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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Une école catholique d'Amiens doit partir : l'épuration islamique ethno/culturalo/religieuse en bonne voie...

    Dans Valeurs actuelles, on peut lire : 

    Des habitants du quartier Etouvie jetteraient leurs ordures dans la cour au point de ne plus garantir la sécurité des élèves.

    Des poubelles, des canettes, même un micro-onde ou une machine à laver… L'école primaire privée Monseigneur Cuminal, située dans le quartier Etouvie à Amiens, va devoir fermer ses portes dès la fin de l’année scolaire, en juillet 2021.

     La raison ? La direction de l'enseignement catholique de la Somme a estimé que la sécurité des enfants n’était plus garantie, rapporte France Bleu ce jeudi 18 février. La cour de récréation est placée en bas d’un bloc d’immeubles appelé les Coursives. Certains résidents n’hésiteraient pas à y balancer leurs ordures voire l’électroménager dont ils veulent se débarrasser. Une habitante du quartier a confié à France Bleu que cette pratique n’était pas nouvelle : « Ici, certains jettent de tout par la fenêtre. Ça peut aller jusqu'à des frigos ou des machines à laver. Je vous assure, c'est grave ! »

    « Un jour, j'ai failli me prendre un micro-onde sur la tête »

    Les employés de l'entreprise de nettoyage l’ont confirmé. D’après France Bleu, il est possible de trouver dans la cour extérieure des poubelles éventrées, des bouteilles, des couches, les pots de peinture, des canettes, des vêtements etc. « Un jour, j'ai failli me prendre un micro-onde sur la tête. A quelques mètres près, je ne serais plus là pour vous parler », a déploré un employé. Un « téléviseur » a même déjà été retrouvé dans la cour selon Sylvie Seillier, la directrice diocésaine de l'enseignement catholique de la Somme. Pour elle, devoir fermer l’école est inévitable : « Notre présence ici avait un sens. Nous voulions être au service de familles qui ne sont pas les plus favorisées d'Amiens. Mais là, nous n'avions vraiment plus le choix : la sécurité des enfants et du personnel ne peut pas être négligée, c'est notre premier devoir. » 

    Pire encore, l'Enseignement catholique de la Somme a relaté dans un communiqué dont France Bleu se fait l’écho que « des agressions du voisinage, différents trafics à proximité, des intrusions et occupations sauvages de la cour participent à l’insécurité ». Cela empêcherait « l’école de fonctionner normalement ». Alors que de « nombreux aménagements (...) et travaux de sécurisation » ont été « effectués entre 2015 et 2020 », rien n’aurait « permis de mettre fin à ces difficultés », rapporte France Bleu. Pour la rentrée 2021, les 82 élèves de l’école Monseigneur Cuminal seront transférés vers d’autres établissements catholiques d’Amiens dont l’école Saint-Jean au faubourg de Hem. 

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    Et, dans Le Point :

     

    Amiens : envahie par les déchets des riverains, une école catholique doit fermer
    Élèves et personnel de l’établissement privé catholique Monseigneur-Cuminal sont aussi victimes d’agressions et d’insultes, explique « Le Figaro ».


    De l'électroménager qui vole, des insultes qui fusent… Le quartier Étouvie, à Amiens, pâtit d'une insécurité galopante dont, développe Le Figaro, un lieu particulier est devenu le symbole : l'école catholique privée Monseigneur-Cuminal, qui va devoir fermer ses portes à la fin de l'année scolaire en cours.

    Sylvie Seillier, la directrice diocésaine de l'enseignement catholique de la Somme, résume la situation dans un communiqué : « Depuis plusieurs années, la sécurité de l'école ne cesse de se dégrader, avec une accélération depuis la rentrée de septembre 2020. » Elle poursuit : « Cette annexe de quatre classes de l'école Saint-Jean, ouverte en 1997, subit quotidiennement les jets d'objets et de déchets en tout genre lancés depuis les étages au pied des classes. » Sylvie Seillier assure aussi que « des agressions du voisinage, différents trafics à proximité, des intrusions et occupations sauvages de la cour, des rodéos près de l'école participent à l'insécurité et empêchent l'école de fonctionner normalement ».
    Le bailleur social du bloc d'immeuble Les Coursives, la SIP, souligne que « les équipes de proximité passent beaucoup de temps à nettoyer les abords ». Un employé d'une entreprise de nettoyage se souvient avoir, un jour, « failli [se] prendre un micro-ondes sur la tête ». La même mésaventure est arrivée à une journaliste de France Bleu Picardie, cette fois avec une boîte de conserve.


    Du côté de la mairie d'Amiens, « on regrette profondément que l'école quitte le secteur », mais on constate aussi que « le trafic de drogue dégrade fortement le climat ». Les services municipaux rappellent toutefois qu'ils ne peuvent « intervenir ni dans l'immeuble ni dans la cour, car ce sont des propriétés privées ». Par ailleurs, les caméras publiques « ne peuvent filmer que le domaine public. Il nous est interdit de filmer les fenêtres, donc impossible de verbaliser les contrevenants », dit-on encore.


    Le premier adjoint à la mairie, Hubert de Jenlis, souhaite « que se tienne une table ronde avec l'État, le procureur de la République, les polices nationale et municipale et le bailleur ». Mais, pour l'heure, les 82 enfants de l'établissement catholique vont devoir trouver de plus paisibles classes que celles du quartier Étouvie.

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    Là, c'était... "avant". Avant quoi ? Avant Qui ?

    Poser la question, c'est y répondre...

  • Pour la police, pour notre sécurité : tolérance zéro !, par Christian Vanneste.

    Les policiers vont manifester devant l’Assemblée Nationale. C’est là un fait qui révèle l’état de décomposition de notre pays, de la France que son oligarchie s’acharne à déconstruire, de cette “République” dont elle nous rebat les oreilles et qui n’existe pas, pas plus que l’Etat de droit dans les plis duquel elle se drape. 

    christian vanneste.jpgLes militaires n’ont pas le droit de dire la vérité, mais les policiers peuvent manifester, et il faut s’en féliciter tant il est difficile aujourd’hui de faire entendre le grondement d’un peuple qui n’en peut plus d’être aussi mal gouverné. L’un des signes de cette gouvernance inapte et inepte est l’effondrement à géométrie variable de l’autorité : après une répression sévère des gilets jaunes, savamment manipulée pour en tirer une exploitation politique, le contrôle de la population est devenu systématique grâce à la “divine surprise” du covid. Mais, en même temps jamais la séparation d’avec le pays des zones de non-droit vivant du trafic, soumises à une loi religieuse exogène, et refusant sur leur territoire la présence des forces de l’ordre, même celle des pompiers, n’a été aussi nette. Le policier n’est plus pour une partie de la population le garant de l’ordre mais l’ennemi qu’il faut combattre, le concurrent qu’il faut chasser de son domaine. La peur du gendarme a changé de sens. Elle est désormais celle que ressent le gendarme parce qu’il sait que loin d’être davantage protégé par sa fonction, son statut et son arme, il en devient au contraire une cible privilégiée, plus exposée, que l’on renverse pour passer en force un barrage, sur lequel on tire lorsqu’il procède à un contrôle, dont on menace la famille, et qu’on vient assassiner chez lui avec son épouse et devant leur enfant. C’était à Magnanville.

    La politique serait la plus noble des activités si elle était la recherche du bien commun de la cité et sa mise en oeuvre par ceux que les citoyens auraient désignés. Elle est la lutte pour le pouvoir entre des assoiffés de puissance et de privilèges. Les politiciens sont mus soit par leur ambition dévorante, soit par des idéologies qui les empêchent de percevoir la réalité, tant pour eux terrasser l’adversaire l’emporte sur la volonté de vaincre le mal. Les questions de l’ordre et de la sécurité sont prioritaires : l’atteinte à l’intégrité physique d’une personne, ou à celle de ses biens doit être sévèrement punie de manière à être dissuadée. C’est la base même de notre contrat social et de notre constitution. La légitime défense est un droit de tout citoyen. Le policier devrait à l’évidence posséder un pouvoir d’intervention bien supérieur : il ne joue pas un match contre une équipe adverse, mais représente la société tout entière et doit donc avoir le droit de tirer le premier.

    La lutte pour le pouvoir et la domination des idéologies de gauche qui règnent dans notre pays ont fait de celui-ci un Absurdistan où la police chargée de faire appliquer la loi manifeste devant le Palais de ceux qui la font. La plupart des politiques les soutiendront et seront même présents. Le ministre de l’Intérieur, leur “patron” sera là. On connaît l’individu, prêt à toutes les trahisons, à toutes les contorsions pour se frayer un chemin où les “coups” dissimulent l’incompétence. La situation actuelle est le fruit d’années de dérive gouvernementale. Le Kärcher promis par Sarkozy n’est pas arrivé, avec l’ouverture à gauche et la diminution du nombre des policiers, les années Hollande et Macron ont accéléré la descente aux enfers, et ce n’est pas la collaboration de quelques transfuges qui a changé l’orientation “à gauche toute” de la Justice. Belloubet était une calamité, Dupond-Moretti est une catastrophe. Car c’est le coeur du problème : la justice, faute de moyens et dominée par le laxisme qui imprègne la pensée de toute notre oligarchie, lectrice du Monde et de Libération, dissuade la dissuasion en affaiblissant la police. Si telle est la pensée du locataire de la place Beauvau, il se devait de démissionner au lieu de jouer les Tartuffe devant le Palais Bourbon après avoir parlé du bruit de bottes des militaires et même de leur lâcheté en réaction épidermique à une mise en garde salutaire qui n’avait rien d’un coup d’Etat.

    La délinquance de ces dernières années a connu une évolution difficile à interpréter. Elle a légèrement diminué en 2020, mais c’est le confinement et le couvre-feu plus que la répression policière qui en sont la cause. Selon le principe des vases communicants, sur la période de Juin-Août, elle a fortement augmenté. Plusieurs types de délits ont aussi vu leur nombre croître en 2020. C’est notamment le cas des coups et blessures volontaires, notamment dans le cadre intrafamilial, en hausse de 10% par rapport à 2019, ou des viols qui ont bondi de 18% en zone gendarmerie, contre 7% en zone de police. Les indicateurs cumulés des règlements de comptes, homicides et tentatives d’homicide, symptomatiques d’une criminalité lourde accusent quant à eux une hausse de 15% par rapport à 2019. Alors les militants déguisés en sociologues vont minimiser les choses, réduire à l’inégalité sociale ce qui est de l’ordre de la confrontation culturelle, les présentateurs dévoués au pouvoir de BFM vont brandir 90% de réponses pénales pour cacher la triste chaîne des affaires non élucidées, des plaintes classées sans suite, des fausses peines et vrais appels à la récidive que sont les “rappels à la loi”, les incarcérations non effectuées, les libérations anticipées. Les délinquants et les détenus deviennent les victimes aux yeux des ministres de la Justice qui pleurent sur la surpopulation carcérale. Celle-ci n’a pourtant qu’une cause mêlant de façon très macronienne la comptabilité et l’idéologie : l’insuffisance du nombre des cellules ! Tolérance zéro, jugement rapide et détention systématique, travail obligatoire avant ou pendant la prison, peines planchers, dissuasives en cas de récidive, rétablissement de la peine capitale pour les crimes les plus odieux, et bien sûr expulsion définitive des délinquants étrangers. Bref, c’est une révolution conservatrice qu’il nous faut, et le régime actuel en est exactement le contraire.

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • Vaccination, passe sanitaire : contrainte sociale et laisser-faire économique, par Natacha Polony.

    "La déliquescence organisée de la démocratie passe depuis des années par la déterritorialisation, c’est-à-dire le brouillage des frontières permettant de déterminer l’appartenance à la communauté politique, incluant droits et devoirs."
    © Hannah Assouline.

    Sur les questions économiques, sur les questions migratoires, sur la préservation du droit social, chaque fois, la réponse est la même : au nom de la libre concurrence, il faut laisser faire. Sauf quand il est question des libertés publiques, remarque Natacha Polony, directrice de la rédaction de « Marianne ».

    Martial. C’est l’adjectif qui a resurgi après l’allocution d’Emmanuel Macron. Les commentateurs pouvaient à nouveau mobiliser le folklore de la Ve République et la figure du président omnipotent. Et ceux qui réclamaient depuis plusieurs jours qu’on cessât de montrer une indulgence coupable envers ces mauvais citoyens qui ne se précipitaient pas dans les centres vaccinaux ont ressenti comme un soulagement. Quel scandale, à la fin, que cette liberté laissée aux individus, quand le bien commun est menacé…

    « Le coronavirus est venu percuter ce dogme en mettant un coup d’arrêt momentané à la libre circulation des hommes et des marchandises. »

    L’équilibre complexe entre individuel et collectif est le défi majeur des années à venir pour des démocraties en proie à des forces centrifuges qui réduisent à néant l’idée même de communauté nationale. Mais un paradoxe ne laisse pas d’étonner. Ceux que l’on entendait manifester si fort ces derniers temps et qui, à l’instar d’un Bernard Kouchner, traitaient de « traîtres » ou autres noms d’oiseaux les hésitants ou les mal-informés sont ceux-là mêmes qui se récrient face à toute forme de dirigisme ou de régulation dès lors qu’il s’agit pour l’État de protéger les citoyens et de préserver leurs droits. Lutter contre l’évasion fiscale ? Taxer des produits importés sans aucun souci des normes écologiques et sociales ? Vous n’y pensez pas ! Autant proposer la collectivisation des moyens de production…

    Le centrisme autoritaire de retour

    Nous avions, bien avant le coronavirus et la floraison de ce rigorisme sanitaire fait d’attestations, de « pass » et de confinements, théorisé le « centrisme autoritaire », posture néolibérale consistant à ériger le libre-échange et la dérégulation comme des dogmes intangibles échappant totalement – pour le bien de l’humanité, cela va sans dire – au champ du débat démocratique et à l’assentiment de citoyens incapables de percevoir le progrès triomphant que constitue la mondialisation. Le coronavirus est venu percuter ce dogme en mettant un coup d’arrêt momentané à la libre circulation des hommes et des marchandises (les capitaux, eux, n’ont jamais cessé de circuler librement, et si possible vers les paradis fiscaux). Et sans doute faut-il voir dans l’empressement de certains à contraindre leurs semblables par des normes et des injonctions le désir ardent de voir repartir au plus vite la mécanique tellement vertueuse de la division mondiale du travail et des porte-conteneurs géants.

    « L’État, qui "ne peut pas tout", selon un Premier ministre qui n’avait plus rien de socialiste, ne peut en fait plus rien. »

    Depuis des décennies, les citoyens expriment leur rejet d’un système dont le principe est d’abolir progressivement leur capacité à décider en commun de leur destin. Bref, leur souveraineté. Sur les questions économiques, sur les questions migratoires, sur la préservation du droit social, chaque fois, la réponse est la même : il faut laisser faire. Au nom de l’ouverture, au nom de la « libre concurrence » (nouveau nom de la concurrence déloyale), au nom de l’État de droit, uniquement quand celui-ci permet d’enserrer la démocratie dans une jurisprudence émanant d’instances non élues. L’État, pour ces grands démocrates, ne peut jamais servir à planifier, mot atroce qui rappelle les heures sombres de la Russie soviétique (le tout nouveau commissariat au Plan n’a d’ailleurs pour objet que de produire des rapports d’une épaisseur susceptibles de caler quelques armoires, mais surtout pas d’orienter les investissements et la réglementation pour favoriser des filières et faire surgir des futurs fleurons industriels).

    Pouvoir de l'État déréglé

    L’État ne peut jamais faire respecter ses frontières et son droit à choisir qui se trouve sur son territoire (et la mort tragique du jeune Théo, 18 ans, tué par un client mécontent, étranger multirécidiviste mais en séjour régulier en France, ne fera qu’un entrefilet dans la presse, car il ne faudrait surtout pas suggérer que le fait d’enfreindre la loi à de multiples reprises devrait interdire le droit de séjour sur le territoire français). L’État ne peut pas imposer aux multinationales de payer leurs impôts là où elles font leur chiffre d’affaires pour éviter les montages savants entre filiales. L’État, qui « ne peut pas tout » selon un Premier ministre qui n’avait plus rien de socialiste, ne peut en fait plus rien. Mais il peut enfermer ses citoyens, les contrôler et leur interdire toute vie sociale. Les plus virulents de ces grands libéraux proposaient même de retirer leur salaire aux non-vaccinés ou de tout simplement cesser de les soigner (et pourquoi pas refuser aux fumeurs de soigner leur cancer ? On aurait tort de s’arrêter en si bon chemin…).

    La déliquescence organisée de la démocratie passe depuis des années par la déterritorialisation, c’est-à-dire le brouillage des frontières permettant de déterminer l’appartenance à la communauté politique, incluant droits et devoirs. Les milliardaires qui ont vu leur fortune multipliée par la grâce du Covid, les multinationales qui utilisent la présence au sein de l’Union européenne de pays pratiquant à échelle industrielle le dumping fiscal ou le dumping social, n’ont pas désarmé, malgré la démonstration offerte par cette épidémie, de l’absurdité et de l’inefficacité de leur système. Entendons-nous bien : n’être pas démocrate est un droit inaliénable, mais on aimerait que les joyeux adeptes du centrisme autoritaire – laisser-faire économique et coercition envers les citoyens – cessent de se réclamer de ce qu’ils piétinent : la liberté et la démocratie.

    Source : https://www.marianne.net/

  • Jean-Paul Brighelli : « Le Baccalauréat est cliniquement mort, il est en soins palliatifs ! ».

    Dans le 93 et ailleurs, des élèves de terminale bloquent leur lycée ; ils réclament la suppression des épreuves du bac et l’application du contrôle continu. En cause, cette année particulière perturbée par la crise Covid, les organisations de cours en distanciel et en demi-jauge.

    Faut-il donner raison à ces revendications ? Quel avenir pour ces lycéens à qui on « braderait » ainsi le bac ?

    Réaction de Jean-Paul Brighelli au micro de Boulevard

     

    https://soundcloud.com/bvoltaire/jean-paul-brighelli-735581968

     

    Hier, c’était un lycée dans le 93. Aujourd’hui, c’est un lycée dans le 17e arrondissement. De nombreux établissements sont en phase d’être bloqués ou en tout cas des élèves ont tenté de les bloquer. La revendication de base est de donner le à tout . Pourquoi cette agitation dans les lycées ?

     

    Actuellement, les élèves sont peut-être un peu téléguidés par certains syndicats. Sous prétexte de Covid et qu’ils n’ont pas passé une année normale, les élèves veulent que l’on supprime les dernières épreuves du Bac écrites et orales et qu’il se déroule en contrôle continu. Cela les assurera d’un taux de réussite de 99 %. Le 1 % ayant le droit de porter plainte.

     

    Certains syndicats disent qu’il serait bien que l’on se passe de ce grand oral voulu par . Ils essaient de vider complètement la réforme du Bac de toute substance.

     

    L’année dernière, le taux de réussite du Bac était de 98 % de réussite avec un taux de mentions jamais atteint. On constate cet écart en permanence entre le nombre de bacheliers théoriquement exemplaires et le niveau réel des ados lorsqu’on discute avec eux.

     

    Le Bac est cliniquement , il est en soins palliatifs et il faut le débrancher. Cela va poser un problème à certains syndicats. Ces derniers disent que c’est le premier diplôme du supérieur.

     

    Il faut faire comme tous les autres pays. C’est-à-dire avoir un certificat d’études qui sera distribué à tout le monde. Via , toutes les formations supérieures feront le tri des élèves en fonction de leurs notes, des appr.éciations et des établissements.  Tout le monde sait que les établissements ne sont pas les mêmes et n’ont pas le même niveau.

     

    A force de tirer le Bac comme ils sont en train de le faire, nous sommes dans une situation qui est infiniment plus dichotomique que ce qu’elle pouvait l’être.

     

    On parlait de lycées à deux vitesses, et maintenant on va parler de lycées à trois ou quatre vitesses. Des plus, les boîtes privées n’ont pas du tout fonctionné en distanciel. Elles ont été en présentiel tout le temps et en classe complète. Ils l’utilisent comme un argument dans la sélection des BTS et des prépas et ils ont bien raison de le faire.

     

    Lorsque vous avez passé votre Bac de français, vous aviez une liste de textes. Aujourd’hui, 14 textes sont présentés. 14 est le minimum fixé par le ministère. Il faut bien comprendre qu’un grand nombre d’enseignants faisaient un cours une fois avec un groupe et le même cours avec l’autre groupe. Le tout échelonné sur deux semaines. En revanche, d’autres faisaient un cours avec les élèves qu’ils avaient en face d’eux et un autre cours avec les élèves en distanciel de façon à ce que tout le monde fasse deux textes en un temps. Le niveau des élèves est tel que lorsque vous mettez au programme La princesse de Clèves, vous êtes quasiment obligé d’expliquer chaque mot parce que c’est une langue étrangère et qui n’est pas la langue d’Aya Nakamura, il est évident que nous sommes dans un désarroi complet.

     

    Le Bac ne signifie plus rien. Le Bac de 1960, 1970 ou même 2009 n’a plus rien à voir sinon son nom avec le Bac 2021. Et le Bac 2020 était une formalité.

     

    Ce Bac ne vaut plus rien. Tous les élèves qui vont partir à l’université vont se retrouver dans une espèce d’impasse totale où les mêmes revendications vont avoir lieu. On met en université des élèves qui n’ont pas le niveau. Il va donc encore falloir abaisser le niveau pour leur faire passer un DEUG ou une licence. En réalité, pour reprendre le titre d’un bouquin, c’est La Fabrique du crétin.

    Remarquable bouquin que je vous conseille et dont le deuxième tome paraît en janvier prochain !

     

    Chaque matin, je prends un café dans une petite boutique. La serveuse a un Master d’anthropologie. S’il n’y a pas un minimum de sélection et d’exigence, les élèves qui vont entrer en fac vont se retrouver avec une licence. Ils ne pourront qu’apprendre à pédaler sur des vélos pour livrer des pizzas. Ils ne pourront s’en prendre qu’à eux-mêmes et à un système qui les aura délibérément abrutis. Croyez-moi, cela remonte à presque 50 ans en arrière. On a choisi de descendre le niveau. Cette fois-ci, nous sommes dans l’abîme et on creuse encore !

     

    Jean-Paul Brighelli

    Enseignant et essayiste
  • Religion & Société • Le cardinal Sarah aux 12.000 pèlerins de Chartres : Terre de France, réveille-toi !

     

    Par Gabrielle Cluzel

    « Secouer les puces de l'Occident chrétien » plus qu'endormi, dénaturé, appeler « le peuple de France à se réveiller, à retourner à ses racines », c'est ce que Gabrielle Cluzel a retenu de l'homélie du cardinal Sarah lors du dernier pèlerinage de Chartres, dans cette excellente chronique [Boulevard Voltaire, 21.05] .  

    Rappelons pour ceux qui l'ignoreraient que Gabrielle Cluzel a participé - d'ailleurs brillamment - au colloque du Cercle de Flore « Refonder le bien commun », du 13 mai 2017, à Paris (Illustration ci-dessous). Et qu'elle a donné aussi une conférence aux mardis de Politique magazine en novembre dernier.  LFAR

     

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    On peut décider de ne pas en parler. C’est, d’ailleurs, le choix d’une grande partie de la presse qui préfère, ces jours-ci, se concentrer sur Mai 68, le ramadan ou la poignée de bloqueurs d’université.

    Ce n’est pas les intéressés, d’ailleurs, que ça va déranger, leur génération ne regarde plus depuis longtemps la télé. Mais, disons-le tout de suite aux médias : il ne faudra pas, ensuite, aller se plaindre, les gars, s’ébaubir, pousser des oh, des ah (comme pour LMPT), « Menfin ! d’où sortent tous ces gens-là ? » quand ce mouvement de fond silencieux, cette jeunesse florissante, discrète, mais décomplexée – c’est ce qui fait la différence avec ses aînés -, sortira du bois pour telle ou telle cause, et que l’on ne pourra plus l’ignorer.

    Car cela viendra.

    Mai 68 a 50 ans, Daniel Cohn-Bendit, 73. Eux autres, les 12.000 pèlerins lancés sur la route de Chartres en ce week-end de Pentecôte par le pèlerinage Notre-Dame de chrétienté, ont 21 ans en moyenne. 30 pour le clergé qui les encadre.

    Ils rient, ils s’amusent, ils prennent des airs tragico-comiques pour contempler leurs ampoules, leur bronzage agricole et leurs cheveux en pétard après deux nuits sous la tente, comme tous les jeunes de leur âge. Et puis ils prient, ils chantent, ils s’agenouillent, ils souffrent, ils offrent, ils méditent, ils posent leur téléphone pour descendre, durant trois jours, au fond de leur âme, comme aucun jeune de leur âge.

    Ils ont affreusement mal aux pieds et horriblement mal dormi mais – allez comprendre – en redemandent chaque année, et ramènent en sus des copains au « pélé ». La liturgie y est, depuis toujours, en forme extraordinaire mais, par une porosité croissante, l’origine des pèlerins dépasse largement le cercle des chapelles dites « tradi ».

    Sur les réseaux sociaux, même les identitaires, qui ont habituellement la dent dure avec les cathos (naïfs, cuculs, gentillets), s’étonnent, admiratifs : « 12.000 jeunes rassemblés, 0 embrouille, 0 dégradation, pas un papier par terre. Comment ce miracle est-il possible ? Qui est ce peuple éduqué et respectueux ? Quelle est cette communauté qui n’emmerde personne ? », tweete Damien Rieu.

    La messe de clôture solennelle du lundi, en la cathédrale de Chartres, est comparable, mutatis mutandis, à la Rollex de Sarkozy vue par Séguéla : qui n’a jamais assisté à l’immense procession, sous les cantiques, de ce jeune clergé précédé par un interminable cortège de bannières, d’étendards et de statues de la Vierge, a un peu raté sa vie. La bonne nouvelle est que, dans l’Église, toute erreur a sa rédemption : il pourra y aller l’an prochain.

    Cette année, elle était célébrée par le cardinal Sarah, et cette présence symbolique, infiniment touchante, sonnait comme un juste retour des choses : dans son premier livre Dieu ou rien, sans renier sa culture familiale, il disait sa grande reconnaissance pour les missionnaires français : « Mon entrée dans la famille du Christ doit tout au dévouement exceptionnel des pères spiritains. Je garderai ma vie durant une immense admiration pour ces hommes qui avaient quitté la France, leurs familles et leurs attaches afin de porter l’amour de Dieu aux confins du monde. »

    Des dizaines d’années après, c’est lui qui vient transmettre le précieux dépôt à de jeunes Français pas plus vieux que le gamin qu’il était, c’est lui qui vient rendre son héritage à un peuple qui l’a oublié. Et il le fait d’une voix forte, sans ambages, avec des accents de Jean-Paul II au Bourget : « Terre de France, réveille-toi ! », « Peuple de France, retourne à tes racines ! » Il fustige un monde occidental pris en étau entre le nihilisme et l’islamisme, l’exhorte à prendre exemple sur ses ancêtres dont la foi a bâti ces cathédrales, demande aux jeunes d’être « les saints et les martyrs » de demain. Pour la langue de buis, ne pas compter sur lui. Le cardinal guinéen a secoué les puces, pour son bien, de l’Occident chrétien. Et si c’était cela, aussi, l’universalité de l’Église ? • 

    Ecrivain, journaliste

    Son blog

  • Après le Nigeria, la Côte d'Ivoire dépasse l'Angola en richesse par habitant, par Ilyes Zouari.

    Après avoir récem­ment dépas­sé le Nige­ria, pre­mier pro­duc­teur afri­cain de pétrole, la Côte d’I­voire vient de réa­li­ser l’ex­ploit de dépas­ser en richesse par habi­tant l’An­go­la, second pro­duc­teur conti­nen­tal de pétrole, avec une pro­duc­tion envi­ron trente fois supé­rieure, et second pro­duc­teur afri­cain de dia­mants. Cette per­for­mance est le résul­tat des nom­breuses réformes accom­plies au cours de la der­nière décen­nie, ain­si que d’une poli­tique active de diversification.

    3.jpgSelon les don­nées récem­ment publiées par la Banque mon­diale, la Côte d’I­voire affi­chait un PIB par habi­tant de 2 326 dol­lars début 2021, dépas­sant ain­si désor­mais l’An­go­la dont la richesse par habi­tant, en baisse depuis quelques années, s’é­ta­blis­sait à 1 896 dol­lars. Par ailleurs, la Côte d’i­voire conti­nue à creu­ser l’é­cart avec le Nige­ria (2 097 dol­lars) ou encore avec le Kenya (1 838 dollars).

    Une grande per­for­mance due à une crois­sance record

    Cette évo­lu­tion consti­tue un véri­table exploit pour la Côte d’I­voire, dont les acti­vi­tés extrac­tives (hydro­car­bures et indus­tries minières) demeurent encore assez modestes, notam­ment par rap­port à l’An­go­la. Ce pays, à la popu­la­tion com­pa­rable (33 mil­lions d’ha­bi­tants contre 27 mil­lions pour la Côte d’I­voire), est en effet le deuxième pro­duc­teur afri­cain de dia­mants, après le Bots­wa­na (et le qua­trième mon­dial), ain­si que le deuxième pro­duc­teur de pétrole avec une pro­duc­tion qui se situe encore, et mal­gré une baisse régu­lière ces der­nières années, à envi­ron 1,2 mil­lion de barils par jour, contre envi­ron 35 mille seule­ment pour la Côte d’I­voire. Une faible pro­duc­tion ivoi­rienne qui est éga­le­ment très loin der­rière celle du Nige­ria (près de 2 mil­lions de barils/jour, soit envi­ron 50 fois plus), qu’elle avait aus­si et récem­ment dépas­sé, et qui devrait éga­le­ment, tout comme l’An­go­la, être bien­tôt devan­cé par le Séné­gal et le Came­roun, qui affichent sou­vent des taux de crois­sance deux ou trois fois plus élevés.

    L’im­por­tante pro­gres­sion de la Côte d’I­voire résulte de la très forte crois­sance que connaît le pays depuis plu­sieurs années. Sur la période de neuf années allant de 2012 à 2020, période suf­fi­sam­ment longue pour pou­voir éta­blir des com­pa­rai­sons inter­na­tio­nales, la Côte d’I­voire a réa­li­sé la plus forte crois­sance au monde dans la caté­go­rie des pays ayant un PIB par habi­tant supé­rieur ou égal à 1 000 dol­lars, avec une crois­sance annuelle de 7,4 % en moyenne. Plus impres­sion­nant encore, elle se classe deuxième toutes caté­go­ries confon­dues, pays très pauvres inclus, fai­sant ain­si mieux que 30 des 31 pays au monde qui avaient un PIB par habi­tant infé­rieur à 1 000 dol­lars début 2012. La Côte d’I­voire n’est alors dépas­sée que par l’É­thio­pie, qui a connu une crois­sance annuelle de 8,9 % en moyenne. Une per­for­mance qui résulte essen­tiel­le­ment du très faible niveau de déve­lop­pe­ment de ce pays d’A­frique de l’Est, qui était le deuxième pays le plus pauvre au monde début 2012, et qui en demeure un des plus pauvres avec un PIB par habi­tant de seule­ment 936 dol­lars début 2021 (soit au début de l’ac­tuelle guerre civile).

    De son côté, et sur cette même période de neuf années, l’An­go­la a enre­gis­tré une crois­sance de seule­ment 0,9 % en moyenne annuelle, tan­dis que le Nige­ria a affi­ché une pro­gres­sion annuelle de 2,3 %. De même, il est à noter que la crois­sance ivoi­rienne a éga­le­ment été lar­ge­ment supé­rieure à celle de l’A­frique du Sud, géant minier du conti­nent (pre­mier pro­duc­teur afri­cain de char­bon, de fer, de man­ga­nèse ou encore de nickel, deuxième pro­duc­teur d’or…), et dont la hausse annuelle moyenne du PIB s’est éta­blie à seule­ment 0,4 % sur la période.

    Par ailleurs, il est à signa­ler que la Côte d’I­voire est récem­ment deve­nue le pre­mier pays afri­cain de l’his­toire (et le seul encore aujourd’­hui) dis­po­sant d’une pro­duc­tion glo­ba­le­ment assez modeste en matières pre­mières non renou­ve­lables, du moins jus­qu’à pré­sent, à dépas­ser en richesse un pays d’A­mé­rique his­pa­nique, à savoir le Nica­ra­gua dont le PIB par habi­tant attei­gnait 1 905 dol­lars début 2021 (hors très petits pays afri­cains de moins de 1,5 mil­lion d’ha­bi­tants, majo­ri­tai­re­ment insu­laires). La Côte d’I­voire est d’ailleurs sur le point de devan­cer éga­le­ment le Hon­du­ras, dont le PIB par habi­tant se situait à 2 406 dollars.

    Dans un autre registre, il est à noter que les per­for­mances éco­no­miques de la Côte d’I­voire se sont accom­pa­gnées d’une maî­trise de l’en­det­te­ment, avec un niveau de dette publique qui s’é­ta­blis­sait à seule­ment 45,7 % du PIB début 2021, selon le FMI, contre non moins de 127,1 % pour l’An­go­la, qua­trième pays le plus endet­té d’A­frique mal­gré ses énormes richesses. Le niveau d’en­det­te­ment de la Côte d’I­voire demeure éga­le­ment lar­ge­ment infé­rieur à celui de pays comme l’A­frique du Sud (77,1 %), le Gha­na (78,0 %) ou encore le Kenya (68,7 %). 

    Enfin, la forte crois­sance de l’é­co­no­mie ivoi­rienne s’est éga­le­ment accom­pa­gnée d’un bon contrôle de l’in­fla­tion, qui s’est située à seule­ment 0,8 % en moyenne annuelle sur la période 2012 – 2019 (8 années), contre non moins de 16,3 % et 11,6 % pour l’An­go­la et le Nige­ria, res­pec­ti­ve­ment. Deux pays dont les popu­la­tions les plus fra­giles ont été gran­de­ment péna­li­sées par la forte hausse du prix des pro­duits de base. Les graves dif­fi­cul­tés éco­no­miques de l’An­go­la et du Nige­ria se sont notam­ment tra­duites par une impor­tante dépré­cia­tion de leur mon­naie natio­nale, qui ont res­pec­ti­ve­ment per­du envi­ron 85 % et 60 % de leur valeur face au dol­lar depuis 2014 (et, depuis sa créa­tion, plus de 99 % de sa valeur pour la mon­naie nigé­riane). Une situa­tion qui a notam­ment pour consé­quence une forte dol­la­ri­sa­tion de l’é­co­no­mie de ces deux pays, c’est-à-dire une large uti­li­sa­tion du dol­lar pour les tran­sac­tions éco­no­miques au détri­ment de la mon­naie natio­nale, consi­dé­rée comme risquée.

    Réformes et diver­si­fi­ca­tion active

    Les résul­tats de la Côte d’I­voire s’ex­pliquent par les pro­fondes réformes réa­li­sées par le pays afin d’a­mé­lio­rer le cli­mat des affaires et d’at­ti­rer les inves­tis­seurs, ain­si que par une poli­tique de diver­si­fi­ca­tion des sources de reve­nus et de grands tra­vaux d’infrastructure. 

    Suite à de nom­breuses réformes admi­nis­tra­tives, juri­diques et fis­cales, la Côte d’I­voire a réus­si à ins­tau­rer un cadre pro­pice à l’en­tre­pre­na­riat local et aux inves­tis­se­ments étran­gers. Le pays a ain­si fait un bond consi­dé­rable dans le clas­se­ment inter­na­tio­nal rela­tif au cli­mat des affaires, publié chaque année par la Banque mon­diale, en pas­sant de la 167e place en 2012 à la 110e pour l’an­née 2020. Même si elle demeure moins bien clas­sée que des pays comme le Maroc (53e) ou l’A­frique du Sud (84e), la Côte d’I­voire fait tou­te­fois désor­mais lar­ge­ment mieux que le Nige­ria (131e), l’An­go­la (177e) ou encore l’É­thio­pie (clas­sée 159e, avant le début de la guerre civile). Au pas­sage, il convient de rap­pe­ler que la maî­trise de l’in­fla­tion, élé­ment ayant une inci­dence cer­taine sur l’en­vi­ron­ne­ment des affaires, n’est hélas pas prise en compte dans l’é­la­bo­ra­tion du clas­se­ment annuel de la Banque mon­diale, ce qui n’est pas à l’a­van­tage de la Côte d’I­voire où l’in­fla­tion est bien plus faible que dans les pays pré­cé­dem­ment cités.

    Ces réformes se sont accom­pa­gnées de la réa­li­sa­tion de grands tra­vaux à tra­vers le pays (routes, ponts, trans­ports publics – comme le futur tram­way d’A­bid­jan, cen­trales élec­triques, réseaux de télé­com­mu­ni­ca­tions, loge­ments sociaux…), ain­si que d’une poli­tique active de diver­si­fi­ca­tion des sources de reve­nus, en s’ap­puyant notam­ment sur le déve­lop­pe­ment du sec­teur agri­cole, des indus­tries de trans­for­ma­tion, ou encore de la pro­duc­tion d’élec­tri­ci­té. Déjà pre­mier pro­duc­teur mon­dial de cacao depuis long­temps, la Côte d’I­voire s’est ain­si éga­le­ment his­sée au cours de la der­nière décen­nie au pre­mier rang mon­dial pour la pro­duc­tion de noix de cajou, et au pre­mier rang afri­cain (et qua­trième mon­dial) pour le caou­tchouc natu­rel, dont elle assure désor­mais près de 80 % de la pro­duc­tion conti­nen­tale, suite à un quin­tu­ple­ment de la pro­duc­tion natio­nale. Le pays est éga­le­ment le second pro­duc­teur afri­cain d’huile de palme (der­rière le Nige­ria), et est récem­ment deve­nu le deuxième pro­duc­teur conti­nen­tal de coton (après le Bénin). Par ailleurs, le pays dis­pose d’un sec­teur halieu­tique assez impor­tant, étant notam­ment le pre­mier pro­duc­teur afri­cain de thon. 

    Paral­lè­le­ment à la hausse de la pro­duc­tion agri­cole, le pays a éga­le­ment por­té une atten­tion par­ti­cu­lière à la trans­for­ma­tion locale de la pro­duc­tion, source d’une valeur ajou­tée bien plus impor­tante pour le pays, dont elle contri­bue éga­le­ment à l’in­dus­tria­li­sa­tion. Ain­si, et grâce à la mul­ti­pli­ca­tion des usines de trans­for­ma­tion, encou­ra­gées par un cadre pro­pice à l’in­ves­tis­se­ment, la Côte d’I­voire trans­forme aujourd’­hui loca­le­ment (tous stades de trans­for­ma­tion confon­dus) les deux tiers de sa pro­duc­tion de caou­tchouc natu­rel et de thon, près du quart de sa pro­duc­tion de cacao et envi­ron 12 % sa pro­duc­tion de noix de cajou. Le pays a d’ailleurs pour objec­tif d’aug­men­ter encore ces niveaux de trans­for­ma­tion locale, et notam­ment dans les filières cacao et noix de cajou, pour les­quelles il espère atteindre un niveau de 50 % d’i­ci 2025. Très récem­ment, en juin der­nier, la plus grande des usines de trans­for­ma­tion de noix de cajou du pays vient jus­te­ment d’en­trer en pro­duc­tion. Une usine qui se dis­tingue comme étant la plus moderne du monde dans son domaine, avec un taux d’au­to­ma­ti­sa­tion de plus de 90 %, et qui devrait même deve­nir la plus grande usine de trans­for­ma­tion au monde après la construc­tion d’une uni­té de valo­ri­sa­tion des coques pour la pro­duc­tion d’électricité.

    La pro­duc­tion d’élec­tri­ci­té est d’ailleurs un des domaines dans les­quels le pays a for­te­ment inves­ti au cours de la der­nière décen­nie, avec pour résul­tat une hausse de deux tiers de la pro­duc­tion natio­nale (assor­tie d’une part gran­dis­sante pour les éner­gies renou­ve­lables : solaire, bio­masse, hydro­élec­tri­ci­té…). Dis­po­sant désor­mais du troi­sième plus grand sys­tème de pro­duc­tion élec­trique du conti­nent, selon la Banque mon­diale, le pays est même deve­nu un des prin­ci­paux expor­ta­teurs en la matière à l’é­chelle conti­nen­tale, ache­mi­nant envi­ron 11 % de sa pro­duc­tion vers six pays d’A­frique de l’Ouest. Au niveau natio­nal, le taux de cou­ver­ture est pas­sé de 33 % des loca­li­tés ivoi­riennes début 2012 à plus de 75 % aujourd’­hui, cou­vrant ain­si plus de 90 % de la popu­la­tion (même si une par­tie mino­ri­taire de la popu­la­tion de ces loca­li­tés ne béné­fi­cie pas encore de l’élec­tri­ci­té à domicile).

    L’élec­tri­fi­ca­tion du pays consti­tue en effet un élé­ment de grande impor­tance pour la réus­site de toute poli­tique de déve­lop­pe­ment éco­no­mique et social. Outre les acti­vi­tés pré­cé­dem­ment citées, elle est aus­si cru­ciale pour le déve­lop­pe­ment du sec­teur des nou­velles tech­no­lo­gies, ou encore pour la mise en place d’un réseau sco­laire éten­du et per­for­mant à tra­vers le pays, soit deux domaines eux aus­si en forte pro­gres­sion. À titre d’exemple, les pre­miers ordi­na­teur et télé­phone por­table (intel­li­gent) assem­blés loca­le­ment ont été pré­sen­tés aux médias en juin der­nier, ce qui consti­tue un cas encore assez rare en Afrique sub­sa­ha­rienne. Quant à l’é­du­ca­tion, les cinq der­nières années ont vu l’ou­ver­ture d’au­tant de classes à tra­vers le pays qu’au cours des vingt années pré­cé­dentes. Une accé­lé­ra­tion qui s’ex­plique, notam­ment, par la sco­la­ri­sa­tion ren­due obli­ga­toire à par­tir de la ren­trée 2015 pour les enfants âgés de 6 à 16 ans.

    Grâce à la diver­si­fi­ca­tion des sources de reve­nus, les acti­vi­tés direc­te­ment liées aux indus­tries extrac­tives (hydro­car­bures et indus­tries minières), et mal­gré l’aug­men­ta­tion de leur pro­duc­tion au cours des der­nières années, ne repré­sentent aujourd’­hui qu’en­vi­ron 30 % des expor­ta­tions de biens du pays, dont l’é­co­no­mie est ain­si plus robuste et rési­liente face aux crises inter­na­tio­nales que celles de l’An­go­la, du Nige­ria ou encore de l’A­frique du Sud. En effet, ces acti­vi­tés pèsent pour envi­ron 98 % des expor­ta­tions ango­laises de biens et 93 % de celles du Nige­ria, ou encore pour près de 60 % des expor­ta­tions sud-afri­caines. En d’autres termes, les acti­vi­tés non direc­te­ment liées aux indus­tries extrac­tives repré­sentent envi­ron 70 % des expor­ta­tions ivoi­riennes de biens, alors qu’elles ne sont à l’o­ri­gine que d’en­vi­ron 40 % des expor­ta­tions de l’A­frique du Sud, et d’en­vi­ron 7 % et 2 % seule­ment de celles du Nige­ria et de l’An­go­la, res­pec­ti­ve­ment. Grâce à sa plus grande soli­di­té, l’é­co­no­mie ivoi­rienne a ain­si enre­gis­tré une crois­sance éco­no­mique de 6,4 % en moyenne sur la période de six années 2015 – 2020, mar­quée notam­ment par la baisse consi­dé­rable – et pro­ba­ble­ment durable – du cours des hydro­car­bures, tan­dis que le Nige­ria, l’An­go­la et l’A­frique du Sud ont affi­ché res­pec­ti­ve­ment des taux de 0,7 %, ‑1,6 % et ‑0,5 % (la crois­sance néga­tive de ces deux der­niers s’ex­pli­quant éga­le­ment par l’é­pui­se­ment de cer­tains gisements).

    Par ailleurs, il est à noter que la diver­si­fi­ca­tion de l’é­co­no­mie ivoi­rienne s’est éga­le­ment accom­pa­gnée d’une diver­si­fi­ca­tion des par­te­naires éco­no­miques du pays, dont la Chine est désor­mais le pre­mier par­te­naire com­mer­cial avec une part de 9,4 % du com­merce exté­rieur en 2019 (devant la France, deuxième, avec une part de 8,1 %). La pré­sence chi­noise se mani­feste sur­tout au niveau des impor­ta­tions du pays, dont elle a four­ni 17,2 % des besoins cette même année, devant le Nige­ria (13,5 %, essen­tiel­le­ment des hydro­car­bures), et loin devant la France, qui arrive troi­sième (10,7 %). La Chine demeure tou­te­fois un très modeste client de la Côte d’I­voire, dont elle n’a absor­bé que 2,9 % des expor­ta­tions en 2019, se clas­sant ain­si à la 14e posi­tion, loin der­rière les Pays-Bas qui se placent en pre­mière posi­tion, devant les États-Unis et la France. 

    Enfin, la diver­si­fi­ca­tion de l’é­co­no­mie ivoi­rienne devrait éga­le­ment se ren­for­cer avec le déve­lop­pe­ment atten­du du sec­teur tou­ris­tique, encore embryon­naire. En effet, et contrai­re­ment aux pays fran­co­phones que sont le Maroc et la Tuni­sie, deux des des­ti­na­tions phares du tou­risme sur le conti­nent, la Côte d’I­voire et plus glo­ba­le­ment l’A­frique fran­co­phone sub­sa­ha­rienne ont lar­ge­ment et lon­gue­ment délais­sé ce sec­teur à fort poten­tiel, fai­sant ain­si presque igno­rer au reste du monde l’exis­tence d’une faune, d’une flore et de pay­sages excep­tion­nels et com­pa­rables à ce qui peut être obser­vé dans cer­tains pays anglo­phones du conti­nent. Une situa­tion fort regret­table pour un pays qui ne manque pour­tant pas d’a­touts en la matière, notam­ment grâce à ses plages, ses parcs natio­naux ou encore sa basi­lique Notre-Dame de la Paix de Yamous­sou­kro (plus grand édi­fice chré­tien au monde, qua­si-réplique de la basi­lique Saint-Pierre de Rome, et dont l’exis­tence même est igno­rée par la qua­si-tota­li­té des chré­tiens des pays du Nord, y com­

  • L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (103), Navigateurs (I) : Giovanni da Verrazzano...

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    Giovanni da Verrazzano (1485-1528), explorateur Italien au service du roi de France, François Premier, est né aux environs de 1485 probablement au sud de Florence en Toscane.
    Fils d'une riche famille florentine, il bénéficia sans doute d’une solide formation; il se destina à une carrière maritime alors qu'un de ses frères était banquier.

    Jeune homme, il passa plusieurs années au Caire comme agent commercial, et c’est sans doute en Méditerranée orientale qu’il apprit la navigation...

    1. Premier voyage :

    François premier, pressé par un groupe d'hommes d'affaires puissants, des Dieppois comme l'armateur Jean Ango, des Rouennais ou des Lyonnais, ambitionne d'ouvrir au négoce de son pays des voies vers les épices et les soieries d'Orient, qui ne soient pas placées sous le monopole de fait des Portugais ou des Espagnols.
    Des marchands italiens de Lyon servirent d’intermédiaires pour la venue de Verrazzano, qui se mit au service du roi de France, sans doute vers 1522.
    Quatre navires furent mis en chantier et, en quelques mois, vers le milieu de 1523, la petite armada était prête à prendre la mer.
    Giovanni de Verrazzano organisa ainsi le premier voyage en Amérique sous le patronage officiel de la France, afin d'y "découvrir de nouvelles terres" ainsi que "d'atteindre le Cathay" (accès donnant sur l'océan Pacifique), au travers du continent nouvellement découvert, l'Amérique du Nord.
    Parti de Dieppe vers la fin de 1523, il longea la côte hispano-portugaise, et après des avaries survenues sur trois bateaux, Verrazzano traversa l'Atlantique à bord de la petite caravelle "La Dauphine", en compagnie d'une cinquantaine d'hommes.
    Il accosta dans une zone correspondant à la Caroline du Nord actuelle, près de "Cape Fear", le 7 mars 1524, et après un bref arrêt, l’expédition descendit d’abord vers le sud, mais, prudent, Verrazzano décida de faire demi-tour et de se diriger vers le nord pour éviter d’éventuelles mauvaises rencontres avec les Espagnols qui s’étaient installés dans la Floride actuelle.

    Un peu plus au Nord, dans ce qui est actuellement la Caroline du Nord, il crut apercevoir l'océan Pacifique derrière une étroite bande de terre. Il ne s'agissait en réalité que du lagon de "Pamlico Sound", long de cent trente kilomètres et dont la largeur atteint par endroits quarante huit kilomètres, séparé de l'Atlantique par les "Outer Banks", une barrière d'îles sablonneuses.

    Cette erreur conduisit les dessinateurs de cartes et mappemondes, à commencer par le Vicomte de Maggiolo en 1527 et le frère de Giovanni, Girolamo da Verrazano, en 1529, à représenter l'Amérique du Nord quasiment coupée en deux parties reliées par un isthme. Cette interprétation erronée mit un siècle à être corrigée...

    Verrazzano fut également à l'origine du mot Arcadia (Arcadie) qu'il donna au Maryland et à la Virginie. Il écrivit avoir donné le nom d'Arcadia "en raison de la beauté de ses arbres". Sans doute voulait-il faire allusion à cette Arcadie mythique de la Grèce antique dont les poètes avaient chanté le charme et le bonheur. 80 ans plus tard, Samuel de Champlain en fixa l’orthographe actuelle, en laissant tomber le "r"; de plus, l'Arcadia de Verrazano, devenue Acadie, s’était déplacé au Nord, pour finalement désigner la Nouvelle Écosse.

    Plus loin, au nord, Verrazano découvrit l'estuaire de l'Hudson, la baie de l'actuelle New York.
    De nos jours, le pont Verrazano rappelle cette visite.
    Le navigateur baptisa cet endroit "Terre d'Angoulême" en l'honneur du roi de France François 1er, ex-duc d'Angoulême.
    Il prolongea son voyage en direction du Maine, puis de Terre-Neuve, donna à cette région le nom de Nouvelle-Gaulle (c'est à dire Nouvelle-France) et rentra en France par la route des pêcheurs bretons et normands.
    Il était de retour le 8 juillet 1524.
    Dès la fin de l'année 1524, Verrazano avait quasiment réuni les fonds nécessaires pour repartir à la belle saison suivante. Mais la conjoncture politique changea brutalement : la France essuyait des défaites militaires telles que l'exploration du monde était, désormais, reléguée à l'arrière-plan des priorités du souverain.
    On réquisitionna même les navires et les équipages de Verrazzano...


    2. Second voyage (1526-1528) :

    Ce second - et dernier - voyage, toujours sous le patronage du roi, fut conçu en 1526, ainsi qu’en fait foi un contrat conclu cette année-là par Chabot, l’amiral de France, avec Verrazzano et d’autres spéculateurs pour la mise en disponibilité de trois vaisseaux. Outre le commerce, le voyage avait aussi pour but la recherche de l’introuvable passage vers l’Asie, mais cette fois au sud de la région explorée lors du premier voyage.
    Sans motif apparent, le départ de ce voyage fut retardé de près de deux ans.
    Verrazano partit néanmoins au printemps 1528 pour la Floride, les Lucayes (îles Bahamas) et les Petites Antilles.
    Dans une de ces îles, probablement la Guadeloupe, Verrazano partit en reconnaissance sur un rivage, fut fait prisonnier par les Caraïbes, qui le massacrèrent et le mangèrent sur la plage, face à son navire au mouillage... sous les yeux de son équipage. Gerolamo aurait assisté à la mort atroce de son frère.
    Le navire de Verrazzano, "La Flamengue", revint en 1530 : des documents font part du déchargement, à Fécamp, d'une cargaison de bois du Brésil qui se trouvait à bord du navire du navigateur, que Verrazano avait peut-être visité alors qu'il était encore en vie.

    Quant à François 1er, empêtré dans ses guerres contre l'empereur Charles Quint, il se détournera des explorations pendant 10 ans avant de reporter ses espoirs sur Jacques Cartier...

     

    Pour retrouver l'intégralité du feuilleton, cliquez sur le lien suivant : L'aventure France racontée par les Cartes...

     

    lafautearousseau

  • Mai 68 • Les acteurs de la contestation [1]

    Dire à la fois que les mouvements radicaux d’extrême-gauche étaient dirigés par des Juifs et que ce sont ces mouvements qui sont à la source de la révolte étudiante qui déclencha la crise de mai-juin 1968 revient à considérer que le rôle joué par ces jeunes Juifs a été déterminant. Sans eux, il est légitime de se poser la question, Mai 68 aurait-il eu lieu ? 

    Yaël Auron insiste sur leur rôle majeur dans l’irruption des événements quand il écrit que « Mai 68 revêt des spécificités juives indéniables, authentiques et profondes. Ce sont dans une large mesure des motivations juives qui ont propulsé toute une génération de jeunes juifs dans la lutte révolutionnaire universelle. Elles trouvent leurs fondements dans les événements du passé le plus proche, la Seconde Guerre mondiale et la Shoah »[1]. Pour lui, leur faible nombre était compensé par la position éminente qu’ils occupaient dans les mouvements gauchistes. Ils se trouvaient aux places les plus stratégiques, de direction. En quelque sorte ils en étaient les pivots : « les juifs n’étaient qu’une infime minorité, bien que fortement représentés au sein des instances dirigeantes des groupes contestataires étudiants. »[2]

    Outre la J.C.R. de Krivine, Yaël Auron souligne qu’« [i]l en était de même au sein de la direction des autres organisations trotskistes où les juifs représentaient une majorité non négligeable si ce n’est la grande majorité des militants. […] Le mouvement maoïste, la Gauche prolétarienne, avait à sa tête deux juifs, Alain Geismar et Pierre Victor (Benny Lévy). »[3] Sans oublier le plus informel Mouvement-du-22-mars et son leader emblématique Daniel Cohn-Bendit, le plus célèbre des soixante-huitards.

    Dans un livre autobiographique ce dernier raconte une expérience qui l’a grandement marquée : « à quinze ans, je suis allé en Israël. J’ai travaillé dans un kibboutz. C’était très joli, tout le monde vivait en communauté, les gens s’entraidaient, solidarité, égalité, etc. Intuitivement, je devais avoir une position sioniste de gauche. […] J’étais à Nanterre lorsque éclata la guerre des Six-Jours. […] Nous n’avions pas conscience réellement du problème d’Israël : nous étions encore sous l’influence de l’idéologie sioniste que nous avions acceptée pendant des années »[4].

    Plus loin il développe le raisonnement suivant : « L’extrême-gauche, comme la gauche, a toujours répugné à se poser le problème de l’identité individuelle. Pour définir quelqu’un, on se réfère toujours à son appartenance de classe. Mais notre identité est le fruit de multiples expériences, parmi lesquelles le cadre de vie de notre enfance joue un rôle important. […] Cette société m’impose d’être viril – je suis un garçon, plus tard un homme – juif allemand, rouquin, plus ou moins beau »[5]

    Les auteurs de Génération. Les années de rêve, Hervé Hamon et Patrick Rotman, ont dressé une longue liste des protagonistes de Mai 68. Nous reprenons ce qu’ils disent du milieu familial et social de chaque acteur. 

    Alain Krivine 

    Commençons par Alain Krivine : « Son père, médecin stomatologue, n’a rien d’un ʽʽencartéʼʼ. Il lit Le Figaro, se proclame antiraciste, vote régulièrement à gauche mais avec la certitude, quand son suffrage se porte sur les communistes, que ces derniers ne prendront jamais le pouvoir. Il est né en France de Juifs russes immigrés, qui ont fui les pogroms avant 1917, et la femme qu’il a rencontrée était de même souche. […] La mère d’Alain, au fond, n’éprouve ni passion politique ni passion religieuse. Elle jeûne à Kippour parce que, dit-elle, face aux antisémites, il est bon de montrer une fois l’an qu’on est juif. »[6] 

    André Sénik 

    André Sénik « est né de parents juifs polonais, petits commerçants établis à Paris dans le quartier du Sentier vers 1930, à l’époque où la communauté juive en France – cent cinquante mille âmes – double de volume sous l’afflux des réfugiés de l’Est, dont la moitié provient de Pologne. La culture familiale est teintée de marxisme mais tout autant de sionisme. La première organisation que fréquente le jeune Sénik, le M.A.P.A.M. (le Parti unifié des travailleurs, à la fois sioniste et socialiste), est ainsi orientée : à gauche, et cependant en quête dʼEretz Israël. »[7] 

    Tiennot Grumbach 

    Quant à Tiennot Grumbach : « Sa mère est la sœur de Pierre Mendès France et dirige le commerce de vêtements, devenu petite maison de couture, qu’a fondé le grand-père Mendès. [Son] père, il est ʽʽdans les affairesʼʼ, au Brésil, où la Casa Grumbach connaît des hauts et des bas. »[8] 

    Jean-Paul Ribes 

    Jean-Paul « Ribes, lui, n’est pas juif pour deux sous. Un Français, vrai de vrai, issu d’une classique famille petite-bourgeoise – le père ingénieur à l’E.D.F., la mère qui ʽʽne travaille pasʼʼ. »[9]    (Dossier à suivre)   

    [1]  Yaël Auron, Les juifs d’extrême gauche en mai 68, Paris, Albin Michel, 1998, p. 39.

    [2]  Ibid., p. 23.

    [3]  Idem.

    [4]  Daniel Cohn-Bendit, Le grand bazar, Paris, Belfond, 1975, p. 10-11.

    [5]  Idem.

    [6]  Hervé Hamon, Patrick Rotman, Génération. Les années de rêve, Paris, Seuil, 1987, p. 15-16.

    [7]  Ibid., p. 20.

    [8]  Ibid., p. 21-22.

    [9]  Ibid., p. 22.  

     

    Retrouvez les articles de cette série en cliquant sur le lien suivant ... 

    Dossier spécial Mai 68

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

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    Juste une précision, avec tout le respect que nous avons pour Michel Serres et l'accord total sur son propos, ici : si, encore, il s'agissait de l'anglais, de la langue de Shakespeare... Mais, non ! Ce qu'on nous impose n'est rien d'autre qu'une infâme bouillie, un globish de sous-bas étage, un truc, un "machin", tout ce qu'on voudra, mais pas une vraie et belle "langue". Il suffit de voir ce que les états-uniens ont fait de la langue anglaise, et surtout du point de vue de l'accent, épouvantablement effroyable et qui sème, d'ailleurs, la consternation chez les amoureux de... la langue anglaise !

     

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    1. Plus lamentable que ridicule, ou l'inverse ? Élisabeth Borne prise en flagrant délire ! "Éclat de rire sur le plateau", comme le dit Pujadas à ses invités, après la diffusion de ces 38 secondes dures à assumer, pour le Premier ministre :

    https://twitter.com/EnModeMacaron/status/1544737226013261830?s=20&t=clEsQyWllpR6XHdCVZlldw

     Élisabeth Borne, qui pensait qu’on ne l’entendait pas, montre son vrai visage, plein de mépris : "...On passe notre temps à répondre à des questions cons...!"

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    Et c'est à la tête d'un gouvernement de 42 ministres et Secrétaires d'État ! Voilà pourquoi nous sommes le pays le plus taxé au monde - "volé" serait plus juste... - :

    • il faut bien la payer, cette sur-administration, ce gouverne-ment tentaculaire, ces 243 Sous-préfectures qui ne servent à rien, comme ce Sénat, ces 150 à 200 députés en trop, ce doublon des Conseils départementaux et Assemblées régionales (qu'il faut, évidemment fusionner)...

    • Ajoutez à cela les dizaines de milliards que nous coûte l'immigration/invasion chaque année (80, chiffrent certains...)

    • et les autres dizaines de milliards de la des-Éducation nationale, qui maintient à l'école pendant des années des dizaines de milliers de jeunes dont il vaudrait mieux faire des apprentis et qui finissent, des années plus tard, et sans rien, à...Pôle emploi...

    Et vous commencez à comprendre comment le Système ruine la France et la tire vers les abimes...

     

    2. Un renseignement intéressant, fourni par Didier Maïsto (sur tweeter) :

    "Dans sa déclaration d’intérêts, on apprend que le nouveau ministre de la Santé, ardent défenseur de la vaccination, du #PassSanitaire - et qui vient d’affirmer que la réintégration des soignants n’était « pas d’actualité » - a été rémunéré par #Novartis mais aussi par #AstraZeneca."

    Petit rappel du Sénateur Alain Houpert, en commentaire de ce message de Didier Maïsto :

    "Alors que le ministre de la santé, le 21 avril 2021, défendait « le bénéfice du vaccin Astrazeneca est largement au-delà des risques liés à son utilisation », l’ANSM l’avait déjà suspendu depuis le 15 mars 2021, du fait de thromboses et de troubles de la circulation"
     
    Un commentaire, encore ? Celui-là suffira : on est bien gouvernés !!!!!

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    Cliquez sur les deux images pour les agrandir, puis utilisez le zoom...

     

    3. Entre les djihadistes/complices de fait des terroristes islamistes et les 15.000 soignants français virés sans rien, sans indemnités, sans chômage, le Système a choisi : il fait revenir les bombes à retardement de Syrie, mais maintient l'exclusion des Français qui ont fait "tourner la machine" depuis qu'ils sont en âge de le faire ! 

    Pour celles-là, c'est OUI !

    Comme dit David Dobsky : "En France on n'arrive pas à expulser les délinquants étrangers mais on arrive à rapatrier les djihadistes..."

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    Pour ceux-là, c'est NON !

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    SYSTÈME POURRI !

     

    4. Immigration/invasion de l'Europe : l'Allemagne aussi est "en pointe"... (dans Valeurs)  L’Allemagne veut régulariser les réfugiés déboutés du droit d’asile...  La "leçon" de Merkel, du Nouvel an à Cologne et le reste, tout cela ne suffit donc pas à ouvrir les yeux de ceux qui ne veulent pas voir !...

    https://www.valeursactuelles.com/monde/lallemagne-veut-regulariser-les-refugies-deboutes-du-droit-dasile

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    5. Bravo à Paris Match pour son prochan numéro, et sa "Une" : un grand cardinal, un grand spirituel, un grand intellectuel, interrogé par Philippe Labro... Quel bon Pape il nous aurait fait ! Mieux que...

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    Evidemment, des journaleux de "gôche" s'étranglent et s'indignent :

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    Qu'ils s'indignent jusqu'à s'en étrangler ! Cela nous fera, enfin et au moins, une bonne nouvelle !

     

    6. Renationaliser EDF ? Pourquoi pas ? Mais il y a deux ou trois choses à ne pas oublier... :

    • EDF aujourd'hui, c'est 65 milliards de déficit, alors qu'en 2007 l'entreprise était bénéficiaire, EDF était à l'équilibre financier et les bénéfices étaient reversés aux caisses de l'État...

    • Mais Sarkozy est passé par là (puis les autres...) avec la vente a perte du mégawatt aux distributeurs alternatifs, Areva, la dé-construction de fait du merveilleux outil d'excellence qui était en notre possession, dans le domaine du nucléaire...

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    https://rmc.bfmtv.com/replay-emissions/apolline-matin/energie-pourquoi-l-etat-veut-renationaliser-edf_VN-202207070060.html

     

    7. Ça commence à barder chez LFI... (suite) : il n'y a pas que Taha Bouhafs qui soit en "délicatesse" avec le parti. Farida Hamadi, de Marseille, aussi, qui déclare : "Je suis face à une véritable veulerie et un mépris de la France Insoumise"... 

    (extrait vidéo 3'39)

    https://twitter.com/CNEWS/status/1544957991820165120?s=20&t=Buwv-C0H379ab6pl7m3gJA

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    Les failles et fissures, on voit où et quand cela commence, on ne sait jamais quand et comment cela finit... Si le parti "idiot utile de l'islamo-gauchisme", volontiers tenté par diverses formes de terrorisme, se déchire et s'entre-tue, ce n'est pas nous qui pleurerons...

     

     

    À DEMAIN !

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  • Éphéméride du 14 mars

    1913 : Mort d'Auguste Desgodins, missionnaire et savant linguiste, spécialiste du Tibet (ci-dessus : le Palais du Potala, à Lhassa, VIIème siècle)

     

     

     

    1369 : victoire de Bertrand du Guesclin à la bataille de Montiel

     

    C'est à la suite de cette grande victoire que du Guesclin reçoit le titre de Connétable de France.

    Ce mot de Connétable vient du latin "comes stabuli" (le "compagnon des étables", c'est-à-dire l'homme de confiance du seigneur, qui accompagne celui-ci lorsqu'il se rend dans ses écuries pour monter à cheval, partir à la guerre ou s'adonner aux plaisirs de la chasse...).

    Par extension, le "comes" (d'où provient le mot "Comte") devient celui qui est chargé par le seigneur de s'occuper des écuries, donc, peu à peu, de la force militaire que représente la cavalerie; il sera nommé, finalement... Chef des armées.

    C'est le troisième roi capétien, Henri 1er - époux d'Anne de Kiev -  qui crée officiellement la charge de Connétable en 1060; à partir de 1191, celle-ci se transforme radicalement et son titulaire devient "Chef souverain des armées du roi".

    Après la trahison du Connétable de Bourbon, en 1523, François premier se nommera lui-même "chef des armées", ôtant à la fonction toute substance réelle, et l'office de Connétable sera définitivement supprimé le .

    https://www.herodote.net/14_mars_1369-evenement-13690314.php

     

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    1590 : Henri IV remporte la bataille d'Ivry 

     

    En lutte avec les ligueurs catholiques conduits par le duc de Mayenne (famille des Guise), il avait déjà remporté une victoire similaire à Arques, l'année précédente.

    C'est durant cette bataille qu'il prononça ces mots célèbres :  

     "Si vos cornettes vous manquent, ralliez-vous à mon panache blanc, vous le trouverez toujours au chemin de la victoire et de l'honneur."   

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    Le roi Henri III - dernier des Valois - a été assassiné huit mois auparavant, alors qu'il venait de mettre le siège devant Paris avec son lointain cousin, et allié,  Henri III de Navarre, devenu, depuis le régicide, Henri IV, "roi de France et de Navarre" (voir l'Éphéméride du 30 juillet). Depuis huit mois, Henri IV se bat pour reconquérir son royaume, dont une partie - emmenée par la fanatique Ligue catholique, alliée au roi d'Espagne - se refuse à lui et préfère la trahison à la Légitimité.

    Il faudra attendre 1598 - encore huit ans de guerre - pour que Philippe II d'Espagne - juste avant de mourir - ne reconnaisse Henri IV comme roi de France (voir l'Éphéméride du 2 mai

     

    Voir le tableau de Rubens, "Henri IV à la bataille d'Ivry"  :

    http://www.artliste.com/peter-paul-rubens/henri-bataille-ivry-70.htm 

     

     

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    1593 : Naissance de Georges de la Tour

     

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    Le nouveau-né

     

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    1793 : Cholet aux mains des Vendéens

     

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    Quelques jours seulement après le début du soulèvement des paysans vendéens, ceux-ci sont parvenus à s’organiser et à se trouver un chef en la personne de Jacques Cathelineau, simple colporteur et sacristain de Pin en Mauges.

    Avec ce chef à son image, l’armée paysanne parvient à s’emparer de Cholet. Rapidement, elle progresse vers Chalonnes-sur-Loire (au sud d’Angers) puis Thouars.

    La Guerre de Vendée, que Napoléon qualifiera de "Guerre de géants" a commencé...

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    Les 3 pôles d'insurrection vendéenne :


    L'armée du Marais autour de Léger;
    L'armée d'Anjou autour de Cholet;
    L'armée du centre dans le bocage...

             

     

    • Voir notre Feuilleton "Vendée, Guerre de Géants..." ou notre Album Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, "Guerres de Géants"...

     

    • Écouter :   Les bleus sont là.mp3 

    (paroles des six couplets: Les Bleus sont là.pdf )

              

     
     
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    1913 : Mort d'Auguste Desgodins
     
               
    Né le 16 octobre 1826, ce prêtre des Missions étrangères de Paris partit pour le Tibet le 15 juillet 1855.
     
    En complément de son activité missionnaire, il effectua des recherches savantes pour le compte de la Société de Géographie de Paris, et supervisa le Dictionnaire tibétain-latin-français, paru en 1899.
     
    Il mourut le 14 mars 1913, à Padong, doyen d'âge et d'apostolat des Missions étrangères... 

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    Missionnaires, "aux marches du Thibet" (XIXème siècle)

    http://archives.mepasie.org/notices/notices-biographiques/desgodins

     

    Et, dans notre Album Maîtres et Témoins (III) : Léon Daudet, voir la photo "Rue du Bac, Chapelle des Missions étrangères..." ...

     
     
     

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    3 janvier,sainte geneviève,paris,pantheon,attila,gaule,puvis de chavannes,huns,saint etienne du mont,larousse,joffreCette Éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :

    la Table des Matières des 366 jours de l'année (avec le 29 février des années bissextiles...),

    l'album L'Aventure France racontée par les cartes (211 photos),

    écouter 59 morceaux de musique,

    et découvrir pourquoi et dans quels buts lafautearousseau vous propose ses Éphémérides  :

     

    lafautearousseau

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    Un sacré "pan sur le bec", qui est une vraie première : Patrick Cohen et son sectarisme totalitaire épinglé (et sa suffisance si déplaisante...) ! Et par l'Arcom, s'il-vous-plaît !...

    C'est Eugénie Bastié qui en parle (sur tweeter) :

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    Il est vrai que cela fait des années et des années que Patrick Cohen ne fait pas "du journalisme" mais "de la politique" (de gauche, évidemment) et déverse sa propagande orientée à longueurs d’ondes tv et radios du "Sévice public" (expression de Goldnadel).

    Alors, comme des dizaines de commentateurs l'ont écrit, sur tweeter, un tout petit rappel à l’ordre, pour des milliers d’heures de propagande, c’est vraiment "pas cher payé". 

    Il n'empêche : c'est la première fois, et on s'en réjouit quand même...

     

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    Et un autre "pan sur le bec", à Libé cette fois, de Goldnadel :

    "49 ans , jour pour jour. Et Libération toujours le verbe haut plutôt que la tête basse. Le privilège rouge donne le droit à l’oubli au soutien aux khmers rouges."

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    1. Sur une autre affaire, mais toujours concernant France inter, là aussi rappelé à l'ordre par l'Arcom, le commentaire de Goldnadel :

    "L’Arcom m’a donné raison selon le principe de l’honnêteté et dans le cadre du conflit israélo arabe. Il demande fermement à France Inter d’être prudent. Ou bien il faut sourcer ou bien lorsqu’il cite le Hamas mouvement terroriste, ils doivent prendre de la distance et indiquer que ça n’est pas sûr.."

    (extrait vidéo 1'06)

    https://x.com/GWGoldnadel/status/1780321720668233932

    FRANCE INTER RAPPELÉ À L’ORDRE PAR L’ARCOM, «L’Arcom m’a donné raison selon  le principe de l’honnêteté et dans le cadre du conflit israélo arabe,  l’Arcom demande fermement à France Inter d’être ...

     

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    LA "REUNION BRUXELLOISE" SCANDALEUSMENT INTERDITE PAR UN BOURGMESTRE OUTREPASSANT SES DROITS A, FINALEMENT, ÉTÉ AUTORISÉE PAR DES AUTORITÉS PLUS RAIONNABLES ET PLUS RESPECTUEUSES DU DROIT QU'UN SINISTRE AGENT DU SULTAN ERDOGAN...

    NOUS MAINTENONS CEPENDANT, CI-DESSOUS, CE QUE NOUS AVIONS PRÉPARÉ, HIER, POUR PROTESTER CONTRE CETTE INTERDICTION CAR LES TROIS RÉACTIONS QU'ON VA LIRE DE ZEMMOUR, LE BRET ET BOCK-CÔTÉ GARDENT TOUTE LEUR PERTINENCE ET RESTENT UNE RÉPONSE À TOUS CEUX QUI, PAR TOUS LES MOYENS, ESSAYENT D'INTERDIRE TOUTE VOIX S'OPPOSANT FRONTALEMENT À LA TYRANNIE DES TENANTS DE L'IDÉOLOGIE OFFICIELLE :

    2. Éric Zemmour interdit de réunion publique à Bruxelles !

    "En ce moment même, le bourgmestre socialiste Émir Kir, proche des islamistes turcs, utilise la police comme une milice privée pour interdire la conférence bruxelloise dont je suis l’invité avec Viktor Orban et Nigel Farage."
     
    (extrait vidéo 1'05)
     
     
    Éric Zemmour sur la réunion de droite nationaliste interdite à Bruxelles:  "Je suis très triste de ce qu'est devenue la Belgique, je m'inquiète pour  tout le continent européen"
     
    "Je suis très triste de ce qu'est devenue la Belgique, je m'inquiète pour tout le continent européen..."
     

    2 BIS. Sur CNews, l'édito de Gauthier Le Bret : "Bruxelles : Eric Zemmour et Viktor Orban censurés..."

    (extrait vidéo 3'35)

    https://x.com/CNEWS/status/1780461587104489818

    Zemmour, Orban, Farage: la conférence contrariée des nationalistes  européens - l'Opinion

     

    2 TER. Et la réaction de Mathieu Bock-Côté : Vers l'Europe de la censure ?

    (extrait vidéo 5'23, première partie)

    https://x.com/CNEWS/status/1780312430083502562

    (extrait vidéo 9'06, deuxième partie)

    https://x.com/CNEWS/status/1780313571798229458

    @CNEWS's video Tweet
     

    5. (Sur OpexNews) Ré-armement en cours (mieux vaut tard que jamais !...) :

    https://www.defense.gouv.fr/dmae/actualites/nouveau-marche-fourniture-fins-renseignement-drones-prestations-soutien

     

    6. (Dans Aleteia) Le pèlerinage de Chartres s’attend à une affluence record : près de 17.000 l'an passé, les pèlerins ne seront pas loin des 20.000 cette année !

    https://fr.aleteia.org/2024/04/16/le-pelerinage-de-chartres-sattend-a-une-affluence-record/

     

    7. Le Puy du Fou communique :

    "Découvrez le parcours du relais de la Flamme au Puy du Fou !​ Partie ce matin d'#Olympie, la Flamme olympique de @Paris2024 franchira les portes du temps le 4 juin 2024 !​ ​Un parcours de 45 mn à travers les allées du Puy du Fou ​: 1000 acteurs en costumes accompagneront les porteurs de la Flamme. Les visiteurs munis d'un billet le 4 juin pourront assister au passage de la Flamme ."

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    À DEMAIN !

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  • Livres • Mary de Rachewiltz, la maîtresse du haut-château du Sud-Tyrol se souvient de son père Ezra Pound

    Mary de Rachewiltz et le château de Brunnenburg. 

     
     
    par Daoud Boughezala
     
    C'est un très bel article que Daoud Boughezala donne là sur Erza Pound [Causeur, 19.08], cet auteur et poète assez peu connu en France - même de ceux qui s'en réclament - et pourtant important. On le connaîtra déjà un peu mieux, grâce au livre de sa fille, et grâce à cet article qui retrace sa vie à grands traits et évoque sa destinée, notamment littéraire.  LFAR     
     

    vignette-bistro-2016-11-25.jpgC’est un château-fort du XIIIe siècle qui trône au fond d’un vallon tyrolien. Au milieu de cette relique des temps anciens, vit Mary de Rachewiltz, 92 ans, fille naturelle du poète Ezra Pound et de la violoniste Olga Rudge. Au mois de juillet, j’ai bien tenté d’aller déranger cette auguste nonagénaire dans son repaire de Brunnenburg après une longue marche à travers des sentiers escarpés. Peine perdue, l’hôtesse de ces lieux ne reçoit plus. Tant pis, la féérie sera pour une autre fois. Ou un autre monde. Seul le « musée agricole » du château accueille les curieux de passage. Entre deux portraits de Pound et un laïus filmé de l’auteur des Cantos, des faucilles trônent sans marteau, quelques animaux de basse-cour vocifèrent sous l’orage. On pourrait trouver loufoque la visite d’un musée agricole Pound : pourquoi pas une maison de l’armée d’Annunzio ou un cabinet d’anatomie Louis-Ferdinand Céline ?

    Ce serait oublier que le touche-à-tout Pound liait culture et agriculture : sans exploitation raisonnée de la terre, une civilisation voue arts et lettres aux oubliettes. Comme pour nous le rappeler, retentit la voix du vieux sage qui avait conseillé à Mussolini de développer la culture du soja pour rassasier les Italiens. Le Duce l’avait cru fou. Là est le drame des génies qui s’abîment en politique.

    Souvenirs d’enfance

    Plonger dans Discrétions – Ezra Pound éducateur et père (Pierre-Guillaume de Roux, 2017) que Claire Vajou a traduit de l’anglais, nous ramène aux premières années de Mary de Rachewiltz, bien avant qu’elle et son mari hobereau n’investissent ce château abandonné. Ses souvenirs s’enracinent dans ce cher Tyrol, objet d’un marchandage entre Hitler et Mussolini dans les années 1930 : au Reich les irréductibles germanophones poussés à l’exil, à l’Italie fasciste les Tyroliens qu’il s’agira d’italianiser par la force. Fille adultérine d’artistes américains, la petite Mary se retrouve confiée aux paysans tyroliens qu’elle surnomme affectueusement Mamme et Tatte. Lectrice du Journal d’un fermier de Robert Duncan, Mary de Rachewiltz a très tôt acquis le goût de la ferme en même temps qu’elle a su faire fructifier l’immense legs culturel paternel.

    Domicilié à Rapallo, l’homme marié Pound passe avec Olga la voir une ou deux fois l’an, tant et si bien que leur fille apprend le patois tyrolien avant l’anglais et l’italien. Grâces soient d’ailleurs rendues à Danièle Dubois qui a su restituer les passages en tyrolien du roman d’aventure champêtre que fut l’enfance de l’auteur. Pendant que son père (Babbo) versifiait et que sa mère (Mamile) redonnait vie aux partitions oubliées de Vivaldi, Mary découvrait ingénument la vie parmi les paysans, l’école, l’église du village. C’est d’ailleurs avec ses parents de lait que Mary expérimente intuitivement l’antifascisme : fervents nationalistes tyroliens, attachés à la préservation de leur culture que l’idéologie mussolinienne entendait éradiquer, les habitants du cru prennent appui sur l’église et les fêtes folkloriques pour s’affranchir des pesanteurs jacobines. Traquant le parler germanophone jusque dans les foyers, les miliciens fascistes italiens doivent céder le pas lorsque les prêtres officient…

    Une vie dans les Cantos

    Dès son adolescence, Mary s’est immergée dans les Cantos, l’opus magnum qu’Ezra Pound a composé durant des décennies. La destinée dramatique de son père se confond avec cette grandiose aventure littéraire qui a réconcilié Mary avec le verbe anglo-saxon. En éducateur aussi bienveillant que rigoureux, Pound exhorte sa fille à traduire ses vers en italiens. La novice peine à la tâche mais progresse continuellement, encouragée par l’opiniâtreté paternelle. « Plus je me plongeais dans les Cantos, plus j’étais avide d’élargir mes connaissances » se souvient Rachewiltz. Avec les Cantos, une véritable forêt née de l’extraordinaire érudition poundienne prend vie; quel autre versificateur connaît à la fois la langue d’Oc des troubadours et les questions monétaires ?

    Discrétions est truffé de passages des Cantos que la fille de l’auteur resitue dans leur contexte, dévoilant ainsi leur signification cachée sans déflorer leur mystère poétique. Entre les lignes, Mary confie au lecteur sa frustration d’enfant ignorée de sa mère. Sans que l’on puisse tenir rigueur à Olga d’avoir négligée sa fille, on se figure rapidement que les deux femmes n’ont jamais rien eu à se dire. Il y a presque du Jules et Jim dans le ménage à trois que Babbo et Mamile, la maîtresse quasi-officielle, ont formé avec Dorothy Pound, l’épouse légitime et mère d’Omar, que Mary rencontrera au début de ses années de plomb.

    Le dernier Américain à vivre la tragédie de l’Europe

    Car Ezra Pound a prêché en vain la paix entre les nations. Sur Radio Rome, dans un sabir anglo-italien que certains transalpins peinaient à comprendre, le poète appelait à éviter les hostilités, à la manière du Jünger de La Paix (1940) méprisant les « lémures » totalitaires. De ses imprécations contre la finance, on ne retient hélas que le fumet superficiellement antisémite et le ralliement formel aux puissances de l’Axe.

    En vérité, Pound fut traité en paria dès l’agonie du régime fasciste, qui connaîtra ses derniers sursauts du  25 juillet 1943 (déposition de Mussolini) au 28 avril 1945 (pendaison du Duce). Entre ces deux dates, dans le nord de l’Italie, la République de Salò s’est faussement employée à raviver les premiers feux du fascisme social, les tankers et la répression nazis en plus. « Son expression « le dernier Américain à vivre la tragédie de l’Europe dit bien cela; il était de plus en plus « la fourmi solitaire » qui luttait pour préserver ses idées et sa vision du monde – en écoutant le son d’un autre tambour, relate Mary.

    Folle traversée de l’Italie occupée

    Lorsque la guerre semble définitivement perdue pour l’Italie, Mary engage une folle traversée de la botte occupée de part en part par les Allemands et les Anglo-Américains. Officiant un temps comme infirmière dans les hôpitaux allemands, elle voit les boys américains accueillis à bras ouverts par les Tyroliens. « Ils avaient beau se considérer comme nazis, c’étaient les Américains qu’ils admiraient » en ce qu’ils mettraient fin à vingt ans d’impérialisme culturel italien ! Des Alpes à Rapallo, elle part à la recherche de son père, arrêté comme un malpropre sans même avoir droit à une parodie de procès. Quelques années plus tôt, Babbo enseignait à sa fille pensionnaire d’un collège catholique le respect de Église et de l’autorité, la frugalité en toutes circonstances. Oubliée sa vie simple et authentiquement épicurienne à Rapallo ou Venise, le vieux Pound sera humilié à Pise puis aux États-Unis durant plus d’une dizaine d’années de détention. Il ne sera finalement libéré qu’en 1958, notamment grâce aux efforts acharnés de Mary pour plaider sa cause.

    Et Babbo se tut

    Ce destin tragique donne à Discrétions ses pages les plus bouleversantes. Car si sa famille se félicite de le voir enfin libre, le patriarche Pound se mure alors dans le silence, étranglé par le sentiment d’avoir tout raté.

    Ce père qui ne parle plus inspire à Mary des lignes poignantes face à un Babbo mutique, aphasique, mélancolique, atteint par cette maladie de rois espagnols qui vous glace le sang. Peu de mages le sortiront provisoirement de cette gangue, sinon peut-être l’éditeur Dominique de Roux qui l’invitera à Paris pour le rééditer. Le créateur des Cahiers de l’Herne nouera des liens indéfectibles avec le clan Pound, dont Discrétions est l’ultime surgeon, publié par son fils Pierre-Guillaume.

    Sa prison intérieure poursuit Pound jusqu’à sa dernière note, qu’il émettra en 1972 au terme d’une vie d’avant-garde. L’ami d’Hemingway, de Wyndham Lewis et de William Yeats a rejoint le paradis des poètes. Sa réhabilitation doit beaucoup à sa fille Mary – auquel un fameux poète a un jour lancé « vous vivez dans les Cantos » tant ce chef d’œuvre l’a habitée…

    Dans une langue sensible et lumineuse, Mary de Rachewiltz ressuscite son génie de père écrivant au fond de sa cage pisane:

     « The loneliness of death came upon me

    (at 3 PM for an instant)

    ….

    When the wind swings by a grass-blade

    an ant’s forefoot shall save you… »

     

    La solitude de la mort est tombée sur moi             

    (à 3 heures de l’après-midi pour un instant)

    Quand l’esprit vacille en présence de la lame d’un brin

    d’herbe

    la patte antérieure d’une fourmi te sauve… » (Cantos 82 et 83)

    Yeats nous avait prévenus : une terrible beauté est née. Et ne mourra jamais.   

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    Discrétions – Ezra Pound éducateur et père (Pierre-Guillaume de Roux, 2017) 22 €

    Daoud Boughezala

  • Dans Politique Magazine, Contre l’épidémie : « Fermez les églises » !, par François Schwerer.

    Le président chinois, Xi Jinping a déclaré au directeur général de l’OMS, le 28 janvier 2020, que « l’épidémie est un démon. Nous ne pouvons pas laisser le démon se terrer. »

    Pour la Chine de toujours, « la politique n’est qu’une forme suprême de l’art médical ». Elle se doit donc de purifier l’ensemble du corps social de tout ce qui le corrompt. En 2017, dans un discours au Parti communiste chinois, il avait dénoncé l’extrémisme religieux comme un poison devant être éradiqué. Pour lui, seule la religion chinoise traditionnelle est bonne. C’est pourquoi les hôpitaux bâtis à la hâte dans la périphérie de Wuhan s’appellent « l’hôpital du dieu du mont tonnerre » et « l’hôpital du dieu du mont volcan ». « Ainsi la religion est considérée par le pouvoir chinois à la fois comme la source du mal qu’il faut combattre et comme la solution pour venir à bout de ce même mal : à la fois le poison et le remède. Lorsqu’elle est entre les mains du pouvoir qui l’utilise pour ses objectifs politiques, c’est un remède, mais lorsque la religion est vue par le pouvoir comme un phénomène incontrôlable qui propage des maladies idéologiques ou physiques dans le corps socio-politique, c’est un mal démoniaque contre lequel il faut lutter sans pitié » [1].

    françois Schwerer.jpgLe recours au principe de précaution

    En France, le gouvernement semble suivre la même ligne que le président chinois, à ceci près qu’il professe la religion de la laïcité. C’est pourquoi il a préconisé aux évêques de mettre en œuvre le principe de précaution inscrit dans la Constitution depuis la présidence de Jacques Chirac. Le soir du 29 février on apprenait : « pour limiter la propagation du nouveau coronavirus et conformément à l’interdiction des “rassemblements collectifs” annoncée dans le département de l’Oise par le gouvernement ce samedi, l’évêque de Beauvais et le préfet ont pris la décision de suspendre jusqu’à nouvel ordre les messes ». On est confondu devant un tel message. En effet le prétexte de la décision est la demande du gouvernement de suspendre tous les rassemblements collectifs de plus de 5 000 personnes dans un lieu confiné. Or, dans les églises de l’Oise, on ne rencontre pas 5 000 fidèles présents ensemble dans une même église pour participer à la messe dominicale.

    Hélas, cette décision venait à la suite de l’interdiction des messes dans les diocèses de Milan et de Venise et presqu’en même temps que la même interdiction dans le diocèse de Turin. Dans ce dernier diocèse, l’archevêque déplorait publiquement que l’arrêté d’interdiction pris par la Région du Piémont considère les « services religieux […] comme superflus et [sont] donc non exemptés de mesures restrictives ». Ces diocèses du nord de la France et du nord de l’Italie rejoignait ainsi des pays comme la Chine et la Corée du sud qui avaient déjà interdit les messes au prétexte de l’épidémie due au COVID-19[2].

    L’application de cette interdiction de messe laisse penser – précaution oblige – qu’on fait primer la santé au cours d’un moment de la vie terrestre sur la Vie éternelle. Que des autorités politiques interdisent des messes pour raison de santé, comme c’est le cas en Corée du sud, en Chine ou à Hong-Kong, passe encore, mais que des évêques ne s’élèvent pas contre une telle mesure montre combien les chrétiens d’aujourd’hui sont devenus tièdes. Mais, si le sel s’affadit, n’est-il pas bon à être jeté dehors et foulé aux pieds par les passants ? Ajoutons, qu’au stade actuel de l’épidémie, l’extrême dangerosité du virus n’est pas clairement établie. Il était autrement plus dangereux pour les chrétiens des catacombes d’assister à la messe, pour les chrétiens à l’époque de la Révolution de courir dans les bois ou les granges pour assister à la messe d’un prêtre réfractaire… et même de se réunir dans une église au cours des bombardements de la Seconde Guerre mondiale.

    L’épidémie de la peur

    On a plutôt l’impression que les chrétiens d’aujourd’hui se conduisent comme nos premiers parents : au lieu de mettre leur confiance en Dieu, ils veulent décider par eux-mêmes ce qui est bien et ce qui est mal et donc être « comme des dieux ». Mais, face au danger, ils s’aperçoivent aussi qu’ils sont nus.

    Non à « l’épidémie de la peur » ! comme le demande Andrea Ricardi, le fondateur de la communauté Sant’Edigio. Et de rappeler qu’à l’époque de la peste de Milan en 1576-1577, on visitait les malades, on priait avec le peuple, on faisait des processions pieds nus : « le comportement des chrétiens dans les épidémies était décisif : ceux-ci ne fuyaient pas […] mais se rendaient des visites et se soutenaient, priaient ensemble, ensevelissaient les morts ». Mais il est vrai qu’ils étaient galvanisés par saint Charles Borromée. Pragmatique, le sociologue américain Rodney Stark constate, quant à lui, que cette attitude des chrétiens avait eu pour résultat que « leur taux de survie fut bien plus élevé que celui des païens en raison de l’assistance consciencieuse, pourtant sans médicaments, et en raison du lien communautaire et social ».

    Les habitants de Padoue ont cependant sauvé l’honneur et montré la voie. Alors que toute cérémonie religieuse y était interdite, des centaines de personnes, bravant les consignes de prudence des autorités, ont participé aux obsèques d’Anna Modenese, 14 ans, décédée tragiquement d’un arrêt cardiaque le 20 février. Ils sont venus lui dire un dernier A-Dieu au cours d’une messe célébrée en plein air, à côté du cimetière du quartier de Terranegra. Le maire de la ville s’est même joint à la cérémonie, où de nombreux camarades de classes de la jeune fille étaient présents, ainsi que des collègues policiers de son père.

    L’évêque de Belley-Ars, Monseigneur Roland, a lui aussi décidé de mettre l’accent sur ce qui est essentiel. Refusant de céder à « l’épidémie de la peur[3] », et rejoignant Dostoïevski, dans Les Possédés, il nous a posé les questions fondamentales : « La panique collective à laquelle nous assistons aujourd’hui n’est-elle pas révélatrice de notre rapport faussé à la réalité de la mort ? Ne manifeste-t-elle pas les effets anxiogènes de la perte de Dieu ? Nous voulons nous cacher que nous sommes mortels et, nous étant fermés à la dimension spirituelle de notre être, nous perdons pied ». C’est pourquoi il n’a pas craint de proclamer avec force : « une église n’est pas un lieu à risque mais un lieu de salut. C’est un espace où l’on accueille celui qui est la Vie, Jésus-Christ, et où par lui, avec lui et en lui, on apprend ensemble à être vivants. Une église doit demeurer ce qu’elle est : un lieu d’espérance ! […] Un chrétien ne craint pas la mort. Il n’ignore pas qu’il est mortel, mais il sait en qui il a mis sa confiance ». Alors que le chrétien soit prudent, certes, et surtout pour les autres qu’il ne doit pas risquer de contaminer. Mais les précautions qu’il prend doivent d’abord être marquées par le souci des autres et ensuite par respect pour le corps que Dieu lui a donné. « Il ne s’expose certes pas indûment, mais il ne cherche pas non plus à se préserver ». Il ne doit pas se laisser voler son espérance.

    Mais cette confiance doit aussi s’exprimer par des actes. À Montpellier, patrie de saint Roch, le curé de la cathédrale a décidé de lancer une neuvaine pour demander au patron des médecins d’intercéder pour nous auprès de Dieu le Père. Mais, si cette démarche de prière est une action normale en pareille circonstance, il lui manque cependant la dimension communautaire – que l’on trouve dans les processions –, dimension qui est une caractéristique fondamentale du peuple de Dieu, comme l’a rappelé le père de Menthière dans sa première conférence de Carême consacrée à l’Eglise.

    La laïcité contre l’Eglise

    Le 1er mars, c’est le préfet du Morbihan qui a pris un arrêté pour interdire tout « rassemblement collectif » (sic) dans le département. Et, dans la foulée l’évêque de Vannes annonçait la suppression de toute messe comme de « toute séance de catéchèse et d’aumônerie » ajoutant : « les autorités civiles nous imposent[4] ces mesures restrictives ». Il annexait à son communiqué le texte de l’arrêté préfectoral. Or ce dernier est intéressant, non à cause du pléonasme qui agrémente son article premier, mais par l’un des textes visés pour justifier la décision : « Vu la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 et notamment les articles 10 et 11 ».

    Que disent ces articles ?

    Article 10 : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuse, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi ».

    Article 11 : La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi ».

    Il ressort très clairement que cet arrêté est directement pris contre les opinions religieuses dont les manifestations (en l’occurrence les messes et séances de catéchèse), troubleraient l’ordre public. Et les citoyens qui voudraient alors « parler, écrire [ou] imprimer » sur le sujet, pourraient donc être amenés à répondre de l’abus de droit.

    Entre les messes dominicales supprimées dans le diocèse de Beauvais, toutes les messes et séances de catéchèse dans celui de Vannes et l’interdiction de la communion dans la bouche dans d’autres diocèses, de nombreux fidèles ont été déstabilisés. Cela a donné l’occasion à certains prêtres de rappeler ce qu’est la « communion de désir » ou « communion spirituelle ». Et, l’évêque de Vannes a composé à cette occasion l’acte de communion spirituelle suivant :

    Seigneur Jésus, je crois fermement que Tu es présent dans le Saint Sacrement de l’Eucharistie. Je T’aime plus que tout et je Te désire de toute mon âme.

    Après toi languit ma chair comme une terre assoiffée. (psaume 62)

    Je voudrais Te recevoir aujourd’hui avec tout l’amour de la Vierge Marie, avec la joie et la ferveur des saints.

    Puisque je suis empêché de Te recevoir sacramentellement, viens au moins spirituellement visiter mon âme.

    En ce temps de carême, que ce jeûne eucharistique auquel je suis contraint me fasse communier à Tes souffrances et surtout, au sentiment d’abandon que Tu as éprouvé sur la Croix lorsque Tu t’es écrié : « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ».

    Que ce jeûne sacramentel me fasse communier aux sentiments de Ta Très Sainte Mère et de Saint Joseph quand ils T’ont perdu au temple de Jérusalem, aux sentiments de Ta Sainte mère quand elle Te reçut, sans vie, au pied de la Croix.

    Que ce jeûne eucharistique me fasse communier aux souffrances de Ton Corps mystique, l’Église, partout dans le monde où les persécutions, ou l’absence de prêtres, font obstacle à toute vie sacramentelle.

    Que ce jeûne sacramentel me fasse comprendre que l’Eucharistie est un don surabondant de Ton amour et pas un dû en vue de mon confort spirituel.

    Que ce jeûne eucharistique soit une réparation pour toutes les fois où je T’ai reçu dans un cœur mal préparé, avec tiédeur, avec indifférence, sans amour et sans action de grâce.

    Que ce jeûne sacramentel creuse toujours davantage ma faim de Te recevoir réellement et substantiellement avec Ton corps, Ton sang, Ton âme et Ta divinité lorsque les circonstances me le permettront.

    Et d’ici là, Seigneur Jésus, viens nous visiter spirituellement par Ta grâce pour nous fortifier dans nos épreuves.

    Maranatha, viens Seigneur Jésus.

    A Saint-Nicolas-du-Chardonnet, les prêtres traditionalistes ont invité les fidèles à venir participer à une messe votive contre les grandes épidémies. Si demain, l’épidémie s’étend en France, ne doutons pas que d’autres préfets suivront l’exemple de celui du Morbihan. Les chrétiens devront alors montrer ce qui est le plus important à leurs yeux.

     

    [1] Emmanuel Dubois de Prisque, www.aleteia.org, le 2 mars 2020.

    [2] En Iran, le gouvernement avait décidé, toujours pour le même motif, d’interdire les prières dans les mosquées le vendredi 28. Et l’Arabie saoudite a fermé de nombreux centres religieux.

    [3] « À notre époque, qui a enlevé à l’homme la peur du péché et du salut et qu’il a soi-disant libéré de la peur, de nouvelles angoisses prolifèrent et prennent souvent la forme de psychoses collectives : angoisse devant les fléaux des grandes maladies décimant les hommes, angoisse devant les conséquences du pouvoir de la technique, peur devant le vide et l’absurdité de l’existence. […] Toutes ces peurs ne sont que des masques de la peur de la mort, l’effroi devant la finitude de notre existence. Cette peur et cet effroi s’installent lorsqu’on a accueilli l’infini avec peur et non avec amour et lorsqu’on croit s’être débarrassé de cette peur en la niant. Mais la peur de la finitude est plus effrayante et désespérante que ne pourrait jamais l’être la peur refoulée de l’infini, dans laquelle est toujours caché le mystère de la consolation qui nous attend. » (Joseph Ratzinger, « Auf Christus schauen » (1989), Touché par l’invisible, 2008).

    [4] C’est nous qui soulignons.

    https://www.politiquemagazine.fr/

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  • Sur le blog de Michel Onfray : le loup et les chiens.

    BFMTV consacre un reportage au professeur Raoult sous le titre «L’intriguant Monsieur Raoult». Dans la journée, pour annoncer la diffusion du reportage sur leurs ondes, on peut voir un panel d’intervenants auto-filmés (leurs cadrages mettent à l’honneur leurs plafonds défraîchis, leurs bibliothèques étiques, leurs luminaires poussiéreux, ainsi que d’horribles décorations d’intérieur…), ce panel commente ce qui s’annonce déjà comme un réquisitoire.
    Parmi ces invités, un certain Monsieur Courage – un pseudo probablement… Ce jeune et petit monsieur est rédacteur en chef de L’Obs – L’Observateur  pas L’Obstétricien. En substance, voici son propos: «Raoult est un homme de droite, il cite en permanence le général de Gaulle. Que peut-on bien attendre de scientifique de la part d’un type de droite?». En Union Soviétique, cet homme eut fait une belle carrière.

    Le venin n’est pas forcément dans la queue comme le dit l’adage latin, il peut aussi se trouver dans la tête, l’endroit par où le poisson commence à pourrir. Ce qui se trouve exprimé dans ce titre est simple et joue, en même temps, on sait que c’est la méthode de la chaîne, sur le double sens du mot. Car, un intriguant, c’est tout aussi bien un personnage qui interpelle par ce qu’il est ou fait, que quelqu’un qui manipule en douce.
     

    En portant deux alliances elle aussi, BFMTV peut jouer sur l’effet du en même temps: en quoi le professeur Raoult intrigue-t-il? Pour les journalises, hélas, c’est souvent pour son physique – pourquoi cette barbe? Pourquoi ces cheveux longs? Pourquoi cette bague à tête de mort? Pourquoi des portraits de lui dans son bureau? Il ne vient jamais à l’idée de ces journalistes qu’ils arborent souvent la barbe de trois jours du bobo, la mèche soigneusement rebelle mais savamment calmée par la laque, et le tatouage pseudo-maori sur les bras et qu’il ne viendrait à l’idée de personne d’en faire un sujet de remarques, de discussions ou de débats! Dans cette émission, un témoin qui n’est pas à charge donne la réponse qu’il apporte à ses amis qui lui demandent pourquoi ce look: «Pour les emmerder»…
     

    Qui les? Les gens du système, les puissants, les sachants, les dominants, les installés, les culs-de-plomb, les bien nourris, les bourgeois, les ministres, les présidents, les décorés, sans oublier les journalistes.
     

    Il intrigue, donc, mais il est également intriguant. Il est drôle que ce reproche vienne de gens qui, souvent, ont intrigué au sens péjoratif et qui, avec force lèche et promotion canapé, beaucoup d’hypocrisie et de fourberie, quantité de courtisanerie et de piston, de tartuferie et de pharisaïsme, ont obtenu pour un seul, eux, le pouvoir que dix mille convoitaient! Car, faute de compétences souvent très visibles à l’écran, pas même palliées par l’oreillette (l’intelligence des gens sans intelligence), il faut bien qu’on s’interroge: comment tel ou telle nullité a-t-il ou elle pu se trouver là avec aussi peu de qualités professionnelles? Je ne vise personne en particulier, sûrement pas Apolline de Malherbe qui, dans les couloirs d’après émission, me dit que j’ai raison de penser ainsi, après m’avoir dit sur le plateau que j’avais tort, mais une liste est possible…


    Je n’imagine pas une seconde que les concepteurs de ce publireportage destiné à déprécier le produit aient regardé le Littré pour savoir ce que signifiait le mot qu’ils utilisaient dans ce titre. Ils y auraient lu ceci: «Les intrigants, nom par lequel les jacobins désignaient les girondins»  – autrement dit: insulte parisienne avec laquelle, dans la Capitale, Robespierre et les siens traitaient les provinciaux qu’étaient les Girondins avant de les envoyer tous à la guillotine.
     

    Ce portrait télévisé est une guillotine médiatique.

    Il commence en effet avec une thèse simpliste – une bonne thèse comme on les enseigne dans les écoles de journalisme. Didier Raoult, c’est le gilet jaune du monde médical. Dans l’un de ses articles de L’Obs, le Courage n’a-t-il pas titré Le professeur Raoult est-il le général de Gaulle du coronavirus? avec assez d’ironie, sinon de mépris, du moins de perfidie, pour qu’on imagine que non. On suppute que le garçon eut aimé qu’il en fût l’Emmanuel Macon, ce qui aurait transformé le Professeur en héros pour son journal!

     

    Pour enfoncer le clou populicide d’un professeur Raoult épiphénomène des gilets jaunes, on voit dès les premières minutes des images d’éboueurs et de chauffeurs de taxi en cortège au pied de son institut. Ce défilé passe au pas lent des cortèges d’hommage du peuple à ses grands hommes. Ces camions poubelles et ses taxis qui klaxonnent m’ont ému jusqu’aux larmes. Il y a en France ceux que pareille scène émeut et ceux qu’elle fait éclater de rire. Rira bien qui rira le dernier…
     

    Il y eut aussi des morceaux choisis de gilets-jaunes comme BHL et Castaner, Luc Ferry et Benjamin Griveaux, André-Comte Sponville et Macron les aiment! Le documentaliste est allé chercher les plus en phase avec la thèse du film: il les fallait tout droit sortis de chez les Tuche – dont d’aucuns estiment que ces abrutis de pauvres sont impensables à l’Elysée où l’on préfère depuis trente ans des abrutis de riches. Les premiers y mangent des frites bien grasses, les seconds du caviar républicain; les uns boivent de la bière, les autres des grands crus classés de Bordeaux.

     

    La métaphore fut donc filée: le professeur Raoult, sommité mondiale reconnue comme telle par tous, y compris par ses adversaires ou ses ennemis, étaient donc un minus habens qui ne faisait l’unanimité que chez les éboueurs, les chauffeurs de taxi, les gilets jaunes et autres Tuche.
     

    C’était donc probablement ces salauds de pauvres qu’on a vus filmés faisant la queue au pied de son Institut pour être dépistés, isolés, soignés – une tâche qui revenait à l’Etat dont le chef était au théâtre avec sa femme, nous disant que tout allait bien. L’Etat jacobin, donc Lui, clamait alors haut et clair: pas de confinement, pas de masques, pas de distanciation, pas de fermetures des frontières, pas de dépistages! Laissez entrer le renard dans le poulailler et tout se passera bien, parole de maastrichtien! Ce pouvoir ajoutait, via ses médias aux ordres, Le Monde en tête, le professeur Raoult est un charlatan, un chef de secte, un gourou tyrannique, un auteur de fake news! Deux mois plus tard, changement de pied, machine arrière, le chef de l’Etat énonce son nouveau cap, c’est l’inverse mais il affirme bien sûr que c’est le même: confinement obligatoire, masque pour tout le monde, frontières restaurées, fermeture des gares et des aéroports, distanciations sociales draconiennes, dépistages généralisés!
     

    Le peuple ne veut pas obéir à des chefs qui le trompent – ou qui, par incompétence, le font errer ou s’exposer au danger. Pire: il ne veut pas non plus obéir à ceux qui, s’étant trompés, refusent de l’avouer et chargent un bouc émissaire – «les scientifiques» par exemple comme ce fut le cas dans la bouche du Premier ministre…


    En revanche, ce même petit peuple vient au pied de l’Institut parce qu’il sait que, là, sans distinction de fortunes, de revenus, de salaires, de niveau social ou culturel, sans qu’on se soucie de sa religion, on ne lui demandera rien et on le soignera.
     

    Cette file d’attente de gens simples et modestes qui attendent sagement leur tour est à mettre en relation avec cette autre information, donnée par le professeur Raoult dans ce documentaire – j’ai failli écrire: documenteur! Le producteur de film Raymond Blumenthal, à qui l’on doit l’information, a été hospitalisé pour un coronavirus à l’hôpital militaire de Percy. Il a été soigné par une certaine Agnès Buzyn à l’hydroxychloroquine, un traitement interdit par le gouvernement et présenté comme une substance vénéneuse en janvier dernier, par elle et sa bande… Décidément, voilà une femme bien!


    Loin de ce Paris-là, ce petit peuple a choisi de faire confiance à qui disait clairement que le docteur Raoult avait un traitement efficace et bon marché pour un coronavirus, pourvu qu’il soit traité dans ses premiers temps. L’heure viendra où il faudra dire pour quelles raisons le chef de l’Etat qui prétend que nous sommes en guerre, n’a pas déclaré l’état d’exception sur ce sujet en donnant son autorisation pour que les médecins de la base, les praticiens du quotidien, prescrivent ce médicament et assurent le suivi afin d’éviter les effets secondaires connus – qui peut me donner le nom d’un seul médicament qui soit sans effet secondaire?


    J’ouvre une parenthèse autobiographique pour dire que j’ai eu un infarctus un 30 novembre à Argentan, dans l’Orne où j’habitais. Mon médecin traitant (salut au Docteur Pierre Guibourg qui va vers ses cent ans et qui était un médecin à l’ancienne, cultivé et efficace, connu pour refuser des arrêts maladie de complaisance, mélomane incollable, passionné de littérature et doué d’un sens de l’humour de carabin…), a sollicité un hélicoptère pour un vol sanitaire au CHU de Caen à une soixantaine de kilomètres. La météo ne l’a pas permis. C’est alors qu’un jeune cardiologue (salut au professeur Eric Bonnefoy!) a proposé par téléphone l’injection d’un produit qui, à l’époque, n’avait pas encore obtenu tous les ausweis: il limitait les effets de la nécrose au risque d’une hémorragie difficile, voire impossible à contrôler. Il ne manquait que mon avis: j’ai dit oui – je ne le regrette pas. Ils m’ont sauvé la vie.
     

    Notre époque, judiciarisée à mort sur le principe américain, a perdu le goût de l’initiative et de la prise de risque. Le fameux principe de précaution est un inhibiteur de l’action – il est à la prise de décision ce qu’est la prise de bromure à la libido.


    Il se fait, cela n’aurait échappé à personne, surtout pas aux journalistes fan de look, que le professeur Raoult a tout du viking qui descend de son drakkar. Rien de l’homme qui fasse du principe de précaution l’impératif catégorique de son action: il n’est pas du genre à refuser de poser un garrot à quelqu’un qui perd son sang dans un accident de voiture sous prétexte que le mourant pourrait être allergique au caoutchouc…
     

    Or, notre époque est submergée par les petits bras qui préfèrent éviter l’hypothèse de l’allergie, fut-ce au prix d’une mort certaine. L’accidenté de la route est mort du carambolage, certes, mais pas du garrot! La corporation est sauve, il n’y aura pas de procès des familles – ni de campagne de presse sur le principe des chiens lâchés…

    Ceux qui, dans ce publireportage négatif, témoignent contre ont également pratiqué le principe de précaution: on ne les reconnaît pas. Courageux mais pas téméraires! Une vague vidéo, probablement un peu floutée, faite à l’iPhone par un étudiant anonyme qui filme ses semblables impossibles à reconnaître devant un écran où, en revanche, très lisibles, sont reproduits les textes orduriers et les photos du professeur. Une ancienne thésarde filmée en contre-jour, voix modifiées, sans nom, bien sûr, accable également le professeur dans la clarté obscure de son petit ressentiment.


    Il est étonnant que les journalistes, si prompts à s’indigner contre la délation en temps normal, en fassent une méthode de travail! Car, que vaut le témoignage d’un anonyme sinon ce que vaut le propos d’un sycophante qui, sous pseudonyme, agonit le monde d’injures sur les réseaux asociaux?


    Le témoignage anonyme s’explique quand on risque sa peau. Mais est-ce le cas pour une critique du professeur Raoult alors que c’est le sport national des médias jacobins du politiquement correct? Aurait-il derrière lui des groupes armés, une mafia méditerranéenne, des jeunes lourdement armés issus des territoires perdus de la République, pour envoyer par le fond, les pieds noyés dans le béton, quiconque aurait manqué à sa majesté?

    Un seul apparaît à visage découvert. C’est le représentant de la CGT.


    J’ouvre une parenthèse pour préciser que, le jour du 1er mai, un reportage m’a permis de voir un autre cégétiste poser devant son local syndical sur lequel avait été accrochée une banderole avec ce texte: «1er mai 2020: à bas le virus capitaliste (sic). Oui aux jours heureux! Augmentation des salaires, 32 heures, des droits et du travail pour tous. Démocratie, paix et solidarité entre les peuples, protection de la planète!!». Il manquait juste: petit déjeuner au lit servi tous les jours, même le dimanche, par le représentant local du MEDEF. Parenthèse fermée…


    Donc: un seul apparaît à visage découvert, le représentant de la CGT. Evidemment, cette prise de parole est elle aussi à ranger dans la colonne des témoignages à charge… Son reproche est clair: le professeur Raoult décide tout seul sans prendre avis de la base… La riposte est simple: en matière de science, mieux vaut un savant qui trouve qu’un comité d’entreprise qui cherche! J’ajoute: mieux vaut un savant qui trouve beaucoup à un comité d’entreprise qui n’a jamais rien trouvé et ne trouvera jamais rien. Métastase de 1793, la France adore ceux qui cherchent sans jamais trouver et elle hait ceux qui trouvent après avoir cherché. Elle aimait Poulidor parce qu’il échouait; elle détestait Anquetil à cause de ses succès.


    Oui Didier Raoult est un chef, bien sûr qu’il sait ce qu’il veut, il n’ignore pas où il va, il décide et prend des caps, il est maitre à bord – mais l’autogestion du radeau de la Méduse est une utopie; comme tous ceux qui agissent et parlent, il peut se tromper, seuls ceux qui n’agissent jamais et se taisent ne se trompent jamais, encore que; il avance et le vortex qu’il fait en passant peut envoyer au fossé les petites natures, les consistances légères, mais aussi, et ils sont nombreux, les ressentimenteux, les gorgés de passions tristes, les jaloux, les envieux. Ne jamais oublier cette phrase de Bernanos: «Les ratés ne vous rateront pas»...


    Perfide, le reportage fait le compte des articles publiés sous le nom du professeur. Une addition et une soustraction plus tard, les journalistes ont des talents insoupçonnés, ils expliquent d’abord qu’il n’a pas pu les écrire, ensuite qu’il n’a même pas pu les lire. Pour leur crédibilité, on aimerait que ces gens-là soient aussi zélés quand il s’agit de livres d’auteurs dont le tribunal a clairement jugé qu’ils procédaient d’un plagiat. Avec une telle déontologie, on verrait voler quelques plumes germanopratines!
     

    Mais, prudents, du bout des lèvres, le réalisateur explique que ce genre d’article scientifique est un collectif et qu’il est souvent signé par le patron. Ah bon, tout de même… Ce qui ne l’empêche pas d’inviter malgré tout au soupçon, le journaliste se protège… Oui, c’est ainsi que les choses fonctionnent car si les noms propres de chacun signaient les articles issus d’un travail collectif ils seraient perdus dans la masse, donc invisibles, impossibles à repérer, ce qui serait fatal dans un monde où les crédits et les subventions sont obtenus grâce au bruit quantitatif effectué dans les revues.

    Assimilable aux Gilets Jaunes, soutenu par des videurs de poubelles et des chauffeurs de taxis, le cheveu exagérément long et la barbe trop fleurie, la bague tête de mort superfétatoire, accablé par des dénonciateurs anonymes, suspecté d’exploiter et de spolier une armée d’assistants à l’écriture (on n’a plus le droit de dire nègre comme ne nous l’interdit pourtant pas le Petit Larousse), le réalisateur n’a pas trouvé plus ou mieux pour son ball-trap.

     

  • L’Iran et l’atome, par Champsaur (II/III)

     Une frappe « EN PREMIER »

     

    La première observation est que l’utilisation de l’arme « EN PREMIER » n’a strictement aucun sens et est donc impensable. Elle conduirait à ce que les doctrines d’emploi appellent la destruction mutuelle assurée. Avec la finesse diplomatique qu’on lui connaissait, Jacques Chirac avait provoqué un tollé en disant sans ambages à des journalistes américains du Herald Tribune, qu’il voyait mal l’Iran utiliser une arme nucléaire, avec la certitude d’en recevoir deux cents le lendemain (c’est à peu près le nombre de têtes de l’arsenal israélien), interview du 1er Février 2007. La déclaration était très juste, mais réduisait à néant le matraquage des propagandistes du danger iranien. Nous avons eu la même mise au point dans l’interview du 8 Juin 2010 d’Ahmadinedjad par une journaliste de TF1, à laquelle il fit une leçon sur la dissuasion, expliquant à Mme Ferrari en dépit de sa très épaisse insistance, que l’on parlait d’une arme politique d’interdiction, et certainement pas d’une frappe « EN PREMIER ».

    Et donc à nos yeux cette question est définitivement évacuée, et ne peut en aucun cas être un argument, dans le contexte de la dissuasion du faible au fort.

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    « Ne bombardez pas l’Iran ! »

    Que penser des appels réguliers des stratèges de comptoirs à bombarder les centrales ? De qui viennent ces « conseils » ? En Israël même, d’extrémistes, dont le Premier Ministre actuel n’est pas le moins excité des représentants, en ne perdant pas de vue qu’il existe à Tel Aviv une opposition catégorique à un tel projet.

    Où est la clé de l’entreprise ? Bien entendu à Washington, où Netanyahu fait le siège du bureau d’Obama et de Mme Clinton pour les convaincre de passer à l’action. Ce qui a fini par provoquer un réel agacement chez les Américains : dépêche AFP du 10 Sept 2012 « Les Etats-Unis et Israël s'accrochent sur l'Iran »

    http://www.lepoint.fr/monde/les-etats-unis-et-israel-s-accrochent-sur-l-iran-10-09-2012-1504745_24.php

    Avec en filigrane la question de savoir qui commande à qui ? Est ce la diaspora donnant des ordres à la Maison Blanche (quel que soit le politicien « élu »), ou les Américains à Israel ? Question qui mérite d’être posée …

    Et ailleurs ? Seuls interviennent dans le débat, les relais pro sionistes des faucons israéliens, ou des néoconservateurs américains. En France nous avons les deux représentations, la première évidente, sans nécessité d’élaborer plus, la seconde avec le trio ultra atlantiste Heisbourg, Tertrais et feu Thérèse Delpech. Et deux ou trois pseudo connaisseurs des affaires militaires ou du Moyen Orient, au Figaro. Rappelons que les trois premiers excipent de leur titre de « chercheurs » à la Fondation de la Recherche Stratégique (FRS), ce qui incite à être prudent quand on prend de tels instituts comme référence. 

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    Le "croissant chiite"... 

     

    Enfin un aspect jamais mentionné, mais toujours souligné par l’orientaliste Antoine Sfeir, les conséquences sur la diaspora chiite. Ce que l’on appelle le croissant chiite, ne resterait pas sans de violentes réactions si le pays d’Ali était attaqué. Comparer la fidélité des chiites d’Irak à leur gouvernement, dans l’atroce guerre contre l’Iran de 1980 à 1988, avec ce que serait leur attitude en cas d’agression d’Israel relève d’une spéculation insensée … (une étude plus détaillée de la démographie chiite dans le monde arabe sort du cadre de ce papier). Et Sfeir parle d’un pétrole qui augmenterait à 300 $ le baril …

    Concluons ces détestables incantations par l’appel très ferme de Zbigniew Brezinski en 2003 (après l’agression contre l’Irak), dont le cynisme et la brutalité sont connues dès lors que l’on parle des intérêts des Etats Unis d’Amérique, en dépit de son image apaisante d’immigrant polonais, « N’attaquez pas l’Iran » !  

     

    La prolifération 

    Il s’agit du chapitre le plus litigieux du contentieux, mais aussi du plus contestable en droit. Magnifique application de la loi du plus fort. Observons tout d’abord que Russes et Américains viennent de s’entendre pour que chacun se montre « raisonnable » et limite le nombre de charges à 1.700 chacun … Excusez du peu. On est bien au-delà du seuil d’ "overkilling". Sachant que l’arsenal chinois n’est pas connu …

    Notons aussi que les arsenaux nucléaires n’ont pas empêché la multiplication des conflits dits à basse intensité, depuis 1945. Le total des victimes (civiles et militaires) se monte à 40 millions jusqu’en 2000, selon le CISSM - Center for International and Security Studies du Maryland. Le nucléaire n’a donc été d’aucune utilité comme dissuasion. Donnant ainsi de sérieux arguments aux partisans de la totale dénucléarisation de la planète.

    A l’usage, ce TNP, rédigé en 1968, mis en œuvre en 1970, ne s’est pas montré satisfaisant, sinon totalement hypocrite, suivant le raisonnement que l’Irak, l’Iran et la Corée du Nord l’avaient signé, donc ils n’avaient pas le droit de faire la bombe. En revanche, Israël, le Pakistan et l’Inde ne l’avaient pas signé donc ils avaient le droit !

    Dans un tel contexte, les iraniens savent aussi qu’ils détiennent selon le rapport annuel public de la CIA, la seconde réserve mondiale de gaz, et la seconde réserve mondiale conventionnelle de pétrole brut (ce que l’on appelle les réserves prouvées). Que Mossadegh fut débarqué en 1953 par la CIA (opération officiellement reconnue). Qu’en 1980 le soutien des Occidentaux à l’Irak agresseur fut total (est il classique de soutenir un agresseur contre un agressé ?). Et que, ce qu’il est convenu d’appeler la communauté internationale est une entité très peu fiable … Ce qui les rend profondément réticents à voir la dite communauté venir mettre son nez dans leurs affaires. En se fondant, tant sur ce que publie le renseignement américain, que sur la masse de documentation du rapport AIEA de novembre 2011, on a l’idée précise que l’Iran cherche à se positionner au seuil de la fabrication d’une arme, sans franchir la ligne, n’ayant pas émis le vœux de quitter le TNP. 

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    L’Iran détient les secondes réserves mondiales de pétrole (10 %, derrière l’Arabie Saoudite et devant l’Irak) et de gaz naturel (15 %, derrière la Russie et devant le Qatar). Les gisements pétroliers se situent au nord du pays autour et au fond de la Mer Caspienne et en “offshore” dans le Golfe persique. Découvert en 1975 dans le Golfe persique à la frontière irano-qatariote, North Dome est le plus important gisement mondial de gaz naturel (24,3 Tm3) . Dénommée «South Pars», la partie iranienne de ce gigantesque gisement renfermerait une réserve de 8 Tm3. Estimée à environ 200 giga barils équivalents pétrole, la totalité de ses réserves de gaz naturel est deux fois supérieures à celles du plus important gisement mondial de pétrole (Ghawar en Arabie Saoudite). Représentant plus de 30 % des exportations mondiales de gaz naturel, la Russie, l’Iran et le Qatar ont progressivement formé un conglomérat informel «troïka du gaz» à l’intérieur du Forum des Pays Exportateurs de Gaz (FPEG, 15 pays, 42 % de la production mondiale, 73 % des réserves mondiales).