Chevalier de la Légion d'honneur...
Jacques Bainville est reconnu, respecté et honoré par le Pays légal : quand éclate la Guerre, il se rend en Russie, avec un ordre de mission du ministère des Affaires étrangères, dans le cadre de la Maison de la Presse et de la section de propagande, dirigée par Philippe Berthelot.
Là bas, il a pour mission d’apprécier l’esprit public et l’opinion qu’on y a de la France.
Il est, de fait, spectateur des dernières heures du régime tsariste.
Jacques Bainville était bien, comme le dit Dickès, "le lien entre la République et le Roi"...
Ce royaliste convaincu, qui écrivait chaque jour dans L'Action française, fut nommé Chevalier de la Légion d'honneur par décret du 20 septembre 1920, pris sur le rapport du ministre des Affaires étrangères, Alexandre Millerand.
Bainville était déjà commandeur de la Couronne d'Italie et de celle de Roumanie, chevalier de l'Ordre de Léopold, l'ordre militaire et civil le plus important de Belgique : dans ses "Détails sur les services extraordinaires rendus par le candidat", son dossier stipule qu'il s'est révélé "un de nos publicistes les plus éminents et (qui) occupe une une situation des plus en vue dans le monde de la presse, aussi bien en France qu'à l'étranger. Spécialisé dans les questions de politique extérieure où il écrit depuis plus de quinze ans, a publié dans L'Action française, dans La Liberté et dans Excelsior des articles remarqués. Dirige La Revue universelle, écrit dans La Revue des Deux Mondes et dans d'autres périodiques des écrits de grande valeur. A publié plusieurs ouvrages de politique extérieure où il a toujours fait preuve d'une compétence éprouvée et s'est montré écrivain de grand talent."