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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Patrimoine cinématographique • Mourir à Madrid

     

    Par Pierre Builly

    Mourir à Madrid de Frédéric Rossif (1963) 

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    Et sur les chemins secs et roux… 

    Les guerres civiles sont à la fois les plus absurdes des guerres, puisqu'on y massacre voisins, frères et cousins, et les plus logiques, puisqu'on sait généralement assez précisément sur qui on tire et pourquoi on déteste le type d'en face, ce qui est rarement le cas quand la Valachie affronte la Suède ou le Brésil, la Malaisie... 

    mourir-a-madrid-aka-to-die-in-madrid-DXN7PB.jpgÀ cet égard, la guerre d'Espagne a été un assez remarquable exercice de détestation totale, puisque, avec 1 million de morts en moins de trois ans, elle a fait presque aussi bien que la Grande Guerre en France en plus de quatre ans, et qu'elle résonne encore suffisamment dans les mémoires et dans les attitudes. 

    Le beau film de Frédéric Rossif a été tourné (je veux dire essentiellement monté et sonorisé, puisqu'il s'agit principalement d'images d'archives) en 1962/63 ; c'était là une époque où la notion même de politiquement correct n'existait pas encore, c'est-à-dire que, tout en prenant fermement un parti, on n'était pas obligé de n'en pas énoncer les limites, les défaillances et les crimes et où on pouvait dire et montrer l'infinie complexité de l'Histoire. 

    maxresdefault.jpgTout en se rangeant clairement du côté républicain, Rossif et l'auteur du commentaire, Madeleine Chapsal n'esquivent pas des réalités qui sont aujourd'hui ensevelies dans l'ignorance collective et le manichéisme : le faible écart des suffrages entre le Front Populaire et la Droite aux élections de 36, les révoltes et les immédiats massacres de milliers de prêtres, de religieuses, de propriétaires terriens, l'assassinat concerté de Calvo Sotelo, leader de la Droite (apostrophé à la Chambre des députés par la Pasionaria d'un sympathique « Cet homme vient de parler ici pour la dernière fois ! » ; il est vrai que la dame se vantait d'arracher le coeur des prêtres avec les dents), et, naturellement, le remarquable terreau de disputes que la cohabitation de socialistes, communistes staliniens, trotskystes, anarchistes allait susciter. 

    117976660-1024x1024.jpgD'où un film aussi passionnant que bien construit ; passionnant parce qu'il n'est coupable d'aucun didactisme, remarquable parce que les images qu'il montre - et que le commentaire, sobre, jamais pesant, laisse librement s'exprimer - sont superbes et significatives, bien construit, parce que Rossif était un monteur très talentueux et qu'il savait aussi, comme le dit très justement la productrice, Nicole Stéphane, dans un des suppléments, choisir les voix et composer comme une partition les différentes séquences, employant sur certains types de sujets les timbres de Jean Vilar, Pierre Vaneck, ou, par exemple, Suzanne Flon dès qu'il s'agit des Brigades Internationales. 

    La musique de Maurice Jarre, habituellement un peu grandiloquente (Docteur Jivago, Lawrence d'Arabie) est ici d'une exemplaire sobriété et alterne avec la reprise de chants d'assaut de la guerre (les très célèbres « Paso del Ebro » et « Cuatro generales »). 

    1423.jpgCe film, que j'ai vu et revu depuis 1963 est, à mes yeux, un indispensable complément des oeuvres historiques solides sur la période, celles de Hugh Thomas (Bouquins) ou de Bartolomé Bennassar (Perrin), qui ne donnent ni dans la polémique, ni dans l'hagiographie d'un camp ou l'autre ; il est excellemment édité, malgré des suppléments un peu décevants ; outre l'interviouve de la productrice, un bref film sur l'Espagne tourné « en leurre » par Rossif pour abuser les autorités franquistes et, dans un second DVD, un film sur la prégnance du passé dans l'Espagne d'aujourd'hui (les disparus des fosses communes) qui, lui, est entièrement à charge et présente donc les défauts de toute œuvre militante qui se prend au sérieux.

    xERO7wGw2u2cLf6aWVP0u6IW5Y3.jpgOn aurait apprécié, pour qui connaît mal ou peu la période, un documentaire de cinq minutes plus pédagogique sur le déroulement de la Guerre. 

    Cela étant, je crois que je regarderai encore souvent ce magnifique Mourir à Madrid qui s'ouvre et se ferme, au son du seul leitmotiv triste d'une guitare, sur la brume du col de Somosierra, où a eu lieu la première bataille pour la possession de Madrid.   

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    DVD autour de 14 €

  • Ce que nous apprennent les élections de dimanche en Bavière

    Le siège du parlement de Bavière, à Munich, au Maximilianeum

     

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    Que nous apprennent les élections de dimanche en Bavière que nous ne sachions déjà ?

    Elles confirment surtout une tendance qui semble faite pour durer et sans-doute aussi s'amplifier tant en Allemagne qu'en Europe en général et même aux États-Unis où, selon ce que nous apprennent les agences d'opinion, la popularité de Donald Trump est au plus haut à la veille des élections dites de midterm. Le cas du Brésil où l’l'idole Lula est en prison, le socialisme rejeté et un candidat ultra-conservateur en passe de remporter l'élection présidentielle, est, mutatis mutandis, de la même veine. Comme si une forme de contagion transatlantique dite « populiste » était en train de gagner l'ensemble de ce que fut l'Occident.  

    292px-Bayern_Wappen.jpgLes médias ont justement rappelé que la Bavière est le plus riche des länder allemands, le second pour la population (13 millions d'habitants) et le premier en superficie. Il est aussi le plus particulariste. Il célèbre ses anciens rois, notamment Louis II, le roi fou, francophile et sans-doute plus proche de l'Autriche des Habsbourg que du reste de l'Allemagne. De cette époque la Bavière conserve non pas la nostalgie de sa liberté passée mais la claire conscience d'être aujourd'hui comme hier cet « État libre de Bavière » qui fait certes partie de la République fédérale d'Allemagne mais sans rien céder de ses droits et de sa personnalité. Elle est dirigée par un « ministre-président » qui parle au chancelier allemand comme un principal à un autre principal.

    2089978290-franz-josef-strauss-RU7aglQkFNG.jpgOn se souvient de Franz-Josep Strauss qui fut le plus marquant de ces ministres-présidents d'après-guerre. Il fut aussi ministre de la défense de la République fédérale d'Allemagne au temps de la guerre froide, farouche patriote allemand qui exerça une forte influence sur la politique de son pays, mais aussi incarnation du conservatisme bavarois le plus pur et le plus déterminé.  Il fut surtout le patron de cette CSU qui vient de subir en Bavière le revers que l'on sait. Privée par le dernier scrutin de la majorité absolue qu'elle détenait depuis toujours - ou presque -  au landtag de Munich, elle devra composer. Avec qui ? Les socialistes ont péniblement recueilli 9% des voix, les verts autour de 18%, l'AfD 10,4% et les conservateurs bavarois eux aussi eurosceptiques et anti-immigrationnistes, 12%. Avec un peu plus de 37% des voix la vieille CSU - qui ne s'est maintenue à ce niveau que grâce à son opposition plus ou moins larvée à la politique d'Angela Merkel et au durcissement de son conservatisme - ne sera plus seule à gouverner la Bavière ; la CDU, dont la CSU est l’allié traditionnel, s'en trouve déstabilisée et plus encore la grande coalition d'Angela Merkel. Car la chute nationale du SPD se confirme en Bavière. Comme elle frappe d’obsolescence le socialisme européen à peu près partout. 

    John_of_Austria_portrait.jpgComme il tourne sur toute l'Europe, le vent tourne donc en Allemagne. Il ne comporte â cette heure aucune forme d'agressivité envers qui que ce soit en Europe. Mais un euroscepticisme grandissant, une conscience aigüe des intérêts économiques et financiers du peuple allemand, et un large rejet de l'immigration. Un vouloir-vivre proprement allemand qui rejoint le courant qui monte dans ses voisins européens. 

    Ce n'est pas la première fois dans son histoire que l'Europe trouve ou retrouve une forme d'unité face à la poussée de l'Islam. Après tout, l'homme qui commandait la flotte chrétienne qui vainquit les Turcs à Lépante était un jeune prince autrichien (photo), qui était infant d'Espagne.   

     

    Retrouvez l'ensemble des chroniques En deux mots (101 à ce jour) en cliquant sur le lien suivant ... 

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • De Gérard Leclerc (2/3) : Peut-on se libérer du racisme ?.

    Foule rassemblée à proximitié du « George

    Floyd Memorial »

    © Lorie Shaull / CC by-sa

    Depuis la mort de George Floyd, tué à Minneapolis pendant son interpellation par la police municipale, un vaste mouvement de protestation contre le racisme s’est développé aux États-Unis pour se répandre ensuite dans le monde, et dans notre propre pays. L’émotion provoquée par ce meurtre commis sur la personne d’un Afro-Américain par un policier blanc, se décline désormais sur le mode d’un procès universel à l’égard du racisme, et plus précisément du racisme des Blancs à l’égard des Noirs. Cela peut se comprendre en raison de l’histoire américaine et des origines d’une nation marquée par une vaste entreprise esclavagiste.

    gerard leclerc.jpgQu’il en subsiste des séquelles, ce n’est pas douteux, même si l’on peut discuter de leur ampleur. Qu’il soit nécessaire de poursuivre un travail de purification personnelle et collective pour corriger des réflexes pervers n’est pas douteux, même si un tel travail conduit souvent à des déviations d’une autre nature, telles celles d’universités soumises à l’emprise d’un politiquement correct absurde. Mais il y a lieu aussi d’entreprendre un examen général de la question, sous ses divers aspects (historiques, sociaux, psychologiques) afin de trouver les voies de sortie d’un mal sans doute récurent, mais que l’on aurait tort de considérer comme non amendable.

    Théories pernicieuses

    Diverses théories se répondent en effet pour conférer au racisme une sorte de statut ontologique, qui figerait par exemple les Blancs dans leurs préjugés suprémacistes. Ainsi, on a pu lire récemment une proposition radicale de ce style : «  Être Blanc est un privilège statistique, observable, mesurable, inconscient, culturel, politique et économique !  » Il ne s’agit pas là d’une opinion isolée. Elle peut se réclamer d’un courant idéologique qui s’est répandu dans notre propre université aux couleurs des «  études post-coloniales  ». Récemment, un manifeste signé notamment par Pierre-André Taguieff et Dominique Schnapper est venu souligner le caractère pernicieux de ces études qui postulent que «  dans les sociétés post-coloniales, l’héritage du colonialisme expression de la domination blanche est à la fois vivant et structurant, sans cesse présent dans les représentations sociales, les croyances et les stéréotypes constitutifs de cet héritage  ».

    Aux États-Unis eux-mêmes, une forte réaction s’est dessinée contre un tel discours, de la part d’intellectuels afro-américains qui refusent de se laisser enfermer dans un climat délétère, défavorable à leur propre émancipation sociale. Historiquement, il est absurde de solidariser toute la population blanche américaine à l’esclavagisme parce qu’une bonne partie l’a combattu, mais surtout parce que «  90 % des Blancs qui vivent aux États-Unis ont des ancêtres qui n’étaient même pas dans le pays quand l’esclavage était en cours, et ce chiffre s’élève à 50 % pour les Noirs  » [1].

    Philosophiquement, les mêmes intellectuels s’insurgent contre la notion de privilège blanc dont les intéressés seraient dans l’incapacité de se débarrasser.

    On pourrait d’ailleurs poursuivre la réflexion en termes théologiques et spirituels. Le péché et même les structures de péché pèsent-elles forcément à jamais, telle une malédiction acceptée par la providence sur l’humanité ? Sans doute, cette humanité sera-t-elle toujours aux prises avec les conséquences du péché d’origine, mais la rédemption et la miséricorde divines sont aussi intervenues pour l’en libérer. Ainsi que chante le psalmiste : «  Rends-moi le son de la joie et de la fête, et qu’ils dansent les os que tu broyas ! Détourne ta face de mes fautes. Efface de moi toute malice  » (Ps 51, 10-11). Oui, on peut être délivré de la malice du racisme !

    [1Wilfred Reilly, Intellectuel Afro-Américain dans Le Figaro du 5 juin 2020.

  • Contre la tyrannie de l’écriture inclusive : 32 linguistes contre-attaquent, par Bertrand du Boullay.

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    « Si la langue exerçait un pouvoi “sexiste”, on se demande comment Simone de Beauvoir a pu être féministe en écrivant en français “patriarcal”. L’évidence montre que l’on peut exprimer toutes les pensées et les idéologies les plus antithétiques dans la même langue. »

    8.jpgAprès l’Académie, après Onfray récemment, ce sont 32 linguistes de la Sorbonne, du CNRS, etc., qui disent, ce 18 septembre, et avec raison, leur mépris envers les créationnistes de l’inclusivité linguale. Tout de leurs arguments est à lire dans Marianne. Retenir ces deux points :

    Selon les inclusivistes, « la langue aurait été “masculinisée” par des grammairiens durant des siècles et il faudrait donc remédier à l’“invisibilisation” de la femme dans la langue. C’est une conception inédite de l’histoire des langues supposant une langue originelle “pure” que la gent masculine aurait pervertie, comme si les langues étaient sciemment élaborées par les locuteurs. »

    « La langue n’est pas une liste de mots dénués de contexte et d’intentions, renvoyant à des essences. Il n’y a aucune langue qui soit fondée sur une correspondance sexuelle stricte. Autrement, le sens des mots serait déterminé par la nature de ce qu’ils désignent, ce qui est faux. […] Or, la langue n’a pas pour principe de fonctionnement de désigner le sexe des êtres : dire à une enfant “Tu es un vrai tyran” ne réfère pas à son sexe, mais à son comportement, indépendant du du mot. »

    On doit relever l’incohérence intellectuelle des partisans de l’inclusivité. Une langue s’écrit et se lit, se parle et s’écoute. Elle se chante même et s’enseigne surtout. Sans quoi, elle mourra. De ces marques – parler/chanter/écouter -, les conceptualistes modernes n’ont cure. Ils croient inventer un écrit mais oublient que le langage est d’abord oral ! Il est, par suite, mis en forme, voyellisé ou pas, grammaticalement défini afin, entre autres, que la lecture soit proche de l’expression vocalisée et en favorise la compréhension. On chercherait bien en vain des exemples contraires, et même si parfois les règles écrites affinent l’expression et l’ouïe, elles sont encore là pour préciser le sens.

    Qu’en est-il de l’ ? Vise-t-elle à cela ? Qui le croirait ? Elle n’est que volonté de subordonner l’écrit à des revendications de gens frustrés. Ils récriminent devant une soi-disant non-considération des êtres selon leur sexe. Mêler ce combat-là à l’apprentissage de l’écriture et la grammaire auprès des petits est une monstruosité. On a peine à imaginer les dictées telles que les voudraient faire et corriger les viragos et “féministes”.

    Loin de servir une cause, la dissociation entre l’impossible oral et l’abscons écrit rendrait un peu plus décérébrés les écrivains et orateurs de demain ! Au nom des idéologies, grammaire, que ne te fait-on subir ! L’égalitarisme social te simplifia, le féminisme voudrait te complexifier ! Au moment où certains imposent de libérer les enfants de leur sexe et les laisser choisir leur genre, une partie des mêmes voudraient un procédé graphique et une habitude orale qui les signifient…

    Car au-delà du kafkaïen graphisme, on réclame également que l’oralité se transforme malgré tout. Dans leur propos, “tous” devient “toutes et tous”, “ils” devient “elles et ils”, etc. On plaint la gymnastique intellectuelle de ceux qui auraient à écrire un discours – illisible mais respectueux de l’écriture nouvelle – puis le déclamer selon cette oralité si pénible.

    Faut-il redire qu’au-delà d’écrire, une expression et une pensée se font d’abord et toujours par une langue ! Orale. Et qu’on ne peut inventer une forme qui ne la serve ni ne lui corresponde.

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

  • États-Unis : émeutes antiracistes et idéologie du genre, par Guillaume Staub.

    Depuis l’événement Georges Floyd, les États-Unis se retrouvent encore plongés dans d’interminables émeutes antiracistes. L’hystérie qui règne en maître dans nos sociétés ne peut permettre à un simple fait comme celui-ci d’être traité de manière juste et réfléchie ; la justice étant une des notions les plus oubliées dans cet événement tragique. Celui-ci est d’ailleurs problématique à différents niveaux. Premièrement, la surexploitation du fait empêche la justice de juger convenablement de ce dernier. Deuxièmement, aux États-Unis, ce fait devient le symbole d’une lutte qui se désintéresse des faits et des études, il ne s’agit que de construire, a posteriori d’une histoire complexe, un imaginaire simpliste.

    5.jpgTroisièmement, ce symbole fut repris en France dans un contexte historique extrêmement différent et ce sans aucune nuance ou adaptation. Quatrièmement, et c’est ce qui nous intéressera ici, ce fait mineur et toutes ses conséquences oblitèrent toutes les autres questions qui se posent dans nos sociétés et ce pour un laps de temps assez long pour que nos différentes instances dirigeantes puissent avancer quelques lois scélérates supplémentaires.

    C’est ainsi qu’aux États-Unis, sans que personne ne proteste, l’idéologie du genre s’est invitée à la Cour Suprême – qui est pourtant à majorité conservatrice. En effet, elle vient de rendre un arrêt sur la non-discrimination qui revient à inscrire l’idéologie du genre dans le marbre de la loi américaine. Qu’en est-il exactement  ? Dorénavant, un employeur ne pourra plus se séparer d’un salarié si celui-ci décide de changer de sexe. Cet arrêt résulte, comme il est d’usage aux États-Unis, de l’examen d’un litige qui eût lieu dans un salon funéraire du Michigan où un employé perdit son emploi. Qu’avait fait cet employé  ? Il avait subi une intervention chirurgicale et était venu habillé en femme à son travail. Or, c’est au titre du titre VII du Civil Rights Act – qui pénalise la discrimination fondée sur la race, l’origine, la religion ou le sexe dans le cadre du travail – que cet arrêt fut pris  ! Il s’agit d’un coup de tonnerre dans le monde législatif puisqu’il redéfinit la notion même de sexe  ! C’est pourquoi l’épiscopat américain ne put complètement se taire et dit par la voix Mgr José H. Gomez  : « Je suis profondément préoccupé par le fait que la Cour suprême des États-Unis a en fait redéfini la signification juridique du terme “sexe” dans la loi sur les droits civils de notre nation. C’est une injustice qui aura des répercussions dans de nombreux domaines de la vie » (Vatican News).

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    Le cœur du sujet est la non-discrimination  ; tant que celle-ci restera l’horizon indépassable des législateurs, aucune restauration nationale ne pourra être envisagée, car vivre, c’est discriminer. Comme le note fort bien Thibault Mercier dans son livre Athéna à la borne. Discriminer ou disparaître ? , toute notre vie est marquée par une préférence pour telle ou telle chose, or en choisissant telle ou telle chose, nous discriminons les autres, nous ne pouvons jamais faire autrement. La discrimination justement pensée est un gage de respect de la diversité – puisqu’elle postule la différence – contre l’égalitarisme de nos sociétés, c’est un gage de respect de la liberté – puisqu’elle postule le choix de préférer – contre nos sociétés amatrices de totalitarismes mous, c’est enfin un gage de respect de la juste fraternité – puisqu’elle postule la préférence pour son prochain plutôt que pour son lointain – contre nos sociétés indifférentialistes. Le législateur ne doit pas chercher la non-discrimination, mais la juste discrimination, celle qui respecte le droit, la nature, la justice, l’équité et les besoins des peuples.

  • Le troisième homme, par Stéphane Blanchonnet.

    Il y a dans l‘air comme l’odeur d’une fin de règne pour la Macro­nie. La pro­chaine pré­si­den­tielle a déjà com­men­cé. La France est à la croi­sée des che­mins. Va-t-elle renou­ve­ler le bail de ces poli­ti­ciens de gauche comme de droite, dont Macron est l’héritier, qui nous ont valu le déclas­se­ment éco­no­mique et géo­po­li­tique, l’invasion migra­toire, l’insécurité, le laxisme judi­ciaire, l’entretien de la mau­vaise conscience et de la repen­tance, les déli­rantes mesures dites socié­tales qui ont aggra­vé un déli­te­ment des struc­tures fami­liales qu’il aurait plu­tôt fal­lu frei­ner ?

    Ou bien va-t-elle au contraire bra­ver les inter­dits moraux que des esprits inté­res­sés à la per­pé­tua­tion de leur propre domi­na­tion ont dres­sés contre le vote Le Pen, et enfin « ren­ver­ser la table » ? Le second terme de l’alternative a bien sûr ma pré­fé­rence.

    Mais il ne faut pas se cacher les obs­tacles à la réa­li­sa­tion de ce scé­na­rio. La can­di­da­ture de Marine Le Pen est pas­sa­ble­ment démo­né­ti­sée par son échec en 2017 et beau­coup doutent de sa capa­ci­té à gou­ver­ner réel­le­ment contre un pays légal qui devrait lui res­ter for­te­ment hos­tile, même en cas de vic­toire élec­to­rale. En pro­fon­deur la France, en plus des maux que j‘ai déjà énu­mé­rés, souffre d’une crise de légi­ti­mi­té. Des son­dages récents le montrent : les Fran­çais ne veulent pas du duel annon­cé, répé­ti­tion à l’i­den­tique du scé­na­rio de 2017, mais, en même temps, sont inca­pables d‘imaginer autre chose pour les tirer de cette alter­na­tive. Si les roya­listes avaient un peu plus confiance en eux-mêmes et en leur idéal poli­tique, s‘ils savaient dépas­ser un cer­tain nombre de cli­vages idéo­lo­giques assez secon­daires au regard des échéances tra­giques qui attendent le pays, peut-être se ren­draient-ils compte qu‘ils ont la chance de pou­voir comp­ter, dans ces cir­cons­tances excep­tion­nel­le­ment grave, sur un prince à esprit pro­fond et volon­taire, prêt à ser­vir et à s‘engager, et qui ne ferait sans doute pas un plus mau­vais troi­sième homme que ceux que la droite, la gauche, les médias ou les pres­crip­teurs d’opinion de l’In­ter­net natio­na­liste vont nous pro­po­ser (ou nous pro­posent déjà) pour échap­per au second round du com­bat de 2017. Plus que jamais l’heure est à l’u­ni­té autour du chef que l’histoire nous donne mais qu’il faut à notre tour don­ner à nos conci­toyens comme che­min d’espérance et un moyen concret de recon­quête : Mon­sei­gneur le comte de Paris !

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    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Séparatisme : « des établissements scolaires catholiques niant le pacte républicain » dans le viseur de l’Élysée ?, par

    C'est ce que révèle Le Parisien...

    Faute de combattre sur le terrain, notre gouvernement fait la guerre dans le dictionnaire. C’est plus prudent, on ne risque pas de se casser un ongle. Ensauvagement ou pas ? Oui pour Darmanin, non pour Dupond-Moretti. Et en attendant qu’on se mette d’accord sur son petit nom, la délinquance continue de galoper.

    14.jpegIl faut dire que le patron donne l’exemple, absorbé dans des ratiocinations lexicales… c’est ce que Le Parisien révèle dans un article intitulé « Pourquoi Macron parle de “séparatisme” et plus de “communautarisme” ». « La République [on ne dit plus la France, NDLA] parce qu’elle est indivisible, n’admet aucune aventure séparatiste », a-t-il déclaré au Panthéon. Chacun sait bien sûr, le premier, que l’appeler séparatisme, communautarisme, mistigri, schmilblick ou patate chaude ne change pas d’un iota la nature de l’islamisation dans notre pays, mais c’est plus doux aux oreilles. L’idéal est, d’ailleurs, d’utiliser le pluriel : « les séparatismes » laissent imaginer que les Corses, les Basques, les Bretons et les membres Front de libération de la Corrèze constituent une hydre terrifiante fomentant des attentats à travers le monde entier…

    Car, nous explique-t-on, « de peur d’être accusé de stigmatiser une religion, Emmanuel Macron veut élargir [le séparatisme] à d’autres domaines ». Le Parisien rapporte donc qu’à Bercy, « on étrille les ultra-riches qui pratiquent l’évasion fiscale, autre forme du séparatisme », que Place Beauvau, « on montre du doigt les suprémacistes blancs » (tous dangers qui font frémir les Français, ce sont souvent les sacs Vuitton abandonnés par les évadés fiscaux en col blanc, choix sans doute suprémaciste, dans les 1res des TGV qui mobilisent les démineurs)… et surtout qu’à l’Élysée, « on cite les dérives de ces établissements scolaires catholiques qui nient le pacte républicain ».

    Mais… de quoi nous parle-t-on ? De quelles écoles, de quelles dérives, de quel pacte républicain ? Quand même pas de ces établissements qui tentent, bon an mal an, de conserver quelques exigences pédagogiques dans un effondrement général, celles où les parents se réfugient pour mettre leurs enfants à l’abri, même si ça leur coûte un bras, et même si, par leurs impôts, ils financent d’autres écoles, parce que la sécurité de leurs petits n’a pas de prix ? Celles où une blouse, un pull d’uniforme permettent d’éviter les délires vestimentaires sources de tant de conflit ? Celle où l’on se lève quand le professeur arrive, mais pas pour lui lancer des boulettes à la tête, et où on lui dit même – oui, je sais, c’est dingue ! – bonjour Madame ou bonjour Monsieur ? Celle où l’on apprend à aimer la France, où on lit les classiques – y compris ceux d’avant 1968, notre nouvelle ère -, où l’on apprend des poésies qui ne parlent pas nécessairement de zizi (Pierre Perret), de policier sur lequel on fait pipi (Aldebert) ni de déserteur (Boris Vian). Celles, horresco referens, où l’on prie le petit Jésus et on apprend par cœur les commandements – tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu honoreras ton père et ta mère, tu aimeras ton prochain comme toi-même… -, qui sont quand même drôlement commodes, à l’usage, pour mettre de l’huile dans les rouages du « vivre ensemble ».

    Il y a quelques semaines, le député François Pupponi, sur un plateau télévisé, dénonçait l’éclosion d’écoles hors contrat salafistes, impossibles à contrôler. L’idée ne serait-elle pas en train de germer, parce que c’est devenu la doctrine générale en matière de laïcité – l’islam t’inquiète ? Tape donc d’abord sur les chrétiens -, d’accabler les écoles catholiques hors contrat en leur reprochant leur liberté (et, par exemple, de ne pas enseigner l’Histoire façon Benjamin Stora ou l’éducation sexuelle comme au Planning familial), qui les « sépare », de fait, de la moyenne des écoles ?

    Si c’est le cas, le résultat serait, in fine, diamétralement opposé à celui espéré. Parce que, pédagogiquement, ces écoles sont à la fois pilotes (de ce que l’Éducation nationale pourrait faire) et témoins (de ce qu’elle faisait jadis et qui ne fonctionnait pas si mal). Parce que, spirituellement, la nature ayant horreur du vide, l’islam avance à mesure que le catholicisme recule. Et parce que, matériellement, « fliquer » toutes les écoles y compris celles qui n’ont jamais posé de problème au seul prétexte de ne pas en discriminer certaines est une dispersion grave et stupide des moyens.

     

    Gabrielle Cluzel

    Ecrivain, journaliste

     
  • Racisme, sexisme : autant en emporte le vin, par Georges Michel.

    On en apprend tous les jours. Par exemple, que le vocabulaire du vin pourrait bien être raciste et, tant qu’à faire, sexiste. C’est ce qu’affirme une journaliste et critique de vins américaine dans un bien bel article publié dans le San Francisco Chronicle.

    10.jpegC’est vrai, ça : il y a du vin rouge, du vin rosé, du vin jaune, du vin blanc mais pas de vin noir. Ne parlons pas du vin qui « a de la cuisse », même si, paraît-il, cette expression est tombée en désuétude et qu’il vaudrait mieux dire qu’il a de « la rondeur », de « la chair ». Mais cette journaliste américaine, dont on ignore si elle a de la robe, est plus subtile que ça. Pour elle, déjà, le langage du vin est intimidant et opaque. « Notes de tabac fumant », de « sous-bois » ou de « pomme Jonagold » : ces expressions relèvent, pour elle, du grotesque et de l’absurdité.

    À bien y réfléchir, il en est ainsi de tous les langages un peu ésotériques qui recèlent, d’ailleurs, leur part de poésie et de mystère. Hier, nous évoquions le Kamasutra : on ne se jette sans doute pas dans la lecture de ce chef-d’œuvre sans acquisition d’un minimum d’apprentissage. C’est le b.a.-ba. Autre exemple, le langage de l’héraldique : on ne dit pas bleu mais azur, pas noir mais sable, pas rouge mais gueules, pas vert mais sinople. Prenez le blason de la très californienne duchesse de Sussex : « D’azur à deux cotices d’or accompagnées de trois plumes du même barbées d’argent ». C’est quand même plus charmant qu’un truc comme ça : « sur un fond bleu, en biais deux traits dorés et trois plumes blanches ». Mais bon, encore un truc d’aristos, histoire d’épater la galerie. Et nous sommes en des temps de vulgarisation, pour ne pas dire de vulgarité, et de grande écoute. Tout ce qui peut un tantinet discriminer doit donc être proscrit. Et employer des mots, un langage compliqué, c’est discriminer.

    D’ailleurs, pour Esther Mobley – c’est le nom de notre Américaine -, les choses sont claires : ce langage du vin est indissociable du racisme et du sexisme. Ainsi, ce langage abscons se réfère quasiment exclusivement à la culture occidentale et blanche qui domine le monde du bon vin. Le vocabulaire utilisé pour décrire le vin évoque des arômes qui ne parleraient qu’à l’Europe occidentale. C’est sans doute vrai et lié à la tradition vinicole américaine importée de France. Est-ce grave, pour autant ? Il semblerait que oui, pour cette chroniqueuse.

    La preuve ? Moins de 1 % des exploitations viticoles américaines ont un propriétaire ou un vigneron noir. Où va se nicher la statistique ! Le langage d’exclusion y serait en partie responsable. Même si cette journaliste plaide pour une plus grande diversification des références pour décrire le vin, on ne peut s’empêcher de penser que ce combat, à tous les étages – du grenier de notre mémoire jusque, désormais, à la cave -, pour une société « plus inclusive » (c’est, je crois, le mot à la mode) passera inévitablement par une simplification des codes et du langage.

    Quant aux vins qui, faute de cuisse, ont désormais de la rondeur ou de la chair, il va falloir rapidement songer à un autre descriptif avant que des militant.e.s anti-grossophobie s’en mêlent.

     

    Georges Michel

    Colonel à la retraite
     
  • Pour Emmanuel Macron, favoriser le financement de l’islam conforte les principes républicains !, par Philippe Franceschi

    Le gouvernement présentera en Conseil des ministres, le 9 décembre, un projet de loi confortant les principes républicains, alors que l’intitulé initial devait concerner le renforcement de la laïcité et la lutte contre le séparatisme islamiste. C’est un aveu de faiblesse et de renoncement. Les objectifs affichés d’affermissement de la -civilité et de contrôle du financement des associations cultuelles musulmanes seront difficiles à atteindre sans une volonté farouche d’agir, totalement absente dans l’exécutif actuel.

    8.pngLe projet de loi vise à faire respecter la laïcité et la neutralité dans les services publics ou dans les organismes responsables de l’exécution d’un service public en interdisant aux membres de ces services de manifester leurs opinions ou leurs convictions religieuses et en les obligeant à traiter de façon égale toutes les personnes. On voit bien les comportements de « civilité » qui sont ainsi visés, comme les réflexions sur la tenue des femmes ou encore le refus de leur serrer la main, etc. Il s’agit également d’exercer la surveillance de la neutralité des collectivités territoriales ou des établissements publics locaux par les préfets, qui pourront saisir le juge administratif contre des décisions enfreignant la règle et procéder à des suspensions de ces décisions. L’interprétation laxiste de la neutralité et de la laïcité par les juridictions administratives s’imposera et, en la matière, ce n’est plus le pouvoir politique qui a la main.

    Ainsi, ce projet de loi ne règle pas les problématiques que chacun observe dans sa vie de tous les jours, comme le port du voile islamique et autres attributs, rejetés par une très grosse majorité des Français selon tous les sondages sur le sujet et qui doivent être interdits dans l’espace public, à l’université et dans l’entreprise. Affermir la laïcité est un excellent angle d’attaque contre le séparatisme islamiste, mais la discrétion et la neutralité religieuse s’imposent aujourd’hui dans l’espace public. Le gouvernement ne veut pas suivre la volonté des Français qui sont inquiets pour la laïcité à cause de la trop grande visibilité et de l’envahissement de l’espace public par l’.

    Le second objectif est de contrôler les associations cultuelles musulmanes en favorisant leur financement. Dans la tradition musulmane, le monde est initialement divisé en seulement deux parties : le Dar al-islam, ou « domaine de la soumission à Dieu », et le Dar al-harb, le « domaine de la guerre de conquête ». Disons le tout net : la France n’a pas vocation à entrer dans le Dar al-islam et devenir une société confessionnelle, ni même multiculturelle, ce serait faire insulte à notre Histoire. Aucun coup de pouce, y compris financier, n’a donc à être donné dans ce sens, au nom de la liberté religieuse. Mais tient absolument à faciliter le financement de l’islam en France tout en contrôlant celui-ci. La réforme envisagée vise essentiellement à permettre, et non imposer, aux associations cultuelles musulmanes d’élargir leurs sources de revenus (loyers immobiliers) en contrepartie d’un contrôle de leurs autres ressources financières (dons de particuliers, dons étrangers supérieurs à 10.000 euros). L’interdiction de ce financement étranger significatif d’une volonté d’influence et d’ingérence sur notre territoire aurait dû s’imposer, assorti d’un contrôle strict et de sanctions sévères. On sait que l’islamisme est plus riche que l’islam et que son financement est aujourd’hui lié aux réseaux criminels de nos quartiers et zones de non-droit. Tant que ces zones n’auront pas été assainies et reconquises, pas sûr que les principes républicains soient ainsi confortés.

    Les débats parlementaires devraient être animés, ce texte touchant à de nombreuses libertés. Mais le principal sera la volonté de mettre en œuvre cette loi, et on peut en douter car, alors, pourquoi avoir attendu l’assassinat de Samuel Paty pour dissoudre Barakacity, que Gérald Darmanin a définie comme « association qui incitait à la haine, entretenait des relations au sein de la mouvance islamiste radicale et banalisait les actes terroristes » ? Et pourquoi attendre encore pour dissoudre l’association les « Musulmans de France », ex-UOIF, bras armé des Frères musulmans en France au travers de Qatar Charity, la plus puissante ONG de l’émirat ?

     

    Philippe Franceschi

    Consultant en sécurité
  • Policiers : lâchés par Macron le vendredi, sauvagement attaqués par l’extrême gauche le samedi. Et après ?, par Frédéric

    Tout a été dit sur la démagogie et l’opportunisme communautariste des propos d’Emmanuel Macron à Brut. C’est lamentable, mais inévitable de la part d’un homme politique qui n’est guidé que par le « en même temps ». Cela ne serait pas très grave si cet homme n’était pas président de la République, dans les circonstances actuelles dont il nous dit, le matin, mesurer la gravité tout en s’emballant, le soir, dans ce qui ressemble à une énième humiliation de la police. 

    1.jpegÀ toutes les impérities présidentielles s’ajoute son manque total de kaïros : était-ce bien le moment de traiter ainsi les policiers ? De les désigner à la vindicte d’une extrême gauche qui a décidé d’en découdre, tous les samedis, et plus si nécessaire ? Eh bien, a réussi ce tour de force…

    Ce samedi, les cortèges étaient très peu nombreux : si près de 90 rassemblements étaient prévus, la foule des grands jours n’étaient pas au rendez-vous. Selon Le Figaro : « à Toulouse – 200 personnes contre la précarité puis un millier selon la préfecture contre la loi sécurité globale -, à Montpellier (environ 70 personnes) et à Rennes, où ils étaient environ un millier selon la CGT. À Strasbourg, les manifestants étaient environ un millier. À Bordeaux et Montpellier, les préfets ont interdit tout cortège dans l’hypercentre. À Lyon, la manifestation – environ 5.000 personnes – n’était autorisée que sur la rive gauche du Rhône. À Lille, ils étaient 1.500 manifestants, selon la préfecture, 5.000 selon la CGT et à Rennes, ils étaient environ un millier selon la centrale syndicale. » Loin du raz-de-marée…

    Cortèges peu nombreux, mais des têtes de manifestation dès le début extrêmement violentes, toujours avec les mêmes casseurs et le nouvel hymne de ces manifestations : « Tout le monde déteste la police »… qui ressemble furieusement à un appel à la haine, non ? Appel immédiatement suivi d’effets puisque, outre les traditionnels saccages de boutiques, mobiliers urbains et de véhicules, on a pu voir, ce samedi, des manifestants encagoulés attaquer les policiers à coups de marteau, et même les « incendier » !

    Gérald Darmanin a annoncé l’arrestation de 22 individus. C’est bien le moins… quand on regarde les vidéos et que le même ministre parte de « centaines de casseurs »… Toujours le même sentiment de malaise devant la complaisance dont bénéficient ces individus qui seront là, de nouveau, samedi prochain…

    En décembre 2020, deux ans après la révolte des gilets jaunes, autrement réprimés que les casseurs d’extrême gauche, les policiers se sentent, selon les mots de leurs syndicats, « stigmatisés », « abandonnés » par le président de la République. Et comment en irait-il autrement ? Après Brut, le roi est nu : Emmanuel Macron, bien sûr, avec sa légèreté, son opportunisme et son mépris. Mais aussi la police, abandonnée, prise en étau.

    Il y a quatre mois, voici l’analyse du malaise policier et de la situation que proposait un contributeur de Boulevard Voltaire, Lucien Paillet, et qu’Emmanuel Macron aurait mieux fait de lire avant d’aller bavasser sur Brut : « Menacés dans leur vie par la racaille et dans l’exercice de leur métier par leur propre hiérarchie, les policiers de la base pourraient bien créer eux-mêmes la rupture. On les a vus jeter au sol leurs menottes. Il se pourrait bien qu’un jour, prenant collectivement conscience de leur abandon, ils refusent de servir plus longtemps un pouvoir qui ajoute la lâcheté à la faiblesse. »

    Il se trouve que c’est Emmanuel Macron lui-même qui vient, vendredi, de faire franchir un nouveau palier à cette dérive dramatique.

     

    Frédéric Sirgant

    Professeur d'Histoire
  • Le Président du Kosovo enfin devant la justice internationale, par Antoine de Lacoste.

    L’agression de l’ contre la Serbie en 1999 est probablement le pire crime de cette organisation. Déclenchée à l’initiative des Etats-Unis avec le soutien enthousiaste de la France, de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne, l’intervention a donné lieu à 78 jours de bombardements qui ont tué des milliers de civils et très peu de militaires ! 

    antoine de lacoste.jpgCeux qui ont suivi en direct cette glorieuse expédition se rappellent du sinistre comptage quotidien des sorties aériennes relaté par Jamie Shea, porte-parole de l’OTAN, concluant invariablement son propos par son cynique « il y a aussi eu des dégâts collatéraux. »

    Il s’en est suivi l’expulsion de l’armée serbe de son propre territoire, la province du . Majoritairement peuplée d’Albanais, rebaptisés kosovars pour les besoins de la cause, elle vécut pendant près de dix ans avec un statut autonome sous la protection de l’armée américaine qui y a construit une de ses plus grandes bases au monde. Bien évidemment le Kosovo proclama ensuite son indépendance, en 2008, contrairement à tout ce qui avait été dit à l’époque, mais on a l’habitude. Passons sur l’exode de milliers de Serbes contraints de fuir leur propre pays.

    Pour justifier l’attaque, une formidable campagne de désinformation la précéda. On n’inventa pas encore le concept d’armes de destruction massive mais on organisa des massacres imaginaires savamment mis en scène, les expressions de génocide ou d’épuration ethnique étant bien sûr allègrement utilisés. Le clou de l’histoire fut l’invention d’un vaste plan de déportation des « Kosovars » révélé par Joschka Fisher, le ministre écologiste allemand des Affaires étrangères. Ce plan, baptisé « Fer à cheval », était un faux mais il justifia l’intervention. Un excellent article du Monde diplomatique d’avril 2019 détaille tout cela sous le titre : « Le plus grand bobard de la fin du XXe siècle ». On ne saurait mieux dire.

    Nos braves guerriers de l’OTAN ont ainsi inauguré l’intervention humanitaire, idée commode qui peut être utilisée aussi souvent que nécessaire. Mais il est bien dommage qu’ils ne se soient pas intéressés à un autre volet humanitaire, celui du sort de prisonniers serbes, civils et militaires mais toujours jeunes, qui ont disparu à jamais.

    Très vite une rumeur de trafics d’organes apparut. Derrière, l’ombre de l’UCK, ce mouvement paramilitaires albanais, dirigé par . Ses exactions furent régulièrement dénoncées par Belgrade, mais comment croire un Serbe ?

    Heureusement de sérieuses enquêtes furent effectuées, notamment par le journaliste Pierre Péan (Kosovo, une guerre « juste » pour un Etat mafieux) ou le diplomate Dick Marty, missionné par le Conseil de l’Europe (Une certaine idée de la justice). Elles ne laissent la place à aucun doute sur la réalité du trafic d’organes. Interrogé à ce sujet, Bernard Kouchner, nommé en 1999 représentant spécial de l’ONU au Kosovo, éclata d’un rire sonore devant les caméras. La scène est encore visible sur Internet.

    Tout cela n’a pas empêché Thaçi de devenir président du Kosovo en 2016 et d’en être le vrai patron depuis 1999, sous tutelle américaine.

    Cette fois, l’étau s’est resserré et ses anciens amis l’ont lâché. Car c’est sous la pression des alliés occidentaux du Kosovo que le Tribunal spécial de La Haye a ordonné l’arrestation de Thaçi et de trois anciens dirigeants de l’UCK. Ils ne doivent pas seulement répondre du crime de trafic d’organes mais aussi de tortures, de persécutions, de détentions arbitraires, de traitements cruels et de disparitions forcées. C’est vraiment une bonne idée d’avoir été aider ces braves gens…

    Thaçi a bien sûr démissionné début novembre après son inculpation et s’est rendu à la justice. Il dort aujourd’hui en prison à La Haye, comme Milosevic vingt avant. Il méditera sur la fiabilité de son allié américain mais se consolera en se disant que le boulot a été fait.

  • Le prince Jean de France assigne la fondation devant le tribunal pour récupérer les biens des Orléans, par Valérie Beaud

    En juin 2016, le prince Jean de France reçoit des lecteurs de L'Echo Républicain chez lui, dans la maison Philidor, en compagnie de ses enfants et sa belle soeur. Photo d'archives

    (Relayé par Frédéric de Natal sur sa page FB.)

    https://www.facebook.com/frederic.denatal

    Les négociations entre l’héritier des Orléans et la fondation qui gère le patrimoine tournent court. Le prince Jean de France assigne la fondation devant le tribunal pour récupérer les biens des Orléans. "Il faut que ce patrimoine soit géré comme on gère une entreprise et qu'il retrouve un vrai dynamisme". 

    Ce sont désormais les juges qui ont les clefs de la maison Philidor entre leurs mains. Le Comte de Paris met son destin et celui de sa famille dans la balance de la justice républicaine. Notre confrère Le Parisien annonce que le prince Jean d’Orléans assigne la fondation Saint-Louis devant le tribunal judiciaire de Paris. La suite logique de ce qu’il avait confié à L’Écho Républicain, le 9 septembre, en quittant le domaine de la chapelle royale, à Dreux, pour « mettre ma famille à l’abri pendant que j’essaie de trouver une solution pour sortir du différend qui m’oppose à la fondation Saint-Louis ».

    Il espérait, à l’époque, éviter l’étape judiciaire en cherchant à régler les choses en interne, notamment grâce à son statut de président d’honneur de la fondation et à quelques appuis dans les rangs des administrateurs.

    Apparemment, il n’en est rien comme il l’a confirmé ce dimanche, au téléphone :

     

    « J’ai décidé d’assigner la fondation près du tribunal de Paris pour la remettre sur les rails. Son fonctionnement ne respecte ni la lettre ni l’esprit de ce qui a été voulu par son fondateur, mon grand-père, le comte de Paris. La fondation n’a de sens que si elle met la famille d’Orléans au centre du dispositif. C’était d’ailleurs la volonté du comte de Paris qui nous a volontairement installés à Dreux, ma mère oui, mais aussi les enfants, et qui a demandé à la fondation que je devienne, à mon tour, président effectif de la fondation et pas seulement président d’honneur. »

    Le prince Jean (Comte de Paris)

     

    Si le prince Jean de France demande la restitution de l’ensemble du patrimoine des Orléans (la chapelle royale, le château d’Amboise et un appartement à Paris), ce n’est pas pour privatiser le tout et l’exclure du patrimoine français :

     

    « C’est, au contraire, pour dynamiser ce patrimoine. Ces biens devraient être gérés comme une entreprise. Il y a un coût pour entretenir ces domaines mais, il y a aussi la possibilité de rentrées d’argent avec des visites, des événements culturels… Il faut une unité de gestion entre les sites, une implication territoriale, comme le fait, par exemple, mon beau-frère à Chambord. »

     

    3.jpg

    Le prince Jean (Comte de Paris)

    Persuadé que sa présence et celle de sa famille, à la chapelle royale, à Dreux, est un atout pour l’attractivité du domaine et plus largement pour la ville de Dreux, il explique se donner le temps. « Une procédure judiciaire est toujours longue. »

     

    Il ne présage pas non plus de l’issue : « Les juges décideront si la fondation doit être dissoute ou doit se réformer. L’essentiel, pour moi, est que l’on retrouve les moyens de faire vivre le patrimoine et l’histoire. »

    "Simple relation de bon voisinage"

    Quant au million d’euros de dommages et intérêts qu’il demande, « ce n’est pas pour les garder pour moi. Mais, pour investir dans ces domaines, pour les entretenir et les faire revivre. »

    Pour l’heure, le comte de Paris et sa famille vivent dans la région de Caracassonne, dans l’Aude. Ils sont revenus faire un saut à Dreux, ce week-end. Ce dimanche soir, ils ont refermé la maison Philidor qu’ils laissent sous la surveillance d’une « voisine, une amie de la princesse qui y vient de temps en temps pour éviter les dégradations et nourrir les poules qui sont restées dans le parc ». 

    La fondation. Les dirigeants de la fondation ne font pas la même lecture du droit d’usage que le prince Jean. Pour eux, ce droit d’usage accordé par le comte de Paris ne l’a été qu’à la duchesse de Montpensier, la mère du prince Jean. Le secrétaire général de la fondation Saint-Louis ne tenait pas, en septembre, à commenter les divergences entre la fondation et le comte de Paris. En revanche, il assurait « qu’en lien avec les autorités locales, la fondation va développer des projets autour de la chapelle royale pour en renforcer l’attractivité ». Les dirigeants de la fondation n’ont pu être joints, ce dimanche.

     

    Valérie Beaudoin

    Source : https://www.lechorepublicain.fr/

  • Contre la cancel culture.

    La chro­nique de Sté­phane Blanchonnet

    Le mois der­nier, j’insistais sur la néces­si­té pour le mili­tant de se culti­ver, plus pré­ci­sé­ment de culti­ver en lui l’amour des chefs‑d’œuvre de la civi­li­sa­tion. En effet, notre natio­na­lisme ne doit pas être seule­ment néga­tif (réagir aux agres­sions contre notre iden­ti­té) mais aus­si posi­tif (nour­rir cette iden­ti­té et être capable de l’incarner et de la reflé­ter).

    Stéphane Blanchonnet.pngLa menace repré­sen­tée par la can­cel culture dont on parle beau­coup en ce moment est une preuve sup­plé­men­taire de l’importance cru­ciale du com­bat cultu­rel. Qu’est-ce que la can­cel culture ? Une haine abso­lue de la civi­li­sa­tion, de la hié­rar­chie dans les arts, des huma­ni­tés, une volon­té enra­gée de détruire tous les ves­tiges de la grande culture au nom de l’égalitarisme et du poli­ti­que­ment cor­rect. La musique clas­sique, la grande lit­té­ra­ture, la science elle-même sont sur le point d’être pros­crites car trop éli­tistes, trop sexistes, pas assez mul­ti­cul­tu­relles, jugées « offen­santes » pour toutes les mino­ri­tés (ou pré­ten­dues telles), qu’elles soient eth­niques ou sexuelles… on en vient, aux États-Unis, à vou­loir ban­nir Homère des pro­grammes uni­ver­si­taires ! Jamais dans l’histoire, l’extrême-gauche, – celle des cam­pus amé­ri­cains en par­ti­cu­lier –, n’a mieux mon­tré son vrai visage, celui d’un anti­hu­ma­nisme radi­cal. L’avenir res­semble de plus en plus aux pires cau­che­mars des auteurs de romans d’anticipation. Qui sait si demain les dis­si­dents ne devront pas, comme dans Fah­ren­heit 451 de Ray Brad­bu­ry, deve­nir des « livres vivants », apprendre par cœur La Bible, L’Iliade et L’Odyssée, les tra­gé­dies d’Eschyle (qu’il devient déjà dif­fi­cile de repré­sen­ter sur scène en Sor­bonne !) et toutes les autres œuvres majeures de notre civi­li­sa­tion, quand celle-ci seront inter­dites ou réécrites pour com­plaire à l’idéologie domi­nante ? Cette menace n’est plus une pré­dic­tion futu­riste mais un méca­nisme déjà à l’œuvre, dont nous obser­vons chaque jour les pro­grès effrayants.

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    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Un an d’éclipse de nos libertés : stop ou encore ?, par Jean-Frédéric Poisson.

    Depuis ce 16 mars 2020 où le président Macron déclarait aux Français claquemurés chez eux pour au moins quinze jours, que « Nous sommes en guerre ! », l’exécutif n’a pas hésité à s’arroger le droit de grignoter notre vie sociale, mettre sous perfusion l’économie agonisante, stigmatiser les cultes et la culture comme “non-essentiels”, provoquer l’éclipse de nos libertés fondamentales pour enrayer la pandémie et lutter du même coup contre des « séparatismes ». Contrairement à l’anxiété et à la pauvreté, rien n’a été enrayé !

    Face à cette pandémie, le gouvernement avait deux choix : contraindre par des mesures totalitaires, ou miser sur la responsabilité individuelle et la subsidiarité. Laisser les acteurs de terrain prendre les mesures adaptées, sans recourir à une centralisation oppressive. Faire confiance. Miser sur l’autonomie et l’intelligence des Français. Le choix aura été du côté de l’hyper-concentration des pouvoirs, incarnée par ce « Conseil de défense sanitaire » et ses conseils scientifiques échappant à toute légitimité et tout contrôle démocratiques.

    En l’absence de contrôle du Parlement sur l’exécutif, en l’absence de toute opposition digne de ce nom, en l’absence de corps intermédiaires ignorés, combien de libertés nous ont été arrachées sous prétexte de pandémie, d’unité et d’efficacité ? Nous fêtons les un an d’une France mise en liberté conditionnelle, de suppression méthodique de nos droits essentiels qui, hier encore, nous paraissaient indéboulonnables : liberté de circuler, de se réunir, de manifester, de travailler, d’éduquer nos enfants, liberté de culte, de prescrire, de penser, de s’exprimer ou de s’associer. À chaque fois, ce peuple prétendu indiscipliné, réticent aux mesures fortes et à l’abandon de ses libertés, a accepté caprices et inconséquences de l’exécutif sans rechigner. À chaque fois, il a courbé l’échine, fait preuve d’une extraordinaire résilience face aux mesures ahurissantes qu’on lui imposait. Osera-t-on encore jeter l’opprobre sur ce peuple en prétendant qu’il « se relâche » ?

    A contrario, il y aurait beaucoup à dire sur l’irresponsabilité et les incohérences d’un gouvernement qui navigue à vue depuis un an, prônant la politique du « en même temps », quitte à faire porter la responsabilité de son impotence sur son peuple. Il y a un an, le couple Macron assistait à la représentation de Par le bout du nez, pièce mettant en scène un président de la République forcé de consulter un psychiatre… Poussant l’autodérision, avait alors expliqué qu’il n’y avait aucune raison de « modifier ses habitudes de sorties ». Cette saillie verbale ouvrit le bal des affirmations erratiques, avec les masques qui ne « servaient à rien » ou encore le virus qui « n’avait pas de passeport ». Aujourd’hui, les théâtres, musées et restaurants sont fermés, et gare à celui qui osera contester les décrets gouvernementaux en ouvrant un bar clandestin. Aujourd’hui, le masque nous a été imposé sous peine d’une amende démesurée, au point même d’être entré dans les codes vestimentaires. Aujourd’hui, les frontières se ferment de l’intérieur pour empêcher les Français d’aller skier à l’étranger, alors que ceux qui oseront défendre la frontière extérieure verront leur association dissoute sans raison juridique. Dans le même temps, des lois sur le fichage des opposants politiques et contre la liberté d’enseignement ont été promulguées sans réaction des médias. Tout cela est gravissime.

    Heureusement, le peuple de France a des ressorts. Il l’a montré au cours de son histoire.  Nul doute qu’il saura à nouveau solliciter son imagination pour combattre la crise et tourner une fois pour toute cette page de pandémie et de folie politique, pour autant qu’un gouvernement apprenne à nouveau à lui faire confiance. S’il y avait un souhait à formuler pour fêter cet anniversaire, ce serait que les Français puissent désigner un chef d’État qui applique une politique subsidiaire pour l’avenir et le redressement du pays, plutôt que de se perdre dans un tropisme totalitaire permanent. Candidat à la présidence de la République, c’est le contrat de confiance que je leur propose…

     

    Jean-Frédéric Poisson

    Président de VIA | la voie du peuple, candidat à l'élection présidentielle de 2022
  • Célébrer Notre-Dame de Paris et en même temps éluder nos racines chrétiennes, par Iris Bridier.

    Deux ans après l’incendie de Notre-Dame de , où en sont les travaux ? « Jusqu’à maintenant, les interventions étaient surtout dédiées au déblaiement, au nettoyage et à la consolidation du site post-incendie. Désormais, la phase du chantier de restauration va concrètement pouvoir débuter », explique Albéric de Montgolfier, président de la commission nationale du et de l’architecture (CNPA). 

    6.jpgDans L’Écho républicain, il rappelle que la reconstitution raisonnée a été privilégiée, c’est-à-dire la reconstruction d’une charpente s’approchant le plus possible de celle partie dans les flammes.

    Pour ce faire, des milliers de chênes sont nécessaires. Les experts forestiers ont donc entamé leur afin de sélectionner les plus beaux arbres centenaires, pour moitié dans des forêts domaniales et communales et, pour l’autre, dans des forêts privées. Pour leurs propriétaires, c’est souvent un honneur et une fierté de participer à ce grand chantier national. Alors, des prêtres se déplacent çà et là pour bénir les chênes sélectionnés. « Pour nous, catholiques, il était important de le bénir avant qu’il soit scié. C’est une façon de signifier au Seigneur que nous lui rendons ce qu’il nous a donné. Cet arbre fait partie de la création divine, nous en sommes seulement les gardiens », témoigne, dans Aleteia, Alain Le Gualès, propriétaire d’une forêt en Bretagne. Les chênes partent ensuite en scierie, puis sécheront entre 12 et 18 mois.

    Pour l’heure, Notre-Dame de Paris est enfin débarrassée de son agglutinement de tubes fondus dans l’incendie. Depuis fin novembre, le trou béant de la voûte est remplacé par le plus grand échafaudage d’Europe qui permettra de s’approcher au plus près de la croisée des quatre voûtes adjacentes du transept. Malgré les interruptions liées à la pandémie ou les aménagements nécessaires pour lutter contre les émanations de plomb entraînant retards et surcoûts, « les bonnes nouvelles se succèdent, l’infrastructure a très bien résisté et les risques sont derrière nous. Le chantier avance bien tandis que l’argent est là en abondance pour promettre une restauration sans précédent », annonce Guillaume Poitrinal, président de la Fondation du patrimoine, dans Challenges.

    « Les sommes ainsi récoltées [NDLR : 833 millions d’euros] nous permettent d’envisager tranquillement ce chantier », abonde Roselyne Bachelot qui promettait, mercredi, au Sénat, la réouverture en 2024. Deux ans après le drame, Emmanuel doit se rendre ce jeudi sur les lieux. Une visite symbolique et une belle aubaine pour redorer son blason. Occasion, pour le Président, de remercier les 340.000 donateurs, mais aussi tous ceux qui ont œuvré, œuvrent et œuvreront pour redonner à Notre-Dame son lustre d’antan. Emmanuel Macron saluera « l’esprit de résilience de la France ». Un esprit de résilience s’inscrivant dans « une tradition millénaire », précise Europe 1.

    Mais à quoi bon célébrer la résurrection d’une cathédrale si ce n’est seulement comme « quelque chose qui appartient à notre culture, à notre histoire littéraire, architecturale, religieuse et laïque, à l’imaginaire de France » ? Évoquer ainsi (las, qu’à demi-mot) nos racines chrétiennes, c’est bien, mais oser nommer la loi contre le séparatisme, ne pas se coucher quotidiennement devant l’islamo-gauchisme ni laisser fleurir les mosquées partout dans notre pays, c’est autre chose. Puisse cette restauration s’accompagner d’un rayonnement spirituel rappelant à la France, celle de Clovis et de Saint Louis, de Notre-Dame de et Notre-Dame de Paris, que sa grandeur est intimement liée à sa vocation de fille aînée de l’Église.

     

    Iris Bridier

    Journaliste

    Auteur