Et si la crise papale relevait de la géopolitique ?
Ce mois-ci, on a fêté à la fois l'anniversaire personnel du pape (83 ans, né le 16 avril 1927) et le cinquième anniversaire de son élection (le 19 avril 2005).
A sa façon, Roland Hureaux a célébré -si l'on peut dire...- ce double anniversaire, dans Marianne 2 du mercredi 15 avril: dans un article extrêmement interéssant, il se demande si, au-delà des polémiques sur le pape, nous ne serions pas en train d'assister à un basculement géopolitique. Tandis que Moscou se rapproche de Rome, le monde anglosaxon entre en guerre contre la Vatican: l'assaut anti-pape signifie-t-il, en réalité, la rupture du monde libéral atlantiste avec le catholicisme ?
Certains le croient, l'espèrent en tout cas, et le disent: Patrice de Plunkett, enthousisaste, n'hésite pas à écrire (sur son Blog) un laconique mais très expressif et très révélateur "alléluia !"
Suivons l'argumentation de Roland Hureaux: pour lui "il est clair aujourd'hui que les temps ont changé"....
Commentaires
Le mois dernier, le pape a envoyé une lettre pastorale aux catholiques d'Irlande dans laquelle il écrit :
« Beaucoup d'entre vous ont ressenti une grande consternation et un terrible sentiment de trahison à l'annonce de ces crimes inadmissibles [l'abus d'enfants par des prêtres] et en apprenant la manière dont les autorités de l'Eglise d'Irlande les avait traités… Vous avez beaucoup souffert et je le regrette profondément.
Je sais que rien ne peut effacer le mal qui vous a été fait… Beaucoup d'entre vous se sont aperçu que même quand ils avaient le courage de parler de ce qui leur arrivait, personne ne voulait les écouter. »
Peut-être que quelque chose m'a échappé, mais je ne me souviens pas que Polanski ait présenté la moindre excuse à la personne dont il a abusé, bien qu'il ait accepté en 1993 de donner 500 000 dollars à Madame Geimer, sans doute pour qu'elle cesse d'être un témoin à charge.
Contrairement au pape qui se rend parfaitement compte de l'ignominie dont se sont rendus coupables -d'une manière systématique- des membres du clergé catholique, Polanski se croit sincèrement innocent. En fait c'est lui-même -et non l'adolescente de 13 ans qu'il a sodomisée- qu'il voit comme une victime.