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Enfants masqués à la maison et repas séparés : et maintenant, l’immixtion dans la famille nucléaire…, par Gabrielle Cluzel.

Après « famille, je vous hais », « famille, je vous crains ». Bien que le président de la République ne nous ait annoncé qu’un mois de confinement, son entourage prépare déjà les esprits aux prolongations : les fêtes de Noël en famille dépendront du comportement des Français, met en garde Olivier Véran.

gabrielle cluzel.jpegM. Delfraissy, lui, a déjà tranché : cette année, c’est le père Fouettard qui descendra par la cheminée : « Les fêtes de fin d’année seront différentes, cette année : elles se feront en petit comité et probablement sous le couvre-feu » (France Inter). Comme pendant la guerre – on vous avait bien dit que c’en était une ! – et l’on poussera l’analogie jusque dans les cadeaux puisque, pour ne pas faire de jaloux, les supermarchés comme les petits commerces ne pourront plus vendre de jouets ni de biens « non essentiels ». Les bambins recevront donc des oranges et leurs mamans dessineront au crayon derrière la jambe la ligne du bas qu’elles n’auront pu acheter… mais non, bien sûr ! Les enfants seront toujours aussi gâtés, et nous autres, femmes, saurons bien où commander ces menus accessoires que nos gouvernants rigoristes – et dire que certains ont ri des Amish – jugent accessoires : chez l’Américain Amazon… ou le Chinois AliExpress. Oui, je sais, c’est un comble.

Anne Genetet, porte-parole LREM, donne elle aussi dans le registre martial. Pas de robes à paillettes et de boas en plumes, cette année, ambiance rangers et tenue camouflée : « N’envisageons pas un Noël avec des grandes fêtes de famille. Ce sera un Noël de combat » (CNews). On connaissait la paix de Noël, la trêve de Noël, mais pas ce triste oxymore dont même les poilus de 14 ont été pour certains épargnés. Comme le savent les morgues, durant les « fêtes-de-fin-d’année », ceux qui font le constat tragique de leur extrême solitude, en ce jour de fête, font le choix de se suicider. Est-ce une bonne idée d’en augmenter les cohortes ?

Parce qu’il vaut mieux en rire qu’en pleurer, certains, sur les réseaux sociaux, ont déjà trouvé la parade : puisque les réunions de famille sont limitées à six mais que l’on peut se réunir à trente pour les enterrements, ils suffira de célébrer les obsèques de la dinde. Les enfants l’aimaient tant, on a couché sa dépouille, la larme à l’œil – peut-être, il est vrai, à cause des petits oignons frits -, sur un joli plat en argent, dans un linceul de salade verte et d’écrasé de pomme de terre à l’huile de truffe… avant de lui rendre les derniers honneurs, la fourchette au garde-à-vous. En ces temps vegan, il ferait beau voir que les forces de l’ordre trouvent ça louche.

Mais attention, même la famille nucléaire doit être désormais atomisée. Connaissez-vous William Dab ? Ancien directeur de la Santé, il est un chouchou des colonnes de Libé, qui le décrit comme un « expert brillant et respecté, connu pour être un mesuré » (sic). Peste ! Que serait-ce, s’il était excité ? Car les préconisations de ce monsieur sont pour le moins radicales. Si, pour lui, il est nécessaire de garder ouverts les collèges et lycées – « c’est un objectif social » -, en revanche, « lorsque [les jeunes] rentrent à la maison, ils gardent le masque ». Et « pour le dîner familial ? », demande, légèrement interloquée, la journaliste de BFM TV. La réponse est immédiate : « On n’est pas obligés de manger ensemble ! » Tableau de roulement dans la cuisine avec horaires échelonnés – chacun remplira, à cet effet, le lien Doodle envoyé sur WhatsApp – ou plateaux-repas glissés sous la porte ? Surtout ne pas oublier de désinfecter la poignée du frigo après le passage de papa et maman.

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L’idéal serait, évidemment, de mettre un sens de circulation dans le couloir de l’appartement, de grandes flèches rouges sur le parquet de part et d’autre d’une cloison de Plexiglas™. On nous somme de dresser, au sein même du foyer, des frontières que l’on nous interdit de monter autour du pays au motif « qu’elles ne servent à rien ». À défaut du Covid-19, elles auraient pourtant au moins repoussé l’islamiste qui a franchi la frontière, mercredi soir, la veille de son horrible forfait. Quelqu’un, au gouvernement, pour le reconnaître ? Vous croyez au père Noël ! Et on vous a pourtant bien dit qu’il ne passerait pas cette année.

 

Gabrielle Cluzel

Ecrivain, journaliste

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