Raphaël Enthoven dénonce (et il n’a pas tort) la discrétion de violette des féministes à l’endroit de Mila…, par Gabrielle Cluzel.
Le procès (dérisoire au vu du nombre de prévenus) n’y fait rien. Pire, il aggrave peut-être la situation : « « Je pensais être tranquille, mais c’est de pire en pire, je suis а nouveau attaquée de manière monstrueuse », a confié Mila au Point : « Je me sens horriblement seule. J’en peux plus ».
Raphael Enthoven, sur TV5 Monde, s’est emporté contre ces féministes qui ne lèvent pas le petit doigt pour le défendre. Comment lui donner tort ?
Je ne suis pas Mila, pas plus que je ne suis Charlie, Josette ni Gérard. Cette expression est aussi ridicule que réductrice. Chacun est ce qu’il est, avec ses caractéristiques propres, et il n’aura échappé à personne que ne suis pas une adolescente de 17 ans se revendiquant lesbienne, n’ai pas cette coupe de cheveux caractéristique de certaines étudiantes défilant dans la rue le 8 mars ou pour le climat, ne collectionne pas les anneaux dans les oreilles ni le nez… quoi d’autre encore ? Je ne profère pas de grossièretés, encore moins quand il s’agit de la foi de mon prochain – ou de mon lointain -, car je n’aime pas être ainsi agressée dans la mienne. Je préfère mille fois la critique argumentée.
Je ne considère pas qu’il faille mettre Mila dans une niche avec une auréole vissée sur la tête, ni la donner en modèle aux enfants. Elle n’est pas Jeanne d’Arc, on me permettra de réserver cierges et coups d’ostensoir pour d’autres qu’elle. Mila n’est ni une sainte, ni une héroïne. Mais elle est une victime. Victime de ces féministes qui l’ont modelée, par leur injonctions idéologues, et qui aujourd’hui la laissent choir. Petite fille zélée ayant voulu cocher toute les cases faussement rebelles imposées par l’air du temps, elle devrait se voir tresser des couronnes de laurier par les grandes prêtresses de cette nouvelle morale, dont un laïcisme vulgaire et ironique fait en principe partie (pour le christianisme exclusivement, Mila ne le savait peut-être pas). Il n’y a pas jusqu’à son vocabulaire ordurier qui ne lui ait été soufflé par celles qui dressent des clitoris géants devant la Tour Eiffel ou monologuent sur le vagin au théâtre.
Aujourd’hui, la fillette pleure de solitude, de découragement, et ses mentors l’ont lâchée. Sous les piercings et la coiffure agressive, on devine les jolis yeux, les traits fins, la fragilité d’une jeune fille, et il nous prend l’envie de pleurer avec elle.
« Avec ma famille, on passe notre temps à signaler а la justice les menaces que je reçois. » Ceux qui l’entourent, in fine, et tentent de la protéger coûte que coûte, sont ses parents – qui en est étonné ? – et l’on imagine leur désarroi.
« Je n’ai plus rien, plus de vie, plus de vie sociale autrement que sur les réseaux, j’ai l’impression d’être un robot, de ne plus être un être humain mais un souffre-douleur. Je me sens impuissante, seule au monde. C’est horrible, ce sentiment de solitude. Je n’ai plus qu’à me flinguer, ce n’est plus supportable. »
Mila vient de toucher du doigt l’immense supercherie féministe. La femme n’est pas un but mais un prétexte, pas une fin mais un moyen. Pour servir la gauche. Chaque fois que les visées de cette dernière pourraient se trouver contrarier, la femme est larguée, allez ouste, en rase-campagne. Plus rien à cirer. Et défendre Mila, comme évoquer les viols de Stalingrad ou les agressions de la Porte de la Chapelle, reviendrait à « stigmatiser ». Pas besoin de complément, le verbe comprend en lui-même son objet.