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Macron et la distanciation sociale, par Arisitide Renou.

Bon, écoutez, les gueux, ça suffit maintenant vos jérémiades.

Vous êtes contagieux ou présumés l’être, par principe, parce que vous êtes des gueux. Vous ne savez pas prendre soin de vous-mêmes, vous n’êtes pas raisonnables. Vous êtes comme les enfants : on vous donne le petit doigt et vous prenez le bras tout entier. Vous avez besoin qu’on décide à votre place, qu’on vous dise quoi faire. Si on vous laissait faire… mieux vaut ne pas y penser, de toute façon on ne vous laissera pas faire.

Donc j’ai ordonné à ma maréchaussée la plus grande vigilance pour traquer ceux qui auraient l’audace de se promener seuls en forêt ou de faire individuellement du sport en extérieur et mes braves préfets font preuve d’un zèle admirable pour interdire, interdire, et interdire encore. Parce que c’est la seule chose que vous comprenez, vous les gueux.

Vous devez rester chez vous, même si chez vous est au milieu de nulle part et que vous ne croisez personne à moins de cinq mètres lorsque vous sortez, comment faut-il vous le dire ? Entre BFMTV, ma bonne radio d’Etat et mes allocutions quasi-quotidiennes, vous avez pourtant de quoi vous distraire.

Mais moi, moi, moi je suis le président-thaumaturge, le virus glisse sur moi comme l’eau sur les plumes d’un canard, je le foudroie du regard comme Greta Thunberg le CO2, là où je passe la contagion trépasse, je suis le Clémenceau de la start-up nation, impavide face au danger et je défie le Covid avec un masque en papier tel le Tigre bravant les obus avec son chapeau mou.

Et puis le bon peuple de banlieue, si jeune, si vivant, si coloré, a besoin de me voir, de me sentir, de me toucher. Je suis pour eux un besoin aussi vital que l’oxygène ou le cannabis. Ah les braves gens ! Eux au moins n’ont jamais porté de gilet jaune…

Allez, rentrez chez vous, les gueux, et plus vite que ça. Laissez décider ceux qui savent tellement mieux que vous, et que décidément vous ne méritez pas.

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