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Alfred Brendel, les adieux d’un géant du piano…

           Au cours de cet été, et pendant le prestigieux Festival de piano de La Roque d’Anthéron, Alfred Brendel donne ses derniers concerts…. A 77 ans, ce musicien, amateur d’art éclairé, poète, philosophe (publié en français chez Christian Bourgeois) et docteur en mathématiques a décidé de se consacrer à l’écriture….

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          On regrettera la modestie et l’humilité d’Alfred Brendel, une modestie et une humilité qui sont la marque des vrais grands. Sa ligne de conduite, si l’on peut dire, il l’a expliquée avec une grande simplicité mais aussi une grande force : « …..Si je crois en une tradition, c’est à la tradition où le chef-d’œuvre dit à l’interprète comment on doit faire, et non celle de l’interprète qui impose sa conception du chef-d’œuvre ou tente de dire au compositeur ce qu’il aurait du composer… » 

          En voilà une pierre de belle taille dans le jardin des cuistres et des pédants, des prétentieux qui se permettent de « revisiter » comme ils disent, mais pour les dénaturer, les grandes œuvres du patrimoine universel ! et qui collent sans vergogne sur elles leurs faibles et misérables visions et préoccupations passagères, au fond sans aucun intérêt, là où l’auteur avait su accéder à l’universel….

          Et cela, Alfred Brendel ne s’est bien sûr pas contenté de le dire, mais il l’a prouvé tout au long des 60 ans de sa belle carrière, en se mettant –avec quel talent !....- au service des grands compositeurs. Ce fut sa façon à lui de réagir à la cuistrerie de certains, et à la démolition des chefs-d’œuvre ; ce fut sa façon à lui de réagir, comme dirait Finkielkraut, au » processus de dé-civilisation » et de lutter –efficacement…- contre ce processus.

          Oui, on regrettera Alfred Brendel, mais surtout on se nourrira, n’en doutons pas, de son message. Son exemple sera suivi, et c’est ce qui compte. On connaît le beau diptyque de Frédéric Mistral :

« Sount mort li béu diséire, mai li voués an clanti.

   Sount mort li bastisséire, mai lou temple es basti »

         Au final, Brendel fera partie de ces bons serviteurs de la Culture et de la Civilisation, qui auront œuvré d’une manière féconde pour le Beau, qui est évidemment l’une des traductions du Vrai et du Bien . Et il restera l’un de ceux dont on dit : Il ne faut pas pleurer parce que cela n’est plus, il faut rire parce que cela a été…. 

         Au revoir, Monsieur Brendel…..

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