L'onde de choc de la votation suisse (2/3): Pourquoi j'approuve le référendum suisse, par Ivan Rioufol.
Ivan Rioufol a été on ne peut plus clair, chez Morandini et sur son Blog.....
Commençons par ce qu'il a dit chez Morandini (Europe 1, 30 novembre):
On entend le désarroi de toute cette pensée unique, de tout ce politiquement correct qui se rend compte qu’il ne représente plus personne... Je refuse maintenant de reculer devant ce genre de terrorisme intellectuel... Les Suisses nous ont fait comprendre que la population européenne était attachée à son passé et qu’elle refusait le multiculturalisme.... Ne méprisez pas les peuples. Vous ne représentez pas une opinion majoritaire.....
Pour vous, ce résultat est un scandale parce que vous voyez que votre monde s’écroule. Les gens ne pensent pas comme vous.
Oui, il faut maintenant interdire à l’islam politique d’aller plus loin.
Votre discours ne marche plus. Les gens en ont assez. Ils se rendent compte que cette politique du multiculturalisme, du politiquement correct reprise par l’ensemble des médias et des hommes politiques ne correspond pas au ressenti des gens. Les gens défendent leur identité, leur identité européenne.
Il faut que les démocraties européennes osent dire non à l’islam politique, une idéologie d’essence totalitaire....Je juge l’islam à ses fruits.
Et continuons par cet extrait de son Blog:
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Où est l'intolérance? Chez les Suisses, comme l'a déclaré Bernard Kouchner ce lundi matin (RTL) en critiquant leur vote contre les minarets (à 57,5%), ou chez le ministre des affaires étrangères, refusant d'accepter la règle démocratique? Le mépris qui s'exprime contre le résultat du référendum - qualifié de honteux, populiste, raciste, extrémiste, etc - donne une idée du divorce entre les élites politiques et médiatiques et les gens. On pense à Berthold Brecht : le peuple est contre les gouvernements? Il faut dissoudre le peuple. Invité à débattre ce matin sur Europe 1 (entre 13h10 et 13h20), j'ai pu constater que la station ne pouvait diffuser, faute de contradicteurs, que des commentaires d'auditeurs approuvant le vote. Une semblable consultation, en France, donnerait probablement des résultats similaires tant l'exaspération contre le politiquement correct semble être devenu un dénominateur commun, partout en Europe.
Cette "votation" serait celle de la peur, entend-on parmi les phrases toutes faites. J'y vois plutôt un acte de courage. Ceux qui dénoncent un peuple pusillanime sont ceux qui, depuis ce matin, tremblent comme des feuilles devant les possibles réactions du monde musulman. Les Suisses ont décidé de passer outre les intimidations de l'ombrageux islam politique et ils ont bien fait. Ils estiment que l'islam, dont ils ne contestent pas la présence dans leur pays, n'a pas besoin de signes extérieurs ostensibles pour exister. Personnellement, je leur donne raison. La visibilité recherchée par les minarets est devenue du même ordre que celle voulue par les voiles islamiques ou les burqas. Les citoyens ont refusé l'emprise de l'islamisme. Ils parlent au nom de nombreux européens, et leurs dirigeants paniqués l'ont compris.
Dominique Paillé comme Xavier Bertrand ont déclaré, pour l'UMP, ne pas être sûrs de la nécessité de minarets en France. Cet éveil est un premier pas. Dans ce débat qui s'ouvre, je conseille pour ma part d'écouter l'intellectuel musulman Abdelwahad Meddeb. Dans la revue Le Débat (mai-août 2008) il déclarait, critiquant les minarets "empruntant la forme conquérante d'une érection phallique": "Il nous faut "inventer" des mosquées européennes (...) Concevons une mosquée de l'islam "intérieur" qui doit être celui de l'Europe". Pour lui, c'est à l'islam de "s'adapter" à l'Europe, à sa culture et à son héritage chrétien. Les Suisses ne disent pas autre chose, en demandant à cette religion de respecter, dans ses édifices, l'identité du pays d'accueil. Où est le scandale, sinon chez ceux qui prétendent encore parler au nom du peuple ? (à suivre.....).