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Rechercher : qu'est ce que le système ?

  • Consternant, le slogan de ”Paris J.O. 2024” en anglais : le Système, à la dérive, jette le français à la poubelle !

     

    Mur-bleu gds.jpg« La langue de la République est le français ». Cela, c'est ce que dit la Constitution de la Ve République, dans son Article 2. Mais les organisateurs de la candidature de Paris aux J.O. de 2024 ont, librement, choisi de rédiger leur slogan... en anglais !

    On pourrait se contenter d'un haussement d’épaules ; ou dire que cela n'a aucune importance ; ou s'étonner que ces organisateurs aient une si piètre opinion de la culture des anglo-saxons, qu'ils trouvent leurs capacités intellectuelles si limitées, pour penser que, s'ils veulent les atteindre, il faut leur traduire deux petits mots (« Venez partager ») ; on pourrait même dire que tout cela est offensant pour les anglo-saxons, au fond...

    Mais le message envoyé au monde par ce surprenant slogan nous renvoie aussi, et surtout, à une réalité et à une évolution assez attristante, et bien pire que tout cela... 

    A l'époque des rois, qui firent de la France la première puissance de la Terre, toutes les élites du monde parlaient naturellement français. Il n'était nul besoin d'inscrire dans quelque texte que ce fut que les gens cultivés devaient parler français. Les gens cultivés parlaient français parce que la France était, démographiquement, « la Chine de l’Europe », c'est-à-dire le pays le plus peuplé, et de très loin ; et aussi parce que le rayonnement intellectuel du pays, joint à sa richesse économique et à sa force militaire, « étonnait le monde », selon le joli mot de Jean Dutourd.

    228 ans après la catastrophique Révolution, et 141 ans après l'instauration - encore plus catastrophique - de la République idéologique, celle-ci a déclassé la France à un point tel ; elle a mis la France dans un tel état de ruine, en tous domaines, que celle-ci ne brille plus, n'attire plus, ne séduit plus. Si le soleil fut l'emblème de Louis XIV, l'éteignoir pourrait être celui de la république idéologique ! 

    « Eteignoir : Instrument en forme de cône creux, destiné à éteindre la flamme de la chandelle », nous disent les dictionnaires. C'est exactement cela, la France, après 142 ans de calamiteuse république idéologique : une bougie, une flamme, éteinte par le « cône creux » d'un Système creux, d'ailleurs lui-même à bout de souffle, épuisé, au bout du rouleau. Au bout du creux...

    L'abandon par le Système et par les pouvoirs publics eux-mêmes de la langue française, leur manque d'amour, de passion envers ce trésor que le monde entier continue d'admirer en fournit l'une des preuves les plus accablantes : le Système n'aura réussi, au bout d'un siècle et demi d'existence, qu'à voiler qu'a effacer le rayonnement de la France, et à faire même partager à des Français l'indifférence vis-à-vis de leur héritage, voire son rejet pur et simple.

    Ce qui est d'ailleurs logique, puisque le programme de la révolution idéologique est « du passé faisons table rase ! »

    C'est ce Système-là qu'il faut dénoncer sans discontinuer comme la cause de notre décadence stupéfiante ; et avec lui ce pays légal, corrompu jusqu'au trognon, qui épuise le Pays réel, entraînant notre Terre, sa Culture, sa Civilisation dans la spirale sans fin d'une décadence et d'un déclassement qui n'en finissent plus. 

     

  • Primaires de la droite, 2e débat : nous voulons un Roi qui rassemble les Français, pas un Système qui les divise

     

    Mur-bleu gds.jpgPar Academos

    Avez-vous regardé le deuxième « débat des sept » ? Moins soporifique que le premier, je vous l'accorde, serez-vous d'accord avec moi sur une remarque que je me suis faite durant l'émission, et qui n'a fait que se confirmer par la suite : au fond, il n'y a qu'un seul sujet qui les mette tous d'accord : l'exclusion du Front national. Et, sans appartenir ni de près ni de loin à ce parti, je dois dire que cela me choque.

    Dans les années soixante-dix, le précédent Comte de Paris avait parlé en roi, lorsqu'il avait déclaré - dans une France où le Parti communiste réunissait 25% des voix - que l'on ne pouvait pas exclure de l'effort national un quart des Français sous prétexte qu'ils votent communiste. Celui qui aurait pu être Henri VI parlait comme un Henri IV, pacificateur entre les catholiques et les protestants, ou un Louis XVIII, trait d'union entre les Français après la secousse révolutionnaire. Il fut d'ailleurs appelé « le prince rouge » par beaucoup, à droite : ironie de l'Histoire, certains de ceux qui l'ont insulté alors - ou leurs héritiers - sont aujourd'hui rejetés à leur tour...

    Nos sept aspirants présidents, eux, ne parlent pas ainsi : ils n'ont à la bouche que les mots de « respect » ou « compréhension » (pour tous), « vivre ensemble » et « ouverture à l'autre », « différences » et « diversité » (pour plusieurs), sans oublier bien sûr la « tolérance » mais, pour les millions de Français qui votent Front national, c'est : dehors ! Ils ne disent pas « sales Français », mais ils le pensent tellement fort que cela heurte les tympans.

    Franchement, est-ce bien raisonnable ? Peut-on exclure, aujourd'hui, et selon les endroits, 20, 30, 40, 50% et souvent plus, selon les lieux, des Français de l’effort national, sous prétexte qu'ils votent Front national ? Ne feraient-ils pas mieux, nos « sept » condamnateurs de se demander quelle est leur part de responsabilité dans ce vote Front national qu'ils dénoncent, insultant une part croissante du peuple souverain : entre leurs actes au gouvernement et leur idéologie, elle est énorme, et cela les condamne...

    Comme les condamne cette seconde remarque que je me faisais en les écoutant - l'une et l'autre résumant, pour moi, cette séquence politicienne d'assez bas niveau : certes, on a entendu, et plusieurs fois, le mot « la France ». C'est vrai. Mais, avec chaleur ? A-t-on parlé d'une France charnelle, à la Péguy, à la Barrès ? Des terroirs, des traditions, de la culture et de la civilisation, de la langue française, de notre art de vivre (ou de ce qu'il en reste après cent cinquante ans de déconstruction de notre identité - malheureuse... - par le Pays légal) ? Non, tout ne fut que très technique, très technocratique, froid ; chiffres et statistiques... Pourtant, la dernière partie du débat, sur l'Ecole, était l'occasion rêvée d'élever le débat, de sortir la tête du marigot pour respirer un peu : non, rien de chaleureux, d'affectif, d'humain. Que du discours, du verbiage, de l'idéologie, des constructions cérébrales et abstraites. La palme revenant à cette pauvre NKM qui a osé faire l'éloge du « Collège unique » - créé par la droite, ajoute-t-elle, avec raison - alors que partout on reconnaît que c'est ce Collège unique qui fut la pièce maîtresse, mais pas unique - du naufrage de notre système éducatif, jadis de qualité.

    Voilà : je ne sais pas vous, mais moi, une chose est sûre, après ce pénible « débat des sept » : je ne voterai pour aucun d'entre eux, et encore moins pour « elle ». Le vote blanc étant, enfin, reconnu (compté à part, mais toujours pas décompté dans les suffrages exprimés), le suspense reste entier... 

  • Le vrai problème d'Alstom ? La faiblesse de notre « puissance publique », de la classe politique, du Système...

     

    Mur-bleu gds.jpgQuand Alstom gagne des marchés aux Etats-Unis, en Inde, dans la péninsule arabique ou en Extrême-Orient, c'est son « savoir-faire » et la « qualité France » qu'elle vend. Et c'est très bien. Mais les autorités de ces pays exigent que les machines soient construites sur place, donnant du travail aux ouvriers et entreprises locales.

    La France, elle, quand elle « passe commande », respecte les procédures légales d'appel d'offres, et peut, parfois, « acheter étranger » : il y a des cas où cela peut se justifier. Mais pourquoi, lorsque la SNCF achète 44 locomotives de manœuvre à l’Allemand Vossloh, les Pouvoirs Publics n'exigent-ils pas ce qu'exigent les Etats-Uniens, les Indiens, les Arabes, les Orientaux ? A savoir, que les locomotives soient construites sur place. En l'occurrence, chez et par Alstom ?

    Cherchez l'erreur...

    L'économiste Elie Cohen rappelle cette évidence de bon sens : pour des entreprises fortes, donc une économie saine, il faut une stratégie, donc une volonté politique, et donc, aussi menée sur le long terme. Or, depuis ses origines, le Système - étant  devenu sa propre fin - ne cesse de glisser vers le court-termisme, et se préoccupe surtout de lui-même, de préparer les élections, et plus de soutenir notre Economie, nos entreprises. Des exemples ? Après avoir follement « laissé partir », il y a longtemps déjà, Péchiney, puis Alcatel, on commence à démanteler Areva, et on vient de vendre aux USA l'activité « Turbines » d'Alstom...

    Pourquoi s'étonner, alors ?

    Le baron Louis disait à Louis XVIII : « Faites-moi de [la] bonne politique, je vous ferai de bonnes finances... » C'est pareil aujourd'hui : faisons - ou refaisons - un bon régime politique, et on pourra faire de la bonne Economie ... 

     

  • Graffitis terroristes à la Sorbonne ? Ecrits par les enfants d'un Système né de la Terreur

     

    Mur-bleu gds.jpgAujourd'hui, c'est à La Sorbonne, et - à juste titre - cela indigne tout le monde : « Frapper vite, frapper fort, un bon flic est un flic mort » ou « J’ouvre une bouteille à chaque fois qu’ils ferment un cercueil d’un flic ». Mais que disaient d'autre les terroristes de Marseille quand ils criaient (avec le peu de force que l'usage immodéré du cannabis et de l'alcool leur laissaient) : « Robespierre, reviens ! Y'a du travail à faire ».* Ce qui n'est, ni plus ni moins, que l'apologie de la guillotine, du meurtre institutionnalisé et de l'assassinat légalisé, codifié et organisé des Français par une Terreur déclarée d'utilité publique et « à l'ordre du jour », comme en 1793; et qui avait commencé dès le 14 juillet 1789, avec l'ignoble « journée des têtes au bout des piques », le vrai nom que l'on devrait donner au sinistre épisode de la Bastille.

    Evidemment Cazeneuve, Valls, Hollande et tout l'appareil réagissent : comme d'habitude, de grands mots, qui seront suivis par un silence assourdissant, une absence de règlement du problème « au fond », et finalement l'aggravation de la situation. Comme d'habitude.

    Mais, pourquoi s'étonner ? Le gouvernement d'aujourd'hui - ce « semble-gouvernement », pour reprendre l'expression de Boutang - est le digne représentant d'un Système et d'un Régime héritiers de la Révolution de 1789. Certes, les formes se sont policées, puisque la Terreur a gagné la partie, du moins temporairement, même si c'est un temporaire qui dure ; puisqu'elle dirige la France et que le « semble-président » officie dans son palais, construit sous les rois; puisqu'un « semble-Etat » semble fonctionner, et que le peuple français semble être gouverné.

    Mais, et la contradiction est de taille, comment ce Système-là, fils de la Terreur de 1789-1793 pourra-t-il, pourrait-il, lutter contre un Terrorisme... dont il est lui-même issu ? Dont il est lui-même le fruit pourri et malfaisant ? Notre semble-gouvernement, notre semble-Etat ne nous protègeront nullement du terrorisme !

    blocage4.jpgCes jeunes délinquants-terroristes-assassins qui appellent au meurtre, mais ce sont les grands ancêtres : Danton, Robespierre, Marat ! Ils ne parlaient pas autrement, n'agissaient pas autrement que leurs enfants d'aujourd'hui : oui, ceux qui ont écrit ces graffitis immondes à La Sorbonne, et crié ce cri immonde à Marseille sont comme la réincarnation, en tout cas la perpétuation, de Danton et de ses massacres de septembre; de Fouquier-Tinville et de son Tribunal révolutionnaire; de Marat et de son ivresse sanguinaire... C'est Clemenceau qui a raison : la révolution est un bloc, et elle est toujours en cours. Sauf que, à l'époque, elle a pris la forme du chaos explosif, alors qu'aujourd'hui elle a revêtu les habits formellement décents du chaos figé (l'image est de Gustave Thibon) : mais, sous l'habit, c'est toujours la même fièvre sanguinaire, « la révolution... ou la mort ! »

    C'est à la mort de ce Système-là qu'il faut oeuvrer, en proposant aux Français la seule action qui vaille «...étant réellement d'opposition, c'est-à-dire prêchant ouvertement la subversion du régime...» (Léon Daudet). 

    * Lors d'une attaque contre le local de l'Action française Provence, à Marseille, au printemps dernier

  • GRANDS TEXTES (49) : Tocqueville et son intuition/prémonition du ”despotisme mou” qui régit le Système qui le fait régne

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    L'oeuvre majeure d'Alexis de Tocqueville (ci dessus), De la démocratie en Amérique, se divise en deux tomes bien différents, publiés en 1835 et en 1840 :

    le premier étant une analyse descriptive de la démocratie aux États-Unis (la démocratie comme structure politique);

    le second étant une réflexion sur les formes particulières de la démocratie américaine.

    C'est ce second tome qui est peut-être le plus intéressant, car la réflexion de l'auteur s'élargit à des considérations générales sur la démocratie, notamment le risque de tyrannie de la majorité et l'influence que la démocratie exerce sur la société civile, sur les mœurs, les idées, la vie intellectuelle...

    Tocqueville spécula sur le futur de la démocratie, aux États-Unis mais aussi ailleurs, en général, et il eut l'intuition, la prémonition, qu'elle avait une tendance à dégénérer en ce qu'il décrivit comme "le despotisme mou".

    Tocqueville a ainsi annoncé, et prédit, l'avènement d'un autoritarisme "plus étendu et plus doux", qui "dégraderait les hommes sans les tourmenter" et pour lequel "les anciens mots de despotisme et de tyrannie ne suffisent pas".

    Démocratie comme despotisme : écrit en 1840, ce texte est d'une clarté et d'une lucidité extraordinaires. Il présente ce qui s'est passé et ce qui se passe de plus en plus sous la domination de la démocratie totalitaire : manque d'indépendance, manque d'esprit créatif, manque de vitalité. Les vices des gouvernants et l'imbécillité des gouvernés dominent.

    C'est un portrait impitoyable de la réalité contemporaine, composé il y a plus de 150 ans...

    En complément de la lecture de ce "Grand texte", le lecteur pourra utilement se référer à notre très courte Page :

    Raffaele Simone : "Pourquoi l'Europe s'enracine à droite"

     

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    (NDLR) Voici deux versions du même texte : la première est plus courte, c'est celle qui me servait lors des Cercles d'étude et de formation que je proposais, "Au Louis XVI" ou ailleurs, et je lisais la totalité du texte aux participants, en plusieurs fois : j'en avais donc retiré deux ou trois passages, car on ne peut tout dire ni tout lire lors d'un même Cercle; la seconde version, par contre, est l'intégrale, telle qu'elle se trouve dans De la démocratie en Amérique, Édition 1848, Tome 4, Quatrième partie, Chapitre 6...

    François Davin, Blogmestre

     

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    Première version (courte)

     

    "...Je pense que l’espèce d’oppression, dont les peuples démocratiques sont me­na­cés ne ressemblera à rien de ce qui l’a précédée dans le monde... Je cherche en vain moi-même une expression qui reproduise exactement l’idée que je m’en forme et la renferme; les anciens mots de despotisme et de tyrannie ne conviennent point. La chose est nou­velle, il faut donc tâcher de la définir, puisque je ne peux la nommer...

    ...Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres...

    ...Au-dessus de ceux-là s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir...

    C’est ainsi que tous les jours il rend moins utile et plus rare l’emploi du libre arbitre... L’égalité a préparé les hommes à toutes ces choses ; elle les a disposés à les souffrir et souvent même à les regarder comme un bienfait.

    Après avoir pris ainsi tour à tour dans ses puissantes mains chaque individu et l’avoir pétri à sa guise, le souverain étend ses bras sur la société tout entière ; il en couvre la surface d’un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient se faire jour pour dépasser la foule ; il ne brise pas les volontés mais il les amollit, les plie et les dirige ; il force rarement d’agir, mais il s’oppose sans cesse à ce qu’on agisse ; il ne détruit point, il empêche de naître; il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète...

    (Tocqueville, De la démocratie en Amérique, t. II, IVe partie, Chap. VI)

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    Deuxième version (plus longue) 

    Lorsque je songe aux petites passions des hommes de nos jours, à la mollesse de leurs moeurs, à l'étendue de leurs lumières, à la pureté de leur religion, à la douceur de leur morale, à leurs habitudes laborieuses et rangées, à la retenue qu'ils conservent presque tous dans le vice comme dans la vertu, je ne crains pas qu'ils rencontrent dans leurs chefs des tyrans, mais plutôt des tuteurs. Je pense donc que l'espèce d'oppression dont les peuples démocratiques sont menacés ne ressemblera à rien de ce qui l'a précédée dans le monde; nos contemporains ne sauraient en trouver l'image dans leurs souvenirs. Je cherche en vain moi-même une expression qui reproduise exactement l'idée que je m'en forme et la renferme; les anciens mots de despotisme et de tyrannie ne conviennent point. La chose est nouvelle, il faut donc tacher de la définir, puisque je ne peux la nommer.

    Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde: je vois une foule innombrable d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d'eux, retiré à l'écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres: ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l'espèce humaine; quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d'eux, mais il ne les voit pas; il les touche et ne les sent point; il n'existe qu'en lui-même et pour lui seul, et s'il lui reste encore une famille, on peut dire du moins qu'il n'a plus de patrie.

    Au-dessus de ceux-la s'élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d'assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l'âge viril; mais il ne cherche, au contraire, qu'à les fixer irrévocablement dans l'enfance; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu'ils ne songent qu'à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur; mais il veut en être l'unique agent et le seul arbitre; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages; que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre?

    C'est ainsi que tous les jours il rend moins utile et plus rare l'emploi du libre arbitre; qu'il renferme l'action de la volonté dans un plus petit espace, et dérobe peu a peu chaque citoyen jusqu'à l'usage de lui-même. L'égalité a préparé les hommes à toutes ces choses: elle les a disposés à les souffrir et souvent même à les regarder comme un bienfait.

    Après avoir pris ainsi tour à tour dans ses puissantes mains chaque individu, et l'avoir pétri à sa guise, le souverain étend ses bras sur la société tout entière; il en couvre la surface d'un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient se faire jour pour dépasser la foule; il ne brise pas les volontés, mais il les amollit, les plie et les dirige; il force rarement d'agir, mais il s'oppose sans cesse à ce qu'on agisse; il ne détruit point, il empêche de naître; il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète, et il réduit enfin chaque nation a n'être plus qu'un troupeau d'animaux timides et industrieux, dont le gouvernement est le berger.

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    J'ai toujours cru que cette sorte de servitude, réglée, douce et paisible, dont je viens de faire le tableau, pourrait se combiner mieux qu'on ne l'imagine avec quelques unes des formes extérieures de la liberté, et qu'il ne lui serait pas impossible de s'établir a l'ombre même de la souveraineté du peuple.

    Nos contemporains sont incessamment travaillés par deux passions ennemies: ils sentent le besoin d'être conduits et l'envie de rester libres. Ne pouvant détruire ni l'un ni l'autre de ces instincts contraires, ils s'efforcent de les satisfaire à la fois tous les deux. Ils imaginent un pouvoir unique, tutélaire, tout-puissant, mais élu par les citoyens. Ils combinent la centralisation et la souveraineté du peuple. Cela leur donne quelque relâche. Ils se consolent d'être en tutelle, en songeant qu'ils ont eux mêmes choisi leurs tuteurs. Chaque individu souffre qu'on l'attache, parce qu'il voit que ce n'est pas un homme ni une classe, mais le peuple lui-même, qui tient le bout de la chaîne.
    Dans ce système, les citoyens sortent un moment de la dépendance pour indiquer leur maître, et y rentrent.

    Il y a, de nos jours, beaucoup de gens qui s'accommodent très aisément de cette espèce de compromis entre le despotisme administratif et la souveraineté du peuple, et qui pensent avoir assez garanti la liberté des individus, quand c'est au pouvoir national qu'ils la livrent. Cela ne me suffit point. La nature du maître m'importe bien moins que l'obéissance.

    Je ne nierai pas cependant qu'une constitution semblable ne soit infiniment préférable à celle qui, après avoir concentre tous les pouvoirs, les déposerait dans les mains d'un homme ou d'un corps irresponsable. De toutes les différentes formes que le despotisme démocratique pourrait prendre, celle-ci serait assurément la pire.

    Lorsque le souverain est électif ou surveillé de près par une législature réellement élective et indépendante, l'oppression qu'il fait subir aux individus est quelquefois plus grande; mais elle est toujours moins dégradante parce que chaque citoyen, alors qu'on le gêne et qu'on le réduit à l'impuissance, peut encore se figurer qu'en obéissant il ne se soumet qu'à lui-même, et que c'est à l'une de ses volontés qu'il sacrifie toutes les autres.

    Je comprends également que, quand le souverain représente la nation et dépend d'elle, les forces et les droits qu'on enlève à chaque citoyen ne servent pas seulement au chef de l'Etat, mais profitent à l'Etat lui même, et que les particuliers retirent quelque fruit du sacrifice qu'ils ont fait au public de leur indépendance.

    Créer une représentation nationale dans un pays très centralisé, c'est donc diminuer le mal que l'extrême centralisation peut produire, mais ce n'est pas le détruire.

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    Je vois bien que, de cette manière, on conserve l'intervention individuelle dans les plus importantes affaires; mais on ne la supprime pas moins dans les petites et les particulières. L'on oublie que c'est surtout dans le détail qu'il est dangereux d'asservir les hommes. Je serais, pour ma part, porté à croire la liberté moins nécessaire dans les grandes choses que dans les moindres, si je pensais qu'on put jamais être assuré de l'une sans posséder l'autre.

    La sujétion dans les petites affaires se manifeste tous les jours et se fait sentir indistinctement à tous les citoyens. Elle ne les désespère point; mais elle les contrarie sans cesse et elle les porte à renoncer à l'usage de leur volonté. Elle éteint peu à peu leur esprit et énerve leur âme, tandis que l'obéissance, qui n'est due que dans un petit nombre de circonstances très graves, mais très rares, ne montre la servitude que de loin en loin et ne la fait peser que sur certains hommes. En vain chargerez-vous ces mêmes citoyens, que vous avez rendus si dépendants du pouvoir central, de choisir de temps à autre les représentants de ce pouvoir; cet usage si important, mais si court et si rare, de leur libre arbitre, n'empêchera pas qu'ils ne perdent peu à peu la faculté de penser, de sentir et d'agir par eux-mêmes, et qu'ils ne tombent ainsi graduellement au-dessous du niveau de l'humanité.

     

    J'ajoute qu'ils deviendront bientôt incapables d'exercer le grand et unique privilège qui leur reste. Les peuples démocratiques qui ont introduit la liberté dans la sphère politique, en même temps qu'ils accroissaient le despotisme dans la sphère administrative, ont été conduits à des singularités bien étranges. Faut-il mener les petites affaires où le simple bon sens peut suffire, ils estiment que les citoyens en sont incapables; s'agit-il du gouvernement de tout l'Etat, ils confient à ces citoyens d'immenses prérogatives; ils en font alternativement les jouets du souverain et ses maîtres, plus que des rois et moins que des hommes. Après avoir épuisé tous les différents systèmes d'élection, sans en trouver un qui leur convienne, ils s'étonnent et cherchent encore; comme si le mal qu'ils remarquent ne tenait pas a la constitution du pays bien plus qu'a celle du corps électoral.

    Il est, en effet, difficile de concevoir comment des hommes qui ont entièrement renoncé à l'habitude de se diriger eux-mêmes pourraient réussir à bien choisir ceux qui doivent les conduire; et l'on ne fera point croire qu'un gouvernement libéral, énergique et sage, puisse jamais sortir des suffrages d'un peuple de serviteurs.
    Une constitution qui serait républicaine par la tête, et ultra-monarchique dans toutes les autres parties, m'a toujours semblé un monstre éphémère. Les vices des gouvernants et l'imbécillité des gouvernés ne tarderaient pas à en amener la ruine; et le peuple, fatigué de ses représentants et de lui-même, créerait des institutions plus libres, ou retournerait bientôt s'étendre aux pieds d'un seul maître.

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    Retrouvez l'intégralité des textes constituant cette collection dans notre Catégorie

    "GRANDS TEXTES"...

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  • Dans notre Éphéméride de ce jour : toujours nié deux siècles après par les révisionnistes/négationnistes du Système, voi

    1753 : Naissance de Lazare Carnot 

     

    Personnage ambigu, personnalité double : s'il est à juste titre mondialement connu pour ses travaux scientifiques, et s'il contribua de toutes ses forces à la création de l'École polytechnique (voir l'Éphéméride du 11 mars), il vota aussi sans état d'âme la mort de Louis XVI et organisa directement le Génocide vendéen. 

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    Portrait de Carnot à l'X, avec détail du médaillon; s'il n'y avait eu que cet aspect du personnage...  

    Sa dureté dans la Guerre de Vendée fut sans limite. C'est lui en effet qui avait sous sa responsabilité l'Armée de l'Ouest engagée dans la répression de l'insurrection vendéenne. On essaye d'imputer à d'autres - comme Kléber et Marceau - les horreurs de cette guerre, les noyades de Nantes, le ratissage sanglant de la Vendée par les "colonnes infernales" du général Turreau... mais c'est bien Carnot qui ordonna la sévérité et l'usage de la force.

    C'est lui qui écrivit à Turreau, en pluviôse : "exterminer les brigands jusqu'au dernier, voilà ton devoir".

    Il maintint cette ligne rigoureuse même après que l'insurrection ait été militairement anéantie - seule continuant une guérilla de coups de main - en autorisant, en juin 1794, la destruction de Saint-Florent-le-Vieil.

    Deux lois furent préparées par Lazare Carnot et votées par la Convention en préparation du "Génocide Vendéen" :

    • celle du 1er Août 1793 : "Anéantissement de tous les biens… la Vendée doit être un cimetière national..."
    • et celle du 1er Octobre 1793 :  "Extermination totale des habitants…"
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    Bertrand Barère de Vieuzac : il s'exprimera comme le fera, plus tard Staline, disant "Le problème, c'est les hommes; pas d'hommes, pas de problème...". Pour Barère, ce fut : le problème c'est la Vendée ? Pas de Vendée, pas de problème !...
     

     

    Le point de départ du Génocide est le décret du 1er août 1793 voté sur proposition de Barrère de Vieuzac après un discours incendiaire :

    "...ici, le Comité, d'après votre autorisation, a préparé des mesures qui tendent à exterminer cette race rebelle, à faire disparaître leurs repaires, à incendier leurs forêts, à couper leur récoltes et à les combattre autant par des ouvriers et des pionniers que par des soldats. C'est dans les plaies gangreneuses que la médecine porte le fer et le feu, c'est à Mortagne, à Cholet, à Chemillé que la médecine politique doit employer les mêmes moyens et les mêmes remèdes. L'humanité ne se plaindra pas; les vieillards, les femmes et les enfants seront traités avec les égards exigés par la nature. L'humanité ne se plaindra pas; c'est faire son bien que d'extirper le mal; c'est être bienfaisant pour la patrie que de punir les rebelles. Qui pourrait demander grâce pour des parricides... Nous vous proposons de décréter les mesures que le comité a prises contre les rebelles de la Vendée; et c'est ainsi que l'autorité nationale, sanctionnant de violentes mesures militaires portera l'effroi dans les repaires de brigands et dans les demeures des royalistes".

     

    Le décret du premier août 1793 relatif aux mesures à prendre contre les rebelles de la Vendée stipulait dans son article 1er que "Le ministre de la guerre donnera sur le champ les ordres nécessaires pour que la garnison de Mayence soit transportée en poste dans la Vendée

    Article VI: "il sera envoyé par le ministre de la guerre des matières combustibles de toute espèce pour incendier les bois, les taillis et les genêts".

     Article VII: "les forêts seront abattues; les repaires des rebelles seront détruits; les récoltes seront coupées par les compagnies d'ouvriers, pour être portées sur les derrières de l'armée et les bestiaux seront saisis."

     Article VIII: "les femmes, les enfants et les vieillards seront conduits dans l'intérieur. Il sera pourvu à leur subsistance et à leur sûreté, avec tous les égards dus à l'humanité."

     Article XIV: "les biens des rebelles de la Vendée sont déclarés appartenir à la république; il en sera distrait une portion pour indemniser les citoyens qui seront demeurés fidèles à la patrie, des pertes qu'ils auraient souffertes".

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    Ce décret du 1er Aout de Lazare Carnot sera suivi par celui du 1er octobre 1793, décliné sur le mode du discours de Caton auprès du sénat romain, "delenda est Carthago" :

    "Détruisez la Vendée, Valenciennes et Condé ne sont plus au pouvoir de l'Autrichien… Enfin chaque coup que vous porterez à la Vendée retentira dans les villes rebelles, dans les départements fédéralistes. La Vendée et encore la Vendée, voilà le charbon politique qui dévore le cœur de la république française; c'est là qu'il faut frapper".

    Après la prise de Laval le 23 octobre, et la défaite républicaine d'Entrammes, le 26 octobre 1793, un nouveau décret daté du 11ème jour du 2ème mois, portera que "toute ville de la république qui recevra dans son sein les brigands ou qui leur donnera des secours sera punie comme ville rebelle. En conséquence, elle sera rasée et les biens des habitants seront confisqués au profit de la république".

    Les mesures préconisées furent appliquées à la lettre par les représentants en mission auprès des armées et dans les départements.

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    Charnier vendéen :
     
     "Une nation ne se régénère que sur un monceau de cadavres" et "Ce qui constitue une République, c’est la destruction totale de ce qui lui est opposé." : voilà ce qu'a déclaré Saint Just à la Convention, dans son Rapport du 26 février 1794 (premier décret de ventôse)
     
     
     
    Les horreurs du Génocide ne furent jamais désavouées, bien au contraire :
    Le 29 janvier 1881 suite à l’interdiction de la pièce Thermidor de Victorien Sardou, jugée "antirépublicaine", Georges Clemenceau répond à Joseph Reinach :
     
    "J'approuve tout de la Révolution : j'approuve les massacres de septembre où, pour s'éclairer, la nuit venue, les travailleurs plantaient des chandelles dans les yeux des morts. J'approuve les noyades de Nantes, les mariages républicains où les vierges accouplées à des hommes, par une imagination néronienne, avant d'être jetées dans la Loire, avaient à la fois l'angoisse de la mort et la souffrance de la pudeur outragée. J'approuve les horreurs de Lyon, où l'on attachait des enfants à la gueule des canons, et les égorgements de vieillards de quatre vingt dix ans et de jeunes filles à peine nubiles.
    Tout cela forme un bloc glorieux et je défends qu'on y touche.
      Je défends que, sur un théâtre qui dépend de l'État, un dramaturge illustre vienne, après plus de cent ans révolus, prononcer une parole de pitié qui serait un outrage aux mânes augustes de Robespierre et de Marat...". 
     
     
    Le 29 novembre 1793, le représentant Fayau écrit aux administrateurs du département de la Vendée :

    "Vous savez comme moi, citoyens, que les brigands appelés de la Vendée existent encore quoique on les aie tués plusieurs fois à la tribune de la ConventionJe vous engage à prendre les mesures les plus promptes et les plus énergiques pour que les armées catholiques et royales dans le cas ou elles rentreraient dans la Vendée n'y trouvent plus qu'un désert… Il serait bon, citoyens, que des commissaires nommés par vous se transportassent de suite dans toutes les parties de votre département pour en faire retirer toutes les subsistances et pour faire arrêter tous les citoyens qui ont pris part directement ou indirectement aux troubles de la Vendée. Il faut purger la Patrie…"

    Le représentant Francastel n'est pas en reste. Le 25 décembre 1793, il écrit au Comité de Salut Public :

    "Je fais débarrasser les prisons de tous les infâmes fanatiques qui s'étaient échappés de l'armée catholique. Pas de mollesse, que le torrent révolutionnaire entraîne tout ce qui lui résiste scandaleusement. Purgeons, saignons jusqu'au blanc. Il ne faut pas qu'il reste aucun germe de rébellion…"

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    En novembre 1793, le général Turreau est nommé commandant en chef de l'Armée de l'ouest avec la charge de faire appliquer le décret du 1er août. L'ordre de départ est donné le 21 janvier 1794, cette première phase sera appelée "La Promenade Militaire" alors qu'à cette date la Grande Armée Catholique et Royale n'est plus qu'un nom. Turreau divise l'armée en six divisions de deux colonnes chacune, qui ont pour mission de ratisser le territoire et d'exterminer la population. Ce sont les "colonnes infernales" qui vont se livrer au génocide des Vendéens. L'ordre du jour du général Grignon, commandant la 2ème division est très clair :

    "Je vous donne l'ordre de livrer aux flammes tout ce qui est susceptible d'être brûlé et de passer au fil de l'épée tout ce que vous rencontrerez d'habitants".

    Les rapports des généraux républicains commandant les Colonnes sont aussi particulièrement explicites: "Nous en tuons près de 2.000 par jourJ'ai fais tué (sic !) ce matin 53 femmes, autant d'enfantsJ'ai brûlé toutes les maisons et égorgé tous les habitants que j'ai trouvés. Je préfère égorger pour économiser mes munitions …".

    Le Général Westermann, dans sa lettre à la Convention du 23 décembre 1793, jour où 8.000 Vendéens sans armes - dont 5.000 femmes et enfants - furent exterminés à Savenay, précisait que :

    "Il n’y a plus de Vendée, citoyens républicains, elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l’enterrer dans les bois et les marais de Savenay. Suivant les ordres que vous m’avez donnés, j’ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux, et massacré les femmes qui, au moins pour celles-là, n’enfanteront plus de brigands. Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. J’ai tout exterminé".

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    À gauche, sur ce photomontage, le général François-Joseph Westermann, l'un des bras armés de la Convention et de
  • Dans notre Éphéméride de ce jour : Au coeur de la Révolution, et du Système actuel qui en est l'héritier, il y a un infa

    1795 : Mort de Louis XVII 

     

    Depuis deux ans, un petit enfant est cruellement, épouvantablement soumis à un infanticide aussi lent qu'inhumain : le 3 juillet 1793, le petit roi Louis XVII, âgé alors de cinq ans, est arraché des bras de sa mère, et va rester seul, avec ses monstrueux bourreaux, les Sanson (voir l'Éphéméride du 3 juillet, et les lignes de Balzac consacrées à cet horrible infanticide...).

    Aujourd'hui - enfin, serait-on tenté de dire, tant il s'agit, en un certain sens, d'une libération, de la fin de l'horreur... - ce petit enfant meurt seul, dans la prison du Temple, après presque deux ans d'une destruction méthodique, monstrueusement réglée jusque dans ses moindres détails. 

    Il est le troisième personnage de la trilogie martyre : Louis XVI, Marie-Antoinette, Louis-Charles, duc de Normandie.

    Sans gouvernement et sans puissance, cet enfant était Roi légitime : il était Louis XVII, successeur de son père Louis XVI. Avec son père, ce sont les Rois martyrs...

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    Ce 8 juin 1795, ce petit enfant martyrisé depuis plus de deux ans cesse enfin de souffrir : isolé, en proie aux terreurs nocturnes sans que jamais personne ne vienne répondre à ses détresses, rongé par la maladie due à ses conditions inhumaines de détention, la mort libère enfin le petit Louis-Charles, duc de Normandie, devenu Louis XVII - et deuxième roi martyr - à la mort de son père, Louis XVI, premier roi martyr - le 21 janvier 1793...

     

    "L'enfant emmuré tel un cadavre au sépulcre, tenu dans un total isolement affectif et social, rongé par la vermine, ses articulations déformées et semées de tumeurs, passa seul sa dernière nuit en ce monde, sans avoir jamais cessé de croire que sa mère était encore présente à l'étage au-dessus de lui...." (Edmonde Charles-Roux, de l'Académie Goncourt).

     

    Écouter : In Paradisum du Requiem de Fauré :

    Michel Legrand - Gabriel Faure. Requiem op.48 In Paradisum.mp3 :

    "In paradisum deducant te angeli, in tuo adventu suscipiant te martyres, et perducant te in civitatem sanctam Jerusalem. Chorus angelorum te suscipiat, et cum Lazaro quondam paupere aeternam habeas requiem." (Que les Anges te conduisent au paradis, que les martyrs t'accueillent à ton arrivée, et t'introduisent dans la Jérusalem du ciel. Que les Anges, en choeur, te reçoivent, et que tu jouisses du repos éternel avec celui qui fut jadis le pauvre Lazare)

     

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    De Victor Hugo : ODE A LOUIS XVII.pdf 

    (Royaliste fervent, et membre du cercle des très proches de Chateaubriand,  à l'époque où il composa cette Ode superbe, Hugo "dévia" malheureusement par la suite : voir l'Éphéméride du 22 mai...)

     

            

    Encore pire que celui de ses parents, l'assassinat programmé d'un petit enfant - par définition innocent de tout crime - est l'horreur encore repoussée, l'abomination totale. L'enfance martyrisée et massacrée, les bornes sont franchies: il n'y a plus de limites à l'horreur...

    Ceux qui ont rejeté Dieu, en se prenant eux-mêmes pour les ré-organisateurs du monde, démultiplient au centuple les erreurs et les horreurs - par ailleurs bien réelles - de la religion et de la société qu'ils prétendaient combattre, abolir et remplacer. Les abominations se feront - à partir d'eux, et à cause de leurs pré-supposés idéologiques - sur une échelle mille fois fois supérieure à tout ce qui avait été connu avant. 

    Staline, Hitler, Mao, Pol Pot sont déjà nés dans le sillage de Robespierre; le mépris absolu de la personne humaine, les camps de la terreur et de l'extermination de masse sont en germe dans les décrets de la Convention...

    On lira dans le lien ci-dessous les travaux définitifs de Philippe Delorme sur l'enfant du Temple (repris dans notre Éphéméride du 19 avril : 2.000 : L'expertise ADN révèle que l'enfant mort le 8 juin 1795 dans la prison du Temple est bien Louis XVII, fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette) :

    louis17.chez.com/

     

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    "Les Français le savent-ils ? Au coeur de leur Histoire, il y a un infanticide. Cet infanticide fonde la légitimité de leur Etat moderne. Un enfant-roi a été sacrifié volontairement sur l'autel du Moloch républicain. La Terreur ? Un procédé de gouvernement inventé par la République, recopié jusqu'aujourd'hui et on sait comment. Des têtes coupées pour exprimer un nouveau droit absolu de diriger le monde ? C'est qu'il fallait que le sang royal et populaire giclât pour fonder l'ordre nouveau. C'est ainsi que la France se dit encore aujourd'hui un modèle pour le monde. Effectivement ! Et l'Enfant-roi Louis XVII ? Eh bien, ce fut pire : après avoir tué le roi parce qu'il était roi, la bande qui prétendait diriger la Révolution, comité de salut public en tête avec Robespierre et Commune de Paris avec son procureur et son substitut, Chaumette et Hébert, décidèrent de faire du petit Capet l'instrument de la condamnation de sa mère et il eut à cet effet pour précepteur Simon l'alcoolique. Puis l'horreur, savamment voulue, ayant été accomplie, il fallait, en enfermant l'enfant de manière ignoble, le réduire en rebut de l'humanité. Ce fut consciemment voulu, strictement exécuté. Thermidor ne le sauva pas. Mais, du moins, un peu d'humanité entoura ses derniers moments. Il mourut, il avait dix ans... Le crime est là, injustifiable" (Hilaire de Crémiers)

     

    Sur Louis XVII, voir également l'Éphéméride du 27 mars (jour de sa naissance) l'Éphéméride du 19 avril (sur les travaux de Philippe Delorme, établissant définitivement que l'enfant mort au Temple est bien Louis XVII)...

  • En 150 ans, dans quel état lamentable le Système a-t-il mis la France, première puissance du monde sous la Royauté !...

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    Vous demandez pourquoi nous sommes royalistes ?

    Parce que nous étions la première puissance du monde lorsque la catastrophique révolution éclata. Et maintenant que les révolutionnaires ont installé la République en 1875, ils ont eu tout le temps - en 150 ans, tout de même !... - d'appliquer au pays le plus en avance, le plus riche, le mieux placé, à l'époque, les - soi-disant - meilleures théories du monde, le régime le plus merveilleux : partant de si haut, avec le meilleur des régimes au monde (soi-disant, la République), nous devrions nager dans le bonheur, et nous trouver quelque part entre Sirius et Jupiter, dans une position de puissance stratosphérique.

    Or, est-ce le cas ? Que voyons-nous, lorsque nous observons l'état calamiteux dans lequel ce Système a mis la France en 150 ans ? 

    • la France est le pays le plus taxé au monde, il ne faut même plus parler de taxes mais de spoliation et, en plus, une spoliation inefficace : l'argent que nous vole le Système, par ses impôts excessifs, n'est pas investi dans la Recherche, par exemple, ou ce qui prépare l'avenir, mais il est gaspillé :

    - dans la sur-administration... (à quoi servent les 243 Sous-préfectures ? Le Sénat ? Le doublon élus départementaux et régionaux...)

    - dans une immigration qui nous coûte  certainement plus de 50 milliards par an (avec ces plans banlieues réguliers qui sont autant de gouffres réguliers, une AME scandaleuse, 2 millions de Carte Vitale "en trop"...)...

    - dans une des-Éducation nationale qui maintient à l'école, au lieu de favoriser l'apprentissage et l'acquisition d'un métier dès 14ans, des dizaines de milliers d'élèves, pendant des années, qui se retrouvent enfin sans rien, sans diplôme, sans formation, direction : Pôle Emploi !...

    Le Système "nous mange la laine sur le dos", comme on dit au Québec : ne prenons que deux exemples : un plein de 1OO euros d'essence c'est à peine 40 euros d'essence mais 60 euros de taxes ! Et ces "Droits de succession", qui sont un vol pur et simple puisque l'héritage, ce sont des biens que les Français ont acquis tout au long de leur vie, et sur lesquels ils ont déjà payé toute sorte d'impôts : le Système les fait encore re-payer à leur mort !

    • il y a 12 millions de pauvres aujourd'hui ("sous le seuil de pauvreté", soit 18.46% de la population française) ! 4 millions de "mal logés" et 14 millions de "fragilisés" en ce domaine (source Fondation Abbé Pierre); plus de 5 millions et demis de chômeurs, et un chômage de masse qui dure depuis plus de quarante ans; une dette publique qui a atteint 3.000 milliards (soit129% du P.I.B.); un tiers de nos concitoyens diminue ses achats alimentaires et reporte ou annule carrément ses soins médicaux; les Français sont devenus les premiers consommateurs d'anti-dépresseurs d'Europe et un étudiant sur quatre a des pensées suicidaires ; les précaires et intermittents sont plus de 9 millions (qui vivent sous le "seuil de pauvreté monétaire", ce taux s'établissant de 14,6%); un déficit du commerce extérieur chronique, qui s'établit à 100 milliards par an, qui est constant depuis quinze ans et augmente même : bientôt, à ce rythme, le Système aura fait de la France un... Zanzibar ! 

    • des quartiers entiers de nos villes sont des zones de "non France" à cause de l'immigration/invasion voulue et imposée par le Système, qui implante de force l'Islam chez nous, dans le but inavoué mais réel de détruire enfin ce qu'il reste de catholicisme vivant...

    •  la culture et la civilisation française, nos moeurs, notre art de vivre sont en grand danger face à l'américanisation, l'islamisation, l'abêtissement et l'appauvrissement culturel qui se propagent et ne cessent d'augmenter : 535 candidats ont passé une épreuve de latin au baccalauréat en 2022, 535 pour toute la France… alors que le latin devrait être enseigné à tous les élèves dès la sixième ! Avec la disparition de son enseignement, c'est une certaine disposition de pensée qui disparaît, c'est notre Eprit, ce sont nos Racines intellectuelles, mentales, morales...

    • et, par-dessus tous ces désastres, il nous faut encore subir la tyrannie du monstre doux qu'a prophétisé Tocqueville, la bien pensance du politiquement correct, la doxa imposée par le Système...

    Encore cette liste est-elle bien loin d'être complète !

    Ne vous étonnez donc pas que nous soyons royalistes : c'est nous qui nous étonnons que, face à un tel désastre, en tous domaines, vous fassiez encore confiance au Régime qui nous y a conduit !

    Et, si vous n'êtes pas satisfaits de l'état du Pays, soyez royalistes ou ne vous plaignez pas ! : car, malgré ce constat calamiteux et loin d'être exhaustif, la France peut rebondir, un nouveau matin français peut se lever pour elle, et elle peut reprendre sa marche en avant vers les hauteurs, vers les sommets : il suffit pour cela de renvoyer ce Régime qui la tue, et de lui redonner son régime traditionnel, qui l'a faite, et qui en a fait la première puissance du monde, "la Grande nation" : sa Royauté traditionnelle...

    Oui, pour parler familièrement, on s'est bien fait avoir avec la Révolution et l'instauration de la République, en 1875...

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  • Echos de la Campagne : Des mains sales peuvent-elles dénoncer des mains sales ? Quand le patron du ”Système PS/Strauss-K

            Pour ce qui est de la journée d'hier, c'est - semble-t-il - Corinne Lepage qui a eu le mot le plus juste, parlant d'un début de campagne "bas de gamme"...

            Ainsi donc, il y aurait un Système UMP, et ce serait Sarkozy qui l'aurait installé : drapé dans sa dignité outrée de Père-le-morale (mais un Père-la-morale-pour-les-autres-pas-pour-moi-ni-pour-les-miens...), François Hollande a donc dénoncé, scandalisé, le "Système UMP". 

            Fort bien : mais est-ce bien à lui de le faire ?

            Et ce qu'il pense être un missile contre son adversaire ne se révèle-t-il pas, sitôt lancé, n'être qu'un pétard de fête foraine, et qui plus est, un pétard mouillé....

            Pendant des années, le PS a institué autour de Dominique Strauss-Kahn, à propos duquel tout le monde savait, un véritable cordon de défense, une véritable conspiration du silence, dans le seul but de le faire accéder à la fonction suprême. On a déjà un ex-Président délinquant condamné : la France aurait eu bonne mine avec le dérapage (parlons comme eux, avec leurs propres mots...) d'un président en exercice, incapable de se contrôler lui-même ! Et si le-dit dérapage avait eu lieu à l'étranger....

             Tout le PS a mis en place un Système "PS/Strauss-Kahn : et particulièrement Martine Aubry et François Hollande :

    1. Martine Aubry : il n'y a que deux solutions: ou bien elle ne savait pas ce qui se passait chez elle, dans sa ville, au Carlton, et alors c'est une drôle de mairesse, bien légère, incapable d'être seulement au courant; or elle a brigué l'investiture de son parti pour la présidentielle, et elle a voulu s'occuper de la France !... Ou bien elle savait, et elle est complice....

    2. François Hollande : même chose; il était premier président du PS, il ne pouvait pas ignorer ce que faisait, depuis des années, "Dominique" : il est donc, soit complice lui aussi, soit, s'il l'ignorait, incapable lui aussi de prétendre diriger un pays s'il n'est même pas capable de faire régner chez lui la morale qu'il veut infliger aux autres....

            Il serait donc plus sage, pour François Hollande en particulier, et pour le PS en général - mais aussi pour l'ensemble des candidats et des Partis... - de s'en tenir à des propositions politiques, et pas à des discours moralisateurs, qui font doucement rigoler quand on voit qui les prononce... De proposer des solutions pour la France, en vue du Bien commun, plutôt que de règler leurs comptes ou de se battre mesquinement pour devenir calife à la place du calife....

            Mais c'est peut-être beaucoup demander à notre actuelle classe politique, qui ne brille que dans un seul domaine : celui de n'être, justement, pas brillante !.....

  • Le rapport annuel du Haut Conseil de l'éducation rappelle l'état alarmant du «maillon faible» du système scolaire : le C

                                  Le collège, «maillon faible» du système scolaire, tel est le message qu'envoie le Haut Conseil de l'éducation (HCE) dans son rapport annuel remis fin septembre au président de la République. Un message qui n'a rien de véritablement nouveau puisque le constat d'une crise du collège, lieu de violence et de malaise, où se révèlent les inégalités scolaires, est dressé depuis déjà quinze ans. Il le fut plus encore au printemps, à travers le rapport de la Cour des comptes, qui pointait, comme le HCE, les statistiques dramatiques sur les difficultés en français et en mathématiques. 20% des collégiens de 15 ans ne maîtrisent pas les connaissances de base dans ces deux domaines. Un constat, là encore, qui était dressé dès la fin des années 1990 par un des membres de l'actuel Haut Conseil, Christian Forestier. 25% d'élèves en grande difficulté à l'entrée en 6e.

     

                       Elèves se rendant au Collège "la peur au ventre" (titre d'un sujet envoyé par Claire Chazal au JT du soir de TF1); violences répétées et, surtout, en augmentation exponentielle, en milieu scolaire; élèves sortant du sytème sans aucune qualification, après plusieurs années, direction, l'ANPE...: on ne cesse d'avoir, presque quotidiennement, des preuves tangibles de l'échec patent de l'idéologie dans le domaine de l'Education.

     

                       Et pourtant, rien ne bouge !.....

     

                       Jean-François Copé, qui vient de demander l'instauration d'un examen avant l'entrée en sixième - comme cela se faisait autrefois... - vient également de se faire taper sur les doigts par Luc Chatel, le ministre, qui préfère une évaluation permanente !

                       Evidemment, en revenir à ce qui marchait, et que l'on a remplacé par une idéologie désastreuse, qui ne marche pas, cela reviendrait à reconnaître que l' "on" s'est trompé....

                       Dans ce domaine, comme dans tant d'autres, le Système ne sait pas, ne peut pas, ne veut pas changer..... 

  • Un Système en mauvais état : l'un des Présidents de Région les plus mal élus ne veut pas que l'on ”défigure la politique

                Dans la série il vaut mieux entendre ça que d'être sourd, arrêtons-nous quelques instants aujourd'hui sur cette curieuse déclaration de Michel Vauzelle à La Provence (1)

                On le sait : dans une Région qui a voté à droite à 60 %, Michel Vauzelle, s'est retrouvé de nouveau Président socialiste par la grâce d'un Système qui est tout sauf juste et "normal". Moyennant quoi, pas gêné du tout, il se permet de donner des leçons de morale au monde entier...

                Il ferait mieux, nous semble-t-il, de commencer par lui, mais bon....

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                Ne manquant pas de toupet, il commence par un grandiloquent "...je suis entré en politique pour trois raisons : la justice sociale, la défense de la république et, enfin, pour lutter contre ceux qui défigurent la politique".

                Pour un peu, on aurait envie de remercier ce vaillant chevalier blanc, mais, quand on connaît la réalité..... Car enfin, si ce n'est pas "défigurer la politique" que de gouverner avec moins d'un quart des suffrages, il faudra nous expliquer.

                En réalité, Michel Vauzelle trouve très bon le système comme il est, avec ses magouilles et ses aberrations... puisqu'elles lui profitent.

                On se souvient que, juste après que Sarkozy ait prolongé l'ouverture, en nommant deux nouveaux socialistes à des postes importants, c'est lui, Michel Vauzelle, qui avait refusé à un représentant de la droite locale l'attribution d'un ou deux sièges de décision, qualifiant cela de "gadget" !....

                Maintenant, il est vrai qu'il aurait tort de se gêner puisque la droite au pouvoir préfère continuer à tomber dans le piège - pourtant grossier .- que lui a tendu Mitterand, voilà pas mal de temps maintenant. Et préfère donc perdre par dizaines des villes et des Régions plutôt que de s'allier, comme cela se fait dans toutes les démocraties du monde, avec des citoyens français rejetés comme pestiférés, parce qu'ils votent mal.

                Moyennant quoi, à gauche, Vauzelle n'a aucun scrupule - comme Mitterand avant lui... - à prendre les voix d'où qu'elles viennent.

                 Si ce n'est pas, là, une des aberrations malsaines qui défigurent la politique....

    (1) : La Provence, samedi 10 juillet 2010.

  • L’échec du merveilleux système, raconté par le Sixième rapport de l’ONPES… : plus de 8 millions de pauvres en France !..

                Aujourd'hui, c'est l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale qui l'affirme: la France compte plus de huit millions de pauvres, selon son 6ème rapport, que nous vous communiquons ci-après, et qui est sous-titré Bilan de 10 ans d'observation de la pauvreté et de l'exclusion sociale à l'heure de la crise...

                Le taux de personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté (moins de 908 euros par mois) est passé de 13,6% à 13,4% de la population entre 1998 et 2007...

                http://www.onpes.gouv.fr/Sixieme-rapport-de-l-ONPES-Bilan.html

                La rituelle question impertinente: comment cela est-il possible ? Ne vivons-nous pas sur les dogmes merveilleux, puisque fondés sur la Raison, censés régénérer la France, édictés par la merveilleuse Révolution, et appliqués sans défaillance depuis plus de 130 ans par la non moins merveilleuse République idéologique qui nous gouverne ?

                Ces dogmes parfaits, au nom desquels -soit dit en passant- on a créé le Totalitarisme et exécuté le premier Génocide des Temps modernes; cette Révolution parfaite, qui a causé la mort de 2.300.000 personnes; cette République parfaite, qui règne sans partage depuis 130 ans; tout ça, c'était pour aboutir à "ça" ?...

  • Pour ne jamais oublier : 1er Août et 1er Octobre 1793 : Brève évocation du génocide vendéen (1/2). Ou : le Système en ac

              Voir notre Album Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, "Guerres de Géants"... , et plus particulièrement les documents de la partie 2 : "...et pour la liberté de l'homme intérieur". pour plus de "détails" (!) sur les atrocités commises en Vendée, notamment l'Oradour 150 ans avant Oradour que fut la monstruosité des Lucs-sur-Boulogne...

     

    lzare.JPG1er Août 1793 : jour funeste ! Devoir d’oubli ou devoir de Mémoire ?....

              Franchement, on préférerait parler d’autre(s) chose(s)…. Et ce n’est bien sûr certainement pas par une espèce de fascination morbide, malsaine, pour cette page noire de notre Histoire que nous revenons là-dessus. Nous préférerions vraiment la tourner définitivement, cette page, et qu’elle reste enfouie dans un oubli total dont, vu sa laideur, nul ne viendrait la tirer.....

              Oui mais voilà : avec cinq autres dates (1) de la même année 1793, cette date funeste du 1er Août fonde le régime qui nous gouverne aujourd’hui.  Elle est l’une de celles qui sont à la base de ce système dont  parle Boutang  lorqu’il évoque cette « désolante pourriture » d’une société qui « n’a que des banques pour cathédrales »  et dont il n’y a au sens propre « rien à conserver »

              Nous sommes donc bien obligés de remonter à la source – aux sources… -, à l’origine de ces maux que nous combattons aujourd’hui, si nous voulons re-fonder en permanence notre Royalisme et notre opposition au Régime républicain idéologique

    Car pourquoi continuer à s’opposer, deux siècles après qu’elle ait eu lieu, à une Révolution qui s’est passée si loin de nous maintenant ? Si ce n’est parce que nous ne pouvons toujours pas accepter – et nous ne le pourrons jamais - ses bases et ses fondements qui s’appellent Totalitarisme, Génocide et, dans un domaine un peu différent, état d’esprit haineux et xénophobe ("l'Autrichienne", "...Qu'un sang impur...") préfigurant l’une des sources du Racisme moderne ?

    (1) : 1. 21 Janvier 1793 : assassinat de Louis XVI, acte fondateur des Totalitarismes modernes.

            2. 1er Août 1793 : première loi de Carnot organisant le Génocide Vendéen, premier Génocide  des Temps modernes.

           3. 1er Octobre 1793: deuxième loi de Carnot....

           4. 16 Octobre 1793 : assassinat de Marie-Antoinette ; on trouve dans les torrents de haine et d’hystérie planifiés et orchestrés contre «  l’Autrichienne » une xénophobie exacerbée qui peut être considéréee comme l’une des sources lointaines du Racisme moderne.

           5. A ces quatre dates doit être ajoutée celle du 3 juillet 1793, le début de la terrifiante descente aux enfers du petit Dauphin, Louis-Charles duc de Normandie, âgé à ce jour de huit ans et quatre mois. Arraché à sa mère, il va être lentement et méthodiquement détruit, son massacre prenant la forme d'un long et douloureux enfermement, au secret dans une chambre obscure, sans hygiène, sans soins et sans visites, souffrant de gale et de tuberculose; pour ne s'achever que le 8 juin 1795: il a alors 10 ans et trois mois. Le message est très clair: plus rien ne "tient" devant l'Etat, plus rien n'est sacré, plus rien n'est au-dessus de la folie des hommes, pas même l'évidente innocence d'un petit enfant, par définition -pourrait on dire- forcément exempt de tout crime: et c'est bien le Totalitarisme.....

              Nous l’avons dit et écrit plusieurs fois (à propos de l’Espagne entre autre…). Il faut savoir oublier. Mais ce devoir d’oubli n’est pas un devoir d’amnésie. S’il faut bien sûr savoir tourner les pages, il faut aussi rester lucides, et connaître bien l’origine de nos maux; savoir d’où ils viennent; où, quand et comment ils ont commencé. Conçu ainsi, le devoir d’oubli ne s’oppose pas au devoir de Mémoire. Maurras ne disait-il pas qu’il fallait s’accommoder de la Révolution-fait mais se dépêtrer de la Révolution-Idée ?

              Voilà pourquoi cinq fois par an, à chacun de ces cinq jours de si triste anniversaire, nous ne pourrons faire autrement que d’évoquer, à côté de l’actualité du jour, cette sorte d’actualité intemporelle, qui ne passe pas, qui nous gouverne encore aujourd’hui, et dont nous subissons encore aujourd’hui les effets néfastes, désastreux et destructeurs. La Révolution-fait est achevée depuis bien longtemps; mais la Révolution-Idée est malheureusement toujours à l’œuvre en France. Dénoncer ses fondements, ses bases mêmes, est le service le plus urgent, le service premier qu’il convient de rendre à la France, à côté des autres et en parallèle avec eux, si l’on veut œuvrer pleinement et sérieusement, et d’une façon essentielle, à ce combat de simple survie de notre Nation qu’évoquait Jacques Bainville lorsqu’il disait : « Pour des Renaissances il est encore de la foi »….. 

    carrier.JPG

    Les noyades de Nantes, organisées par Carrier :

    "Le nombre des brigands est incalculable... La guillotine étant trop lente, et attendu qu'on dépense de la poudre et des balles en les fusillant, on a pris le parti d'en mettre un certain nombre dans de grands bateaux, de les conduire au milieu de la rivière, et là, on coule le bateau à fond. Cette opération se fait continuellement..."

     

              La définition du Génocide selon le Petit Robert est la suivante: "destruction méthodique d'un groupe ethnique, et par extension : extermination d'un groupe important de personnes en peu de temps".

              Cette définition correspond parfaitement aux actions menées par la Convention à partir du premier août 1793. A ceux qui ne manqueront pas de rétorquer que la population de la Vendée militaire ne constituait pas à proprement parler un groupe ethnique, signalons que l'adjudant général Hector Legros considérait que "le pays que nous appelons Vendée est formé de la presque totalité de la Vendée, de la moitié des Deux Sèvres et de Maine et Loire et d'une grande partie de la Loire Inférieure".

              Deux lois furent préparées par Lazare Carnot et votées par la Convention en préparation du Génocide Vendéen: celle du 1er Août 1793 (que nous signalons aujourd'hui) :

    « Anéantissement de tous les biens…la Vendée doit être un cimetière national... »

    et celle du 1er Octobre 1793 (sur laquelle nous reviendrons ce jour-là) :

    « Extermination totale des habitants… »

    révolution,république,totalitarisme,génocide,génocide vendéen,vendée,lazare carnot          Le point de départ du génocide est le décret du 1er août 1793 voté sur proposition de Barrère de Vieuzac (ci-contre), après un discours incendiaire:

             "...ici, le Comité, d'après votre autorisation, a préparé des mesures qui tendent à exterminer cette race rebelle, à faire disparaître leurs repaires, à incendier leurs forêts, à couper leur récoltes et à les combattre autant par des ouvriers et des pionniers que par des soldats. C'est dans les plaies gangreneuses que la médecine porte le fer et le feu, c'est à Mortagne, à Cholet, à Chemillé que la médecine politique doit employer les mêmes moyens et les mêmes remèdes.

             L'humanité ne se plaindra pas; les vieillards, les femmes et les enfants seront traités avec les égards exigés par la nature. L'humanité ne se plaindra pas; c'est faire son bien que d'extirper le mal; c'est être bienfaisant pour la patrie que de punir les rebelles. Qui pourrait demander grâce pour des parricides. ...

              Nous vous proposons de décréter les mesures que le comité a prises contre les rebelles de la Vendée; et c'est ainsi que l'autorité nationale, sanctionnant de violentes mesures militaires portera l'effroi dans les repaires de brigands et dans les demeures des royalistes..."

              Le décret du premier août 1793 relatif aux mesures à prendre contre les rebelles de la Vendée stipulait dans son article 1er que "Le ministre de la guerre donnera sur le champ les ordres nécessaires pour que la garnison de Mayence soit transportée en poste dans la Vendée

               En voici quelques "articles" :

    -Article VI : "il sera envoyé par le ministre de la guerre des matières combustibles de toute espèce pour incendier les bois, les taillis et les genêts".

    -Article VII : "les forêts seront abattues; les repaires des repaires des rebelles seront détruits; les récoltes seront coupées par les compagnies d'ouvriers, pour être portées sur les derrières de l'armée et les bestiaux seront saisis."

    -Article VIII : "les femmes, les enfants et les vieillards seront conduits dans l'intérieur. Il sera pourvu à leur subsistance et à leur sûreté, avec tous les égards dus à l'humanité."

    -Article XIV : "les biens des rebelles de la Vendée sont déclarés appartenir à la république; il en sera distrait une portion pour indemniser les citoyens qui seront demeurés fidèles à la patrie, des pertes qu'ils auraient souffertes".

              Ce décret, malgré une déclaration de bonne conduite ("avec tous les égards dus à l'humanité"), était un véritable appel au meurtre, au vol institutionnalisé et à la déportation des non combattants, ce que l'on pourrait qualifier de nos jours d'épuration ethnique. 

    (à suivre: voir la note du 1er Octobre).

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    Charnier vendéen...

     

    Le 29 janvier 1881 suite à l’interdiction de la pièce Thermidor de Victorien Sardou, jugée « antirépublicaine », Georges Clemenceau répond à Joseph Reinach :

    « "J'approuve tout de la Révolution : j'approuve les massacres de septembre où, pour s'éclairer, la nuit venue, les travailleurs plantaient des chandelles dans les yeux des morts. J'approuve les noyades de Nantes, les mariages républicains où les vierges accouplées à des hommes, par une imagination néronienne, avant d'être jetées dans la Loire, avaient à la fois l'angoisse de la mort et la souffrance de la pudeur outragée. J'approuve les horreurs de Lyon, où l'on attachait des enfants à la gueule des canons, et les égorgements de vieillards de quatre vingt dix ans et de jeunes filles à peine nubiles.
    Tout cela forme un bloc glorieux et je défends qu'on y touche.
    Je défends que, sur un théâtre qui dépend de l'Etat, un dramaturge illustre vienne, après plus de cent ans révolus, prononcer une parole de pitié qui serait un outrage aux mânes augustes de Robespierre et de Marat".

  • Pour ne jamais oublier : 1er Août et 1er Octobre 1793 : Brève évocation du génocide vendéen (2/2). Ou : le Système en ac

             Voir notre Album Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, "Guerres de Géants"... , et plus particulièrement les documents de la partie 2 : "...et pour la liberté de l'homme intérieur". pour plus de "détails" (!) sur les atrocités commises en Vendée, notamment l'Oradour 150 ans avant Oradour que fut la monstruosité des Lucs-sur-Boulogne...

     

     

    lzare.JPG1er Octobre 1793 : jour funeste ! Devoir d’oubli ou devoir de Mémoire ?.... (suite et fin de la note du 1er Aout).

              Franchement, on préférerait parler d’autre(s) chose(s)…. Et ce n’est bien sûr certainement pas par une espèce de fascination morbide, malsaine, pour cette page noire de notre Histoire que nous revenons là-dessus. Nous préférerions vraiment la tourner définitivement, cette page, et qu’elle reste enfouie dans un oubli total dont, vu sa laideur, nul ne viendrait la tirer.....

              Oui mais voilà : avec cinq autres dates (1) de la même année 1793, cette date funeste du 1er Octobre fonde le régime qui nous gouverne aujourd’hui.  Elle est l’une de celles qui sont à la base de ce système dont  parle Boutang  lorqu’il évoque cette « désolante pourriture » d’une société qui « n’a que des banques pour cathédrales »  et dont il n’y a au sens propre « rien à conserver »

              Nous sommes donc bien obligés de remonter à la source –aux sources…-, à l’origine de ces maux que nous combattons aujourd’hui, si nous voulons re-fonder en permanence notre Royalisme et notre opposition au Régime républicain idéologique. Car pourquoi continuer à s’opposer, deux siècles après qu’elle ait eu lieu, à une Révolution qui s’est passée si loin de nous maintenant ? Si ce n’est parce que nous ne pouvons toujours pas accepter –et nous ne le pourrons jamais- ses bases et ses fondements qui s’appellent Totalitarisme, Génocide et, dans un domaine un peu différent, état d’esprit haineux et xénophobe ("l'Autrichienne", "...Qu'un sang impur..."...) préfigurant l’une des sources du Racisme moderne ?

    (1) : 1.  21 Janvier 1793 : assassinat de Louis XVI, acte fondateur des Totalitarismes modernes.

           2.  1er Août 1793 : première loi de Carnot organisant le Génocide Vendéen, premier Génocide  des Temps modernes.

           3.  1er Octobre 1793 : deuxième loi de Carnot....

           4.  16 Octobre 1793 : assassinat de Marie-Antoinette ; on trouve dans les torrents de haine et d’hystérie planifiés et orchestrés contre «  l’Autrichienne » une xénophobie exacerbée qui peut être considéréee comme l’une des sources lointaines du Racisme moderne...

           5.  A ces quatre dates doit être ajoutée celle du 3 juillet 1793, le début de la terrifiante descente aux enfers du petit Dauphin, Louis-Charles duc de Normandie, âgé à ce jour de huit ans et quatre mois. Arraché à sa mère, il va être lentement et méthodiquement détruit, son massacre prenant la forme d'un long et douloureux enfermement, au secret dans une chambre obscure, sans hygiène, sans soins et sans visites, souffrant de gale et de tuberculose; pour ne s'achever que le 8 juin 1795: il a alors 10 ans et trois mois. Le message est très clair: plus rien ne "tient" devant l'Etat, plus rien n'est sacré, plus rien n'est au-dessus de la folie des hommes, pas même l'évidente innocence d'un petit enfant, par définition -pourrait on dire- forcément exempt de tout crime: et c'est bien le Totalitarisme..... 

              Nous l’avons dit et écrit plusieurs fois (à propos de l’Espagne entre autre…). Il faut savoir oublier. Mais ce devoir d’oubli n’est pas un devoir d’amnésie. S’il faut bien sûr savoir tourner les pages, il faut aussi rester lucides, et connaître bien l’origine de nos maux; savoir d’où ils viennent; où, quand et comment ils ont commencé. Conçu ainsi, le devoir d’oubli ne s’oppose pas au devoir de Mémoire. Maurras ne disait-il pas qu’il fallait s’accommoder de la Révolution-fait mais se dépêtrer de la Révolution-Idée ?

              Voilà pourquoi cinq fois par an, à chacun de ces cinq jours de si triste anniversaire, nous ne pourrons faire autrement que d’évoquer, à côté de l’actualité du jour, cette sorte d’actualité intemporelle, qui ne passe pas, qui nous gouverne encore aujourd’hui, et dont nous subissons encore aujourd’hui les effets néfastes, désastreux et destructeurs. La Révolution-fait est achevée depuis bien longtemps; mais la Révolution-Idée est malheureusement toujours à l’œuvre en France. Dénoncer ses fondements, ses bases mêmes, est le service le plus urgent, le service premier qu’il convient de rendre à la France, à côté des autres et en parallèle avec eux, si l’on veut œuvrer pleinement et sérieusement, et d’une façon essentielle, à ce combat de simple survie de notre Nation qu’évoquait Jacques Bainville lorsqu’il disait : « Pour des Renaissances il est encore de la foi »…..

              Le décret du 1er octobre 1793, pris par Lazare Carnot, vient complèter, poursuivre et, en quelque sorte, "achever", le décret du 1er août du même Lazare carnot . Il est décliné sur le mode du discours de Caton auprès du sénat romain, "Delenda est Carthago" :

    révolution,république,totalitarisme,génocide,génocide vendéen,vendée,lazare carnot          "Détruisez la Vendée, Valenciennes et Condé ne sont plus au pouvoir de l'Autrichien... Enfin chaque coup que vous porterez à la Vendée retentira dans les villes rebelles, dans les départements fédéralistes. La Vendée et encore la Vendée, voilà le charbon politique qui dévore le cœur de la république française; c'est la qu'il faut frapper".

              (Ci-contre, les ruines du château des La Rochejaquelein, à la Durbelière...)

              Après la prise de Laval le 23 octobre, et la défaite républicaine d'Entrammes, le 26 octobre 1793, un nouveau décret daté du 11ème jour du 2ème mois, portera que "toute ville de la république qui recevra dans son sein les brigands ou qui leur donnera des secours sera punie comme ville rebelle. En conséquence, elle sera rasée et les biens des habitants seront confisqués au profit de la république".

              Les mesures préconisées furent appliquées à la lettre par les représentants en mission auprès des armées et dans les départements.

              Le 29 novembre 1793, le représentant Fayau écrit aux administrateurs du département de la Vendée :

             "Vous savez comme moi citoyens que les brigands appelés de la Vendée existent encore quoique on les aie tués plusieurs fois à la tribune de la ConventionJe vous engage à prendre les mesures les plus promptes et les plus énergiques pour que les armées catholiques et royales dans le cas ou elles rentreraient dans la Vendée n'y trouvent plus qu'un déser…Il serait bon, citoyens, que des commissaires nommés par vous se transportassent de suite dans toutes les parties de votre département pour en faire retirer toutes les subsistances et pour faire arrêter tous les citoyens qui ont pris part directement ou indirectement aux troubles de la Vendée. Il faut purger la Patrie…"

              Le représentant Francastel n'est pas en reste. Le 25 décembre 1793, il écrit au Comité de Salut Public :

             "Je fais débarrasser les prisons de tous les infâmes fanatiques qui s'étaient échappés de l'armée catholique. Pas de mollesse, que le torrent révolutionnaire entraîne tout ce qui lui résiste scandaleusement. Purgeons, saignons jusqu'au blanc. Il ne faut pas qu'il reste aucun germe de rébellion…"

    révolution,république,totalitarisme,génocide,génocide vendéen,vendée,lazare carnot          En novembre 1793, le général Turreau est nommé commandant en chef de l'armée de l'ouest avec la charge de faire appliquer le décret du 1er août. L'ordre de départ est donné le 21 janvier 1794. Cette première phase sera appelée "La Promenade Militaire", alors qu'à cette date la Grande Armée Catholique et Royale n'est plus qu'un nom. Turreau divise l'armée en six divisions de deux colonnes chacune, qui ont pour mission de ratisser le territoire et d'exterminer la population. Ce sont les Colonnes infernales, qui vont se livrer au génocide des Vendéens. L'ordre du jour du général Grignon, commandant la 2ème division est très clair :

             "Je vous donne l'ordre de livrer aux flammes tout ce qui est susceptible d'être brûlé et de passer au fil de l'épée tout ce que vous rencontrerez d'habitants". Les rapports des généraux républicains commandant les Colonnes sont aussi particulièrement explicites: "Nous en tuons près de 2000 par jour.J'ai fais tué (sic) ce matin 53 femmes, autant d'enfants.J'ai brûlé toutes les maisons et égorgé tous les habitants que j'ai trouvés. Je préfère égorger pour économiser mes munitions…".

              Le Général Westermann, dans sa lettre à la Convention du 23 décembre 1793, jour où 80.000 Vendéens sans armes - dont 50.000 femmes et enfants - furent exterminés à Savenay, précisait que : « Il n’y a plus de Vendée, citoyens républicains, elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l’enterrer dans les bois et les marais de Savenay. Suivant les ordres que vous m’avez donnés, j’ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux, et massacré les femmes qui, au moins pour celles-là, n’enfanteront plus de brigands. Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. J’ai tout exterminé ».

              Lequinio, représentant du peuple dans la Charente et la Charente inférieure est encore plus explicite dans sa lettre du 8 ventôse an 2 (26 février 1794) :

              "Je crois que si par séduction, argent, violence ou autrement, on avait pu s'emparer des chefs, il serait possible de n'exterminer que les étrangers, car quoique l'on puisse en croire, ce sont les hommes du pays même qui sont le moins dangereux; ils seraient réduits à l'instant s'ils s'étaient laissée à eux mêmes; mais ce sont les prêtres, les nobles, les étrangers et les déserteurs mêlés au milieu de nous qui rendent leur réduction impossible. Il faut donc nécessairement les égorger tous. C'est le parti que facilite l'arrêté que mes collègues Garrau, Hentz et Francastel viennent de prendre, en faisant retirer dans l'intérieur de la république tous les réfugiés de ce pays, réduits au désespoir, ainsi que le sont les habitants de se pays pervertis (sic) par les scélérats étrangers qui sont au milieu d'eux et qu'il n'eut pas été possible d'en séparer. Il est impossible maintenant qu'on use envers eux des moyens que l'on pouvait employer autrefois de concert avec la poursuite des étrangers. Il faut donc se décider à tout massacrer."

              Le décret du 20 février 1794 ordonnait la déportation des innocents et des bons citoyens de manière à ne laisser plus dans les pays révoltés que "les rebelles que l'on pourra plus aisément détruire"...

    révolution,république,totalitarisme,génocide,génocide vendéen,vendée,lazare carnot          Les exemples cités supra montrent la volonté incontestable de la Convention d'anéantir une population; ce qu'explique en 1794 Gracchus Babeuf dans un pamphlet, Du système de dépopulation ou La vie et les crimes de Carrier, dans lequel il dénonce les exactions commises par Jean-Baptiste Carrier (ci-contre) lors de sa mission à Nantes, dont il affirme qu'elles renvoient à un système de dépopulation qu'il nomme « populicide ».

              Comme le mot "génocide", forgé par Lemkin en 1944, il est employé pour désigner une forme de crime dont l'appréhension est inédite, le meurtre de masse visant un peuple dont le seul tort est son origine ethnique, sociale ou son choix politique. Pierre Chaunu, historien et membre de l'Académie des Sciences Morales et Politiques depuis 1982, n'a pas hésité à parler de génocide Franco-Français dans l'avant propos du livre de Reynald Secher qu'il a signé: "Nous n'avons jamais eu l'ordre écrit de Hitler concernant le génocide juif, nous possédons ceux de Barrère et de Carnot relatifs à la Vendée".

     

              Les moyens utilisés pour ce faire, rapportés notamment par Reynald Secher (cf. ouvrage cité supra), ou par Michel Ragon (1793 l'insurrection vendéenne et les malentendus de la liberté, Albin Michel, Paris, 1992), ont été nombreux : épuration ethnique par mutilation sexuelle, création du premier camp d'extermination de l'histoire moderne à Noirmoutier, premiers essais de gazage de masse (insuccès, dû au gaz employé et à l’absence de confinement), premières crémations avec les fours à pain et les églises (exemple de l'église des Lucs-sur-Boulogne où furent brûlés vifs 563 villageois), noyades collectives avec les noyades des galiotes ou en couples avec les mariages républicains dans la Loire, création à Clisson d’ateliers de tannage de peau humaine – peau dont se vêtissent les officiers républicains - et d’extraction de graisse par carbonisation des corps des villageois massacrés…

               A force de tueries, des municipalités, pourtant républicaines, et des Représentants du Comité de Salut Public finissent par s'émouvoir. Turreau est relevé de ses fonctions en mai 1794, puis décrété d'arrestation en septembre. Jugé en décembre 1795, il est acquitté à l'unanimité...

              Son nom est gravé sur le pilier est de l'Arc de Triomphe, et ainsi offert -en quelque sorte...- à l'admiration et à la vénération des foules..... 

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    Aux bourreaux, l'Arc de Triomphe !...

  • Après la très grande Manif pour tous, pour aller ”au coeur de l'essentiel” : le rejet de cette laïcité du Système, super

    Il nous a paru intéressant de nous livrer à un petit exercice  de "littérature comparée"... Inutile d'ajouter de longs commentaires, ces deux textes - rapprochés - parlent d'eux-mêmes...

    1. Le 8 novembre 1906, Viviani (co-fondateur de "L'Humanité" et président du Conseil lors de la déclaration de la guerre de 1914) prononce ce discours brutal (extraits), à la tribune de l’Assemblée nationale : révélateur !...

    2. Le 25 mai 2013, Michel Rouche*, Chantal Delsol* et Monseigneur Marc Aillet dialoguent avec Samuel Pruvot, dans "Famille chrétienne", sur le thème "L'éveil à la politique des jeunes catholiques - Décomplexés, mystiques et engagés"... : tout aussi révélateur ! On est au "coeur" du problème, et ce problème est "politique" : qui a dit "Politique d'abord !" ?...

    1. Le 8 novembre 1906, Viviani (co-fondateur de "L'Humanité" et président du Conseil lors de la déclaration de la guerre de 1914) prononce ce discours brutal (extraits), à la tribune de l’Assemblée nationale : révélateur !... 


     
    "...Nous sommes chargés de préserver de toute atteinte le patrimoine de la Révolution... Nous nous présentons ici portant en nos mains, en outre des traditions républicaines, ces traditions françaises attestées par des siècles de combat où, peu à peu, l’esprit laïque s’est dérobé aux étreintes de la société religieuse...
    ...Nous sommes face à face avec l’Église catholique...
    ...Au-dessus de ce combat d’un jour, n’est-il pas vrai que se rencontre une fois de plus ce conflit formidable où le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel se disputent des prérogatives souveraines, essayant, en s’arrachant les consciences, de garder jusqu’au bout la direction de l’humanité ?...
    ...La vérité, c’est que se rencontrent ici... la société fondée sur la volonté de l’homme et la société fondée sur la volonté de Dieu...
    ...Les Congrégations et l’Église ne nous menacent pas seulement par leurs agissements, mais par la propagation de la foi...
    ...Nous avons arraché les consciences à la croyance. Lorsqu'un misérable, fatigué du poids du jour, ployait les genoux, nous lui avons dit que derrière les nuages, il n'y avait que des chimères.
    Ensemble, d'un geste magnifique, nous avons éteint dans le ciel des étoiles qu'on ne rallumera plus...
    ...La neutralité fut toujours un mensonge.
    Nous n'avons jamais eu d'autre dessein que de faire une université antireligieuse... de façon active, militante, belliqueuse...
    ...Nous nous sommes attachés dans le passé à une œuvre d'irreligion; nous avons arraché la conscience humaine à la croyance...
    ...Ensemble, et d'un geste magnifique, nous avons éteint dans le ciel des lumières qu'on ne rallumera plus...
    ...Nous ne sommes pas seulement en présence des congrégations, nous sommes en face de l'Eglise Catholique, pour la combattre, pour lui livrer une guerre d'extermination...

     

    viviani 1.jpg

     

     

    2. Le 25 mai 2013, Michel Rouche*, Chantal Delsol* et Monseigneur Marc Aillet dialoguent avec Samuel Pruvot, dans "Famille chrétienne", sur le thème "L'éveil à la politique des jeunes catholiques - Décomplexés, mystiques et engagés" (extrait)...

    * Michel Rouche est historien et docteuir ès lettres. Professeur émérite à la Sorbonne, il anime l'Institiut de la famille; Chantal Delsol est philosophe, historienne des idées politiques et romancière. Elle est aussi membre de l'Académie des Sciences morales et politiques; Mgr Marc Aillet est évêque de Bayonne depuis 2008. Issu de la Communauté Saint-Martin, il a enseigné la théologie morale au séminaire de Fréjus-Toulon.

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    PS/NDLR : Chantal Delsol cite un court extrait de Vincent Peillon : on peut rajouter celui-ci , pris dans "La Révolution française n’est pas terminée" (Seuil, 2008) : 102 ans après, Peillon y dit exactement la même chose que Viviani...
     
    "...La révolution française est l’irruption dans le temps de quelque chose qui n’appartient pas au temps, c’est un commencement absolu, c’est la présence et l’incarnation d’un sens, d’une régénération et d’une expiation du peuple français. 1789, l’année sans pareille, est celle de l’engendrement par un brusque saut de l’histoire d’un homme nouveau. La révolution est un événement méta-historique, c’est-à-dire un événement religieux. La révolution implique l’oubli total de ce qui précède la révolution. Et donc l’école a un rôle fondamental, puisque l’école doit dépouiller l’enfant de toutes ses attaches pré-républicaines pour l’élever jusqu’à devenir citoyen. Et c’est bien une nouvelle naissance, une transsubstantiation qui opère dans l’école et par l’école, cette nouvelle église avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie, ses nouvelles tables de la loi..." 

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    Il faut savoir ce que l'on veut : ou le Système, et alors on n'aura plus, à terme, la France "traditionnelle"; ou "la France traditionnelle", et alors il faut mener une action "étant réellement d'opposition, c'est-à-dire prônant ouvertement la subversion du Système" (Léon Daudet).