États-Unis : émeutes antiracistes et idéologie du genre, par Guillaume Staub.
Depuis l’événement Georges Floyd, les États-Unis se retrouvent encore plongés dans d’interminables émeutes antiracistes. L’hystérie qui règne en maître dans nos sociétés ne peut permettre à un simple fait comme celui-ci d’être traité de manière juste et réfléchie ; la justice étant une des notions les plus oubliées dans cet événement tragique. Celui-ci est d’ailleurs problématique à différents niveaux. Premièrement, la surexploitation du fait empêche la justice de juger convenablement de ce dernier. Deuxièmement, aux États-Unis, ce fait devient le symbole d’une lutte qui se désintéresse des faits et des études, il ne s’agit que de construire, a posteriori d’une histoire complexe, un imaginaire simpliste.
Troisièmement, ce symbole fut repris en France dans un contexte historique extrêmement différent et ce sans aucune nuance ou adaptation. Quatrièmement, et c’est ce qui nous intéressera ici, ce fait mineur et toutes ses conséquences oblitèrent toutes les autres questions qui se posent dans nos sociétés et ce pour un laps de temps assez long pour que nos différentes instances dirigeantes puissent avancer quelques lois scélérates supplémentaires.
C’est ainsi qu’aux États-Unis, sans que personne ne proteste, l’idéologie du genre s’est invitée à la Cour Suprême – qui est pourtant à majorité conservatrice. En effet, elle vient de rendre un arrêt sur la non-discrimination qui revient à inscrire l’idéologie du genre dans le marbre de la loi américaine. Qu’en est-il exactement ? Dorénavant, un employeur ne pourra plus se séparer d’un salarié si celui-ci décide de changer de sexe. Cet arrêt résulte, comme il est d’usage aux États-Unis, de l’examen d’un litige qui eût lieu dans un salon funéraire du Michigan où un employé perdit son emploi. Qu’avait fait cet employé ? Il avait subi une intervention chirurgicale et était venu habillé en femme à son travail. Or, c’est au titre du titre VII du Civil Rights Act – qui pénalise la discrimination fondée sur la race, l’origine, la religion ou le sexe dans le cadre du travail – que cet arrêt fut pris ! Il s’agit d’un coup de tonnerre dans le monde législatif puisqu’il redéfinit la notion même de sexe ! C’est pourquoi l’épiscopat américain ne put complètement se taire et dit par la voix Mgr José H. Gomez : « Je suis profondément préoccupé par le fait que la Cour suprême des États-Unis a en fait redéfini la signification juridique du terme “sexe” dans la loi sur les droits civils de notre nation. C’est une injustice qui aura des répercussions dans de nombreux domaines de la vie » (Vatican News).
Le cœur du sujet est la non-discrimination ; tant que celle-ci restera l’horizon indépassable des législateurs, aucune restauration nationale ne pourra être envisagée, car vivre, c’est discriminer. Comme le note fort bien Thibault Mercier dans son livre Athéna à la borne. Discriminer ou disparaître ? , toute notre vie est marquée par une préférence pour telle ou telle chose, or en choisissant telle ou telle chose, nous discriminons les autres, nous ne pouvons jamais faire autrement. La discrimination justement pensée est un gage de respect de la diversité – puisqu’elle postule la différence – contre l’égalitarisme de nos sociétés, c’est un gage de respect de la liberté – puisqu’elle postule le choix de préférer – contre nos sociétés amatrices de totalitarismes mous, c’est enfin un gage de respect de la juste fraternité – puisqu’elle postule la préférence pour son prochain plutôt que pour son lointain – contre nos sociétés indifférentialistes. Le législateur ne doit pas chercher la non-discrimination, mais la juste discrimination, celle qui respecte le droit, la nature, la justice, l’équité et les besoins des peuples.