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Une polémique politico-religieuse ? par Gérard Leclerc

La polémique actuelle, dont Benoît XVI est en quelque sorte l’otage, et dans laquelle je me suis refusé d’entrer montre à sa façon combien il est difficile d’échapper à la logique des camps ennemis. Au plus loin que je remonte dans ma mémoire, je ne discerne guère de période de repos ou d’armistice. Dès après la guerre, progressistes et traditionalistes s’opposent avec virulence, aussi bien en raison de leurs opinions politiques que de leurs tendances religieuses. Et ça n’a jamais cessé depuis lors. Il est même possible que ça reprenne de plus belle en ce moment.

13584804_1050497325039319_7100176010205014433_o.jpgFaut-il le déplorer ? Sans doute, mais il faut bien se persuader que c’est un peu la loi de la vie et des forces inhérentes au devenir historique qui impose ses joutes incessantes qui peuvent être cruelles.

En France, le monde catholique, à l’instar du monde politique, s’est trouvé dans la seconde partie du XXe siècle enclin à ce que le grand critique Albert Thibaudet appelait « le mouvement sinistrogyre ». La domination idéologique de la gauche faisait même que la droite répugnait à se reconnaître de droite. N’assisterait-on pas plutôt en ce moment à un mouvement inverse, dextrogyre, avec un renouveau intellectuel de la droite, étant entendu que la gauche inspire toujours et domine même une partie du monde universitaire ? La mort du philosophe britannique Roger Scruton a mis en lumière le retour à une pensée conservatrice, longtemps honnie chez nous.

Faut-il absolument transposer en religion les catégories de la politique ? On ne manque pas de le faire. Il est courant, aujourd’hui, de parler d’un camp conservateur auquel s’opposerait un camp progressiste, même si le concept de progressisme n’est plus le strict équivalent de ce qu’il était au lendemain de la Libération. Cette opposition est sans doute, pour partie, inévitable. Doit-on s’en satisfaire ? Je ne le crois pas personnellement, non seulement parce qu’elle est une menace continue à l’encontre de la communion ecclésiale. Le plus gros risque, c’est l’instrumentalisation des concepts théologiques auxquels il faudrait laisser leur pleine autonomie. Une autonomie qui permet d’affirmer la différence chrétienne par rapport à tous les durcissements et les glaciations idéologiques.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 15 janvier 2020.

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