rive droite, pages 190/191 :

    "...Pendant dix ans, de 1899 à 1908, quatre fois par semaine, je l'ai remontée (l'Avenue des Champs-Elysées, ndlr), généralement à pied, tantôt à droite, tantôt à gauche, allant au 152, où habitait notre délicieuse amie Mme de Loynes, qui recevait quotidiennement, de cinq à sept, les plus notoires contemporains, et surtout, dans le monde des lettres, ceux qui briguaient l'Académie...
    Ma femme et moi étions devenus les confidents intimes de Mme de Loynes... Accablée de sollicitations de toutes sortes, venant des uns et des autres, elle se reposait avec nous et, en dehors de son vendredi classique, nous invitait en tout petit comité, devant un de ces menus incomparables, qui faisaient, de sa table, la plus gourmande de Paris.
    Alors nous passions en revue les ambitions, les concurrences, les rosseries et les manoeuvres comiques des candidats à l'Institut et de leurs parrains. Ô guignol !..."

    2. De "Salons et Journaux", page 97 :

    "...Quand il fut question, en 1907, de mettre "La Libre Parole" à six pages, et d'en faire un organe royaliste. Mme de Loynes voulut s'inscrire immédiatement pour 20.000 francs, que je refusai.
    Elle se vengea en léguant à ma femme, l'annnée suivante, par testament, 100.000 francs, qui contribuèrent aussitôt à la création de l'Action française quotidienne..."

  • Libérer le génie français : à la ”Une” du n° d'avril de Politique magazine

    avril 2014.jpg

    Au Sommaire de ce numéro d'avril (128) : SOMMAIRE AVRIL 2014.jpg 

    Voici l'Editorial de Jean-Baptiste d'Albaret, Rédacteur en chef : Pour une vraie victoire...

    Pour une vraie victoire

    A l’heure de boucler ce numéro de Politique magazine, le second tour des élections municipales n’a pas encore eu lieu. Mais il y a fort à parier qu’il confirmera les tendances apparues au premier tour.  

    Selon le jeu de bascule habituel de nos institutions, ces élections, dites « intermédiaires », ont confirmé le « vote sanction » contre la majorité socialiste que tout le monde prévoyait. Les listes de gauche au premier tour n’ont rassemblé que 43% des votes, contre 48% en faveur des listes de la droite et du centre et 7% pour les listes du Front national limitées aux seuls endroits où il a pu se présenter. Au soir du premier tour, des bastions du socialisme municipal comme Niort, Limoges, Quimper, Roanne, Dunkerque, Angoulême ou Amiens sont ébranlés ou d’ores et déjà perdus. Le scrutin final tournera-t-il à la débâcle pour le parti de la rue de Solférino ? Dans de nombreuses communes gérées par les socialistes, la droite est en position de force. C’est le cas à Angers, Caen, Pau ou Toulouse. Mais l’UMP a le triomphe modeste : nombreuses sont les villes où ses listes devraient composer avec un Front national au plus haut. Sa prudente stratégie du « ni-ni » en cas de triangulaire ou de quadrangulaire pourrait lui coûter encore plus cher que celle du « front républicain » dont ses sympathisants ne veulent plus entendre parler. 

    rassemblement bleu marine.JPGC’est une des principales leçons de ces élections municipales. Partout où il était présent, le parti de Marine Le Pen a démontré ses capacités à s’implanter localement. Sa victoire à Hénin-Beaumont en est un symbole fort. Résultat d’un long travail d’ancrage local et militant, ce retentissant succès pourrait en appeler d’autres. Les scores élevés obtenus par les listes labellisées « Front national » et « Rassemblement bleu Marine » à Béziers, Saint-Gilles, Fréjus, Forbach ou Perpignan, prouvent leur capacité à jouer les premiers rôles. à Marseille, à Nice, à Toulon, elles ont même surclassé celles du Parti socialiste ! Et, là où il a dépassé les 10 %, le FN est en position d’arbitre et compliquera sérieusement, au-delà même des municipales, la tâche de l’UMP. « C’est la fin d’un mouvement de balancier automatique qui faisait passer les Français d’un camp à l’autre », s’est félicitée Marine Le Pen.  

    Toujours est-il que, si la droite semble en mesure de reprendre à la gauche quelques grandes villes et de conserver la plupart de celles qu’elle détenait et qui semblaient menacées, que si le Front national obtient une représentation accrue dans les conseils municipaux, on ne peut cependant parler de vague bleue. Il n’y a pas, en apparence, de bouleversement spectaculaire du paysage politique. Et, encore moins, des tendances électorales. Car, avec plus de 36% des électeurs inscrits restés chez eux, le « premier parti de France » reste le « parti des abstentionnistes ». Sa progression continue, d’élection en élection, marque une défiance de plus en plus grande des Français vis-à-vis de la classe politique. Même, et les commentateurs feignent de s’en étonner, au niveau local ! Ce n’est pas le spectacle pitoyable des combinaisons électorales de l’entre-deux tours qui les fera changer d’avis… 

    abstention schtroumpf.jpgIl apparait donc clairement qu’un certain système démocratique est en crise. Abstentions et votes pour les listes « anti-système » en témoignent. Le problème de la représentation des Français se pose avec de plus en plus d’évidence. Plus seulement à l’échelon national, mais aussi, quand les partis s’en mêlent, au niveau local. Il faudra bien, un jour, en tirer toutes les conséquences. 

    Ce jour peut venir assez vite. Les élections européennes en mai sonneront le glas d’une certaine façon de faire de la politique. La sanction sera encore plus terrible qu’aux municipales. Au point qu’Hollande et les siens cherchent des solutions pour se garer des conséquences. En vain et quoiqu’ils fassent. L’heure est venue de penser un projet national sérieux.

  • Notre entretien sur Charles Maurras à Martigues, avec Georges Bourquard, du Dauphiné libéré...(II/V)

    maurras maison en entrant.jpgVous autres, royalistes, qu'aimeriez-vous voir en ce lieu ? Cette maison, qui vous est  si chère, que souhaiteriez-vous  la voir devenir ?

    Nous avons d'abord rappelé à notre interlocuteur que, désormais, depuis 1997, et conformément au voeu formellement exprimé par Maurras, "sa" maison de Martigues a été donnée à "sa" chère ville de Martigues ("Mon Martigues plus beau que tout" écrit-il dans l'un de ses plus beaux poèmes, Où suis-je ?).

    Maurras avait d'ailleurs réglé lui-même, dans les détails, cette donation, faisant même le compte de sièges que devraientt occuper les différents partis (MRP, Socialiste, Communiste...) dans le Conseil d'administration !

    C'est Jacques Maurras, son neveu, qui remit les clés de la maison au maire de l'époque, Paul Lombard, qui, non seulement accepta la donation, mais vint en personne à la réception donnée dans le jardin, et prononça pour l'occasion un discours de remerciement aimable, et même chaleureux, décernant au passage un brevet de patriotisme à Jacques Maurras.

    La "maison du Chemin de Paradis" appartient donc à la ville de Martigues, depuis que son maire, communiste mais en l'occurrence martégal avant tout, a accepté le don de Charles Maurras, motivé - pour reprendre son expression - par son "patriotisme municipal".

    Nous ne pouvons donc évidemment, en aucune façon, nous substituer en quoi que ce soit à la Mairie de Martigues, doublement légitime propriétaire des lieux : légitime par la possession du titre de propriété, et légitime par la volonté expresse de Charles Maurras. Et nous ne pouvons en rien nous attribuer l'une quelconque de ses prérogatives.

    Nous ne pouvons avoir qu'un souhait, mais il est très fort : que la paix et la sérénité reviennent, enfin, sur Charles Maurras et sur cette maison.

    Personne n'imagine ni ne souhaite - et nous pas plus que quiconque - que cette maison devienne une sorte de centre de diffusion des idées royalistes.

    maurras,chemin de paradisMais, oui, nous souhaitons fortement qu'elle devienne, à l'instar de la bonne centaine d'autres existant en France, l'une de ces Maisons des Illustres qui fleurissent dans tout le pays. Un lieu de calme, voué à l'étude, à la recherche, à la connaissance ou, tout simplement, pour ceux qui y viendraient, à la découverte d'une parcelle de notre patrimoine, à travers la visite de la maison et du jardin d'un grand poète, d'un penseur, d'un homme d'action. 

    Nous souhaitons que Martigues retrouve son Académicien, dont elle est privée, du moins dans la sphère "officielle", depuis plus d'un demi-siècle.

    Nous souhaitons que ce lieu soit rendu à l'Intelligence, au savoir, à la poésie, dans le dépassement de toute polémique, vaine et dépassée.

    Qu'elle soit ouverte à tous, en permanence, chacun se faisant, évidemment, comme partout ailleurs, sa propre opinion par lui-même, après l'avoir visitée. 

    Et qu'ainsi, elle vive, qu'elle rayonne, à la façon, par exemple, de la maison de Chateaubriand :

    http://maison-de-chateaubriand.hauts-de-seine.net/web/chateaubriand/accueil

    Serait-ce trop demander ?... (à suivre...) 

    maurras,martigues

    Paul Lombard, maire communiste de Martigues, n'avait pas hésité à venir en personne "chez" Charles Maurras, décernant au passage un brevet de patriotisme à Jacques Maurras : certains devraient réviser leurs "classiques". Étonnons ceux qui connaissent mal Maurras : il avait, lui-même, prévu la place du Parti Communiste, dans le comité qui, selon lui, devait gérer, après lui, sa maison.  

  • Chronique de la France qui souffre... : déchoir, expulser, la seule solution...

    immigration dehors.jpgIl ne s'agit bien sûr pas, pour nous, d 'accuser "tous" les étrangers de tous les maux de la terre : viols, meurtres, crimes, horreurs diverses et variées ont toujours existées, en France et en Europe.
    Nous disons simplement que nous sommes contre les délocalisations, qu'elles soient économiques ou qu'il s'agisse de délocaliser la misère : car, déplacer un problème, cela n'a jamais été le résoudre, mais ajouter, pour tous ces déplacés, un problème supplémentaire : celui, précisément de leur arrachement de leur terre d'origine...

    Déchoir expulser et donc remettre en cause la nature du Système qui est le nôtre.pdf

    Et nous dénonçons sans cesse, à temps et à contretemps, les deux causes principales de cet afflux f'étrangers imposés au peuple français : le désir bassement matériel de "faire plus de fric" pour les uns, en se payant une main d'oeuvre taillable et corvéable à merci: et, pour les autres, le désir idéologique de noyer une vielle Nation historique qui résiste encore et toujours à leurs élucubrations, d'en finir avec elle en la diluant dans une masse étrangère.

    Alors, quand, en plus, ces étrangers, sont de véritables délinquants, nous demandons un changement et un durcissement de nos lois, permettant de les déchoir de la nationalité farnçaise et de les expulser...

    1. Congolais violeur d'enfants : LA PROVENCE CONGOLAIS VIOLEUR.JPG

    2. La fusillade d'Orly-Ville (vendredi 23 novembre, 1 mort, 4 blessés) liée à "l'affaire Khider" : ancien candidat de la Ferme Célébrités en Afrique sur TF1, Liesse Khider a eu un différend (!!!); le 5 octobre 2012, au cours d'un véritable guet-apens, ses "interlocuteurs" (dixit la presse ! si, si...) ont sorti des armes à feu et ont tiré sur lui et son frère : il en est mort...

    3. Allez "jihader" et "bomber" ailleurs ! : Une mère qui a prénommé son fils Jihad est renvoyée devant le tribunal correctionnel d’Avignon, le 19 décembre. Elle est poursuivie pour « apologie de crime » à la suite d’une enquête diligentée par le procureur de la République d’Avignon saisi lui-même par le maire de la ville. Les faits se sont déroulés le 25 septembre et ont fait réagir le personnel enseignant et les parents d’élèves d’une petite école maternelle de Sorgues, près d’Avignon (Vaucluse).  

    http://www.leparisien.fr/faits-divers/l-odieuse-provocation-de-la-maman-du-petit-jihad-01-12-2012-2371413.php

    4. Fatou a poussé Jessica... :  La jeune fille de 15 ans poussée sous le RER D et qui a eu les jambes sectionnées est "une petite blonde énergique" et se prénomme Jessica. La bête sauvage qui l'a balancée se prénomme, elle, Fatou même si Le Parisien l'a renommée "Marine" : une jeune africaine enragée de 17 ans a poussé une jeune française sous un train; imaginons l'émoi médiatique si cela avait été l'inverse. Il n'est pas sûr que les prénoms aient été modifiés...  

    5. L'avocate marseillaise de la rue Saint-Fé n'a pas echappé aux égorgeurs : elle n'avait aucune chance, seule contre trois, le père, Azziez, et ses deux enfants : Hadou et Samir. A une époque, le "parti immigrationniste" a eu ce mot impayable : "ils" sont venus ici "pour payer nos retraites"... Pour une retraite, ce n'est pas le terme  de "liquider" qui est employé ? Eh, bien, pour l'avocate, c'est fait, elle est "liquidée"...

  • Redde mea principia, l'éditorial de novembre de Politique Magazine....

    img301.jpg

    j'aime, j'aide, je soutiens :  POLITIQUE MAGAZINE N° 101.jpg

            Redde mea principia ! Cette tragique exclamation de Sidoine Apollinaire qui fut, au ve siècle, préfet de Rome, puis préfet des Gaules, enfin évêque de Clermont, traduit le désarroi d’un homme cultivé qui voit la société gallo-romaine dont il était issu, envahie et subvertie par des barbares ; les Goths allaient jusqu’à occuper villes et villas et viendront un jour assiéger Clermont, sa ville épiscopale, dont il comparait les remparts aux remparts mêmes de la Romanité.

             « Redde mea principia ! ». Alors qu’il n’est encore qu’un civil investi de hautes charges, voilà que dans un long poème où il rêve d’une restauration de sa chère Gaule, en son nom, il s’adresse au Ciel. « Rends-moi mes origines », s’écrie-t-il, ou, si l’on veut, « mes principes », mieux encore « mes fondements ». Assiégé par des hérétiques ariens, ces faux chrétiens qui méprisent la divinité du Christ et qui occupent tout le sud de la Gaule, il ne voit plus à l’horizon de l’histoire l’avenir de la Rome éternelle, du catholicisme, de la société gallo-romaine dont il était l’un des plus éminents représentants. 

            Comme à cette époque les évêques étaient les défenseurs naturels des cités, ils s’écrivaient les uns aux autres, dans une langue latine quelque peu rhétorique et précieuse, pour s’informer. Ainsi Sidoine Apollinaire était en correspondance avec Avit, son cousin, évêque de Vienne, et avec Remi, évêque de Reims. Il meurt en 486, prisonnier des Wisigoths, ferme dans sa foi… mais toujours dans l’attente ; Rome est tombée depuis 10 ans. L’empire romain n’existe plus.

             Ce qu’il ne savait pas, c’est que cette même année 486 où il meurt, Clovis apparaissait à Soissons, que dix ans après Avit et Remi en feraient le premier roi catholique et que ce roi nouveau assurerait l’ordre en Gaule et vaincrait les Wisigoths. Ainsi s’effectuent les tournants de l’histoire.

             « Redde mea principia ! ». À chaque période difficile de l’histoire de France, a retenti, sous une forme ou sous une autre, pareille exclamation. Rends-moi mes origines ; on dirait aujourd’hui : rends-moi mon identité. Et la France, à chaque fois se recentrant sur son identité profonde, se reconstituait dans des règnes restaurateurs et réconciliateurs. Régulière histoire des redressements français.

             Et aujourd’hui ? Plus rien n’apparaît certain. Le monde entier connaît des bouleversements sans précédent. L’Asie s’impose, l’islam se fait à nouveau conquérant, les nations cherchent leur voie. L’économie est un champ de bataille, la finance fait la loi. 

            La France dans tout cela ? Eh bien, elle n’a droit qu’aux luttes des partis dont les querelles s’alimentent de la détresse même des Français ; elle perd peu à peu tous ses principes ; on lui inculque le mépris de son identité, de ses origines.

             Et quand une pièce de théâtre ignoble dont il est inutile de citer l’auteur, vient bafouer le Christ et donc la France dans sa religion originelle, pas une autorité morale ou politique n’intervient. Les jeunes gens courageux qui manifestent leur indignation sont traînés dans les commissariats et le journal La Croix les condamne solennellement. Jusqu’à quel degré d’abjection irons-nous ?

             La crise dont on parle tant, est d’abord une crise de civilisation. 

            Rien ne sera possible tant que la France ne retrouvera pas ses principes. En revanche – et c’est  là toute notre espérance – avec eux tout devient possible. Et même très rapidement. Tout notre passé porte cette leçon. Il crie : « Redde mea principia ! » ■

  • Une balade Henri IV, en vidéos...

                C'est dimanche, et ce sont les vacances : extrayons-nous donc un peu de l'actualité trépidante, et replongeons-nous dans notre Histoire, en faisant une petite pause culture....

                En adressant un grand merci à Benoît de Sagazan, qui a collecté sur son Blog ( http://patrimoine.blog.pelerin.info/ ) les vidéos proposées par la Mairie de Paris, et qui permettent de partir sur les traces d'Henri IV dans la capitale.

                Ce qui s'impose en cette année qui lui est consacrée: joignons donc l'utile à l'agréable, en suivant les vidéos en compagnie de Laurent Loiseau, auteur du Paris de Henri IV (Éditions du Chêne)

                http://patrimoine.blog.pelerin.info/2010/05/20/sur-les-traces-de-henri-iv-a-paris-en-videos/

    HENRI IV LAURENT LOISEAU.JPG

     254 pages, 15 euros

                (quatrième de couverture) : Une promenade à Paris, en compagnie du Bon Roi Henri IV.
    Le 14 mai 1610. Ravaillac poignarde Henri IV rue de la Ferronnerie. Les Parisiens sont en deuil. Après avoir conquis la ville, le Béarnais aura rendu la capitale à ses habitants. Henri IV lui a donné sa première grande place, la Place Royale - l'actuelle Place des Vosges - son premier pont de promenade - le Pont Neuf - et entamé des chantiers pharaoniques au Louvre, et dans les châteaux de Fontainebleau et de Saint-Germain-Laye.
    Laissez-vous entraîner dans la " bonne ville " du Vert-Galant, à travers une balade inoubliable des arts et de l'architecture de la fin de la Renaissance française.

                Et, pour celles et ceux qui voudraient en savoir plus sur cette fontaine de la Croix du Trahoir, voici :

    LOUIS XVI FONTAINE CROIS DU TAHOIR.jpg
    Cette place sera, jusqu'en 1739, l'endroit où l'on coupait les oreilles des serviteurs indélicats. Elle hébergeait une potence (l'Arbre sec) et une roue dressées "pour servir d'exemple aux passants". Selon la coutume, une croix érigée à proximité était destinée aux dernières oraisons des condamnés. Son soubassement à degrés servait d'étal à des bouchers et marchands de légumes. La première fontaine de la Croix-du-Trahoir, construite par Jean Goujon à l'initiative de François Ier, date de 1529. Reconstruite en 1606, elle sera déplacée en 1636 pour améliorer la circulation dans la rue Saint-Honoré. Germain Soufflot, chargé de la rebâtir en 1775, héritera d'une fontaine en très mauvais état. Il l'inscrira dans un édifice polygonal situé à l'intersection des rues de l'Arbre Sec et Saint-Honoré et confiera à Boizot la sculpture de la nymphe qui apparaît rue Saint-Honoré.

    La fontaine porte l'inscription suivante :

    LUDOVICUS XVI
    ANNO PRIMO REGNI
    UTILITATI PUBLICÆ
    CONSULENS CASTELLUM
    AQUARUM ARCUS JULI
    VETUSTATE COLLAPSUM
    FUDAMENTIS REÆDI-
    -FICARI ET MELIORE CULTU
    ORNARI JUSSIT.
    CAROL. CLAUD. COM
    REGIS ÆDIFICIIS PROEP

    "Louis XVI, la première année de son règne, ordonne que le bien public du château d'eau de l'arc de Julien, effondré par la vétusté, soit complètement réédifié avec plus d'élégance".
  • A propos des Wallons, en particulier, et de la rive gauche du Rhin, en général...

            La rédaction des Ephémérides, et leur étoffement constant une fois qu'elles ont été redigées, peut amener parfois à des rapprochements inattendus, eux-mêmes propices à des réflexions/méditations qui ne le sont pas moins....

            L'une d'elles nous a amené à nous arrêter un peu sur la Wallonie - donc sur la Belgique... - et sur la rive gauche du Rhin. Et à laisser divaguer librement les pensées d'un instant, d'une façon très différente évidemment des autres fois où nous avons abordé ce problème, et sous un angle de vue très particulier; même si, in fine, on retombe sur le même problème....

            D'abord, il y eut la rédaction de l'Ephéméride du 13 juin, consacrée en partie à l'inauguration de la machine de Marly, construite par deux Liégeois : Arnold de Ville et Rennequin Sualem. Mais, en réalité, la présence des Wallons fut bien réelle, et tout sauf anecdoctique (qu'ils soient artistes, intellectuels, techniciens...) à la cour de Louis XIV, Louis XV et Louis XVI : pour en savoir un peu plus sur ces Wallons à Versailles, à Paris, et en France, au XVIIIème … : WALLONS A PARIS......pdf

             Puis l'Ephéméride du 9 octobre, jour de la naissance de Jean-François Oeben, originaire d'Aix-la-Chapelle, maître de Riesener, avec qui il fabriqua le meuble peut-être le plus abouti et le plus travaillé du monde : le bureau à cylindre de Louis XV. Puis l'Ephéméride du 4 novembre : ce jour-là, à Paris Adam Lux, originaire de Mayence est guillotiné. Il était venu demander le rattachement de sa patrie à la France et nourissait de naïfs espoirs sur la Révolution, qui se chargea de le détromper ! Et puis l'Ephéméride du 24 juillet, jour où la ville de Liège reçut la Légion d'honneur, pour l'héroïque résistance de ses forts, en 1914, qui a directement permis la victoire de la Marne.

            Liège qui, en 1815, notons-le au passage, demanda son rattachement à la France. Comme les Jurassiens français de Delémont, Porrentruy, Franches-Montagnes.... qui ont été si mal traités par le Congrès de Vienne, lequel, non seulement leur refusa cette intégration mais, vexation supplémentaire, les incorpora au canton germanique de Berne.....

            Tous ces faits sont apparemment sans rapport entre eux. Mais, mis en relation les uns avec les autres, ils montrent bien qu'au XVIIIème siècle, c'est non seulement la Wallonie mais toute la rive gauche du Rhin - dont les élites regardaient vers la France... - qui se trouvait ainsi dans un processus de rapprochement avec la France, et dont on pouvait penser qu'elle avait ainsi vocation, pour ainsi dire, à entrer, tôt ou tard dans la maison commune.

            La France de Louis XVI était aimable et, au sens fort du terme, attractive. Il a fallu la coupure révolutionnaire, qui est venue contrarier cette dynamique, et les folies qui l'ont suivie, avec la catastrophe des traités de 1814 et de 1815, pour que la France voie sa marche traditionnelle et séculaire vers ses frontières naturelles (en l'occurrence, le Rhin) interrompue; et son territoire rester, d'une certaine façon, incomplet....

  • Lenine : clip de fin en Russie ? Mais présent à Montpellier !....

            Dé-révolution là-bas, rapide et spectaculaire; mais dé-révolution ici aussi, même si elle est plus lente et qu'elle revêt d'autres formes : nous ne cessons d'en noter chaque exemple et chaque manifestation.

            Pourtant, certains font de la résistance, et vont, de fait, contre le cours des choses. Ainsi en est-il de la ville de Montpellier, laquelle, de par la volonté expresse de l'ancien maire - un brin mégalo sur ce coup-là... - va être dotée de statues monumentales, dont l'une représentera Lénine. Et ceci au moment même où, en Russie, on va peut-être, enfin, se débarasser de l'encombrant cadavre, dans son mausolée d'orgueil, sur la Place rouge.

            Ainsi, de par la volonté du Système ou de ses potentats locaux - modernes féodalités qu'il a laissé proliférer... - la France va donc se retrouver seule, en compagnie de quelques pays de peu recommandable fréquentation, à avoir des noms de rue ou de stations de métro, et des statues en plein air de tyrans aussi notoires que sanguinaires....

            Le paradoxe n'a pas echappé à LCI, qui le relève, sur son fil d'actualités du 26 mars :

    La dynastie de Lenine vient de s'éteindre

    le 26 mars 2011 à 08h00, mis à jour le 26 mars 2011 à 08:32

    La dernière descendante du dirigeant communiste est morte vendredi à Moscou, elle avait 89 ans. Le débat sur le maintien du corps de Lénine dans son mausolée de la place Rouge est du coup relancé.

     
    Olga Oulianova, nièce de Lenine qui militait pour le maintien du corps de celui-ci dans son mausolée de la place Rouge, s'est éteinte vendredi à Moscou, à l'âge de 89 ans. Olga Oulianova était la dernière parente encore en vie de Lenine, ont déclaré les autorités de la région d'Oulianovsk. Lenine, mort en 1924, n'avait pas d'enfants.
    • Mao et Lénine vont trôner en plein Montpellier

      Les statues de ces deux figures du communisme sont en cours d'installation dans le centre-ville. C'est George Frêche, le renégat du PS, qui est à l'origine de l'idée.

      Publié le 07/08/2010 Mao et Lénine vont trôner en plein Montpellier
    Plus d'infos

     

    Vingt ans après la dislocation de l'URSS, le débat sur la dépouille embaumée de Lenine fait toujours rage entre partisans de son maintien dans le mausolée et ceux qui veulent qu'elle soit désormais enterrée. Certains membres du parti Russie unie, au pouvoir, font campagne en faveur de la fermeture du mausolée de la place Rouge et d'un transfert des cendres de Lenine vers un cimetière.

    On ignore si l'idée d'une inhumation du corps, qui revient comme une arlésienne depuis la chute de l'URSS, a aujourd'hui le soutien du Premier ministre Vladimir Poutine, lequel, l'an dernier, mettait en garde contre toute précipitation dans ce domaine. Des sondages ont conclu ces dernières années qu'une majorité de Russes étaient favorables au transfert des cendres du père de la Révolution d'octobre, mort le 21 janvier 1924.

  • Vendée Resistance... (1/3).

                Le Figaro Magazine des samedi/dimanche 11 et 12 juillet comportait un petit encart de seize pages, assez bien fait, et fort sympathique, intitulé Vendée, La culture en mouvement. Arrêtons-nous quelques instants sur ce qui nous est proposé là....

                On y trouve résumé à grands traits tout ce qui peut donner envie d'aller faire un tour là-bas, et, certes, le tout est présenté d'une façon qui donne réellement envie....

    VENDEE.jpg

               En cette période de vacances qui débutent, on nous allèche avec l'incontournable Vendée Globe, défi sportif et humain; on nous propose de faire un tour par les îles (Yeu et Noirmoutier); on nous vante Un littoral aux facettes multiples (sur deux pages s'il vous plaît !...) ou bien Un patrimoine exceptionnel (sur deux pages aussi...); sans oublier L'école du patrimoine, au service de tous; ou Tiffauges, le château de Barbe-bleue...

               Bref, il y en a pour tous (les petits et les grands) et pour tous les goûts.

               Fort bien, mais -pensera-t-on- en quoi un blog politique comme le nôtre peut-il être concerné par ce qui reste malgré tout une invitation au voyage ?  Même bien faite, et même évoquant une terre qui ne peut que nous être chère ?

               Eh bien, et tout simplement, parce que, en plus des pages citées plus haut, il y en a quatre encore. Et dans ces quatre pages, il y a des Ombres. Des ombres de "géants" (pour reprendre le mot de Napoléon) qui hantent notre Histoire, qui parlent et qui nous parlent encore aujourd'hui, et qui nous mènent et nous ramènent à l'essentiel, au coeur du coeur, au moment où tout a commencé: à 1793, année fondatrice des Totalitarismes modernes, dont découlent tous les Génocides modernes.

               Certes, en 1793, toute la France s'est soulevée contre la Convention. Paris a fait ce qu'elle a pu, et les royalistes s'y sont soulevés: Bonaparte les a mitraillés pendant près d'une heure, à l'église Saint Roch. Lyon s'est soulevée: elle est devenue Ville affranchie. Marseille s'est soulevée; elle est devenue Ville sans nom... Mais c'est incontestablement le grand Ouest, et dans le grand Ouest, la Vendée, qui a porté le plus haut et le plus loin l'action de résistance au totalitarisme. Et qui en a payé le prix le plus élevé, le terme de martyre n'étant en l'occurrence ni usurpé, ni éxagéré.....

               Le mot terrible -et malheureusement prémonitoire- de Frédéric II à Voltaire était devenu réalité. Nous avons connu le fanatisme de la religion, un jour peut-être connaîtrons-nous celui de la Raison, et ce sera bien pire... écrivait-il à Voltaire. Hélas, oui, en cette année terrible 1793, le fanatisme nouveau s'était emparé de Paris et de la France, et il était cent fois, mille fois, dix mille fois plus dur, plus féroce, plus impitoyable que celui qu'il prétendait abolir. Et il rasait tout, et il écrasait tout, et il abolissait tout. Il tuait les choses et les gens. Dans sa mégalomanie insensée, il lui fallait du passé faire table rase pour régénérer la France, l'Europe, l'univers tout entier, car il se croyait, bien sûr, universel, puisque parfait...

                Mais la Vendée a dit Non. Comme tant d'autres, mais d'une façon plus organisée. Et c'est donc logiquement ici, sur cette terre de Vendée, la où on lui a résisté de la façon la plus affirmée, que l'abomination de la désolation a été la plus intense, la plus durable, la plus méthodique, la plus infernale. Et c'est parce que ce petit encart de seize pages a le courage et l'intelligence d'en parler comme il convient, qu'il nous intéresse, qu'il nous concerne et, au sens fort du terme, qu'il nous plaît.   (à suivre)