(retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")
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Voici la "Une" du mercredi 22 septembre 1920 (le Décret a été pris le lundi précédent, 20 septembre) :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k760621s
Sous le modeste titre "Échos", la nouvelle est annoncée en plein milieu du journal, par un pavé non signé, au milieu de la quatrième colonne :
Oui, comme le dit ce court "écho" - dont le style fait irrésistiblement penser que Maurras en est le rédacteur - "...Tous nos lecteurs et amis, tous ceux qui connaissent, qui suivent, l'oeuvre si hautement patriotique de Jacques Bainville, tous ceux qui apprécient le magnifique talent de l'auteur de l'Histoire de deux peuples et de l'Histoire de trois générations, la force et la sûre lumière de ses vues prophétiques sur la politique du monde, applaudiront, avec L'Action française tout entière, à la distinction dont il est l'objet de la part d'un gouvernement qui tient à se montrer français..."
Tirée de notre Album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville, la photo "Chevalier de la Légion d'honneur" :
Jacques Bainville est reconnu, respecté et honoré par le Pays légal : quand éclate la Guerre, il se rend en Russie, avec un ordre de mission du ministère des Affaires étrangères, dans le cadre de la Maison de la Presse et de la section de propagande, dirigée par Philippe Berthelot.
Là bas, il a pour mission d’apprécier l’esprit public et l’opinion qu’on y a de la France.
Il est, de fait, spectateur des dernières heures du régime tsariste.
Jacques Bainville était bien, comme le dit Dickès, "le lien entre la République et le Roi"...
Ce royaliste convaincu, qui écrivait chaque jour dans L'Action française, fut nommé Chevalier de la Légion d'honneur par décret du 20 septembre 1920, pris sur le rapport du ministre des Affaires étrangères, Alexandre Millerand.
Bainville était déjà Commandeur de la Couronne d'Italie et de celle de Roumanie, Chevalier de l'Ordre de Léopold, l'ordre militaire et civil le plus important de Belgique : dans ses "Détails sur les services extraordinaires rendus par le candidat", son dossier stipule qu'il s'est révélé "un de nos publicistes les plus éminents et (qui) occupe une une situation des plus en vue dans le monde de la presse, aussi bien en France qu'à l'étranger. Spécialisé dans les questions de politique extérieure où il écrit depuis plus de quinze ans, a publié dans L'Action française, dans La Liberté et dans Excelsior des articles remarqués. Dirige La Revue universelle, écrit dans La Revue des Deux Mondes et dans d'autres périodiques des écrits de grande valeur. A publié plusieurs ouvrages de politique extérieure où il a toujours fait preuve d'une compétence éprouvée et s'est montré écrivain de grand talent."
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• l'article quotidien de Bainville - très court - est bien là, juste en dessous du pavé et dans la partie haute de la colonne (où il n'occupe que dix-neuf lignes !).
Son titre :
"Surveillance nécessaire. L'Allemagne et la réunion de l'Autriche..."
Merveilleuse lucidité !...
• Léon Daudet signe le sien "Député de Paris" (poste qu'il occupera, dans la "Chambre Bleu horizon", du 16 novembre 1919 au 31 mai 1924).
Il y tonne contre "Un péril national. Un cabinet Briand ?...!" sur toute la colonne de gauche et la moitié supérieure de la deuxième... Il n'aime pas Briand, en vrai patriote français, et il le dit carrément : "...La carrière politique de Briand a toujours reposé sur un certain compromis entre les conservateurs aveuglés, et les révolutionnaires amadoués, compromis dont les conservateurs faisaient les frais et dont les révolutionnaires tiraient les marrons. Clemenceau aussi, naguère, s'y laissa prendre; puis brusquement, dans l'éclair génial qui l'anima du 22 juillet 1917 au 11 novembre 1918, il y vit clair..."
(extrait)
• enfin, les quatre paragraphes de "La Politique" de Maurras occupent trois colonnes : la moitié de la deuxième, toute la troisième et la moitié supérieure de la quatrième, s'arrêtant juste au-dessus du "pavé" annonçant la nomination de Bainville...
Puis Maurras écrit une brève réponse à une lettre reçue d'un ami brésilien et lance un appel à la générosité des lecteurs, sous le titre "Les millions de la Reconstitution nationale", afin de donner à l'action du journal "les moyens de la soutenir et de la développer." : "...La conquête d'un auditoire non seulement européen mais universel a tours été parmi les objectifs de L'Action française. On peut dire aujourd'hui que, pour plus d'une grande nation, cet objectif est atteint..."
Cette réponse commence en cinquième colonne, juste en dessus de la fin de l'article de Bainville, et s'achève en haut de la sixième et dernière colonne de droite, dont elle occupe un peu moins de la moitié...
Le journal emprunte à la lettre de ce lecteur sa "manchette du jour" :
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