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  • L'enfumage continue : le confinement de Macron ? Cache sexe de son incapacité, de son incompétence, de sa nullité ! ...

    bouquet.jpgEt c'est reparti !!!!!!

    Trop long, comme d'habitude (plus de 25 minutes); "emmerdant", comme aurait dit Pompidou, Président de la République; ridicule, en passant plusieurs minutes sur le vaccin contre le COVID 19 dont tout le monde sait pertinemment qu'il ne sera pas disponible avant 1an et demi/2 ans; prêcheur ennuyeux dont le sermon serait à donner pour modèle aux séminaristes comme LE type et le style de sermon à éviter ABSOLUMENT...

    On a compris : ce "semble président" veut à tout prix éviter que l'on pose la seule question qu'il faut poser : comment se fait-il que nous en soyons là aujourd'hui alors qu'Agnès Buzyn, dans un entretien accordé au journal Le Monde du 20 Décembre dernier (c'est-à-dire il y a presque 4 mois) révélait qu'elle était au courant de ce qui allait se passer ?

    Et Macron n'a pas fait commander de tests, de masques, de respirateurs, de médicaments et d'équipements de toutes sortes (blouses/sur-blouses, gants, charlottes etc...).

    Ne serait ce pas de la non-assistance à peuple en danger, ou encore de la mise en danger de la vie d'autrui ?

    Voilà la vraie question ! Le vrai scandale !

    En somme, c'est Macron et son gouvernement qui sont les coupables et c'est nous qui sommes punis par le confinement.

    Un confinement que nous acceptons évidement, et même que nous comprenons, maintenant que nous sommes dans la situation cataclysmique dans laquelle nous a plongé ce gouvernement d'incapables et d'incompétents.

    Mais un confinement qui ne serait vraiment efficace que s'il était l'un des 3 volets d'une vraie guerre au virus : malheureusement il manque les 2 autres volets que sont les tests et les masques, et cela par la seule faute du gouvernement, puisqu'il "savait" depuis le 20 Décembre.

    Notons au passage que le "semble président" dont nous sommes affligés a cru bon d'essayer de se dédouaner un peu en affirmant péremptoirement que tous les pays du monde manquaient de tout.

    Ah bon ? Pourtant, nous avions bien cru entendre (à la radio) et voir (à la télé) que l'Autriche, la Suisse, le Luxembourg et l'Allemagne avaient reçu des malades français en soins intensifs et "réa" pour décharger nos hôpitaux. C'est donc bien que ces pays ne sont pas aussi démunis que nous.

    En conclusion, non seulement Macron n'a pas de solution(s), n'est pas la solution, mais il EST le problème.

    Macron c'est la mauvaise personne au mauvais poste, au mauvais moment...

    fleurs de lys.jpg

  • Usine de masques de Plaintel : le gouvernement est finalement prêt à passer commande.

    Agnès Pannier-Runacher a écrit au président de la région Bretagne. (Archives) © Radio France - Claudia Calmel.

    Source : https://www.francebleu.fr/

    Un jour blanc, un jour noir. Quelques jours seulement après avoir fermé la porte à une possible relance de l'usine de masques de Plaintel (Côtes-d'Armor) fermée en 2018, un courrier de la secrétaire d'Etat Agnès Pannier-Runacher, que nous avons pu consulter, vient redonner un peu d'espoir aux porteurs du projet.

    Une commande de masques passée par l'Etat ?

    Dans cette lettre adressée ce mercredi 22 avril à Loïg Chesnais-Girard, le président de la Région Bretagne, Agnès Pannier-Runacher, rappelle l'intérêt que le gouvernement porte au projet. Mais alors qu'elle avait sous-entendu que la capacité de production française allait continuer de monter en puissance dans les prochains mois, elle semble ouvrir la porte à une possible commande de masques.

    "Je vous confirme que l'Etat, via Santé Publique France, et sous l'autorité d'Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, peut se porter acquéreur de masques de protection pour les besoins du système de santé français." Elle souligne d'ailleurs que ces besoins resteront importants au moins jusqu'à la fin de l'année.

    Le gouvernement attend des garanties

    Si l'usine de Plaintel venait à reprendre sa production, l'Etat pourrait ainsi acquérir une partie des volumes. La secrétaire d'Etat attend cependant des précisions sur la faisabilité et la compétitivité du projet. 

    Un peu plus tard dans la journée, en déplacement dans le Finistère, Emmanuel Macron, interrogé sur le sujet a donné son feu vert à la réouverture de l'usine. "La solution costarmoricaine est une très bonne nouvelle" a dit le président de la République.

    "C'est une bonne chose," s'enthousiasme Martin Meryer, vice-président à la Région en charge de l'économie.    "Nous savons que nous avons un partenaire important et attentif qui peut être l'Etat mais ça ne veut pas dire que l'usine va sortir de terre. Il faut encore travailler." Les groupes de travail se donnent encore 15 jours à trois semaines pour prendre une décision sur la relance de l'usine.

  • Retour du théologien Ratzinger par Gérard Leclerc

    L’annonce de la publication d’un ouvrage sous la double signature de Benoît XVI et du cardinal Sarah semble provoquer beaucoup d’émoi, du moins dans un milieu habitué aux échanges sur le devenir et la réforme de l’Église. On peut comprendre cet émoi. La prise de parole de celui qui a déposé sa charge d’évêque de Rome ne peut-être anodine, d’autant qu’elle touche un sujet sensible, le sacerdoce, qui est au cœur de l’institution ecclésiale.

    13584804_1050497325039319_7100176010205014433_o.jpgMais la polémique portée par certains laisse à penser à une sorte de conflit de pouvoir entre l’ancien et le nouveau pape, Benoît XVI et François. Et de ce point de vue, elle ne peut que conduire à des débordements fâcheux, sur lesquels je m’abstiendrai de tout commentaire. Je préfère aborder le sujet sur le fond.

    De quoi s’agit-il fondamentalement, non pas d’un conflit de pouvoirs ou d’autorité, mais d’une question doctrinale dont on ne peut comprendre la nature qu’en fonction de la Tradition de l’Église. Et si Joseph Ratzinger ne dispose plus personnellement du charisme du successeur de Pierre, qui permet de trancher en dernier ressort dans le domaine de la foi, il demeure le théologien qu’il a été depuis longtemps, et notamment au concile Vatican II. Un observateur aussi avisé qu’Yves Congar a expliqué que lorsqu’il y avait une difficulté dans l’élaboration d’un texte important, c’est Joseph Ratzinger qui établissait la mise au point la plus adéquate dans le cadre de la commission centrale du concile.

    Par ailleurs, si l’on se réfère à l’œuvre théologique du même Ratzinger, on se rend compte que la question du sacerdoce y occupe une place de choix. Elle se trouve traitée avec sa profondeur coutumière, sa faculté de problématisation dogmatique, mais aussi son recours à la longue mémoire du fleuve de la Tradition. Ce qui ne saurait surprendre de la part d’un disciple du saint cardinal John Newman. Et puisqu’on s’interroge sur le problème du célibat sacerdotal, il n’y a aucune opposition entre Benoît et François à ce propos. N’est-ce pas François qui déclarait qu’il ne voulait pas se présenter devant Dieu comme celui qui aurait aboli la règle du célibat sacerdotal ?

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 14 janvier 2020

     

  • Chère Amazonie, par Gérard Leclerc.

    Aujourd’hui, l’exhortation post-synodale du pape François intitulée Chère Amazonie, doit être rendue publique. On sait qu’elle constitue la conclusion ultime d’un synode qui s’est tenu à Rome en octobre dernier, avec les divers représentants de cette région d’Amazonie aux caractéristiques bien singulières, puisqu’elle consiste en une immense forêt dont le devenir est problématique.

    gerard leclerc.jpgIl se trouve que parallèlement aux travaux des responsables de l’Église catholique, le gouvernement brésilien se souciait aussi de ce territoire, en élaborant un projet de loi qui concerne son exploitation économique et le sort des Indiens qui constituent l’essentiel de sa population.

    Michel Leclercq, le correspondant du Figaro à Rio de Janeiro, fait part de la vive inquiétude que provoquent sur place le projet gouvernemental et la nomination d’un ex-missionnaire évangélique chargé de s’occuper des Indiens. Ceux-ci rejettent en grande majorité l’exploitation minière et les barrages hydro-électriques envisagés par le président brésilien Bolsonaro. Ils craignent aussi les dégâts humains provoqués par la volonté de remettre en cause toute une organisation ethnique délicate. De ce point de vue, les évangéliques n’ont pas bonne réputation avec leurs méthodes plutôt radicales.

    À partir de là, on comprend mieux les difficultés rencontrées par le synode romain rassemblant les évêques de la région. Comment respecter les équilibres écologiques et humains de l’Amazonie ? Comment annoncer la bonne nouvelle de l’Évangile en se gardant des contraintes brutales qui arrachent un peuple à ses traditions ? Le débat à Rome a parfois été abrupt entre ceux qui voulaient respecter les rites ancestraux et ceux qui les rejetaient comme idolâtriques. L’équilibre est-il seulement possible ? Pour éclairer la question, un texte du cardinal Newman, cité par le Père de Lubac, a été parfois proposé : « Dès le commencement, le maître du monde moral a répandu les semences de la vérité sur toute l’étendue de sa surface, et elles y ont pris racine. » Ainsi l’Église a-t-elle pu être conçue comme « une sorte de maison du trésor où l’on distribuait des choses anciennes et des choses nouvelles ». Newman croyait à « une plénitude catholique » capable d’accueillir le meilleur des cultures anciennes en les ouvrant à la nouveauté du Christ.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 12 février 2020.

  • Macron et la distanciation sociale, par Arisitide Renou.

    Bon, écoutez, les gueux, ça suffit maintenant vos jérémiades.

    Vous êtes contagieux ou présumés l’être, par principe, parce que vous êtes des gueux. Vous ne savez pas prendre soin de vous-mêmes, vous n’êtes pas raisonnables. Vous êtes comme les enfants : on vous donne le petit doigt et vous prenez le bras tout entier. Vous avez besoin qu’on décide à votre place, qu’on vous dise quoi faire. Si on vous laissait faire… mieux vaut ne pas y penser, de toute façon on ne vous laissera pas faire.

    Donc j’ai ordonné à ma maréchaussée la plus grande vigilance pour traquer ceux qui auraient l’audace de se promener seuls en forêt ou de faire individuellement du sport en extérieur et mes braves préfets font preuve d’un zèle admirable pour interdire, interdire, et interdire encore. Parce que c’est la seule chose que vous comprenez, vous les gueux.

    Vous devez rester chez vous, même si chez vous est au milieu de nulle part et que vous ne croisez personne à moins de cinq mètres lorsque vous sortez, comment faut-il vous le dire ? Entre BFMTV, ma bonne radio d’Etat et mes allocutions quasi-quotidiennes, vous avez pourtant de quoi vous distraire.

    Mais moi, moi, moi je suis le président-thaumaturge, le virus glisse sur moi comme l’eau sur les plumes d’un canard, je le foudroie du regard comme Greta Thunberg le CO2, là où je passe la contagion trépasse, je suis le Clémenceau de la start-up nation, impavide face au danger et je défie le Covid avec un masque en papier tel le Tigre bravant les obus avec son chapeau mou.

    Et puis le bon peuple de banlieue, si jeune, si vivant, si coloré, a besoin de me voir, de me sentir, de me toucher. Je suis pour eux un besoin aussi vital que l’oxygène ou le cannabis. Ah les braves gens ! Eux au moins n’ont jamais porté de gilet jaune…

    Allez, rentrez chez vous, les gueux, et plus vite que ça. Laissez décider ceux qui savent tellement mieux que vous, et que décidément vous ne méritez pas.

  • Le souci du Pape pour l’Afrique par Gérard Leclerc

    Depuis bien longtemps la bénédiction Urbi et orbi prononcé depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre, est l’occasion pour les papes de s’intéresser à la situation du monde, surtout pour les régions qui sont le plus en difficulté. On ne s’étonne donc pas que François ait particulièrement souligné les drames actuels du continent africain.

    LECLERC.jpgIl a renouvelé ainsi son désir de se rendre au Soudan du Sud en compagnie du chef de la communion anglicane. Mais son regard a pris la mesure des larges zones africaines qui souffrent à causes des violences, des calamités naturelles ou des urgences sanitaires. Plus particulièrement, François a recommandé au Seigneur tous ceux qui sont persécutés à cause de leur foi religieuse, spécialement les missionnaires et les fidèles kidnappés et pour tous ceux qui sont victimes des attaques de la part de groupes extrémistes, surtout au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Nigéria.

    À plusieurs reprises dans cette chronique j’ai abordé ce sujet douloureux et récemment j’ai signalé le reportage accompli pour Paris Match par Bernard-Henri Lévy au Nigéria sur les persécutions dont sont victimes les chrétiens. Je n’ignore pas que son témoignage a été contesté mais j’ai reçu par ailleurs une confirmation des faits qu’il rapporte, qui m’a permis d’en vérifier la véracité. Une fois de plus le Pape est revenu sur le drame des conditions des migrations vers l’Europe, soulignant les causes qui obligent à traverser les déserts et les mers, transformés en cimetière.

    À ce propos, il serait hypocrite de cacher que l’insistance de François sur le sort des migrants est l’objet des plus vives contestations. On reproche au Pape de se faire l’avocat d’une immigration incontrôlée et de méconnaître les sentiments des pays d’accueil qui en refusent les conséquences, notamment en termes d’insécurité culturelle. Peut-on reprocher au Pape sa compassion à l’égard d’une immense souffrance humaine ? Il est vrai aussi que s’impose un examen global du phénomène migratoire, son importance cruciale exigeant une négociation internationale afin de surmonter son caractère incontrôlé, dommageable aussi bien à l’Afrique qu’à l’Europe.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 30 décembre 2019

  • Une polémique politico-religieuse ? par Gérard Leclerc

    La polémique actuelle, dont Benoît XVI est en quelque sorte l’otage, et dans laquelle je me suis refusé d’entrer montre à sa façon combien il est difficile d’échapper à la logique des camps ennemis. Au plus loin que je remonte dans ma mémoire, je ne discerne guère de période de repos ou d’armistice. Dès après la guerre, progressistes et traditionalistes s’opposent avec virulence, aussi bien en raison de leurs opinions politiques que de leurs tendances religieuses. Et ça n’a jamais cessé depuis lors. Il est même possible que ça reprenne de plus belle en ce moment.

    13584804_1050497325039319_7100176010205014433_o.jpgFaut-il le déplorer ? Sans doute, mais il faut bien se persuader que c’est un peu la loi de la vie et des forces inhérentes au devenir historique qui impose ses joutes incessantes qui peuvent être cruelles.

    En France, le monde catholique, à l’instar du monde politique, s’est trouvé dans la seconde partie du XXe siècle enclin à ce que le grand critique Albert Thibaudet appelait « le mouvement sinistrogyre ». La domination idéologique de la gauche faisait même que la droite répugnait à se reconnaître de droite. N’assisterait-on pas plutôt en ce moment à un mouvement inverse, dextrogyre, avec un renouveau intellectuel de la droite, étant entendu que la gauche inspire toujours et domine même une partie du monde universitaire ? La mort du philosophe britannique Roger Scruton a mis en lumière le retour à une pensée conservatrice, longtemps honnie chez nous.

    Faut-il absolument transposer en religion les catégories de la politique ? On ne manque pas de le faire. Il est courant, aujourd’hui, de parler d’un camp conservateur auquel s’opposerait un camp progressiste, même si le concept de progressisme n’est plus le strict équivalent de ce qu’il était au lendemain de la Libération. Cette opposition est sans doute, pour partie, inévitable. Doit-on s’en satisfaire ? Je ne le crois pas personnellement, non seulement parce qu’elle est une menace continue à l’encontre de la communion ecclésiale. Le plus gros risque, c’est l’instrumentalisation des concepts théologiques auxquels il faudrait laisser leur pleine autonomie. Une autonomie qui permet d’affirmer la différence chrétienne par rapport à tous les durcissements et les glaciations idéologiques.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 15 janvier 2020.

  • Rassemblement contre l’eugénisme par Gérard Leclerc

    La grève contre le projet de réforme des retraites a tendance à écraser le reste de l’information intérieure. La discussion qui se déroule au Sénat sur la nouvelle loi de bioéthique ne fait, en conséquence, pas les gros titres et occupe une place très modeste dans nos journaux et les médias en général. Pourtant, elle est d’une importance extrême pour plusieurs raisons. Celle qui touche le plus directement l’opinion concerne l’ouverture de la procréation médicalement assistée aux femmes seules ou aux couples de femmes.

    13584804_1050497325039319_7100176010205014433_o.jpgL’exclusion de la figure paternelle, dont l’enfant serait privé, constitue en soi un énorme scandale. Mais ce projet de loi comporte d’autres aspects aux conséquences gravissimes sur lesquels l’opinion n’est pas informée. Il est vrai que l’aspect technique des manipulations de l’embryon, avec son vocabulaire très particulier, ne facilite pas l’accès à cet aspect du dossier.

    Soyons gré au Monde, dans son édition datée d’aujourd’hui, d’avoir donné la parole à quelques contestataires sérieux du projet même si leur texte risque d’être noyé dans la masse. Mais enfin des personnalités comme Dominique Bourg, philosophe bien connu pour sa compétence dans le domaine écologique et qui ne craint pas de traiter de l’écologie humaine, José Bové le paysan du Larzac et Jacques Testart le biologiste contestataire, père du premier bébé éprouvette, s’expriment avec gravité et forts de leurs compétences. Ils parlent de désastre en vue, avec la suppression par la loi d’interdits fondamentaux, comme celui qui s’oppose à la transgénèse, c’est-à-dire à la modification de l’organisme humain, ainsi qu’à la création de chimères. Les techniques utilisées par une firme comme Monsanto pour créer des semences génétiquement modifiées seraient-elles appliquées dans le domaine médical humain ?

    Mais, poursuivent les signataires, le désastre ne s’arrête pas là. On s’expose à la création et au tri d’embryons dans le but de fabriquer des « bébés zéro défaut ». Ainsi plus rien ne s’opposerait au projet eugéniste, la compétitivité technologique prenant le pas sur toute régulation éthique. Ceux et celles qui manifesteront dimanche prochain à Paris sont dépositaires d’une légitimité supérieure, et il faut absolument les entendre en dépit du vacarme des revendications légitimes mais qui ne portent pas au même degré l’avenir de notre humanité.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 16 janvier 2020.

  • Une manif prophétique par Gérard Leclerc

    La manifestation d’hier qui remplissait toute l’avenue de l’Opéra n’a pas bénéficié de la part des médias de l’écho proportionné à son importance. Il est vrai qu’il n’y eut chez les manifestants opposés au projet de loi bioéthique aucune agressivité, aucune violence. Pas une voiture brûlée à signaler.

    13584804_1050497325039319_7100176010205014433_o.jpgIl ne s’agissait que de dispenser un message d’une importance singulière. L’archevêque de Paris, en accord avec l’épiscopat, avait signifié, quelques jours avant, la gravité du sujet. Il n’était pas le seul. J’ai cité dans ma dernière chronique la tribune libre signée notamment par Dominique Bourg, José Bové et Jacques Testart. On pourrait leur ajouter les prises de position de Sylviane Agacinski, philosophe qui réfléchit depuis longtemps aux problèmes posés par le développement des biotechnologies.

    Dans un texte paru il y a quelques mois, elle notait que « l’homme des temps modernes s’est convaincu qu’il n’était rien d’autre qu’un produit de sa culture et de ses techniques. Il se veut fabriquant de lui-même et de ses descendants, grâce aux biotechnologies et grâce à l’usage de ressources biologiques d’origine humaine. » Et Sylviane Agacinski de mettre en cause « un productivisme inquiétant étendu à la vie elle-même ». Voilà qui vaut quand même un débat un peu soutenu. Mais il semble ne pas intéresser les moyens d’information. Hier soir, on aurait tout de même attendu que les chaînes d’infos accueillent les responsables de la manifestation de la journée.

    Non, c’est le mépris qui prévaut, au nom d’un progressisme intellectuel qui ignore toutes les objections et qui va jusqu’à interdire l’expression d’autrui, dès lors qu’il n’est pas dans les nouvelles normes imposées. Sylviane Agacinski, elle-même, a été interdite de parole à l’université de Bordeaux, ses convictions pourtant rationnellement fondées étant insupportables à toute une mouvance qui n’hésite plus à utiliser la violence pour contrer ses opposants. Mais qu’on le veuille ou pas, des questions aussi graves ne pourront être étouffées. Elles nous rattraperont tôt ou tard, accompagnées des larmes que provoqueront les dégâts que l’inconscience de trop de responsables aura provoquées.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 20 janvier 2020.

  • Il y a soixante-quinze ans Auschwitz, par Gérard Leclerc

    Un forum international doit s’ouvrir demain au mémorial de Yad Vashem à Jérusalem, sur le thème : « Se souvenir de l’holocauste, combattre l’antisémitisme. » Il y a soixante-quinze ans, en effet, était libéré le camp d’Auschwitz. Comment ne pas reconnaître dans cet événement un point de repère capital dans l’histoire de l’humanité, qui impose une réflexion sur ce que les hommes sont capables de faire. La destruction de tous les juifs d’Europe avait été décidée par le régime nazi et son exécution organisée selon un mode industriel.

    13584804_1050497325039319_7100176010205014433_o.jpgSon souvenir nous glace. Et pourtant, depuis 1945, d’autres génocides ont eu lieu. Celui du Cambodge et celui du Rwanda ne sauraient nous cacher les horreurs qui ont été perpétrés dans la Chine maoïste, notamment au moment de la révolution culturelle. Et pourtant, les intellectuels occidentaux qui saluaient avec enthousiasme la dite révolution auraient dû intégrer déjà la leçon de la Shoah.

    Il y a nécessité de garder intacte cette mémoire de l’innommable, que rien en saurait abolir, en dépit des misérables tentatives d’un révisionnisme dont une émission de France Culture établit, ces jours-ci, la généalogie. L’historien Pierre Vidal-Naquet parlait à ce propos des « assassins de la mémoire », non sans remarquer que la disparition des derniers témoins d’Auschwitz et des autres camps d’extermination nous ferait passer à une autre phase où c’est l’histoire qui se substitue à la mémoire.

    Nous autres Français sommes aujourd’hui confrontés au risque des querelles dites mémorielles. Il y a d’évidence des enjeux politiques et idéologiques dans les travaux historiques et leur diffusion dans l’institution scolaire. Nous savons que parler de la Shoah est pratiquement interdit dans les quartiers perdus de la République. Ce n’est pas sans raison que la communauté juive s’inquiète de la résurgence de l’antisémitisme et de l’exil qui s’ensuit pour les juifs d’un département comme la Seine-Saint-Denis. Oui, la commémoration a une fonction civique, car il s’agit, pour reprendre une déclaration de l’ONU, que reste gravé pour toujours dans la mémoire collective le souvenir de la Shoah.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 22 janvier 2020.

     

  • Une immense réciprocité de service, par Gérard Leclerc.

    © Julian Kumar / Godong

    À la une du Parisien d’hier, ce très beau titre : « Si on redémarre, c’est grâce à eux ! Karine, Yann, Lourdés, Abdelaadi… Gériatre, caissière, gardienne, brancardier, aide à domicile, porteur de journaux, bénévole. Nos héros du quotidien. Merci à vous. » Chaque soir, nous applaudissons à nos fenêtres les soignants, dont le dévouement, qui va jusqu’à l’héroïsme, se signale d’abord à notre reconnaissance.

    gerard leclerc.jpgMais la société n’aurait pu fonctionner ces dernières semaines sans toutes ces personnes que Le Parisien a bien raison de mettre en évidence. Une situation d’exception met en évidence ce qu’a d’exceptionnel le dévouement et l’engagement de toute cette armée qui a tenu devant l’adversité, avec une constance qui force notre admiration.

    Le plus souvent, on est enclin à se polariser sur ce qui ne marche pas. Mettre en accusation nous est plus familier que de dire merci. Et certes, une société se signale aussi à travers ses dysfonctionnements, ses injustices. Beaucoup de philosophes font de la violence des rapports sociaux le fondement du politique, qui intervient pour établir un équilibre et même la paix, en disposant du seul recours légitime à la force. Pour d’autres, c’est la lutte des classes qui est tout simplement le moteur de l’histoire. Ces dernières saisons, l’analyse des politologues a même eu tendance à remettre au premier plan ces antagonismes de classe, qui se seraient durcis avec certains processus de la mondialisation. La pandémie actuelle ne saurait nous faire oublier la révolte des Gilets jaunes qui n’est pas un simple épisode passager.

    Pourtant, tous ces antagonismes évidents ne sauraient nous faire oublier d’autres principes de philosophie politique. Si le corps social ne finit pas par éclater et si la révolution rédemptrice tarde à venir, c’est que les citoyens et les producteurs ont aussi besoin les uns des autres, et qu’une sorte de règle de réciprocité demeure sous-jacente au déséquilibre des processus sociaux. Toute société est fondée sur une immense réciprocité de services, sans laquelle elle s’effondrerait. Peut-être la situation exceptionnelle qui est la nôtre nous y rend en ce moment plus sensible. Puissions-nous rendre aux héros du jour l’équivalent des services qu’ils nous offrent si généreusement !

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 12 mai 2020.

  • Bas les masques ?, par Gérard Leclerc.

    Est-ce que le port quasi obligatoire du masque

    affecte profondément nos relations sociales ?

    © vperemen.com / CC by-sa

    L’autre jour, je me suis trouvé interpellé de façon très moqueuse dans la rue, parce que je portais un masque. Un masque, il est vrai d’une facture assez différente de celle que l’on côtoie en ce moment puisqu’il est en plastique. La personne qui m’interpellait est d’ordinaire tout à fait cordiale dans ses relations avec moi. Mais là, elle poussait le bouchon un peu loin me traitant quasiment de clown et m’invitant à compléter mon affublement par une plume plantée sur la tête.

    gerard leclerc.jpgJe ne sais si mon interlocuteur manifestait ainsi son vif déplaisir à l’égard de la situation de confinement qui nous est imposée, mais je n’ai pu m’empêcher de songer à la signification humaine, sociale que peu bien receler ce port du masque.

    Un masque qui couvre une partie importante du visage et notamment l’expression des muscles du bas du visage, si importante pour communiquer nos sentiments et nos émotions. J’ai suffisamment lu Emmanuel Levinas pour savoir l’importance du visage dans nos relations. Ce visage qui est dénudé, offert, exposé, sans défense, et qui nous impose l’évidence de la présence d’autrui. Autrui qui nous oblige, qui nous rend responsable et nous introduit à la dimension éthique. N’est-ce pas une des raisons qui ont rendu si impératives la question du voile islamiste, a fortiori du niqab, ce voile intégral qui couvre tout le visage à l’exception des yeux.

    L’affaire présente une certaine importance puisqu’elle justifie une page entière du Monde, avec deux interventions qui relativisent d’ailleurs l’expression nue du visage. Non, nous est-il expliqué : « Le masque anti-Covid révèle que ce n’est pas en tant que telle, la dissimulation du visage qui pose problème, mais seulement certaines formes spécifiques de sa dissimulation. » J’avoue que je n’ai pas été complètement convaincu. Même s’il faut se résigner à cette dissimulation partielle, j’espère qu’on en sera au plus vite délivré, ne serait-ce que pour accueillir pleinement le sourire d’autrui.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 19 mai 2020.

  • En Français s'il vous plaît ! C'est bien vu, c'est juste, mais chassez l'intrus !

    Un mélange de deux chroniques aujourd'hui (Rire et sourire un peu et En Français s'il-vous-plaît), pour faire d'une pierre deux coups !

    On profitera d'un sourire pour souligner une fois de plus le ridicule de certaines dénominations imposée - on se demande bien pourquoi - par les différentes chaînes de radio/télévision : C News, qui s'appelle, justement, C News ! Certes, le titre La chaîne info, abrégé en LCI est déjà pris, mais il y a bien d'autres façons de nommer, en français correct, une chaîne dédiée à l'information...

    Et que dire de la grotesque appellation Punchline donnée à l'heure de débat animée par Laurence Ferrari, juste avant le débat de Zemmour sur la même chaîne ? Plus ridicule que "ça", tu meurs !

    Et les non moins grotesques "my million" ou "my TF1" de la chaîne éponyme ? Qui en rajoute avec des "The voice" et autres âneries du même tonneau...

    Voilà, c'est dit. Il est dommage que le très pertinent document suivant ait donc cédé à la mode du n'importe quoi, mais on en appréciera la justesse - pour ce qui est du "fond" - et il suffira de chasser l'intrus, le remplaçant par... INFOX :

    https://www.nextinpact.com/news/106295-fake-news-pourra-officiellement-etre-traduit-par-infox.htm

    101575091_606088676702943_6573814430008606720_o.jpg

    ∗ ∗

     Et, bien sûr, rappelons que cette Chronique est placée sous le signe de La Bruyère :

    "Que dites- vous ? Comment ? Je n'y suis pas; vous plairait-il de recommencer ? J'y suis encore moins. Je devine enfin : vous voulez, Acis, me dire qu'il fait froid : que ne dites-vous : "Il fait froid" ? Vous voulez m'apprendre qu'il pleut ou qu'il neige; dites : "Il pleut, il neige." ... Est-ce un si grand mal d'être entendu quand on parle, et de parler comme tout le monde ?
     Une chose vous manque, Acis, à vous et à vos semblables... c'est l'esprit. Ce n'est pas tout : il y a en vous une chose de trop, qui est l'opinion d'en avoir plus que les autres; voilà la source de votre pompeux galimatias, de vos phrases embrouillées, et de vos grands mots qui ne signifient rien...» (les Caractères, chapitre V, De la Société et de la Conversation, § 7)...
     
    lafautearousseau
  • Les aveux de Cesare Battisti

    par Gérard Leclerc

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    « Cesare Battisti ... Des aveux cinglants et sanglants. »

    Il faudra sans doute attendre quelque temps pour que ceux qui ont pris parti en faveur de Cesare Battisti, convaincus de son innocence, réagissent à ses aveux de culpabilité.

    Il est vrai que pour les intéressés, ces aveux sont cinglants et sanglants. Déjà d’ailleurs, leurs adversaires ne manquent pas de leur jeter à la figure soit leur naïveté, soit une complicité idéologique qui couvrait les forfaits et les crimes des années de plomb. J’ai déjà évoqué le cas de ce militant révolutionnaire, au moment de son arrestation et de sa remise aux autorités italiennes, parce que cette période m’avait particulièrement marqué, même si comme journaliste je n’en ai connu que la dernière phase au début des années 80. Le souvenir que j’en ai gardé est celui d’une surchauffe idéologique qui n’était d’ailleurs pas seulement le propre de l’extrême gauche, parce qu’il y avait aussi en Italie une extrême droite violente, qui n’avait rien à envier à ses adversaires.

    Au terme de cette période de surchauffe, ce fut, évidemment, le désenchantement et la fin d’une certaine forme de militantisme. Pas seulement en Italie, en France également. Le projet d’une prise de pouvoir dans la perspective léniniste était discrédité, avec la dénonciation généralisée du totalitarisme soviétique. J’ai vécu aussi le basculement d’une partie de la jeunesse militante, avec les nouveaux philosophes. Mais que fallait-il faire de ceux qui s’étaient compromis gravement durant les années de plomb ? Repentis ou non, pouvaient-ils être réintégrés dans la vie normale ? Ce fut un peu la doctrine Mitterrand, le président français se voulant accueillant aux militants qui avaient fui la péninsule. Ils n’était pas toujours aisé de déterminer s’ils avaient participé ou non à un terrorisme sanglant.

    Cesare Battisti, lui, le niait farouchement et tout un clan de l’intelligentsia française voulait lui faire confiance, au point même de clamer son innocence avec la plus totale assurance. L’ancien militant révolutionnaire vient de leur porter un coup terrible. Mais au moins, la vérité aura-t-elle recouvré ses droits et les familles des victimes sont-elles reconnues dans leur juste révolte contre un déni absolu de justice. Cesare Battisti leur a présenté ses excuses. Mais c’est sa condamnation définitive qui soldera son aventure tragique. À défaut d’une impossible réconciliation ?  ■ 

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    Gérard Leclerc
  • Jacques Chirac n'est plus, par François Marcilhac

    Ce soir, Jacques Chirac a enfin pris sa revanche sur François Mitterrand : il n’était devenu vraiment président de la République, du moins était-ce l’avis des média, que le soir de la mort de Mitterrand, après un hommage remarqué. C’est Emmanuel Macron qui, ce soir, la lui a donnée, par son intervention très sobre, et surtout très macronienne sur les chaînes de radio et de télévision. Car le Chirac de Macron est évidemment un Chirac macronien : mais le plus terrible, est que le Chirac macronien est le Chirac chiraquien.

    L’homme forçait la sympathie : le nier serait faire de la basse politique. Pierre Pujo, qui le connut bien, étudiant, me l’avait confirmé. Mais si l’on doit respecter les morts, on leur doit aussi, et plus encore, quand il s’agit d’un chef d’Etat, on doit aux Français la vérité. 

    Chirac fut l’homme de toutes les démissions, de toutes les reculades, de tous les abandons, de toutes les compromissions, jusqu’à ce mensonger discours du Vel d’Hiv, auquel Mitterrand s’était toujours refusé. 

    Chirac a tout trahi : tout d’abord ses amis politiques, Chaban-Delmas pour Giscard en 1974, Giscard pour lui-même en 1976  ; le peuple, par une instrumentalisation de la fracture sociale qui se conclut par la nomination de l’ultralibéral Raffarin au poste de premier ministre, aux dépens du gaulliste social Philippe Seguin ; les institutions, par le passage au quinquennat, dans le seul but de se faire réélire président de la République  ; la droite, il est vrai à laquelle il n’appartenait pas vraiment, en transformant un RPR encore tant soit peu gaulliste, pour une UMP livrant définitivement la droite parlementaire française au centre libéral  ; la France, en achevant, après avoir jeté aux orties l’appel de Cochin, le projet mitterrandien de soumission de notre pays à l’Europe.

    Chirac fut un carriériste qui a réussi. Moins que Giscard, il a été l’inspirateur de Macron, c’est-à-dire celui d’une  élite politique qui a remisé la nation dans les oubliettes de l’avenir.