UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Défense nationale - Page 16

  • Défense : Forfaiture et dissidence

     

    par Mathieu Épinay

     

    En avril dernier, le chef d’état-major de l’armée de l’air évoquait la nécessité de «faire évoluer, sur le plan de la souveraineté, les liaisons actuelles telles que la Liaison 16». Longtemps partisan inconditionnel de ce système de communication américain, il reconnaissait donc, à demi-mots, qu’il s’était trompé. Trop tard ! L’installation sur l’ensemble de notre aviation de chasse de la Liaison 16 venait de s’achever : un fiasco d’un demi-milliard d’euros, le chantier ayant paralysé pendant des années des escadres en surchauffe opérationnelle. Il nous coûte, en sus, 10 ans de retard dans le domaine ultra-sensible des liaisons de données tactiques.

    Comme en écho, le patron des opérations aériennes déplorait, en décembre, nos difficultés de coordination avec les aviations russe et syrienne « qu’il faut améliorer sous peine de mettre en jeu la sécurité́ de nos équipages ». En clair, en Syrie comme en Afghanistan, en Libye ou en Afrique, la Liaison 16 ne sert à rien (cf. : Voyage en absurdie, sur politiquemagazine.fr).

    La L 16 a été adopté en 1995 en violation des règles de programmation militaire par une génération d’officiers issue de mai 68, et dont il a bien fallu se contenter, 30 ans après, à la direction centrale. Conçue pour la guerre froide, archaïque sur les plans technique et conceptuel, elle est verrouillée par le Pentagone qui la contrôle et la modifie à son gré. Notre armée a juste le droit de payer les mises à jour d’un système qui mine la souveraineté opérationnelle de nos forces !

    Une dissidence, minoritaire mais forte de la justesse de ses analyses et de sa légitimité opérationnelle, avait tenté de résister, dès 1995, aux sectateurs de la liaison 16. Mais malgré quelques succès ponctuels en état-major, elle était trop isolée pour remporter la partie. Quant à ceux qui avaient compris les enjeux, beaucoup, par appétit de carrière, avaient préféré se taire.

    Un dossier avait été instruit et monté au sommet de la hiérarchie. Seul le général Bentégeat (photo) avait réagi : en 2004, il interdisait la L 16 sur les Rafale en mission stratégique. Mais, après son départ, il avait fallu passer en force pour briser l’omerta et l’affaire fut portée à l’élysée. Silences gênés, indifférence calculée, réponses péremptoires ou menaces à peine voilées : le sujet était trop ésotérique pour en tirer des avantages politiciens et potentiellement explosif par l’éminence de ceux qui s’y étaient compromis. Cependant, la dissidence ne fut pas sanctionnée. Le Conseil d’Etat ne l’aurait pas admis. On bloqua simplement l’avancement des récalcitrants.

    En 2012, le député Jacques Bompard posait à l’Assemblée une question écrite sur la Liaison 16. Elle resta sans réponse. Un général, retiré de ces affaires qu’il avait bien connues, s’en étonna auprès du ministre. Il lui en proposa une. Parut alors au J.O. celle, piteuse, des états-majors dont notre général adressa au ministre une critique cinglante restée, elle aussi, sans réponse. Interpellés par ces échanges, deux sénateurs voulurent alors le rencontrer. Curieusement, ils annulèrent le rendez-vous au dernier moment. On en resta là.

    Pour autant, plus personne à Brienne n’ignore que notre aviation a été dotée, en dépit du bon sens, d’un système américain ruineux et inadapté qui compromet lourdement notre indépendance. Ainsi mensonges, esquives et silences coupables en des matières sensibles confinent-ils parfois à la forfaiture. 

    Collectif de spécialistes des questions de Défense

  • Que faire face à l’État islamique ?

     

    par Georges-Henri Soutou

    Les attentats du 13 novembre ont ouvert les yeux de ceux qui refusaient encore de le voir : la France est engagée dans une guerre, à la fois intérieure et extérieure, contre l’État islamique. Reste une question : que faire ?

    Les attentats du 13 novembre à Paris l’ont démontré : la France est désormais totalement impliquée dans la crise géopolitique provoquée par l’État islamique (EI). Plus encore, du fait de la présence d’une considérable population d’origine musulmane sur notre territoire, la paix civile et les structures mêmes de notre pays sont directement visées par cette forme nouvelle de terrorisme international.

    L’EI n’est sans doute qu’un proto-état, mais il administre un territoire. Et il contrôle des terroristes à l’extérieur de ses frontières : comme l’affirme un rapport émanant des services du procureur général de la Confédération helvétique, récemment publié dans la presse suisse, certains des auteurs des attaques contre Paris venaient de Syrie. Ses moyens financiers, considérables, lui viennent du racket local, de la vente du pétrole, du trafic d’œuvres d’art. Son stock d’armes, d’origine irakienne, n’a rien à envier à celui des états voisins et le risque serait qu’il puisse un jour se doter d’armes chimiques. Le but de l’EI est d’établir un « califat », d’abord sur le Moyen-Orient puis élargi à l’ensemble des pays musulmans.

    Certes, ses troupes ont subi récemment des revers sur le terrain, face aux forces kurdes et irakiennes en particulier. Mais il poursuit de toute évidence une double stratégie. Une stratégie offensive d’expansion territoriale, qui s’exerce actuellement en direction de la Libye et qui, à terme, vise l’Arabie saoudite, fragile et à la position ambiguë. Et une stratégie défensive, destinée à empêcher toute intervention extérieure sur son territoire. Cette dernière s’est d’abord traduite par une guerre « asymétrique », à l’origine de l’État islamique, menée par d’anciens militaires irakiens sunnites entrés en révolte après l’occupation américaine et britannique. Guerre victorieuse puisqu’elle a largement réussi à faire échouer les projets de Washington en Irak, la quasi-totalité des troupes américaines quittant le pays avant sa stabilisation politique.

    Un terrorisme multiforme

    Le terrorisme international est ensuite devenu l’autre forme de cette guerre « asymétrique ». L’attentat à la gare d’Atocha (190 morts), à Madrid, en 2004, a précipité la défaite électorale du conservateur Aznar… et le retrait des troupes espagnoles d’Irak. Quant aux attentats du 13 novembre à Paris, ils ont isolé la France au sein d’une Union européenne où beaucoup pensent que Paris aurait été mieux inspiré de ne pas aller bombarder les positions de l’EI. C’est précisément l’objectif recherché : faire pression sur Paris pour qu’il renonce à intervenir. à cela s’ajoute le fait que l’EI ne peut que tirer profit d’une sidération de l’Europe face à la crise des migrants et à la radicalisation de certains jeunes musulmans européens qui vont grossir les bataillons de Daech.
    Ce terrorisme est donc multiforme : autochtone, il puise ses forces vives dans nos banlieues ; international, il pratique avec Daech un terrorisme d’« État flou » qui consiste à isoler les dirigeants des pays visés en terrorisant leurs opinions publiques, à dialectiser les différentes composantes de l’adversaire et à provoquer, par le cycle attentats-répression, des réactions de solidarité de certaines populations avec les terroristes.

    Que faire ?

    Face à l’État islamique, deux priorités doivent guider l’action de la France : la sécurité chez nous et la stabilisation du Proche-Orient, mais aussi de l’Afrique du Nord et du Sahel. Car c’est bien l’immense monde sunnite qui est en jeu et qu’il faut considérer dans son ensemble. La situation s’est tellement aggravée que l’attitude d’abstention prônée par certain – qui était sans doute la bonne en Irak en 2003 et l’eût été sans aucun doute en Libye en 2011 –, n’est plus suffisante face à l’EI.

    Il s’agit donc de concentrer ses forces et de diviser celles des adversaires. Du point de vue français, l’urgence est à la recherche d’alliés. Force est de constater qu’actuellement nos intérêts stratégiques convergent avec ceux de la Russie et de l’égypte mais sont opposés à ceux de l’Arabie saoudite et de la Turquie et différents de ceux des États-Unis qui considèrent toujours que leurs adversaires principaux dans la région sont les Russes et les Iraniens.

    Au Sahel, la France ne peut pas faire l’impasse sur une coopération avec l’Algérie, même si les relations sont complexes. Le danger serait de refaire l’erreur de la guerre froide en subsumant tout sous le conflit contre l’EI. Il y a des oppositions locales à exploiter, entre sunnites, ou à propos des Kurdes. La situation doit s’apprécier de façon rigoureusement objective.

    Action extérieure et action intérieure

    La nouveauté du conflit implique une coordination précise entre action extérieure et action intérieure. à l’extérieur, il faut se concentrer sur l’adversaire principal – qui n’est pas Assad ! – et diviser les autres. Premièrement : viser les ressources vulnérables de l’État islamique (transports de pétrole, trafics d’œuvres d’art, flux financiers internationaux). Deuxièmement : s’appuyer sur les éléments chiites de la région pour le refouler sur le terrain car les Kurdes refuseront d’intervenir au-delà des limites de leur territoire. De plus, ces derniers compliquent encore les relations de l’Occident avec la Turquie, puissance sunnite et de plus en plus « ottomane ».

    A l’intérieur, une politique antiterroriste, dure mais chirurgicale, s’impose : elle doit éviter de solidariser les musulmans avec les extrémistes tout en intégrant les deux directions stratégiques, intérieure et extérieure. Dans l’immédiat, Paris peut agir sur des problèmes particuliers : cesser l’opposition systématique à Assad (discrètement, nous avons déjà commencé) ou réexaminer la question touarégue qui préexiste au problème islamiste au Mali.

    Une politique d’équilibre

    A plus long terme, quelle pourrait être l’évolution de la situation ? On sait la volonté des Etats-Unis et de leurs alliés, en particulier l’Arabie saoudite, de créer un grand ensemble sunnite. En face, l’Iran, allié à la Russie, l’Irak et des groupes chiites comme le Hezbollah libanais, entendent constituer un ensemble chiite, géographiquement d’ailleurs beaucoup moins étendu que celui de leurs rivaux. En effet, les ambitions iraniennes sont régionales alors que le sunnisme s’étend de l’Atlantique à l’Asie centrale.

    Viser à l’équilibre entre ces deux grands groupes est l’intérêt de la France, même si, comme c’est probable, les frontières héritées de la Première Guerre mondiale et de la fin de l’Empire ottoman ne survivent pas à la crise actuelle. En outre, avec l’aide de la Russie et de l’Égypte, le deuxième volet de cette stratégie différenciée viserait à permettre aux minorités religieuses – notamment chrétiennes, druzes, alaouites – de se maintenir le long de la Méditerranée, à portée d’intervention aéronavale, dans des états, comme le Liban ou la Syrie, encouragés à leur faire un sort correct. Quant aux États-Unis, ils continueront à garantir en dernier recours la sécurité d’Israël. Mais tant que Jérusalem n’aura pas accepté une solution étatique à la question palestinienne, toute tentative de reconstruction et de stabilisation du Moyen-Orient échouera tôt ou tard.

    En ce qui concerne la menace déjà actuelle sur la Libye, qui grandit de jour en jour, la solution pour notre pays est la même qu’au Sahel : coopérer avec l’Égypte et les pays d’Afrique du Nord dont les dirigeants sont directement concernés par la menace islamiste. Le chemin sera long et difficile. Il implique de plus de revoir notre organisation de défense et de sécurité. En admettant enfin la notion si discutée d’un continuum sécurité-défense. 

    de l'Institut. Historien

  • Une guerre

     

    par Jean-Baptiste d'Albaret

     

    Il était interdit de le dire, mais il s’agit donc bien d’une guerre. François Hollande a lâché le mot qu’il s’était jusqu’à présent refusé à prononcer. Une guerre qui, depuis les terrains d’Afrique et du Proche-Orient, se propage sur notre sol et se déroule désormais à l’intérieur même de notre société où des islamistes radicalisés, qui sont aussi des ressortissants français, massacrent à la kalachnikov ceux qui sont leurs compatriotes. Ce 13 novembre, notre pays a soudainement pris conscience de la gravité de la situation. L’ennemi peut frapper n’importe qui, n’importe où, n’importe quand. Avec une rapidité d’exécution sans précédent et une sauvagerie qui atteint des sommets d’abomination barbare.

    Depuis janvier, les alertes sérieuses n’avaient pourtant pas manqué. L’attaque avortée dans le Thalys ? L’étudiant soupçonné de planifier des attentats contre des églises à Villejuif ? L’homme mis en examen pour avoir décapité son employeur, en Isère, avant d’accrocher sa tête à un grillage avec le drapeau noir des milices islamistes ? Des « actes isolés » de « loups solitaires », le fait de simples « déséquilibrés », affirmaient, sans rire, les chœurs pudibonds de l’idéologie dominante, sans vouloir entendre les policiers et les magistrats, comme le juge anti-terroriste Marc Trévidic, qui mettaient en garde contre la catastrophe à venir… Pour ces thuriféraires du « vivre-ensemble », encore enivrés des slogans puérils de « l’après-Charlie », l’essentiel, bien entendu, était de ne surtout pas « stigmatiser ».

    Or, par un retournement sémantique littéralement sidérant, les voilà qui parlent aujourd’hui de « guerre de civilisations » ! Le si décrié Samuel Huntington tient sa revanche : après l’effondrement du bloc communiste, affirmait le professeur américain dans un livre fameux paru en 1996, les conflits ne seront plus fondés sur des clivages idéologiques et politiques, mais sur des clivages culturels et religieux… Nous y sommes, tout le monde en convient.

    Mais, pour mener une guerre, encore faudrait-il savoir la penser et s’entendre sur le terme « civilisation »… Or, contrairement à ce que feignent de croire nos hommes politiques qui n’ont que le mot « République » à la bouche, ce ne sont pas tellement les « valeurs républicaines » – ridiculement réduites aux loisirs offerts par le mode de vie occidental – qui ont été visées par l’islamisme radical. C’est la France, considérée, bien malgré ses dirigeants, comme une terre chrétienne – un pays « croisé » comme il est dit dans le communiqué de revendication des attentats publié par Daesh. Indépendamment des confessions particulières des victimes, c’est donc à l’identité profonde de notre pays – ce mot tabou ! –, que les assassins s’en sont pris.

    Après cette tragédie, les Français seraient en droit d’attendre ce que le philosophe Michel Onfray appelle une « grande politique ». Mais des hommes qui ont fait du mépris des racines chrétiennes de notre pays et de la repentance généralisée la justification de toute leur vie publique, peuvent-ils saisir les enjeux posés par ce « choc de civilisation » ? Ce n’est que du bout des lèvres que les autorités ont évoqué le terrorisme « djihadiste » pour ne pas le qualifier d’islamiste, ce qu’il est concrètement. Ce déni fait des ravages. Il consiste à nous culpabiliser en « victimisant » les musulmans au nom d’une laïcité dévoyée qui fait de l’islam la religion des réprouvés.

    Cette idéologie a fait le lit de l’islamisme radical. Elle a enfanté des monstres dans ces « quartiers perdus de la République » dont on n’a pas fini d’entendre parler. écoutons, à ce propos, l’écrivain algérien Boualem Sansal, interrogé dans le Figaro Magazine : « Les intellectuels qui, tels des idiots utiles, marchaient dans ce système de la victimisation de l’islam et de l’immigré ne se rendent pas compte du mal qu’ils font, et d’abord aux musulmans ». Qui l’entendra ? 

    Rédacteur en chef de Politique magazine

  • Alain de Benoist : « La paix est une chose fragile, et ne sera jamais l’état naturel d’une société… »

     

    Un entretien, sur Boulevard Voltaire, où, une fois encore, Alain de Benoist rappelle une vérité élémentaire ...

    Il y note que la guerre est une constante de l'Histoire, qu'elle n'est naturellement pas abolie parce qu'il est impossible d'en faire disparaître les causes; qu'enfin - ce que Maurras expliquait déjà en termes presque identiques - « l’abolition de l’État-nation n’y changerait rien : au sein d’un "État mondial", les guerres étrangères seraient seulement remplacées par des guerres civiles. »   LFAR  

     

    1530443371.jpg« Cette fois, c’est la guerre », titrait Le Parisien au lendemain des attentats du 13 novembre. « Nous sommes en guerre », a, lui aussi, déclaré Manuel Valls. C’est votre avis ?

    Bien sûr. Mais pourquoi le dire si c’est évident ? Toute la question est là : nous sommes en guerre, mais beaucoup de Français ne le comprennent pas. Aux attentats du 13 novembre qui, à la différence de ceux de janvier dernier, ne visaient personne en particulier, mais tout le monde indistinctement, ils répondent en des termes convenus qui ressortissent principalement au registre humanitaire (« tristesse, horreur »), lacrymal (« ayons une pensée pour les victimes ») et maternel (« protégez-nous des méchants »). Ils observent des minutes de silence et allument des bougies comme ils le feraient à l’occasion d’une tuerie perpétrée par un fou dans une école, d’une catastrophe aérienne ou d’un tremblement de terre meurtrier. Ils proclament « même pas peur », quitte à détaler comme des lapins à la moindre fausse alerte. Peur, insécurité, psychose. En fin de compte, les attentats se ramènent à un déchaînement de violence incompréhensible dont sont responsables « ceux qui aiment la mort » et dont sont les victimes « ceux qui aiment la vie ». Ce vocabulaire, cette attitude, ces réactions ne sont pas ceux de gens qui ont compris ce qu’est la guerre. Les attentats ont frappé des hommes et des femmes qui n’avaient pas le sentiment d’être en guerre ou d’en vivre une.

    Il n’est jusqu’au terme de « kamikazes » qu’on voit maintenant employé partout, alors qu’il est totalement inapproprié. Les pilotes kamikazes (« vent divin ») étaient des soldats japonais qui sacrifiaient leur vie en allant frapper des objectifs militaires, pas des fanatiques qui allaient se faire exploser pour tuer des civils !

    Comment expliquer cette incompréhension ?

    D’abord parce que cette guerre est d’un genre particulier, puisqu’elle combine guerre conventionnelle sur le terrain et terrorisme, et que l’ennemi se recrute en partie chez nous. Ensuite, parce qu’on n’a jamais vraiment expliqué aux Français pourquoi nous avons choisi de nous y engager. Devions-nous prendre part aux côtés des Américains au conflit qui, à l’heure actuelle, oppose les sunnites et les chiites ? Et pourquoi nous acharnons-nous à refuser toute collaboration avec la Syrie et l’Iran, qui combattent Daech les armes à la main, tout en continuant à faire la cour aux dictatures pétrolières du Golfe, qui soutiennent directement ou indirectement les djihadistes ? Un tel manque de clarté ne favorise pas la compréhension.

    La vraie raison, cependant, est ailleurs. En dehors des guerres liées à la décolonisation (Indochine, Algérie), la France est en paix depuis 70 ans. Cela veut dire, non seulement que les jeunes générations n’ont jamais connu la guerre, mais – cas unique depuis des siècles – que leurs parents ne l’ont pas connue non plus. Dans l’imaginaire collectif de la majorité des Européens, la guerre, c’est fini. Ou plus exactement, c’est fini chez nous.

    En dépit des événements qui ont ravagé l’ex-Yougoslavie, et de ce qui se passe actuellement en Ukraine, ils ont le sentiment qu’en Europe, la guerre est devenue impossible. Ils s’imaginent que la construction européenne a créé un état de paix qui ne peut que durer (en réalité, c’est l’inverse : l’Europe n’a pas empêché la guerre, c’est la fin de la guerre qui a permis de créer l’Europe). Bien sûr, ils savent que l’armée française poursuit des « opérations » dans certains pays, comme le Mali, mais tout cela leur apparaît comme quelque chose qui ne les concerne pas, d’autant que les théâtres d’opérations sont lointains.

    C’est aussi la raison pour laquelle ils parlent de « scènes d’apocalypse » pour désigner des attentats qui ont fait 130 morts. Quels mots emploieraient-ils pour désigner ces périodes de la Première Guerre mondiale où les combats faisaient plus de 20.000 morts par jour ? Il leur reste à apprendre que la paix est une chose fragile, et qu’elle ne sera jamais l’état naturel d’une société. Y compris en Europe.

    Le vieux rêve de « faire disparaître la guerre » n’en reste pas moins présent dans les esprits… même s’il n’y a jamais eu autant de guerres dans le monde que depuis que la guerre a été officiellement abolie !

    Surtout dans l’esprit des pacifistes qui veulent « faire la guerre à la guerre », sans même s’apercevoir du caractère contradictoire de ce slogan. Mais le pacifisme n’est pas la paix, c’est même le contraire. Lorsqu’en 1795, Emmanuel Kant publie son Projet de paix perpétuelle, qui s’inscrit dans le sillage de l’abbé de Saint-Pierre (Projet pour rendre la paix perpétuelle en Europe, 1712-1713), il se contente de faire de la « paix perpétuelle » une exigence de la raison pratique : « La raison moralement pratique énonce en nous son veto irrévocable : il ne doit pas y avoir de guerre. » On voit par là qu’il s’agit d’un vœu pieux, car s’il était possible de réaliser en pratique ce qui ne peut relever que du domaine de la raison pure, la distinction entre l’empirique et le métaphysique n’aurait plus de raison d’être. Le projet kantien postule en réalité la domination du droit par la métaphysique et la morale, et l’affirmation de la souveraineté de la métaphysique sur la pratique.

    La paix ne se conçoit pas sans la guerre, et le contraire est également vrai. La guerre restera toujours une possibilité, parce qu’on ne pourra jamais faire disparaître ce qui la provoque, à savoir la diversité virtuellement antagoniste des aspirations et des valeurs, des intérêts et des projets. L’abolition de l’État-nation n’y changerait rien : au sein d’un « État mondial », les guerres étrangères seraient seulement remplacées par des guerres civiles. On ne fait pas disparaître un ennemi en se déclarant « pour la paix », mais en se montrant plus fort que lui. 

    41xYQ2k287L__SL300_.jpg

    Entretien réalisé par Nicolas Gauthier - Boulevard Voltaire

     

  • Remise des képis blancs de la Légion à Béziers : L'allocution de Robert Ménard est à lire ...

     

    Un très beau symbole, la Légion avait choisi Béziers pour une remise de képis blancs, le 30 septembre dernier.

    Le lieutenant-colonel Nicolas Dufour avait en effet choisi Béziers pour cette cérémonie de remise des képis blancs aux légionnaires de la compagnie d'engagés volontaires du 4ème régiment étranger.

    A cette occasion, Robert Ménard, maire de Béziers, a prononcé, en honneur de la Légion étrangère, l'allocution qui suit.

    « Bonjour à tous,

    Je suis très heureux de partager avec vous ce moment exceptionnel pour vous tous, qui coiffez désormais ce képi blanc chargé de tant de symboles !

    Oui, c'est un jour où votre vie bascule. Avec ce képi blanc, ce képi tant acclamé par les foules, ce képi que vous avez su mériter, vous entrez dans un corps légendaire. Et je n'oublie pas qu'on n'entre pas comme ça dans la Légion. À rebours d'une société où certains voudraient que tout se vaut, ici, seuls les meilleurs sont récompensés. La sélection est rude, un candidat sur huit seulement est reçu dans cette élite militaire, dans cette élite de l’armée.

    Et ce n'est pas un hasard, car depuis bientôt deux siècles, la Légion étrangère écrit une histoire faite de sueur, de sang et d'honneur ! À travers ses exploits, à travers la bravoure absolue de ses hommes, la France est honorée... et redoutée partout dans le monde. Par vos sacrifices, le Drapeau flotte haut et fort dans le ciel de nos combats. Les ennemis qui doivent affronter la Légion savent que le prix à payer sera lourd, extrêmement lourd.

    Mais, loin des champs de bataille, la Légion remplit une autre mission pas moins glorieuse : elle est l'un des derniers lieux où l'on fabrique encore des Français ! De vrais Français.

    En effet, à l'heure où le verbe fatigué des politiciens ne sait plus dissimuler leur échec, chez vous, l'intégration se porte à merveille ! Sous l'uniforme légionnaire, Français de souche et Français de cœur se retrouvent unis comme les doigts de la main pour défendre nos couleurs.

    Dans votre institution, pas de débat, pas de causeries sans issue sur la Nation. Vous l'aimez, un point c'est tout. Vous la défendez, jusqu'au bout de vous-mêmes. Sans broncher, même face au vent contraire. L'auteur du Mémorial de Sainte Hélène, Las Cases, pourtant espagnol d'origine, disait se sentir « fanatiquement français ». Vous comprenez, vous partagez – je le sais - ce sentiment.

    Par le sang versé, les nombreux étrangers qui composent vos troupes peuvent devenir pleinement Français au regard de la loi. On est loin des bouts de papiers qui rendent automatiquement français certains de nos pires ennemis ! Vous, la France coule dans vos veines, la France brille dans vos regards.

    Nouveaux légionnaires, j'espère que vous en avez conscience, vous êtes les soldats de l'immuable, les soldats de la tradition. Véritable baromètre de l'histoire du monde, votre grande famille accueille parfois des réprouvés. »   

    Transmis par Marc Rousset

    www.marcrousset.over-blog.com

  • HISTOIRE • L’histoire militaire autrement

     

    Par Ludovic Greiling

    En mars 1918, en pleine guerre, les ingénieurs allemands de la compagnie Krupp réalisent une prouesse technologique : la projection d’un obus à plus de 120 kilomètres de son point de tir, à une époque où les canons les plus gros n’excédaient pas un rayon de 30 à 40 km, rappellent les éditions Pierre de Taillac dans un livre riche en iconographie.

    Pour se faire, ils inventent des tubes géants qui projettent les obus à 1500 mètres à la seconde, les font grimper jusqu’à 45 kilomètres d’altitude dans les couches raréfiées en gaz de l’atmosphère, puis les font retomber à un ou deux kilomètres près sur leurs objectifs.

    Prouesse technologique, impact mineur

    Le but de l’Etat-major allemand ? Atteindre la capitale et provoquer la panique dans Paris, en même temps qu’il décide de lancer des offensives qui enfoncent le front situé à une centaine de kilomètres.

    Si la percée allemande et les tirs des Paris Kannonen provoque le départ de près de 500 000 habitants à partir de mars 1918, la plupart des Parisiens demeurent sur place et s’habituent aux bombardements, dont le bilan s’avère limité : en quatre mois et demie, 320 projectiles auront frappé Paris et sa banlieue, provoquant la mort de 256 personnes et en blessant 625.

    Après la guerre, en dépit des efforts allemands pour garder secret les plans de cette arme unique, les services français recueilleront témoignages et documents révélant en partie les secrets de fabrication de la firme Krupp.

    Mais l’histoire de la balistique à très haute altitude ne s’arrête pas là.

    Dans les années 50 et 60, un brillant ingénieur canadien reprend l’idée et les plans des Paris Kannonen, et tente de concevoir pour les gouvernements canadiens puis américains des lanceurs de satellites à bas coût.

    Ces projets sont finalement abandonnés en Amérique du Nord, mais l’homme relance son activité en privé. Dans les années 80, il propose ses services à plusieurs gouvernements, dont l’Irak, ce qui provoquera les craintes du voisin israélien. Il sera mystérieusement assassiné par balles en mars 1990 à Uccle, une cité périphérique de Bruxelles.

    Au total, voici un livre rigoureux et bien écrit, brillamment illustré par les éditions Pierre de Taillac qui publie des photos exceptionnelles.  

    large.jpg

    Feu sur Paris ! L’histoire vraie de la Grosse Bertha, par Christophe Dutrône (éd. Pierre de Taillarc – 30 euros).

     

  • Actualiser la programmation militaire, par Mathieu Épinay

     

    Une remarquable note au contenu technique pour ceux qui suivent les questions de Défense. Elle a aussi le mérite - dans son premier paragraphe - de signaler et rappeler les régions où la dangerosité multiforme du monde - jamais disparue - s'est accrue. Elle nous impose de maintenir, moderniser, renforcer l'ensemble de nos forces armées, qu'il s'agisse d'assurer la sécurité intérieure du territoire, notre capacité d'intervention extérieure, comme notre force de frappe nucléaire. Aucun des risques auxquels nos armées sont destinées à faire face n'est aujourd'hui écarté - même si l'urgence de notre sécurité intérieure apparaît aujourd'hui avec le plus d'évidence. LFAR  

     

    Surchauffe sur terre, sur mer, dans le ciel, au Mali et en Irak, du détroit de Bab el Mandeb au canal du Mozambique ou au golfe de Guinée, au dessus des pays Baltes, aux portes de l’Ukraine ou de la Syrie, au large de la Libye et de Lampedusa et jusqu’au cœur de Paris : nos forces entrent dans une nouvelle période de forte activité.

    Les succès à l’export de notre industrie de défense ajoutent une pression supplémentaire: nos militaires sont évidemment sollicités, c’est la règle, pour la formation des clients sur les Rafale, frégates, systèmes terrestres vendus aux Egyptiens, Qataris, Saoudiens ou Libanais…

    Cette situation n’est probablement pas étrangère à la prise de conscience du gouvernement qui, pour financer notre défense, renonce aux chimères des « société de projet » (montage financier confinant à la cavalerie) et aux hypothèques des ventes d’immeubles ou de fréquence hertziennes pour des crédits budgétaires en bonne et due forme.

    Après 2 ans d’exécution de la loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019, il prépare donc un projet d’actualisation qui octroie pour les 4 ans restants 3,8 milliards supplémentaires, ce qui n’est pas mince pour un budget annuel de 31 milliards. Par ailleurs la moindre progression des indices économiques permet à l’inspection générale des finances et au contrôle général des armées, dans une étude conjointe, d’identifier 1 autre milliard sur la renégociation des coûts d’équipements. Total 4,8 milliards.

    Le projet de loi en affecte 2,8 à la masse salariale pour maintenir 18500 postes qu’il était naguère prévu de supprimer: 11000 seront rendus à l’armée de terre; elle peut ainsi poursuivre une mission de « gardiennage des lieux de cultes » qui fait débat : le premier ministre a demandé une étude sur l’opportunité de cet emploi en supplétif des forces de sécurité. 2500 autres postes seront rendus ailleurs. Quant aux 5000 restants, ça tombe bien, on n’avait pas encore réussi à les identifier.

    2 milliards seront affectés à l’équipement. L’armée de terre gagne ainsi 7 hélicoptères Tigre et 6 hélicoptères de transport NH 90 pour renforcer un parc très sollicité par les sables du désert et les élongations d’un théâtre africain plus vaste que l’Europe. L’armée de l’air devrait étoffer sa flotte de 14 transport tactiques américains Hercule: Il s’agit de palier les retards et déboires de l’Airbus militaire A400: ses performances exceptionnelles génèrent des turbulences de sillage exceptionnelles …qui interdisent le ravitaillement en vol des hélicoptères alors que cela faciliterait bien les opérations africaines. Des C130 Hercule, plus légers, achetés d’occasion avec des nacelles de ravitaillement en vol feront donc le travail.

    Les prochaines livraisons de Rafale iront à l’exportation, conformément aux espérances, l’armée de l’air n’en prendra que 26 sur les 66 prévus par l’industriel sur la LPM. En 2018 ils viendront armer le deuxième escadron des forces stratégiques à Istres, remplaçant ainsi les derniers Mirage 2000N. 

     - Politique magazine

  • Questions autour du Charles De Gaulle, par Guillaume Priou*

     

    Sans doute, cet article pose des questions et peut susciter le débat...

    Le Charles De Gaulle rentre de quatre mois de mission en océan Indien, plus précisément dans le golfe Persique d’où ses avions ont participé aux opérations en Irak. La France est en guerre dans cette partie du monde où elle déploie régulièrement son porte-avions, son aviation bombarde quotidiennement les positions de l’État islamique au côté de l’aéronavale américaine : la question ne se pose pas de savoir s’il fallait y envoyer le fleuron de la Royale. Ne pas le faire aurait été équivalent à décider de son désarmement sine die.

    Mais au-delà de cette intuition initiale, le retour du groupe aéronaval à son port d’attache est l’occasion de dresser un bilan en demi-teinte. Du côté obscur, vient tout d’abord le discours de François Hollande annonçant le départ du porte-avions dans ces vœux aux armées, à bord du Charles De Gaulle, tout imprégné de ce fameux « esprit du 11 janvier ». Alors qu’un tel déploiement nécessite des semaines de préparation, le président nous a laissé entendre qu’il s’était fâché tout rouge et ordonné l’appareillage immédiat de 2 800 marins… Les terroristes allaient voir ce qu’ils allaient voir !

    Et c’est la seconde et principale ombre au tableau : l’État islamique n’a rien vu d’autre qu’un motif supplémentaire de tourner en dérision l’engagement militaire de la France au côté des Américains : la cyber-attaque de TV5 monde, qui fait explicitement allusion au Charles De Gaulle, n’est-elle pas aussi spectaculaire que la mise en œuvre d’un porte-avions nucléaire ? En attendant, les bombardements de la coalition permettent à peine de stopper la progression des djihadistes sur le terrain, mais à quel prix ! Le porte-avions rentre à Toulon mais la bannière noire du calife continue de flotter sur Mossoul.

    Heureusement, il y quand même quelques motifs de se réjouir de cette mission « Arromanches » qui se résument en ceci : la France appartient toujours au club restreint des puissances militaires capables d’agir au loin. Et pour cela, il arrive encore qu’elle soit prise au sérieux dans les dossiers stratégiques.

    Par les Américains d’abord, qui ont ouvert leurs états-majors à l’occasion de ce déploiement pour intégrer le groupe aéronaval français dans leur dispositif militaire, ce qui est tout de même plus efficace pour coordonner des opérations aériennes complexes… Si la participation du Charles De Gaulle allège modestement l’effort de guerre américain, c’est surtout un gage de confiance de l’oncle Sam, et la preuve d’une convergence d’intérêt avec lui, ce qui est souvent le cas dans les dossiers sécuritaires.

    On peut se demander aussi si la présence du porte-avions aura pesé sur les négociations avec l’Iran à propos du nucléaire, négociations qui ont connu un quasi dénouement pendant la présence du Charles de Gaulle dans le golfe Persique. En soi, certainement pas directement, mais que le plus virulent des négociateurs dispose d’une telle capacité militaire lui donne tout de même un peu de poids. Pourvu que ça dure, pourvu surtout que la diplomatie française sache l’utiliser…

    Enfin, l’indépendance militaire de la France, dont le porte-avions est le symbole plutôt que la garantie, a permis concomitamment à ce déploiement, de finaliser la vente de Rafale aux pays qui cherchent un avion moderne indépendant de la technologie américaine. Espérons seulement que l’industrie de défense de la France soit toujours au service de son indépendance stratégique et non l’inverse, ce dont on peut malheureusement commencer à douter. 

      - Politique magazine

  • Sergent-chef Thomas Dupuy : un jeune-homme qui, lui, est mort pour la France

    dupuy-20141029

     

    Naturellement, cette nouvelle retentit moins dans l’espace médiatique que celle du jeune Rémi Fraisse, victime d’une grenade offensive lors d’une manifestation d’écolo-anarchistes. D'un côté, l’un n’a fait que son devoir et, pour les médias, il ne mérite rien (ou presque). L’autre, au contraire, s’est opposé de toutes ses forces à une retenue d’eau, s’est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Mais il a droit à tous les honneurs et tous les couplets laudateurs, dithyrambiques et naturellement polémiques !  Henri Saint-Amand, Boulevard Voltaire  ♦

     

    Engagé dans une opération visant le camp d’un groupe jihadiste dans le massif de Tigharghar, dans le nord du Mali, le sergent-chef Thomas Dupuy, du Commando Parachutiste de l’Air n°10, a mortellement été touché au cours des combats.

    Né en 1982 à Toulouse, Thomas Dupuy a 23 ans quand il s’engage en qualité d’élève sous-officier au sein de l’armée de l’Air.

    Nommé sergent à l’issue de sa scolarité à l’École des sous-officiers de l’armée de l’air de Rochefort, il rejoint l’Escadron des fusiliers commando de l’Air, à Dijon, pour y suivre sa formation spécialisée. Le 9 octobre 2006, il est affecté au CPA n°30 de Bordeaux-Mérignac, où il sert au groupe Rapace puis à la cellule MASA (mesures actives de sûreté aérienne) en qualité de tireur d’élite. Il intègre ensuite un module « Personnel Recovery » (Récupération de personnel).

    Au début de l’année 2007, il effectue une mission au Togo et assume les responsabilité de chef de poste de commandement de la protection. Deux ans plus tard, il est affecté au CPA n°10 d’Orléans et rejoint le groupe 12C en tant que chuteur opérationnel. Après un déploiement à Djibouti, il est engagé, en 2011, sur alerte dans la bande sahélo-saharienne (BSS) en qualité d’équipier groupe action.

    « Il s’est particulièrement distingué en apportant un soutien sans faille à son chef, dans la préparation à l’engagement du groupe, lors d’un saut opérationnel à grande hauteur sur une zone d’opération tenue par des preneurs d’otages, tout cela dans des conditions difficiles et dans des délais extrêmement réduits », souligne le Sirpa Air.

    Grâce à ses qualités de combattant et son comportement toujours exemplaire, il est cité en exemple et reçoit la Croix de la Valeur Militaire avec étoile de bronze. Toujours en 2011, le jeune sous-officier s’est une nouvelle fois distingué en Afghanistan. Une fois, pris à partie par des insurgés au cours d’une mission d’infiltration en territoire hostile, il a pu appuyer efficacement le désengagement « d’éléments amis ». Plus tard, il rispostera efficacement alors que son groupe est pris sous le feu des rebelles. Il sera toutefois blessé par des éclats de roquette. Son comportement, encore exemplaire, lui vaudra ’attribution de la Croix de la Valeur militaire avec étoile d’argent.

    Promu sergent-chef en juillet 2013, il avait rejoint le Mali depuis le 2 août dernier. Comme l’indiquait le communiqué du ministre de la Défense, il était « un spécialiste reconnu dans des domaines aussi variés que l’appui aérien, les transmissions opérationnelles et le saut à ouverture très grande hauteur ». D’après sa hiérarchie, il était aussi un « élément incontournable de son groupe » et un « camarade apprécié de tous ».

    Le sergent–chef Thomas Dupuy était titulaire de la Croix de la Valeur militaire avec étoile d’argent et étoile de bronze, de la médaille d’outre-mer agrafe Sahel et République de Côte d’Ivoire, de la médaille d’argent de la défense nationale et la médaille des blessés.  ♦

     

  • Bis repetita placent : pour la deuxième fois, "la grande Muette" sort ses griffes, et "se sort" des griffes hostiles...

    helicoptere_tigre_01.jpgCahuzac s'en souvient encore, et s'en souviendra toujours : on sait comment il a payé sa tentative de rogner ses ailes à l'Armée...

    Aujourd'hui, bien aidée par un Jean-Yves Le Drian qui, sur ce coup, ne mérite que des éloges, l'Armée vient, une fois de plus, de détourner le mauvais coup...

    Saluons donc un ministre qui sort de la grisaille actuelle, dans laquelle dominent très largement amateurisme et incompétrence. Ce que Le Drian a fait, il l'a bien fait, et c'était ce qu'il fallait faire, dans l'immédiat et dans l'urgence.

    (photo : hélicoptère français Tigre)

    Lire la suite

  • Obsèques d'Hélie de Saint Marc à Lyon : l'hommage du général Dary...

    HELIE DE SAINT MARC.jpg"J’ai fait le déplacement vendredi après midi à la cathédrale Saint Jean, à Lyon. Toutes les gorges serrées pendant l’éloge du Gal Dary ... JLF" :

    Eloge funèbre du Cdt de Saint-Marc VF.pdf

     

  • Pour un budget militaire à 4% : d'accord avec Philippe Schneider, dans son éditorial de La Lorraine royaliste...

    4256901757.jpgLe numéro 301 de La Lorraine royaliste vient de paraître; outre un très bon article de Jean-Marie Cuny, dont nous reparlerons, sur La Lorraine et le nationalisme français, il contient l'éditorial de Philippe Schneider, que vous lirez ci-après, dans lequel il affirme, avec raison : "Il est évident qu'un pays comme le nôtre, pour être crédible et efficace, doit avoir une défense représentant un minimum de 4% du PIB..." :   

    La Lorraine royaliste edito.jpg

    blason Lorraine.JPG

    Lire la suite

  • Un peu de soleil dans l'eau froide : La France a réceptionné aujourd'hui son premier A400M...

    AIRBUS A 400 M LE PREMIER.jpg

    Un deuxième exemplaire doit être livré en septembre et un troisième fin 2013. Dans une "politique militaire" (!) globalement très négative, et qui place la France dans une situation périlleuse, les bonnes nouvelles sont assez rares pour ne pas être signalées... Nous évoquerons plus longuement les problèmes militaires la semaine prochaine...

    Dans Le Figaro :

    L'Airbus A400M entre en service

    L'A400M, «star» du Salon du Bourget 2013

    L'Airbus A 400M: un appareil polyvalent qui redonne son autonomie à la France

    L'Airbus A 400M sera rentable grâce à l'export

  • Défilé militaire : une armée applaudie, un président hué, et qui ne cesse de "débloquer"...

    ...comme il l'a dit dans son entretien depuis l'Elysée ("exercice" qu'il avait promis de ne plus jamais faire...) : il va débloquer de l'argent pour ceci, débloquer de l'argent pour cela, des milliards pour tout et partout...

    Sauf pour cette Armée, applaudie alors qu'il était copieusement sifflé, lui, et qui manque cruellement de crédits, les milliards qu'on lui refuse étant gaspillés ailleurs, en pure perte...

    Comme on le disait au temps du "Bebête show" : en somme, il ne cesse de débloquer ?... 

    ARMEE defile-14-juillet 2013.jpg

  • "Intégration, modèle Légion" : d'accord avec François d'Orcival....

    ... "on" n'a que le mot à la bouche, mais "on" détruit l'un des rarissimes endroits où "ça marche" ! "On" étant, bien entendu, le Système....

    Integration modele legion.jpg 

    LEGION ETRANGERE.jpg