Un élu communiste demande la dissolution de l'Action française, "ces vrais séparatistes", par Frédéric de Natal.
"Il faut, sans attendre, dissoudre (...) l'Action Française Qu’attend Gérald Darmanin, si prompt à dissoudre des associations musulmanes accusées de séparatisme, pour agir ? Un silence qui interroge sur des connivences au plus haut niveau de l’état" . Dans une longue tribune, publiée dans le journal "La Dépêche", Thomas Portes, un élu communiste, a réclamé la dissolution de plusieurs mouvements politiques dont celui des royalistes de l'Action française (AF).
Pourquoi Thomas Porte, responsable national du PCF en charge du collectif des cheminots, a t-il tenu à exprimer sa colère dans le journal "La Dépêche" ? Un petit rassemblement des royalistes à Paris qui ont déployé une banderole à Paris et réclamé "la décapitation de la République", entre deux fumigènes, qui a ulcéré l'élu agenais.
Pour ce syndicaliste, auteur d'un livre intitulé "Au coeur de la haine", l'AF est un" de ces groupuscules d’extrême droite [qui se situe dans la ] même lignée fasciste que ceux qui voulaient voir tomber le grand Jaurès", citant Léon Daudet afin d'illustrer ses allégations. Ancien député, le fils du célèbre écrivain éponyme a été une grande figure du royalisme de l'Entre-deux-guerres et qui avait écrit en 1914, à la veille du premier conflit mondial : "Nous ne voudrions déterminer personne à l’assassinat politique, mais que M. Jaurès soit pris de tremblements ". Thomas Porte est d'ailleurs persuadé que les royalistes comme les autres mouvements qu'il vise de son doigt inquisiteur sont les "vrais séparatistes". "La République est aujourd’hui sur un fil. Face à ce récit de haine qu’on tente de nous imposer, nous ne pouvons rester spectateurs au risque de voir les derniers idéaux de la révolution des lumières partir en lambeaux. À ne pas y prendre garde, le fascisme surgit subitement comme un flux irrésistible et anonyme. Ensuite c’est le basculement vers le pire. Jamais je ne m’y résoudrai" affirme Thomas Porte qui a décidé de lever l'oriflamme anachronique du "No pasarán".
Aux premières heures de l'attentat de Nice, qui a fait 3 victimes, le mouvement maurassien a dénoncé "cette République corrompue» qui serait selon eux «complaisante avec ses ennemis». «Si toi aussi tu refuses de mourir sans te battre, rejoins-nous» a lancé comme appel, sur les réseaux sociaux, les royalistes qui soutiennent les prétentions au trône de France du prince Jean d'Orléans. Une possible alternative au système Républicain, "Marianne V" comme la surnomme avec mépris les monarchistes. A Bordeaux, les militants royalistes ont planté des affiches avec les portraits de différents élus (dont le Président Emmanuel Macron) afin de rappeler "la responsabilité de des élites dans les derniers attentats qui ont frappé notre pays ", souhaitant " alerter leurs concitoyens du péril de l’immigration et de l’islamisme ". "L'immigration n ’est pas une chance pour la France, elle est le vecteur du terrible virus qui détruit notre nation: l’islamisme et sa branche terroriste" peut-on lire sur son compte twitter officiel suivi activement par 20000 personnes.
L'Action française, un des plus vielles écoles de pensée royaliste de France, marquée par plusieurs scissions importantes au cours de son histoire, revendique actuellement 3000 adhérents, fait régulièrement le plein durant son camp d'état "Maxime Real del Sarte" et n'hésite pas à marcher dans les rues de Paris pour commémorer Jeanne d'Arc tous les seconds week-ends de mai. Une date phare qui rassemble chaque année environ 600 personnes dans la capitale française. Elle a fait récemment l'objet de plusieurs appels à sa dissolution (notamment par le député et leader de La France Insoumise, Jean -Luc Mélenchon) sans que les demandes n'aboutissent pour autant auprès des commissions mises en place pour statuer sur leur bien fondé .
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