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Sur le site officiel de l'Action française, dire qu'il va falloir attendre Juillet pour connaître la suite !, l’éditorial de François Marcilhac.

L’allocution d’Emmanuel Macron, ce dimanche soir, n’avait-elle d’autre objectif que de nous annoncer sa prochaine, en juillet ? Que d’entretenir le suspens sur ce « nouveau chemin » qu’il ambitionne d’ouvrir aux Français, à coup sûr pour les conduire au « nouveau monde » qui, tel l’horizon, semble reculer à mesure que le quinquennat avance ? Cette allocation devait être « solennelle » : du moins, le premier cercle élyséen l’avait-il répété à satiété à des médias qui avaient complaisamment relayé l’information.

françois marcilhac.jpgSelon Robert, «  public  » est le sens le plus faible de l’adjectif  ; «  qui a une gravité propre aux grandes occasions  », est le sens le plus fort  ; Il y aussi un sens péjoratif  : «  affecté, emphatique, pompeux, pontifiant, sentencieux  ». Macron a inventé un nouveau sens : «  vide de contenu  ».

Ou presque  : car après l’imprécision des annonces sur l’accélération du processus de déconfinement, s’agissant notamment de la présence obligatoire en classe des élèves du primaire et du collège à compter du 22 juin, après le silence sur les spectacles, notamment vivants, alors qu’on l’avait cru particulièrement soucieux du secteur le 6 mai dernier, après avoir proclamé, un peu sottement   : «  Nous allons pouvoir retrouver le plaisir d’être ensemble, de reprendre pleinement le travail mais aussi de nous divertir, de nous cultiver  », et : «  L’été 2020 ne sera pas un été comme les autres  », que retenir de son allocution, sinon une totale autosatisfaction sur la façon dont il avait géré la crise sanitaire : «  Des dizaines de milliers de vies ont été sauvées par nos choix, par nos actions  », s’arrogeant la réussite de la première étape du déconfinement ? « Nos choix, nos actions  » : nul doute qu’il s’agisse d’un «  nous  » jupitérien, d’un «  nous  » de majesté…

Ne soyons pas injuste : il y a aussi les mensonges. Ainsi, lorsqu’il déclare que «  cette épreuve a aussi révélé des failles, des fragilités  » dans le pays et qu’il fallait «  tirer toutes les leçons de ce que nous avons vécu  », «  notre dépendance à d’autres continents  » pour les masques, les blouses ou le gel. Le président de la République a alors promis de «  corriger ces faiblesses vite et fort  ». Il a notamment exhorté à «  travailler et produire davantage pour ne pas dépendre des autres  ». En favorisant de nouveau le libre échange et en laissant, la crise pas encore terminée, nos industries de production de masques, par exemple, en grande difficulté, face à l’afflux de masques chinois ? En refusant d’aider les secteurs stratégiques en difficulté ? En subventionnant l’emploi étranger aux dépens des travailleurs français ? En préférant en France l’assistance au travail, au nom du mantra européen de la libre circulation des personnes et des biens ? Autre mensonge  : qu’il n’augmenterait pas les impôts, alors que le Parlement a voté, ce mois-ci, la prolongation de dix ans de la CRDS, qui prélève 0,5 % des salaires, quel que soit leur niveau, et qui aurait dû s’éteindre en 2023. Seuls les anciens assujettis à l’ISF n’ont pas à s’inquiéter. Il serait également possible que l’IFI augmente, compte tenu de la haine que Macron voue à tout ce qui ressemble au foncier, c’est-à-dire à la stabilité et à l’enracinement, dans un monde de flux qui est le sien.

Et puis, il a su également être pompeux, répétant ce qu’il avait déjà déclaré dans sa précédente intervention, le 13 avril : il faut «  se réinventer  ». Il a ainsi promis, nous l’avons dit, «  un nouveau chemin  » pour les deux dernières années du quinquennat  : «  Chacun d’entre nous doit se réinventer  », dans le cadre de trois axes de relance qu’il précisera en juillet. Le chef de l’Etat s’attellera à «  la reconstruction d’une économie forte, écologique, souveraine et solidaire  », pensant peut-être ainsi, à quinze jours du second tour des municipales, attirer en même temps les voix souverainistes et écologistes, avec la rénovation thermique des bâtiments, le «  soutien à l’industrie verte  »… On attend ainsi avec impatience les conclusions de la Convention citoyenne pour le climat, composées de 150 citoyens «  tirés au sort  », transformés en idiots utiles de la macronie. Macron n’avait-il pas envisagé, avant le confinement, de procéder à un référendum sur ses conclusions, faisant ainsi un clin d’œil aux partisans sinon du RIC, du moins de l’expression directe du peuple ? Le fait que Macron, par ailleurs, n’ait nommé aucun membre de son gouvernement, indique-t-il un prochain remaniement ? On sait que Philippe, que les Français considèrent comme ayant été en première ligne, le précède de loin dans les sondages et que Castaner est discrédité… On aura du mal, néanmoins, à croire que ce dernier ait pu débiter ses âneries sans l’aval du président, notamment sur la présomption de culpabilité raciste des forces de l’ordre, ou sur l’émotion des manifestants «  antiracistes  » dispensée de s’inscrire dans un cadre juridique — il est beau le nouveau monde, qui nous fait accomplir plus de 2 500 ans de régression, depuis que Thémis a succédé aux Erynies, divinités de la vengeance transformées en Euménides à la demande d’Athéna, c’est-à-dire en figures bienveillantes…

Justement, sur les violences policières, que le pouvoir a encouragées durant des mois contre les gilets jaunes, et sur les manifestations des antiracistes racialistes, qui vivent à l’heure américaine et veulent importer, dans tout l’Occident, des problématiques qui risquent de nous devenir de plus en plus familières, du fait d’une immigration forcenée voulue par le mondialisme, on peut noter des propos dont nous sommes tout prêts à reconnaître la fermeté. «  Les policiers et les gendarmes méritent le soutien de la puissance publique et la reconnaissance de la Nation  », a-t-il déclaré, tout en affirmant, non sans raison : « Nous sommes une nation où chacun, quelles que soient ses origines et sa religion doit trouver sa place. […] Nous serons intraitables face au racisme et à l’antisémitisme  ». On ne peut également qu’approuver le fait qu’il ait dénoncé les «  communautarismes et les séparatismes  », et que « la République n’effacera aucune trace ni aucun nom de son histoire  », qu’aucune statue ne sera déboulonnée… On note toutefois, ou plutôt en même temps, que Sibeth Ndiaye a laissé la porte ouverte, ce lundi matin sur France inter, à une discussion sur le fait de savoir s’il ne faut pas débaptiser l’avenue Bugeaud à Paris… De fait, Macron, qui a pourtant fait du communautarisme son fonds de commerce, avant même son élection — dénonciation à l’étranger de la colonisation française comme crime contre l’humanité, négation de l’existence d’une culture française —, pouvait-il tenir un autre discours, alors même qu’il n’a pas encore fini d’absorber la partie macron-compatible de l’électorat des Républicains  ? Et qu’il observe que les manifestations racialistes contre le racisme, pourtant surmédiatisées, ne rencontrent aucun écho dans le pays réel ?

On est en revanche en droit de s’inquiéter, surtout après la loi Avia sur la «  haine  » sur internet, des «  nouvelles mesures fortes pour l’égalité des chances [qui] seront prises  ». Nous ne sommes pas à l’abri d’une aggravation de la discrimination positive et de la censure…. Du reste, le meilleur marqueur d’un changement de cap ne serait-il pas un coup d’arrêt donné à l’immigration de masse ?

Dire qu’il va falloir attendre juillet pour connaître la suite  !

François Marcilhac

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